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Tueur en série
Un tueur en série est un meurtrier récividiste qui a commis au moins trois meurtres, un intervalle de temps — de quelques jours à plusieurs années — séparant chacun de ces meurtres, qui réalise un certain niveau de satisfaction par la mort de sa victime. Un tueur en série est souvent un psychopathe qui se caractérise par sa boulimie de meurtres, par le plaisir qu'il tire de ses actes, et par un sentiment très fort de supériorité ; mais il existe des exceptions[1].
Le tueur en série ne tue pas par idéologie (même s'il peut parfois sélectionner ses victimes sur des critères ethniques, religieux, sexuels ou autres), par fanatisme, et généralement pas par appât du gain. Le moteur du tueur en série est fréquemment le sentiment de toute puissance que lui procurent ses crimes. Une forte proportion de tueurs en série a subi des violences ou des agressions sexuelles durant l'enfance.[réf. nécessaire]
Au regard de cette définition, les terroristes, les criminels de guerre, les tueurs de masse, les spree killers («tueurs à la chaîne»), les tueurs passionnels ou les tueurs à gages ne sont pas considérés comme étant des tueurs en série.Sommaire
Origine du terme
Le terme de tueur en série, ainsi que son stéréotype, est une expression provenant directement de l'anglais Serial Killer créé par l'agent du FBI Robert Ressler de Quantico dans les années 70[2],[3]. Le terme de tueur en série a été prononcé lors du procès de Ted Bundy, l'un des tueurs les plus meurtriers que les États-Unis aient connu.
Cependant le mot "Mass Murder" fut écrit pour la première fois dans un journal populaire dit aussi "News media" des années 30 pour les crimes du tueur en série Albert Fish.
Tueur en série est aussi connu sous le nom Serial murderer écrit en 1961 dans le dictionnaire "Third New International Dictionary" Merriam-Webster. L'écrivain anglais John Brophy l'emploie souvent dans son livre "The Meaning of Murder" sorti en 1966.
Profil des tueurs en série
Un tueur en série ne se distingue pas au niveau physique ou social. Il peut mener une vie sociale normale : par exemple, le tueur BTK, qui sévissait durant les années 70 et qui s'est fait arrêter dans les années 2000, avait une femme et des enfants, avait travaillé dans une agence de sécurité avant de travailler dans une église.
Il a été constaté qu'une forte proportion de tueurs en série a subi dans l'enfance des sévices sexuels, des violences physiques ou morales. Mais d'autres paramètres influent, car tous les enfants battus ou abusés ne deviennent pas des tueurs en série [4].
Le mode opératoire et la signature
Chaque tueur en série possède des particularités qui peuvent permettre de l'identifier. L'étude des crimes de tueur en série est le domaine du profilage criminel ou « analyse comportementale », qui vise à dresser un portrait psychologique du meurtrier.
Le mode opératoire ou modus operandi et la signature des tueurs sont deux éléments distincts. Le mode opératoire est la méthode utilisée par le tueur pour attaquer ses victimes, sa façon de les choisir et de les aborder. La signature est un acte compulsif, quelque chose que le tueur ne peut s'empêcher de faire et qui est inconscient.
Le mode opératoire peut être similaire à d'autres meurtres, mais la signature est généralement unique, sauf dans le cas des copycat ou imitateurs, qui reproduisent les crimes d'autres assassins en série.
Typologie d'action
Les tueurs en série ont une forte individualité, chaque cas est particulier, mais certains éléments peuvent caractériser leurs crimes. Les crimes commis par les tueurs en série peuvent posséder une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- Certains tueurs en série procèdent avec méthode et cherchent à contrôler le déroulement du crime. C'est la maîtrise de la situation qui provoque alors leur exaltation.
- D'autres tentent de réaliser un fantasme au travers de leur crime, ce qui est souvent compatible avec l'aspect de maîtrise précédent. Certains crimes ont des motivations sexuelles, d'autres non.
- Quelques cas rares, comme Henri Désiré Landru, intègrent à leurs crimes une composante liée à l'appât du gain.
- Une minorité est atteinte de troubles mentaux tels que la schizophrénie, et certains cas rares de tueurs en séries sont des psychotiques compulsifs, qui tuent de façon impulsive, désorganisée, mais dont les crimes peuvent s'étaler sur une longue période de temps, ce qui les distinguent des spree killers qui eux réalisent généralement leurs crimes dans un très court espace de temps.
Stéréotype
Les scénaristes de cinéma ont repris les figures du tueur en série dans toute une gamme de films d'horreur, de policiers, de slasher movies et de thrillers. Le stéréotype du tueur qui déchaîne la violence dans la société civilisée est cependant plus une évocation du "berserker" sanglant et sanguinaire imbu de violence sans limites, que des tueurs en série de la vie réelle.
Ces personnages fournissent facilement le méchant de base (comme pourrait le faire très bien le machiavélique génie du mal) parce que leur protagonisme justifie l'action violente de la part du héros, de manière à retourner à un espace public pacifié une fois que la rédemption par leur élimination a eu lieu.
Les berserkers sont donc des figures obligées du cinéma d'action violent : ils ramènent à la perception de la lutte non négociable civilisé / barbare.
Il y a un autre stéréotype de tueur en série: celui qui planifie ses meurtres avec grande intelligence et en les signant de manière très ésotérique. Il s'oppose au tueur barbare du fait qu'il ne va pas tuer spontanément sur son passage, et c'est sa traque qui fait l'objet de l'histoire, la confrontation directe étant secondaire.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Références bibliographiques
- (en)Robert Ressler & Thomas Schachtman, "Whoever Fights Monsters - My Twenty Years Tracking Serial Killers for the FBI",(St. Martin's Paperbacks), 1992
- (en) Harold Schechter and David Everitt, The A to Z Encyclopedia of Serial Killers, Pocket Books, 2006.
- Stéphane Bourgoin, Serial killers : Enquête sur les tueurs en série, Grasset & Fasquelle, 2003
- Stéphane Bourgoin, Le Livre noir des Serial Killers, Grasset & Fasquelle, 2004
- Frédéric Vézard, La France des tueurs en série, J'ai Lu, coll. « Document », 2004
- Étienne Jallieu (pseudonyme de Stéphane Bourgoin), Serial Killers : Les nouveaux monstres, Scènes de Crimes, 2005
- Carine Hutsebaut, Profession profileuse : Sur la piste des tueurs en série, Le Cherche-Midi, coll. « Documents », 2000
- Michèle Agrapart-Delmas, De l'expertise criminelle au profilage : Une psychocriminologue sur la piste des grands meurtriers et en guerre contre les pseudo-profilers, Favre, 2001
- John Douglas, Mark Olshaker, Emmanuel Scavée, Agent spécial du FBI : Prédateurs et victimes, éditions du Rocher, coll. « Documents », 2005
- Michel Barroco, Les Tueurs en Série, Le Cavalier Bleu, coll. « Idées reçues », 2006
- Iryna Piliptchuk, Tchikatilo : Camarade serial killer, Anne Carrière, 2006
- François Himonet et Jacqueline Hiégel, Les monstres sont parmi nous, Albin Michel, coll. « Bellemare », 2000
- Philippe Tersand, Histoire singulière de Guy Georges, le tueur de l'Est parisien, Stock, 2000
- Ann Rule, Un tueur si proche (Ted Bundy)
- Ann Rule, La Rivière rouge (Gary Ridgway), Michel Lafon
- Helen Morrison, Harold Goldberg, Ma vie avec les serial killers : Secrets de profileuse, Payot, 2006
- J. Gaillard, Pourtant j'ai eu un ours en peluche, Mille et une nuits, 2004
- Marc Pigeon, William Fyfe, tueur en série; autopsie d'une enquête policière, Lanctôt, Montréal, 2003
- Michel Ferracci-Porri, Beaux Ténèbres, La pulsion du mal d'Eugène Weidmann. Ed. Normant, 2008
Notes & Sources
- ↑ Interview de Stéphane Bourgoin
- ↑ (en) Harold Schechter -"The Serial Killer Files", 2003 (Ballantine Books)
- ↑ Robert Ressler & Thomas Schachtman, "Whoever Fights Monsters - My Twenty Years Tracking Serial Killers for the FBI",(St. Martin's Paperbacks), 1992
- ↑ Interview de Stéphane Bourgoin
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