- Audiovisuel
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L'audiovisuel désigne à la fois le matériel, les techniques, méthodes d'information, de communication ou d'enseignement associant le son et l'image.
Sommaire
Définition
- Le terme audiovisuel (Av) peut se référer à tout travail qui utilise, à la fois, du son et de l'image.
- L'audiovisuel englobe les équipements et les procédés utilisés à la télévision, au cinéma, en vidéo et multimédia (jeux,internet etc).
- L'audiovisuel regroupe plusieurs domaines liés au secteur industriel (fabricants d'équipements de prise de son et d'images, marché du cinéma et de la télévision, etc.), au domaine institutionnel (autorités de régulation, gestion et administration de la production, archives et documentation, etc.), au monde de l'éducation (pédagogie par le cinéma et la télévision, formations, etc.) et à l'univers culturel (métiers de la création, critique, festivals, etc.).
- Une présentation professionnelle peut aussi être audiovisuelle à l'aide d'un projecteur de diapositives, d'un vidéoprojecteur et d'un logiciel comme Powerpoint ou Keynote.
Histoire
L'histoire de l'audiovisuel se confond avec l'histoire du cinéma, de la prise de son et de la télévision. Il semble que la première définition du terme s'appliquait à « tout ce qui n'était pas livre ou, de façon encore plus pragmatique, tout document qui nécessite un appareil de lecture »[1]. Pour les bibliothécaires, les documents audiovisuels sont les supports d'enregistrement et de diffusion de sons et d'images, fixes ou animées. Leur apparition remonte alors au XIXe siècle avec l'invention du phonographe par Thomas Edison.
Aujourd'hui, une œuvre audiovisuelle est définie par son contenu (programme télévisé, documentaire, vidéoclip, etc.) ou par la réglementation en vigueur dans un pays. En France, c'est le Conseil supérieur de l'audiovisuel qui est chargé de contrôler les activités liées à ce secteur.
L'audiovisuel et les historiens
L'audiovisuel peut constituer une source pour les historiens. Des spécialistes de l'époque contemporaine comme Marc Ferro ou Pierre Sorlin ont exploité des œuvres cinématographiques pour une partie de leurs travaux.
Les actualités télévisées ou projetées dans les salles de cinéma, comme celles de Pathé ou de Gaumont, sont également utilisées pour mettre en lumière des événements, des mentalités et des faits de société.
La possibilité d'enregistrer des images et du son a naturellement attiré l'attention des autorités militaires. À partir de la fin du XIXe siècle, l'audiovisuel sert à la fois pour les opérations de renseignement militaire et pour la propagande. La Section cinématographique de l'armée (SCA) est créée en 1915. Les images qu'elle produit, contrôlées par la censure militaire, sont mises à la disposition des sociétés Gaumont, Pathé et Éclair qui les utilisent pour réaliser les films d'actualités projetés dans les salles[2].
Dans le domaine de l'éducation
En France, les techniques audiovisuelles ont été utilisées très tôt dans les établissement scolaires comme soutien pédagogique. Dans les années 1950, le ministère de l'éducation nationale lance des expériences pilotes de « collèges audiovisuels », notamment à Saint-Cloud et à Marly-le-Roi. À partir des années 1960, la télévision scolaire commence à faire son apparition dans les salles de classe avec des programmes pédagogiques spécialement réalisés par le Centre national de documentation pédagogique (CNDP) pour l'occasion : émissions à thèmes historiques, documentaires de sciences naturelles, etc. Des enseignants et des professionnels du cinéma et de la télévision participent à ces initiatives, comme les philosophes Alain Badiou et Raymond Aron en 1965 ou les sociologues Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron en 1967, ainsi qu'Éric Rohmer, Nestor Almendros et d'autres[3]. Un dispositif national est actif pour les scolaires: école et cinéma, collège et cinéma et lycée et cinéma.
Dans le domaine de l'art
Dans les années 1960-1970 des groupes de plasticiens collaborant avec des musiciens produisaient des light-show. Il s'agissait de projections de diapositives (slides) sur lesquelles les artistes, en temps réel et en musique, produisaient des effets de couleurs et de formes. Ces groupes se sont manifestés notamment à Paris au Musée d'art moderne de la Ville de Paris dans le cadre de l'ARC dirigé par Pierre Gaudibert. L'artiste Fred Forest, pionnier de l'art vidéo, propose dès 1965 le "Tableau-écran" qui est une peinture de grande dimension destinée à recevoir des projections de slides et de films[4].
Il généralisera le procédé après avoir déposé un brevet, et le présentera plus tard au 2e Salon de l'audiovisuel à la porte de Versailles avec Luc Ferrari musicien de musique contemporaine[5], Fred Forest perfectionnera le procédé lors d'une exposition à la Galerie Paul Facchetti en utilisant un ordinateur et en substituant au nom de « Tableau-écran » celui de « Cybervision ». Le choix de ce nom constitue manifestement à cette époque une anticipation visionnaire pour ce que nous vivons aujourd'hui. C'était, par ailleurs, la première fois qu'un ordinateur était introduit dans une galerie parisienne pour produire de l'art.
Toujours avec Luc Ferrari et Pierre Lafleur, Fred Forest avait réalisé une œuvre en Cybervision pour la Foire Universelle d'Osaka en 1970[6].
Formations aux métiers de l'audiovisuel
Article détaillé : Formation audiovisuelle.Références
- Isabelle Giannattasio Mazeaud, De l'audiovisuel aux multimédias, Département de la Phonothèque et de l'Audiovisuel, BNF
- Historique des sources, sur le site de l'INA
- Centre national de documentation pédagogique (CNDP) et la Bibliothèque nationale de France en novembre 2007 Voir l'exposition Pour une histoire de l’audiovisuel éducatif (1950-2007) organisée par le
- Tableau écran de Fred Forest
- "Photographie nouvelle", n° 48, mars 1971 p.50
- œuvre de Fred Forest en Cybervision pour la Foire universelle d'Osaka
Liens externes
- Le site du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA)
- Observatoire Européen de l'Audiovisuel
- Le SNTA Force Ouvrière, Syndicat National des personnels de la production et post-production Audiovisuelles
- site ayant pour vocation de défendre et de promouvoir l’utilisation du cinéma comme outil pédagogique
- Club Audiovisuel de Paris : il encourage depuis près d'un siècle la créativité des cinéastes amateurs
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