Pouilles

Pouilles
Pouilles
Pouilles Flag of Apulia.png
Administration
Pays Drapeau d'Italie Italie
Capitale Bari
Coordonnées 41° 00′ 31″ N 16° 30′ 46″ E / 41.008611, 16.51277841° 00′ 31″ Nord
       16° 30′ 46″ Est
/ 41.008611, 16.512778
  
Président Nichi Vendola (SEL)
(2010-2015)
Provinces 6
Communes 258
Statistiques
Superficie 19 358 km2
Population 4 087 369 hab. (31/07/2010)
Densité 211 hab./km²
Autres données
NUTS 1 ITF (Italie méridionale)
ISO 3166-2 IT-75
Site officiel www.regione.puglia.it
Localisation
Image illustrative de l'article Pouilles

La région des Pouilles (Puglia en italien, anciennement l'Apulie), dite plus couramment les Pouilles voire la Pouille, est une région d'Italie, située dans le sud-est du pays. Son gentilé est donc apulien. La région compte 4 083 050 habitants[1] et le chef-lieu est Bari. Délimité au nord par la Molise, la Campanie à l'ouest et la Basilicate au sud-ouest, la région est baignée par la mer Adriatique à l'est et la Mer Ionienne au sud. La région comprend la province de Bari, Barletta-Andria-Trani, Brindisi, Foggia, Lecce et Tarente.

Sommaire

Toponymie

Après avoir décrit l'Italie antique jusqu'à Metaponto (au niveau de Matera), nous devons parler des régions qui se trouvent au delà de ce point. La première est l'Iapigia (Iapygie) : les Grecs l'appellent Messapie, les indigènes la distinguent au niveau du Salento (la partie autour du promontoire de l'Iapygie) et de la Calabre. Au nord de cette ensemble se trouve une population que les Grecs appellent Peucezi ou Dauni mais les indigènes l'appellent Apulia comme toute la région qui se trouvent après la Calabre et (dont les indigènes) nomment (les habitants) les apuliens. (D'après Strabon - Geografia, VI, 3, 1. entre -50 et -20 AV-JC)

Le toponyme historique d'Apulia (venant du grec Ἰαπυγία, Japigia) dérive de l'époque pré-romaine où les habitants occupaient la partie septentrionale des Pouilles actuelles (Les Dauniens au nord, les Peucétiens au centre et les Messapes au sud). La terminaison Japudes (Japigi) est composée du préfixe "jap" qui renvoient aux peuples de l'autre côté de l'Adriatique. Une autre thèse indique qu'à l'inverse, Apulia dérive d'Apluvia, qui veut dire "Terre sans pluies"[2].

Avec l'occupation romaine, la région fut nommée "Regio II Apulia et Calabria" correspondant aux actuelles régions. Ce n'est qu'ensuite que le toponyme Apulia sera donné pour seulement désigner la péninsule salentine.

Cela ne fait que quelques dizaines d'années que l'usage singulier, la Puglia (Pouille), s'est stabilisé. Jusqu'alors, il était courant de dire en italien, Puglie soit les Pouilles.

Géographie

Tavoliere delle Puglie, vaste plaine près de Foggia

La Pouille couvre une surface de 19 372 km2 et comptait 4,02 millions d'habitants en 2001, soit une densité de 208 habitants/km².

La région des Pouilles est la plus orientale d'Italie. Punta Palascia, près d'Otrante dans le Salento, est à seulement 80 kilomètres de l'Albanie et constitue donc le point le plus à l'est du pays.

Situées à l'extrême sud-est de la péninsule, les Pouilles constituent donc le «talon» de la «botte» italienne. La région est baignée par la mer Adriatique et la mer Ionienne. Avec le golfe de Tarente, la Pouille est la région continentale (hors Sardaigne et Sicile) dotée de la plus grande surface côtière.

Le territoire est plat à 53 %, vallonné à 43,3 % et montagneux à seulement 1,5 %, ce qui la rend région la moins montagneuse d'Italie.

La montagne la plus élevée de la région se trouve sur le massif sub-appenins Dauno et se nomme Monte Cornacchia avec une hauteur de 1 152 m. Sur le Gargano, le point le plus élevé est le Monte Calvo.

La plaine des Pouilles est constituée par les Tavoliere delle Puglie, qui occupe quasiment la moitié de la Capitanata (région géographico-culturelle située autour de Foggia soit la partie septentrionale des Pouilles), soit des franges côtières de Bari à la plaine salentine. Les collines des Pouilles sont subdivisées entre les Murge et les Serre salentine.

Hydrographie

La nature karstique d'une grande partie des Pouilles (favorisant les cours d'eaux souterrains) et la pénurie de précipitations font que la région est particulièrement pauvre en cours d'eau superficiels. À l'exception de l'Ofanto et du Fortore qui ne parcourent qu'une petite partie de la région, les fleuves des Pouilles revêtent plus le caractère de rivières ou cours d'eau à caractère torrentiel comme le Candelaro, le Cervaro ou le Carapelle.

Les lacs les plus importants sont ceux de Lesina et de Varano sur la côte septentrionale du Gargano. Le long de la côte, près de Otrante, se trouvent les lacs Alimini, à quelques centaines de mètres de la Mer Adriatique. Le lac d'Occhito fut construit près de la digue du même nom sur le fleuve Fortore aux confins du Molise ; il s'agit en fait d'un bassin artificiel réalisé pour restreindre les fréquentes crises hydrologiques de la région.

La côte apulienne

Santa Cesarea Terme dans le Salento, au sud de la région

Les Pouilles comptent plus de 834 km de côtes, soit la troisième région d'Italie après les deux régions/îles italiennes (Sardaigne/Sicile). La côte du Gargano, au nord, est rocheuse mais présente de nombreuses criques ou calanques avec des plages de sable. Au sud de Manfredonia, le littoral est plus bas et sableux. À partir de Bari et le long de la partie nommée « Terre de Bari », alternent sable et parties de falaises basses notamment au niveau de Polignano a Mare, posé comme un éperon en surplomb de la mer. Au sud de Monopoli et jusqu'à Otrante, la côte est à prédominance sableuse avec quelques parties rocheuses. La partie intérieure du littoral ionique du Salento méridionale jusqu'aux confins de la Basilicate est en revanche caractérisée par des plages de sable blanc, qui autour du golfe de Tarente, sont entourées de pinèdes.

Au nord-est des Pouilles, se trouvent aussi les îles Tremiti. Elles se trouvent au large des côtes du Gargano et forment un groupe d'îles de petites dimensions comme les îles Cheradi près de Tarente et l'île Sant'Andrea près de Gallipoli. En 2007, 693 km des côtes apuliennes ont été déclarées aptes à la baignade[3].

Climat

Le climat des Pouilles est typiquement méditerranéen : la zone côtière connait un été chaud et sec et un hiver doux et pluvieux. Les précipitations se concentrent entre la mi-automne et l'hiver, tout en restant très faibles.

Cependant, sur la partie Sub-appenine du Dauno, du Gargano et des hauts plateaux de la Murgia, les étés sont plus frais (en comparaison des parties côtières apuliennes) et il n'est pas rare d'observer en hiver, des chutes de neige nocturne persistantes. Sur ces massifs, on relève en moyenne 800 mm de précipitations annuelles contre 450 à 650 mm sur la partie adriatique[4].

En considérant les valeurs des dix stations métrologiques présentes dans la région, les valeurs moyennes de janvier sont comprises entre 3,5 °C pour le Mont Sant'Angelo (Massif du Gargano) et 10,1 °C pour la ville de Santa Maria di Leuca dans le Salento. Les maximums de juillet sont de 24 °C pour le Monte Sant'Angelo et de 31,6 °C pour Foggia.

Le 25 juillet 2007, comme cela a tendance à se produire en été, une vague de chaleur a touché la région sur la montée de hautes pressions venues d'Afrique du Nord, ainsi, il a été mesuré 47 °C[5] à la station de Foggia-Amendola tandis qu'à Bari, il a été mesuré une température record de 46 °C[6]. Durant la même année 2007, l'hiver fut particulièrement exceptionnel car il tomba plus de 10 cm de neige sur la côte.

Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année
Températures moyennes Foggia (°C)[7] 7,3 7,9 9,9 12,9 17,6 21,7 24,8 24,7 21,4 16,8 11,9 8,5 15,4
Températures moyennes Bari (°C)[8] 8,6 9,0 10,7 13,5 17,6 21,2 23,8 23,7 20,9 16,9 13,1 9,95 15,75
Températures moyennes Monte Sant'Angelo (°C)[9] 3,5 3,7 5,5 8,9 13,8 17,5 20,3 20,4 17,3 12,7 8,1 4,8 11,4

On observera dans le tableau ci dessus trois différentes variations du climat méditerranéen de la région pour la période 1971/2000 selon les températures des différentes stations du Service Métrologique de l'armée italienne (Servizio Meteorologico dell'Aeronautica Militare). On observe le climat de Foggia, ville au climat méditerranéen à influence continentale (proximité des Appenins) situé dans la vaste plaine de la Tavoliere des Pouilles (table plate), les hivers y sont moins doux que sur la côte et les étés y sont un peu plus chauds. Le climat de Bari est purement méditerranéen comme l'ensemble des villes de la côte, de Vieste à Tarente en passant par Santa Maria di Leuca (climat le plus doux de la région avec été moins chaud que Foggia et hivers très doux) et Brindisi avec des températures douces toute l'année avec des périodes de fortes chaleur en été. Le climat de la station Monte Sant'Angelo, située dans le Gargano, avec un climat presque de montagne en raison de sa position et de son altitude (844 mètres), ainsi les hivers y sont plus froids voir neigeux et les températures plus basses le matin (2 °C le matin pour les minimales du mois de janvier contre 7,7 °C au sud de la péninsule salentine.

Divisions administratives

Les six provinces des Pouilles.

La Région des Pouilles est divisée en 6 provinces :

Politique

Nichi Vendola, qui avait ravi cette région à la droite en 2005, conserve son mandat après les élections régionales de 2010. À l'issue de ce scrutin, le conseil régional des Pouilles compte 23 élus du Parti démocrate, 20 élus du Peuple de la liberté, 11 élus de Gauche, écologie et liberté, 6 élus de l'Italie des valeurs, 6 élus de la liste Les Pouilles avec Nichi Vendola, 4 élus de Les Pouilles avant tout, 4 élus de l'Union du centre et 2 élus de la liste I pugliesi.

Histoire

Article détaillé : Histoire des Pouilles.
La basilique Santa Croce de Lecce
La mer à Torre Sant'Andrea (Lecce)
Le port de Monopoli
Ostuni, surnommée la ville blanche
temple antique a Canosa di Puglia

Les fondements

Les premiers restes humains découvert dans les Pouilles remontent à plus de 250 000 ans. On retrouva en effet dans la grotte de Lamalunga[10], les ossements fossilisés de ce que l’on appela l’homme d’Altamura, une forme plus ancienne de l’homme de Néandertal. Plus proches de nous, de nombreux autres témoignages préhistoriques de l’activité humaine ont été découverts aux travers de mégalithes tels que des menhirs ou des dolmens[11].

Les premiers peuplements

À partir du VIIIe siècle av. J.‑C., le peuplement du territoire commença avec les Dauniens, Peucétiens et Messapes, peuples iapyges d’origine illyrienne[12] (peuples des Balkans)[13].

Plus tard, pendant l’époque hellénique[14] (période de diffusion et de domination de la civilisation grecque), le peuplement continua avec les colonies de la Grande Grèce, surtout pour la partie la plus méridionale de la région comme le prouve la création de la ville de Tarentum, actuelle Tarente[15].

La domination romaine

Puis, Rome va comprendre l’importance stratégique de l’Apulie et commençe à occuper la région à partir du IIIe siècle av. J.‑C. même si ce ne fut pas facile en raison de la résistance de Tarentum et de Brundisium (Brindisi). En 312 av. J.-C., Rome fit construire la via Appia (Brindisi/Rome) et un réseau réseau routier supra-régional qui, aujourd'hui encore, marque de façon significative les paysages et routes de la région.

En 216 av. J.-C., à Cannes, l’armée romaine subit sa plus terrible défaite (On évoque 45 000 morts romains) contre les Carthaginois, deux fois moins nombreux mais guidés par Hannibal. Par ailleurs, si la bataille de Cannes ne permit pas à Hannibal de gagner la guerre contre les Romains, elle est encore étudiée aujourd’hui dans les écoles militaires[16]. Avec la construction à l’époque impériale en –109 av J-C de la via Traiana, alternative à la Via Appia, (permettant la prospérité de villes comme Aecae, Herdonia, Silvium, Canusium (Canosa di Puglia) et Bitonto), la région devenue la première productrice de blé et d’olives de l’empire, exportant la majeure partie de son huile d’olive vers l’Orient[17].

Des Romains aux Byzantins

Avec la décadence de l’Empire romain d’Occident du IVe au XIe siècle, la région entra dans une longue période d’appauvrissement. De nombreux peuples barbares germaniques se succédèrent sur les terres apuliennes tandis que les famines et les épidémies se multiplièrent[18].

La région se ruralise de plus en plus sans se doter des avancées technologiques de l’époque. Petit à petit, l'agriculture extensive se développe et les jardinets se transforment en selves, pâturages et champs ensemencés, interrompues seulement par de petits lots de terrain cultivés pour l'usage des bergers[19].

Puis les Sarrasins arrivent en Sicile en 823 et remontent jusqu'aux Pouilles, créant un émirat à Bari de 847 à 871 avant que les Byzantins ne fondent un royaume jusqu’à l’arrivée des Normands en 1071[20].

Dominations normande, souabe puis angevine

Avec la création du royaume de Sicile, les Normands éliminent la présence des Sarrasins et relancent les relations maritimes avec Venise et les villes côtières de la Méditerranée. Cette période voit la vie politique et religieuse de la région totalement réorganisée. On construit les cathédrales de Bari (1107), Tarente (1081), Otrante (1071), Canosa, Siponto, Trani et du Monte Sant'Angelo dans un style roman à influence byzantine[21].

À la mort de Guillaume II de Sicile, le royaume revient à Constance de Hauteville, qui épouse Henri, fils de Frédéric Barberousse, empereur romain germanique. Ainsi commence la période souabe, sous le règne de la famille des Hohenstaufen de Souabe[22].

Sous le long règne de Frédéric II, de 1220 à 1250, la région connaitra son âge d’or avec un grand essor artistique et économique. Frédéric II était un homme cultivé et avant-gardiste, féru d’arts, de sciences, de philosophie et de littérature (sa cour attirait des artistes de diverses cultures)[23]. Il réalise la fortification des villes et impactera sur l'organisation du paysage agraire, permettant un équilibre entre agriculture, pâturage et exploitation des ressources provenant des bois. Enfin, Frédéric II construit le célèbre et énigmatique Castel Del Monte dans la province de Barletta-Andria-Trani.

Entre 1282 et 1442, les Pouilles passent sous la domination des Angevins, mais l’influence restera byzanto-normande.

Domination aragonaise, espagnole et sous le règne des Bourbons

Ensuite, la région sera soumise à la domination aragonaise, qui délaissera la région de 1442 à 1587. Si la région s’appauvrit car à l’écart du royaume, la culture se tourna vers Naples et l’Italie centrale.

Puis c’est la domination espagnole qui s’installe de 1557 à 1707. La région voit se développer les latifundia et la construction de palais Renaissance comme à Lecce.

L’art baroque atteint son apogée à Lecce[24], le terme baroque leccese apparait[25].

Ensuite, malgré de nombreux changements de pouvoirs, la Pouille n’a jamais revécu l’état de paix et d’enrichissement de l’époque de Frédéric II.

Cependant, sous le règne des Bourbons d'Espagne, une période de relative embellie apparait après plusieurs siècles d’isolement. L’école est enfin mise en valeur et la modernisation des Pouilles s’amorce. Après la victoire de Napoléon, le féodalisme est aboli avec une meilleure répartition des biens[26].

L'Italie moderne

Vers 1820, des mouvements libéraux se formèrent dans la région avec le démantèlement de la Massoneria et de la Carboneria (proches des groupes francs-maçons français). Avec la création de la nation italienne en 1861 sous le règne de Victor-Emmanuel II, la Pouille fut divisée administrativement avec les provinces de Foggia, Bari et Lecce, auxquelles s’ajoutèrent pendant le Novecento, la province de Brindisi et de Tarente. Le brigandage, assez actif dans la région et surtout dans le sud du Basilicate sera réprimé jusqu’en 1865.

Le 9 juin 1863, la chambre de commerce de Bari est créée tandis que l'année suivante, la première ligne de chemin de fer relie Bari à Brindisi, avant que ne soient construites les lignes Bari/Tarente puis Naples/Foggia et enfin Lecce/Bologne. Si 80 % de la population est encore analphabète, l’enseignement scolaire s’améliore légèrement[27].

La hausse des taxes sur le vin stoppa la production locale qui ne put faire face à la montée de la pauvreté. L’émigration vers les États-Unis, l'Argentine mais surtout l'Europe (Allemagne, Suisse, France) se renforça dans l’espoir de trouver un meilleur travail[28], cependant les flux sont moindres que d'autres régions comme la Sicile ou la Campanie[29]. Il faut également observer l'émigration temporaire En effet, seulement un habitant sur mille quittait la région en 1880 contre 11/1000 dans le Veneto. L'émigration se renforcera un peu à partir du début du XXe siècle et de manière plus forte après la Seconde Guerre mondiale tout en restant inférieure à d'autres régions (1,85/1000 contre 33,8 pour le Veneto)[30].

En 1890, le prix du pain augmenta au point de déclencher une révolte de la farine réprimée par l’armée.

Le déclin progressif mit fin petit à petit aux latifundia (latifondo), suivit du déclin des antiques masseria des Pouilles, propriété agricole de moyenne taille.

Le XXe siècle

Du point de vue territorial, la Première Guerre mondiale n’aura que peu d’impact dans les Pouilles, mis à part le bombardement de Bari le 24 mai 1916.

En 1930, Victor-Emmanuel III inaugura la Fiera del Levante (Foire du Levant), qui sera un pôle de développement économique et social important pour toute la région et qui encore plus aujourd’hui, représente avec ses 300 000 m2 de stands, l’événement économique de l’année.

Après guerre, la situation économique et sociale est au plus bas, 24 % de la population des Pouilles est encore analphabète en 1950, tandis que la moyenne est de 12 % pour l'Italie[31] et de 4 % pour la France et 2 % pour le Royaume-Uni[32].

En août 1950, pour tenter de faire face aux dégâts économique de l’après-guerre, un fonds d’aide économique été créé pour le Sud, grâce à un financement d'État pour les infrastructures et les facilités de crédit aux entreprises situées dans les zones défavorisées. L'engagement a été très important et a duré jusqu'en 1983.

Cependant, de nombreuses familles quittent les campagnes pour le nord de l'Italie et l'Europe du Nord (Allemagne, Suisse, France).

En 1950, l’État a souhaité également mettre en place la réforme agraire de l’Italie avec le partage des latifundia. La réforme souhaitait promouvoir la petite paysannerie et modifier les structures sociales et économiques[33]. La réforme tenta donc de bouleverser les campagnes de la région, avec un succès relatif comme par exemple le nombre d’emplois à Bari qui dans le domaine agricole passa de 20 000 à 80 000 entre 1950 et 1960[34]. Cette réforme permit également de faire vivre les industries et les activités commerciales qui en dérivaient.

Actuellement, la région maintient son rôle très important dans l’agriculture italienne avec la production de la vaste plaine du Tavoliere delle Puglie, cependant, l’inéluctable marginalisation de l’agriculture est en marche depuis plusieurs années au profit du secteur tertiaire.

Culture des Pouilles

Dans l'Antiquité, la partie sud de l'Apulie était appelée Calabre (en latin Calabria). La Calabre actuelle était appelée Bruttium. La Calabria avait pour ville principale Brundisium (Brindes). Le basculement s'est opéré à l'époque de l'exarchat byzantin : les deux régions étaient confondues en une, et le nom a glissé d'est en ouest. C'est ensuite que le nom d'Apulie s'est imposé.

La tarentelle est une danse très rapide censée posséder une vertu thérapeutique.

Le Salento, qui comprend toute la province de Lecce une bonne partie de la province de Brindes et le sud de la province de Tarente, parle un dialecte de type sicilien, le salentin. Dans la province de Lecce il existe une île linguistique hellénophone : la Grecìa Salentina comprenant neuf communes où est parlée une langue néo-grecque, le griko.

Tarente parle le dialecte tarentin; c'est un dialecte communal, car il a la caractéristique d'être parlé presque exclusivement à l'intérieur de l'enceinte communale.

Les colonies de Celle di San Vito et de Faeto, dans la province de Foggia, sont de langue francoprovençale, une minorité linguistique d'environ mille habitants.

Plusieurs villages sont peuplés d’Arbëresh, descendants des mercenaires albanais installés dans la région depuis le XVe siècle.

Économie

Depuis quelques années, la région connait un développement économique plus important qu'à l'échelle nationale et souhaite tirer profit de sa situation géographique longtemps sous-estimée entre l'Orient et l'Occident.

En effet, de toutes les régions du mezzogiorno, l'économie apulienne est celle qui a le plus augmenté ces dernières années, son PIL (Produit Intérieur Brut italien) se situe en 2008, à 17 955,90 € par habitants[35]. La croissance du PIB, selon l'ISTAT, est de + 1,8 % (+ 1,5 % pour l'Italie et + 0,7 % pour le Mezzogiorno) en raison de la croissance du secteur tertiaire (+ 2,9 %) et de l'industrie(+ 0,7 %). En comparaison, le secteur agricole a perdu - 8,8 %. Entre 1996 et 2004, le PIB calculé par habitants a connu une augmentation de + 46 % contre + 40 % à l'échelle nationale[36].

La région des Pouilles tente aujourd'hui de conjuguer les choix traditionnels et les choix productifs comme la recherche et les innovations technologiques. Elle a rejoint, en effet, un bon niveau de spécialisation dans de nombreux domaines industriels à haute valeur ajoutée.

En effet, des politiques d'incitations ont été menées dans la région afin de développer des processus d'innovations (création du consortium de la zone industrielle de Foggia, mise en place de la société publique du pays qui aide à l'investissement : Sviluppo Italia Puglia, création d'un label "Prodotti di Puglia" pour mettre en valeur et encourager l'agriculture régionale). Cela a permis de maintenir en place et de faire venir les entreprises, soit aujourd'hui, 40 groupes industriels internationaux dans des domaines divers tels que l'aérospatiale, l'automobile, la chimie et les nouvelles technologies de l'information et d'économie d'énergie. Par exemple, près de Brindisi, on trouve en construction un des plus grands parcs photovoltaïques d'Europe qui à terme produira plus de 11 MW d'électricité (société Italgest)[37].

La région connait des différences prononcées entre ses différentes provinces.

On trouve les industries lourdes à Brindisi et à Tarente en raison de l'héritage de la politique de développement mis en place par le gouvernement italien en 1957 pour aider à requalifier le sud du pays (Zones de Développement Industrielle nommée ASI). Il s'agit de secteurs tels que la sidérurgie, l'aéronautique, les raffineries de pétrole et les industries textiles et plastiques. À Tarente, se trouve le IV centre sidérurgique Italsider, l'un des plus gros complexes du pays.

Autour de la ville de Foggia, on trouve un territoire agricole riche et en pleine restructuration du point de vue agro-alimentaire (volonté de développer l'agriculture biologique), considérée comme un des greniers agro-alimentaires du pays. De fin avril à début mai se tient à Foggia la traditionnelle Foire Internationale de l'agriculture et des techniques d'élevages[38].

Autour de Lecce, on observe un ensemble dynamique de PME et d'artisans.

Enfin, autour de Bari, on trouve des industries alimentaire, chimique, pétrochimique, textile et surtout mécanique. On trouve en effet des industries telles que Magneti Marelli (éléments automobile), Bosh, GETRAG (éléments de voitures telles que les BMW, SMART ou Porsche)

L'agriculture et la pêche ne représentent plus que 3,5 % du PIB mais restent un secteur important de la région notamment concernant les cultures de blé, d'olives, de vignobles et de fruits. Les Pouilles sont la première région productrice d'huile en Italie et par conséquent l'une des premières au niveau mondial (12 % de la production mondiale). La pêche est aussi très développée autour des ports de Taranto, Manfredonia, Molfetta, Mola di Bari, Monopoli, Gallipoli et Castro. Tarente est connue pour sa culture de moules avec une des productions mondiales les plus fortes soit 30 000 tonnes à l'année[39].

La volonté de la région est de devenir une plate-forme stable et dynamique pour les investissements notamment en s'appuyant sur les Balkans et sur le dynamisme méditerranéen (culture, tourisme, énergies renouvelables, protection de la bio-diversité, technologies de pointe, centres de recherche, enseignement supérieur, agriculture biologique).

Le système régional de la recherche compte 5 000 emplois et se vante donc d'une compétence scientifique interdisciplinaire[40] dans les secteurs de la biologie, des NTIC et nanotechnologies, consolidant les secteurs technologiques de la biotechnologie et du high-tech italien[41].

Enfin, la région compte 103 000 étudiants universitaires qui viennent souvent renforcer les processus d'innovations des entreprises high-tech sur place.

Démographie

Population par province

La population des Pouilles[42] par province:

Évolution de la population des Pouilles
Année Population[43] Évolution
1861 1 335 000 -
1871 1 440 000 + 7,9 %
1881 1 609 000 + 11,7 %
1901 1 987 000 + 23,5 %
1911 2 195 000 + 10,5 %
1921 2 365 000 + 7,7 %
1931 2 508 000 + 6,0 %
1936 2 642 000 + 5,3 %
1951 3 220 000 + 21,9 %
1961 3 421 000 + 6,2 %
1971 3 583 000 + 4,7 %
1981 3 872 000 + 8,1 %
1991 4 032 000 + 4,1 %
2001 4 021 000 - 0,3 %
2008 (Est.) 4 080 000 + 1,5 %
Province Population
(ab)
Superficie
(km²)
Densité
(ab/km²)
Province de Bari 1 251 072 3 821 327,4
Province de Lecce 811 230 2 759 294,0
Province de Foggia 640 752 6 965 92,0
Province de Tarente 580 497 2 430 238,9
Province de Brindisi 402 985 1 840 219,0
Province de Barletta-Andria-Trani 390 010 1 543 252,8
Total Pouilles 4 076 546 19 358 210,6

Villes les plus peuplées

Notes et références

  1. Dati ISTAT aggiornati a ottobre 2009. URL consultato il 18 02 2010.
  2. Régions des Pouilles : http://www.laterradipuglia.it/italiano/regionepuglia.htm
  3. http://www.salute.gov.it/imgs/C_17_pubblicazioni_660_ulterioriallegati_ulterioreallegato_6_alleg.pdf
  4. [1]
  5. http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1259_canicule_records_temperatures.php
  6. http://www.lagazzettadelmezzogiorno.it/GdM_dallapuglia_NOTIZIA_01.php?IDNotizia=179923&IDCategoria=11
  7. http://www.meteoam.it/modules/AtlanteClim2/pdf/(261)Foggia%20Amendola.pdf
  8. http://clima.meteoam.it/AtlanteClimatico/pdf/%28270%29Bari%20Palese.pdf
  9. http://www.meteoam.it/modules/AtlanteClim2/pdf/(258)Monte%20S.Angelo.pdf
  10. L'homme d'Altamura : http://murge.mondodelgusto.it/2009/07/28/uomo-altamura-bari-gli-unici-resti-scheletro-umano-intero-del-paleolitico/
  11. Introduction à l'étude des monuments mégalithiques en Italie par R. Mennevée, 1960
  12. (Traduzione di G. Ranucci in G.B. Conte (a cura di), Gaio Plinio Secondo. Storia Naturale I. Cosmologia e geografia. Libri 1-6, Torino 1982]
  13. Les Dauniens, les Peuces, les Grecs et les Romains, http://www.pugliaimperiale.com/turismo/wheretogo/storia/content.asp?art=6&lang=FR
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  33. Un bilan de la réforme agraire italienne : Russel King, Land reform : the Italian experience http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1975_num_84_466_19826_t1_0753_0000_1
  34. La réforme agraire italienne
  35. Rapporto Svimez 2008 : http://web.mclink.it/MN8456/comunicati/2009/giugno/12_06_09_comunicato_anticipazioni_rapporto.pdf
  36. Rapporto dell’Osservatorio regionale banche-imprese di economia e finanza sul Prodotto interno lordo della Puglia 1995-2004
  37. Il petrolchimico di Brindisi diventa fotovoltaico, http://www.ecoblog.it/post/1676/il-petrolchimico-di-brindisi-diventa-fotovoltaico et http://www.iltaccoditalia.info/sito/index-a.asp?id=3269
  38. Fiera Internazionale Agricoltura e Zootecnica : http://www.fieradifoggia.it/index_ita.htm
  39. Centro pesca pugliese. URL consultato il 26-03-2008. : http://www.centropesca.net/
  40. http://www.notiziarioitaliano.it/puglia/scienzeetecnologia/26277/ricercatori-pugliesi-altri-3-mln-di-euro-per-le-borse-di-studio.html
  41. http://www.nouveleconomiste.fr/sup/POUILLES2.pdf
  42. dati ISTAT 2007
  43. ISTAT 2001
  44. demo.istat.it, « ISTAT Data »

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

  • Info Pouilles Informations touristiques et carte des Pouilles
  • Pouilles Informations touristiques des Pouilles


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