Provence

Provence
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Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille
Fondation Vasarély à Aix-en-Provence
Le santon est l'un des symboles de la Provence

La Provence (Provença ou Prouvènço [pʀuˈvɛⁿsɔ] en provençal) est une région qui recouvre à peu près la partie sud-est de la France actuelle de la rive gauche du Rhône inférieur à l'ouest jusque à la frontière avec l'Italie à l'est. Elle est bordée au sud par la Méditerranée et correspond donc, aujourd'hui, à la plus grande partie de la région administrative Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Historiquement, après la fin de l'empire romain, elle désigne l'entité incluse en 536 dans le Royaume franc et qui deviendra marquisat de Provence dans le cadre du royaume de Bourgogne-Provence de 947. Une entité qui devient ensuite comté de Provence ayant pour capitale Aix-en-Provence mais aux frontières fluctuantes : en 1388, à la suite de la mort de la reine Jeanne, ses territoires situés à l'est du Var sont perdus puisque rattachés aux États de Savoie par la Dédition, aboutissant au comté de Nice à partir de 1526. Un siècle plus tard, en 1481, le comté de Provence revient par succession au roi de France Louis XI et deviendra ainsi une province royale française. A cette date, l'actuel département des Hautes-Alpes fait alors partie de la province française du Dauphiné. Quant au Comtat Venaissin, il releva de la papauté à partir de 1274 ainsi qu'Avignon à partir de 1348 avant de revenir à la France en 1791.

Plus largement, dans un sens culturel et touristique, suivant les définitions retenues, la Provence s'étend jusqu'au sud-ouest du Gard (à l'ouest du Rhône et de Nîmes, jusqu'au Vidourle)[1] et jusqu'au sud de la Drôme (la Drôme provençale).

Au Moyen Âge, la Provence englobait donc notamment les Alpes du Sud jusqu'aux affluents de rive gauche du Var inclus. L'histoire en a détaché une partie de ses régions alpines : au nord celle englobée dans la province française du Dauphiné et à l'est celle du pays niçois[2] concédé à la Maison de Savoie en 1388 dans le cadre des « Terres-Neuves de Provence » devenant division administrative du comté de Nice de 1526 à 1860. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la création de la région administrative Provence-Alpes-Côte d'Azur a rétabli plus ou moins l'espace initial de la grande Provence médiévale, avec les Hautes-Alpes et le Pays Niçois.

Sommaire

Géographie

Localisation du Comté de Provence

Divisions administratives

Les départements issus de l'ancien comté (annexé à la France par Louis XI) et ancienne province royale française ainsi que la partie sud-est du Dauphiné (actuel département des Hautes-Alpes) furent inclus dans la région administrative de Provence-Alpes-Côte-d'Azur qui recouvre les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Var et de Vaucluse.

Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur

  • Superficie : 31 443 km2
  • Population : 4 781 000 habitants (janvier 2006)
  • Préfecture régionale : Marseille
  • Préfectures : Digne, Gap, Nice, Toulon et Avignon
  • Densité : 143,5 hab/km²
  • Population active : 1 892 000 habitants
  • PIB régional : 105,826 millions d’euros (7 % du PIB national)
  • Spécialités industrielles : chimie, construction navale, armement
  • Agriculture : vin, fruits, légumes, fleurs et plantes
Provence historique et culturelle
Département Blason Superficie Population Préfecture Sous-préfectures Densité
04 Alpes-de-Haute-Provence
Blason département fr Alpes-de-Haute-Provence.svg
6 944 km2 153 393 h. Digne-les-Bains Barcelonnette, Castellane et Forcalquier 22 hab/km²
05 Hautes-Alpes
Blason département fr Hautes-Alpes.svg
5 549 km2 137 000 h Gap Briançon 23 hab/km²
06 Alpes-Maritimes
Blason06.PNG
4 299 km2 1 070 000 h Nice Grasse 247 hab/km²
13 Bouches-du-Rhône
Blason département fr Bouches-du-Rhône.svg
5 112 km2 1 905 829 Marseille Aix-en-Provence, Arles et Istres 372 hab/km²
83 Var
Blason département fr Var.svg
5 973 km2 967 054 h Toulon Brignoles et Draguignan 162 hab/km²
84 Vaucluse
Blason département fr Vaucluse.svg
3 566 km2 529 077 h Avignon Apt et Carpentras 148 hab/km²

Culturellement, on peut aussi considérer que la partie au sud de Montélimar dans le département de la Drôme (26), ainsi que la partie est et sud du Gard (30) sont provençales :

Provence culturelle
Département Blason Superficie Population Chef-lieu d'arrondissement Villes principales Densité
26 Drôme
Nyons
2 359 km2 120 700 h. Nyons Montélimar et Pierrelatte 51 hab/km²
30 Gard
Nîmes
3 133 km2 457 769 h Nîmes Uzès, Pont-Saint-Esprit, Villeneuve-lès-Avignon, Beaucaire et Aigues-Mortes 146 hab/km²

Villes

Ville Nom Provençal Département Nombres d'Habitants
01 Marseille Marselha Bouches-du-Rhône 851 420
02 Nice Niça Alpes-Maritimes 344 875
03 Toulon Tolon Var 166 733
04 Aix-en-Provence Ais de Provença Bouches-du-Rhône 142 743
05 Nîmes Nimes Gard 140 267
06 Avignon Avignoùn Vaucluse 90 109
07 Antibes Antíbol Alpes-Maritimes 76 994
08 Cannes Canas Alpes-Maritimes 72 939
09 La Seyne-sur-Mer La Sanha de Mar Var 0 059 999
010 Hyères Ieras Var 0 055 135
011 Arles Arle Bouches-du-Rhône 0 052 729
012 Fréjus Frejús Var 0 052 687
013 Grasse Grasso Alpes-Maritimes 0 051 580
014 Cagnes-sur-Mer Canha de Mar Alpes-Maritimes 0 048 926
015 Martigues Lo Martegue Bouches-du-Rhône 0 046 471

Orographie

Le relief est globalement vallonné avec des Préalpes impressionnantes dans sa partie centrale et la chaîne des Alpes du sud à l´est et au nord-est (culminant à 3 412 m à l'Aiguille de Chambeyron - Alpes-de-Haute-Provence). Les plans de Haute-Provence délimitent les préalpes des collines centrales (Plateau de Valensole - Plan de Canjuers - Plateau d'Albion). Parmi les sommets qui ont atteint une renommée internationale, il y a le Mont Ventoux, mondialement connu grâce au Tour de France, la Montagne Sainte-Victoire, que Cézanne a peint sous toutes ces facettes, les Alpilles, que Van Gogh a illustré et le Massif du Luberon, devenu le symbole du tourisme élitiste.

Les côtes de Marseille à Menton sont plutôt escarpées (Calanques - Maures - Esterel). L’érosion due aux orages violents d’été pouvant constituer des ravines assez creusées. L’ouest de la région est marqué par la plaine de la Crau et la Camargue qui constituent les seuls véritables espaces plats de la région provençale.

Hydrographie

Rhône

Long de 812 kilomètres, le Rhône prend sa source, dans le glacier du Rhône, à Gletsch, en Suisse, à l'extrémité est du canton du Valais, dans les Alpes uranaises. Il parcourt 290 km dans ce pays, puis peu après son passage à Genève, il entre en France où il parcourt 522 km ou 545 km, selon le SANDRE[3]. Il finit son cours dans le delta de Camargue pour se jeter dans la mer Méditerranée.

Le Rhône à Avignon

Le Rhône a le second débit de tous les fleuves s'écoulant en Méditerranée, après le Nil. Se jetant dans une mer sans marée, le fleuve a formé un delta avec des bras qui se sont déplacés globalement d'ouest en est au cours de la période historique. Désormais endigué, son delta est figé hormis lors de crues exceptionnelles comme par exemple en 1993, 1994 et 2003.

Il est parfois identifié à l'Éridan qui est le nom d'un dieu fleuve de la mythologie grecque, fils d'Océan et de Thétys.

Durance

La Durance prend sa source vers 2 390 mètres d'altitude, au pré de Gondran, sur les pentes du sommet des Anges[4]. La source se trouve à proximité de l’ancien Fort du Gondran, sur la commune de Montgenèvre[5],[6] dans le département français des Hautes-Alpes, près de la frontière italienne. Elle se jette dans le Rhône à quelques kilomètres au sud-ouest d'Avignon, entre le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône dont elle fait office de frontière.

Son affluent qui constitue le système le plus long, la Clarée, prend sa source sur les pentes du mont Thabor (3 178 m), au col des Rochelles, à 2 450 m d’altitude, également dans les Hautes-Alpes. Elle emprunte la vallée de Névache et, après un cours de 28 km, rejoint la Durance (qui est longue de 8 km à ce moment-là)[4].

Rivière dite « capricieuse » et autrefois redoutée pour ses crues (elle était appelée le 3e fléau de la Provence[7]) aussi bien que pour ses étiages, la Durance est une rivière à la fois alpine et méditerranéenne à la morphologie bien particulière.

Sorgue

Le partage des Eaux de L'Isle-sur-la-Sorgue

La Sorgue prend sa source dans la commune de Fontaine-de-Vaucluse (Vaucluse) en sortant de la Fontaine de Vaucluse qui est la plus grosse résurgence de France et la cinquième plus grosse du monde. La Sorgue se partage d’abord en deux en aval de L'Isle-sur-la-Sorgue au niveau du partage des eaux. Elle crée dès lors le « bassin des Sorgues » à partir de deux grands bras, la Sorgue de Velleron et la Sorgue d'Entraigues. Ceux-ci se subdivisent en plusieurs dizaines de cours aux noms différents : Sorgue de Monclar, Sorgue du Pont de la Sable, Sorgue du Travers, Sorgue du Moulin-Joseph, Sorgue de la Faible, Sorgue des Moulins, Sorgue du Trentin, etc.

Le débit de la rivière est de type pérenne, régime atypique en zone méditerranéenne. Sa moyenne est de 18, 3 m³/s et sa variation n'est que de + 5, 09 m³/s pour les plus hautes eaux, en mai, pour atteindre - 9, 82 m³/s pour les plus basses au mois de septembre[8].

Ouvèze

L'Ouvèze prend sa source dans la montagne de Chamouse, près de Somecure, située dans le massif des Baronnies dans le sud-est de la Drôme. Elle coule vers l'ouest en passant à Montguers, Buis-les-Baronnies, Pierrelongue, Mollans-sur-Ouvèze. Dans le Vaucluse, elle coule au nord-ouest du mont Ventoux et au nord des Dentelles de Montmirail pour passer à Vaison-la-Romaine. Après Vaison, elle coule dans une plaine assez humide située entre Rasteau et Sorgues. L'Ouvèze rejoint le Rhône en passant à l'ouest de Sorgues face à l'île de la Barthelasse.

L'Ouvèze avec une hauteur de 2, 27 mètres soit 89 m³/s le 31 mai 2008 à Bédarrides

L'Ouvèze présente des fluctuations saisonnières de débit assez importantes, avec des hautes eaux d'hiver et de printemps portant le débit mensuel moyen à un niveau allant de 7,11 à 10,0 m3 par seconde, de novembre à mai inclus (maximum en janvier), et des basses eaux d'été de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 1,36 m3 au mois d'août. D'autre part les crues peuvent être extrêmement importantes, voire dévastatrices. Le QIX 2 et le QIX 5, ou débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, valent respectivement 159 et 266 m3 par seconde. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 337 m3 par seconde. Quant au QIX 20, il vaut 390 m3 [9], tandis que le QIX 50 se monte à 470 m3 par seconde.

Le débit instantané maximal enregistré a été d'environ 1 000 m3 par seconde le 22 septembre 1992, tandis que la valeur journalière maximale était de 304 m3 le 7 janvier 1994.

Calavon

Le Calavon qui prend sa source vers le village de Banon (Alpes-de-Haute-Provence) à 800 m d'altitude, forme la vallée du Calavon en passant par les villes d'Apt et Cavaillon; 80 km plus bas, il se jette dans la Durance, près de Caumont[10]. Il a creusé les spectaculaires gorges d'Oppedette ou canyon d'Oppedette. La longueur de son cours d'eau est de 88,3 km[3].

Cette rivière torrentueuse est nommé pour la première fois dans le Cartulaire de l'Église d'Apt (835-1130). Elle apparaît dans les Chartes XLVII et XLVIII, datées du 30 août 998, sous la désignation « fluvio Causalone »[11], puis à nouveau dans la Charte LXI, datée du 30 avril 1008, comme « fluvium qui dicitur Causalone »[12]. Le torrent est encore cité dans la Charte LXXVII, rédigée à Apt, avant 1048, sous le vocable de « Causalonem »[13].

Le Calavon change de nom pour devenir Coulon en arrivant dans la plaine du Comtat Venaissin, dans le village des Beaumettes, à proximité de l'endroit où se situait dans l'Antiquité la limite entre les territoires des peuples gaulois des Albiques - dans la montagne, vers Apt - et celle des Cavares - dans la plaine, vers Cavaillon. Les documents confirment l'évolution potentielle des deux dénominations puisque des vocables issus du bas latin : Aucalo, Causalo, Caudalio, on arrive à Caularo, au XIVe siècle, et à Caulaho, au XVe siècle[10].

Verdon

Le Verdon prend sa source au pied de la Tête de la Sestrière (altitude 2 572 mètres), entre le col d'Allos et le Pic des Trois-Évêchés (altitude 2 819 mètres), et se jette dans la Durance, près de Vinon-sur-Verdon, après avoir parcouru environ 175 kilomètres[14] et collecté les eaux d’un bassin de 2 218 km²[15].

Le Verdon est une rivière fort abondante, comme tous les cours d'eau issus des régions alpestres. Son débit a été observé sur une période de 38 ans (1969-2006), à Vinon-sur-Verdon, au niveau de son confluent avec la Durance[16]. Le bassin versant de la rivière y est de 1 820 km2, c'est-à-dire sa totalité. Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Vinon-sur-Verdon est de 26,8 m3 par seconde.

Var

Le Var jaillit à Estenc, hameau de la commune d'Entraunes. Source située à une altitude de 1 790 mètres, au sud du col de la Cayolle (2 326 m) dans les Alpes-Maritimes. Son parcours de 114 kilomètres[3] s'achève dans la mer Méditerranée entre Nice et Saint-Laurent-du-Var. Il est à noter que le Var est le seul fleuve qui ne traverse pas le département français qui porte son nom.

Le niveau du cours d'eau est habituellement bas, 50 à 100 m³/s en règle générale, mais il est réputé pour ses crues soudaines et importantes, son débit monte alors en quelques heures à 1 000 m³/s, atteint 3 500 m³/s en crue centennale et jusqu'à 5 000 m³/s en crue millennale. Sa dernière crue importante eut lieu le 5 novembre 1994. Le débit moyen interannuel ou module du fleuve à Nice est de 49,4 m³/s.

Climatologie

La Provence est une région au climat privilégié, bénéficiant de l'influence de la Méditerranée, avec des étés chauds et secs. Les hivers y sont doux près de la côte, généralement humides à l'est, mais sont plus rudes dans le nord et le nord-est (Pelat, Ubaye, Préalpes de Digne) où il devient alpin. Dans sa partie centrale et méditerranéenne la végétation de la Provence est du type garrigue, la sécheresse d'été la rendant particulièrement vulnérable aux incendies. En revanche dans sa partie la plus orientale et la plus alpine, elle devient plus verdoyante et humide.

Région d'Avignon

Elle correspond à la partie la plus occidentale de la Provence. Située dans la vallée du Rhône, elle est dans une zone d’influence du climat méditerranéen soumise au mistral. Sa climatologie est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en fin d'hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[17].

Relevés météorologiques de la région d'Avignon
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2 3 6 8 12 15 18 18 14 11 6 3 9,6
Température moyenne (°C) 6 7,5 11 13 17,5 21 24 24 19,5 15,5 8,5 7,5 14,7
Température maximale moyenne (°C) 10 12 16 18 23 27 30 30 25 20 13 10 19,75
Précipitations (mm) 36,5 23,3 24,9 47,5 45,6 25,4 20,9 29,1 65,8 59,6 52,8 34,0 465,4


Selon Météo-France, le nombre par an de jours de pluies supérieures à 2,5 litres par mètre carré est de 45 et la quantité d'eau, pluie et neige confondues, est de 660 litres par mètre carré. Les températures moyennes oscillent entre 0 et 30 °C selon la saison. Le record de température depuis l'existence de la station de l'INRA est de 40,5 °C lors de la canicule européenne de 2003 le 5 août (et 39,8 °C le 18 août 2009) et -12,8 °C le 5 janvier 1985. Les relevés météorologiques ont lieu à l'Agroparc d'Avignon.

Le mistral

Le vent principal est le mistral, dont la vitesse peut aller au-delà des 110 km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an, avec une vitesse de 90 km/h par rafale en moyenne[18]. Le tableau suivant indique les différentes vitesses du mistral enregistrées par les stations d'Orange et Carpentras-Serres dans le sud de la vallée du Rhône et sa fréquence au cours de l'année 2006. La normale correspond à la moyenne des 53 dernières années pour les relevés météorologiques d'Orange et à celle des 42 dernières pour Carpentras[19].

Légende : « = » : idem à la normale ; « + » : supérieur à la normale ; « - » : inférieur à la normale.

Vitesse des vents du Mistral
Jan. Fev. Mars. Avril. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Dec.
Vitesse maximale relevée sur le mois 96 km/h 97 km/h 112 km/h 97 km/h 94 km/h 100 km/h 90 km/h 90 km/h 90 km/h 87 km/h 91 km/h 118 km/h
Tendance : jours avec une
vitesse > 16 m/s (58 km/h)
-- +++ --- ++++ ++++ = = ++++ + --- = ++

Région de Toulon

Le climat toulonnais est de type méditerranéen, caractérisé par un très fort ensoleillement, une saison sèche nettement marquée en été, des précipitations rares mais parfois violentes, des températures chaudes en été et douces en hiver. De par sa proximité avec la mer, les températures restent relativement clémentes en toutes saisons[20]. La température moyenne annuelle est de 15,9 °C.

Ainsi la température moyenne de janvier (mois le plus froid) est 9,3 °C (la plus chaude de France métropolitaine) avec des températures maximales moyennes de 12,7 °C et des températures minimales moyennes de 5,8 °C. La température moyenne de juillet (mois le plus chaud) est de 23,9 °C avec des températures maximales moyennes de 29,1 °C et des températures minimales moyennes de 18,8 °C.

Les précipitations sont de 665 mm par an. Le mois le plus sec est juillet avec 6,6 mm, le plus pluvieux est octobre avec 93,9 mm. Il pleut moins de 60 jours par an (59,7 en moyenne) et les répartitions des précipitations sont très inégales. Ainsi février est le mois où il pleut le plus souvent avec 7,1 jours de précipitations mais pour seulement 88,3 mm alors qu'octobre n'a que 5,9 jours de pluie. Le mois où il pleut le moins souvent est juillet avec 1,3 jour. Les mois les plus secs et où il pleut le moins souvent vont de mai à septembre. L'automne est caractérisé par des pluies violentes mais brèves, l'hiver par des précipitations importantes mais plus réparties.

Nuvola apps kweather.svg  Relevé météorologique de Toulon 1961-1990
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 5,8 6,2 7,5 9,6 12,7 16,1 18,8 18,7 16,6 13,3 9,2 6,7 11,7
Température moyenne (°C) 9,3 9,8 11,4 13,7 17,1 20,8 23,9 23,8 21,2 17,3 12,8 10,2 15,9
Température maximale moyenne (°C) 12,7 13,3 15,3 17,8 21,6 25,6 29,1 28,9 25,7 21,4 16,3 13,6 20,1
Précipitations (mm) 76,3 88,3 56,4 55,7 45,0 22,3 6,6 28,5 49,1 93,9 69,4 73,5 665
Source : Le climat à Toulon (en °C et mm, moyennes mensuelles) [1]


De par sa proximité avec la mer, le gel est rare (2,9 jours par an en moyenne) et le gel permanent (c'est-à-dire où la température maximale reste inférieure ou égale à zéro) totalement inexistant. La neige est rare également (à peine 1,5 jours par an en moyenne) et il est exceptionnel qu'elle tienne au sol (0,3 jours par an en moyenne).

Cependant, la douceur du climat toulonnais ne doit pas faire oublier une caractéristique désagréable du climat : le vent. Il y a plus de 115 jours de vent fort (mistral, très sec ; vent d'est, en général accompagné de précipitations ou de temps nuageux). Le mois le plus venteux est janvier avec en moyenne 12,5 jours de vent fort. Le moins venteux est septembre avec 7 jours de vent fort. En hiver, le mistral peut considérablement accentuer la sensation de froid même lorsque les températures restent clémentes. L'atmosphère toulonnaise est souvent sèche. Ainsi l'humidité relative y est en moyenne de 56% avec peu de variations saisonnières : Les mois les plus secs sont juillet et août avec 50%, les moins secs sont novembre et décembre avec 60%.

Région de Manosque

Cette région des Alpes provençales est soumise à un climat méditerranéen d'intérieur, dit tempéré continental. Les hivers sont plus froids qu'en Basse Provence, avec des gelées fréquentes. Les étés sont très chauds et la sècheresse semble, à la lecture des histogrammes, se limiter au mois de juillet. La température moyenne mensuelle varie entre 4.6 °C en janvier et 22 °C en juillet, avec 12.6 °C de température moyenne. Les étés sont presque aussi chauds qu'en Provence littorale mais un peu moins secs et l'amplitude thermique annuelle et diurne est importantes (15 à 20 °C de différence entre été et hiver). Dans ces régions abritées, les hivers sont souvent plus secs que les intersaisons. La moyenne annuelle des précipitations est d'environ 720 mm et la ville reçoit environ 2800 heures d'ensoleillement par an.

Relevé météorologique de Manosque
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 0,0 0,0 3,0 5,0 9,0 13,0 15,0 15,0 12,0 8,0 4,0 1,0 6,5
Température moyenne (°C) 4,5 5,5 8,5 11,0 15,0 19,5 22,0 22,0 18,0 13,5 8,5 5,0 12,7
Température maximale moyenne (°C) 9,0 11,0 14,0 17,0 21,0 26,0 29,0 29,0 24,0 19,0 13,0 9,0 18,0
Précipitations (mm) 26,9 24,3 23,8 44,0 40,0 27,9 20,9 32,7 45,9 53,5 52,4 30,7 482,8


Histoire

Article détaillé : Histoire de la Provence.

Antiquité

Le Jardin des Vestiges à Marseille.
La stèle des Tremaie aux Baux-de-Provence, représentant Marius, son épouse et leur devineresse salyenne.

La Provence indépendante

Le littoral provençal a été colonisé par les Grecs : vers 600 av. J.-C., les Phocéens s'installent à Marseille (en grec, Massalia ; en latin, Massilia). Ils essaiment à Nice (Nikaia), Antibes (Antipolis), Hyères (Olbia), Six-Fours (Tauroeis), Arles, Agde (Agathé), et au sud de Nîmes. Antérieurement la région était peuplée de Celtes et aussi de Ligures ou Celto-Ligures[21]

La conquête romaine au IIe siècle av. J.‑C.

Les Antiques à Saint-Rémy-de-Provence.

Chronologie sommaire

  • -181 : Marseille appelle Rome au secours contre les pirates Ligures.
  • -154 : Nice et Antibes assiégées par les Ligures des Alpes Maritimes, expédition d'Opimius.
  • -125/-124 : coalition de tribus celto-ligures (les Salyens) soutenus par les Voconces, Allobroges et Arvernes : le consul Marcus Fulvius Flaccus franchit les Alpes et les vainc. En -123, nouvelle campagne qui se termine par la destruction de l’oppidum d’Entremont.
  • En -123/-122 : fondation d’Aix-en-Provence pour contrôler les Salyens.
  • -122 : le proconsul Domitius Ahenobarbus écrase les Allobroges.
  • -121 : les Volques, à la tête d'un vaste territoire de 24 oppidums accueillent sans résistance les légions de Rome. Nemausa (Nîmes), la ville gallo-romaine est sur le point de naître.
  • -120 : Ahenobarbus en campagne ; on lui attribue la fondation et l’organisation de la Provincia.
  • -117 : début de la construction de la Via Domitia (en l’honneur de Cn. Domitius Ahenobarbus) en direction des Pyrénées. Elle emprunte le tracé d’une ancienne route grecque (la voie héracléenne). Son aménagement est le symbole de la romanisation et apporte un développement des échanges commerciaux.
  • -109/-105 : incursions des peuples germaniques (Cimbres, Teutons, Tigurins, Ambrons) : Marius écrase les Teutons à Pourrières (près d'Aix-en-Provence) (-102) et les Cimbres à Verceil (-101).

Moyen Âge

Au Moyen Âge, ce fut un marquisat, un comté et un royaume.

Haut Moyen Âge

Le royaume Burgonde au Ve siècle

La basse vallée du Rhône connut diverses invasions. Wisigoths et Alains pillèrent de nombreuses cités et descendirent jusqu'à Orange et Avignon. Les Burgondes s'installèrent dans la région en 442, et choisirent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale. Avignon marqua la pointe sud de ce royaume[22].

En 843, le traité de Verdun donna la Provence à Lothaire Ier. Son fils Charles de Provence en fit le royaume de Provence-Viennois ou de Bourgogne cisjurane, à l'existence éphémère (855-863). Après une période trouble, la Provence fut de nouveau incluse dans le domaine impérial par le traité de Meerssen, pour une brève durée, puisqu'elle échut à la mort de l'empereur Louis II, en 875, au roi de France Charles le Chauve, là aussi pour une courte période. Boson V de Provence, son beau-frère, se fit proclamer roi du deuxième royaume de Provence en 879. Boson fut en lutte avec les Carolingiens. Le fils de Boson, Louis, empereur, confia le gouvernement de la Provence à Hugues d'Arles, qui le donna à son tour en 934 à Rodolphe II, roi de Bourgogne transjurane. Le nouvel ensemble sera le deuxième royaume de Bourgogne-Provence, aussi appelé Royaume d'Arles. Il subsistera jusqu'en 1032.

Dans les années 880, quelques Sarrasins provenant de l'émirat d'Al-Andalus échouèrent par hasard sur le rivage varois et établirent une base au Fraxinet ou Freinet que l'on situe traditionnellement dans la région de La Garde-Freinet, d'où ils lancèrent des raids, notamment dans la basse Provence orientale. Hugues d'Arles mena deux attaques victorieuses contre eux en 931 et 942 avec l'aide de navires byzantins mais sans pousser l'avantage jusqu'à leur expulsion.

Croix des Bosonides

En 947, le bosonide Boson, comte d'Arles fut investi de la Provence. À sa mort, ses deux fils, Guilhem dit le Libérateur (Guillaume Ier) et Roubaud, se partagèrent en indivis le comté, indivision que maintinrent leurs descendants. La branche issue de Guilhem donnera celle des comtes de Provence, celle issue de Roubaud donnera les comtes de Forcalquier, qui se détachera en 1054 (ces derniers sont également appelés marquis de Provence). En 972, à la suite de l'enlèvement de Mayeul, abbé de Cluny, Guillaume Ier et Roubaud, avec l'aide de seigneurs provençaux et du marquis de Turin, « libéra » la Provence des Sarrasins qui depuis le massif des Maures (au-dessus de Saint-Tropez) pillaient la région. Cette campagne militaire contre les Sarrasins obtenue sans les troupes de Conrad, masque en fait une mise au pas de la Provence, de l'aristocratie locale et des communautés urbaines et paysannes qui avaient jusque là toujours refusé la mutation féodale et le pouvoir comtal. Elle permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait de la Provence. Il distribue les terres reconquises à ses vassaux, arbitre les différents et crée ainsi la féodalité provençale[23]. Nommé marquis en 975, Guillaume fait d'Arles sa capitale.

Carte des trois fiefs provençaux en 1125

En 1019, Emma, marquise de Provence, se marie à Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse, transmettant les droits de la lignée de Roubaud à la maison de Toulouse. En 1112, Douce de Provence, héritière des droits de la ligne de Guilhem, épouse Raimond-Bérenger III, comte de Barcelone, qui devient Raimond-Bérenger Ier de Provence. Les maisons de Toulouse et de Barcelone entrent alors en conflit pour le marquisat. Pour aboutir à un traité en 1125 entre Raymond-Bérenger et Alphonse-Jourdain de Toulouse, qui partagea le comté entre un marquisat au nord de la Durance, donné aux Toulouse, et le comté au sud, donné aux Barcelone qui s'opposent entre 1144 et 1162 à la maison des Baux au cours des guerres Baussenques. En 1193, Alphonse II de Provence épouse Gersande de Forcalquier, ce qui donne naissance au comté de Provence-Forcalquier.

Pendant cette période, le comté d'Orange, vassal de Provence, fut érigé en 1181 en principauté.

Bas Moyen Âge

Charles Ier d'Ajnou, comte de Provence, intronisé par le pape Clément IV comme roi de Sicile
Fresque de la Tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines
Possessions de la Maison capétienne Anjou-Valois au XVe siècle : comprenant le duché d'Anjou, incluant le comté du Maine et la Provence

En 1245, meurt Raymond-Bérenger V de Provence, dont les quatre filles sont mariées respectivement : Marguerite à Saint-Louis, Sancie à Richard de Cornouailles, Éléonore à Henri III, roi d'Angleterre et Béatrix à Charles, comte d'Anjou et du Maine, frère de Saint Louis. C'est cette dernière qui reçoit en héritage les deux comtés de Provence et Forcalquier, les transmettant à la première maison capétienne d'Anjou.C'est pourquoi Forcalquier est surnommé « la cité des 4 reines ».

Mais le comté de Provence-Forcalquier fut démembré. Conformément au traité de Meaux-Paris (1229) qui marqua la fin de la croisade des Albigeois, à la mort d'Alphonse de Poitiers, en 1271, le marquisat passe au roi de France Philippe III qui le cède dès 1274 au pape Grégoire X pour devenir le Comtat Venaissin.

En 1388, suite aux troubles et à la guerre civile qui accompagnent la succession de la reine Jeanne, la ville de Nice et sa viguerie — la division administrative correspondante — la cité de Puget-Théniers et les vallées de la Tinée et de la Vésubie se constituent en Terres Neuves de Provence et se mettent sous la protection de la maison de Savoie, c'est la dédition de Nice à la Savoie. Ces terres prendront le nom de comté de Nice en 1526.

En 1382, à la mort de la reine Jeanne, s'achève la première maison capétienne d'Anjou. Elle avait adopté le frère du roi Louis Ier, fait comte puis duc d'Anjou, fondant, après une période de troubles appelée guerre de l'Union d'Aix, la seconde maison capétienne d'Anjou. Cette dynastie s'achève avec la mort de Charles III du Maine en 1481, léguant ainsi la Provence au roi de France Louis XI, elle est rattachée au domaine royal en 1487.

Renaissance

Le roi René et son épouse Jeanne de Laval

Accumulant les titres royaux (Naples-Sicile, Jérusalem, Chypre, Acre, Thessalonique, etc.), les comtes se font appeler roi, dont le célèbre roi René, de la seconde maison capétienne d'Anjou.

À l'époque classique, la sagesse populaire clamait que les trois maux de la Provence étaient la Durance, le mistral et le parlement d'Aix.

Elle est néanmoins touchée précocement par les guerres de religion, dont le prélude est le massacre de Mérindol (1545), et qui ont lieu de 1562 à 1598. Au moment du massacre de la Saint-Barthélemy (août-octobre 1572), le gouverneur Sommerive, pourtant catholique intransigeant y empêche le massacre des protestants[24].

Après la mort d’Henri III, une majorité de la France, et notamment la Provence catholique, refuse Henri de Navarre comme roi, car protestant, ce qui déclenche la huitième guerre de religion. Les parlementaires royalistes, minoritaires, s’établissent à Pertuis, en concurrence du Parlement d’Aix. La Ligue prend le pouvoir dans la plupart des villes, et facilite l’entrée du duc de Savoie Charles-Emmanuel en Provence, où le Parlement lui donne les pouvoirs civils et militaires, après sa victoire à Riez (fin 1590). Le duc de Lesdiguières et le duc d’Épernon le battent début 1591 à Esparon et à Vinon[25], puis à Pontcharra le 17 septembre. Il quitte définitivement la Provence le 30 mars 1592. Le Parlement d’Aix reconnaît Henri IV comme roi légitime après son abjuration, en janvier 1594.

Pluie de sang en Provence en juillet 1608

Début juillet 1608, les faubourgs d'Aix-en-Provence furent recouverts d'une pluie de sang. Quelques moines désireux d'exploiter la crédulité humaine n'hésitèrent pas à voir dans cet évènement des influences sataniques. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc fit des relevés de cette pluie en recueillant quelques gouttes sur la muraille du cimetière de la cathédrale. Il découvrit que c'était les excréments des papillons qui avaient été observés récemment. Le centre ville n'ayant pas été envahi, il était resté épargné. Cette explication scientifique ne calma pas la terreur populaire[26].

1720-1722 : la grande peste, partie de Marseille, envahit la Provence et la dévaste ainsi que les États pontificaux (Comtat Venaissin)

Époque moderne

Lors de la Révolution française, la Provence fut divisée en trois départements : Bouches-du-Rhône, Var et Basses-Alpes. En 1793, le Comté de Nice devient Français une première fois, qui donne naissance au département des Alpes-Maritimes avant de repasser sous le contrôle piémontais et sarde. En 1860, suite à un référendum populaire, le rattachement définitif du Comté de Nice à la France revoit la création du département des Alpes-Maritimes qui, cette fois-ci, ampute l'arrondissement de Grasse au département du Var.

Époque contemporaine

Toponymie

La Provence doit son nom à l'époque romaine qui la connaissait comme Provincia (une des nombreuses provinces romaines). Elle fit partie de la Gaule Transalpine (c'est-à-dire au-delà des Alpes, pour les Romains), rebaptisée Gaule Narbonnaise (du nom de la capitale de la province romaine, Narbonne) au Ier siècle av. J.‑C.

Héraldique

Blason province fr Provence.svg Provence
  • D'azur à la fleur de lys d'or et au lambel de gueules.

Armoiries attribuées à la Provence, dérivées des armes des comtes d'Anjou et de Provence.


Provence Arms.png Provence
  • D'or à quatre pals de gueules.

Armes de la Provence dites "anciennes", témoignées pour la première fois sous Raimond Bérenger V de Provence (1209-1245), grand fils de Alphonse II d'Aragon[27].

Selon l'héraldiste français Michel Pastoureau, l'origine de ces armes ne serait pas Catalane mais bien Provençale, ce dernier les attribuant au Royaume d'Arles ; ce serait donc, selon lui, en gouvernant la Provence que les Comtes de Barcelone auraient ramené ces armes en Catalogne et non l'inverse. L'hypothèse de Pastoureau[28] est refutée par l'héraldiste Faustino Menéndez Pidal de Navascués, selon lequel ce blason ne revint pas à Raimond-Bérenger IV en tant que comte de Barcelone, mais par une attribution légendaire au XVI° siècle des comtes de Provence à la maison royale d'Aragon, elle même à l'origine du blason, par le biais du grand-père du Raimond Bérenguer V de Provence, Alphonse II d'Aragon, dit le Chaste[29].

Souverains de Provence

Voir aussi : Liste des rois, comtes et marquis de Provence

Langue

Zone de diffusion de la langue provençale
Article détaillé : Provençal.

La langue propre de la Provence est la langue d'oc, que les Provençaux désignent le plus souvent comme provençal, voire improprement patois, plus rarement comme occitan ou langue d'oc. Les variétés parlées en Provence sont le vivaro-alpin au Nord et le provençal au Sud (composé du maritime, du rhodanien et du niçois). La distance entre provençal stricto sensu et vivaro-alpin est récusée par nombre de partisans du provençal comme langue distincte de l'occitan ; ceux-ci utilisent le concept de langue polynomique, tiré de l'exemple du corse pour justifier cette variété. Le niçois, qui est basé sur le provençal médiéval et archaïque et qui a reçu quelques influences nord-italiennes, est parfois revendiqué comme une variété à part.

En 1999, le nombre de « locuteurs réguliers » du provençal serait de 250 000, les locuteurs dits « passifs » ou « potentiels » (comprenant au moins partiellement la langue ou pouvant en dire quelques mots et expressions) de 500 000[30].

La Provence comporte aussi, traditionnellement, des enclaves de langue ligurienne, dont le parler est parfois appelé figoun à Biot, Vallauris, Mons et Escragnolles[31]. Le mentonasque, parlé à Menton, constitue un parler de transition à dominante occitane.

L'immigration au XIXe siècle et au XXe siècle a également établi d'importantes communautés de langue italienne (dans toute sa variété dialectale), puis d'autres langues, liées à l'attrait touristique de la côte d'Azur, au rapatriement des Pieds-Noirs et à l'immigration d'origine africaine qui a accompagné le développement économique et industriel des années 1950 et 1960.

Les principales associations qui œuvrent pour le développement du provençal sont le Félibrige (la plus ancienne de toutes les associations actuelles), l'Institut d'études occitanes (les deux incluent le provençal dans la langue d'oc), le Collectif Provence (qui milite pour la reconnaissance du provençal comme langue distincte), Leis Amics de Mesclum, la fédération des associations Parlaren, l'Unioun Prouvençalo, l'Astrado Prouvençalo, l'Association des enseignants de langue d'Oc, les écoles Calandretas, Lou Prouvençau à l'Escolo, la Fédération des Associations du Comté de Nice, l'Acadèmia Nissarda, le Centre Culturau Occitan-País Niçard.

Sports

Clubs professionnels

Villes Clubs Championnat(s) de France Coupe(s) de France Championnat Actuel
Marseille Olympique de Marseille 2010, 1992, 1991, 1990, 1989 1972, 1971, 1948, 1937 1989, 1976, 1972, 1969, 1943, 1938, 1935, 1927, 1926, 1924 Ligue 1
Nice OGC Nice 1959, 1956, 1952, 1951 1997, 1954, 1952 Ligue 1
Arles-Avignon AC Arles-Avignon Ligue 2
Istres FC Istres Ligue 2
Cannes AS Cannes 1932 National
Gap Gap FC National
Fréjus-Saint-Raphaël Étoile Football Club Fréjus Saint-Raphaël National
Martigues FC Martigues National

Stades de Provence

Stades Capacité Club résident
Stade Vélodrome 60 031 places Olympique de Marseille
Stade des Costières 18 364 places Nîmes Olympique
Parc des Sports 17 518 places AC Arles-Avignon
Stade du Ray 17 415 places OGC Nice
Stade Parsemain 17 170 places FC Istres
Stade Pierre de Coubertin 12 800 places AS Cannes
Stade Francis-Turcan 12 603 places FC Martigues

Habitat

Habitat perché

Ce type d'habitat est considéré comme typiquement provençal, il est surtout typiquement méditerranéen. Ces villages sis sur leur « acropole rocheuse », qui ont gardé leur aspect médiéval, forment par l'orientation des façades de leurs maisons - vers la vallée ou la voie de communication - un véritable front de fortification. Les plus connus sont Séguret, Ménerbes, Gordes, Eygalières, Puget-Théniers, La Garde-Freinet, Tourrettes-sur-Loup, Cagnes, Gattières, etc[32].

Gordes, village perché face au Luberon, la vallée du Calavon et la Via Domitia

Fernand Benoit souligne leur origine quelquefois préhistorique en signalant que Cicéron, à propos des Ligures qui peuplaient la région, les dénomme castellani, c'est-à-dire habitants des castellas (Brutus, LXXIII, 256). La toponymie confirme puisque des villages perchés comme Oppède, Oppedette, Les Baux-de-Provence, Le Beaucet, Le Beausset, Carros, Carri et Caromb tirent leur nom de l'oppidum; du baus (rocher escarpé en provençal), ou du roc sur lequel ils étaient primitivement installés[32].

Ces villages perchés se trouvent dans essentiellement dans les zones collinaires dont le terroir est pauvre en alluvions et où l'eau est rare. Ce qui est le cas général en Provence sauf dans la basse vallée du Rhône et dans celle de la Durance, où les terres alluvionaires abondent et surtout où l'eau est facilement accessible pour chaque propriété grâce à un puits creusé dans la cour de la maison[33].

De plus ce groupement en communauté refermée sur elle-même correspond à des régions de petites propriétés, où les seules terres fertiles se situent au fond de quelques vallons, et ce regroupement a facilité l'existence d'un artisanat rural indispensable aux villageois (charron, forgeron, etc.). A contrario, l'habitat dispersé implique de grands domaines qui tendent à vivre en autarcie. D'où la loi émise par Fernand Benoit « La misère groupe l'habitat, l'aisance le disperse »[33].

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Habitat dispersé

À Saint-Hippolyte-le-Graveyron, où n'existe aucun village, colonne marquant le centre de cette commune à habitat dispersé
Grande propriété à Uchaux, pratiquant la polyculture

Cet habitat se trouve essentiellement dans les terres fertiles des vallées du Rhône et de la Durance. Il correspond donc à la plaine d'Arles, y inclus la Camargue, avec de grands domaines aux terres d'un seul tenant, spécialisés dans la culture des céréales et dans l'élevage avec de vastes pâturages. Autres lieux, la plaine maraîchère du Comtat Venaissin et la région de Barcelonnette où l'eau est abondante dans la vallée et alimente de nombreux pâturages[34].

Dans la région d'Arles, ces habitations portent le nom de mas, mot issu du latin mansus qui désignait un fonds cultivé par une famille. Il est à souligner l'extension de ce toponyme sur la rive droite du Rhône, dans le Gard jusqu'à Nîmes et Uzès. Un mas regroupe la maison de maître plus celles de ses fermiers. Dans la Crau, il est entouré de grands friches herbeuses, le coussou, où paissent les troupeaux de moutons pendant l'hiver[34].

Des noms différents désignent ce type d'habitat dans le reste de la Provence. dans un secteur géographique important qui va d'Aix-en-Provence à Grasse, limité au nord par la Durance et au Sud par la côte méditerranéenne, il est appelé bastide. D'une façon générale cet habitat date du XVIIe siècle. Le Comtat Venaissin emploie le mot grange, qui est courant dans le Dauphiné voisin. Une plus petite exploitation agricole se voit attribuée le qualificatif provençal de granjoun (petite grange)[34].

Fernand Benoit souligne que cet habitat a traversé les millénaire puisqu'il était identique à l'époque de la colonisation romaine : « Les grands mas du delta occupent l'emplacement des villæ échelonnées le long des anciens bras du Rhône aujourd'hui colmatés »[34]. Après avoir indiqué qu'il existe une adéquation parfaite entre le port du costume d'Arles pour les femmes et cette zone géographique du delta du Rhône qui remonte jusqu'à Avignon[35], il précise que depuis le milieu du XXe siècle, la substitution de la monoculture à la polyculture a modifié complètement l'habitat dans son rôle agricole et social[36]. Mais celui-ci reste, le plus généralement, dans le cadre de ce qu'il dénomme l'habitat-bloc. C'est-à-dire une maison dans laquelle le logis d'habitation et ses dépendances agricoles restent groupées sous un même toit[37].

Il s'oppose, par le fait même, à la « maison à cour », type d'habitation très rare en Provence, où les différents bâtiments s'ordonnent autour d'une grande cour fermée ou ouverte en façade[37].

Habitat troglodytique

Habitats troglodytiques de Calès, à Lamanon
Village troglodytique de Barry à Bollène

La première étude sur l'habitat troglodytique en Provence a été menée, entre 1987 et 1988, à la demande du Ministère de la Culture, par Pierre-Yves Dautier, avec l'aide technique du Parc Naturel Régional du Luberon[38].

L'inventaire de ces différents sites lui a permis de classer ce type d'habitat en deux parties. La première correspond au creusement par l'homme dans les safres du Miocène d'abris rupestres, à vocation d'habitat et à usage agricole. Les exemples les plus emblématiques sont ceux des grottes de Calès, à Lamanon, qui furent occupées de la préhistoire au XVe siècle, du Baou de Saint-Chamas, qui a été aménagé en 1615, des villages du Barry et de Chabrières, à Bollène[39].

Aménagement troglodytique du prieuré de Carluc

La seconde est liée à l'occupation des grottes naturelles creusées par l'érosion dans le calcaire urgonien et leur protection en façade par des murs de pierres sèches. Cette utilisation, qui fut quelquefois pérenne, fut, le plus souvent due au pastoralisme, et au besoin des bergers d'abriter et de loger leurs troupeaux. Dans le Vaucluse, cet habitat se retrouve essentiellement dans les combes des Monts de Vaucluse et du Luberon[39]. Dans la Provence centrale et orientale, la présence humaine, dans des grottes à concrétions, revêt un certain romantisme lorsqu'elle est liée à des bandits d'honneur comme Gaspard de Besse, à une sacralisation avec des Saintes Beaumes ou à des êtres surnaturels pour les grottes des Fées[40].

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, ont été répertoriés quelques sites remarquables comme les ermitages de saint Maurin, à La Palud-sur-Verdon[40] et de saint Pons, à Valbelle[41], la Grotte des brigands, à Quinson[42], le prieuré de Carluc, à Céreste[43], et les deux cabanons de Lurs, dans le pays de Forcalquier[44].

Pour les Bouches-du-Rhône, outre les deux sites précités de Calès et de Saint-Chamas[45], sont à retenir les habitats du plateau de Sainte-Croix, au-dessus de Salon-de-Provence, ceux de Manivert, près de Lambesc[46], le Castellas d'Aurons et les ermitages des Aygalades, au nord de Marseille[41]. Aux Baux-de-Provence, outre l'habitat, s'y ajoutent deux autres aménagements rupestres, avec un pigeonnier troglodytique et un plan dallé rainuré pour recueillir les eaux de pluie[47].

Dans le Var, sont à signaler deux Saintes-Beaumes, celle du Plan-d'Aups[48] et celle de Saint-Raphaël[49], la Maison des Fées à Cabasse[50], LeVieux Moulin à Trans-en-Provence[51] , et le Nymphée du couvent des carmes, à Barjols[52].

Pour le Vaucluse, où les sites sont à la fois plus concentrés, plus nombreux et plus diversifiés, il y a Bollène, déjà signalé, avec ses deux hameaux troglodytiques, des anciens villages médiévaux. Dans le premier, à Chabrières, où l'habitat est totalement ruiné suite à des effondrements, l'aménagement avait été fait en creusant la safre dit de Saint-Restitut, au pied ducastrum[53]. Le second, Barry, fut habité jusqu'au XVIIIe siècle. Ses façades, en pierre sèche, protègent un aménagement complet entièrement creusé dans le roc (cuisine, cheminée, pile d'évier, potager pour réchauffer les aliments, alcôves, étable, écurie, bergerie, cellier, citerne, etc.)[54].

Escalier dérobé creusé dans le roc au fort de Buoux
Lavoir rupestre à Cabrières-d'Aigues

Vient ensuite la basse vallée de la Durance où, dans les falaises du piémont sud du Luberon, se trouvent les sites du Jas de Puyvert, et de Cabrières-d'Aigues avec son aiguier et son lavoir[55]. Au cœur du massif du Luberon, la vallée de l'Aigue Brun se trouvent la falaise du Moulin-Clos où ont été aménagées, dès le Ve siècle, des cellules d'ermites pour les moines cassianistes de Saint-Victor de Marseille et le fort de Buoux dont une partie est entièrement creusée dans la roche, les bastides de Beaumes et de Chantebelle ainsi que le hameau des Aiguiers à Sivergues[56]. Dans la vallée du Calavon, on note les trois châteaux du pays d'Apt dont une grande partie de l'infrastructure est troglodytique. Il s'agit du Château de Milles, du Château de Roquefure et du Rocher des Druides qui, en dépit de son nom, est un fort médiéval aménagé pour accueillir hommes de troupes, cavaliers et montures[57].

Les monts de Vaucluse se distinguent par leur richesse avec le vallon de la Tapy et sa baume de Marcousy (habitat et cuve vinaire rupestre) à Saumane, le ravin de Fraischamp, entre Le Beaucet et La Roque-sur-Pernes, où une bergerie troglodytique est toujours en activité, Blauvac et son hameau du Bouquet, qui posséda une école publique jusqu'à la Première Guerre mondiale. Aussi riches sont Venasque et son site de Caroufa, ainsi que la vallée de la Sénancole à Gordes, où habitat rupestre, jas et moulin à huile troglodytiques, côtoient des aiguiers et des cuves vinaires rupestres abritées sous des bories[58]. Enfin, entrent dans un même cadre, pour leur aménagement identique dans des abris sous roche, en dépit de leur éloignement, les bergeries des combes de Bonnieux et du vallon des Baumians à Cabrières-d'Aigues, ainsi que celle de la Coste-Brune à Villars[59].

Maison en hauteur

Dans la Grand-Rue de Céreste, vieille demeure à façade du XVIe siècle avec son pontin
À Colmars, à droite, maison en hauteur avec ses deux entrées distinctes et son balcon, à gauche, l'étable du rez-de-chaussée a été transformée en garage

Fernand Benoit explique que « son originalité consiste à placer les bêtes en bas, les hommes au-dessus ». Effectivement ce type d'habitation, qui se retrouve essentiellement dans un village, superpose sous un même toit, suivant une tradition méditerranéenne, le logement des humains à celui des bêtes. La maison en hauteur se subdivise en une étable-remise au rez-de-chaussée, un logement sur un ou deux étages, un grenier dans les combles. Elle était le type de maison réservée aux paysans villageois qui n'avaient que peu de bétail à loger, étant impossible dans un local aussi exigu de faire tenir des chevaux et un attelage[37].

Elle se retrouve aujourd'hui dans nombre de massifs montagneux de la Provence occidentale, dont les vallées alpines de la Bléone et du Haut Verdon, dans la montagne de Lure où elle est courante à Banon, Cruis, Saint-Étienne-les-Orgues et Sigonce[60].

Ces maisons datent pour la plupart du XVIe siècle, période où les guerres de religion imposèrent de se retrancher derrière les fortifications du village. Celles-ci finies, il y eut un mouvement de sortie pour établir dans la périphérie de l'agglomération des « maisons à terre », plus aptes à recevoir des bâtiments annexes[60].

En effet, ce type d'habitation, regroupant gens et bêtes dans un village, ne pouvait que rester figé, toute extension lui étant interdite sauf en hauteur. Leur architecture est donc caractéristique : une façade étroite à une ou deux fenêtres, et une élévation ne pouvant dépasser quatre à cinq étages, grenier compris avec sa poulie extérieure pour hisser le fourrage. Actuellement, les seules transformations possibles - ces maisons ayant perdu leur statut agricole - sont d'installer un garage au rez-de-chaussée et de créer de nouvelles chambres au grenier[61]. Pour celles qui ont été restaurées avec goût, on accède toujours à l'étage d'habitation par un escalier accolé à la façade[60].

La présence de terrasse ou balcon était une constante. La terrasse servait, en priorité, au séchage des fruits et légumes suspendus à un fil de fer. Elle était appelée trihard quand elle accueillait une treille qui recouvrait une pergola rustique. Quand elle formait loggia, des colonnettes soutenant un auvent recouvert de tuiles, elle était nommée galarié ou souleriè[62].

Maison à terre

À proximité de Viens, mas de la fin du XVIIIe siècle et son pigeonnier, exemple classique de maison à terre
Maison à terre à Simiane-la-Rotonde avec son pigeonnier

Compartimenté dans le sens de la longueur, ce type de maison représente un stade d'évolution plus avancé que la « maison en hauteur ». Il est caractéristique de l'habitat dispersé qui se retrouve dans la basse vallée du Rhône, dans celle de la Durance et plus ponctuellement dans les vallées annexes comme celle du Calavon[63]. C'est l'habitation traditionnelle des pays de « riche culture »[64].

Ce type de maison est divisé en deux parties très distinctes dans le sens de la longueur. Le rez-de-chaussée est occupé par une salle commune dans laquelle est intégrée la cuisine. Très souvent se trouve à l'arrière un cellier contenant la réserve de vin et une chambre. Un étroit couloir, qui permet d'accéder à l'étage, sépare cet ensemble de la seconde partie réservée aux bêtes. Celle-ci se compose, dans la plupart des cas, d'une remise qui peut servir d'écurie et d'une étable. L'étage est réservé aux chambres et au grenier à foin qui correspond par une trombe avec l'étable et l'écurie[64].

À cet ensemble, s'ajoutaient des annexes. Une des principales était la tour du pigeonnier, mais la maison se prolongeait aussi d'une soue à cochons, d'une lapinière, d'un poulailler et d'une bergerie[64].

Alors qu'aucune maison en hauteur ne disposait de lieu d'aisance, même en ville, la maison à terre permet d'installer ces « lieux » à l'extérieur de l'habitation. Jusqu'au milieu du XXe siècle, c'était un simple abri en planches recouvert de roseaux (canisse) dont l'évacuation se faisait directement sur la fosse à purin ou sur le fumier[64].

La construction d'un tel ensemble étant étalée dans le temps, il n'y avait aucune conception architecturale pré-établie. Chaque propriétaire agissait selon ses nécessités et dans l'ordre de ses priorités. Ce qui permet de voir aujourd'hui l'hétérogénéité de chaque ensemble où les toitures de chaque bâtiments se chevauchent généralement en dégradé[65].

À Mons, au château d'Esclapon-Bas, carreaux vernissés protégeant l'entrée du pigeonnier contre les rongeurs

Chaque maison se personnalisait aussi par son aménagement extérieur. Il y avait pourtant deux constantes. La première était la nécessité d'une treille toujours installée pour protéger l'entrée. Son feuillage filtrait les rayons de soleil l'été, et dès l'automne la chute des feuilles permettait une plus grande luminosité dans la salle commune. La seconde était le puits toujours situé à proximité. Il était soit recouvert d'une construction de pierres sèches en encorbellement qui se fermait par une porte de bois, soit surmonté par deux piliers soutenant un linteau où était accrochée une poulie permettant de faire descendre un seau. L'approvisionnement en eau était très souvent complété par une citerne qui recueillait les eaux de pluie de la toiture[65].

Le pigeonnier devint, après la Révolution la partie emblématique de ce type d'habitat puisque sa construction signifiait la fin des droits seigneuriaux, celui-ci étant jusqu'alors réservé aux seules maisons nobles. Il était soit directement accolé à la maison mais aussi indépendant d'elle. Toujours de dimension considérable, puisqu'il était sensé anoblir l'habitat, il s'élevait sur deux étages, le dernier étant seul réservé aux pigeons. Pour protéger ceux-ci d'une invasion de rongeurs, son accès était toujours protégé par un revêtement de carreaux vernissés qui les empêchait d'accéder à l'intérieur[64].

Maison à cour

Château de Val Joanis, à Pertuis, exemple de maison à cour ouverte en façade
À Aurel, maison à cour au hameau des Crottes

Ce type d'habitation est composé de bâtiments et de dépendances ordonnés autour d'une cour centrale. Cet ensemble est caractéristique des grands domaines céréaliers et prend souvent l'aspect d'un château avec des murs flanqués d'échauguettes et des tours d'angle. Il est adapté à une vie agricole où le climat n'impose pas une grange pour engranger les javelles de blé avant le dépiquage, celui-ci ayant lieu aussitôt les gerbes coupées sur l'aire de terre battue. Dans ce mode culturel, les grains sont entrés en sacs dans une remise tandis que les moissoneurs élèvent les meules de paille avec comme seule protection contre la pluie un mélange de poussier et de terre glaise. Seul est rentré le fourrage[66].

Cette structure agraire, rare en Provence, se trouve uniquement cantonnée dans la plaine d'Arles, dans le Luberon, dans la vallée de la Durance, avec une concentration du côté de Manosque, dans le pays d'Aix et la région des Maures[66].

Maison à tours

Château d'Aiguines, maison à quatre tours dominant le lac de Sainte-Croix
Château de Vauvenargues flanqué de ses deux tours en façade

C'est le style des grandes maisons seigneuriales qui va traverser les siècles même après la Renaissance. Il s'agit de bâtisses isolées, avec ou sans cour intérieure, dont la façade est flanquée de deux tours ou qui est protégée par quatre tours d'angle[67].

En Camargue, l'architecture s'est faite plus modeste puisque ces maisons fortes se contentent, le plus souvent, des seules échauguettes ou d'un tour dominant la toiture[67].

La fortification des maisons de campagne est une pratique fort ancienne. Elle se retrouve, dès le haut Moyen Âge, avec le castellum dont celles de Provence reprennent le plan avec ses tours d'angle. C'est un héritage romain puisque nombre de villæ rusticæ furent protégées par des tours, de la Tunisie à la Rhénanie. Et cette tradition remonte sans doute plus en avant quand on fait la comparaison avec l'Afrique berbère et le ksar saharien fortifié par ses quatre tours[67].

Cabanon

Cabanon avec enclos pastoral abandonné à La Palud-sur-Verdon
Dans le Vaucluse, vieux cabanon sous son cyprès

L'existence de cette « maisonnette des champs » est toujours liée à une activité agricole qui contraint le paysan à rester éloigné de sa résidence habituelle. Dans son étude sur l'habitat rural, Fernand Benoit envisage à la fois le cas du pastoralisme et celui de la sédentarité. Pour le premier, la transhumance, qui permet aux troupeaux d'estiver dans les alpages, implique l'usage d'un habitat sur place de « type élémentaire » pour le berger. Suivant le lieu, il rend l'aspect d'un jas en pierre sèche, d'une cabane édifiée en matériaux composites, le plus fréquemment en pierre et en bois, le chalet totalement en bois, etc. Ce refuge lui sert à la fois d'abri et de laiterie[68].

Pour le paysan sédentaire, c'est l'éloignement de ses cultures qui impose un habitat aménagé près de son champ ou de sa vigne. Dans ce dernier cas, le cabanon correspond à une cabane de vignes où sont entreposés outillage, matériel à traiter et produits de traitement. C'est de plus un véritable habitat saisonnier qui est utilisé lors des travaux de longue durée dans le vignoble : ébourgeonnage, taille en vert, sulfatage et vendanges[68].

Ces cabanons, qui se trouvent à l'orée ou au centre du champ ou de la vigne, avaient aussi un rôle d'affirmation sociale pour le paysan. Ils étaient considéré comme « le signe de la propriété sur une terre qu'il entendait distinguer du communal »[68].

Borie

Bories à Gordes, les trois soldats
Cabanon pointu à Lardiers envahi par des chênes blancs

On nomme ainsi en Provence une cabane de pierre sèche. Le terme de borie est issu du latin boria - déjà référencé dans le quartier Borianum d'Arles - et s'orthographie bori en provençal. Elle est aussi dénommée cabanon pointu dans les Alpes provençales (région de Forcalquier). Ce type de construction réalisé uniquement en pierres sèches, permettait au paysan de stocker (serrer en provençal) ses instruments agraires, protéger sa récolte et, au besoin, d'y passer la nuit. La borie était donc une annexe de l'habitat permanent[68]. Certaines, dans le département de Vaucluse ont abrité des cuves vinaires rupestres principalement sur les terroirs viticoles correspondant aux côtes-du-luberon et Ventoux (AOC)[69].

Ce type de construction en pierre sèche, qui est facilité par l'épierrage des champs, se retrouve tout autour de la Méditerranée dans les régions qui ont développé une « civilisation pétrée ». (trulli dans les Pouilles, castellieri dans l'Istrie, caselle en Ligurie, et toutes les différentes cabanes liées à un type de nomadisme en Crète, Syrie, et Espagne). En Provence, il est courant dans les régions montueuses, de plateaux secs, des coteaux travaillés en restanques[70]. Les bories se retrouvent donc dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Var et de Vaucluse. Sur la rive droite du Rhône, dans le Gard rhodanien, elles se retrouvent sous le nom de capitelles[71].

Chaumière

Chaumière camarguaise, dite maison de gardian
Cabane de gardian et flamants

La chaumière de Camargue, plus que le cabanon ou la borie, est une véritable habitation annexe. L'exemple de Salin-de-Giraud où elles ont formé une véritable agglomération en reste une preuve indéniable[72]. Pour leur construction, ce sont les roseaux des marais, la sagne, qui sont utilisés. Ce type d'habitation édifié avec un matériau extrêmement périssable ne permet pas de remonter plus loin que le milieu du XVIIe siècle pour retrouver des chaumières encore intactes. Mais leur trace historique remonte jusqu'au Moyen Âge puisque l'on sait que le village des Saintes-Maries-de-la-Mer brûla à cause de ses chaumières. Plus près de nous, les ouvriers sauniers des Salins-de-Giraud étaient logés dans vingt-deux chaumières dont l'abside était tournée vers le Nord-Ouest pour résister aux vents dominants[73].

Cabane de gardian construite toute en roseau, début du XXe siècle

L'étude précise d'une des plus vieilles chaumières, encore intacte, et dont la construction est attestée entre 1649 et 1650, a montré que seule la pierre de taille avait été utilisée pour édifier la cloison centrale intérieure sur laquelle s'appuyait la cheminée. Tout le reste était bâti en roseau. Cette structure s'est pérennisée, l'intérieur d'une chaumière est toujours composé de deux pièces séparées par une cloison dénommée méjean. Elle délimite la chambre à coucher de la pièce commune. Le plus souvent existe à l'extérieur un auvent qui permet d'installer une table et des bancs. C'était un lieu de travail pour le pêcheur ou le gardian qui y résidait (réparation de filets ou fabrication de longes et de licols pour le cheval)[74].

Costume traditionnel

Chaque pièce du costume régional, porté par le paysan ou l'artisan, tirait son origine d'un costume citadin. Ce qui en faisait son originalité était l'important décalage dans le temps avec un type d'habillement délaissé depuis des lustres par le bourgeois des villes. Il n'en est pas de même pour le vêtement féminin. Pour ne prendre que l'exemple du costume d'Arles, la robe, le corsage, la coiffe et les atours sont déjà fixés à l'époque Louis XV. S'il n'a cessé d'évoluer jusqu'au XIXe siècle, c'est dans la continuité. Il est arrivé maintenant à une certaine stabilité[75].

Masculin

Provençal en costume traditionnel conduisant la carreto ramado au Marché de Noël de Fontvieille (2010)
Tambourinaire jouant du galoubet

Le paysan provençal du XVIIIe siècle portait la culotte à la française avec des bas ou des guêtres de peau, un gilet et une jaquette à deux basques. Le seul élément qui allait traverser les siècles a été la taillolle (taiolo), ceinture de laine, généralement rouge, qu'il portait à la taille. Le sans culottisme post-révolutionnaire mit du temps à s'imposer à la campagne. Point pour des raisons politiques, mais tout simplement parce que la culotte était adaptée aux activités quotidiennes « dans les guérets, la boue et la neige ». C'est seulement en Camargue que le pantalon fut rapidement adopté comme un indispensable vêtement de travail[76].

Pour les autres parties de l'habillement, continuèrent à rester populaires la blouse, alors appelée camisole, qui était considérée comme un cache-poussière[77], le tricorne, le bonnet ainsi que le chapeau de feutre rond qui étaient portés sur une perruque - élément depuis longtemps surrané - par le paysan ou l'artisan. Ces coiffes ne cédèrent la place au haut de forme qu'au cours du XIXe siècle. Celui-ci fut dénommé lou sofé, car il chauffait comme un tuyau de poêle[78].

Ce décalage n'était pas de mode à Avignon ville élégante où rien ne distinguait le costume des bourgeois de la ville de celui des artisans ou des ruraux. Vers 1830, il a même été noté que « les jeunes gens ne s'habillent pas autrement que leurs domestiques et il serait de mauvais ton d'avoir pour le dimanche des habits différents de ceux des autres jours »[79].

Féminin

Entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, tous les voyageurs, ayant laissé une relation de leur voyage en Provence, se sont extasiés devant le costume porté par les Provençales, femmes du peuple ou bourgeoises. Ce fut le cas de Moszynsky, un comte polonais, en 1784, d'Arthur Young, en 1789, de Stendhal, en 1838, et même d'Adolphe Thiers, revenu sur ses terres en 1822[79].

Costume paysan par Henry Herbert La Thangue
Vêtement de ramasseuse de lavande

Parmi toutes les variétés locales alors à la mode, seul le costume d'Arles porté indifférement par les femmes de toutes conditions, a traversé la Révolution, tout en continuant à évoluer d'une façon naturelle. Jusque dans les années 1950, il était encore porté quotidiennement à Arles par un certain nombre de femmes. Il a été la tenue féminine traditionnelle dans tout l'ancien archevêché, est remonté jusqu'à Avignon, a débordé sur la rive droite du Rhône de la Camargue gardoise jusqu'à l'Uzège[80], s'est étendu à l'Est par delà la Crau, jusqu'à la Durance et le golfe de Fos. Toute son évolution est retracée au Museon Arlaten[81].

Il se distingue d'abord par une coiffe spéciale qui nécessite le port de cheveux longs. En fonction des jours de la semaine et des tâches à accomplir, cette coiffure était retenue sur le sommet de la tête par un ruban, une cravate ou un nœud de dentelles. Mais elle exigeait toujours un temps de préparation important et des soins particuliers pour respecter l'exigence de ses canons. Cette coiffure est peu adaptée aujourd'hui à une vie professionnelle moderne. Face à la mode des cheveux courts, un substitut sous forme de postiche a été proposé, mais son manque de naturel l'a voué à l'échec[82].

Parmi les pièces qui compose actuellement l'habillement et signe son élégance, il y a la chapelle, plastron de dentelle en forme de trapèze, apparu en 1860, et qui couvre la poitrine[83], le grand châle, de forme carrée, qui moule le buste, la robe longue en satin de différentes couleurs, toujours pincée à la taille, les dorures (bijoux, agrafes, boucles ou crochets) qui sont transmises de génération en génération. Ces parures vont du tour de cou en argent, aux différentes croix d'or filigranées, dites croix provençales, des bracelets en or massif enrichis de diamants[84], aux boucles d'oreilles (pendants ou brandanto) réservées aux seules femmes mariées, en passant par les bagues rehaussées de pierres précieuses, les boucles de soulier en argent, les agrafes de manteau dorées ou argentées, les crochets d'argent pour la ceinture qui permettaient de suspendre les clefs, à la fois signe de richesse et de possession sur la maison familiale[85].

Cuisine

Cuisine rurale

Le chou, base de la cuisine médiévale en Provence

À la campagne, les recherches, menées dans les rares archives conservées, ont démontré que le paysan et sa famille, du Moyen Âge jusqu'à la Révolution, se sont nourris des produits de la ferme auxquels s'ajoutaient ponctuellement ceux de la chasse, de la pêche, du ramassage et de la cueillette. La viande de boucherie était très peu consommée dans ce milieu, et le macellier (boucher) n'était sollicité que pour les fêtes et lors des récoltes (moisson ou vendange) pour nourrir le personnel[86].

Il est à souligner que la pomme de terre fut d'abord cultivée dans les Alpes provençales bien avant de l'être en basse Provence. Ce tubercule mis longtemps avant de remplacer rave, raiponce, panais et campanule. La culture de la salade était peu répandue, lui était substituée le cueillette des salades sauvages et des tétragones. Toutes les jeunes pousses, le printemps venu, étaient consommées sous le nom d'asperge. L'été permettait la cueillette des baies du micocoulier, des faînes du hêtre et des graines du pin pignon. Les escargots étaient le mets préféré lors des moissons et les champignons amélioraient l'ordinaire l'automne venu. En toute saison, la chasse et la pêche permettaient de varier le menu[86]. Avec le pain, les choux apparaissent en toutes saisons et restent la base des menus quotidiens[87].

Jusqu'à la Renaissance, le chou n'est remplacé qu'occasionnellement par les épinards, les herbes (blettes) ou le potiron[87]. Durant cette période l'alimentation va changer. Si sa base reste le pain et le vin, sauf pour les femmes car, dit le proverbe, L'aigo fai vèni poulido (l'eau fait devenir jolie), s'y ajoutent l'huile d'olive (de noix en montagne), alors qu'elle n'était réservée qu'aux seules fritures, et la tomate[86].

Le pain, dont la consommation est énorme en milieu rural, sert avant tout pour faire tremper la soupe où ont bouilli des racines (raves, navets et carottes qui ont supplanté les panais) ainsi que des produits du potager (pois chiches, lentilles, fèves et haricots venus d'Amérique). Les jours gras quelques morceaux de viande - le plus souvent du mouton - agrémentent cette soupe[88].

Coulis de tomate, une révolution dans la cuisine provençale

L'apparition de la tomate va bouleverser les habitudes alimentaires provençales. Elle est consommée surtout sous forme de coulis. Fernand Benoit note : « Le condiment de cette cuisine, en basse Provence, est la tomate, la pomme d'amour, qui est le légume le plus commun du Midi. C'est l'assaisonnement d'hiver comme d'été, car il n'y a pas une ménagère qui, à l'automne, ne fasse d'innombrables « bouteilles » de conserve, qui cuisent au bain-marie dans un chaudron »[89].

Ce coulis était conservé dans une jarre à goulot étroit et recouvert d'une couche d'huile d'olive. Autre aliment qui subit un début de conserve : l'olive. C'est la méthode de l'olive à la picholine qui est d'abord mise à macérer dans une lessive de cendre puis conservée ensuite, jusqu'à consommation dans de l'eau salée[89].

Dès le XVIe siècle, les champignons deviennent la nourriture quasi exclusive au cours de l'automne[89]. Ils suscitent encore méfiance car ils sont, le plus souvent, frits dans l'huile avec une pousse de poirier pour leur « faire perdre leur malignité ». Les escargots restent un mets appréciés. Ils sont cueillis lors des moissons. Un texte de 1602 indique qu'un bon cueilleur, en Camargue, peut se faire 3 000 écus en une saison. Ils sont accommodés, après avoir jeuné, dans un bouillon de cuisson où ont été mis du fenouil, de la menthe sauvage, et des herbes aromatiques. Ils se consomment alors accompagnés d'un aïoli avec des pommes de terre et des carottes[90].

Cailles des blés

Le paysan provençal était alors connu pour être grand amateur de petits oiseaux. Il les chassait soit au poste, 4 000 ont été dénombrés à la fin du XVIIIe siècle, soit à l'agachon dans une borie spécialement aménagée, soit à la pipée, en imitant dans un sifflet spécial de cri de l'oiseau, soit à l'appeau avec un oiseau en cage ou empaillé. Toutes les espèces étaient chassées : tourterelle, perdrix, grive, merle noir, caille, sarcelle, macreuse, canard, pluvier, courlis, héron, charlot[Quoi ?][90].

La chasse au lapin, lièvre et autre sanglier était moins courue, car imposée de forts droits seigneuriaux. Il n'en allait pas de même pour la pêche qui, tant en mer qu'en fleuve ou rivière navigables, était libre. L'abondance des prises obligea à inventer une « confiture de poisson », dont la poutargue de Martigues et le caviar d'Arles restent les témoins[91].

Autre type de conservation avec la moutounesse, qui permettait de conserver la viande des ovins blessés par chutes, par attaque de loups, ou encore atteints de tournis dans les alpages ou durant la transhumance : le mouton abattu était écorché et désossé ; sa chair découpée, mise à plat sur la peau, généreusement salée, puis la peau était repliée et le tout fortement comprimé pendant un mois au bout duquel la viande, déballée, était mise à sécher au soleil avant d’être fumée[92].

Article détaillé : Conservation de la viande.

Cuisine citadine

Louis Stouff, qui a pu étudier trois budgets alimentaires établis à partir des comptes de la cuisine de trois maisons, a dressé un tableau comparatif[93] :

Budget alimentaire (%) Pain Viande Poisson
et œuf
Légume
et fruit
Épices, huile
et fromage
Vin
Studium papal de Trets
(1364-1365)
32,1 16,5 5,3 3 3,1 41
Hôpital du Saint-Esprit de Marseille
(1409)
30 33,1 12,6 3,6 4,5 15,3
Archevêché d'Arles
(1429-1430)
24,5 23 13,5 2,5 5,5 31

Une des caractéristiques de cette cuisine a été, pendant des siècles, l'utilisation quasi exclusive de la viande de mouton apprêtée à toutes les sauces. En 1784, le comte polonais Moszynski se vit proposer au cours du même repas pris dans une auberge d’Avignon, une soupe au bouilli de mouton, des côtelettes de mouton, du mouton bouilli, des pieds de mouton à la Sainte-Menehould, une tête de mouton au vinaigre, des queues de mouton grillées et une poitrine de mouton rôtie. Ce qui fit écrire au gentilhomme : « de sorte que, tout compte fait, j'ai eu à peu près un demi mouton pour un dîner qu'il fallut payer neuf livres et dont les restes ont nourri encore trois domestiques »[94].

Caractéristiques

Bouillabaisse

La cuisine provençale se distingue par l'utilisation d'huile d'olive, d'ail, de légumes, d'herbes aromatiques et de poissons pour les terres proches de la mer. C'est une cuisine riche et variée. Elle est influencée par la cuisine méditerranéenne et plus particulièrement par la cuisine italienne. Les conquêtes arabes ont aussi modifié la cuisine provençale ainsi que l'arrivée de la tomate et de l'aubergine après la découverte de l'Amérique. Voici quelques exemples de plats provençaux :
L'aïoli garni, la tapenade, l'anchoïade, les petits farcis, la ratatouille, la bouillabaisse, la pissaladière, le pan bagnat, la bourride, la daube provençale, la socca (plat typiquement niçois, existe aussi à Toulon sous la dénomination "cade"), la brandade de morue (Nîmes), la soupe au pistou (soupe au basilic avec divers légumes locaux mélangés à une purée de tomates), la fougasse.

Vins

À de rares exceptions près, l'ensemble des vins se présentent en rouge, rosé et blanc. En fonction de leur robe, ils peuvent traditionnellement accompagner les viandes rouges ou blanches, le gibier ou les venaisons, les poissons d'eau douce ou de mer, toute la cuisine povençale, et même les desserts avec les vins doux naturels du département de Vaucluse.

Rosé de Provence

Vallée du Rhône

Beaumes-de-venise (AOC), Terres du Trias
Dans un restaurant de Saint-Didier, AOC Ventoux rosé de la cave La Courtoise

Les vins de Vaucluse font partie du vignoble de la vallée du Rhône. Pour les AOC régionales, ils se déclinent en Côtes-du-rhône, Côtes-du-rhône villages, Côtes-du-luberon et Ventoux (AOC). Les côtes-du-rhône villages comprennent dix appellations : Cairanne, Massif-d'uchaux, Plan-de-dieu, Puyméras, Rasteau (AOC), Roaix, Sablet, Séguret, Valréas et Visan. Les appellations locales ou crus sont au nombre de quatre : Beaumes-de-venise (AOC),Châteauneuf-du-pape, Gigondas et Vacqueyras, tandis que les vins doux naturels sont représentés par le Muscat de Beaumes-de-Venise et le Rasteau (VDN). Les quelques vins qui n'ont pas droit à l'appellation peuvent être labellisés soit en vin de pays de Vaucluse, vin de pays d'Aigues ou encore vin de pays de la Principauté d'Orange. Autour de cette production s'est développé l'Œnotourisme avec, en particulier, la mise en place de la Route des vins des Côtes du Rhône

Provence

AOC côtes-de-provence rosé
Bastide viticole dans les Coteaux-d’aix-en-provence

Le vignoble de Provence s'étend du sud d'Avignon jusqu'aux Alpes-Maritimes. Ses terroirs viticoles sont d'une très grande hétérogénéité tant pédo-géologique que climatique avec bien évidemment une dominante de climat méditerranéen strict mais également de zones plus froides où l'influence du vent est déterminante. Au sein de ce vignoble ont été reconnues deux grands types d'appellations d'origine contrôlées (AOC). Les appellations régionales qui regroupent : Côtes-de-provence, Coteaux-d’aix-en-provence, Coteaux-des-baux-en-provence, Coteaux-varois et Coteaux-de-pierrevert. Les appellations locales comprennent : Bandol, Bellet, Cassis et Palette

Les vins qui n'ont pas droit à l'appellation peuvent être labellisés soit en vin de pays des Bouches-du-Rhône, vin de pays du Var ou encore vin de pays des Alpes-de-Haute-Provence. À ces vins de pays départementaux s'ajoutent des vins de pays de zone : Vin de pays d'Argens, Vin de pays des Maures, Vin de pays de Mont-Caume et Vin de pays des Alpilles (ex Petite Crau),

Culture

Festivals

Avignon

Le Festival d'Avignon est un festival annuel de théâtre fondé en 1947 par Jean Vilar, à la suite d'une rencontre avec le poète René Char. Il a lieu chaque été en juillet dans la cour d'honneur du Palais des papes, dans de multiples théâtres et lieux du centre historique d'Avignon (Vaucluse), ainsi que dans quelques lieux à l'extérieur de la « cité des papes ».

L'édition 1966 marque le début d'une importante ouverture. Le Festival dure désormais un mois et accueille outre les productions du TNP, deux créations de Roger Planchon et Jacques Rosner, labellisé troupe permanente, et neuf spectacles de danse de Maurice Béjart et du Ballet du XXe siècle. Mais le Festival est le reflet de la transformation du théâtre. Ainsi, en parallèle de la production des institutions dramatiques, théâtres et centres dramatiques nationaux, émergent à partir de 1966 et l'initiative du Théâtre des Carmes, un festival « off », non officiel et indépendant. Seule et sans intention de créer un mouvement, la compagnie d'André Benedetto est rejointe l'année suivante par d'autres troupes. C'est incontestablement la plus importante manifestation de l'art théâtral et du spectacle vivant en France par le nombre des créations et des spectateurs, et l'une des grandes manifestations artistiques décentralisées les plus anciennes.

Orange

Spectacle des Chorégies

Les Chorégies d'Orange sont un festival d’opéra et de musique classique. C'est le plus ancien festival de France et le premier à avoir réhabilité les spectacles en plein air. Des représentations estivales avaient été donnés à partir de 1860 au théâtre antique. En 1869 furent programmées les Fêtes romaines, avec une production d’Étienne Nicolas Méhul. Ce fut en 1902, que le festival a pris le nom de Chorégies. Le festival proposa pendant un siècle du théâtre, de l’opéra et des concerts, et accueillit de grands noms de la scène française, comme Sarah Bernhardt pour Phèdre en 1903. Les artistes de l'Opéra et de la Comédie-Française gardèrent le monopole de la scène jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

À partir de 1969, le festival abandonna le théâtre au Festival d'Avignon. En 1971 commencèrent les Nouvelles Chorégies qui donnèrent à l'art lyrique l'exclusivité sous l'impulsion du ministre de la Culture, Jacques Duhamel. L’organisation fut fixée à six soirées sur une durée d’un mois, généralement deux représentations de deux opéras, ainsi que deux concerts. Tous les grands opéras ont été interprétés par les plus grands chanteurs. Il se déroule chaque été, en juillet et en août, au théâtre antique d’Orange. En régime normal sont donnés deux opéras populaires, deux fois chacun, devant un public de près de neuf mille personnes ; les représentations sont fréquemment retransmises par la télévision publique. Présidées par Thierry Mariani et dirigées par Raymond Duffaut, les Chorégies d'Orange sont l'un des hauts lieux de l'art lyrique international.

Aix-en-Provence

Le Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence est un festival d’opéra et de musique classique créé en 1948 et qui a lieu chaque été à Aix-en-Provence. C’est l’un des grands festivals lyriques européens, avec une affinité particulière pour les opéras de Mozart ; les représentations données à l'origine, en plein air, dans la cour de l’ancien Archevêché sont réparties aujourd'hui sur plusieurs sites : le théâtre de l'Archevêché, le Grand Théâtre de Provence (construit en 2007), le théâtre du Jeu de Paume et l'hôtel Maynier d'Oppède en sont les principaux.

Cannes

Les marches du Palais du Festival

Le Festival de Cannes, fondé en 1946 sous l'égide de Jean Zay[95], ministre des Beaux-Arts du Front populaire, et appelé jusqu’en 2002 le Festival international du film, est un festival de cinéma international se déroulant à Cannes (Alpes-Maritimes, France).

Il est devenu, au fil des années, le plus médiatisé au monde[96], et son influence n'a cessé de croître grâce aux médias et sponsors présents à cette occasion, notamment lors de la cérémonie d'ouverture et de la traditionnelle montée des marches : le célèbre tapis rouge et ses vingt-quatre « marches de la gloire »[97]. Malgré ce prestige, le Festival a souvent été critiqué, et il fut à l'origine de plusieurs scandales ou controverses que relayèrent magazines et journaux, français et étrangers. Chaque année, durant la seconde quinzaine de mai, la ville de Cannes est envahie par des cinéastes et prise d'assaut par des milliers de photographes. C'est au Palais des Festivals et des Congrès, situé sur le boulevard de la Croisette, que les principales projections ont lieu.

Antibes Juan-les-Pins

Le Festival de Jazz d'Antibes Juan-les-Pins, créé le 7 juillet 1960, est le premier festival Européen de jazz. Cet évènement fut créé par Jacques Souplet en collaboration avec Jacques Hebey. Cette manifestation se déroule tous les ans au mois de juillet. Devant le succès remporté par la première édition de 1960, le Festival fut reconduit tous les ans. Grâce à Norbert Gamsohn, directeur artistique, il a acquis une notoriété mondiale devenant le plus prestigieux après celui de Newport, et ce pendant 27 ans sous sa direction. Il y a programmé les plus grands noms mais a apporté une ouverture de style qui a fait la différence avec tous les autres festivals, permettant ainsi à de jeunes artistes et à de nouvelles musiques de s'exprimer. Il a aussi introduit la télévision, qui avec Jean-Christophe Averty, a apporté une touche unique et une diffusion sans précédent au jazz. En 2010, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la manifestation, le marché d'appel d'offre de l'Office du tourisme pour l'organisation du festival a retenu la candidature de la Société anonyme monégasque d'entreprises de spectacles (SAMES), filiale de la Société des bains de mer de Monaco (SBM), dirigée par Jean-René Palacio.

La Roque-d'Anthéron

Cloître de Silvacane, haut lieu de la musique baroque pendant le Festival

Le Festival international de piano de La Roque-d'Anthéron est un festival international de piano, fondé en 1980 par Paul Onoratini[98], maire de La Roque-d'Anthéron et René Martin, alors stagiaire à la Direction Régionale des Affaires Culturelles, cherchant à créer un festival de piano. Se déroulant à ciel ouvert, chaque été, dans le parc du château de Florans, il est aujourd'hui reconnu comme l'un des grands rendez-vous musical en Europe. C'est le lieu de rencontre de tous les talents pianistiques, rassemblant aussi bien les nouveaux jeunes talents que ceux dont la renommée n'est plus à faire. Des artistes comme Martha Argerich, Nelson Freire, Boris Berezovsky, Evgeny Kissin, Zhu Xiao-Mei, François-Frédéric Guy, Claire Désert, Nikolaï Lugansky, Brigitte Engerer, Arcadi Volodos, Anne Queffélec, Alexandre Tharaud, Marie-Josèphe Jude, Hélène Grimaud viennent se produire régulièrement à ce festival.

Sisteron

Le festival les Nuits de la Citadelle est l'événement important du paysage culturel sisteronais et des Alpes provençales. Depuis plus de cinquante ans, le théâtre de verdure de la Citadelle, créé en 1928, accueille chaque année des spectacles de théâtre, danse ou musique. Plusieurs lieux servant actuellement de cadre à ces différentes manifestations. L'égise Saint-Dominique (XIIIe siècle) est réservée aux concerts de musique de chambre, ceux de musique sacrée se déroulent en la cathédrale Notre-Dame-des-Pommiers (XIIe siècle). La partie danse et théâtre est programmée au théâtre de verdure[99].

Des artistes de renommée internationale sont venus se produire lors des Nuits. Parmi les grands noms du théâtre, on compte Edwige Feuillère, Maria Casarès et Jean Marais, pour la danse Patrick Dupond, Noëlla Pontois et Marie-Claude Pietragalla. Pour la partie musique, ont été invités des chefs d'orchestre comme Karl Münchinger et Michel Corboz, et ont chanté en soliste Georges Cziffra, Lily Laskine, Barbara Hendricks et Vadim Repin[99].

Œuvres littéraires évoquant la Provence

Tartarin de Tarascon, héros d'Alphonse Daudet

De nombreuses œuvres littéraires évoquent la Provence :

Films évoquant la Provence

Les frères Lumière, qui possédaient une belle maison à La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, y réalisèrent leurs premières œuvres cinématographiques avec celles tournées à leur usine de Lyon : L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat, L'Arroseur arrosé. La première salle de cinéma de l'histoire, L'Éden, se situe à La Ciotat. L'Éden est toujours présent et est classé monument historique. Un comité de soutien présidé par Bertrand Tavernier est en cours pour sa réhabilitation. La première projection publique du cinématographe y eu lieu le 28 septembre 1895. Michel Simon tombera amoureux de cette ville et y achètera une maison devenue propriété de la commune et siège de l’association « Les Amis de Michel Simon ». La Provence a connu bien d'autres aventures avec ces précurseurs du cinéma. Le matériel d'Auguste et Louis Lumière, à l'arrivée de la Première Guerre mondiale, a été sauvegardé dans une maison de Signes (Var). Marseille a eu ses studios de cinéma. De nombreux films ont été réalisés dans les villes et villages. Le fameux Napoléon d'Abel Gance a été tourné en Cinérama, l'ancêtre du CinemaScope, en 1927 à La Garde (Var). En 1935, sort Toni, réalisé et tourné à Martigues par Jean Renoir, film instigateur du cinéma néoréaliste italien. La Femme du boulanger, de Marcel Pagnol, tourné au village de Le Castellet, est le plus connu des années de l'entre-deux-guerres. Il est resté sept ans à l'affiche à New York. C'est en 1946 qu'Orson Welles, désirant faire la connaissance de Raimu, vient à Toulon, ville natale du célèbre acteur provençal. Il rencontre Marcel Pagnol qui lui annonce qu'il arrive une semaine trop tard. Orson Welles dira : « C'est dommage car il était le plus grand de nous. » La région, depuis le début du cinéma, possède une histoire très riche et l'activité dans ce domaine continue, en regrettant toutefois la mise en sommeil des studios de la Victorine à Nice. Les tournages, les festivals, principalement le Festival de Cannes, le plus connu mondialement, font que la région est devenue une plaque tournante essentielle du 7e art.

Artistes de Provence

Ces artistes ne sont pas tous nés en Provence, mais y ont vécu une partie de leur vie.

Troubadours

Parmi les troubadours directement issus de la mouvance provençale, on compte : Raimbaut d'Orange, Raimbaut de Vaqueiras, Albertet de Sisteron, Bertran de Lamanon, Folquet de Marseille, Blacas de Blacas.

Félibres

Jusqu'au milieu du XXe siècle, le terme provençal, associé aux troubadours, désignait l'ensemble de la langue d'oc. En 1854, autour de Frédéric Mistral se forme le Félibrige, association littéraire qui se donne pour objectif la restauration de la langue provençale et la codification de son orthographe par la littérature et particulièrement par la poésie. En 1904, Mistral obtiendra le prix Nobel de littérature pour Mirèio (Mireille) ainsi que pour ses travaux lexicologiques.

Les Fondateurs du Félibrige (appelés Primadié)

Écrivains

Au XXe siècle, la littérature provençale s'est renouvelée et a été plus productive que jamais, grâce à l'œuvre d'écrivains parmi lesquels Joseph d'Arbaud, Marius Jouveau, Sully-André Peyre, Marcelle Drutel, Francis Gag, Henriette Dibon, René Jouveau, Jean-Calendal Vianès, Charles Galtier, Fernand Moutet, Pierre Millet, Max-Philippe Delavouët, Marcel Bonnet, Robert Lafont, Jean-Pierre Tennevin, Jòrgi Reboul, Robert Allan, Serge Bec, Florian Vernet, Philippe Gardy, Danielle Julien, René Toscano, Michel Miniussi, Claude Barsotti, Pierre Pessemesse, Alain Peillon, Bernard Blua, Bernard Giély, Philippe Blanchet, André Resplandin.

Peintres


Sculpteurs et architectes

Acteurs, musiciens, chanteurs

La musique en provençal est très créative, aussi bien dans les genres traditionnels que dans les genres plus modernes, avec une vague folk depuis les années 1970 (Miquèla e lei Chapacans, Jan Nouvè Mabelly, Daumas...) et une seconde vague renouvelée depuis les années 1990 avec des genres nouveaux (comme Jean-Bernard Plantevin et les groupes Massilia Sound System, Nux Vomica, Gacha-Empega, Dupain, Crous e Pielo, Terro de Sau, lo Còrou de Berra, D'Aquí Dub, lo Còr de la Plana par exemple).

Notes et références

  1. L'appartenance du Gard à la Provence est sujet à discussion. D'un point de vue linguistique, l'occitan de la région de Nîmes se rattache au dialecte provençal. Frédéric Mistral affirmait que le Gard jusqu'au Vidourle appartenait à la Provence. D'un autre côté, suivant les frontières des provinces d'Ancien Régime, le Gard ne faisait pas partie de la Provence. Le Cardinal de Cabrières défendait ce point de vue
  2. « Pays niçois » qui appartient à la Provence, non seulement comme entité administrative mais aussi géographiquement et historiquement car il fait déjà partie de la Provence lorsque celle-ci est incluse en 536 dans le Royaume franc et le restera jusqu'en 1388. Voir à ce sujet l'analyse documentée au début de la partie « Histoire » de l'article Entraunes
  3. a, b et c SANDRE, « Fiche le rhône (V---0000) ». Consulté le 19 juillet 2008
  4. a et b Clébert & Rouyer, La Durance, op. cit., p 18
  5. Gilbert Bessonnat, Durance et Verdon : la région alpine, Riez, Musée de Riez, 1980, p 1
  6. Altisud, consulté le 28 août 2008
  7. La tradition provençale dit que les deux premiers étaient le mistral et le Parlement d'Aix
  8. Débits au Sorguomètre
  9. Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement
  10. a et b Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., p. 173.
  11. Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., pp. 173-174.
  12. Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., p. 194.
  13. Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., p. 219.
  14. SANDRE, « Fiche rivière le verdon (X2--0200) ». Consulté le 21 juillet 2008
  15. Jean-Paul Clébert et Jean-Pierre Rouyer, La Durance, Privat, Toulouse, 1991, dans la collection Rivières et vallées de France, ISBN 2-7089-9503-0, p. 41
  16. Banque Hydro - Station X2812010 - Le Verdon à Vinon-sur-Verdon (Synthèse) (ne pas cocher la case "Station en service")
  17. La climatologie du Vaucluse.
  18. Jean Vialar, Les vents régionaux et locaux, 1948 ; réédité par Météo-France en 2003.
  19. Source : Services techniques d'Inter Rhône à Avignon Données météorologiques concernant l'année 2006 [PDF]
  20. Relevés de la Météorologie nationale sur la période 1961-1990
  21. Dominique Garcia, La Celtique méditerranéenne. Paris, Errance, 2004, 206 p.)
  22. Félix Vernay, Petite histoire du Dauphiné , 1933, p.22.
  23. Jean Pierre Poly, La Provence et la société féodale (879-1166), Paris, 1976 
  24. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980 (ISBN 978-2-7242-0785-9), p 287
  25. Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, co-édition Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, ISBN : 2-7449-0139-3, p 204
  26. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc sur le site peiresc.org
  27. G. Fatás Cabeza et G. Redondo Veintemillas, «Palos de Aragón», Gran Enciclopedia Aragonesa, IX, Saragosse, 1981.
  28. Dans «L'origine suisse des armoiries du royaume d'Aragon», Archives héraldiques suisses, 1980, pp. 3-10; aussi à « L'hermine et le sinople », Études d'héraldique médievale, Paris, 1982, pp. 95-102 et avec le titre de « L'origine des armoires de la Catalogne », II simposium numismàtic de Barcelona, à Barcelona, 1980, pp. 57-62
  29. Faustino Menéndez Pidal de Navascués, Símbolos de España, Madrid, Centro de Estudios Políticos y Constitucionales, 2000, p. 95-138. ISBN 978-84-259-1110-1.
  30. Philippe, Blanchet, Parlons provençal !, langue et culture, l'Harmattan, 1999
  31. Jules Ronjat, Grammaire istorique des parlers provençaux modernes, Montpellier, Société des langues romanes, 1930-1941, tome I, pp. 23-24
  32. a et b Fernand Benoit, op. cit., p. 43.
  33. a et b Fernand Benoit, op. cit., p. 44.
  34. a, b, c et d Fernand Benoit, op. cit., p. 45.
  35. Fernand Benoit, op. cit., p. 47.
  36. Fernand Benoit, op. cit., p. 46.
  37. a, b et c Fernand Benoit, op. cit., p. 48.
  38. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 7.
  39. a et b Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 11.
  40. a et b Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 13.
  41. a et b Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 25.
  42. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 19.
  43. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 47.
  44. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 151.
  45. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 10.
  46. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 20.
  47. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 64.
  48. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 14.
  49. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 15.
  50. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 18.
  51. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 26.
  52. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 63.
  53. Pierre-Yves Dautier, op. cit., pp. 37 et 56.
  54. Pierre-Yves Dautier, op. cit., p. 45.
  55. Pierre-Yves Dautier, op. cit., pp. 75 à 83.
  56. Pierre-Yves Dautier, op. cit., pp. 85 à 93.
  57. Pierre-Yves Dautier, op. cit., pp. 95 à 101.
  58. Pierre-Yves Dautier, op. cit., pp. 103 à 129.
  59. Pierre-Yves Dautier, op. cit., pp. 141 à 146.
  60. a, b et c Fernand Benoit, op. cit., p. 49.
  61. Fernand Benoit, op. cit., p. 50.
  62. Fernand Benoit, op. cit., p. 51.
  63. Fernand Benoit, op. cit., p. 54.
  64. a, b, c, d et e Fernand Benoit, op. cit., p. 55.
  65. a et b Fernand Benoit, op. cit., p. 56.
  66. a et b Fernand Benoit, op. cit., p. 58.
  67. a, b et c Fernand Benoit, op. cit., p. 61.
  68. a, b, c et d Fernand Benoit, op. cit., p. 69.
  69. Michel Bouvier, L'homme et le vin, Éd. Le Léopard d'Or, Paris, et Museum d'Histoire Naturelle de Lyon, 1994, (ISBN 2902913168), pp. 38-39.
  70. Fernand Benoit, op. cit., p. 71.
  71. Fernand Benoit, op. cit., p. 72.
  72. Fernand Benoit, op. cit., p. 74.
  73. Fernand Benoit, op. cit., p. 75.
  74. Fernand Benoit, op. cit., p. 76.
  75. Fernand Benoit op. cit., p. 111.
  76. Fernand Benoit op. cit., p. 112.
  77. Fernand Benoit op. cit., pp. 112-113.
  78. Fernand Benoit op. cit., p. 113.
  79. a et b Fernand Benoit op. cit., p. 114.
  80. Fernand Benoit op. cit., p. 114.
  81. Fernand Benoit op. cit., p. 115.
  82. Fernand Benoit op. cit., p. 122.
  83. Fernand Benoit op. cit., p. 127.
  84. Fernand Benoit op. cit., p. 128.
  85. Fernand Benoit op. cit., p. 129.
  86. a, b et c Fernand Benoît, op. cit., p. 130.
  87. a et b Louis Stouff, op. cit., p. 179.
  88. Fernand Benoit, op. cit., p. 104.
  89. a, b et c Fernand Benoit, op. cit., p. 105.
  90. a et b Fernand Benoit, op. cit., p. 106.
  91. Fernand Benoit, op. cit., p. 107.
  92. Fernand Benoit, op. cit., p. 108.
  93. Louis Stouff, op. cit., p. 168
  94. Fernand Benoit, op. cit., p. 108.
  95. (fr) Histoire du Festival, Festival de Cannes. Consulté le 9 juin 2007
  96. (fr) Macha Séry, « L'événement culturel le plus médiatisé au monde », Le Monde, 2007. Consulté le 26 mai 2007
  97. (fr) Associated Press (AP), « Ouverture officielle du 60e Festival de Cannes », 2007. Consulté le 9 juin 2007
  98. « La Roque-d'Anthéron endeuillée », La Provence, 10 janvier 2010.
  99. a et b Dictionnaire de la Provence, op. cit., p. 551.

Bibliographie

  • Fernand Benoit, La Provence et le Comtat Venaissin. Arts et traditions populaires, Éd. Aubanel, 1992, (ISBN 2700600614)
  • Jacques Marseille (sous la direction de), Dictionnaire de la Provence et de la Côte d'Azur, Éd. Larousse, Paris, 2002 (ISBN 2035751055).
  • Dominique Garcia, La Celtique méditerranéenne, éditions Errance, Paris, 2004, (ISBN 2877722864)
  • André-Yves Dautier, Trous de mémoires. Troglodytes du Luberon et du plateau de Vaucluse, Éd. Les Alpes de Lumières / Parc Naturel Régional du Luberon, Mane-Apt, aoüt 1999, (ISBN 2906162493)

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