- Massif De L'Esterel
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Massif de l'Esterel
Massif de l'Esterel Géographie Altitude 618 m, Mont Vinaigre Massif Longueur km Largeur km Superficie 320 km2 Coordonnées Administration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-Maritimes Géologie Âge 250 millions d'années Roches Roches volcaniques modifier Le massif de l'Esterel (en occitan provençal : Esterèu selon la norme classique et la norme mistralienne) est un massif montagneux volcanique de faible altitude, situé en Provence sur le bord de la Méditerranée près de Cannes, entre le Var et les Alpes-Maritimes, dans le sud-est de la France. Il est traversé par la route la Corniche d'Or, l'autoroute A8 et la ligne de chemin de fer Marseille - Toulon - Nice - Ventimiglia.
Sommaire
Étymologie
Plusieurs hypothèses existent concernant l'origine du nom du massif :
- pré-latin ester (rocher) ;
- latin sterilis (à cause de la pauvreté des sols) ;
- sueltiri du nom d'une tribu celto-ligure ayant occupé l'endroit.
Géologie
Orogenèse : c'est un massif hercynien (ancien). À la fin du Paléozoïque ou ère primaire, il y a 250 millions d'années (système Permien), une intense activité volcanique règne durant 30 millions d'années avec émission de basaltes puis de rhyolites (volcan de Maure-Vieille).
Puis, le massif subit une très forte érosion durant l'ère secondaire (Mésozoïque) (-150 millions d'années).
Pendant les ères tertiaire (Cénozoïque) et quaternaire, le soulèvement alpin fait basculer le massif dans la mer Méditerranée.
Grandes failles orientées est-ouest (laves amarantes).
Des roches de l'Esterel se retrouvent en Corse (la dérive date de l'ère tertiaire)
Pour en savoir plus sur les ères successives, voir l'échelle des temps géologiques.
Historique
Époque protohistorique
Paléolithique : présence de burins de Noailles sur le site de Gratadis près d'Agay. Les burins de Noailles sont des outils en silex. C'est un burin d'angle, parfois multiple, sur troncature et encoche d'arrêt (cf. musée archéologique de Saint-Raphaël). Les burins de Noailles tirent leur nom de la grotte éponyme en Corrèze, près de Brive.
Mégalithes : menhir d'Aire Peyronne, de la pierre levée, des veyssières
Occupation de l'Esterel par des peuples celto-ligures (par exemple les Ligauniens au-dessus de la ville de Fréjus). Retraite des Oxybiens après l'invasion romaine en 57 av. J.-C., ils laissent des constructions comme : oppidum du Rastel d'Agay, du mont Saint-Martin près de Mandelieu, sur le bonnet du Cappelan, au Barban les restes d'un village et enfin sur l'Auriasque une spectaculaire forteresse à double rempart en pierres sèches encore visible de loin aujourd'hui.
Les rhyolites ont été exploitées dès l'Antiquité pour la fabrication de meules, par exemple la meulerie de Bagnols-en-Forêt (pour les moulins à huile et à céréales). Des meules pratiquement dégagées ont été découvertes, signe que les habitants de l'époque avaient dû fuir devant un danger : une interruption de l'exploitation a eu lieu au XIVe siècle (période des grandes épidémies : peste...)
L'exploitation qui s'est poursuivie jusqu'au XVIIIe siècle. Des meules de ryolithes de l'Esterel ont été retrouvées dans l'épave d'un bateau de type sarrasin daté du Xe siècle.
Antiquité
Colonisation du rivage par les Grecs: fondation de Marseille par les Phocéens en 600, villes d'Antipolis (Antibes) et de Nikaïa (Nice)...
Occupation ensuite par les Romains (la voie aurélienne, dallée et large de 2,50 m, reliait la région à Rome via Fréjus, forum Juli).
On a retrouvé une borne milliaire (du nom de la distance - le mille, 1,478 km - séparant la borne de Rome sur le tracé de l'actuelle Nationale 7, près de l'auberge des Adrets de l'Esterel)
Moyen Âge
La Sainte Baume est la grotte de l'ermite Honorat d'Arles (Saint Honorat) (IVe siècle de l'ère chrétienne). Voir la Vida de sant Honorat du poète Raymond Féraud (XIIIe siècle). Les habitants du coin jaloux de la popularité de la Sainte Baume de Marie-Madeleine à l'ouest du département du Var donnèrent également ce nom à la grotte de saint-Honorat. Ils montaient lui rendre visite. Devant l'afflux de pèlerins, il s'exila quelques années plus tard sur l'île la plus inhospitalière des Lérins, à laquelle il donna son nom. Au fils des siècles d'autres ermites s'installèrent également dans la grotte.
Depuis le XVIe siècle
Le massif a longtemps été le repaire de brigands : Gaspard de Besse (1757-1781), qui détroussait les voyageurs et agents du fisc au XVIIIe siècle, s'y abritait. Son histoire inspira Jean Aicard pour son roman « Maurin des Maures ». « Passer le pas » de l'Esterel était une expression fameuse et la toponymie témoigne encore de l'insécurité de ces lieux (cf Maison forestière de Malpey, « mauvaise montagne »)
Refuge également des forçats évadés du bagne de Toulon.
Au XIXe siècle, pénétration plus systématique et exploitation économique (bouchons à partir des chênes-lièges...). La route de la corniche d'Or est construite à l’initiative du Touring-Club de France entre 1901 et 1903[1].
Construction des Maisons Forestières (Trois Termes, Gratadis, Roussiveau...). Le nom de l'Ingénieur des Eaux et Forêts Auguste Muterse (1851-1922) reste attaché à cette période (construction des routes...)
Seconde Guerre mondiale
Une partie du Débarquement de Provence a lieu sur la plage du Dramont (Opération Anvil Dragoon, 15 août 1944) après qu'un commando a pris le viaduc d'Anthéor (plus à est).
Composition et situation
Massif cristallin d'origine volcanique du sud-est de la France se jetant dans la Méditerranée entre Saint-Raphaël (Var) et Mandelieu (Alpes-Maritimes).
Composé de porphyres, roches volcaniques, qui lui donnent sa coloration rougeâtre.
Séparé des Maures par la vallée de l'Argens. Le relief est déchiqueté et profondément raviné (Grenouillet, Malinfernet...).
Points remarquables :
- Rastel d'Agay
- Pic du Cap Roux
- Pic de l'Ours
- Lac de l'Ecureuil
- Rocher Saint-Barthélémy
- Mont Vinaigre (point culminant)
Climat
Climat méditerranéen, étés chauds et secs, hivers doux et assez secs, automnes humides dus au fait que la Méditerranée emmagasine la chaleur, pluies pouvant être torrentielles entraînant une forte érosion.
Superficie
320 km2 (130 km2 classés et protégés, 60 km2 de forêt domaniale entretenue par l'ONF)
Point culminant
- Mont Vinaigre (618 m)
Autres sommets :
- 558 m Les Suvières
- 492 m Pic de l'Ours
- 453 m Cap Roux
- 322 m Pic d'Aurelle
- 287 m Rastel d'Agay
Faune
Cerf, sanglier, lézard, tortue d'Hermann, gypaète barbu, cigale, papillon...
Flore
Elle varie selon l'exposition : l'adret (versant sud), très ensoleillé et sec a une végétation typiquement méditerranéenne qui a dû s'adapter pour limiter l'évapotranspiration (feuilles vernissées et coriaces...). Le versant nord du massif (ubac) est plus frais et humide (microclimat assez proche du type alpin avec la présence de fougères, houx, bruyères...). La végétation a dû s'adapter à des sols très pauvres : sols volcaniques, durs et acides, donc peu dégradables et lessivés par les pluies. Le lac de l'écureuil, point d'eau permanent, offre une végétation typique des milieux plus humides.
Strate arborée
Pin maritime, pin parasol, chêne-liège, eucalyptus, olivier...
Garrigue et broussaille
Lavande, genévrier, romarin, thym, arbousier, bruyère (callune), ciste, genet, myrte, mimosa, cinéraire, lentisque, férule...
Loisirs
Randonnées, VTT, escalade (Roussiveau...)
Attention : durant l'été, et notamment durant les périodes de mistral, les routes sont fermées afin de protéger le massif, régulièrement victime des incendies (1986, 2003, 2007...). En 1964, la quasi totalité de la forêt a été ravagée par un gigantesque incendie.
Lutte contre les incendies : prévenir et guérir...
Accès
Par l'autoroute française A8, sortie n° 38 à Fréjus - Saint-Raphaël.
Prendre la direction de Fréjus/Tour-de-Mare.
Pour visiter l'intérieur suivre la route nationale 7 qui chemine à l'intérieur du massif en passant par la fameuse auberge des Adrets, près de son point culminant le mont Vinaigre.
Pour découvrir les calanques continuer en direction de Saint-Raphaël centre, puis Agay par Valescure. De nombreuses routes forestières sont accessibles, balisées par les panneaux d'information de l'ONF. À partir de la baie d'Agay, la route de la Corniche d'or, créée à l'initiative du Touring Club de France, inaugurée officiellement le 11 avril 1903, longe la mer jusqu'à Cannes. L'opposition entre le rouge flamboyant des rochers et le bleu de la mer offre un paysage contrasté particulièrement émouvant au lever de soleil. Parmi les passages remarquables : le rocher Saint Bartélémy, la calanque d'Aurèle et la pointe de l'Esquillon. La route, extrêmement sinueuse, perdit son rang de Route nationale 7 dès l'entre-deux-guerres (1935) pour devenir Route nationale 98.
Notes et références
Galerie photos
Voir aussi
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