Français

Français
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne la langue française . Pour les autres significations, voir Français (homonymie).
Français
Parlée en Europe : Andorre Belgique France Italie (Vallée d'Aoste) Royaume-Uni (îles Anglo-Normandes) Luxembourg Monaco Suisse Roumanie


Amérique : Canada Dominique France (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon) Haïti Sainte-Lucie

États-Unis :

Louisiane
Maine
Afrique : Voir : Afrique francophone

Langue officielle :

Bénin Burkina Faso Burundi Cameroun Comores Côte d'Ivoire Djibouti France (Mayotte, la Réunion) Gabon Guinée Guinée équatoriale Madagascar Mali Niger République centrafricaine Congo-Brazzaville République démocratique du Congo Sénégal Seychelles Tchad Togo Rwanda

Langue administrative :

Maroc Algérie Tunisie Mauritanie Maurice


Asie et Océanie : Cambodge France (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna) Israël Laos Liban Vanuatu

Au total : 55 pays dans lesquels le français est langue officielle

Voir aussi : Distribution des francophones dans le monde

Région Europe, Amériques, Antarctique, Afrique, Asie, et Océanie
Nombre de locuteurs 220 millions (dont 125 millions comme langue maternelle)[1],[2]
Typologie SVO
flexionnelle - syllabique
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle de 29 pays
et de nombreuses organisations internationales
Régi par Académie française,
Délégation générale à la langue française et aux langues de France,
Service de la langue française (Belgique),
Office québécois de la langue française,
les Conseils supérieurs de la langue française de France,
de Belgique
et du Québec, Délégation CIIP à la langue française[3] en Suisse (non officielle)
Codes de langue
ISO 639-1 fr
ISO 639-2 fra, fre
ISO 639-3 fra
Linguasphere 51-AAA-i
IETF fr
Échantillon

Article premier

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Le français est une langue romane parlée comme langue maternelle principalement en France (y compris en France d'outre-mer), dont elle est originaire (la « langue doïl »), en Belgique (en Wallonie et à dans la région de Bruxelles-Capitale), à Monaco, dans plusieurs provinces et territoires du Canada (principalement au Québec, mais aussi en Ontario, Manitoba et au Nouveau-Brunswick), au Luxembourg ( il est lune des trois langues officielles du pays) et en Suisse romande (le français est lune des quatre langues officielles de la Suisse). Il existe aussi des îlots de francophones natifs en Côte dIvoire (Abidjan)[4], au Gabon (Libreville)[5], aux États-Unis (notamment en Louisiane et au Maine), en Haïti, aux Seychelles, à lîle Maurice, au Vanuatu, dans certaines vallées italiennes (principalement dans le Val dAoste), dans de nombreux pays dAfrique du Nord, d'Afrique de l'Ouest, et d'Afrique centrale, à Pondichéry (Inde), le français est une langue très présente.

Le français est parlé comme deuxième ou troisième langue dans dautres régions du monde, comme en République démocratique du Congo, le plus peuplé des pays de la francophonie[6] et lun des 29 pays ayant le français pour langue officielle ou co-officielle[7], la majorité des pays de lAfrique de lOuest, ou encore au Maghreb, ces pays ayant pour la plupart fait partie des anciens empires coloniaux de la France et de la Belgique. Il est parlé comme première langue en Afrique francophone par une minorité, surtout dans les milieux urbains. Il est aussi de facto le langage des Terres australes et antarctiques françaises, bien que la plupart de celles-ci sont inhabitées, hormis parfois par quelques scientifiques et/ou militaires.

Avec approximativement 220 millions de locuteurs francophones dans le monde, plus 72 millions de locuteurs partiels (évaluation Organisation Internationale de la Francophonie : 2010), le français est la sixième langue la plus parlée dans le monde (consulter la liste des langues par nombre total de locuteurs). Elle est une des six langues officielles et une des deux langues de travail (avec langlais) de lOrganisation des Nations unies, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales, dont lUnion européenne. Après avoir été à lépoque de lAncien Régime français la langue des cours royales et princières, des tsars de Russie aux rois dEspagne et d'Angleterre en passant par les princes de lAllemagne, elle demeure une langue importante de la diplomatie internationale aux côtés de langlais et de lespagnol.

La langue française est un attribut de souveraineté en France : la langue officielle de la République française est le français (article 2 de la Constitution de 1958). Elle est également le principal véhicule de la pensée et de la culture française dans le monde. La langue française fait lobjet dun dispositif public denrichissement de la langue, avec le décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française.

La langue française a cette particularité que son développement et sa codification ont été en partie lœuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou dinstitutions, comme lAcadémie française. Cest une langue dite « académique ». Toutefois, lusage garde ses droits et nombreux sont ceux qui malaxèrent cette langue vivante, au premier rang desquels Rabelais et Molière : il est dailleurs question de la « langue de Molière ».

Sommaire

Histoire

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Article détaillé : Histoire de la langue française.

À lépoque de la conquête de la Gaule par les armées romaines de Jules César en 52 av. J.-C., la Gaule était majoritairement peuplée de tribus gauloises qui parlaient des langues celtiques certainement apparentées et probablement mutuellement intelligibles. Il nexistait donc pas une mais plusieurs langues gauloises, qui nétaient que très rarement écrites. La langue des Romains, le latin, connaissait lécriture, et en tant que langue de lautorité et langue de prestige, le latin vulgaire fut peu à peu adopté par tous au cours des siècles qui suivirent la conquête du pays en 51 av. J.-C..

La version romane des Serments de Strasbourg de 842 est le premier texte écrit en langue doïl, dérivée du Bas-latin et remodelée suite à létablissement des Germains, principalement des Francs (d lappellation du français), dans le nord de la Gaule. La première mention de lexistence dune langue romane date de 813, lors du Concile de Tours, qui la nomme lingua romana rustica, « langue romane rustique ». Il faut attendre vers 880 pour le premier texte littéraire, la Séquence de sainte Eulalie, encore quon[Qui ?] puisse considérer que la langue de ce texte est plus du picard que du français lui-même, le français ayant été un dialecte parmi plusieurs au Moyen Âge, appelé le franceis / françoys / françois alors (prononcé progressivement [frãntseis], [frãntsois] puis [frãswe]). Paris et sa région sont le berceau historique de ce franceis qui très vite sest enrichi par lapport de normand, de picard, de bourguignon et des autres parlers doïl alentour, car au fur et à mesure que Paris prenait de limportance sur le plan politique, des gens de tout le pays y affluaient, important avec eux leur variante linguistique.

En 1539, lordonnance de Villers-Cotterêts signée par François Ier impose le français comme langue du droit et de ladministration en France. Au long du XVIIe siècle, le français simpose comme langue scientifique et comme langue denseignement. Le Discours de la méthode (1637) de René Descartes constitue une étape importante car il sagit dun des premiers essais philosophiques écrits en français et non en latin comme les Méditations sur la philosophie première. En réalité, René Descartes avait été censuré dans ses Méditations métaphysiques ; il avait donc réécrit son livre et lavait publié sous le nom Le Discours de la méthode, en français, sachant que les élites ne liraient pas son livre car écrit en langue vernaculaire tandis que les lettrés ouverts à ses idées pourraient le lire sans craindre la menace de la censure.

Dans son rapport de juin 1794 labbé Grégoire révéla que le français était uniquement et « exclusivement » parlé dans « environ 15 départements » (sur 83). Il lui paraissait paradoxal, et pour le moins insupportable, de constater que moins de 3 millions de Français sur 28 parlaient la langue nationale, alors que celle-ci était utilisée et unifiée « même dans le Canada et sur les bords du Mississippi »[8]. En 1863, daprès une enquête lancée par Victor Duruy, 8 381 communes sur 37 510, environ le quart de la population rurale, ne parlaient pas français[9].

En Europe, au XIXe siècle, le français devient une langue diplomatique de premier plan ; en plus dêtre apprise par laristocratie elle sexporte dans les colonies[10]. La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant, tant par le massacre délites francophiles en Europe de lEst, que par la montée en puissance de langlais comme langue véhiculaire internationale[11].

Le 7 janvier 1972, le gouvernement français promulgue le décret no 72-9 relatif à lenrichissement de la langue française, prévoyant la création de commissions ministérielles de terminologie pour lenrichissement du vocabulaire français.

La révision constitutionnelle du 25 juin 1992 insère à l'article 2 de la constitution française la phrase : « La langue de la République est le français. »

Le 4 août 1994 à suite de la loi de 1975, est promulguée la loi dite loi Toubon qui tend à imposer lutilisation du français dans nombre de domaines (affichage, travail, enseignement...) particulièrement dans les services publics en France.

La maintenance de la langue française est suivie par : lAcadémie française, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), le Service de la langue française (Belgique), lOffice québécois de la langue française (OQLF), les Conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique et du Québec.

Approche linguistique

Origines : vocabulaire et étymologie

Article détaillé : Histoire de la langue française.

La majorité du fonds lexical français provient du latin (en tant que langue-mère) ou bien est construit à partir des racines gréco-latines. De nombreux termes possèdent un doublon de même étymologie, lun ayant évolué à travers les siècles à partir du latin populaire tandis que lautre est emprunté directement au latin classique : métier/ministère, façon/faction, raide/rigide, froid/frigide, frêle/fragile, rançon/rédemption, raison/ration, poison/potion, chance/cadence, etc. Souvent la création de mots à partir dun mot bien français passe par un emprunt à sa forme en latin classique : mère/maternel, frère/fraternel, cheveu/capillaire, foi/fidèle, œil/oculaire, sûr/sécurité, siècle/séculaire, etc.

Il est ignoré jusquà quel point la langue gauloise a pu influencer le français. Son apport lexical se réduirait à une centaine de mots, tels que char/charrue, mouton, crème, dont une partie proviendrait demprunts du latin au gaulois. Létymologie de ces expressions nest dailleurs pas toujours assurée. Quant à son impact sur la syntaxe et la prononciation, il est également indéterminé.

Le francique, en tant que superstrat, a laissé également quelques mots importants (gris, blanc, blond, bleu, etc.) et aurait fortement influencé la prononciation du roman du Nord de la Gaule, autrement dit des langues d'oïl et du proto-français.

Il est parfois désigné sous le terme francien ce protofrançais comme dialecte de langue doïl parlé en Île-de-France au Haut Moyen Âge, qui est à lorigine du français daujourd'hui. Mais ce terme a été créé en 1889 par Gaston Paris, un linguiste français, pour désigner ce dialecte médiéval qui très tôt, en fait, dès le XIIe siècle avec lessor de Paris, sest enrichi des autres parlers doïl : normand, picard, lorrain, bourguignon. Le terme francien nétait pas utilisé par les gens qui le parlaient, puisquil était déjà nommé franceis puis françois (sans confusion possible car le royaume de France à lorigine se limitait à une partie de lactuelle Île-de-France, et sa langue doïl locale, le françoys, était encore bien distincte de celle des autres régions environnantes non encore rattachées au royaume dont certaines sans allégeance à celui-ci). Avant le XIIe siècle, il était question de roman ou de langues romanes, qui étaient plus ou moins mutuellement intelligibles. Cest pourquoi une désignation commune de langue(s) doïl a été donnée. Dès lors que ces dialectes devinrent moins mutuellement intelligibles, les locuteurs leur donnèrent le nom de picard, normand, wallon, françois, etc.

Le français parlé aujourdhui tire son nom de cet ancien franceis, qui a évolué lentement vers un parler supra-régional à partir des XIe/XIIe siècles (franceis [frãntsëé] > françois [frãswé] > français [frãsé]. Les autres langues doïl disparurent petit à petit au fur et à mesure que le français prenait du prestige, mais aussi parce que les langues doïl étaient très proches du françois. Cela explique pourquoi, a contrario, malgré un recul encore constaté, les langues non romanes et les dialectes non doïl persistèrent ou résistèrent davantage : breton, occitan, alsacien, basque, flamand, corse, même si ces derniers ont eux aussi enrichi la langue française.

Emprunts plus récents, néologismes et évolution de l'orthographe

Article détaillé : Emprunt lexical.

Les emprunts plus récents à dautres langues sont assez nombreux : dabord à langlais (même anciens : nord, sud), puis à litalien, aux autres langues romanes, aux langues germaniques tels que l'allemand ou le néerlandais (ainsi boulevard vient du hollandais ou du flamand bolwerk). Larabe a fourni, et fournit encore quelques mots : alcool, algèbre, toubib, bledetc.

On[Qui ?] estime à moins de 13 % (soit 4 200 mots) la part des mots dorigine étrangère dans la langue française courante soit environ les 35 000 mots dun dictionnaire dusage. Ces mots viennent pour 1 054 dentre eux de langlais, 707 de litalien, 550 de lancien allemand, 481 des anciennes langues gallo-romanes, 215 de larabe, 164 de lallemand, 160 de lancien celtique, 159 de lespagnol, 153 du néerlandais, 112 du perse (ancien persan) et du sanskrit, 101 des langues amérindiennes, 89 de diverses langues asiatiques orientales (dont le chinois ou le japonais, mais aussi certaines langues mon-khmères), 56 de diverses langues afro-asiatiques, 55 de langues slaves ou baltes et 144 dautres langues diverses (dont les langues malayo-polynésiennes ou langues nigéro-congolaises)[12].

Toutefois, cette proportion relativement faible demprunts dans le vocabulaire courant ne rend pas compte de la pénétration de termes en anglo-américain dans le domaine des affaires, les États-Unis exercent une forte domination, domaine par ailleurs très stratégique[13].

De nombreux néologismes ont également été formés à partir de mots grecs ou latins. Peuvent être cités mètre, gramme, phobie et leurs dérivés (kilomètre, milligrammeetc.), ainsi que des mots plus récents comme cinéma, logiciel, domotiqueetc.

Dautres sont des calques ou des adaptations de langlais, par exemple baladeur créé pour remplacer langlais walkman et discman.

De nombreux néologismes sont également créés pour se substituer aux mots anglais, comme :

Certains néologismes ont été créés en Amérique du Nord, lOffice québécois de la langue française est très actif :

Ces néologismes pour la plupart originaires du Québec, sont souvent utilisés dans le reste de lAmérique du Nord[réfnécessaire]. Toutefois, leur diffusion en France est relativement limitée.

Grammaire

Article détaillé : Grammaire française.

Une des caractéristiques de la grammaire française vis-à-vis de nombreuses langues vivantes est la richesse de ses temps et modes. Toutefois, cette richesse tend à se réduire à loral. Par exemple, certains temps, tel le passé simple, ne se trouvent guère plus quà lécrit[14] et le passé antérieur se réduit le plus souvent à un simple jeu de « style » oratoire avec des expressions diverses mais toutes construites autour du seul verbe être (jeus été..., il eut été...).

Également, une partie non négligeable de la grammaire française (pluriels, personnes dans la conjugaison), nest notable quà lécrit (exemple : ils jouent, il joue).

La langue française est illustrée par de grands grammairiens comme Claude Favre de Vaugelas (première moitié du XVIIe siècle) et Maurice Grevisse (1895-1980), grammairien belge, auteur de la grammaire de référence Le Bon Usage.

Francisation

Article détaillé : Francisation.

Sémantique

La langue française a une sémantique très riche. Elle se prête à des jeux de mots, des traits desprit, des devinettes, des contrepèteries...

Cette caractéristique est importante pour le traitement de linformation dans les bases de données (web sémantique).

La définition même de « mot » fait difficulté, ce qui vide de sens la question de la « richesse » relative du vocabulaire des diverses langues : les langues dites « agglutinantes », par exemple, peuvent créer une infinité de « mots » dont chacun équivaudrait pour les francophones à une phrase entière.

Sil est question de la langue française (ou anglaise), il est impossible de fournir un dénombrement de lensemble des formes quoffre une langue : certaines (comme dans le cas de tous les verbes qui peuvent composer avec le préfixe re-) nont quune existence virtuelle ; chaque jour, dautres se créent ou disparaissent de lusage. Le vocabulaire spécialisé des sciences est en constant développement : le Dictionnaire de la chimie de Duval, loin dêtre exhaustif puisque plus de 100 000 matières colorantes distinguées, comptait déjà 26 400 entrées en 1935, mais plus de 70 000 en 1977. Tout ce qui peut être dénombré, ce sont les « entrées » constituant les nomenclatures des divers dictionnaires, les formes quils enregistrent, choisies par les éditeurs selon lidée quils se font des besoins de lutilisateur et selon des principes qui leur sont propres : une entrée générale pour une même forme ou une par sens, syntagmes composés en plus des formes simples, etc. Fondés sur des enquêtes de fréquence, le « français fondamental » et le « français élémentaire » comptent respectivement un peu plus de 1 000 à 3 000 entrées. Les dictionnaires scolaires destinés aux élèves de 8 à 14 ans en comptent de 2 000 à 20 000, le Trésor de la langue française environ 100 000 (non compris les dérivés intégrés aux articles), les grands dictionnaires encyclopédiques environ 200 000 (y compris les noms propres). Quant aux dictionnaires de la langue courante, qui recensent grosso modo le vocabulaire nécessaire à la conversation, à la lecture de la presse générale dinformation et à celle des textes littéraires du XVIe siècle à nos jours, en y ajoutant un pourcentage variable des termes spéciaux, de formes rares, archaïques, régionales ou dialectales, ainsi que demprunts aux divers pays francophones ou aux langues étrangères, ils comportent environ 60 000 entrées, en français comme en anglais ou en chinois[15].

Dialectes

Dialectes de la langue française dans le monde
Afrique francophone :      Pays généralement considérés comme francophones. Ces pays avaient une population de 349 millions d'habitants en 2011[16]. Leur population devrait atteindre entre 710 millions[17] et 729 millions[16] d'habitants en 2050 d'après les projections de population.      Pays parfois considérés comme francophones.      Pays non francophones mais qui sont membres ou observateurs de lOIF.

La variation régionale, du français, peut être abordée de deux manières :

  • En considérant que le français est un synonyme de la langue doïl, ce qui implique que tous les dialectes romans du domaine doïl sont des variétés dialectales du français (voir larticle langue doïl) ;
  • En se limitant à ce qui est appelé le « français régional », ensemble de variétés régionales dans le monde, qui restent très proches du français standard. Cest ce sens qui est développé ici.

Certains néologismes peuvent également être empruntés au vocabulaire du français régional. Les mots ou les expressions employés dans certaines régions de la francophonie sont nommés « français régional », mais ils sont non retenus dans les dictionnaires académiques du français ou qui ne sont pas utilisés dans lensemble de la francophonie. Il ne sagit pas de langue familière, mais bien du français qui a évolué de façon différente.

Dans une partie de la moitié nord de la France par exemple, le repas du matin sappelle « petit déjeûner », celui du midi le « déjeûner » et celui du soir le « dîner », le « souper » désignant la collation prise le soir après le spectacle : en Normandie, Picardie, dans le Nord, en Lorraine. En Région Rhône-Alpes, en Franche-Comté, en Occitanie, au Québec, dans le reste du Canada, en Belgique, en Savoie et en Suisse, on dit « déjeûner », « dîner » et « souper ». En Belgique, en Savoie et en Suisse, on[Qui ?] dit « septante » (70) et « nonante » (90) tandis quen Suisse et en Savoie on dit « huitante » (80) mais seulement dans certains cantons (la forme ancienne et aujourdhui désuète de « huitante » était « octante »). Au Québec, dans le reste du Canada, en Suisse, en Savoie, en Belgique et dans certaines régions françaises, on[Qui ?] dit « tantôt » le français de Paris mais aussi le français africain utilise « tout à lheure » ; au Québec également, « magasiner » pour « faire des courses » (pour éviter langlicisme « faire du shopping »), alors que ce mot est perçu comme un barbarisme en France. Au Sénégal et en Afrique francophone, on parle parfois d’« essencerie » pour éviter lemprunt anglais de « station service », alors que ce mot est également perçu comme un barbarisme en France[réfnécessaire]. Au Québec et souvent dans le reste du Canada, on dit aussi « avoir une blonde » au lieu d'« avoir une petite amie » ou « avoir une copine », « avoir un chum » au lieu d'« avoir un petit ami » ou d'« avoir un copain », etc.

Les exemples de variations dialectales sont extrêmement nombreux en français.

En France

Article détaillé : Français de France.

Français parisien

Le français parisien a déjà remplacé chez la presque totalité des locuteurs de la zone doïl les variétés locales de francilien (il ne sagit pas ici de ce qui est parfois appelé des « patois », cest-à-dire des dialectes de la langue doïl, et difficilement intelligibles aux Parisiens, mais de variétés de français proches du parisien). Les différences entre le français dun jeune Normand et dun jeune Parisien, par exemple, seront dans la plupart des cas minimes au regard de la diversité qui a existé historiquement en France dans le francilien même.

Le français parisien a constitué pendant longtemps la norme du français pour lensemble des francophones dans le monde, et continue dexercer une influence sans pareille sur la langue française prise en son entier. Cest pour cette raison quon[Qui ?] prend souvent le français parisien comme point de référence auquel on[Qui ?] peut comparer dautres variétés de français.

Toutefois, certaines évolutions récentes du français parisien par rapport à la norme traditionnelle du français, qui sont acceptées en France et même entérinées dans les dictionnaires (dont la quasi-totalité sont publiés en France), ne passent pas inaperçues à létranger. Ceci est vrai particulièrement au Canada, la région francophone linfluence du français parisien est la moins forte. Pour ce qui est de la prononciation, on peut penser par exemple à la suppression du l géminé dans « collègue », lajout du t dans « août », ou lhomophonie de « brin » et de « brun ».

Un régionalisme caractéristique du français de France est parfois appelé « francisme ». Voir aussi le débat sur la norme du français québécois.

République démocratique du Congo

Héritage de la colonisation belge au XIXe siècle et XXe siècle, le français est la langue officielle de la République démocratique du Congo.

  • En 2005, le pays compte 6 millions de francophones et 18 millions de francophones partiels[18].
  • En 2010 cest plus de 31 millions de personnes qui savent écrire, lire et parler français[19].

A Kinshasa, la capitale, le français évolue aussi de façon impressionnante, en 2008 87 % de la capitale parlait français, alors quen 2009 92 % parle le français[19].

Le français est la langue de ladministration, de lenseignement à tous les niveaux, des médias, des élites et en partie du commerce et des affaires. À lexception de la musique dominée par les langues congolaises, le français reste la référence en matière culturelle : cinéma, littérature, science etc. Il est également très employé par le monde religieux, en particulier par les pasteurs protestants[20].

Le français de la République démocratique du Congo emprunte beaucoup à celui de la Belgique mais a développé ses propres caractéristiques et particularités, avec de plus en plus de néologismes dans la langue parlée[21]. Ainsi, le français « gong unique » pour signifier la journée continue côtoie le portugais « matabiche » pour dire pourboire, langlais « wax » pour pagne et le bakongo « nganda » pour buvette.

Canada

Signalisation bilingue à Moncton (Nouveau-Brunswick).

Depuis larrivée de Jacques Cartier, la langue française était la langue officielle de la Nouvelle-France[22]. Plusieurs vagues de population venue de France se sont établies dans lest du Canada. Parmi eux, les Acadiens habitent et occupent principalement les quatre provinces maritimes : la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve[23]. Dans toutes les provinces canadiennes, il y a plusieurs francophones dorigine française[24]. Sur le pays entier en 2006, environ 9,6 millions de Canadiens (soit 30,7 % de la population) savaient parler français.

Panneau darrêt/stop à Ottawa.

Lenseignement du français comme langue seconde dans les provinces anglophones du Canada favorise lapprentissage de la langue française aux Canadiens[25].

Le Québec est la seule province canadienne le français est lunique langue officielle. Le Nouveau-Brunswick, quant à lui, est la seule province à être bilingue officiellement. Les huit autres provinces sont unilingues anglophones. Au niveau des institutions fédérales, le français est une des deux langues officielles[26]. Le Québec est la province qui compte le plus de francophones dans le pays avec près de 6 millions et demi de personnes qui ont cette langue comme langue maternelle, soit 80 % de la population, suivi de lOntario avec près de 582 695 francophones, soit 4,8 % de la population totale de la province. Le Nouveau-Brunswick, étant bilingue, a une forte concentration de francophones, installés principalement dans le nord-ouest, le nord-est et le sud-est de la province. La province compte 230 000 francophones représentant 33 % de la population totale. Environ 23 % des Canadiens déclarent avoir le français comme langue maternelle[27].

Québec

Article détaillé : Français québécois.

Au Québec en particulier, lespace linguistique francophone na plus été nourri de façon privilégiée par les apports de la métropole, ni soumis à son influence, depuis la Conquête anglaise en 1759 jusquau XXe siècle environ. Le français y a conservé ses influences lexicales empruntées au vocabulaire de la marine du XVIIIe siècle (« barrer » une porte pour « verrouiller », par exemple), mais également des formes archaïques qui ont été maintenues en français nord-américain : on[Qui ?] dit « breuvage » pour « boisson », soit la même nuance qui existe en anglais entre le beverage américain et le drink britannique[réfnécessaire], le terme québécois ayant conservé le même sens neutre quen vieux-français (boisson).

Depuis la seconde moitié du XXe siècle, cest une véritable ingénierie linguistique qui a participé de lévolution du français québécois, notamment en inventant des équivalents québécois à des anglicismes. On dit « courriel » pour e-mail, « clavarder » pour chatter et « pourriel » pour spam, par exemple la phrase suivante : « Jai changé les wipers de mon char par des neux, pis jai faite une tite job de body sul houde. » se traduit par : « Jai changé mes essuie-glace de ma voiture et jai donné une touche de peinture sur le capot avant. »

LOffice québécois de la langue française (OQLF) est, dans ses missions de veille terminologique, léquivalent québécois de lAcadémie française en France : son rôle est à la fois consultatif et normatif[28]. Au sein de la francophonie mondiale, linfluence considérable et relativement nouvelle de lOQLF et du français québécois en matière lexicale (mots francisés, néologismes, etc.) est importante même en dehors du Québec[Note 6]. Pour illustration, lAcadémie française « importe » et intègre désormais beaucoup dapports lexicaux québécois (recommandés par lOffice québécois en ce qui concerne lusage de la langue au Québec), enrichissant le français international et permettant la diffusion de ces termes dans la Francophonie mondiale. Par exemple, après avoir été initialement « marqués » comme des québécismes, des termes comme « courriel » sont désormais considérés comme des mots standard pour lensemble des pays francophones (« français international ») et ne sont plus nécessairement « différenciés »[29].

Le but de lOQLF dans les matières terminologiques nest pas de sécarter de la norme internationale du français (grammaire, etc.), mais dencadrer sa variante nord-américaine, dans le respect des règles communes de la langue française (corpus commun)[réfnécessaire]. En cela, les activités lexicales de lOffice contribuent à enrichir le français international par une contribution québécoise. Loffice propose sur lInternet son grand dictionnaire terminologique[30].

Le Québec déploie tous les moyens pour améliorer la qualité de lenseignement du français. Ce dernier adopte, comme référence, une nouvelle méthode pour lenseignement de la grammaire française[31]. Le Multidictionnaire de la langue française est loutil de référence pour consulter les mots français, les anglicismes, les faux amis, etc.

La Charte de la langue française, connue également sous le nom de loi 101, a permis à la langue française dêtre officialisée et protégée dans la province de Québec. De plus, lapprentissage de la langue française aux nouveaux arrivants allophones devient une des priorités du gouvernement québécois[32].

Belgique

Signalisation bilingue français-néerlandais à Bruxelles.
Article détaillé : Français de Belgique.

Le français est parlé par environ 40 % de la population belge, principalement dans les provinces du sud du paysla Région wallonneainsi quà Bruxelles, la capitale. Il est encore parlé en Région flamande, historiquement langue de la bourgeoisie. Ceci est encore particulièrement remarquable à Anvers, Gand et Courtrai. Il est également parlé dans les familles francophones de la périphérie bruxelloise.

En Région wallonne, les langues romanes régionales comme le wallon ou le picard ont été remplacées par le français au fur et à mesure de linstruction de la classe populaire, si bien quelles ne sont quasiment plus utilisées. Les enfants qui allaient à lécole apprenaient la langue de ladministration et de la bourgeoisie. Une évolution pareille s'est d'ailleurs produite à Bruxelles, historiquement de langue néerlandaise.

Dans certaines provinces (Liège, Namur...), il en est resté des mots du vocabulaire typiquement locaux comme des mots wallons tels que macrale (sorcière), oufti (typiquement de Liège intraduisible, ce serait une sorte de « diantre ! » mais résolument plus « populaire »), potchî foû (sénerver), clinche (poignée de porte qui rappelle notre clanche) et des expressions idiomatiques telles que « tomber bas de ses clicotes » (potchîr foû de ses clicotes, lexpression complète pour sénerver), « petèye-crompîre » (pomme de terre petée, cest-à-dire avec la peau, enveloppée dans de laluminium et passée au four, ou à lancienne, sans aluminium, et directement dans les braises), « tesse to po ! » (tais-toi donc un peu !) et « cest todi les petits que lon språtche » (cest toujours les petits que lon écrase). Il existe le même phénomène dans dautres régions comme dans le Tournaisis ou à Bruxelles.

Les termes propres au français parlé en Belgique et admis par les dictionnaires, tels que chicon (endive), crolles (bouclettes), nonante (90), septante (70), bourgmestre (maire)…, sont appelés des belgicismes.

Suisse

Signalisation bilingue en français et allemand à Fribourg (Suisse).
Articles détaillés : Français de Suisse et Français fédéral.

Le français de Suisse est parlé en Suisse romande, la partie francophone de la Suisse, par environ 1,48 million de personnes.

Il se différencie peu du français de France ou du français de Belgique. Ainsi un Suisse francophone naura aucune difficulté à comprendre un Français, alors quun Français pourra sétonner de quelques mots usités en Suisse romande et dans les régions limitrophes françaises uniquement.

Le français de Suisse se caractérise par quelques termes issus du franco-provençal, par des mots tels que septante, huitante ou nonante, ainsi que localement par des mots et expressions issues de langues germaniques tel que mouttre, witz, ou poutser. Ce dernier phénomène provenant en partie de la proximité de la communauté francophone et alémanique en Suisse et fonctionne dans les deux sens. Par exemple lutilisation du mot jupe ou vélo en suisse-allemand. Le français local de Suisse romande ressemble à celui des régions limitrophes, notamment celui de la Savoie voisine, également de langue franco-provençale. Les nombres en suisse romand ont une similarité avec les nombres utilisés en Belgique francophone (septante, huitante, nonante).

Vallée d'Aoste

Bilinguisme franco-italien sur les cartes didentité des Valdôtains
Article détaillé : Francophonie en Vallée d'Aoste.

En Vallée dAoste, la plus petite des régions italiennes, se concentrent les plus hauts sommets européens, dont le Mont Blanc, le français historiquement a toujours occupé une position prédominante par rapport au patois valdôtain dorigine francoprovençale. Après le Traité de Turin (1860), cette région francophone se retrouva en minorité par rapport aux autres régions italophones du Royaume de Sardaigne, et litalien commença forcément à se diffondre. Au XXe siècle, à cause de la tentative danéantissement du français de la part du régime fasciste, et surtout après la Seconde Guerre mondiale, lusage de cette langue a presque disparu, même si elle est officielle et parifiée à litalien. Ce processus est sans doute dune part à lattachement des Valdôtains pour leur patois, et dautre part aux médias italiens et aux petites dimensions de la région. De toute façon, le français joue encore un rôle primaire dans lactivité politique (surtout dans les rapports bilatéraux avec les régions limitrophes francophones, entre autres dans le cadre des projets Interreg) et chez les intellectuels valdôtains. À lécole le français est parifié à litalien, ce qui fait en sorte que tous les Valdôtains connaissent cette langue au moins au niveau passif, à côté de la langue maternelle italienne (surtout à Aoste) et valdôtaine dans les autres communes de la région. La signalisation routière est presque parfaitement bilingue, avec des déséquilibres parfois en faveur de lune, parfois de lautre langue. Le français valdôtain présente des différences par rapport au français standard relevant de linfluence du patois local : linversion sujet-verbe dans les questions est très fréquente à loral, le verbe se tracasser est utilisé au lieu de sagiter, et bailler pour donner, les chiffres soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix sont souvent transformées en septante, huitante, nonante. Le maire est appelé syndic et la mairie, maison communale.

Louisiane

Le français aux États-Unis

En Louisiane, le français cadien (terme dérivé du mot acadien), parfois aussi appelé « français régional louisianais »[33] est parlé surtout dans les paroisses du sud. Le français cadien est différent du créole louisianais et on[Qui ?] présume généralement que le français cadien dérive presque uniquement du français acadien tel quil était parlé dans la colonie française dAcadie (située dans ce qui est maintenant les Provinces Maritimes du Canada et le Maine). Le français cadien diffère du français métropolitain par la prononciation, le vocabulaire et lintonation.

En 2007, la plupart des Cadiens dancienne génération sont bilingues, ayant grandi avec le français à la maison et langlais pour les études. Le nombre des locuteurs du français cadien a diminué considérablement. Toutefois, des efforts sont faits pour réintroduire la langue parmi les plus jeunes générations. Le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL) a été créé à la fin des années 1960, et continue à enseigner une version de français entre le dialecte ancien cadien et le français « parisien » ou métropolitain. Aujourdhui, les régions cadiens ou cadiennes de la Louisiane forment souvent des associations avec les Acadiens du Canada, qui envoient des professeurs de français pour réapprendre la langue dans les écoles.

Prononciation

Article détaillé : Prononciation du français.

Écriture de textes

Le français est écrit (principalement) avec lalphabet latin de base (26 lettres) étendu par quelques signes diacritiques (obligatoires) et ligatures (utilisées conventionnellement mais selon une convention moins respectée). Lécriture du français en écriture latine fait lobjet depuis plusieurs siècles de normes orthographiques assez précises, publiées, enseignées, généralement reconnues et acceptées mais pas toujours très bien respectées (ces normes ont évolué et se sont plus ou moins bien adaptées avec le temps).

Dautres écritures sont possibles pour écrire le français, notamment avec lalphabet Braille (qui nécessite une adaptation de lorthographe française existante, car le Braille est plus limitatif et apporte des contraintes propres à son utilisation).

Les transcriptions purement phonétiques utilisent lalphabet phonétique international (API), mais elles sont utilisées uniquement pour préciser la prononciation (généralement uniquement au plan phonologique pour permettre une intercompréhension suffisante, et non la transcription phonétique exacte qui dépend de laccent régional du locuteur). La transcription est assez facile aussi dans les alphabets grec et cyrillique grâce à lexistence de normes (utilisées pour la transcription officielle des toponymes et noms français), mais plus délicate et imprécise avec les écritures sémitiques (dans les langues qui utilisent ces écritures, lécriture française normalisée est le plus souvent conservée.)

Orthographe latine normalisée

LAcadémie française et des institutions analogues d'autres pays francophones ont approuvé une série de rectifications orthographiques proposées en 1990 par un rapport du Conseil supérieur de la langue française. Ces rectifications portent sur moins de 3 % du vocabulaire. En outre, lAcadémie française souligne que ces rectifications nont pas de caractère obligatoire, mais quelles sont recommandées.

De tous temps, lorthographe du français a subi de nombreuses rectifications, mais lhabitude littéraire dadapter les ouvrages dans lorthographe officielle du moment donne une impression de continuité que la langue française écrite, en fait, na jamais eue. Ces rectifications orthographiques du français ont pour objectif de rendre le français plus « logique » et plus moderne tout en respectant létymologie, mais aussi dinfluer des règles précises pour la création de nouveaux termes. Ainsi les rectifications orthographiques de 1990 recommandent, par exemple, lorthographe « chaine » plutôt que « chaîne » le « î » ne sert à rien et ne se justifie nullement par l'étymologie.

Dans les faits, ces rectifications ne sont pas toujours suivies, la plupart des francophones sen tient encore à lorthographe traditionnelle. Cependant, bien que très contestées, de nouvelles pratiques orthographiques alternatives et non-officielles, comme le SMS, se pratiquent de plus en plus, surtout chez les jeunes.

Ordre alphabétique

Lalgorithme de tri est multi-niveau, conformément à la spécification des algorithmes dordonnancement normalisés UCA (dUnicode:

  1. Dans un premier temps, les différences de casse et daccents sont ignorées, de même que, pour certains types de tri, tous les séparateurs de mots et la ponctuation. Lalphabet français utilise des digraphes et trigraphes pour noter certaines lettres ; cependant, ils ne sont pas considérés comme des lettres distinctes de lalphabet (comme cest le cas en breton). Toutes les lettres latines ne sont pas utilisées, mais peuvent apparaître dans des mots importés (notamment des noms propres et toponymes non traduits, mais le plus souvent transcrits littéralement depuis une autre écriture: ces mots, qui contiennent des lettres supplémentaires (comme þ, etc.) après ceux contenant les autres lettres sont alors classés ; cependant certains dictionnaires peuvent classer ces lettres latines supplémentaires daprès leur translittération dans lalphabet de base, comme þ, la lettre nordique thorn, classé comme th).
  2. En français (comme en breton), les différences secondaires (daccents principalement) seront normalement triées en comparant dabord les derniers caractères des textes ou mots à classer, et non les premières lettres de ces textes.
  3. Enfin les séparateurs de mots, la ponctuation, les symboles et les différences de casse et accents sont considérés dans le sens de lecture normal.

Lorthographe française utilise lensemble des lettres de base de lalphabet latin (sur fond vert ci-dessous) et leurs variantes (sur fond blanc) et les séparateurs orthographiques (en jaune, dont lespace ; les autres symboles de ponctuation sont traités comme lespace) ; les symboles mathématiques et monétaires (sur fond orange) sont classés avant les chiffres. Les nombres sont écrits avec les chiffres décimaux arabo-européens (sur fond bleu).

La table ci-dessous (conforme à la table dordonnancement par défaut dUnicode (DUCET), seulement adaptée pour lalphabet de base français et le cas particulier de ligature œ qui nest pas considérée comme une lettre de lalphabet français mais une forme typographique recommandée ; lordonnancement par défaut dUnicode classe déjà la ligature spécifiquement française œ comme deux lettres) ne liste aucune autre lettre empruntée à une autre langue : dautres caractères spécifiques peuvent être aussi employés tels que des ligatures purement typographiques non différenciées au plan alphabétique et orthographique, différents symboles techniques, des signes de ponctuation supplémentaires, et des lettres empruntées à dautres langues que le français. Les caractères ignorés durant les premiers niveaux de tri (ou traités pour ce niveau comme sils étaient dautres caractères indiqués en italique et traités pour cette phase comme ces caractères séparés) sont marqués dun fond gris pour ces phases.

Tri primaire - , ; : ! ? . " ( ) [ ] { } §
Tri secondaire
Tri tertiaire _ ´ ` ˆ ˜ ¨ . . . " «  »

Suite de la table :

Tri primaire @ * / \ & # % ° + ± ÷ × < = > | $ £ 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Tri secondaire
Tri tertiaire

Suite de la table :

Tri primaire a a e b c d e f g
Tri secondaire a à â æ c ç e é è ê ë
Tri tertiaire a A à À â Â æ Æ b B c C ç Ç d D e E é É è È ê Ê ë Ë f F g G

Suite de la table :

Tri primaire h i j k l m n o o e p q r
Tri secondaire i î ï n ñ o ô œ
Tri tertiaire h H i I î Î ï Ï j J k K l L m M n N ñ Ñ o O ô Ô œ Œ p P q Q r R

Suite de la table :

Tri primaire s t u v w x y z
Tri secondaire u ù û ü y ÿ
Tri tertiaire s S t T u U ù Ù û Û ü Ü v V w W x X y Y ÿ Ÿ z Z

Spécificités typographiques

Plusieurs conventions typographiques ont souvent la force de convention orthographique en français, et font lobjet de corrections fréquentes, destinées à préciser le texte écrit.

Espaces et tirets séparant les paragraphes, phrases et mots

Au sein dun même paragraphe, les phrases doivent être terminées par des ponctuations finales (qui sont le point, le point dexclamation, le point dinterrogation). Deux paragraphes de même niveau ne sont normalement pas séparés si ceux-ci se terminent par une virgule, un point-virgule ou un signe deux points ; ces signes lient ensemble deux phrases qui se complètent mutuellement, et une espace simple et sécable suit ces ponctuations séparatrices mais non finales.

À lexception des paragraphes de titres, quand ils ne forment pas une phrase complète, et des paragraphes introduisant une liste (qui devraient être terminés par une ponctuation non finale, cest-à-dire le plus souvent un signe deux points, parfois un point-virgule), tous les paragraphes doivent être terminés par une ponctuation finale. Une même phrase ne devrait pas être coupée en deux paragraphes distincts.

Cependant, dans les listes à puces ou numérotées, les sous-paragraphes constituant les éléments de la liste et terminés sont séparés par une virgule ou un point-virgule, si la liste entière complète la phrase commencée dans un paragraphe précédant cette liste énumérative[Note 7]. Les listes, quelles soient énumératives ou non, ne devraient comporter aucun élément non terminé par une ponctuation, ne serait-ce quune virgule ou un point-virgule ; le dernier élément de la liste se terminera toujours par un point (sauf si la phrase se poursuit dans le paragraphe suivant après la liste elle-même, qui nen est quune partie et qui devrait se limiter à une simple énumération).

Entre deux phrases dun même paragraphe, lespace qui sépare la première phrase (terminée par une ponctuation finale) de la phrase suivante est préférablement une espace simple et sécable (contrairement aux conventions typographiques anglaises qui préfèrent une espace agrandie, ou bien deux espaces simples dans les textes dactylographiés). Si une séparation sémantique est vraiment nécessaire en français, on[Qui ?] préférera séparer les phrases dans deux paragraphes distincts ; dans les autres cas, une séparation par une espace élargie nest pas nécessaire dans les textes en français.

Entre les mots dune même phrase, ou après une virgule, avant ou après une citation au sein dune phrase, un espace simple sécable est utilisé. Aucun espace ne doit être mis entre un mot et une ponctuation simple (virgule en milieu de phrase ou point en fin de phrase), les deux éléments étant inséparables même en cas de césure. Les seules ponctuations qui peuvent être précédées dune espace simple sont les ponctuations ouvrantes (de parenthèses, crochets, accolades, guillemets, ou tiret cadratin daparté) ; cette espace simple est même nécessaire si cette ponctuation nest pas en tête de paragraphe mais introduit et sépare un sous-paragraphe au milieu ou à la fin dune autre phrase.

Aucune espace ne sépare le trait dunion reliant les mots dun même mot composé ; il en est de même pour le tiret demi-cadratin séparant les deux bornes dun intervalle (de date, ou de lieux distincts).

Espace fine insécable française

Article détaillé : espace fine.

Cette espace fine insécable française devrait toujours être placée avant tous les signes de ponctuation comportant deux glyphes séparés (à lintérieur des guillemets doubles, et avant le point-virgule, les deux points, le point dexclamation et le point dinterrogation).

Lespace fine insécable devrait aussi être utilisée comme séparateur de groupement de chiffres, tels que les milliers dans les nombres cardinaux ou les numéros de téléphone ou didentification (au lieu de lespace simple souvent jugée trop large car elle peut permettre linsertion dun chiffre dans lespace laissé vide, voire dune virgule décimale si le nombre est initialement écrit sans décimales, mais surtout car lespace simple est sécable et la césure des nombres est généralement indésirable sauf elle est explicitement utilisée pour les très grands nombres). Les années sont des nombres ordinaux (non cardinaux, car ils nindiquent pas une quantité mais un rang exact) et on ne doit donc pas y séparer le chiffre des milliers par une espace (cette convention nest pas requise pour les années préhistoriques ou futures très lointaines car ce sont des estimations scientifiques quantitatives).

Règles de césure françaises

Article détaillé : césure (typographie).

La césure dun texte long peut se faire partout figure une espace sécable entre deux mots. Elle laisse cette espace en fin de ligne, et commence la ligne suivante directement avec le mot qui suit cette espace. Il est donc permis de couper les phrases. Si cela nest pas suffisant, la césure française au milieu dun mot sécrit avec un petit tiret de césure (semblable au trait dunion des mots composés) uniquement après la première partie du mot coupé, et aucun tiret au début de la ligne suivante le mot se poursuit. Les conventions typographiques déconseillent fortement la césure si celle-ci laisse une syllabe de seulement une lettre ou deux séparée du reste du mot (que cette syllabe soit au début du mot et en fin de ligne, ou en fin de mot et en début de ligne), car cela rend la lecture plus difficile. Certains éditeurs permettent dimposer dautres contraintes typographiques, en augmentant le nombre de lettres suffisantes pour détacher une syllabe dun mot.

Les règles de césure semblent assez intuitives en français pour les locuteurs natifs qui savent reconnaître les syllabes : une césure peut être uniquement effectuée entre deux syllabes. Cependant cela doit correspondre aux syllabes morphologiques et non aux syllabes phonétiques qui peuvent attacher deux morphèmes distincts composant le même mot. De plus des césures sont jugées indésirables si le mot ainsi coupé peut être interprété comme deux mots composés prenant un autre sens (par exemple « consacré » ne peut être coupé en « con-sacré »). Cela nécessite donc un dictionnaire de césures ou la connaissance de la langue pour trouver les nombreuses exceptions à la règle phonétique simple.

De même, une césure peut être effectuée après le trait dunion reliant les mots dun mot composé, ou après le tiret demi-cadratin séparant les bornes dun intervalle (sans ajouter aucun tiret supplémentaire pour la césure elle-même). La césure est interdite avant ou après une apostrophe délision placée entre deux mots attachés ensemble et dont les lettres avant et après lapostrophe forment une même syllabe phonétique.

Apostrophe française

Article détaillé : Apostrophe.

Le français ne différencie normalement pas (orthographiquement) les trois formes typographiques différentes de lapostrophe ; cependant, la forme typographique hautement recommandée est orientée et non verticale, utilisant le même signe (généralement en forme de petit 9 plein en exposant, parfois aussi en forme de coin fin orienté vers la base du caractère à sa gauche, cest-à-dire comme une virgule haute) que le signe simple de ponctuation à droite dune citation courte. Toutefois, les claviers français ne permettent souvent pas de la saisir : lapostrophe dactylographique (en forme de coin vertical orienté vers le bas) est donc très souvent présente dans les textes français.[réfnécessaire]

Lapostrophe française marque lélision grammaticale des dernière lettres muettes de mots très courants dont le e final nest normalement pas muet (mais le devient avant le mot suivant dont linitiale est une voyelle ou un h muet non aspiré: cette élision contextuelle est obligatoire à la fin des mots « ce », « de », « jusque », « le », « lorsque », « me », « ne », « puisque », « que », « se », « te » et supprime non seulement leur e final, mais aussi lespace qui le sépare du mot suivant, remplacé par cette apostrophe délision (on observe une règle similaire délision marquée par lapostrophe en italien). Lélision est utilisée aussi dans certains mots composés comme « grandrue » ou le mot autrefois composé « aujourdhui » (devenu inséparable et un mot unique, le terme « hui » du vieux français ayant totalement disparu partout ailleurs en français moderne).

Lusage de lapostrophe en tant que signe de ponctuation est donc très fortement déconseillé en français (sauf pour quelques documents techniques adoptant des conventions syntaxiques spécifiques) ; il en est de même pour le signe de sens opposé (en forme de petit 6 ou de coin penché vers la base de la lettre suivante), bien que ce dernier ne représente pas correctement une apostrophe française.

Citations et guillemets

Article détaillé : guillemet.

Pour encadrer les citations, le français utilise les guillemets doubles (en chevrons pour la citation principale, en forme de doubles apostrophes hautes pour les citations internes) qui devraient être séparés du texte cité par une espace fine insécable française (dont la largeur devrait être dau moins un sixième de em, contrairement à la typographie anglaise cette fine nexcède pas un huitième de em, et peut donc être omis si la fine anglaise nest pas supportée : cest souvent le cas car les signes de ponctuation qui nécessitent cet espace fine incluent déjà cette espace suffisante dans le glyphe présent dans les polices de caractères utilisées). Cependant, il est admis dutiliser en français une espace insécable normale.

Écriture des nombres simples dans les textes français

Pour les petits nombres entiers positifs ou nuls (exprimables par un seul mot), il est dusage de les écrire en toutes lettres plutôt quen chiffres dans les textes (de « zéro » à « seize », « vingt », « cent » et « mille », voire « mil » pour le nombre ordinal uniquement) ; cependant les nombres romains (en lettres latines capitales) sont systématiquement utilisés pour les nombres ordinaux représentant un ordre de règne, et souvent aussi pour un numéro de volume, de tome, ou de chapitre. Exceptés les nombres qui doivent être écrits en chiffres romains, les dates qui peuvent être écrites en chiffres et les quelques cas particuliers, comme les citations dun texte un nombre est écrit en chiffres, écrire un nombre en chiffres est une faute de français.

Lettres majuscules et lettres en capitales

Article détaillé : Capitale et majuscule.

La distinction entre lettre minuscule (bas de casse) et lettre capitale (ou petite capitale ou majuscule) nest pas sémantique mais typographique selon des conventions très strictes en français dictées par la grammaire (contrairement à langlais ces conventions typographiques varient suivant les pays et les sources).

La distinction sémantique entre lettre majuscule et lettre minuscule revêt un caractère obligatoire et unique en français (mais aussi en anglais) ; elle est utilisée comme distinction significative dans les dictionnaires français dont les entrées principales écrivent toutes les lettres minuscules (sémantiques) en lettres minuscules (typographiques) et toutes les lettres majuscules (sémantiques) en lettres capitales (typographiques:

  • La lettre majuscule (sémantique) est utilisée systématiquement pour la seule lettre initiale des mots significatifs des noms propres (noms de famille, prénoms), toponymes, gentilés et ethnonymes, titres dœuvres, et certaines désignations honorifiques placées avant le nom (par exemple, Monseigneur ou Maître) ou leur abréviation (par exemple, Mgr pour Monseigneur, Me pour Maître), à lexception des articles définis et adverbes qui peuvent sarticuler et se contracter. Les autres lettres des constituants de noms propres sont toutes des minuscules (sémantiques). Les majuscules sont également utilisées pour toutes les lettres des sigles imprononçables autrement que lettre à lettre, et pour toutes les letres, ou seulement la première, des acronymes.
  • Les mots communs français sont orthographiés entièrement sans aucune majuscule quel que soit le contexte.

Les lettres minuscules (sémantiques) sécrivent normalement en minuscules (typographiques) partout cest possible en français (mais peuvent sécrire aussi en petites capitales pour certains paragraphes utilisant ce style), et seulement dans certains cas très précis en capitales : une lettre minuscule (sémantique) sécrira en capitale si et seulement si cest linitiale du premier mot dune phrase (ou dun titre principal) et dans ce cas on ne doit pas lécrire non plus en petite capitale. Langlais est beaucoup plus permissif et autorise la capitalisation de toutes les minuscules initiales de tous les mots ou seulement de certains mots, voire aucun.

Les lettres majuscules (sémantiques) sécrivent toujours en lettres capitales, jamais en lettres minuscules typographiques (cest alors une erreur orthographique en français), et normalement jamais en petites capitales (sauf parfois si tout le paragraphe est écrit en petites capitales, mais il est hautement recommandé même dans ce cas de conserver lécriture capitale de toutes les majuscules).

Littérature en langue française

Parmi les œuvres majeures, on peut citer :

Place du français dans le monde

Article détaillé : Francophonie.
Le français dans le monde : bleu foncé : langue maternelle ; bleu : langue administrative ; bleu clair : langue de culture ; vert : minorités francophones
Le français dans le monde
     Langue maternelle
     Langue administrative
     Langue de culture
     Minorités francophones
Connaissance du français dans lUnion européenne et les pays candidats[34].

Le français est la langue officielle de nombreux pays, Il est largement utilisé dans un certain nombre dautres pays. Une partie des nations utilisant cette langue est regroupée au sein de la « francophonie ». Dépassant le seul cadre linguistique, le Haut Conseil de la francophonie est une plateforme déchanges impliquant un tiers des pays de la planète. Ce mouvement confirme une redéfinition de la place du français dans le monde. En 2010, une estimation du ministère français des affaires étrangères évalue à environ 200 millions le nombre de personnes capables de parler en français dans le monde[35].

Langue internationale

Panneau d'un supermarché en français à Dakar, Sénégal.

Dès le XIIe siècle, le français (la langue d'oïl) a une influence dans la littérature médiévale italienne. Brunetto Latini rédige ses Livres dou Trésor en langue d'oïl avant d'en faire une version abrégée en toscan. C'est également en langue d'oïl que Martino da Canale (it) rédige sa Cronique des Viniciens et que Marco Polo dicte le récit de ses voyages dans la prison de Gênes.

Enfant du latin, le français le remplace en tant que langue internationale au XVIIe siècle avant de laisser à son tour sa place à langlais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1685, Pierre Bayle peut ainsi écrire que le français est « le point de communication de tous les peuples de lEurope ». La cause principale de cette hégémonie française tient à la puissance de l'État français à l'époque. Le 6 mars 1714, le traité de Rastatt marquant la fin de la guerre de Succession d'Espagne est rédigé uniquement en français[36].

Le français reste la langue internationale par excellence jusquen 1919. Georges Clemenceau accepte que le traité de Versailles clôturant la Première Guerre mondiale soit rédigé en français et en anglais[37]. Depuis lors, l'anglais gagne en locuteurs au détriment du français.

Au début du XXIe siècle, le français conserve encore nombre de ses prérogatives. Si les instances internationales peuvent accepter plusieurs langues officielles, une seule langue se doit dêtre la langue de référence en cas de conflit. Dans ce domaine, le français résiste.

Indication routière bilingue arabe/français en Algérie.

Citons, pour lexemple, la tentative dimposer langlais à la place du français comme langue de référence du Comité international olympique qui fut rejetée. La règle 24 de la charte olympique précise toujours : « Les langues officielles du CIO sont le français et langlais. (…) En cas de divergence entre le texte français et le texte anglais de la Charte olympique et de tout autre document du CIO, le texte français fera foi sauf disposition expresse écrite contraire. »[38] Il existe même des organisations internationales la seule langue officielle reste le français : lUnion postale universelle notamment. En revanche, langlais est clairement préféré au français en matière de publications scientifiques ou de discours à la tribune de lONU, par exemple. Dans l'Union européenne, la position dominante du français sérode également.

Si le français parvient à maintenir ses positions institutionnelles, son utilisation au quotidien comme langue de travail se perd, renforçant limage de déclin depuis 1919. Pourtant, le nombre de locuteurs a recommencé à augmenter depuis les années 1980 et il est même prévu que le nombre de francophones dépasse celui d'anglophones dans les années 2030. En 2050, il est prévu que les francophones représentent 8 % de la population mondiale (700 millions de locuteurs), alors que la population anglophone ne représentera plus que 5 %[39],[40],[41].

Situation du français par pays

Dans le monde

Le nombre de francophones dans le monde ne cesse d'augmenter passant de 106 millions en 1985[42] à 173,2 millions en 1997[43], 200 millions en 2005[44] et 220 millions en 2010[45] De plus, les prévisions augurent une évolution exponentielle du nombre de francophones en fonction de l'éducation en Afrique, le nombre de francophones devrait atteindre 400 millions en 2025 puis 680 millions en 2050, c'est-à-dire être multiplié par 4, alors que la population mondiale ne croîtrait que de 1,5[46],[47].

La population francophone en explosion démographique devrait donc passer de 3 % en 2000 à plus de 8 % de la population mondiale en 2050[48],[40]

Des prévisions indiquent que la population anglophone (langue maternelle) diminuera proportionnellement par rapport au chiffre de la population mondiale, passant de 9 % en 2000 à moins de 5 % d'ici 2050[49].

La francisation dans le monde se fait aussi ressentir dans le fait que de plus en plus de pays rejoignent l'OIF. Alors que L'OIF ne comptait que 21 pays à sa création en 1970, elle en compte 75 en 2010 (les derniers étant les Émirats Arabes Unis, la République Dominicaine, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et l'Estonie en 2010)[50], ce qui en fait la plus grande organisation linguistique mondiale.

Le français est la langue dont le nombre de locuteurs augmente le plus rapidement (en pourcentage) dans le monde[réfnécessaire], grâce au rayonnement international du français mais aussi au fait que les populations des pays composant la francophonie ne parlent pas toutes français, sans oublier que le français est la seule langue parlée sur tous les continents, avec l'anglais[51].

Le français est aussi la langue étrangère la plus apprise après langlais[52],[53]. Les personnes apprenant le français sont aussi en forte augmentation, près de 30 % entre 1994 et 2004[54] tous continents confondus, l'Afrique étant en tête avec une augmentation de 60,37 % de 1994 à 2002, passant de 32 808 681 francophones en 1994 à 52 617 368 en 2002[55] et de 62 % de 1994 à 2004, suivie de l'Asie avec une augmentation de 48,8 % de 1994 à 2004[56].

En 2008 l'espace francophone représente plus de 19 % du commerce mondial des marchandises en augmentation par rapport à 2005[57]. En 2008, les 70 États et gouvernements de lOIF totalisent 870 millions dhabitants, soit 13 % de la population mondiale[58].

En 2005, le nombre de personnes en contact avec la langue française est estimé à 250-300 millions ; ce chiffre est censé atteindre 500 millions en 2010[59].

Amérique du Nord

alternative textuelle
Toute inscription dans les voitures aux États-Unis est en français et anglais (Los Angeles).

Le français en Amérique du Nord a été introduit grâce à l'immense territoire de la Nouvelle-France et la Louisiane française, qui comprenait presque la moitié des États-Unis actuels et une grande partie du Canada. C'est pour cela que beaucoup d'endroits portent des noms d'origine français comme (ex: Détroit, Bâton-Rouge, Trois Rivièresetc.) Une liste des noms de lieux d'origine française aux États-Unis est disponible, mais cette liste est très incomplète et ne regroupe qu'une infime partie de ces noms. En Amérique du Nord, les principaux acteurs de la francisation sont le Québec, la Louisiane et l'Acadie. Bien que faible, la francisation se produit aussi aux États-Unis, en premier lieu grâce à la Louisiane qui en 1968 crée le Conseil pour le développement du français en Louisiane qui ouvre des écoles de français et forme des professeurs à travers les États-Unis, mais aussi grâce au fait que les langues étrangères enseignées dans la plupart des écoles sont le français et l'espagnol.

Le Québec joue aussi un rôle important dans la francisation des États-Unis grâce à ses lois sur l'obligation de notices en français, de nombreux emballages d'aliments ou d'objets vendus aux États-Unis sont écrits en français et en anglais. Par exemple, les messages de sécurité sur les voitures aux États-Unis sont tous rédigés en français et en anglais.

Les grandes entreprises québécoises participent beaucoup à la francisation à travers les États-Unis, en demandant à leur employés de connaître le français ; pour ceux qui ne le connaissent pas, elles organisent des cours de francisation, d'ailleurs chaque année, un prix est remis aux entreprises ayant le mieux participé à la francisation (ce qui leur donne une très bonne image), on peut par exemple citer Zinc électrolytique du Canada Limitée[60], La capitale groupe financier inc[61] ou encore Cirque du Soleil qui emploie plus de 3 000 personnes à travers les États-Unis[62].

Au cours du XIXe siècle, plus d'un million de Québécois immigrent aux États-Unis en raison de l'explosion démographique du Québec[63] la revanche des berceaux leur donne le taux de natalité le plus élevé du monde à cette époque (le nombre des Canadiens français est passé de 140 000 en 1791, à un million en 1871). Cette croissance de la population a créé une surcharge par rapport aux terres cultivées, et le problème ne pouvait être résolu par les structures existantes. C'est donc plus d'un million de Québécois qui immigrent vers les États-Unis, créant une francisation des villes du Maine et du Vermont.

Les territoires de la Nouvelle-France entre 1534 et 1763.

De nos jours, certains comtés du Maine sont toujours francophones :

Plus de 1 000 habitants
Moins de 1 000 habitants

Le sondage le plus récent de l'Association des langues vivantes (2006) montre que les inscriptions pour lapprentissage du français aux États-Unis sont à la hausse[64]. De plus, en 2008, le Conseil américain sur l'enseignement des langues étrangères a effectué un sondage indiquant qu'il y a plus de personnes voulant étudier le français que toute autre langue étrangère aux États-Unis[65]. En 2009, l'Institut polytechnique et Université d'État de Virginie (Virginia Tech) a publié un article intitulé French The Most Practical Foreign Language (Le français la langue étrangère la plus utile). Cet article (Voir article) explique pourquoi le français est la langue la plus importante à étudier[66].

Les médias de Toronto commencent à parler de « La grande francophonie dAmérique », projet du XXIe siècle[67]

Louisiane

Panneau routier bilingue à l'entrée de la Louisiane.

Entre 1916 et 1931 des lois successives bannissent la langue française dans les écoles. En 1921, la Constitution louisianaise déclare langlais seule langue autorisée. Ce n'est qu'avec l'arrivée de James Domengeaux (1907-1988), que la refrancisation de la Louisiane débute. En 1968, il obtient l'adoption de la Loi 409 , créant le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL) qui a pour mission de « faire tout ce qui est nécessaire pour encourager le développement, lutilisation et la préservation du français tel quil existe en Louisiane pour le plus grand bien culturel, économique et touristique de lÉtat »[68]. À cette époque, seulement le quart de la population parlait une variété de français, sans pouvoir ni le lire ni l'écrire[69].

Depuis la création du CODOFIL les Louisianais ont pris conscience qu'il faillait sauvegarder cette culture française, plusieurs lois ont été votées comme :

  • la Loi no 408 (1968) prévoyant l'enseignement du français dans les cinq premières années des écoles primaires et les trois premières années des écoles secondaires ;
  • la Loi no 259 (1968) exigeant que les universités et les collèges forment des enseignants qualifiés en français ;
  • la Loi no 256 (1968) reconnaissant la langue française comme officielle dans la publication des avis juridiques et des contrats ;
  • la Loi no 458 (1968) autorisant l'établissement d'une station de télévision en français[70].

En 1971, la partie méridionale de la Louisiane est reconnue officiellement comme région francophone de l'État de Louisiane sous le nom d'Acadiana[71]. En 1976, publication du premier livre en français cadien, « Lâche pas la patate » de Revon Reed. Arrivée des premiers enseignants belges. En 1987, pour la première fois, la Louisiane participe au Sommet de la Francophonie de Québec en tant qu'observateur.

En 1991, arrivée des premiers enseignants acadiens et en 1992 les premiers programmes d'immersion débutent. C'est en 1994 que lUniversité de Louisiane à Lafayette lance le premier programme de doctorat en Études francophones en Amérique du Nord. En 1999 La FrancoFête célèbre trois cent ans de lhéritage français en Louisiane et durant l'année 2000, on[Qui ?] assiste à la création de la première section francophone du barreau louisianais[72].

2004 : Kathleen Babineaux Blanco est la première femme gouverneur d'origine francophone de la Louisiane[73].

De nombreux médias aident à la diffusion du français en Louisiane comme par exemple les radios : La voix de lAmérique française[74], KLRZ et Radio Louisiane[75]. Les associations sont aussi très nombreuses, en fait elles sont tellement nombreuses qu'en 1987 la ville de la Nouvelle-Orléans fonde le Council of Societies of Greater New Orleans afin de coordonner les organisations francophones de la ville.

Il existe une forte francophilie en Louisiane, et les liens avec le Canada, notamment avec le Québec, « porte-étendard de la francophonie en Amérique », y sont entretenus. Les dégâts occasionnés par le passage du cyclone Katrina, en août 2005, ont permis de voir sexprimer une solidarité particulière entre ces deux régions. Voici par exemple ce quécrit Charles Larroque, président de lassociation Louisiane à la carte[76] : « Nous avons besoin, plus que jamais, du Québec. « Nous avons la même mère, la même langue, une culture qui « nous » ressemble, qui « nous » rassembleOui ! Dira-t-on ! » En Louisiane, la langue française est moins présente que jadis, mais cette langue est toujours vivante. »[77].

Canada

Panneau touristique bilingue au Yukon.

Sous la pression du Québec et des francophones du Canada, le 7 juillet 1969, la Loi sur les langues officielles est votée et le français obtient un statut égal à celui de l'anglais dans toutes les instances gouvernementales fédérales.

Les francophones de l'extérieur du Québec obtiennent le droit d'aller à l'école publique en français de la même façon que les anglophones du Québec pouvaient le faire depuis des générations, des lois obligent toutes notices d'aliment à être rédigées en anglais et en français ; tout service gouvernemental fédéral peut être effectué dans les deux langues, les lois doivent être disponibles dans les deux langues.

Depuis 1951, le nombre de francophones à l'extérieur du Québec a augmenté passant de 721 820 en 1951 à 935 692 en 1971[78] puis à 1 020 545 en 2001[79],[80].

Depuis 1996, la proportion de francophones est restée stable, alors que la proportion d'anglophones a baissé de 1 %[81]. De plus, une augmentation du nombre des francophones (hors Québec) utilisant le français au travail est observée : il passe de 65 % en 2001 à 66 % en 2006[82]. Et c'est plus d'un quart de million danglophones hors Québec qui utilisent régulièrement le français au travail[83]. Le nombre de personnes parlant le français a quant à lui presque doublé depuis la loi sur les langues officielles : d'environ 800 000 personnes en 1960, on[Qui ?] est passé à 2 561 960 de personnes qui auraient en 2006 la capacité de le parler au Canada hors Québec. Au Québec, il est recensé 7 028 740 francophones[84]. Sur l'ensemble du territoire canadien, il y a maintenant plus de 9.5 millions de francophones[85].

La population dont le français est la langue parlée le plus souvent à la maison a elle aussi augmenté dans l'ensemble du Canada (+1,3 % de 1996 à 2001 et +2,4 % de 2001 à 2006)[86].

Québec

L'affichage bilingue heurte la fibre francophone et la sensibilité de certains Québécois, comme en témoigne le vandalisme sur ce panneau québécois bilingue ARRÊT-STOP en référence à la loi 101.

Les immigrants venus de France lors du régime de la Nouvelle France (1534-1759) ont constitué la première population francophone du monde à réaliser son unité linguistique, et cela, deux siècles avant la France, et sans véritable intervention étatique[87].

Le Québec travaille activement à la francisation de son territoire, depuis la mise en place en août 1977 de la Charte de la langue française (ou Loi 101). Le Québec est alors devenu la seule province unilingue francophone. Les autres provinces sont soit bilingues (exemple : le Manitoba, le Nouveau-Brunswick) ou juste anglophones avec des facilités francophones (exemple : l'Ontario, la Saskatchewan). Par contre, depuis la loi sur les langue officielles du Canada, tous les territoires du Canada ont le français comme langue officielle[88].

Cette loi 101, qui est une charte visant à faire respecter la langue française et à franciser les immigrants du Québec, instaure des lois linguistiques inédites, par exemple l'obligation d'affichage unilingue en français à l'extérieur des commerces, et l'obligation pour tout affichage commercial intérieur d'avoir le texte français écrit plus gros que celui de toute autre langue[89]. La loi 101 force toute personne à étudier dans une école publique francophone, sauf si l'un des deux parents a fait sont éducation primaire ou secondaire au Canada dans une école anglophone. Le nombre d'élèves anglophones a chuté de 43 % en vingt ans, passant de 256 251 élèves anglophones en 1971-72 à 111 466 en 1994-95. Ce phénomène est encore plus présent dans l'île de Montréal, ou le nombre d'élèves étudiant en anglais a subi une diminution de 60 % entre 1971 et 1995[90]. Aussi un certificat de francisation est accordé aux entreprises de 100 employés et plus qui démontrent que leurs employés francophones peuvent travailler en français. (Le taux de certification des entreprises québécoises est passé de 71,4 % en 2002 à 80,7 % en 2007[91].)

Ce grand projet de francisation est considéré comme une réussite, sachant que les anglophones sont passés de 14 % en 1971 à 7 % en 2006[92]. Mais aussi le pourcentage de nouveaux immigrants choisissant l'anglais comme langue d'étude est passé de 90 % en 1966 à 4 % en 2006[93].

La connaissance du français dans lensemble du Québec est passée de 93,6 % en 1991 à 93,9 % en 1996 puis à 94,6 % en 2001[94].

Chez les personnes de langue maternelle anglaise, l'aptitude à parler le français est passée de 35 % en 1971 à 60 % en 1991, à 67,2 % en 2001[95], puis à 71 % en 2006[96]. Chez les personnes de langue maternelle tierce, l'aptitude à parler le français est passée de 35 % en 1971[97] à 68,6 % en 1991 à 73,5 % en 2001[94],[98]puis à 75,3 % en 2006[99].

Estrie

L'Estrie, anciennement appelée « Eastern Townships » du fait de sa localisation frontalière avec les États-Unis, fut un territoire refuge pour les anglophones loyalistes fuyant la révolution américaine, l'empire britannique offrant des terres aux loyalistes dans cette région de la Nouvelle France récemment conquise. À partir des années 1760 la population est donc très largement anglophone.

Dans les années 1812, une faible quantité de Canadiens-français arrive dans la région, mais elle ne représente qu'une petite minorité parmi la population anglophone[100]. Mais c'est dans les années 1840 qu'une grande vague d'immigration irlandaise et écossaise puis francophone débute. Alors que les francophones ne représentent toujours qu'une faible minorité parmi les autres, ils grandissent rapidement en raison d'une natalité record et une d'une immigration qui ne cesse d'augmenter. Dans les années 1850-1860 ils commencent déjà à représenter une minorité importante[101]. En 1890, poussés par une des plus fortes natalités au monde, les Canadiens-français représentent plus de 70 % de la population de l'Estrie.

Cette proportion francophone restera à peu près la même jusque dans les années 1930 ou une grande industrialisation de la région pousse les travailleurs francophones à venir en Estrie, ce qui produit une nouvelle vague de francisation, les francophones de l'Estrie passent donc de 76 % en 1930 à plus de 88 % en 1960. Suivi du pic de la natalité de l'après-guerre, en 2001 les francophones représentaient plus de 97 % de la population de l'Estrie[102].

Nouveau-Brunswick

Carte des régions francophones du Nouveau-Brunswick.

La population francophone du Nouveau-Brunswick a chuté dramatiquement depuis la prise de contrôle du territoire par les Anglais, avec la déportation des francophones et les lois antifrancaises qui ont été prises jusque dans les années 1960. Mais pourtant, on[Qui ?] assiste depuis peu à une refrancisation du territoire du Nouveau-Brunswick (la connaissance du français de 1951 à 2001 est passée de 38 % à 43 % au N.-B.)[103].

En 1875, un compromis admettant la possibilité de communiquer et d'étudier en français dans les écoles primaires fut le premier pas en faveur des francophones du Nouveau-Brunswick. Puis en 1922, le premier hôpital francophone de la province a vu le jour à Moncton : lHôtel-Dieu[104]. Il faut attendre les années 1950-1960 pour voir les débuts de la refrancisation du Nouveau-Brunswick. En 1954, Moncton recevait la première station radiophonique de langue française de Radio-Canada puis le premier poste de télédiffusion francophone dans la même ville en 1959. Moncton devint alors le bastion francophone du Nouveau-Brunswick[104]. Mais la francisation s'intensifie le 12 juillet 1960 avec l'élection de Louis Robichaud, le premier Acadien élu premier ministre de la province du Nouveau-Brunswick. En 1963[105], l'Université de Moncton est créée[106]. Le Québec, voisin, à majorité francophone, fait pression sur le Nouveau-Brunswick en défendant la cause francophone, et en 1969 la première loi sur les langues officielles, qui rend le français et l'anglais officiels sur le plan juridique, est votée[107].

L'Article 16.2 stipule que « Le français et l'anglais sont les langues officielles du Nouveau-Brunswick[108] ils ont un statut et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans les institutions de la Législature et du gouvernement du Nouveau-Brunswick. »

Mais les francophones trouvent qu'elle ne va pas assez loin, et les anglophones trouvent cette loi scandaleuse et font bloc contre elle, il faudra donc attendre jusqu'en 1977 pour que soient mis en vigueur tous les articles de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick. En 1981 est adoptée la loi reconnaissant l'égalité des deux communautés linguistiques officielles au Nouveau-Brunswick[109]. Voyant que cette francisation continuait d'augmenter, certains anglophones se sentant menacés ont créé le parti Confederation of Regions (COR)[110] qui voulait abolir le bilinguisme au Nouveau-Brunswick. Le COR a obtenu près de 20 % des suffrages en 1991[111].

En 1988 la loi fédérale sur les langues officielles fut modifiée pour protéger et affirmer plus fortement le bilinguisme de la province. Le gouvernement canadien s'engageait à faire la promotion de la dualité linguistique et à appuyer le développement des communautés linguistiques en situation minoritaire.

Mais c'est finalement en 2002 que le gouvernement conservateur de Bernard Lord a fini par adopter à l'unanimité une nouvelle loi sur les langues officielles ou loi 64[112], procédant ainsi à une mise à jour aussi nécessaire quattendue de la loi de 1969. Cette nouvelle loi demande la création d'un commissaire aux langues officielles et donne à la communauté francophone du Nouveau-Brunswick de nouveaux outils législatifs lui permettant d'affirmer sa présence et de poursuivre la francisation du territoire.

L'article 29 dispose que « tout affichage public et autre publication et communication destinées au grand public et émanant dune institution est publié dans les deux langues officielles. » Les affichages du Nouveau-Brunswick sont donc en français et en anglais, tout comme la signalisation, les lois et toutes instances gouvernementales.

Depuis les années 1990-2000 les villes se francisent, par exemple la ville d'Edmundston, qui est passée de 89 % de francophones en 1996 à 93,4 % en 2006, la ville de Moncton (de 30,4 % en 1996 à 33 % en 2006), la ville de Tracadie-Sheila (de 94 % en 1996 à 96 % en 2006), Dalhousie (de 42,5 % à 49,5 %) et Dieppe (de 71,1 % en 1996 à 74,2 % en 2006). Certaines villes sont devenues majoritairement francophones, comme Bathurst, qui est passée de 44,6 % de francophones en 1996 à 50,5 % en 2006, ou alors Campbellton, qui est passée de 47 % en 1996 à 55 % en 2006[113],[114],[115].

Le nombre de francophones a augmenté de 12,4 % au Nouveau-Brunswick entre 1961 et 2001[116].

Sud-est du Nouveau-Brunswick

Il est remarqué que la connaissance du français augmente énormément dans les régions à majorité anglophone comme dans la région de Westmorland qui passe de 44 % à 55 %. Mais la région ayant subi la plus forte francisation est le comté d'Albert, en 1951 seulement 1 % de la population connaissaient le français, alors quen 2001 cette proportion est de 23 %[103],[117].

Suisse

Depuis les années 1970, la Suisse se francise de plus en plus au détriment du romanche, de l'italien et de l'allemand. En 1970 les francophones représentent 18,1 % de la population suisse puis en 1980 : 18,4 %, en 1990 : 19,4 % et en 2000 : 20,4 % (de plus on[Qui ?] observe que ce phénomène s'accélère d'année en année)[118].

Alors que les germanophones sont en chute depuis 1941 ou ils représentaient 72,6 % de la population suisse, ils n'en représentaient plus que 65 % en 1980 et 63,7 % en 2000[118].

Les francophones se sont aussi affirmés dans les régions francophones; en 1990 ils représentaient 77 % des habitants des régions francophones alors qu'en 2000 ils représentent plus de 81,6 % des habitants de ces régions.

« Dans les cantons francophones, la part des germanophones et des italophones est en recul tandis que celle des francophones augmente. » Extrait du recensement fédéral de la population 2000 (Le paysage linguistique en Suisse)[118].

Belgique

Bruxelles

Les recensements linguistiques montraient une transition simultanée de l'unilinguisme néerlandophone vers le bilinguisme d'une part, et du bilinguisme vers l'unilinguisme français d'autre part.
Article détaillé : Francisation de Bruxelles.

Au cours des XIXe et XXe siècles, Bruxelles s'est transformée d'une ville quasiment entièrement néerlandophone en une ville bilingue, voire multilingue, avec le français pour langue majoritaire et lingua franca[119]. Bien qu'historiquement Bruxelles fût une cité dont les habitants parlèrent des dialectes brabançons[120]communément appelés « dialecte flamand »[121],[122] —, la situation linguistique bruxelloise changea radicalement au cours des deux derniers siècles. À côté d'une immigration française et wallonne, cette progression du français s'explique avant tout par la conversion linguistique de la population néerlandophone au cours des générations[123]. La raison en fut le manque de considération dont jouissait le néerlandais en tant que langue de culture au sein de la société belge[124], renforcé par l'attrait que représentait à l'époque le français comme langue de haute culture et des échanges internationaux[125],[126].

Cette transformation démarra graduellement au XVIIIe siècle[127] mais prit toute son ampleur lorsque la Belgique devint indépendante et que Bruxelles déborda au-delà de ses murs[128],[129]. La francisation réelle et massive de la population urbaine ne commença cependant que dans la seconde moitié du XIXe siècle[130]. À partir de 1880[131], une véritable explosion de bilingues est constatée au détriment des néerlandophones unilingues[125],[132]. Le néerlandais ne se transmettait plus à la génération suivante[133], ce qui a eu pour effet une augmentation considérable du nombre des francophones unilingues après 1910[134]. À partir des années 1960[135], à la suite de la fixation de la frontière linguistique[136] et de l'essor socioéconomique de la Région flamande[132], la francisation des néerlandophones a stagné[137],[138]. Selon une étude publiée en 2008[139] par un professeur de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), 56,8 % des familles bruxelloises parlèrent le français à la maison en 2006, face à 7 % de familles néerlandophones. Il y avait également 8,6 % de familles bilingues néerlandais-français[119].

Selon une étude publiée en 2008 par un professeur de la VUB[139], cette francisation atteignait 95,55 % de francophones en 2006 contre 28,23 % de néerlandophones (le français restant la « lingua franca » de la capitale, il est également remarqué que la connaissance du français augmente toujours avec une augmentation de 0,4 % comparé à 2000 alors que le néerlandais a chuté de 5,06 % de 2000 à 2006, passant de 33,29 % à 28,23 %). L'anglais, quant à lui, est devenu deuxième langue la plus connue mais elle reste une langue scolaire (elle n'est pas parlée à la maison).

Langues connues
(19 communes)
Année Néerlandais Français
1846 60,6 % 38,6 %
1910 49,1 % 49,3 %
1920 39,2 % 60,5 %
1930 34,7 % 64,7 %
1947 25,5 % 74,2 %
2000 33,3 % 95,4 %
2006 28,2 % 95,6 %

Le top-5 de cette étude est repris ici, en comparant les chiffres de 2006 avec ceux de 2000 :

Top-5
2000 2006
1 Français 95,52 % 95,55 %
2 Anglais 33,25 % 35,40 %
3 Néerlandais 33,29 % 28,23 %
4 Espagnol 6,90 % 7,39 %
5 Arabe 9,99 % 6,36 %

Banlieue de Bruxelles

Ce phénomène est bien plus récent que la francisation de Bruxelles même. Cette progression du français, se produit en plein territoire néerlandophone et davantage dans les villes éloignées de la capitale que dans les villes proches[140].

Le magazine Carrefour indiquait « Ce qui ressort de façon constante dans notre analyse, cest limportante hausse de naissances francophones dans des communes plus éloignées de la capitale, que ce soit dans larrondissement de Hal-Vilvorde ou dans celui de Louvain »[141].

La francisation des villes flamandes se produit à grande vitesse comme par exemple les villes de :

  • Kraainem qui passe de 36,8 % de francophones en 2006 à 49,2 % en 2008
  • Bever qui passe de 8,3 % de francophones en 2006 à 25 % en 2008
  • Lennik qui passe de 8 % de francophones en 2006 à 17,3 % en 2008
  • Kortenberg qui passe de 7,3 % de francophones en 2006 à 14 % en 2008[141].

Afrique

Sur 53 pays, l'Afrique compte 32 pays francophones, soit plus de la moitié[Note 8].La zone francophone d'Afrique fait deux fois la taille des États-unis[142].

Le français a été introduit en Afrique par la France et la Belgique pendant la période coloniale, le processus de francisation a continué après la période coloniale à cause de l'énorme étendue des territoires francophones en Afrique, si bien que des pays comme le Ghana ou le Nigeria, qui sont anglophones, se voient constamment francisés car complètement entourés de pays francophones.

Un autre exemple de la francisation actuelle de l'Afrique est l'entrée en 2006 du Mozambique dans la Francophonie alors que ce pays est lusophone, le gouvernement demanda l'envoi de professeurs pour franciser le pays.

Le français est devenu la langue la plus parlée d'Afrique, le nombre de locuteurs évolue très rapidement entre 1992 et 2002, le nombre d'apprenants du français en Afrique subsaharienne et Océan Indien a augmenté de 60,37 %, passant de 22,337 millions à 34,563 millions de personnes[143].

On observe une tendance similaire au Maghreb. Cependant, les chiffres fournis par l'OIF pour le Maghreb ont été réunis avec ceux du Moyen-Orient, le décompte exact pour les pays du Maghreb n'est donc pas possible mais on observe une augmentation de 10,47 millions à 18 millions d'apprenants pour cet ensemble, quand bien même le français n'est pas une langue officielle (Algérie). Il faut aussi considérer le nombre de locuteurs du français dans chaque pays pour se faire une idée de l'importance que joue le français en Afrique[143].

Pays africains non francophones ayant récemment rejoint l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF:

Le français joue actuellement un rôle important en Afrique, servant de plus en plus de langue véhiculaire voire de langue maternelle (au Gabon, Côte d'Ivoire, Congo, Cameroun et Bénin notamment) dans un grand nombre de pays, et son utilisation s'intensifie. Il a donc été créé, en 2001, L'académie africaine des langues afin de gérer ce patrimoine linguistique[144].

Les pays africains francophones totalisent 321 millions de personnes en 2007. Leur population pourrait atteindre 733 millions en 2050. D'ores et déjà, il y a plus de francophones en Afrique qu'en Europe[143].

Nigéria

Le Nigéria qui est un État anglophone se trouve « enclavé » entre des pays francophones (le Bénin, le Niger, le Tchad et le Cameroun)[145].

C'est donc vers la fin des années 1990début 2000 qu'il a été fait état de la volonté du gouvernement fédéral nigérian de franciser le pays en envisageant notamment un enseignement obligatoire du français comme langue vivante voire l'institution du français comme seconde langue officielle[146].

C'est donc dans ce contexte que le français devient progressivement langue officielle du Nigeria, comme le précise la section 1, no 10 de la Politique d'éducation nationale de 1998 : « L'enseignement du français a été déclaré obligatoire dans toutes les écoles ».

Le Nigeria a récemment fait preuve de son envie de francisation en appelant à un soutien accru à la formation de professeurs de français[146].

C'est en 1996 que le président nigérian Sani Abacha déclarait devant le Nigerian Institute for International Affairs que « le Nigeria est résolu à lancer un programme national d'apprentissage linguistique qui permettra, rapidement, à notre pays de devenir parfaitement bilingue[147] ».

Le gouvernement créa donc des cours de français accélérés, pour transformer, presque du jour au lendemain, 140 millions d'anglophones en francophones.

De nos jours plus de 91 % des élèves étudient le français dans le premier cycle du secondaire et le français est considéré comme la plus importante langue étrangère parlée au Nigeria[148].

Mozambique

Le Mozambique est un état officiellement lusophone mais pourtant depuis 1992 une impressionnante progression du Français est en cours dans ce territoire, alors que ce pays n'est même pas entouré de pays francophones des grandes mesures de francisation sont prises depuis les années 1990. Alors que le nombre détudiants du français nétait que de 5 000[149] dans les premières années après sa réintroduction il est de nos jours appris par plus de 50 % des 15 à 18 ans en plus d'être choisi comme option dans les départements universitaires des Sciences Sociales, Médecine, Droit mais encore par les cadres de la police et des finances[150]. En 1992 le français devient obligatoire pour les classes de lettres et dans certains secteurs de l'enseignement supérieur[151].

Le 29 septembre 2006 le Mozambique rejoint l'Organisation internationale de la Francophonie[152].

En 2009 le français est introduit à des niveaux inférieurs (9e et 10e)[153]. Il est prévu que les effectifs doublent dans une période de 5 ans dans le circuit scolaire. Sont aussi prévus le lancement dun mensuel français Flash Hebdo et lélargissement du temps de diffusion du français sur les ondes radiophoniques, notamment grâce à Radio France Internationale[154].

De plus, il a été récemment annoncé que l'enseignement du français sétendra aux classes scientifiques.

Zambie

La Zambie, État anglophone, connaît ces dernières années une forte francisation, comme le titrait en 2002 le journal africain SYFIA Info : « L'étonnante progression du français en Zambie »[155].

Le français est introduit pour la première fois dans le système scolaire Zambien en 1954 avec une seule classe de français de 22 élèves, puis en 1964 l'enseignement s'étend à une douzaine d'écoles. Dans les années 1990 il y a déjà plus de 100 écoles publiques de français en Zambie[156] . Cependant, le plus étonnant est la multiplication fulgurante des écoles privées de français. Depuis les années 2000, le français devient une langue de plus en plus importante, et des quartiers riches jusqu'aux quartiers pauvres de Lusaka, la capitale zambienne, on peut voir des panneaux et pancartes incitant à apprendre le français qui fleurissent de partout[155].

Les différentes raisons de cette francisation grandissante s'expliquent, en plus du rayonnement des pays francophones voisins, par la forte présence de réfugiés et commerçants congolais en Zambie.

Asie

Depuis les années 2000, il se produit en Asie une grande progression du français. Tout commence en septembre 2006[157], lorsque le programme VALOFRASE[158] (Valorisation du français en Asie du Sud-Est) a été lancé grâce à l'Agence universitaire de la Francophonie, l'Organisation internationale de la Francophonie, la Centrale des syndicats au Québec, la Wallonie-Bruxelles à Hanoï et la Coopération française. De 1994 à 2004, le nombre d'étudiants en français a ainsi augmenté de 48,8 % en Asie[159].

  • En Chine : Avec un total d'environ 15 500 (chiffres de 2002, en 2008 ils sont plus de 50 000 étudiants[160]apprenants de français en universités, et un corps enseignant de plus de 700 professeurs chinois de français et 55 professeurs français, la population chinoise montre un intérêt jamais démenti pour la langue française »[161]. « Il ny a dans aucun autre pays un développement du français aussi fort quen Chine. » affirme le (directeur de lAlliance française de Canton)[162]. Récemment les entreprises chinoises demandent de plus en plus de francophones pour pouvoir investir en Afrique (Michel Grenié, attaché de coopération linguistique et éducative, ambassade de France à Pékin).
  • Au Viêt Nam : Les étudiants passant par le VALOFRASE ont un taux de réussite au concours dentrée à luniversité d'environ 70 % alors que la moyenne nationale et de 15 %[163]. Plus de 113 667 étudiants ont choisi le français comme langue d'étude en 2007. 40 provinces sur 64 proposent l'apprentissage du français à l'école[164].
  • Au Cambodge : Alors qu'avant le lancement du programme VALOFRASE les étudiants en français au Cambodge étaient peu nombreux, en 2007-2008 45 434 étudiants décident de choisir le français comme langue d'apprentissage, ce nombre passe à 98 184 durant l'année 2008-2009 et atteint 114 529 durant l'année 2009-2010[165]. De plus, le nombre de régions proposant le français passe de 16 sur 24 en 2006 à 21 sur 24 en 2009[165].
  • Au Laos : Le nombre d'étudiants diplômés du baccalauréat augmente de 400 % de 2004 à 2006 et de 935 % de 2004 à 2009[166].
  • En Thaïlande : En 2008, la Thaïlande décide de devenir membre de l'Organisation internationale de la francophonie[167], en raison de la francisation qui se produit en Asie mais aussi du fait que la Thaïlande partage des frontières avec deux anciennes colonies françaises, le Cambodge et le Laos. En 2009, le français est la deuxième langue étrangère étudiée dans le secondaire[168].

En France

Supplantation des autres dialectes, patois ou langues régionales

Les trois grands groupes linguistiques de France.

Au Moyen Âge, la France n'a pas d'unité linguistique, car au début du IXe siècle le latin n'est plus qu'une langue « sacrée » et la France est morcelée par les différents dialectes, regroupés dans trois différents groupes :

À cette époque le français n'était qu'une parler parmi d'autres, appelée le « françoys », « franceis », ou « françois ». Mais l'atout de cette langue est qu'elle se trouve dans une région en explosion démographique, Paris et sa région[169]. Le françois s'enrichit donc très vite grâce à l'apport des autres parlers doïl alentour, et plus Paris prenait de l'importance, plus des gens de tout le pays y affluaient, apportant avec eux leur variante linguistique.

La période qui s'étend de la fin du XIe siècle au début du XIVe siècle correspond à une période de rayonnement du français médiéval. Le français devient une langue internationale, parlée dans toutes les cours des royaumes d'Europe, ce qui laissa des marques dans toutes les langues européennes. Elle devient la « lingua franca » du monde, les lois sont rédigées en français, la diplomatie se fait en français.

La langue d'oïl, sous sa forme normande, s'introduit en Angleterre dans le sillage de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant en 1066. Puis le normand céda, le règne du français y durera plus de trois cents ans. Le vocabulaire anglais en a de profondes marques : 70 % à 72 % de l'anglais vient du normand ainsi que du français[170]. On dit qu'à cette époque le français était plus utilisé en Angleterre qu'en France[171],[172],[173].

L'importance que commence à prendre le français quand, en 1250, Saint Louis commande une traduction de la Bible en français. L'érudit florentin Brunetto Latini écrit en langue d'oïl son Livre du Trésor, vers 1265, et s'en explique en déclarant que c'est , la « parlure plus délectable et plus commune à toutes gens ». Le chroniqueur vénitien M. da Canale assure, à la fin du XIIIe siècle, que « la langue française court le monde »[174].

C'est au XIIIe siècle qu'apparurent des œuvres littéraires en français. En 1298, Marco Polo rédige ses récits de voyages en français[175].

Mais c'est en 1539 que débute officiellement la francisation de la France avec la proclamation de lordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François I : elle impose le français comme langue du droit et de ladministration en France, en remplacement du latin. Cependant[171], il ne faut pas en conclure que tous les Français parlent cette langue : les historiens estiment que 10 % à 20 % de la population parle la langue du roi au XVIe siècle[176]. Bien que l'ordonnance soit relativement longue avec ses 192 articles[177], seuls les articles 110 et 111 concernaient la langue :

Texte original :

  • 110. Que les arretz soient clers et entendibles et afin qu'il n'y ayt cause de doubter sur l'intelligence desdictz Arretz, nous voullons et ordonnons qu'ilz soient faictz et escriptz si clerement qu'il n'y ayt ne puisse avoir aulcune ambiguite ou incertitude, ne lieu a en demander interpretacion.
  • 111. Nous voulons que doresenavant tous arretz, ensemble toutes aultres procedeures, soient de noz courtz souveraines ou aultres subalternes et inferieures, soient de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens et aultres quelzconques actes et exploictz de justice ou qui en deppendent, soient prononcez, enregistrez et delivrez aux parties en langaige maternel francoys et non aultrement.

En français moderne :

  • 110. Afin quil ny ait cause de douter sur lintelligence des arrêts de nos cours souveraines, nous voulons et ordonnons quils soient faits et écrits si clairement, quil ny ait ni puisse avoir aucune ambiguïté/ambigüité ou incertitude, ni lieu à demander interprétation.
  • 111. Nous voulons donc que dorénavant tous arrêts, et ensemble toutes autres procédures, soient de nos cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, soient des registres, enquêtes, contrats, testaments et autres quelconques actes et exploits de justice ou qui en dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel français et non autrement.

En revanche, le français est couramment pratiqué dans toutes les cours européennes. En 1685, Pierre Bayle peut ainsi écrire que le français est « le point de communication de tous les peuples de l'Europe »[178]. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les élèves apprennent toujours à lire en latin, qui a toujours le statut de langue de transmission du savoir. Le français est enseigné de manière rudimentaire : simples notions d'orthographe et de grammaire. De plus, les classes se déroulent toujours en dialecte local afin de se faire comprendre des élèves, car ces dialectes sont toujours utilisés comme langue courante en France.

En juin 1794 l'abbé Grégoire révèle que le français n'était parlé que dans 15 départements sur 83, il lui paraît paradoxal, et pour le moins insupportable, de constater que moins de 3 millions de Français sur 28 parlent la langue nationale, alors que dans toute la nouvelle France, cela fait plus de 100 ans que le français est unifié et parlé couramment de Bâton-Rouge à Montréal[179]. Mais c'est la Révolution française qui va marquer une amplification considérable de la francisation du territoire avec le « plan Talleyrand », qui prévoit de n'enseigner que le français afin de chasser cette « foule de dialectes corrompus, derniers vestiges de la féodalité ». Pour la première fois, sont associées langue et nation, le français est alors considéré comme le ciment de l'unité nationale[180].

Le 17 novembre 1794, en vue d'accélérer le francisation dans les campagnes, la Convention nationale adopte le décret de Joseph Lakanal et, le lendemain, toujours sur proposition de Lakanal, est décidée la création de 24 000 écoles primaires (une école par 1 000 habitants). Le gouvernement veut que le français s'impose ou il y a des écoles, le décret du 27 janvier 1794 ordonne aux instituteurs de n'enseigner qu'en français « dans les campagnes de plusieurs départements dont les habitants parlent divers idiomes. »

Les dialectes cèdent donc progressivement la place à un enseignement du français, la loi Guizot de 1833 amplifie le phénomène de francisation  : « l'instruction primaire comprend nécessairement […] les éléments de la langue française. » En 1831 les lois visant à la francisation continuent à être votées, par exemple cette directive de monsieur Auguste Romieu, sous-préfet de Quimper :

« Multiplions les écoles, créons pour l'amélioration morale de la race humaine quelques unes de ces primes que nous réservons aux chevaux ; faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la première communion qu'aux seuls enfants qui parleront le français [...]. »

Dans toutes les écoles, l'enseignement doit être fait en français, comme il est remarqué dans les règlements locaux par exemple le règlement pour les écoles primaires élémentaires de l'arrondissement de Lorient, adopté par le Comité supérieur de l'arrondissement en 1836 et approuvé par le recteur en 1842[181].

Vers 1880 le ministre de lInstruction publique Jules Ferry et Jules Simon introduisent la notion de rédaction et de composition, puis l'étude de la littérature afin d'évoquer la dimension culturelle de la langue française.

2Discipline. L'article 19 ordonne que « Chaque classe commence et se termine par une prière en français, qui est arrêtée par le comité local sur proposition du curé ». L'article 21 édicte qu'« il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune parole grossière. Aucun livre breton ne devra être admis ni toléré. S'exprimer en breton et parler "grossièrement" font l'objet de la même prohibition[182]. »

Mais c'est la loi Ferry qui en 1881 institue la gratuité de l'école primaire et en 1882 la rend obligatoire, imposant finalement la langue nationale sur tout le territoire français et la démocratisant. Pourtant en 1863, sur 38 millions de Français, 7,5 millions ne connaissant pas la « langue nationale » étaient comptabilisés. D'après les témoignages de l'époque, les enfants des villages ne retenaient presque rien du français appris à l'école, celui-ci « ne laisse pas plus de trace que le latin n'en laisse à la plupart des élèves sortis des collèges ». Les élèves reparlent leur patois à la maison.

Au cours du XXe siècle et jusque dans les années 1960, les gouvernements ont adopté pas moins de 40 lois concernant surtout l'enseignement, la presse, l'administration et l'orthographe.

Au début du XIXe siècle, le ministère de l'éducation nationale trouvait que la francisation était trop lente, les autorités décidèrent donc de nommer des professeurs d'une autre région pour les rendre incapables de parler les patois et donc les forcer à utiliser le français.

La Grande Guerre a aussi participé à la francisation de la France, des hommes de toutes les régions se retrouvant ensemble à combattre avec comme seule langue commune le français, la francisation s'est donc encore amplifiée durant la Première Guerre mondiale[183].

En 1925, Anatole de Monzie, ministre de lInstruction publique proclame : « Pour l'unité linguistique de la France, il faut que la langue bretonne disparaisse »[184]. En 1926, le grammairien Ferdinand Brunot écrit dans son Histoire de la langue française que les patois sont encore bien vivants dans les campagnes. Au XVIIIe siècle, comme de nos jours, le patois était chez lui partout « l'on causait au village » [...]. À l'heure actuelle, le français est la langue des villes, le patois, la langue des campagnes[185]. En 1972, Georges Pompidou, alors président de la République, déclare au sujet des langues régionales : « Il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau. »[186]. C'est entre 1981 et 1995 que les premières mesures pour conserver les patois en voie de disparition vont être prises comme l'annonce le discours de François Mitterrand de 1981, à Lorient : « Le temps est venu dun statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir grandes les portes de lécole, de la radio et de la télévision permettant leur diffusion, de leur accorder toute la place quelles méritent dans la vie publique. » Pourtant, en mai 1997, l'inspecteur de l'Éducation nationale Daniel Gauchon déclarait qu'il fallait privilégier la culture et la langue françaises et non pas les langues régionales[187].

Face aux langues étrangères

Contrairement à d'autres pays, la France a instauré beaucoup d'organismes chargés de créer une terminologie française et d'assurer « la défense et l'expansion de la langue », comme par exemple l'Académie française, qui rend obligatoire certains mots nouveaux, mais encore l'Association française de terminologie[188], qui travaille en collaboration avec l'Office québécois de la langue française (OQLF) et le Service de la langue française de la Communauté française de Belgique, le Haut Comité pour la défense et l'expansion de la langue française, ou même l'OIF, l'Organisation internationale de la francophonie, qui est chargée de protéger la francophonie mondiale et de participer à son expansion (la France est un des 70 membres).

Une autre date importante pour la francisation de la France est la loi 94-665 du 4 août 1994 ou « Loi Toubon », qui est la première loi en France, à l'instar de la loi « loi 101 » au Québec, à imposer clairement le français comme seule langue de la République française. Son but est de défendre la langue française en France, non pas contre les patois, mais principalement contre l'américanisation de la France, elle vient s'appuyer sur une disposition introduite en 1992 dans la Constitution : « La langue de la République est le français ».

Le décret d'application du 3 juillet 1996 a mis en place un dispositif d'enrichissement de la langue française. Il impose l'usage des termes en français dans les services et établissements publics de l'État (articles 11 et 12 du décret:

  • Art. 11. - Les termes et expressions publiés au Journal officiel sont obligatoirement utilisés à la place des termes et expressions équivalents en langues étrangères :
  1. Dans les décrets, arrêtés, circulaires, instructions et directives des ministres, dans les correspondances et documents, de quelque nature qu'ils soient, qui émanent des services et des établissements publics de l'État.
  2. Dans les cas prévus aux articles 5 et 14 de la loi du 4 août 1994 susvisée relative à l'emploi de la langue française. La commission générale observe l'usage prévu au présent article des termes et expressions publiés.
  • Art. 12. - Les listes de termes et expressions approuvés en vertu des dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française précédemment en vigueur sont assimilées aux listes publiées en vertu du présent décret. Elles peuvent être modifiées selon la procédure prévue aux articles 7 à 10 du présent décret.

En 2004, le sénateur Philippe Marini (UMP) fait une proposition de loi destinée à renforcer la loi Toubon. En 2005, cette proposition est finalement adoptée à l'unanimité par le Sénat. Elle comporte des dispositions visant les entreprises : l'obligation faite aux chefs d'entreprises de soumettre au personnel un rapport sur l'utilisation de la langue française dans l'entreprise, la rédaction en français de l'ordre du jour du comité d'entreprise, ainsi que du procès-verbal consignant les délibérations. Cette proposition de loi vise également les techniques de l'information et de la communication, les messages d'erreur par exemple. En 2006, à la suite de l'application de la loi Toubon, des entreprises ont été condamnées en France pour usage illégal de l'anglais. Par exemple la société américaine GEMS, condamnée à 570 000 euros d'amende pour avoir transmis des documents en anglais sans traduction à ses salariés français[189]. Il en va de même des sociétés Nextiraone et Europ Assistance, elles aussi condamnées pour avoir voulu imposer à leurs salariés des logiciels en anglais sans traduction[190].

Le 19 juillet 2010, le journal Courrier International titrait : "Le français résiste, lallemand collabore ». Face à l'avancée de l'anglais, Paris multiplie les lois protégeant l'utilisation de la langue de Molière et invente de nouveaux mots. À Berlin, le combat ne fait que commencer, mais il s'annonce difficile, car cela fait longtemps que l'allemand a déposé les armes, raconte le quotidien polonais Rzeczpospolita"[191],[192].

Impact dans d'autres langues

Du Moyen Âge jusqu'aux années 1919, le français était la langue internationale, c'est pour cela que l'on retrouve des mots français dans beaucoup de langues. La langue qui a été le plus francisée est sans aucun doute la langue anglaise, qui est composée de 70 % à 72 % de français[193],[170],[194]. Voici une liste de certaines expressions françaises utilisées en anglais.

Dans d'autres parties du monde

Vers 1256, le célèbre philosophe et chancelier florentin Brunetto Latini (1220-1294) écrivait en langue française, quil considérait comme « la parlure plus délitable et commune à toutes gens »[195].

En 1296, Marco Polo dicte en français le récit de son voyage[196].

En 1346, pendant la guerre de Cent Ans, à Crécy, Édouard III roi d'Angleterre ne connaît pas d'autre langue que le français, comme son adversaire le roi de France[197].

Le célèbre philosophe et savant allemand, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), écrivait le plus souvent en français.

En 1685, Pierre Bayle écrit « le français est le point de communication de tous les peuples de l'Europe »[198].

À Saint-Pétersbourg, Catherine II Impératrice de Russie (1762 1796) fait rédiger tous les mémoires de lAcadémie en français[199].

Frédéric II de Prusse (1740-1786) est un grand amateur de la langue française, il correspond en français avec Voltaire et écrit son autobiographie en français[200], il ira jusqu'à remplacer le latin par le français à lAcadémie de Berlin[201]

Durant le Moyen Âge, les devises royales étaient en français, par exemple celle de l'Ordre prestigieux de la Jarretière : « Honni soit qui mal y pense ».

La devise de lAngleterre est en français : « Dieu et mon droit ». La devise de la Hollande est aussi en français : « Je maintiendrai ».

En 1777, le marquis de Caraccioli publie un livre intitulé LEurope française ou Paris, le modèle des nations étrangères. En 1783, l'Académie de Berlin proposait, comme thème de concours aux écrivains, le sujet suivant : « Qu'est-ce qui a rendu la langue française universelle ? »[202],[203].

En 1892, le premier journal communautaire au monde est créé en Australie, il est nommé Le Courrier australien[204].

En 1911, Jacques Novicow rédige un article[205] nommé "Le Français, langue auxiliaire de lEurope". Cet article explique pourquoi le français devrait devenir la langue véhiculaire de toute lEurope[206]. En 1967, la célèbre résolution 242 est votée à l'ONU en version anglaise : « withdrawal of Israel armed forces from territories occupied in the recent conflict », dont le sens peut être : « retrait [...] des territoires occupés », ou « retrait [...] de territoires occupés ». Si l'on interprète « des », il s'agit de tous les territoires mais si l'on[Qui ?] comprend « de », il suffit d'en quitter quelques-uns pour que la résolution soit appliquée[207]. Ce flou crée de gros problème dans lapplication de la mesure, malgré la traduction française qui est très précise. Divers chefs dÉtat regrettent de ne pas avoir voté cette loi directement en français[208],[207]. En 1985, la chaîne francophone internationale TV5 Monde est créée. Malgré des débuts très humbles, la chaîne grossit très rapidement et devient dans les années 2000 la seconde plus grosse chaîne mondiale après MTV. En 2010, elle est surnommée « la plus grande classe de français du monde »[209].

Au Portugal, depuis 2004, l'apprentissage d'une 2e langue étrangère est obligatoire, le français est choisi dans la grande majorité des cas[réfnécessaire]. En 2006, 60 % de la francophonie avait moins de 30 ans[210],[211]. En 2007, le français a remplacé l'anglais dans les écoles du Land de Sarre en Allemagne, le français devient donc la première langue étrangère obligatoire[212]. Récemment, les entreprises chinoises se sont mis au français pour pouvoir investir en Afrique[213]. En 2008, l'université roumaine de Danubius de Galati publie un article intitulé « Le français - langue universelle, car aussi (et surtout) langue du droit! »[199]. En 2009, la célèbre université d'État de Virginie (Virginia Tech) a publié un article intitulé French, The Most Practical Foreign LanguageLe français, la langue étrangère la plus utileexpliquant pourquoi, d'après Richard Shryock, le français est la langue la plus importante à apprendre aux États-Unis et dans le monde[214]. La Lituanie compte depuis la rentrée 2009 un réseau de douze établissements bilingues francophones, dont lÉcole Dzukija dAlytus, la première section bilingue lituanienne avait été créée en 2002[215].

Pour les cas qui demandent une grande précision[réfnécessaire], le français est parfois toujours utilisé par la justice anglaise[216].

De nos jours, toutes les notes internationales du Vatican sont rédigées dans le langue de la diplomatie, le français. Les Papes Paul VI et Jean-Paul II, reçus à lONU, se sont adressés en français[217]qui est, d'ailleurs, une des deux langues officielles de fonctionnement de l'ONU.

Dans les grandes villes

Pourcentage de personnes sachant lire, écrire et parler le français dans les grandes villes de la francophonie.

Commerce québécois

Le certificat de francisation est accordé en vertu de la Charte de la langue française du Québec aux entreprises de 100 employés et plus qui démontrent que leurs opérations quotidiennes se déroulent en français. Alors que le taux de certification des entreprises nétait que 8 % en 1981 il passe à 60 % en 1990 puis à 71,4 % en 2002 pour atteindre 80,7 % en 2007[222].

Langue officielle

Les 10 pays francophones les plus peuplés d'après le World Factbook (2008).
Note : le Maroc et l'Algérie ne possèdent pas le français comme langue officielle.

Le français demeure lune des langues officielles de nombreuses organisations internationales : il est la deuxième langue officielle de lOCDE, dont le siège est à Paris et figure parmi les six langues officielles de lONU et de l'UNESCO (avec langlais, lespagnol, le russe, le chinois mandarin, et larabe). Il est également langue officielle de nombreuses autres institutions ou organisations de toutes sortes[réfnécessaire] (par exemple, lOrganisation internationale de normalisation).

Langue de travail

Le français figure également parmi les deux langues de travail de lONU, ainsi que de toutes ses agences. La langue française est une des trois langues de travail de lUnion africaine. Elle est également une des trois principales langues de travail de lUnion européenne ou de la Commission européenne avec lallemand et langlais[223]. En 2001, 56,8 % des pages reçues par la Commission européenne étaient écrites en anglais, et 29,8 % étaient écrites en français[224].

Il existe une politique de promotion du français dans l'Union européenne, avec le « Plan pluriannuel daction pour le français » mis en place en 2002 entre les gouvernements français, luxembourgeois et de la Communauté française de Belgique avec le concours de lOrganisation internationale de la francophonie. Les quatre volets de ce plan sont[225] :

  • formation en français ;
    • des diplomates, fonctionnaires et agents des pays candidats à l'adhésion qui travaillent en liaison avec les institutions de l'Union européenne et qui sont chargés de l'application et de la mise en œuvre de l'acquis communautaire ;
    • des fonctionnaires des institutions européennes (administrateurs, interprètes et traducteurs)[226] ;
  • formation des interprètes francophones des pays candidats à l'adhésion et formation aux langues de ces pays des interprètes de langue française des institutions de l'Union européenne ;
  • formation de traducteurs francophones des institutions de l'Union européenne aux langues des pays candidats à l'adhésion et formation au français des traducteurs de ces pays ;
  • développement des technologies de l'information et de la communication pour favoriser l'usage du français comme langue de travail des institutions de l'Union européenne.

En pratique, lutilisation du français comme langue de travail doit se traduire dans l'utilisation des outils informatiques tels que le web sémantique.

Langue étrangère

Elle est également la langue qui progresse le plus rapidement sur lensemble du continent africain (comme langue officielle ou comme langue étrangère). Le français est enseigné dans de nombreuses universités partout à travers le monde et il jouit dun rayonnement notamment dans les mondes diplomatique, journalistique, judiciaire et universitaire. Le français est la deuxième langue étrangère la plus enseignée dans les écoles de lUnion européenne (lespagnol arrivant seulement loin derrière en 4e position). Avec lentrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne depuis janvier 2007, le français repasse devant lallemand en tant que langue étrangère la plus enseignée dans lUnion après langlais. De façon générale, le français demeure une des langues les plus enseignées dans le monde.

En raison du cas particulier dun bloc linguistique hispanophone important en Amérique latine, seul continent lon retrouve de façon significative la langue espagnole (à part lEspagne même), les États-Unis sont le seul grand pays anglophone du monde le français nest pas la première langue étrangère enseignée, laquelle est ici lespagnol depuis les années 1980 ; cétait auparavant le français. Dans d'autres pays anglophones (Irlande (après l'irlandais), Canada anglophone, etc.), le français conserve le privilège dêtre la première langue étrangère enseignée et loin devant les autres langues.

Langue seconde

Article détaillé : Français langue seconde.

Francophones

La signalisation bilingue à Guernesey.
La signalisation bilingue à Pondichéry (Inde).

En 1998, le Haut Conseil de la Francophonie estimait les francophones « réels » à 112,6 millions auxquels il convient dajouter 60,6 millions de francophones qualifiés de « partiels » ou « occasionnels », soit 173,2 millions de francophones. De plus, 100 à 110 millions de « francisants », qui, citons ici le rapport officiel, « ont appris le français pendant plusieurs années et en ont gardé une maîtrise variable ou qui sont amenés à le pratiquer, même partiellement, pour leur métier. » Le même type détude avait été mené par ce même organisme en 1989 (rapport publié en 1990) avec 104,6 millions de francophones « réels » recensés et 54,2 millions de « partiels », soit 158,8 millions de francophones. La progression enregistrée est importante avec un gain de 14,4 millions en 9 ans. Deux millions de ces « nouveaux » francophones sont des Français, démographie oblige, mais le gros du bataillon est fourni par le continent africain. La République démocratique du Congo serait dailleurs désormais le premier pays francophone du monde[227]. En extrapolant ces chiffres, le nombre des locuteurs « francophones natifs » peut être estimé à 115 millions en 2010 et 85 millions ceux qui ont appris le français, soit un total de 200 millions de personnes aptes à sexprimer en français[35].

Bien quil soit difficile de mesurer avec précision le nombre total de locuteurs dune langue donnée, on[Qui ?] estime que le français figure parmi les 10 langues les plus parlées du monde et la deuxième langue la plus rayonnante après l'anglais aussi la langue la plus enseignée après l'anglais[228].

Les projections des Nations unies ont développé plusieurs scénarios afin dévaluer différentes hypothèses sur lavenir de la francophonie. Les deux plus plausibles sont la plus optimiste et la plus pessimiste. Lavenir de la langue dépendant énormément du développement de l'éducation en Afrique, le nombre de locuteurs peut donc sensiblement varier[229]. Selon le scénario le plus pessimiste, se basant simplement sur les chiffres actuels et les changements démographiques, les francophones seraient 276 millions de personnes dans le monde. Selon le scénario le plus optimiste, les chiffres seraient totalement différents. Avec léducation pour tous et limportante croissance démographique de lAfrique, on[Qui ?] estimerait le nombre de locuteurs francophones à plus de 680 millions. Bien sûr, cela ne se fera pas sans laide des pays francophones du nord[230]. Le poids démographique des francophones dans le monde prendrait alors une toute autre mesure : 8 % de la population mondiale serait francophone en 2050 contre 2,9 % aujourdhui. Dans la perspective dune scolarisation des pays du sud, les Africains représenteraient plus de 80 % du nombre total des francophones, tandis que les Européens nen représenteraient plus que 11 %[231]. Cela démontre limportance et le poids de lAfrique dans la francophonie, ainsi que limportance de léducation dans ce même continent.

Défense de la langue française

Mesures institutionnelles prises en France

Article détaillé : Loi Toubon.

En France, la langue française est la langue officielle de la République française selon l'article 2 de la Constitution de 1958. « La République participe également au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage », selon l'article 87 de la Constitution.

L'emploi du français dans laffichage, la publicité, la consommation, le droit du travail et les organismes publics est soumis aux dispositions de la loi Toubon. Un dispositif public d'enrichissement de la langue française a été mis en place dans le cadre de l'application du décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française, qui a fait suite à la loi Toubon. Il s'appuie sur l'Académie française et sur la Délégation générale à la langue française et aux langues de France.

En particulier l'usage des termes en français recommandés par la Commission générale de terminologie et de néologie, publiés au Journal officiel de la République française, et disponibles depuis 2008 sur le site internet FranceTerme, est obligatoire dans les services publics de l'État[232].

Mesures institutionnelles prises au Québec

La Loi sur la langue officielle (loi 22) est adoptée en 1974. La Charte de la langue française (loi 101), adoptée le 26 août 1977, réaffirme l'unilinguisme francophone de la province, et institue le Conseil supérieur de la langue française et la Commission de toponymie du Québec. La Commission de protection de la langue française, quant à elle, a pour mission d'assurer le respect de la Charte de la langue française. Cette charte est modifiée le 1er octobre 2002 suite à l'adoption de la loi 104.

LOffice de la langue française (OLF), devenue lOffice québécois de la langue française (OQLF) en 2002, et le ministère des Affaires culturelles sont créés le 24 mars 1961. Le rôle de l'OQLF est de veiller à ce que le français soit la langue de travail, des communications, du commerce et des affaires dans l'administration et les entreprises[233]. Il rédige un dictionnaire gratuit en ligne, le Grand dictionnaire terminologique (GDT), donnant les équivalents français de termes anglais ou latins dans 200 domaines d'activité. Il propose également les alternatives à l'utilisation de plus de 150 anglicismes employés couramment et signale les faux-amis. Il offre également aux internautes sa Banque de dépannage linguistique (BDL) gratuitement.

Le Québec se montre souvent plus réticent que l'Europe francophone à utiliser à l'écrit des mots franglais, ce à quoi les annonceurs publicitaires s'adaptent. Par exemple l'ordinateur portable MacBook d'octobre 2008 est vanté par Apple pour sa « coque unibody » en France, mais pour son « boîtier monocorps » au Canada francophone.

Associations de défense et de promotion de la langue française

Étant donné l'hégémonie de l'anglais dans les relations internationales, et le risque de multiplication des anglicismes dans la langue française, de nombreuses associations se sont créées pour défendre la langue française. Peuvent notamment être cités :

Voir les sites relatifs à la défense et à la promotion de la langue française

Étude de la langue française

La discipline qui soccupe du français est une subdivision de la linguistique romane : la linguistique française.

Les principales revues soccupant de linguistique française sont, en France, Le Français moderne et Langue française.

Enseignement de la langue française comme langue étrangère

Dans le monde

Fondation Alliance française

Article détaillé : Fondation Alliance française.

La Fondation Alliance française est une fondation française de droit privé reconnue dutilité publique et dont la mission est la promotion de la langue et de la culture française à létranger. Son siège se situe au 101, boulevard Raspail à Paris 6e se trouve également lAlliance française Paris Île-de-France.

Elle est liée au ministère français des Affaires étrangères et européennes par une convention annuelle spécifiant que lAlliance française forme avec les centres et instituts culturels français à létranger « un réseau unique » et « situe son action et son développement dans le cadre de la politique linguistique et culturelle définie par le gouvernement français et mise en place par le ministère ».

Les Alliances françaises installées dans les pays étrangers sont généralement nées dinitiatives locales et sont très intégrées dans la vie des pays. Régies par le droit local (le plus souvent sous une forme associative), elles sont indépendantes de lAlliance française de Paris, tant statutairement que financièrement, et fonctionnent vis-à-vis du siège parisien comme des franchises. La Fondation Alliance française est propriétaire de la marque « Alliance française » et accorde le droit de lutiliser après examen des statuts et des objectifs annoncés. Il ny a pas de relations financières entre le siège et les Alliances installées à létranger qui doivent pourvoir elles-mêmes à leur financement. Ainsi à New York, le French Institute Alliance Française recourt au mécénat tel quil est pratiqué aux États-Unis.

Le ministère français des Affaires étrangères a depuis 2001 une politique de signature de conventions-cadres de coopération entre les Alliances françaises et les services de coopération et daction culturelle des ambassades, qui peuvent aller jusquà confier la gestion de laction culturelle à lAlliance française locale. Ces conventions peuvent prévoir des subventions publiques et la mise à disposition de personnels français détachés pour des fonctions de direction. Seules les plus grandes antennes, soit environ 20 % des implantations.

Fin 2010, le réseau des Alliances françaises représente 461 000 étudiants dans 135 pays :

  • Afrique : 38 pays, 129 Alliances françaises, 83 163 étudiants.
  • Amérique du Nord : 2 pays, 133 Alliances françaises, 36 128 étudiants.
  • Amérique latine, Caraïbes : 33 pays, 274 Alliances françaises, 169 675 étudiants.
  • Asie, Océanie : 30 pays,78 Alliances françaises, 114 615 étudiants.
  • Europe : 33 pays, 354 Alliances françaises, 88 801 étudiants.

En France

Il existe 27 Alliances françaises en France. Celles-ci ont pour mission l'enseignement de langue française ainsi que la diffusion des cultures francophones.

À Paris

Le bâtiment de lAlliance française en 1920
Alliance française Paris Île-de-France en 2011

LAlliance française Paris Île-de-France (anciennement Alliance française de Paris dont la création remonte à 1883) propose des cours de français à Paris depuis 1894. Elle accueille aujourdhui plus de 11 000 étudiants de 160 nationalités différentes chaque année, désireux dapprendre le français dans la capitale française. Sont ainsi proposés des cours de français général, des ateliers de français oral ou écrit, culturels et professionnels, des cours en entreprise et des formules personnalisées toute lannée pour tous les niveaux. Tous sont alignés sur les niveaux du CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues).

LAlliance française est aussi centre de passation pour tous les diplômes délivrés par le ministère français de lÉducation nationale pour certifier des compétences en français : DELF (Diplôme dEtudes en Langue Française), DALF (Diplôme Approfondi de Langue Française), et TCF (Test de connaissance en Français).

Elle est aussi centre dexamens agréé par la Chambre de Commerce et dIndustrie de Paris (CCIP) pour le TEF (Test dEvaluation de Français) et le DFP (Diplôme de Français Professionnel).

LAlliance française Paris Île-de-France est aussi centre de formation pour les professeurs de français langue étrangère. Chaque année, près de 2 300 professeurs du monde entier sont formés, sur place ou à distance en formation initiale ou continue via différents programmes : stages dété, formations à la carte, stage dobservation

Elle délivre ainsi des diplômes spécifiques pour les professeurs, tel que le DAEFLE (Diplôme d'Aptitude à l'Enseignement du Français Langue Etrangère), qu'elle a créé en collaboration avec le Centre national d'enseignement à distance (Cned), ou encore un diplôme qui lui est propre : le DPAFP (Diplôme Professionnel de lAlliance française Paris Île-de-France en Français Langue Étrangère), anciennement le Professorat (créé en 1948).

Citation

« la langue française court le monde », « elle est « plus délectable à lire et ouïr que nulle autre » - M. da Canale (chroniqueur vénitien de la fin du XIIIe siècle)[234].

« Tous les étrangers qui ont de l'esprit se piquent de savoir le français ; ceux qui haïssent le plus notre nation aiment notre langue » - Ariste

« la parlure plus délitable et commune à toutes gens. » - Brunetto Latini dans Le Livre du Trésor

« La langue française est langue d'État, la seule propre aux grandes affaires. »
« J'ai appris l'italien pour parler au pape ; l'espagnol pour parler à ma mère ; l'anglais pour parler à ma tante ; l'allemand pour parler à mes amis ; le français pour me parler à moi-même. » - Charles Quint

« Tout le monde a besoin de la France, quand l'Angleterre a besoin de tout le monde. »
« Ce qui n'est pas clair n'est pas français. » - Rivarol

« La langue française, dès cette époque, commençait à être choisie par les peuples comme intermédiaire entre l'excès de consonnes du nord et l'excès de voyelles du midi. » - Victor Hugo

« La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu'on l'aime de toute son âme, et qu'on n'est jamais tenté de lui être infidèle. » - Anatole France

« L'image la plus exacte de l'esprit français est la langue française elle-même. » - Désiré Nisard

« La langue anglaise est un fusil à plombs : le tir est dispersé. La langue française est un fusil qui tire à balle, de façon précise. » - Otto von Habsburg

« Ma patrie, c'est la langue française. » - Albert Camus

« Le français permet la magistrature de l'essentiel. » - Le pape Paul VI au philosophe français Jean Guitton[235]

« Le français est une langue à vocation universelle, de gentillesse et d'honnêteté, et il nous a fait don de ces mots abstraits si rares dans nos langues. » - Léopold Sédar Senghor

« Notre langage est à notre intellect ce que l'air est à nos poumons. » - Maurice Druon (secrétaire perpétuel de l'Académie française)

« Après tout, même riche d'incomparables potentiels, la langue française n'est pas indispensable : le monde a bien vécu avant elle. Si elle devait céder la place, ce serait précisement à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseraient. » - Bernard Kouchner ( Ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy)[236]

Notes et références

Notes

  1. Message indésirable.
  2. Courrier ou message électronique.
  3. Conversation par Internet.
  4. Téléchargement.
  5. Livre électronique.
  6. Exemple : « courriel » est aussi utilisé en dehors du Québec
  7. Il ne devrait y avoir au sein de cette phrase introductive ou de la liste aucune ponctuation finale, en dehors des citations qui doivent être encadrées.
  8. Afrique francophone

Références

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    Traduction en français : Lusage des langues à Bruxelles et la place du néerlandais. Quelques constatations récentes.
    Rudi Janssens est sociologue linguistique et professeur à la faculté de philosophie et lettres de la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Page d'accueil : Rudi Janssens sur le site de Brio.
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    L'auteur est professeur émérite en philologie germanique de la Vrije Universiteit Brussel (VUB).
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    L'auteur est professeur ordinaire à l'Université libre de Bruxelles.
    Rédaction : Els Witte (Vrije Universiteit Brussel), André Alen (Katholieke Universiteit Leuven), Hugues Dumont (Facultés universitaires Saint-Louis) & Rusen Ergec (Université libre de Bruxelles)
     
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    L'auteur est professeur à la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Page d'accueil : Coordonnées de D. Droixhe.
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    L'auteur est docteur en histoire contemporaine à l'Université de Gand.
    Rédaction : Els Witte (Vrije Universiteit Brussel), André Alen (Katholieke Universiteit Leuven), Hugues Dumont (Facultés universitaires Saint-Louis), Pierre Vandernoot (Université libre de Bruxelles), Roel De Groof (Vrije Universiteit Brussel).
     
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    L'auteur est chercheur au Centre de droit public de l'Université libre de Bruxelles.
    Rédaction : Els Witte (Vrije Universiteit Brussel), André Alen (Katholieke Universiteit Leuven), Hugues Dumont (Facultés universitaires Saint-Louis) & Rusen Ergec (Université libre de Bruxelles).
     
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    L'auteur est professeur à la Vrije Universiteit Brussel et directeur du Centrum voor de Interdisciplinaire Studie van Brussel de cette même université.
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