- Alexandre Tharaud
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Alexandre Tharaud est un pianiste français né à Paris le 9 décembre 1968.
Sommaire
Biographie
Né à Paris, Alexandre Tharaud découvre la scène grâce à son père, chanteur et metteur en scène d'opérettes, qui lui fait faire de la figuration dans les théâtres du nord de la France où la famille passe de nombreux week-ends[1]. À l'initiative de ses parents, il entame l'étude du piano à l'âge de cinq ans et rencontre au Conservatoire du 14e arrondissement celle qui devient son professeur, Carmen Taccon-Devenat, une élève de Marguerite Long. Il déclare d'elle qu'elle lui a « donné des leçons de vie » et lui a appris à « respirer physiquement en faisant parler le piano »[1]. Il entre au Conservatoire de Paris à 14 ans où il remporte un premier prix de piano dans la classe de Germaine Mounier à l'âge de dix-sept ans. Il se perfectionne avec Theodor Paraskivesco et reçoit les conseils de Claude Helffer, Leon Fleisher et Nikita Magaloff. En 1987, il est lauréat du Concours international Maria Canals à Barcelone et, un an plus tard, du Concours Città di Senigallia en Italie. En 1989, il reçoit le 2e prix au Concours international de Munich. Sa carrière se développe rapidement en Europe puis en Amérique du Nord et au Japon.
Conseiller musical de la série de concerts de la Bibliothèque nationale de France à partir de 1997, il accorde une place importante à la musique de chambre qu'il pratique avec le pianiste Michel Dalberto, le quatuor Ébène, le violoniste Pierre Amoyal, les flûtistes Philippe Bernold et Patrick Gallois, les clarinettistes Michel Portal et Michel Lethiec, le violoncelliste Jean-Guihen Queyras.
À ceux qui l'interrogent sur la pertinence de jouer au piano de la musique initialement écrite pour clavecin, il répond ne pas être sûr que l'« authenticité passe par un instrument donné »[1]. Il s'inscrit ainsi dans la lignée des pianistes du XXe siècle comme Yvonne Lefébure ou Marcelle Meyer qui ont défendu et contribué à faire connaître le répertoire du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, en l'interprétant au piano[2].
Alexandre Tharaud est ambassadeur de l'association Kiwi, pour les enfants en difficulté[3].
Méthode de travail
Il refuse d'avoir un piano chez lui[4] au risque de préférer le plaisir du déchiffrage et de l'improvisation à la nécessité d'un travail rigoureux. Il déclare aller systématiquement chez des amis pour s'entraîner, préférant jouer sur des instruments chaque fois différents : « C'est en creusant, en raclant ces failles que je dois trouver des solutions pour parvenir aux couleurs que je cherche. Pour progresser. Par la suite, en concert, le fétichisme de l'instrument devient relativement secondaire tellement j'ai l'habitude de dialoguer avec tout type de piano »[5]. Il compose également, mais préfère garder cette activité en second plan[6].
Collaborations
Après l'enregistrement des concertos italiens de Bach, il est contacté en 2006 par Bartabas. Celui-ci lui propose de jouer ces concertos lors de son spectacle équestre aux Nuits de Fourvière à Lyon. Alexandre Tharaud déclare avoir eu la crainte de ne pouvoir se concentrer à cause du bruit des sabots et ajoute « la rencontre fut d'une telle violence, d'une intensité unique et d'un silence absolu ». Dès lors, la découverte de ce qu'il désigne lui-même comme « un vertige, un étrange ballet » le conduit à collaborer à d'autre expériences scéniques[1]. Ainsi se succèdent plusieurs collaborations, plus ou moins drolatiques : il interprète sur scène une chanson de Barbara accompagné au piano par Bénabar[7]. En 2009, il se produit en spectacle avec François Morel dans un spectacle consacré à Erik Satie et, avec le comédien et la chanteuse Juliette, organise une journée Satie à la Cité de la musique (8 février), filmée pour France Télévisions.
Il collabore avec la réalisatrice et metteur en scène australienne Elise Mcleod pour les clips vidéo Couperin, tic toc choc et Chopin, Préludes opus 28.
Enfin, il collabore à plusieurs reprises avec le compositeur français Thierry Pécou[8] en donnant la première mondiale de son premier concerto pour piano en octobre 2006 au Théâtre des Champs-Élysées[9].
Récompenses
Il a reçu plusieurs récompenses pour ses enregistrements dont le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros pour son interprétation des œuvres de Francis Poulenc (1997), puis pour celle des œuvres de Maurice Ravel (2003). Son enregistrement des Suites en la et en sol de Jean-Philippe Rameau a été plébiscité par la critique (Choc du Monde la Musique, ffff Télérama). En 2009 il est nommé Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture[réf. nécessaire].
Répertoire
Son répertoire s'étend de Jean-Sébastien Bach aux modernes (Mauricio Kagel notamment), avec une certaine prédilection pour Emmanuel Chabrier et Francis Poulenc. Ses enregistrements chez Harmonia Mundi sont essentiellement de la musique pour piano seul et, dans une moindre mesure, de la musique de chambre. Il a enregistré avec Jean-Guihen Queyras la sonate pour arpeggione de Schubert et les sonates pour piano et violoncelle de Debussy et Poulenc.
Discographie
- Thierry Pécou, Outre-mémoire, avec l'ensemble Zellig, Æon
- Franz Schubert, Moments Musicaux, Sonate D.664, Deutsche D.783, Arion, 2000
- Rameau, Suites en la et en sol, Harmonia Mundi, 2001
- Kagel, Æon, 2003
- Ravel, Intégrale de l'œuvre pour piano, Harmonia Mundi, 2003
- Schubert, Divertissement à la hongroise, avec Zhu Xiao-Mei, Harmonia Mundi, 2003
- Bach, Concertos italiens, Harmonia Mundi, 2005
- Schubert, Sonate Arpegione pour violoncelle et piano, avec Jean-Guihen Queyras, Harmonia Mundi, 2006
- Emmanuel Chabrier, Intégrale de l'œuvre pour piano, Arion, 2007
- Couperin, Tic toc choc, Harmonia Mundi, 2007
- Poulenc, Intégrale de la musique de chambre, Naxos, 2007
- Thierry Pécou, l'Oiseau innumérable, Harmonia Mundi, 2008
- Chopin, Préludes opus 28, Harmonia Mundi, 2008
- Boulez, Messiaen, Jolivet, Dutilleux,Varèse, Musique du XXe siècle pour flûte et piano, avec Phillipe Bernold, Harmonia Mundi, 2008
- Poulenc, Debussy, Intégrale de l'œuvre pour violoncelle et piano, avec Jean-Guihen Queyras, Harmonia Mundi, 2008
- Poulenc, Pièces pour piano, Arion, 2008
- Chopin, Journal intime, Virgin Classics, 2009
- Satie, Avant-dernières pensées, Harmonia Mundi, 2009
- Chopin, Intégrale des valses, Harmonia Mundi, 2010
- Scarlatti, Alexandre Tharaud plays Scarlatti, Virgin Classics, 2011
- Bach, Concertos pour piano, Virgin Classics, 2011
Bibliographie
- Interview dans Télérama, no 3083 du 11 février 2009, p. 14 à 16. Propos recueillis par Bernard Mérigaud également disponibles sur Internet.
Liens externes
Notes et références
- Télérama, n° 3083 du 11 février 2009, p. 14. Propos recueillis par Bernard Mérigaud
- Sébastien Daucé, Notice d'accompagnement du disque Tic, Toc, Choc, Alexandre Tharaud joue Couperin, p. 9
- Kiwi le Blog sur Association Kiwi Organisation : le site officiel de l'association. Consulté le 7 novembre 2010
- Alexandre Tharaud : l'étoile solaire, entretien avec Franck Mallet, Classica Repertoire, mars 2007, p 44-47
- Télérama, n° 3083 du 11 février 2009, p. 12. Propos recueillis par Bernard Mérigaud
- interview sur Ramifications.be Lire
- Victoires de la musique 2009
- Harmonia Mundi, n° cat. HMC 801974 et de Outre-mémoire, Æon, n° cat. AECD 0423 Livrets de L'Oiseau innumérable,
- Renseignement biographiques sur le Site officiel
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