- Mage
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Le mot Mage (du persan Magis) désigne à l'origine les disciples de Zarathoustra. Par extension, le terme est également utilisé comme synonyme de magicien.
Jacques Duchesne-Guillemin, spécialiste des religions d'Iran, distingue les sens suivants du mot « Mages »[1] :
- Membres de la caste sacerdotale mède. Les Mages, selon Hérodote (I, 140), sont l'une des six tribus mèdes, notamment spécialiste de l'interprétation des songes. La grande inscription de Darius Ier, roi de Perse, emploie en 515 av. J.-C., leur nom (maguš) comme désignant une ethnie. Les plus anciennes mentions des mages se trouvent dans la Bible, chez Jérémie (vers 580 av. J.-C.) et Ézéchiel. À l'époque mède, les mages nous apparaissent comme une caste sacerdotale pratiquant le culte solaire, la divination et l'oniromancie.
- Prêtres officiels perses. À l'époque achéménide, Darius Ier renverse, en 522 av. J.-C., le mage mède Gaumâta, qui vient de se proclamer roi de l'empire perse. Les mages exercent le monopole sacerdotal. Selon Xénophon, c'est Cyrus II le Grand qui, vers 550 av. J.-C., installa officiellement les mages de Perse. Les mages exposaient les morts aux oiseaux et aux chiens (alors que les Perses couvraient leurs morts de cire avant de les enterrer). Pour les Grecs, les mages perses étaient des spécialistes de magie (mot dont l'étymologie renvoie à "Mages") et d'astrologie.
- Disciples de Zarathoustra. À une certaine époque, les mages passent pour disciples de Zarathoustra. Comme ils étaient astrologues, le nom du prophète fut déformé en "Zoroastrès" (d'où le nom "Zoroastre"), et les gens peu instruits confondaient les mages de l'Iran et les astrologues de Chaldée. Zarathoustra n'est pas mage, mais il emploie le mot maga, qui désigne un état mystique procurant l'union avec les Amecha Spenta (Immortels Saints, sept entités entourant Ahoura Mazda : Esprit Saint, Justice Excellente, etc.).
- Occultistes. À l'époque hellénistique (depuis la conquête d'Alexandre le Grand, vers 330 av. J.-C.), on ne trouvait rien de mieux que de placer tout écrit de magie, d'alchimie, d'occultisme sous l'autorité de Zoroastre ou de quelque autre prétendu mage (comme Ostanès). Mais Héraclite ((500 av. J.-C.) associait déjà les "mages" avec les initiés, les bacchants.
- Rois d'Arabie adorant Jésus nouveau-né, aujourd'hui plus souvent désignés sous le nom de rois mages. Selon l'Évangile de saint Matthieu, des mages vinrent de l'Orient se prosterner à Bethléem (Matthieu II, 1-12). Ils furent vite considérés comme des rois, par contamination avec le psaume 72, qui parle de rois d'Arabie apportant des présents. Quand, à partir du VIe s. au plus tard, on les différencia, l'un d'eux fut identifié à un roi de l'Iran sud-oriental et du bas Indus, Gundoffarr (d'où 'Gaspar').
Notes et références
- in Dictionnaire des religionsPUF, 1984, p. 988-989, 1069
Voir aussi
Volkhves: mages dans le monde slave
Bibliographie
- Émile Benveniste, Les Mages dans l'ancien Iran, Paris, 1938.
- J. Bidez et Fr. Cumont, Les mages hellénisés. Zoroastre, Ostanès et Hystaspe d'après la tradition grecque, Paris, Les Belles Lettres, 1938, 2 t. (t. II : textes en grec).
- Pierre A. Riffard, Dictionnaire de l'ésotérisme, Paris, Payot, 1983, p. 195-197.
- Geo Widengren, Les religions de l'Iran (1965), trad. de l'all, Paris, Payot, 1968.
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