Championnat De France De Football

Championnat De France De Football

Championnat de France de football

Ligue 1
Logo de la Ligue 1 (2008).svg
Création 1932-1933 (National)
1933-2002 (Division 1)
depuis 2002 (Ligue 1)
Organisateur(s) Ligue de football professionnel
Catégorie Division 1
Lieu France France
Participants 20
Statut des participants Professionnels
Tenant du titre Girondins de Bordeaux
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Pour la compétition en cours, voir :
Championnat de France de football L1 2009-2010
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Pour la dernière compétition, voir :
Championnat de France de football L1 2008-2009

Le championnat de France de football, dénommé Ligue 1 depuis 2002, est une compétition annuelle mettant aux prises les vingt meilleurs clubs professionnels de football en France. La première journée de l'édition inaugurale s'est tenue le 11 septembre 1932. Nommé « National » en 1932-1933, le championnat prend le nom de « Division 1 » de 1933 à 2002, avant d'être rebaptisé « Ligue 1 » à l'été 2002.

Les Girondins de Bordeaux sont les tenants du titre depuis 2009. L'Olympique lyonnais est le club qui a remporté le plus de titres consécutifs (7 entre 2002 et 2008) et l'AS Saint-Étienne reste le club le plus couronné avec dix titres de champion de France professionnel.

Sommaire

La création du Championnat de France professionnel

Le football français résiste au professionnalisme jusqu'en 1930. En juillet de cette année, le Conseil national de la Fédération française de football se prononce par 128 voix contre 20 (Paris, Alsace et Auvergne) et 1 abstention (le président Jules Rimet) pour la mise en place du professionnalisme en France[1]. Les pères fondateurs du professionnalisme français sont Georges Bayrou, Emmanuel Gambardella et Gabriel Hanot. Il est mis en application en 1932.

La Fédération décide de limiter le statut professionnel à une élite restreinte. Elle met alors en place un championnat national à vingt clubs. Eux seuls pourront évoluer sous statut professionnel en 1932-1933. La Fédération édicte trois règles pour limiter le nombre des candidatures au statut professionnel : avoir eu des résultats probants par le passé, avoir des recettes guichets suffisamment importantes pour équilibrer les finances et recruter au moins huit joueurs sous statut professionnel[2]. Certains clubs refusent par principe le statut professionnel : les trois clubs strasbourgeois, le RC Roubaix, l'Amiens SC et de nombreux clubs parisiens dont le Stade français refusent ainsi de se porter candidats. Dans d'autres clubs, la tension est telle que l'on doit jouer sur des artifices pour permettre à certains clubs d'accéder à ce statut. Au Racing Club de France, historiquement hostile au statut pro, il n'est ainsi pas question de se fourvoyer. L'équipe fanion du RCF est alors rebaptisée Racing Club de Paris, et pose sa candidature au statut professionnel sous ce nom[3]. L'Olympique Lillois est également en pointe dans le refus au statut pro, mais pas pour des raisons de morale. La hantise de président Henri Jooris, également président de la puissante Ligue du Nord, est le passage de sa Ligue au rang d'une sorte de Division 2. Les voisins lillois du SC Fives n'ont pas ces scrupules et furent candidats. Certains joueurs lillois commencent même à signer des contrats professionnels avec Fives. Pour stopper l'hémorragie, Jooris est contraint de présenter Lille au statut professionnel[4]. Même le Stade rennais hésite à franchir le pas du professionnalisme alors que le club fait figure de club en pointe à ce sujet. À la surprise générale, le comité directeur repoussa cette possibilité par vote par 73 voix contre 20. Il faut que les supporters promettent de renflouer les caisses en cas de déficit pour que le club rennais s'engage finalement chez les pros[5]. Si les dirigeants des clubs du Nord du pays apparaissent globalement hostiles à cette évolution, ce n'est pas le cas dans le Sud et de très nombreux clubs n'hésitent pas à poser leur candidature. Le Sud-est hérite ainsi à lui seul de près de la moitié des autorisations (neuf sur vingt). Un an plus tard, une Division 2 est mise en place et quelques clubs réticents en 1932 acceptent de franchir le Rubicon, Strasbourg[6], Amiens[7] et le RC Roubaix notamment.

Histoire

L'avant-guerre (1932-1939)

Palmarès
1932-33 : O. Lillois
1933-34 : FC Sète
1934-35 : FC Sochaux
1935-36 : RC Paris
1936-37 : O. Marseille
1937-38 : FC Sochaux
1938-39 : FC Sète

Cinq clubs se partagent les sept premiers titres attribués : le FC Sochaux et le FC Sète (anciennement Olympique de Cette) en gagnent deux chacun tandis le RC Paris, l'Olympique de Marseille et l'Olympique Lillois doivent se contenter d'un seul. Ces cinq formations constituent de 1932 à 1939 la colonne vertébrale du championnat.

Les joueurs britanniques, bien sûr, mais aussi ceux originaires d'Europe centrale (Autriche au premier chef) sont nombreux à rejoindre les clubs français désormais professionnels qui comptent ainsi dans leurs rangs quelques-uns des meilleurs joueurs de la planète. Citons ici Rodolphe Hiden, André Abegglen et Larbi Ben Barek. Côté français[8], Roger Courtois et Jean Nicolas sont les joueurs les plus en vue.

Miné par des problèmes financiers inhérents au passage au professionnalisme et à la multiplication des longs déplacements, la guerre fauche le football professionnel alors seulement âgé de 7 ans. Un « effet Coupe du Monde » avait même été noté depuis le mondial français de 1938, laissant présager d'un avenir radieux.

Championnats de guerre (1939-1945)

Article détaillé : Catégorie:Championnat de France de football (1939-1945).

Les championnats de 1939 à 1945 sont dits « Championnats de guerre ». Par convention, ces titres ne figurent pas au palmarès des clubs. En effet, entre 1939 et 1945, la France du football fut entravée par la guerre : les combats, le gouvernement de Vichy, les bombardements puis le désordre des premiers mois de la Libération furent d'authentiques freins à la mise en place d'un championnat digne de ce nom. Il est vrai que le championnat de la « drôle de guerre » ne fut jamais achevé, tandis que ceux de 1941, 1942 et 1943 couronnèrent un champion au Nord, un autre au Sud. En 1944, les équipes régionales du régime de Vichy sont à l'œuvre. La confusion de la saison de la Libération et l'impossibilité pour les clubs de l'Est d'y prendre part (combats obligent) expliquent le reclassement de cette compétition comme le dernier des « championnats de guerre ».

L'après-guerre (1945-1954)

Palmarès
1945-46 : Lille OSC
1946-47 : CO Roubaix-Tourcoing
1947-48 : O. Marseille
1948-49 : Stade de Reims
1949-50 : Gir. Bordeaux
1950-51 : OGC Nice
1951-52 : OGC Nice
1952-53 : Stade de Reims
1953-54 : Lille OSC

La refonte de la Division 1 est le sujet numéro 1 de l'été 1945. Qui repart ? Et à quel titre ? Certains clubs ont fusionné pendant la guerre : Lille et Fives d'une part, les deux Roubaix et Tourcoing d'autre part. Des places se libèrent, d'autant que l'élite passe de 16 à 18 clubs. On se réfère ainsi aux résultats du dernier championnat pour admettre directement en D1 les clubs de Lyon, Bordeaux et Reims. Reims (4e du groupe Nord) est préféré à Clermont (4e du groupe sud) en raison de ses bons résultats durant les saisons de guerre.

Le LOSC du président Louis Henno est le grand club de l'immédiat après-guerre. Les Lillois enlèvent deux titres et collectionnent les deuxièmes places. L'équipe surprise est également originaire du Nord. Le CORT Roubaix remporte en effet à la surprise générale le titre en 1947 avec quatre points d'avance sur une valeur montante du football français : le Stade de Reims.

Les autres clubs titrés sont les Girondins de Bordeaux qui s'appuient sur une défense imprenable en 1950, et l'Olympique de Marseille qui s'impose au « finish » devant Lille et Reims en 1948. Emmené par le brillant Brésilien Yeso Amalfi en 1950-51, l'OGC Nice est le premier club à remporter deux titres consécutifs. Yeso part pour l'Italie après le premier titre, mais les Aiglons signent un doublé coupe-championnat en 1951-52.

Domination rémoise (1954-1963)

Palmarès
1954-55 : Stade de Reims
1955-56 : OGC Nice
1956-57 : AS Saint-Étienne
1957-58 : Stade de Reims
1958-59 : OGC Nice
1959-60 : Stade de Reims
1960-61 : AS Monaco
1961-62 : Stade de Reims
1962-63 : AS Monaco

Sous la conduite d'Albert Batteux depuis 1950, le Stade de Reims s'impose comme l'équipe vedette du championnat en s'appuyant sur des joueurs comme Raymond Kopa (1951-56), Robert Jonquet (1942-60), Armand Penverne (1947-1959) et Just Fontaine (1956-62) notamment. Face à l'armada rémoise, Nice, Saint-Étienne et Monaco parviennent à s'imposer. Le premier titre stéphanois est acquis en 1957 avec quatre points d'avance sur le RC Lens. Les meilleurs Verts de cette époque étaient Claude Abbes, Kees Rijvers, Rachid Mekloufi et Eugène N'Jo Léa sous la direction de Jean Snella.
Parmi les grands de cette époque il y a aussi le Nîmes Olympique, mené par le buteur Hassan Akesbi et l'entraîneur Kader Firoud, qui échouera régulièrement dans le trio de tête sans jamais arriver à décrocher le graal.

Nice et Monaco signent deux titres chacun durant cette époque. Les principaux artisans de ce succès furent les entraineurs Luis Carniglia puis Jean Luciano à Nice et Lucien Leduc à Monaco.

Le départ de Raymond Kopa pour le Real Madrid en juin 1956 est un crève-coeur pour les supporters français. Il fut toutefois le premier à opter pour l'étranger et son exemple resta isolé. Just Fontaine aurait pu partir jouer au Brésil en fin de carrière, mais une blessure mit fin à ses exploits sur les terrains plus tôt que prévu.

Les Verts et les Canaris (1963-1983)

Palmarès
1963-64 : AS Saint-Étienne
1964-65 : FC Nantes
1965-66 : FC Nantes
1966-67 : AS Saint-Étienne
1967-68 : AS Saint-Étienne
1968-69 : AS Saint-Étienne
1969-70 : AS Saint-Étienne
1970-71 : O. Marseille
1971-72 : O. Marseille
1972-73 : FC Nantes
1973-74 : AS Saint-Étienne
1974-75 : AS Saint-Étienne
1975-76 : AS Saint-Étienne
1976-77 : FC Nantes
1977-78 : AS Monaco
1978-79 : RC Strasbourg
1979-80 : FC Nantes
1980-81 : AS Saint-Étienne
1981-82 : AS Monaco
1982-83 : FC Nantes

Le FC Nantes accède en D1 en 1963 et remporte le titre dès sa deuxième saison parmi l'élite. Le jeu à la nantaise prôné par José Arribas qui s'appuie avant tout sur la vitesse et le collectif est un digne héritier du football champagne du grand Stade de Reims. Saint-Étienne s'avère le seul club capable de rivaliser avec les canaris nantais et les matchs Nantes-Sainté seront, vingt ans durant, les sommets de la saison. Entre 1963 et 1983, les Verts enlèvent neuf titres et Nantes six, ne laissant que des miettes aux autres clubs. L'OM du président Marcel Leclerc parvient a connaitre deux sacres consécutifs (1971 et 1972) et le RC Strasbourg de l'entraîneur Gilbert Gress accroche le titre en 1979. L'AS Monaco enlève deux titres en 1978 et 1982. Outre ces clubs couronnés, Bordeaux collectionna les deuxièmes places.

La course au titre de meilleur buteur de la saison 1970-1971 fut l'un des grands moments de cette période. Le Marseillais Josip Skoblar remporte finalement le titre avec 44 buts inscrits en 38 matchs devant le Stéphanois Salif Keita, 42 buts. À l'image des 13 buts inscrits en phase finale de Coupe du monde par Just Fontaine en 1958, ce record de 44 buts sur une saison apparait comme inaccessible, même pour des buteurs en série comme l'Argentin Carlos Bianchi qui plafonne à 37 buts en 38 matchs en 1977-78. Autres grands buteurs de ces années : Philippe Gondet (36 buts en 1965-66), Bernard Lacombe (255 buts de 1970 à 1987), Hervé Revelli (216 buts de 1966 à 1975) et Delio Onnis (299 buts de 1972 à 1986), notamment.

Deux générations de joueurs se succèdent sur ces vingt saisons. Robert Herbin, Jean-Claude Suaudeau et Gilbert Gress réussissent ainsi comme joueur avant de devenir des entraîneurs de talent. Côté joueurs chez les Verts on notera Rachid Mekloufi et Robert Herbin puis Jean-Michel Larqué, Christian Lopez, Dominique Bathenay, Georges Bereta, Hervé Revelli et Dominique Rocheteau sans oublier le gardien yougoslave Ivan Curkovic et le stoppeur Oswaldo Piazza. À Nantes, on citera Henri Michel, Maxime Bossis, Jean-Paul Bertrand-Demanes, Philippe Gondet, Bernard Blanchet et José Touré. Côté entraîneurs à Nantes, José Arribas, Jean Vincent et Jean-Claude Suaudeau inscrivent le club de Loire-Atlantique dans une continuité. Michel Platini, Alain Giresse, Jean-Marc Guillou, Jean-Michel Larqué et Safet Susic brillèrent particulièrement au poste de milieu de terrain offensif tandis que Luis Fernandez et Jean Tigana s'illustrèrent en milieu défensif. À l'arrière, outre les défenseurs stéphanois et nantais déjà nommés dans ce chapitre, on citera Marius Trésor, Roger Lemerre, Jean Djorkaeff, Bernard Bosquier et Manuel Amoros. Chez les gardiens de but, citons Georges Carnus, Dominique Baratelli, André Rey, Jean-Luc Ettori, Joël Bats et Bruno Martini.

Contrairement à la D2 qui devient « open » de 1970 à 1993, la D1 reste réservée aux seuls clubs à statut professionnel. Cas unique dans les annales, le club amateur du FC Gueugnon, champion de D2 en 1979 refusa de passer professionnel, repoussant ainsi un ticket pour l'élite. Le club passe finalement professionnel en 1987 et décroche sa promotion en D1 en 1994.

Bordeaux, Marseille et les autres (1983-2001)

Palmarès
1983-84 : Gir. Bordeaux
1984-85 : Gir. Bordeaux
1985-86 : Paris SG
1986-87 : Gir. Bordeaux
1987-88 : AS Monaco
1988-89 : O. Marseille
1989-90 : O. Marseille
1990-91 : O. Marseille
1991-92 : O. Marseille
1992-93 : non attribué[9]
1993-94 : Paris SG
1994-95 : FC Nantes
1995-96 : AJ Auxerre
1996-97 : AS Monaco
1997-98 : RC Lens
1998-99 : Gir. Bordeaux
1999-00 : AS Monaco
2000-01 : FC Nantes

Cette période est marquée par la montée en puissance de clubs comme les Girondins de Bordeaux, l'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain qui s'appuient sur des moyens financiers conséquents. Les affaires se multiplient et on atteint des sommets à l'occasion de l'affaire VA-OM et le titre de champion de France 1992-93 reste « non attribué ». Les hommes forts de cette période sont quatre dirigeants : Claude Bez, président des Girondins de Bordeaux de 1977 à 1990, qui transforme ce bon club en grand club ; Jean-Luc Lagardère, propriétaire du Paris FC puis du Matra-Racing, est responsable de la crise inflationniste de la seconde moitié des années 1980 ; Bernard Tapie, président de l'Olympique de Marseille, qui alterne le meilleur et le pire, et Canal+, propriétaire du Paris SG de 1991 à 2006, qui, à l'image de Bernard Tapie à Marseille, passe du meilleur (présidence de Michel Denisot), au pire après 1998.

En 1996, l'arrêt Bosman ouvre les frontières européennes et on assiste depuis cette date à un véritable pillage des meilleurs joueurs français par les clubs étrangers (voir Liste de footballeurs français expatriés depuis l'arrêt Bosman). 1996 est également l'année choisie par l'AJ Auxerre, modèle de centre de formation à la française, pour accrocher son seul titre de champion de France. Deux ans plus tard, c'est le Racing Club de Lens qui vit son premier sacre, juste devant le FC Metz, autre grand ancien jamais encore couronné.

Le meilleurs joueurs de cette époque furent principalement des Bordelais (Alain Giresse et Jean Tigana), des Marseillais (Jean-Pierre Papin, Chris Waddle, et Basile Boli), des monégasques (Jürgen Klinsmann, Sonny Anderson, Glenn Hoddle ou Victor Ikpeba), et des Parisiens (David Ginola, Raí, Valdo et George Weah), mais modifications du marché des transferts oblige, le championnat se contente le plus souvent depuis le milieu des années 1990 de voir éclore des talents avant un départ sous d'autres cieux. Michel Platini faisait figure d'exception en début de période, aujourd'hui, c'est par dizaines que l'on compte les anciens joueurs du championnat de France évoluant au plus haut niveau à l'étranger. On citera ici pour mémoire Eric Cantona, Laurent Blanc, Didier Deschamps, Marcel Desailly, Zinedine Zidane, Lilian Thuram, David Trézéguet, Thierry Henry, Patrick Vieira ou Bixente Lizarazu.

L'hégémonie lyonnaise (2002-2008)

Palmarès
2001-02 : Olympique lyonnais
2002-03 : Olympique lyonnais
2003-04 : Olympique lyonnais
2004-05 : Olympique lyonnais
2005-06 : Olympique lyonnais
2006-07 : Olympique lyonnais
2007-08 : Olympique lyonnais

L'Olympique lyonnais domine le championnat du début du XXIe siècle en remportant sept titres consécutifs depuis la saison 2001-2002, un record. Le président lyonnais Jean-Michel Aulas est à la base de la réussite du club qui n'avait jamais connu cet honneur précédemment. L'OL appuie son succès sportif sur des joueurs comme Sonny Anderson, puis Grégory Coupet, Juninho, Cris, Sidney Govou, Florent Malouda, Michael Essien, Mahamadou Diarra ainsi que de jeunes talents issus du centre de formation lyonnais comme Hatem Ben Arfa et surtout Karim Benzema. La concurrence des Lyonnais est hétérogène. Lors des six premiers titres remportés, chaque année voit un dauphin différent : RC Lens (2001-2002), AS Monaco (2002-2003), Paris SG (2003-2004), Lille OSC (2004-2005), Girondins de Bordeaux (2005-2006) et Olympique de Marseille (2006-2007). En 2007-08, les Girondins de Bordeaux parviennent de nouveau à accrocher la place de dauphin.

Vers un « Big 3 » à la française ? (2009)

Palmarès
2008-09 : Gir. Bordeaux

En 2008-2009, après 7 ans de règne sans partage sur le football français, le club rhodanien doit céder sa couronne au profit de Bordeaux, qui remporte le titre pour la sixième fois de son histoire devant l'Olympique de Marseille. L'Olympique lyonnais termine 3e. Depuis 2006, ces 3 clubs trustent les podiums et la tendance est clairement à l'instauration d'un « big 3 » comme en Angleterre (4 équipes qui constituent le « big 4 »), ou au Portugal ou en Turquie. Le début d'une nouvelle ère ? De surcroît, derrière ces trois « gros », se met en place un groupe d'« outsiders », fréquenté de manière récurrente par des clubs comme Lille, Paris, Rennes, voire Toulouse. Cette tendance révèle un effacement progressif des clubs dits familiaux (même si Boulogne-sur-Mer, club familial par excellence, parvient à monter en Ligue 1 lors de la dernière journée de Ligue 2 grâce à un succès 4-0 contre Amiens) qui ont longtemps fait la spécificité du championnat de France parmi les grands championnats européens. Ainsi, d'anciennes places fortes situées dans des villes modestes ou moyennes, comme Auxerre, Sochaux, Lens, ou même Monaco, subissent-elles un déclin sportif sensible depuis le milieu de la décennie. Les grandes métropoles semblent donc s'emparer de la Ligue 1. Ainsi, 15 ans après ses voisins, la France semble prendre enfin le tournant du « foot-business », mais ce de façon saine et encadrée par la DNCG, alors que simultanément apparaissent un peu partout des projets de nouveaux stades ou de rénovations en corollaire avec la course à l'Euro 2016 dont les exemples lillois et lyonnais sont les plus frappants.

Évolution du règlement

Relégation

La promotion/relégation est désormais très simple. Les trois derniers du classement général final sont relégués tandis que les trois premiers de D2 sont promus. Cette méthode est en usage depuis 1993. Avant cette date, certains clubs étaient directement relégués (généralement deux) tandis qu'un système de barrages entre clubs mal classés de D1 et ceux classés juste après ceux promus de D2 avait lieu. Ces barrages eurent de multiples variantes. La plus simple consistait à opposer le 18e (ou le 16e en cas de championnat à 18 clubs) de la Division 1 contre le 3e de D2. Il exista également de véritables petits championnats d'après saison impliquant jusqu'à quatre clubs (deux de D1 et deux de D2). À l'époque du championnat à deux groupes, un premier match de pré-barrage, sec, opposait les deuxièmes d'un groupe qui recevaient les troisièmes de l'autre groupe. Les deux vainqueurs s'affrontaient ensuite en matches aller/retour et le vainqueur de cette confrontation disputait alors les barrages d'accesion contre le 18e de D1, également en match aller/retour, la première rencontre étant toujours sur le terrain de l'équipe de D2.

Bonifications

Afin de relancer le spectacle, la Ligue met en place plusieurs systèmes de bonifications. Le bonus des années 1970 est le plus fameux. On accorde un point supplémentaire aux équipes marquant trois buts en 1973-1974. Ainsi, un match nul 3-3 est récompensé d’un point supplémentaire pour chaque équipe, générant quelques matchs douteux. La Ligue rectifie le tir la saison suivante en accordant seulement un point supplémentaire à une équipe qui s'impose par au moins trois buts d'avance, puis abandonne cette formule qui prêta à controverses (1976). La Ligue joua également sur le nombre de points attribués pour une victoire. Dès la saison 1988-1989, le système de la victoire à trois points est testé. Il est finalement adopté en 1994.

Restriction du nombre d'étrangers

En 1932-33, la D1 compte 113 joueurs étrangers sur 387, soit 29,2%. On monte à 35% en 1933-34[10]. Leur nombre est ensuite limité à trois puis à deux sur le terrain dès 1938[11]. Malgré ces restrictions, les clubs de D1 conservent en moyenne plus de cinq joueurs étrangers dans leurs effectifs jusqu'à la guerre[12]. De 1945 à 1955, le nombre moyen des joueurs étrangers par club de D1 passe de 1 à 3,45[13]. Paul Nicolas, président du Groupement ferme les portes du championnat aux joueurs étrangers le 27 avril 1955[14]. Ceux déjà sous contrat peuvent rester (ils ne seront plus que 16 en D1 en 1960), mais aucun joueur étranger ne peut être recruté. Le but de Nicolas est de favoriser la formation au sein des clubs. Entre 1961 et 1963, les clubs peuvent recruter un joueur étranger, mais la frontière est ensuite de nouveau fermée jusqu'en 1966. De nombreux joueurs africains profitent de la période de fermeture du marché étranger pour faire leur entrée en masse en D1. Ces footballeurs africains et les clubs jouent en effet sur la double-nationalité des joueurs tous nés sous autorité française, empire colonial oblige. Après 1966, le marché étranger reste toujours accessible aux clubs français. Le nombre des joueurs étrangers par club est d'abord limité à deux, puis à trois. L'arrêt Bosman modifie la donne en profondeur en créant de fait un marché européen ouvert à partir de la saison 1996-1997.

Finances

Le contrôle financier des clubs par la Direction Nationale de Contrôle de Gestion est la conséquence de dérives observées durant les années 1980. Elle a une fonction de contrôle et dispose des moyens de sanctionner, notamment le pouvoir de rétrograder des clubs ou les interdire de promotions. La DNCG délivre ses premières sanctions de rétrogradation administrative en 1991. Le président de la Ligue Noël Le Graët tenta également d'imposer des critères pour accéder en D1 en matière de capacité d'accueil des stades. Cette règle ne fut jamais vraiment respectée, et jamais un club ne fut relégué ou interdit d'accéder à l'élite pour cette raison. Les cas de stades vétustes ou loin des minima imposés ne manquent pourtant pas, aujourd’hui encore.

Le trophée

L'Olympique Lillois, et son capitaine Georges Beaucourt, reçoivent à l'issue de la finale du 14 mai 1933, des mains du sous-sécrétaire d'état à l'éducation nationale M. Ducos, la coupe récompensant le champion de France professionnel[15]. Il s'agit d'ailleurs plus d'un vase (pas d'anse) que d'une coupe. Ce trophée est offert par le journal Le Petit Parisien. Lille conserve définitivement ce premier trophée et Le Petit Parisien finance un nouveau trophée, différent du premier, mais toujours sans anse, qui reste en activité jusqu'en 2002. On remplace juste la plaque mentionnant Le Petit Parisien après la Seconde Guerre mondiale par une autre au nom du Parisien Libéré. Toutefois, il n'exista que très rarement de véritables cérémonies de remise officielle. Au milieu des années 1980, la ligue tente pourtant de rétablir cet usage. On se souvient ainsi de la remise du trophée aux Girondins de Bordeaux à domicile contre AS Monaco en 1985[16]. Pour récompenser l'AS Saint-Etienne de ses dix titres, un « super trophée » est remis : il s'agit du trophée remis tous les ans au champion, mais à une échelle 1,5[17].

Avec le changement de nom du championnat, un nouveau trophée est créé : le Trophée de Ligue 1. Une cérémonie de remise calquée sur le modèle anglais est également mise en place. Représentant de manière stylisée un torse, il est présenté pour la première fois au public le 6 mai 2003[18]. Pour honorer l'Olympique lyonnais, cinq fois champion consécutivement, il fut décidé que le club le conserverait définitivement après le titre de 2006. Le nouveau trophée — baptisé Hexagoal — est remis pour la première fois à l'Olympique lyonnais à l'issue de la saison 2006-2007.

L'affiche

Depuis la mise en place d'un championnat en 1894, certaines rivalités ont généré des affiches focalisant l'intérêt des supporters et des médias. Depuis le début des années 1990, l'affiche PSG-OM se dégage ainsi clairement du reste du calendrier. La première affiche du championnat remonte à la fin du XIXe siècle et opposa, de 1894 aux premières années du XXe siècle, les clubs parisiens du Standard AC et du Club français. L'effectif du Standard était principalement composé de joueurs britanniques tandis que les Clubistes étaient majoritairement français. Durant les dix années précédant la Première Guerre mondiale, c'est l'âge d'or des derbies avec la multiplication d'affiches mettant aux prises des clubs de la même ville. L'Olympique de Marseille avait ainsi fort à faire au niveau local face au Stade Helvétique de Marseille. De 1919 à 1932, la Coupe de France est la compétition de référence et initie les premières rivalités régionales. La création du championnat professionnel en 1932 accentue cette tendance. La politique « un club, une ville », illustrée notamment par la fusion forcée des trois clubs professionnels de Bordeaux en 1937 élimine ainsi du calendrier les derbies interne à une même ville, et même Paris, ne dispose depuis 1990, date de la relégation du Matra Racing, que d'un seul club parmi l'élite, malgré des discours convenus sur l'intérêt de mettre en place un deuxième grand club à Paris.

Déjà initiés avant la Seconde Guerre mondiale, les derbies régionaux s'imposent comme des rendez-vous incontournables du calendrier après le conflit. Il est vrai que les rencontres entre Lyon et Saint-Etienne ou Lens et Lille avaient été rares au plus haut niveau avant 1945. À l'image de la rivalité entre le Standard et le Club Français de la fin du XIXe siècle, des chocs émergent également du calendrier. Ainsi, les rencontres entre le RC Paris et le Lille OSC entre 1945 et 1955, furent l'équivalent des PSG-OM d'aujourd'hui. Dans la même veine, le Stade de Reims remplace Lille comme rival du Racing du milieu des années 1950 au milieu des années 1960. Puis ces deux phares du football français se trouvent éclipsés par deux valeurs montantes : Nantes et Saint-Étienne. Du milieu des années 1960 au début des années 1980, le choc, c'était Nantes-Sainté. On signalera la micro-rivalité entre Saint-Étienne et Marseille entre 1969 et 1972, mais malgré une brillante mise en scène médiatique (Leclerc, président de l'OM était directeur du journal But!), l'opposition Nantes-Sainté restait l'affiche principale. Sous la direction de Claude Bez, les Girondins de Bordeaux s'imposent comme la meilleure formation française des années 1980 et l'opposition face à l'OM de Bernard Tapie, dans la seconde moitié des années 1980, constituait un choc à la mesure des présidents des deux clubs. Depuis les déboires du président Bez, le PSG version Canal+ est parvenu à se glisser dans la brèche, et en jouant sur la vieille rivalité Paris/Province, le choc PSG-OM fut mis au monde. Certains journalistes de la chaîne cryptée ont baptisé au début des années 2000 ce choc du terme de classico, avec deux S contrairement au modèle espagnol.

Économie du championnat

Article connexe : Économie du football.

Selon le dernier rapport financier publié par la DNCG, le budget cumulé des vingt clubs de Ligue 1 était de 910 millions d'euros en 2005-2006, soit une hausse de 39% par rapport à la saison 2002-2003 [19]. Grâce à cette solide croissance qui repose essentiellement sur une hausse importante des droits télé, les clubs français ont pu sortir de la crise financière quasi permanente depuis les débuts du championnat. Mis à part le PSG, tous les clubs de l'élite présentent désormais des comptes équilibrés ou bénéficiaires. La saison 2005-2006 est même marquée par un bénéfice global pour l'ensemble des clubs de Ligue 1 de 27,708 millions d'euros. En comparaison, le déficit cumulé des clubs de l'élite était de 151,176 millions d'euros sur la seule saison 2002-2003.

Cette dernière grave crise financière qui débute au milieu des années 1980 avec la hausse des salaires imposée par des clubs comme le Matra-Racing fait suite à une autre période difficile qui débute au début des années 1960 et qui s'achève au milieu des années 1970. Au pire de la crise, la moyenne des spectateurs plonge à moins 7000 par match en 1968-69. Nombre de clubs prestigieux furent d'ailleurs contraints de stopper leurs activités en professionnel : le FC Sète (1960), le CA Paris (1963), le CORT Roubaix (1963), l'AS Troyes (1963), l'US Forbach (1966), le Racing Club de Paris (1966), le Stade français (1967), le SO Montpellier (1969), l'AS Béziers (1969), le RC Lens (1969) et le Lille OSC (1969), notamment. Après cette hécatombe, la Fédération et la Ligue, toujours en froid depuis 1944, trouvèrent un terrain d'entente afin de sauver le football français de haut niveau : c'est la réforme des compétitions qui entre en application en 1970. Depuis 1932, le championnat était fermé, et aucune équipe ne pouvait descendre de D2 en CFA. À partir de 1970, ce dispositif n'est plus, permettant l'émergence de nouveaux clubs professionnels comme Auxerre et Guingamp, parmi d'autres.

Jusqu'aux années 1970, la quasi totalité des recettes des clubs provenait des guichets. En 2005-2006, les recettes des vingt clubs de Ligue 1 proviennent à 57% des droits télé et seulement à 15% des guichets. La publicité fut toujours présente autour des stades mais apparait sur les maillots des joueurs en octobre 1969 [20]. Ce type de recettes pèse en 2005-2006 pour 18% dans les budgets des clubs de l'élite. Le merchandising et les subventions des collectivités locales (3%) complètent les budgets. Ces mêmes subventions représentaient un quart des recettes au début des années 1980[21]. Elles sont désormais sévèrement encadrées par la réglementation européenne.

Chiffre d'affaires cumulés des clubs de Ligue 1 (en millions d'euros, hors transferts)

Le championnat et les médias

Le championnat et la radio

Avant la Seconde Guerre mondiale, les clubs n'autorisent pas les radios à retransmettre les rencontres en direct. Quelques rares matches sont toutefois diffusés. À partir de la saison 1935-36, la Fédération autorise la diffusion de matches du championnat en différé, une demi-heure après le coup de sifflet final avec des commentaires gravés sur disques[22].

Pendant la guerre, deux matches sont diffusés en direct le dimanche, aussi, après la Libération, les radios opèrent sans contraintes. Radio Luxembourg met en place à partir du 1er novembre 1953[23] un multiplex en direct permettant de suivre tous les matches d'une même journée de championnat. Le Groupement interdit la diffusion en direct pendant la première mi-temps en mars 1954 au prétexte que cela encouragerait les spectateurs à aller au stade[24]. Les stations s'adaptent en meublant pendant la première période en attendant la fin de la première période pour en faire le résumé et enchainer avec la diffusion en direct de la seconde période.

En octobre 1975, France Inter lance le multiplex moderne sans demander d'autorisation aux autorités du football au nom du droit à l'information. Europe 1, RTL et RMC adoptent rapidement la même formule[25], toujours d'actualité au début du XXIe siècle.

Le championnat et la télévision

Les prémices (1956-1984)

La première retransmission d'un match du Championnat de France en direct remonte au 29 décembre 1956. La rencontre Stade de Reims-FC Metz est diffusée par l'ORTF contre le versement d'une compensation financière au Stade de Reims couvrant la différence entre la recette du jour et la moyenne des recettes du club[26]. Le parc est alors estimé à 700 000 téléviseurs en France.

Le 12 novembre 1959, une crise éclate entre le football et TV suite à la diffusion sur la chaîne unique française du match Hongrie-Allemagne[27]. La FFF qui n'avait pas donné son feu vert à cette diffusion bloque désormais toutes diffusions. Georges Briquet est alors nommé en 1960 comme médiateur afin de dénouer la crise qui s'enlise. Les accords signés le 4 février 1961 entre la fédération et l'ORTF ne concernent pas le championnat, qui reste absent des antennes pendant quatre autres années.

En 1965-1966, quatre matchs de championnat de D1 sont diffusés en direct par l'ORTF : Sedan - Bordeaux, Sochaux - Nantes, Angers - Valenciennes et Stade Français – Sochaux. Red Star - Nantes et Sedan - Marseille en 1967-1968, puis sept matchs en 1968-1969, AC Ajaccio - Sedan, Lyon - St-Étienne, Rouen - Nantes, Nancy - Reims, Sedan - Metz, Bordeaux - St-Étienne et Angers - Angoulême, sont également diffusés en direct. Le 10 novembre 1968, la rencontre Red Star - Saint-Étienne est déprogrammée à la dernière minute par l'ORTF. Les clubs peuvent désormais arborer de la publicité sur leurs maillots, mais cette innovation déplait à la télé qui se refuse à diffuser des rencontres d'hommes-sandwiches. C'est le coup d'envoi d'une nouvelle période crise entre football et télévision en France. Le 6 mars 1969, signature d'accords entre la FFF et l'ORTF sous la haute autorité du ministère de l'information fixant les diffusions de matchs de football. Les téléspectateurs français pourront voir notamment quinze secondes périodes de matchs de D1 en différé pendant la saison 1969-1970. Les clubs repoussent cet accord et suite à l'affaire Vittel (la Ligue voulait imposer un sponsor unique à tous les clubs) récupèrent leurs droits de négocier directement avec l'ORTF[28]. Le prix minimum d'un match de D1 est fixé à 120.000 F. Le 8 novembre 1969, diffusion en direct par l'ORTF du match de championnat de D1 Lyon - Rennes devant seulement 894 spectateurs payants. Cette affluence famélique signe l'arrêt de mort des retransmissions en direct des matchs de championnat.

En septembre 1976, la Ligue propose à Antenne 2 de lui céder gratuitement les images des résumés de matchs pour créer un magazine hebdomadaire de football. Jean Sadoul et Jean-Claude Darmon veulent surfer sur la vague verte qui vient de submerger la France entière et réconcilier au passage télévision et football, en froid depuis l'introduction massive de la publicité autour des stades et sur les maillots. À la surprise générale, Antenne 2 refuse ! Robert Chapatte et Roger Couderc repoussèrent ces propositions, précisant même qu'une émission qui proposerait des buts de football n'intéresserait personne... Un an plus tard, la Ligue propose le même produit à TF1, qui accepte, contre le versement de droits de 450 000 francs[29]. : c'est la création de Téléfoot le 16 septembre 1977, proposant le samedi à partir de 23 heures les résumés des matchs de Division 1 terminés une heure plus tôt. C'est un grand succès, et le prix du contrat atteint déjà trois millions de francs par an en 1979. La télévision française abandonne alors progressivement sa politique de dédommagement pour payer désormais le spectacle football à son prix comme l'illustre le président Claude Bez : « Il n'y a pas si longtemps, le football était à genoux devant la télévision. Maintenant, celle-ci doit se plier aux règles du jeu. » [30]

L'ère Canal+ (depuis novembre 1984)

Suivant l'exemple de l'Angleterre qui diffuse à partir du 2 octobre 1983 des rencontres de championnat en direct, la France renoue avec ce type de diffusions le 9 novembre 1984. Cinq jours après ses débuts, Canal+ diffuse le match Nantes - Monaco. Canal verse 250 000 F par match pour ses 200 000 abonnés[31]. Le prix monte à environ 320 000 F par match dès la saison 1984-85 après la signature d'un premier contrat de trois ans pour 25 matches par saison[32]. En fait, le montant des droits est indexé sur le nombre d'abonnés : plus la chaine a d'abonnés, plus les matches coûtent cher.

Après avoir plafonné durant sa première année d'existence, le nombre d'abonnés augmente très rapidement les années suivantes, permettant aux clubs professionnels de dégager des revenus toujours à la hausse en provenance des télévisions. Les droits pour un match passent ainsi de 250 000 à 2 millions de francs en cinq ans. L'inflation touche également le magazine Téléfoot : en 1987, chaque numéro du magazine dominical est facturé un millions de francs à TF1. Estimé en 1980 à moins de 1 % dans le budget des clubs de football professionnels français, les droits TV pèsent 23 % en 1990.

Canal+ n'utilise pas toutes ses possibilités en matière de diffusion lors de la période 1985-1993. Ainsi, en 1985-86, seulement 15 matches sont diffusés dont 9 en différé. Depuis 1993, Canal+ diffuse à l'occasion de chaque journée de championnat au moins un match en direct. Le 3 septembre 1996 une filiale de Canal+ propose la diffusion de la première journée de championnat de France en mode pay per view. Depuis cette date, tous les matchs de championnat de France de Division 1 sont diffusés en direct par la télévision française. En profitant de la mise en place d'appel d'offres, TPS parvient à briser le monopole de Canal+ en obtenant les droits pour diffuser un match en direct lors de chaque journée. Les revenus TV couvrent en 2000 50 % des budgets des clubs professionnels français. Billetterie, merchandising et publicité génèrent les 50 % restants.

L'appel d'offres de 2002 pour la période 2004-2007 génère un conflit. Canal+ fait main basse sur la D1 en mettant en avant une offre élevée (480 millions d'euros par an), mais aussi son antériorité. Tous les matchs sont concernés par des diffusions cryptées (trois matches par journée) ou en pay per view (les sept autres matchs de la journée). TF1 conserve Téléfoot mais perd la possibilité de diffuser un match en direct lors de chaque journée. À la surprise générale, les montants financiers en jeu (530 millions d'euros par an) sont en hausse de 40 % par rapport au contrat précédent (380 millions par an). TF1 n'admet pas cette défaite et contre-attaque. À sa demande, le Conseil de la concurrence suspend le contrat le 23 janvier 2003 puis autorise finalement en août 2004 une situation de monopole. Le 10 décembre 2004, Canal+ enlève l’exclusivité sur le championnat pour un montant record de 600 millions d'euros par saison en moyenne sur trois saisons, soit une hausse de 62 % par rapport au contrat précédent. Ceci signe l'arrêt de mort de TPS qui est ensuite absorbé par le groupe Canal+.

Le 30 mars 2007, la LFP donne les droits du magazine dominical pour une année à France 2 qui crée alors France 2 foot. TF1 continue Téléfoot, désormais consacrée au football étranger. Cette même année, un appel d'offre pour quatre saisons est lancé par la Ligue. Malgré des protestations de Canal+ qui assigne même la LFP en justice, et les augures de chute importante des droits, ces derniers se maintiennent globalement au même niveau. Canal+ laisse partir chez Orange l'une des trois affiches par journée comme ce fut le cas avec TPS, mais récupère les droits pour le magazine dominical. France 2 foot disparait, Canal Football Club apparait. Orange débourse 203 millions d'euros par saison, Canal+ 465[33].

Droits TV du championnat de France de Ligue 1 et Ligue 2 (non inclus les droits vendus à l'étranger)

  • 1998-1999 : 122 millions d'euros
  • 1999-2000 : 243 millions d'euros
  • 2000-2001 : 275 millions d'euros
  • 2001-2002 : 351 millions d'euros
  • 2002-2003 : 362 millions d'euros
  • 2003-2004 : 380 millions d'euros
 
  • 2004-2005 : 391 millions d'euros
  • 2005-2006 : 550 millions d'euros
  • 2006-2007 : 600 millions d'euros
  • 2007-2008 : 653 millions d'euros
  • 2008-2009 : 668 millions d'euros

Répartition : en 2006, sur ces 600 millions, 430 reviennent aux clubs de L1, 101 aux clubs de L2, 30 millions à la taxe Buffet pour le sport amateur, 20 à la LFP, 12 à la FFF et 7 à l'UNFP.

Le record d'audience sur Canal+ est détenu par le match Olympique de Marseille - Lyon du 17 mai 2009, vu par 2,93 millions de téléspectateurs. Le record précédent était co-détenu par les matches Marseille-PSG (1991) et Lyon-Marseille (2008) avec 2,91 millions de téléspectateurs[34].

Clubs de Ligue 1 en 2009-2010

 
Ligue 1 en 2009-2010

Notes et références

  1. Gabriel Hanot, « Naissance, enfance, adolescence et maturité du football professionnel en France », p.18 in Gilles Gauthey, Le football professionnel français, tome 1, Paris, 1961
  2. Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi, Les footballeurs professionnels des années trente à nos jours, Paris, Hachette, 1995, p.61 (ISBN 2012350984)
  3. Gilles Gauthey, op. cit., p.93
  4. Paul Hurseau et Jacques Verhaeghe, Olympique Lillois, Sporting Club Fivois, Lille O.S.C., Joué-les-Tours, Alan Sutton, 1997, p.19 (ISBN 2842530802)
  5. Claude Loire, Le Stade rennais, Rennes, Apogée, 1991, p.160-161 (ISBN 290927540X)
  6. Coll., 100 ans de football en Alsace (vol. 2), Strasbourg, LAFA, 2002, p.92 (ISBN 2911219139)
  7. François Dubois, Naissance et essor du football à Amiens, Amiens, Encrage, 1992, p.156 (ISBN 2906389366)
  8. Hiden fut naturalisé français et joua en équipe de France, tout comme Ben Barek, qui n'avait pourtant pas la nationalité française.
  9. Titre non attribué : L'Olympique de Marseille est déclassé le 22 septembre par le Conseil fédéral de la FFF suite à une affaire de corruption. À la demande de Canal+, le PSG, deuxième, n'est pas désigné champion.
  10. Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi, op. cit., p.79
  11. Marc Barreaud, Dictionnaire des footballeurs étrangers du championnat professionnel français (1932-1997), Paris, L'Harmattan, 1998, p.20
  12. Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi, op. cit., p.79
  13. Marc Barreaud, op. cit., p.20
  14. Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi, op. cit., p.137
  15. Pierre Delaunay, Jacques de Ryswick et Jean Cornu, 100 ans de football en France, Paris, Editions Atlas, 1982, p.129
  16. France Football N°2042 du 28 mai 1985, p.13
  17. Georges Ziegler, Roger Rocher, la passion, Lyon, Horvath, p.161
  18. France Football, N°2978 bis du 9 mai 2003, p.23
  19. Rapport financier de la Ligue 1 2005-2006 par la DNCG
  20. Alfred Wahl, Les archives du football. Sport et société en France (1880-1980), Paris, Gallimard-Julliard, p.330
  21. Alfred Wahl, op. cit., p.328
  22. « Cahiers d'histoire de la radiodiffusion », Sport et radio, N°79, janvier-mars 2004, Paris, p.44
  23. « Cahiers d'histoire de la radiodiffusion », op.cit., p.90
  24. « Cahiers d'histoire de la radiodiffusion », op.cit., p.76
  25. « Cahiers d'histoire de la radiodiffusion », op.cit., p.80
  26. coll., Football 58, Paris, L'Équipe, 1957, p.5
  27. Bernard Poiseuil, Football et télévision (vol. 1), Paris, Librairie Notre Siècle, 1986, p.17 (ISBN 2950145604)
  28. Alfred Wahl, op. cit., p.330
  29. Alfred Wahl, op. cit., p.331
  30. Jean-François Bourg, Football business, Paris, Olivier Orban, 1986, p.129
  31. Alfred Wahl, op. cit., p.332
  32. France Football, N°2049 du 16 juillet 1985, p.8
  33. « Droits du foot: Canal+ et Orange donnent 668 millions à la Ligue de football professionnel » dans La Tribune du 7 février 2008
  34. « Record d'audience historique pour la Ligue 1 », le 18 mai 2009, sur le site officiel de la LFP.

Bibliographie

  • Jean Eskenazi, Le championnat de France, Genève, Famot-FFF, 1979
  • Gilles Gauthey, Le football professionnel français, tome 1, Paris, 1961
  • Pierre Delauney, Jacques de Ryswick et Jean Cornu, 100 ans de football en France, Paris, éditions Atlas, 1982
  • Marc Barreaud, Dictionnaire des footballeurs étrangers du championnat professionnel français (1932-1997), Paris, L'Harmattan, 1998
  • Alfred Wahl, Les archives du football, sport en société en France (1880-1980), Paris, Gallimard, 1989
  • Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi, Les footballeurs professionnels des années trente à nos jours, Paris, Hachette, 1995
  • coll., Guides annuaires de Football, 1933-1944
  • coll., Guide annuaire football de Ce soir-Sprint, 1945
  • coll., Guides annuaires football de L'Équipe, 1953-1990
  • Eric Lemaire, Guide français et international du football, 1993-2006
  • Football (1929-1944)
  • France Football (depuis 1946)

Voir aussi

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