- Fumier
-
Le fumier est une matière organique issue des déjections (excrément et urine d'animaux) mélangées à de litière (paille, fougère, etc.) qui, aprés transformation (compostage), est utilisée comme fertilisant en agriculture. Convenablement employés, les fumiers contribuent à maintenir la fertilité et à enrichir la terre par l'apport de matières organiques et de nutriments, et notamment d'azote.
Les espèces (insectes, champignons) se nourrissant et transformant le fumier sont dites fimicoles ou coprophages.
Le terme fumier a été un temps utilisé en France pour des intrants inorganiques.
Sommaire
Différents types de fumiers
Il existe plusieurs catégories de fumiers:
- les fumiers végétaux (engrais verts),
- les fumiers animaux,
- le contenu de la panse des ruminants abattus,
- les déchets de houblon de l'industrie de la bière,
- -
On distinguera le compost du fumier, le compost étant le reste de la décomposition des matières organiques (fumier, végétales, animales).
Article détaillé : compost.Les engrais verts sont des cultures intermédiaires de légumineuses implantées expressément sur un sol destiné à une mise en culture ultérieure. Les plants adultes seront incorporées à la terre lors de le préparation du sol, rendant la matière organique prélevée du sol et l'azote qu'elles auront capté dans l'air. Le but de cette méthode culturale est de ne pas laisser le sol nu pour empécher son érosion et son invasion par les mauvaises herbes.
Articles détaillés : engrais vert et Semis direct sous couvert.Fumiers animaux
La majorité des engrais animaux se trouve dans les matières fécales des mammifères herbivores et des volailles ou des matériaux végétaux (souvent de la paille) utilisés comme litière pour les animaux et qui sont alors très mélangés à leurs matières fécales et à leurs urines.
On n’emploie pas le fumier dès sa sortie de l'étable, de la bergerie ou de l'écurie : ce fumier frais risquerait d’endommager les plantes en « brûlant » les racines, en particulier à cause de l'urine. Il doit être composté pendant au moins 6 mois, dans une fumière, dans de bonnes conditions avant d'être épandu sur les cultures.
Les fumiers de cheval (crottin riche en cellulose[1]) ou d'ovins sont des « fumiers chauds » plutôt adaptés aux terres argileuses. On les étale et on attend, on dit qu'ils « chauffent le sol » ou qu'ils constituent des « couches chaudes ».
Les fumiers de porc et de bovins (lisier et bouses riches en azote) sont des « fumiers froids » adaptés aux sols siliceux et calcaires. Ils se dégradent lentement (25 % en année 1 et 50 % en année 2 puis effet résiduel long pendant plusieurs années). Les apports doivent se faire en automne hiver pour le printemps suivant.
Les fientes et les fumiers de volailles sont d'excellents fertilisants à action rapide. Il peuvent être mis en même temps que les semis ou plantations. Leur faible quantité nécessaire (3 tonnes/ha suffisent) permet d'éviter une surconcentration de matière organique problématique. En effet, toutes les matières organiques en dégradation ont des effets plus ou moins allélopathiques qui se traduisent par des effets anti-germination (principalement) et /ou des inhibitions de croissance.
Usages
Le fumier est utilisé depuis des siècles comme produit fertilisant dans l'agriculture, du fait de sa richesse en azote et autres nutriments facilitant la croissance des végétaux.
Le fumier liquide (produit par les porcs) est souvent directement injecté sous le sol afin de réduire les odeurs nuisibles. Le fumier provenant des cochons et des bovins est épandu sur les champs à l'aide d'un épandeur. À cause du niveau relativement faible de protéines contenues dans les plantes mangées par les herbivores (le crottin d'éléphant est presque inodore), l'odeur du fumier bovin est plus douce que celle du fumier produit par les carnivores. Dans les régions agricoles, de part la quantité de fumier utilisée dans les champs, les odeurs peuvent ne pas êtres acceptées par certaines personnes et à contrario, en laisser d'autres indifférentes.
Les fientes des volailles sont nuisibles aux plantes lorsqu'elles sont fraiches mais, après une période de fermentation, ce sont des engrais de valeur.
Le fumier séché d'animaux est également utilisé comme combustible. En France, cet usage est devenu très minoritaire. Celui de vache, en particulier, fut, et demeure aujourd'hui encore un combustible important dans des pays comme l'Inde, parfois supplanté par le fumier séché de chameau dans certaines régions désertiques.
Sur la piste de l'Oregon, les familles pionnières collectèrent de grandes quantités de fumier de bison suite à la pénurie de bois à brûler. On utilisa alors le fumier de diverses manières, non seulement comme combustible pour la cuisine, mais aussi afin de combattre les froides nuits du désert.
Un des autres usages du fumier est la production de papier, qui fut effectuée à partir de bouse d'éléphant, mais aussi de cheval ou de kangourous, dans de petites industries en Asie et en Australie.
Précautions
Certains fumiers peuvent contenir des contaminants, notamment des hormones, antibiotiques et pesticides résiduels, des organismes pathogènes et des métaux lourds. Le compostage aérobie à température élevée éliminant beaucoup de contaminants, il est recommandé lorsqu’une faible contamination organique est suspectée. La prudence est cependant de mise, car des travaux de recherche ont démontré que les bactéries Salmonella et E. coli semblent survivre au processus beaucoup mieux que prévu. Le risque de transmission de maladies humaines décourage l’utilisation du fumier frais, voire même de certains composts, en tant que fertilisant à épandre avant les semis ou la plantation ou en bandes latérales dans les cultures maraîchères, surtout si les produits de récolte sont fréquemment consommés crus[2].
La décomposition du fumier génère de la chaleur, et il n'est pas extraordinaire que ce dernier s'embrase spontanément lorsqu'il est stocké en tas massif. Une fois qu'une telle masse de fumier est en feu, elle pollue l'air sur une très grande surface, et requiert des efforts considérables pour s'éteindre. Les grands feed lots doivent, par conséquent, s'assurer que les piles de fumier frais ne deviennent pas excessivement grosses. Le risque de combustion spontanée est très faible sur des petits tas.
Anecdotes
En décembre 2009, un site internet français baptisé
fumier.com
et lancé par Roger Combotte, un vrai-faux agriculteur de Franche-Comté[3], se propose d'expédier par la Poste du vrai fumier « qui sent fort » à un patron tyrannique, un voisin indélicat ou un(e)copain/copine infidèle.Derrière cette opération se cachait en réalité une agence de communication franc-comtoise[4] qui souhaitait promouvoir ses services de façon originale et décalée.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Bibliographie
- Portail de l’agriculture et l’agronomie
- Portail de l’élevage
Catégories :- Rejet d'élevage
- Engrais organique
Wikimedia Foundation. 2010.