- Traité de Meaux-Paris
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Traité de Paris (1229)
Pour les articles homonymes, voir traité de Paris.Le traité de Paris de 1229 (appelé aussi traité de Meaux-Paris ou simplement traité de Meaux) met fin au conflit albigeois opposant le royaume de France au comté de Toulouse. Il prépare le rattachement définitif les pays occitans au royaume de France.
Sommaire
Le contexte
Depuis 20 ans, le comté de Toulouse est dévasté par les croisades successives organisées contre l'hérésie cathare. Raymond VII de Toulouse a récupéré par les armes une partie des terres confisqués à son père. L'hérésie partiellement muselée, réapparait au grand jour. Raymond VII est excommunié par le Concile de Bourges le 29 novembre 1225. De son côté, Amaury VI de Montfort cède ses droits sur le comté au roi de France.
Les papes successifs avaient fait appel vainement aux capétiens. Les conditions politiques sont désormais réunies pour que Louis VIII de France prenne la tête de la croisade. En 1226 Louis VIII investit Avignon qui appartient au comte de Toulouse, mais meurt le 8 novembre 1226 de dysenterie. Humbert de Beaujeu prend alors la tête de la croisade avec des effectifs réduits. Les années 1227 et 1228 se passent en escarmouches sans que l'une ou l'autre des parties ne prennent le dessus.
Le légat du pape à Paris le cardinal de Saint-Ange est l'auteur du plan de paix permettant de sortir du conflit: accepter le maintien de Raymond VII à la tête du comté, en échange du mariage de la fille unique et seule héritière de ce dernier avec le frère du Roi. Le comte de Champagne et l'abbé de Grandselve sont chargé de mettre au point cet accord. Raymond VII l'approuve et la discussion finale a lieu à Meaux qui appartient justement au comte de Champagne.
La signature
Blanche de Castille, alors régente du Royaume de France pour son fils Louis IX convoque une conférence à Meaux en mars 1229. Raymond VII de Toulouse s'y rend accompagné par ses principaux vassaux, notamment Bernard, comte de Comminges. Le haut clergé méridional et les seigneurs possessionnés par Simon IV de Montfort sont également présents. Les conditions sont durcies par rapport au projet, mais Raymond VII n'a d'autre choix que d'accepter le traité. Pour ce faire, il se rend à Paris en pèlerin, va chercher l'absolution en pénitent sur les marches de Notre-Dame de Paris où il est flagellé après sa déclaration publique de repentir et enfin il signe le traité[1] le 12 avril 1229. Ceci lui permet de voir sa situation régularisée auprès de l'Église et du royaume de France, au prix d'un traité dont les conditions sont très dures.
Les clauses du traité
Raymond VII, comte de Toulouse se voit contraint de prêter allégeance au roi de France Louis IX.
De plus, il doit céder près de la moitié de son territoire, principalement les anciennes vicomtés de Trencavel. Les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne sont données au royaume de France et le marquisat de Provence (connu plus tard sous le nom de Comtat Venaissin) est cédé au Saint-Siège. Le comté de Toulouse perd ainsi les territoires actuels du Gard, de l'Hérault, de la Drôme, du Vaucluse et de l'Aude. Il conserve l'Agenais, le Rouergue, le Nord de l'Albigeois et le bas Quercy (ce qui représente actuellement la Haute-Garonne, l'Aveyron, le Tarn et le Tarn-et-Garonne).
Ce traité prévoit également le mariage de Jeanne de Toulouse (fille et seule héritière de Raymond VII) avec l'un des frères du roi, Alphonse de Poitiers, ce qui permet à plus ou moins brève échéance de rattacher les territoires restants du comté de Toulouse au royaume de France.
Pour couper court à toute révolte, il est également imposé à Raymond VII de démanteler les fortifications de plusieurs villes, dont celle de Toulouse et d'une trentaine de châteaux[2].
Il doit s'engager à poursuivre les hérétiques, à prendre la croix et combattre pendant cinq en Terre Sainte, à rendre de l'Église ou à l'indemniser pour les dommages subis.
Enfin, le comte s'engage à fonder une université à Toulouse, et à effectuer le paiement des maîtres de l'Université de Toulouse pendant 10 ans.
Conséquences du traité
La fin de l'autonomie (par rapport au royaume d'Aragon) / indépendance (par rapport au roi) de France occitane
Le Languedoc a été vassal du roi de France, vassal du roi d'Aragon, et en pratique quasiment indépendant.
Non seulement le comté de Toulouse cède la moitié de ses territoires, mais Jeanne de Toulouse et son époux Alphonse de Poitiers héritent de ceux qui restent. Le couple n'a pas d'enfants. En 1271, à la mort d'Alphonse, ces territoires sont rattachés au royaume de France. De plus, la cession des territoires dépossède certains chevaliers de leurs terres au profit de vassaux du roi de France. Ils sont appelés les chevaliers faydits et se rangeront plus tard au côté des cathares pour lutter contre le roi de France et l'Inquisition (qui voit le jour deux ans plus tard).
Le marquisat de Provence est conservé par Alphonse de Poitiers jusqu'à sa mort, le royaume de France rechignant à céder ce territoire pourtant dû à l'Église selon les termes du traité. Cette dernière n'en prend possession qu'en 1274.
Le renforcement du dispositif de lutte anti-cathare
En avril 1229, Louis IX oblige les vassaux occitans qui lui ont prêté allégeance à s'impliquer dans la lutte contre les hérétiques cathares. Raymond VII n'a donc plus d'autre choix que de mettre ses forces au service du roi pour le seconder dans cette tâche. Désormais, les refuges pour les hérétiques se font rares. Ils sont contraints de se replier sur les premiers contreforts des Pyrénées.
Défaite ou victoire ?
Les termes du traité qui sont très durs et qui lient les mains du dernier des comtes de Toulouse issu de la maison de Saint-Gilles peuvent apparaître comme une défaite cuisante pour ce dernier. Pourtant, ce traité reconnaît aussi sa position officielle de comte de Toulouse qu'il avait perdu au profit de Simon IV de Montfort en 1216. Par ailleurs, Raymond VII n'a jamais appliqué à la lettre toutes les clauses du traité, ce qui lui valut par la suite plusieurs excommunications de la part de l'Église. Enfin, il a conservé une position ambigüe face à l'hérésie cathare et au royaume de France.
Le support du traité
Conservé au musée de l'Histoire de France, le parchemin original du traité de Meaux-Paris est rédigé en latin. Ses dimensions sont d'environ 52 x 75,5 cm (sceau exclu).
Notes et références
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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