Cruis

Cruis

44° 03′ 47″ N 5° 50′ 12″ E / 44.0630555556, 5.83666666667

Cruis
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Canton Saint-Étienne-les-Orgues
Code commune 04065
Code postal 04230
Maire
Mandat en cours
Félix Moroso
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du pays de Forcalquier et montagne de Lure

Pays de Haute-Provence

Démographie
Population 590 hab. (2008)
Densité 16 hab./km²
Géographie
Coordonnées 44° 03′ 47″ Nord
       5° 50′ 12″ Est
/ 44.0630555556, 5.83666666667
Altitudes mini. 575 m — maxi. 1732 m
Superficie 36,47 km2

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Voir la carte administrative

Cruis est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Crussiens.[1]

Cruis a reçu le label « villages et cités de caractère »[2].

Sommaire

Géographie

Le village est situé à 711 m d’altitude[3], au pied de la montagne de Lure. Il y a un important massif forestier (forêt de Cruis) et un gouffre, l’abîme de Cruis, aujourd’hui comblé (33 m de diamètre).

Le village est un carrefour entre la départementale 951 qui le traverse et la départementale 16.

Les communes limitrophes de Montlaux sont[4],[5] :

Sismicité

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque nul. Les cantons de Banon, La Motte-du-Caire, Noyers-sur-Jabron sont classés en Zone 1a (risque très faible), ceux d'Allos-Colmars, Barcelonnette, Le Lauzet-Ubaye, Annot, Castellane, Saint-André-les-Alpes, Barrème, Digne-Est, Digne-Ouest, La Javie, Mézel, Moustiers-Sainte-Marie, Riez, Seyne, Forcalquier, Reillanne, Saint-Étienne-les-Orgues, Sisteron, Turriers et Volonne, en Zone 1b (risque faible) et ceux d'Entrevaux, Les Mées, Valensole, Manosque-Nord, Manosque-Sud-Est, Manosque-Sud-Ouest et Peyruis, en Zone 2 (risque moyen)[6].

Géologie

Article connexe : Géologie des Alpes.
Massif des Alpes et localisation des Préalpes de Digne

Le territoire se situe en limite est des Baronnies orientales, sur des formations calcaires provençales du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur (roches sédimentaires issues d'un ancien océan alpin), entre trois formations géologiques majeures des Alpes[7] :

  • la nappe de Digne à l'est[8], au niveau du lobe de Valavoire[9] : il s'agit d'une nappe de charriage, c'est-à-dire d'une dalle épaisse de près de 5 000 m qui s'est déplacée vers le sud-ouest durant l'Oligocène et la fin de la formation des Alpes. Les lobes (ou écailles) correspondent à la bordure découpée à l'ouest de la nappe ;
  • la faille de la Durance au sud-ouest, dans la vallée ;
  • le Plateau de Valensole au sud-est : bassin molassique du Miocène et du Pliocène composé de roches sédimentaires détritiques (dépôts liés à l'érosion des montagnes apparues à l'Oligocène).

Climat

Article détaillé : Climat des Alpes-de-Haute-Provence.

Cruis n'ayant pas de station météo, la plus proche est celle de Peyruis[10].

Relevé météorologique de Peyruis
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) -0,0 0,0 3,0 5,1 8,9 12,8 15,3 15,2 12,0 8,2 3,8 1,1 7,2
Température moyenne (°C) 4,3 6,2 8,2 11,1 15,1 19,3 22,4 22,0 18,0 13,4 8,2 5,2 12,7
Température maximale moyenne (°C) 8,6 10,9 14,4 16,9 21,4 25,8 29,3 28,9 24,0 18,5 12,7 9,3 18,6
Précipitations (mm) 26,9 24,3 23,8 44 40 27,9 20,9 32,7 45,9 53,5 52,4 31,7 424
Source : Relevé météo de Peyruis[11]
Diagramme climatique
J F M A M J J A S O N D
 
 
26.9
 
8.6
-0.0
 
 
24.3
 
10.9
0.0
 
 
23.8
 
14.4
3.0
 
 
44
 
16.9
5.1
 
 
40
 
21.4
8.9
 
 
27.9
 
25.8
12.8
 
 
20.9
 
29.3
15.3
 
 
32.7
 
28.9
15.2
 
 
45.9
 
24.0
12.0
 
 
53.5
 
18.5
8.2
 
 
52.4
 
12.7
3.8
 
 
31.7
 
9.3
1.1
Temp. moyennes maxi et mini (°C) • Précipitations (mm)

Toponymie

La localité apparaît pour la première fois dans les textes vers 1060-1064 (Crois castrum). Différentes hypothèses existent sur l’origine de ce terme :

  • le nom vient du gaulois crodi, avec la désinence latine -ros : le composé signifie ainsi champs durs[12] ;
  • le nom vient de Cros, aven[3] : il y avait effectivement un vaste gouffre, de 35 m de diamètre, à proximité de Cruis (il a été comblé au XIXe siècle[13])  ;
  • le nom vient du celtique Croudis[14].

Histoire

À la limite de la commune de Montlaux, une pierre de grès, dite la « Pierre de Cruis », inscrite (horologio) et ornée d’animaux (aigle, lion, basilic et agneau porteur de croix) aux angles, a été découverte au milieu de tombes médiévales[15].

Un voie antique traversait Cruis à l’époque romaine en direction de Mallefougasse, une portion de 10 m de large est visible à Notre-Dame-de-Lumière. C’est sur cette voie qui continue d’être utilisée au Moyen Âge qu’un péage est prélevé[16].

La congrégation des chanoines réguliers de Cruis est fondée au XIe siècle, l’abbaye Saint-Martin en étant le centre[17]. Prospère, elle compte à son apogée 14 églises sous sa dépendance dans le diocèse de Sisteron[18]. L’abbaye Saint Martin eut un long conflit avec les évêques de Sisteron à propos du privilège d’exemption, conflit clos par le rattachement de l’abbaye à la mense de l’évêque de Sisteron (en 1456[18]).

Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[19].

Politique et administration

Administration municipale

De par sa taille, la commune dispose d'un conseil municipal de quinze membres (article L2121-2 du Code général des collectivités territoriales[20]).Lors du scrutin de 2008, il n’y eut qu’un seul tour et Félix Moroso a été réélu conseiller municipal avec le troisième total de 385 voix, soit 76,54 % des suffrages exprimés. La participation a été de 87,63 %. Il a ensuite été nommé maire par le conseil municipal[21].

Listes des maires

De 1789 à 1799, les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

De 1799 à 1848, La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans.

Du 3 juillet 1848 à 1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants.

De 1851 à 1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.

Depuis 1871, les maires sont élus par le conseil municipal suite à son élection au suffrage universel.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
         
1977 (?) mars 1983 Marceau Beaujour[22]    
mars 1983 1986 (?) René Louise   démissionnaire avec une partie du conseil
1986 (?) mars 1989 Gérard Peyron   1er adjoint, maire par intérim puis élu
mars 1989 réélu en 2008[23] Félix Moroso DVG Conseiller général

Intercommunalité

Cruis fait partie de la Communauté de communes du pays de Forcalquier et montagne de Lure

Fiscalité locale

L'imposition des ménages et des entreprises à Cruis en 2009[24]
Taxe part communale Part intercommunale Part départementale Part régionale
Taxe d'habitation (TH) 7,62 % 0,00 % 5,53 % 0,00 %
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) 22,66 % 0,00 % 14,49 % 2,36 %
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) 58,71 % 0,00 % 47,16 % 8,85 %
Taxe professionnelle (TP) 0,00 % 18,44 % 10,80 % 3,84 %

La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.

La taxe professionnelle est remplacée en 2010 par la cotisation foncière des entreprises (CFE) portant sur la valeur locative des biens immobiliers et par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) (les deux formant la contribution économique territoriale (CET) qui est un impôt local instauré par la loi de finances pour 2010[25]).

Population et société

Démographie

Évolution démographique
Années 1471 1765 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846
Population 11 feux 356 470 446 463 494 576 620 615 610
Années 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 621 556 586 571 556 546 506 436 464 443
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
Population 399 412 433 313 323 296 258 266 242 212
Années 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008 - -
Population 248 236 275 408 551 585[26] 590[27] 590[28] - -
Notes, sources, ... Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale depuis 2006
Sources : Baratier, Duby & Hildesheimer pour l’Ancien Régime[17] ; Insee[29], EHESS[30] pour les chiffres issus des recensements légaux

Enseignement

Cruis a une école primaire publique regroupant école maternelle et école primaire, les élèves viennent des communes de Cruis, Montlaux et Malefougasse, ces deux dernières n'ayant plus d'école[31],[32]. Ensuite les élèves sont affecté au collège Henri-Laugier à Forcalquier[33]. Ensuite les élèves sont dirigés vers les Lycées de Manoque[34], soir le lycée polyvalent Les Iscles[35] soit le lycée polyvalent Félix-Esclangon[36].

Santé

La commune dispose d'un médecin[37]. La pharmacie de proximité se trouve à Saint-Étienne-les-Orgues (4,7 km)([38]. L'hôpital local des Mées est le plus proche à (11,6 km)[39]. À Forcalquier toutes les professions de santé sont représentées.

Culte

La commune fait partie du secteur paroissial Montagne de Lure qui comprend Banon, Redortiers, Saumane, La Rochegiron, l'Hospitalet, Lardiers, Ongles, Revest-des-Brousses, Revest-du-Bion, Carniol, Simiane-la-Rotonde, Montsalier, Saint-Étienne-les-Orgues, Cruis, Mallefougasse-Augès, Fontienne, Montlaux et Revest-Saint-Martin. Le culte est célébré alternativement dans chacune des églises du secteur[40].

Économie

Située sur le versant sud de la montagne de Lure, Cruis tirait l'essentiel de son économie de l'agriculture ; céréales, lavande et exploitation forestière. Mais depuis quelques années, l'essor du tourisme dans la région a permis à la commune de se diversifier.

Agriculture

La commune de Cruis possède quatre labels Appellation d'origine contrôlée (AOC) (Huile essentielle de lavande de Haute-Provence, Banon, Huile d'olive de Provence et Huile d'olive de Haute-Provence) et neuf labels Indication géographique protégée (IGP) (Pommes des Alpes de Haute-Durance, Miel de Provence, Agneau de Sisteron, Alpes-de-Haute-Provence (VDP) blanc, rouge et rosé et VDP de méditérranée blanc, rouge et rosé)[41].

Lavande

Champ de lavande

Liée au soleil et aux vacances, la lavande, dont Jean Giono a dit qu'elle est « l'âme de la Haute-Provence », n'est plus actuellement l'« or bleu » du Ventoux, des Baronnies et de la montagne de Lure[a 1]. Cueillie pendant des siècles à l'état sauvage, sa récolte n'a été organisée qu'à partir du XVIe siècle en même temps que la distillation de sa fleur[a 2]. Son âge d'or se situe au début du XXe siècle. Et c'est au cours des années 1920 qu'il y a une véritable fièvre de plantation. Après la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale, le marché est à nouveau demandeur à partir de 1955 pour entrer en crise cinq ans plus tard[a 3]. La mécanisation de la récolte, une meilleure organisation du marché et l'obtention d'une AOC pour l'« huile essentielle de lavande de Haute-Provence », en 1981, aurait dû relancer la production[a 4]. Mais celle-ci de l'ordre de 200 tonnes au début des années 1980 a chuté à 25 tonnes dans les années 1990 pour enfin remonter à 80 tonnes en 2003[a 5].

Fromage de Banon

Fromage AOC banon

Le banon est protégé par une AOC depuis 2003. C'est le premier fromage de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur à obtenir une appellation d'origine contrôlée. L'INAO a donné son accord pour sélectionner selon les « usages locaux, loyaux et constants » 179 communes dont la production du lait des élevages de chèvre de races provençale, rove et alpine peut revendiquer l'appellation, dont 111 dans les Alpes-de-Haute-Provence, 33 dans les Hautes-Alpes, 21 dans la Drôme et 14 dans le Vaucluse.

C'est un fromage à pâte molle à croûte naturelle, élaboré à partir de la technique du caillé doux et moulé à la louche avant d'être emmitouflé dans des feuilles de châtaigniers brunes et liées par un brin de raphia naturel[42]. Il est auparavant trempé dans de l'alcool pour éviter les moisissures.

Huile d'olive de Provence AOC

Huile de Provence AOC

L'huile d'olive de Provence est protégée par une appellation d'origine contrôlée (AOC) à la suite d'une enquête diligentée par l'INAO, dont les conclusions ont été déposées auprès de la commission le 26 octobre 2006, réunie à Arles. La signature du décret parut au Journal officiel le 14 mars 2007[43]

Pour pouvoir postuler à l'AOC, l'huile d'olive de Provence doit être élaborée à base des variétés aglandau, bouteillan, cayon, salonenque ainsi que celles dénommées localement brun, cayet, petit ribier et belgentiéroise. Il faut au moins deux de ces variétés principales présentes au sein de l'oliveraie[43],[44].

Miel de Provence

Miel de lavande

Le miel de Provence est protégé par un label rouge associé à une indication géographique protégée tant pour le miel toutes fleurs et que pour le miel de lavande et lavandin[45]. L'apiculture mobilise nombre de producteurs. Ils sont estimés à 4 500 dont 700 possèdent entre 70 et 150 ruches. La production régionale est de 2 000 T/an soit 8% de la production nationale[46]. Nombre d'entre eux pratiquent la transhumance selon un trajet allant du littoral vers la Haute-Provence. L'été est la saison privilégiée pour le miel de lavande et les ruches sont installées dans une zone limitée au Nord par une ligne Montélimar / Digne avec au Sud le mont Ventoux, le plateau d'Albion, la montagne de Lure, les monts de Vaucluse et le massif du Luberon. Le miel toutes fleurs est élaboré dans une vaste zone limitée par Nîmes, Montélimar, Gap, Digne, Nice, Toulon, Marseille et Avignon[47].

Agneau de Sisteron

Agneau de Sisteron élevé sous sa mère

L'agneau de Sisteron est un agneau de quatre mois, élevé sous la mère et originaire des Alpes provençales et de la Drôme provençale. Issus d'élevages traditionnels, avec des mères de races Mérinos d'Arles, Mourérous ou Préalpes du Sud qui les allaitent au moins pendant deux mois, sur un espace pastoral comptant moins de 10 brebis à l'hectare et comportant au minimum 10 hectares de parcours[48], ces agneaux ont droit, sous le contrôle l'INAO, au label rouge accordé par un décret gouvernemental en date du 3 janvier 2005[49]. L'Union européenne lui a accordé une indication géographique protégée depuis le 15 février 2007[50].

Cette exigence de qualité a mis un terme à la pratique de cheptels élevés dans les mêmes conditions mais provenant d'autres régions dont l'ensemble de la Provence, le Massif central et le Piémont. Chaque année, c'étaient près de 400 000 bêtes qui passaient par les abattoirs de Sisteron profitant d'un certain laxisme pour usurper une provenance recherchée[51].

Pommes des Alpes de Haute-Durance

Golden et gala

Les pommes des Alpes de Haute-Durance ont obtenu une Indication géographique protégée qui a été a été publiée au Journal Officiel de l'Union européenne le 17 avril 2010[52].

Ces pommes de variétés golden delicious et gala proviennent de six cantons des Alpes-de-Haute-Provence et de treize cantons des Hautes-Alpes situés entre 450 mètres et 900 mètres d’altitude. La qualité de ces pommes est liée à leur terroir, et en particulier au climat de la Haute-Durance avec plus de 300 jours d'ensoleillement par an. Le froid nocturne qui règne lors de la maturation des pommes empêche la dégradation des acides, tandis que la forte amplitude thermique diurne permet leur jaunissement, et même leur rosissement[53].

Culture et patrimoine

Fête départementale de la musique

Tous les ans, depuis 1991, est organisée à Cruis la Fête départementale de la musique. Proposée par le conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, cette manifestation regroupe sur deux jours divers concerts et spectacles le dernier week-end de juin.

Lieux et monuments

L’église paroissiale Notre-Dame-et-Saint-Martin est l’ancienne église d’une abbaye de moines augustins. Elle conserve quelques arcades du cloître, datant de la fin du XIIIe siècle. La nef est restée romane (peut-être du XIVe siècle), le bœuf de saint Luc est réutilisé dans la façade[54]. Le chœur est du XVe siècle. Les chapiteaux de la façade sont à un tournant dans l’évolution des formes décoratives, au début du XVIe siècle, les crochets de la période précédente devenant des feuillages[55]. L’église et les arcades du cloître sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques[56]. Dans son mobilier, plusieurs pièces sont classées :

  • le très grand autel avec son immense retable du XVIIe, en bois couvert de dorures, avec un antependium (devant d’autel) en cuir de Cordoue peint et repoussé, du XVIIe siècle (classé au titre objet[57],[58]) est signalé comme un ensemble « de toute beauté »[59]. Il fait 6,2 m de large sur 7 m de haut : outre la partie centrale et les deux parties latérales, il comporte aussi deux ailerons et est recouvert de 4000 feuilles d'or[60] ;
  • le tableau du Baptême du Christ, est une œuvre de Monticelli[61] qui a peint aussi une toile représentant l'intérieur de l'église avec le retable[60] ;
  • la crèche remonte au milieu du XIXe siècle[62] : les treize santons de 60 cm de haut sont classés[63] ;
  • une fontaine de sacristie, en faïence de Mane, du XVIIIe siècle[64].
  • une sculpture : un bœuf Ailé du XIIe siècle [65]
  • un chapiteau du XIIe siècle [66]
  • un bas-relief : les obsèques d'un moine du XIVe siècle [67]

Parmi les autres œuvres:

  • une Descente de Croix, attribuée à Nicolas Mignard par L. Aubanel, restaurée par Martin Cadenet en 1845 et par Jean Bouchet peintre restaurateur des Musées de France et des Monuments Historiques[60] ;
  • un tableau représentant Marie-Madeleine : l’original est exposé dans la chapelle de gauche, et la copie est sur le retable. L’original est peint sur les deux faces. Ce tableau est découvert à l'occasion du remplacement des vitraux du chœur. Le dos du tableau représente un évêque regardant un soleil au pied d'un autel[60]. L’œuvre au dos, appelée L’Évêque au soleil noir, date comme la Marie-Madeleine de la fin du XVIIIe siècle. Le personnage représenté sur le tableau est identifié comme étant saint Denys l'Aréopagite par Régis Bertrand de l’université de Provence. C'est en tout cas l'unique toile représentant cette scène, qui figure sur deux vitraux, l'un à Bourges l'autre à Chartres et des fresques à Aurons dans les Alpes-Maritimes[60] ;
  • une huile sur toile : Retour de la Saint Famille de Jérusalem par L. Albanel (1861)[60].

Il reste des vestiges du moulin à roue à eau des moines chalaisiens[68]. Il se trouve un pigeonnier dont la particularité est un pignon incurvé[69].

La Pierre de Cruis a été mise au jour à la limite de la commune de Montlaux, sur une éminence où se trouvent également quelques tombes médiévales. C’est un bloc de grès qui mesure 90 cm sur 90, elle est ornée d’un demi-cercle au centre, et de quatre figures animales dans les angles (un aigle et un lion à visage humain en haut, un basilic et un agneau (disparu) en bas). D’après l’inscription (Horologio) et le trou central qui a pu accueillir un style, la Pierre est souvent interprétée comme un cadran solaire. Si cela se révélait exact, ce serait un des très rares cadrans solaires médiévaux (ceux des cathédrales de Strasbourg et de Chartres datant du XVIe siècle)[13]. Cette utilisation n’est pas certaine : l’ornement semi-circulaire, plutôt que de servir à indiquer l’heure, a pu simplement servir de symbole du temps qui passe[15]. Elle peut dater du XIe ou du XIIe siècles.

Héraldique

Blason de Cruis

Blasonnement :
« D’azur à un saint vêtu pontificalement, la mitre en tête, tenant de sa main senestre une crosse, et levant la main dextre, comme pour donner la bénédiction, le tout d’or. »[70].

Pour approfondir

Bibliographie

  • Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p.
  • Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969
  • Yves Gonin, Le retable de Cruis, Ed l'Aven, brochure réalisée avec le concours de la CRCA des Alpes de Haute-Provence, (s.d.)

Liens internes

Liens externes

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Notes et références

Références bibliographiques

  • Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.), Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale 
  1. Jean-Paul Bonnefoy, p.  124.
  2. Jean-Paul Bonnefoy, p.  125.
  3. Jean-Paul Bonnefoy, p. 126
  4. Jean-Paul Bonnefoy, p. 127.
  5. Jean-Paul Bonnefoy, p. 128.

Références

  1. (fr) Nom des habitants des communes françaises, Cruis sur le site habitants.fr de la SARL Patagos. Consulté le 9 juin 2011
  2. Villages et cités de caractère sur le site de l'Agence de Développement Touristique des Alpes de Haute-Provence
  3. a et b Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7) 
  4. Carte de la communauté de communes sur le site du pays de Forcalquier-Montagne de Lure, consultée le 22 octobre 2008
  5. Carte IGN série verte n° 60
  6. Sismicité dans les Alpes-de-Hautes-Provence
  7. Les chaînons de Digne, Carte très schématique, montrant les rapports entre les chaînons des Baronnies orientales (moitié nord) et ceux de Digne (moitié sud), avec l'avant-pays de la nappe de Digne (partie occidentale), par Maurice Gidon, professeur de géologie à l'Université de Grenoble.
  8. Carte géologique de la France au 1:1 000 000
  9. La Nappe de Digne et les structures connexes,par Maurice Gidon, professeur de géologie à l'Université de Grenoble.
  10. (fr) Station météo la plus proche : Peyruis, MSN Météo
  11. (fr) Relevé météo de Volonne, MSN Météo
  12. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume I : Formations préceltiques, celtiques, romanes § 2314, p 134
  13. a et b Jean-Marie Homet et Franck Rozet, Cadrans solaires des Alpes-de-Haute-Provence, Édisud, Aix-en-Provence, 2002, ISBN 2-7449-0309-4 , p 103
  14. Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares, Laffite Reprints, Marseille, 1973 (1re édition 1950), p 326
  15. a et b Parc naturel du Luberon, Autour de l’An Mil en pays de Forcalquier, catalogue d’exposition, 2007, p 27
  16. Lucien Stouff, « Ports, routes et foires du XIIIe au XVe siècle », carte 86 et commentaire in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit.
  17. a et b Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969, p. 172
  18. a et b Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit., carte 72
  19. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-298
  20. (fr) nombre des membres du conseil municipal des communes, Legifrance
  21. Résultats élections municipales 2008 à Cruis sur linternaute.com
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  34. (fr) Sectorisation des lycées des Alpes-de-Haute-Provence, Académie Aix-Marseille, 2010
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  45. Site légifrance relatif à la parution au JO de l'arrêté du 30 juillet 2009
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  58. Arrêté du 24 mai 1946, Autel (maître-autel), sur la base Palissy, ministère de la Culture, consultée le 6 novembre 2008
  59. Jacques Morel, Guides des Abbayes et des Prieurés : chartreuses, prieurés, couvents. Centre-Est & Sud-Est de la France, Éditions aux Arts, Paris, 1999. (ISBN 2-84010-034-7), p 60
  60. a, b, c, d, e et f Yves Gonin, Le retable de Cruis, Ed l'Aven, brochure réalisée avec le concours de la CRCA des Alpes de Haute-Provence, (s.d.)
  61. Arrêté du 30 janvier 1995, Tableau : Baptême du Christ (le), sur la base Palissy, ministère de la Culture, consultée le 6 novembre 2008
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  63. Arrêté du 13 juin 1988, Santons (13), sur la base Palissy, ministère de la Culture, consultée le 6 novembre 2008
  64. Arrêté du 18 mars 1957, Fontaine de sacristie, sur la base Palissy, ministère de la Culture, consultée le 6 novembre 2008
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  66. Arrêté du 25 mars 1956 Chapiteau, sur la base Palissy, ministère de la Culture, consulté le 10 mars 2011
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  69. Raymond Collier, op. cit., p 445
  70. Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994

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