- Pont-Saint-Esprit
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Pont-Saint-Esprit
Pont-Saint-Esprit, l'église Saint Saturnin et le pont médiéval sur le RhôneAdministration Pays France Région Languedoc-Roussillon Département Gard Arrondissement Nîmes Canton Pont-Saint-Esprit
(chef-lieu)Code commune 30202 Code postal 30130 Maire
Mandat en coursRoger Castillon
2011 - 2014Intercommunalité Communauté de communes Rhône Cèze Languedoc Site web www.pont-saint-esprit.fr Démographie Population 10 046 hab. (2008) Densité 543 hab./km² Gentilé Spiripontains, Spiripontaines Géographie Coordonnées Altitudes mini. 36 m — maxi. 187 m Superficie 18,49 km2 Pont-Saint-Esprit (en occitan Lo Pònt Sant Esperit) est une commune française, située dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon.
Les habitants et habitantes de Pont-Saint-Esprit sont les Spiripontains et Spiripontaines.
Sommaire
Géographie
Un pont audacieux lancé sur le Rhône au Moyen Âge, un peu en aval du confluent avec l'Ardèche, a favorisé l'éclosion de cette petite cité.
La ville de Pont-Saint-Esprit est située la rive droite du Rhône au confluent de l'Ardèche et du Rhône à la frontière immédiate de trois départements : outre le Gard, l'Ardèche à l'ouest et le Vaucluse à l'est. Ceci, sans même compter la Drôme dont le territoire vient lécher à quelques kilomètres près le département du Gard.
Pont-Saint-Esprit est ainsi au carrefour stratégique de trois régions : Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Preuve de son importance tant stratégique que religieuse, Pont-Saint-Esprit recèle encore de nombreux édifices religieux et civils dignes d'intérêt bien que nécessitant d'importantes campagnes de restauration.
Histoire
Moyen Âge
La ville s’appelait au milieu du Moyen Âge Saint-Saturnin-du-Port (en latin Portum Sancti Saturnini [1]). Le nom actuel de la ville lui vient de la construction du pont sur le Rhône par le frère de saint Louis, le comte de Poitiers et de Toulouse Alphonse de Poitiers[2] ; elle commença en 1265 pour s’achever en 1309[3]. D’après Viollet-le-Duc, elle fut confiée à la branche pontife des Hospitaliers (la branche des constructeurs de ponts, formée par ces moines-soldats pour faciliter les pèlerinages) et dirigée par Jean de Tensanges[4] ou de Thianges. Ce pont, le plus vieux de tous les ponts sur le Rhône, sept cents ans, reliant la Provence au Languedoc, en aval du Rhône, a longtemps constitué un point de passage privilégié sur le Rhône. Il est constitué de vingt arches, mesure un kilomètre de long, et a fait la fortune de cette petite ville par le paiement de l'Octroi y afférant. Il a été construit en respectant le cours impétueux du fleuve, et fut protégé à ce titre fort longtemps, par exemple, les chariots de marchandises voulant l'emprunter étaient déchargés, on transférait ces marchandises sur des barges traversant le fleuve et les chariots traversaient en roulant sur de la paille disposée sur la chaussée du pont pour ne pas ébranler celui-ci. On raconte, de même que le Roi Louis XI, se présentant là avec ses troupes, dut mettre pied à terre, avant de l'emprunter !!
Au XVe siècle, Isabeau de Bavière, reine de France, prétendant avoir seule, à l'exclusion du dauphin Charles son fils le gouvernement et l'administration du royaume, au nom du roi Charles VI tombé en démence, se lie pour accomplir son pernicieux dessein, avec le duc de Bourgogne, ennemi du roi et du dauphin. Isabeau, pour amener le peuple à son parti, fait passer des émissaires dans toutes les provinces, particulièrement en Languedoc où on avait tant à se plaindre du gouvernement du duc de Berri ; et pour y mieux réussir, elle fit publier partout, qu'on ne paierait plus de subsident. La ville de Pont-Saint-Esprit, influencée par Gui de Brosse ou de Broce, moine bénédictin du prieuré de Saint-Pierre et cousin de Jean 1er de Brosse, maréchal de France vivant à la même époque, fut la première de la province qui ouvrit ses portes au parti bourguignon, et reçut dans ses murs, en 1418, les délégués de la reine et du duc de Bourgogne pour gouverner, au nom du roi dans tout le Languedoc.
Gui de Brosse, appelé par Charles VI à Troyes en Champagne, où il résidait avec la cour, fut admis auprès de son souverain qui, à l'instigation de la reine, l'avait choisi pour remplir une mission importante dans le Midi, et après qu'il lui eut donné audience, le roi le chargea d'aller trouver de sa part le comte de Foix, son lieutenant en Languedoc, et de lui déclarer ainsi qu'aux gens d'Eglise, aux nobles et aux communes de sa province, sa résolution de défendre qu'on rendît aucune sorte d'obéissance à celui qui se dit le régent du royaume. Cinq jours après, (18 novembre 1419), le roi donna les instructions par écrit à Gui de Brosse qui prit congé, et se rendit diligemment à Béziers où le comte de Foix, gouverneur du Languedoc tenait l'assemblée générale des trois ordres de la province. On dit à ce sujet que le gouverneur avait secrètement l'intention de faire déclarer tout le pays en faveur du dauphin en sa qualité de régent du Royaume ; mais Gui de Brosse présentant au comte de Foix, l'ordre formel du roi le fit changer de résolution et l'amena au parti de la reine et du duc de Bourgogne. Gui eut le même succès auprès des Grands et du peuple, si bien que l'archevêque de Toulouse, le clergé en général et le plus grand nombre des communes, enfin tout le Languedoc, à l'exception de la ville de Beaucaire et de son sénéchal, des villes de Roquemaure, Fourques, Saint-André-lès-Avignon ; tout le pays, à cette exception près, embrassa le parti d'Isabeau de Bavière, gouvernant au nom de Charles VI, malade et en démence. Cependant, l'année suivante, le dauphin reconquit le Languedoc et Gui de Brosse fut emprisonné à Avignon puis remis à son supérieur hiérarchique, le cardinal de Cambray grâce à qui il se retrouva sain et sauf dans son cloître[5].,[6]
Renaissance
En 1562, la ville est prise et pillée par le baron des Adrets[7] alors qu'Antoine de Broche alias de Brosse, (docteur en droit, 1er Consul et Député pour la ville du Saint Esprit et appartenant à la famille de Gui de Brosse précédemment cité) levait une compagnie d'hommes d'armes qu'il commandait dans la ville du Saint Esprit. Ceci se reproduisit une seconde fois en 1567, mais l'année suivante (1568), Antoine de Broche contribua puissamment à le faire rentrer sous l'obéissance du Roi. En 1576, Antoine de Broche seconda, avec le même succès, l'entreprise du capitaine de Luynes qui, sur la révélation à lui faite des menées secrètes du Maréchal de Damville-Montmorency, Gouverneur commandant de la province du Languedoc, tendant à remettre les protestants en possession du Pont-Saint-Esprit, fit arrêter le frère du Maréchal furtivement introduit dans la place pendant la nuit pour y fomenter la révolte. En récompense, Henri III nomma Luynes, Gouverneur du Pont-Saint-Esprit et adressa une lettre autographe à Antoine de Broche, datée de Blois, le 10 mars 1577.
Période révolutionnaire
Elle fut chef-lieu de district de1790 à 1795.
Époque contemporaine : l'affaire du pain maudit
Article détaillé : Affaire du pain maudit.Pendant l'été 1951, une série d'intoxications alimentaires frappe la France, dont la plus sérieuse à partir du 17 août dans la ville, où elle fait sept morts, cinquante « internés » dans des hôpitaux psychiatriques et deux cent cinquante personnes affligées de symptômes plus ou moins graves ou durables[8].
Situation des finances locales
En avril 2008, un rapport (ROD du 20 mars 2008) de la chambre régionale des comptes fait apparaitre l'état des finances de la ville de Pont-Saint-Esprit dans une situation catastrophique : vingt-trois millions d'euros d'emprunts à payer, un trou de trésorerie de 14 millions et 6 millions de factures impayées. L'endettement est de 2 600 euros par habitant, la commune est à deux doigts d'être mise sous tutelle préfectorale. Début 2009, le conseil municipal adopte, sur préconisation, une hausse spectaculaire des impôts locaux allant de 56 à 80 % d'augmentations. Depuis lors, de nombreux Spiripontains demandent la démission du maire Gilbert Baumet. Des manifestations ont eu lieu au cours du mois de mars 2009[9], notamment le 16 mars 2009 où la manifestation a dégénéré, les forces de l'ordre, CRS d'orange, ont dû intervenir pour permettre aux voitures de sortir, une première pour cette cité gardoise et on a pu compter trois personnes âgées blessées[10].
Les difficultés rencontrées pour améliorer la situation financière ont été évoquées par la Cour des comptes dans son rapport public annuel 2009, dans un chapitre particulier : Les limites des procédures de contrôle budgétaire.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité Les données antérieures ne sont pas encore connues. 1360- Bertrand de Broche 1er consul 1409- Jean de Broche Viguier royal 1414- Jean de Broche de Méjanes Viguier royal 1569- Antoine de Broche 1er consul et Député en 1589 1586- Charles de Broche 1er consul 1789- Antoine de Valérian 1er consul 1929 1935 Jean-Marius Augier 1935- Louis Flandin 1944 1947 Raoul Trintignant SFIO Conseiller général de 1945 à 1949 1947 1959 Albert Hébrard 1959 1963 François Léandri 1963 1965 André Briol 1965 1971 Pierre Amphoux 1971 2010 Gilbert Baumet PS puis divers droite puis MdR puis UMP-PR Conseiller général de 1973 à 2011
Ancien ministre
Sénateur de 1980 à 1982
Député de 1993 à 1997
Président du Conseil général de 1979 à 19942010 janvier 2011 Jean-Pierre Colombet[11] UMP Maire par intérim en qualité de 1er adjoint 2011 en cours Roger Castillon[12] DVG Cadre dans l'industrie nucléaire Démographie
Économie
- Centre commercial géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Nîmes-Bagnols-Uzès-Le Vigan.
Lieux et monuments
- Pont médiéval à 25 arches sur le Rhône : le pont mesure 919 mètres de long construit de 1265 à 1309. Le Pont du Saint-Esprit a la majeure partie de sa structure sur la commune de Lamotte-du-Rhône. Sa construction fut voulue par le frère de saint Louis, le comte de Poitiers et de Toulouse Alphonse de Poitiers[2] ; elle commença en 1265 pour s’achever en 1309[3]. D’après Viollet-le-Duc, elle fut confiée à la branche pontife des Hospitaliers (la branche des constructeurs de ponts, formée par ces moines-soldats pour faciliter les pèlerinages) et dirigée par Jean de Tensanges[4] ou de Thianges[16]. La tradition veut que celui-ci, prieur des bénédictins de da Saint-Saturnin-du-Port se soit d'abord refusé à cette construction puis qu'il céda, inspiré par l'Esprit Saint et posa lui-même la première pierre[17].
Article détaillé : Ordre des frères pontifes.C'est le plus vieux de tous les ponts sur le Rhône reliant la Provence au Languedoc. Il a longtemps constitué un point de passage obligé sur le fleuve. Il est composé de 26 arches, dont 19 grandes et 7 petites. Sur arche, une arcade de dégagement identique à celle du Pont Julien a été ouverte pour mieux faire évaquer les hautes eaux au moment des crues[17].
Le pont du Saint-Esprit était protégé par un fort du côté de Lamotte, il était dénommé Fort de Montrevel au XIXe siècle. Il fut vendu par les Domaines en 1867 et il n'en subsiste aucune trace[18]. En 1966, il devient Monument historique. Notons que la Poste a commémoré le septième centenaire du début de sa construction par l’émission d’un timbre spécial.
- Le prieuré et l'église Saint-Pierre (12ème , remanié fortement au 18e ) avec sa coupole et son clocher coiffé d'un campanile de fer forgé , façade classique à pilastres et niches. Le tout, hélas, en état fort dégradé . (l'édifice n'est plus utilisé et n'est pas accessible)
- L'église Saint-Saturnin (XVe siècle) qui présente un portail gothique intéressant mais encore une fois assez dégradé. Beau et élancé clocher terrasse gothique. Il s'agit de l'actuelle église paroissiale.
- L'ancienne chapelle des pénitents (XVIIème-XIXème) récemment restaurée et transformée en théâtre.
- L'ancienne chapelle de l'hôpital (XVIIIè)
- l'ancienne chapelle de Minimes
- La citadelle et la collégiale (XIVe-XVIIIe siècles); cette ancienne collégiale possède un admirable portail en gothique flamboyant hélas encore une fois fort dégradé.
- La maison des Chevaliers (XIIe siècle) qui abrite le musée d'Art sacré du Gard ancienne demeure des Piolenc. Outre les belles et hétéroclites collections, remarquables plafonds peints à caissons que ce soit dans la salle d'apparat ou encore sur la magnifique charpente de la cour royale de justice qui s'élève, au 1er étage, à environ 8 mètres.
- Le musée Paul-Raymond qui présente l'œuvre du peintre Benn (1905-1989) dont les tableaux illustrent divers thèmes religieux et objets archéologiques .
- La rampe en fer forgé de l'escalier place du Plan
- Le grand lavoir
- La fontaine de la navigation (1838) et la fontaine du cocq sur les cours
- Les anciennes casernes
- Quelques demeures bourgeoises des 15e au 19e siècles
- le monastère de Notre Dame de la Blache et son étonnante chapelle néogothique sur le chemin de la chartreuse de Valbonne.
- Et non loin de là, 10 km au sud-ouest, au sein d'un massif forestier protégé aux essences rares sous le climat méditerranéen, mais sur la commune de Saint Paulet de Caisson, la magnifique chartreuse de Valbonne
Personnalités liées à la commune
- André Philip (1902-1970), homme politique
- Jacqueline Kennedy épouse de John Fitzgerald Kennedy président des États-Unis d'Amérique, née Bouvier et descendante de Michel Bouvier, un ébéniste de Pont-Saint-Esprit
Lieux de naissance
- Charles d'Albert, duc de Luynes, né à Pont-Saint-Esprit en 1578. Favori de Louis XIII, il influença le roi pour se débarrasser de Concini en 1617. Nommé connétable en 1621, il devint le vrai dirigeant du royaume. Mort en 1621 à Longueville ;
- Raymond Restaurant (1627 - 1682), médecin français ;
- Jean-Arnaud de Castellane (1733 - 1792), évêque de Mende et dernier comte de Gévaudan.
- Fernand Crémieux (1857 - 1928), député et sénateur ;
- André Philip (1902 - 1970), homme politique ;
- Joseph Di Mambro (1924 - 1994), fondateur de l'Ordre du temple solaire ;
- Jean-Michel Gaillard (1946 - 2005), haut fonctionnaire, notamment directeur général d'Antenne 2 (maintenant France 2), de 1989 à 1991..
Notes et références
- Raimond II Pelet, seigneur d'Alès, rendu à Simon IV de Montfort le 14 juillet 1217, Archives nationales J 890 n° 20. cf l'hommage de
- ISBN 2-84561-281-8, op. cit. p 150 Robert Ducluzeau. Alphonse de Poitiers, frère préféré de Saint Louis. La Crèche : Geste éditions, 2006. 239 p.
- [1], consulté le 4 mai 2007 Structurae. Pont du Saint-Esprit. Article en ligne
- [2] Eugène Viollet-le-Duc. Dictionnaire raisonné de l’architecture française, article Pont. Disponible en ligne
- mémoire historique et généalogique de la Maison de Brosse alias de Broche et livre de raison de Joseph de Broche des Combes 1846
- Histoire générale de Languedoc. Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète,
- Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980 (ISBN 978-2-7242-0785-9), p 233
- http://actuality.vandeleene.com/2010/03/11/mission-americaine-secrete-de-pont-saint-esprit/
- [3]
- [4]
- Article du Midi Libre
- Pont-St-Esprit, Municipales : vers une large victoire de Castillon
- http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- Recensement de 2007 des communes du Gard
- Structurae
- Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique du département du Vaucluse, Christian Lacour, Nîmes (réed.), 1997, 1997 (ISBN 284406051X), p. 178.
- Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, A. Barthélemy, Avignon, 1986, 1986 (ISBN 2903044279), p. 231.
Voir aussi
Liens externes
- Site de la mairie
- Office de Tourisme de Pont-Saint-Esprit
- Pont-Saint-Esprit sur le site de l'Institut géographique national
- renaissance du vieux pont
- Site de la Paroisse
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