- Péché
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Pour l’article homophone, voir Pêcher.
Dans les religions et certaines sectes, le péché est une transgression volontaire ou non de la loi divine. Il est souvent défini comme une désobéissance, un refus, un obstacle au salut ou encore comme une cause de mort de l'âme.
Dans le christianisme, la négation du péché et de la grâce est le pélagianisme, doctrine hérésiarque de Pélage.
Sommaire
Étymologie
Selon le dictionnaire Le Petit Robert (édition 2003), ce terme vient du latin peccatum, qui signifie faute, erreur. Son origine serait inconnue. L'adjectif correspondant est peccamineux et a aussi donné impeccable[1]. On retrouve cette étymologie dans le mot peccadille, qui désigne une faute légère. Le mot italien qui désigne le péché est peccato.
Selon Bénaben[2], l'origine de peccare est inconnue, mais selon une source non précisée, le mot péché voudrait dire manquer la cible ; la racine hébraïque est hatta’t, traduit par les juifs grecs d’Alexandrie par hamartia soit : l’"égarement", l’"erreur", puis "détournement", "éloignement de Dieu".
Péché, religions et athéisme
Voir également l'article détaillé du péché dans chaque religion :
- péché dans le christianisme
- péché dans le judaïsme
- péché dans l'islam
- Tsumi (terme correspondant au péché dans le shintoïsme)
Pour les chrétiens : notions de péchés originel et effectif
Le christianisme, en particulier, distingue deux notions :
- le péché originel que tous les hommes héritent d’Adam. Ce péché s’étend sur tous les hommes « à la base » sans qu'ils aient dû faire quoi que ce soit de mal. Dans cette vision, l'homme est originellement pécheur, à partir du moment de sa conception. Cette vision repose notamment sur le psaume 51:7 « Voici, je suis né dans l'iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché.»
- le péché effectif, qui est celui qu'un homme commet en fait réellement. L'apôtre Paul estime que les gens commettent des péchés effectifs parce que la nature originellement pécheresse, corrompue, est a priori en eux (Romains 7:14-23).
Pour les chrétiens : notion de péchés capitaux
Les péchés capitaux correspondent aux péchés dont découlent tous les autres.
Les sept péchés capitaux identifiés par saint-Thomas d'Aquin sont l'acédie (devenue la paresse), l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l'envie.
Péché et athéisme
Il existe plusieurs visions de l'athéisme, mais toutes se rejoignent pour refuser la notion de péché[réf. nécessaire]. Elles peuvent en revanche se montrer attachées à une morale, ainsi qu'au respect de la loi.
Péché et droit
En droit, on ne parle pas de péché mais de délit ou de crime, qui sont alors des transgressions de la loi humaine. Les lois des différents pays ne recoupant pas forcément toutes les diverses lois divines, ce qui est un péché peut ne pas être un délit et vice-versa.
Dans certains pays, la loi civile s'enracine dans la loi religieuse :
- Charia, la loi islamique ;
- Talmud, la base de la loi juive ;
- Théologies morales d'origine chrétienne de façon explicite ou implicite.
Expressions
- Doux péché : désigne un péché qui ne semble pas provoquer de conséquences néfastes immédiates ou futures. Pour reprendre l'exemple précédent, on pourrait dire « La tarte aux pommes est un bien doux péché. ». Comme ci-dessus, cette expression est une manière de s'excuser ou de relativiser son péché.
- Mea culpa : expression latine signifiant « c'est ma faute », souvent utilisée lorsque quelqu'un reconnaît son erreur. Cette expression est extraite de la version latine du « Je confesse à Dieu » (en latin « Confiteor ») de la religion catholique, texte proclamé en début de messe qui demande le pardon des péchés.
- Péché de chair : désigne le péché de luxure, péché autour des relations sexuelles hors mariage et du corps en général.
- Péché mignon : expression désignant une cause de péché qu'une personne se permet par faiblesse. Par exemple « La tarte aux pommes, c'est mon péché mignon. » se rapporte au péché de gourmandise que le sujet se permet ou se sent incapable de surmonter dans ce cas précis. Utiliser cette expression est également une manière de s'excuser ou de relativiser son péché.
- Péché véniel et péché mortel sont une manière de hiérarchiser les péchés. Depuis le Moyen Âge, on distingue le péché véniel, c'est-à-dire de faible importance ou commis sans se rendre compte du mal, et le péché mortel, d'importance grave et commis en connaissance de cause. Ce dernier péché est mortel pour la personne qui le commet dans le sens où il la coupe définitivement de la relation d'avec Dieu, ce qui la conduit en enfer si elle ne s'en repent pas.
Citation
- « La lutte contre le péché, combat mené avec le secret désir d'être vaincu. » (Péguy)
Notes et références
- ISBN 2-7298-7986-2) p. 241 Bénaben, Michel, Dictionnaire étymologique de l'espagnol, Ellipse, Paris, 2000, (
- Bénaben, 2000, p.364
Voir aussi
Articles connexes
- Péché originel
- Péché capital
- Mal
- Diable
- Relaps
- Pardon
- Droit canonique
- Théologie morale
- Immaculée Conception
- Repentir
- Repentance
Lien externe
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