- Albert Camus
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Albert Camus Albert CamusNom de naissance Albert Camus Activités Romancier, dramaturge, essayiste, philosophe Naissance 7 novembre 1913
Dréan, Algérie françaiseDécès 4 janvier 1960 (à 46 ans)
Villeblevin, FranceGenres Roman, théâtre, essai, nouvelle Distinctions Prix Nobel de littérature 1957 Œuvres principales Compléments - Morvan Lebesque, Albert Camus par lui-même, 1963
- Jean Sarocchi, Camus, PUF, 1968
- Alain Costes, Albert Camus ou la parole manquante, 1973
- Jacques Chabot, Albert Camus, la pensée de midi, 2002
- Jean Daniel, Avec Camus : Comment résister à l'air du temps, 2006
Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi dans l'ex-département de Constantine (depuis 1962 Dréan dans la Willaya d'El Taref) en Algérie, et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne, est un écrivain : romancier, dramaturge, essayiste et philosophe français. Il fut aussi un journaliste militant engagé dans la Résistance française et dans les combats moraux de l'après-guerre.
L'œuvre de Camus comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des poèmes et des essais dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde, révolte qui conduit à l'action et donne un sens au monde et à l'existence, et « alors naît la joie étrange qui aide à vivre et mourir » [1].
Sa critique du totalitarisme soviétique lui a valu les anathèmes des communistes et a conduit à la brouille avec Jean-Paul Sartre. Il a été couronné à 44 ans par le Prix Nobel de littérature en 1957 et son aura reste grande dans le monde.
D'après Bertrand Poirot-Delpech[2], les essais sur son œuvre ont abondé juste après sa mort, tandis qu'on rendait très peu compte de sa vie. Les premières biographies ne sont apparues que dix-huit ans après la disparition du Prix Nobel. Parmi celles-ci, la plus impressionnante est celle de Herbert R Lottman[3], un journaliste américain observateur de la littérature européenne pour The New York Times et le Publishers Weekly.
Dans le journal Combat, ses prises de position ont été courageuses autant que déconcertantes, aussi bien sur la question de l'Algérie que sur ses rapports avec le Parti communiste qu'il a quitté après un court passage[4]. Camus est d'abord témoin de son temps, intransigeant, refusant toute compromission. Il sera ainsi amené à s'opposer à Sartre et à se brouiller avec d'anciens amis. D'après Herbert R. Lottman, Camus n'a appartenu à aucune famille politique déterminée, mais il ne s'est dérobé devant aucun combat : il a successivement protesté contre les inégalités qui frappaient les musulmans d'Afrique du Nord, puis contre la caricature du pied-noir exploiteur. Il est allé au secours des exilés espagnols antifascistes, des victimes du stalinisme, des objecteurs de conscience[5].
Sommaire
Biographie
Origines et enfance
Lucien Auguste Camus, père d'Albert, est né le 28 novembre 1885 à Ouled-Fayet dans le département d'Alger, en Algérie. Il descend des premiers arrivants français dans cette colonie annexée à la France en 1834 et départementalisée en 1848. Un grand-père, Claude Camus, né en 1809, venait du bordelais, un bisaïeul, Mathieu Juste Cormery, d'Ardèche, mais la famille se croit d'origine alsacienne[6]. Lucien Camus travaille comme caviste dans un domaine viticole, nommé « le Chapeau du gendarme », près de Dréan, à quelques kilomètres au sud de Bône (Annaba) dans le département de Constantine, pour un négociant de vin d'Alger. Il épouse le 13 novembre 1909 à Alger (acte de mariage N° 932) Catherine Hélène Sintès, née à Birkadem le 5 Novembre 1882, dont la famille est originaire de Minorque en Espagne. Trois ans plus tard, en 1911, naît leur fils aîné Lucien Jean Étienne et en novembre 1913, leur second fils, Albert. Lucien Auguste Camus est mobilisé comme 2ème classe dans le 1er régiment de zouaves[7] en septembre 1914. Blessé à la bataille de la Marne il est évacué le 11 octobre à l'hôpital militaire de Saint-Brieuc dans les Côtes-du-Nord où il meurt le 17 octobre 1914. De son père, Camus ne connaîtra que quelques photographies et une anecdote significative : son dégoût devant le spectacle d'une exécution capitale. Sa mère est en partie sourde et ne sait ni lire ni écrire : elle ne comprend un interlocuteur qu'en lisant sur ses lèvres[8]. Avant même le départ de son mari à l'armée elle s'était installée avec ses enfants chez sa mère et ses deux frères, Étienne, sourd-muet, qui travaille comme tonnelier, et Joseph, rue de Lyon à Belcourt, un quartier populaire d'Alger[9]. Elle y connaît une brève liaison à laquelle s'oppose son frère Étienne[10].
« Il y avait une fois une femme que la mort de son mari avait rendue pauvre avec deux enfants. Elle avait vécu chez sa mère, également pauvre, avec un frère infirme qui était ouvrier. Elle avait travaillé pour vivre, fait des ménages, et avait remis l'éducation de ses enfants dans les mains de sa mère. Rude, orgueilleuse, dominatrice, celle-ci les éleva à la dure », écrira Camus dans un brouillon de « L'Envers et l'endroit »[11].
Formation
Albert Camus fait ses études à Alger. À l'école communale, il est remarqué en 1923 par son instituteur, Louis Germain, qui lui donne des leçons gratuites et l'inscrit en 1924 sur la liste des candidats aux bourses, malgré la défiance de sa grand-mère qui souhaitait qu'il gagnât sa vie au plus tôt. Camus gardera une grande reconnaissance à Louis Germain et lui dédiera son discours de prix Nobel[12]. Reçu, Camus peut entrer comme demi-pensionnaire au lycée Bugeaud (désormais lycée Émir Abd-el-Kader). « J'avais honte de ma pauvreté et de ma famille (...) Auparavant, tout le monde était comme moi et la pauvreté me paraissait l'air même de ce monde. Au lycée, je connus la comparaison », se souviendra-t-il[13]. Il commence à cette époque à pratiquer le football et se fait une réputation de gardien de but. Mais, à la suite de ses crachements de sang, les médecins diagnostiquent en 1930 une tuberculose et il doit faire un bref séjour à l'hôpital Mustapha. Son oncle, voltairien et anarchiste, et sa tante Acault, qui tiennent une boucherie dans la rue Michelet, l'hébergent ensuite, rue du Languedoc, où il peut disposer d'une chambre. Camus est ensuite encouragé par Jean Grenier - qui lui fera découvrir Nietzsche.
Débuts littéraires
En 1934, il épouse Simone Hié : « J'ai envie de me marier, de me suicider, ou de m'abonner à L'Illustration. Un geste désespéré, quoi... »[14]. En 1935, il commence l'écriture de L'Envers et l'Endroit, qui sera publié deux ans plus tard par Edmond Charlot dans la librairie duquel se retrouvent les jeunes écrivains algérois, tel Max-Pol Fouchet. À Alger, il fonde le Théâtre du Travail, qu'il remplace en 1937 par le Théâtre de l'Équipe, où la première pièce jouée est une adaptation du roman de Malraux dont les répétitions lui donne l'occasion de nouer une amitié avec Emmanuel Roblès. Dans le même temps il quitte le Parti communiste, auquel il avait adhéré deux ans plus tôt. Il entre au journal créé par Pascal Pia, l'Alger Républicain, organe du Front populaire, où il devient rédacteur en chef. Son enquête Misère de la Kabylie aura un écho retentissant[15]. En 1940, le Gouvernement Général de l'Algérie interdit le journal. Cette même année, il se marie à Francine Faure. Ils s'installent à Paris où Albert travaille comme secrétaire de rédaction à Paris-Soir sous l'égide de Pascal Pia. Il fonde aussi la revue Rivage et fait la connaissance de Malraux. Durant cette période, il fait paraître le roman L'Étranger (1942) qui est publié par Gallimard sur l'instance de Malraux et l'essai Le Mythe de Sisyphe (1942) dans lesquels il expose sa philosophie. Selon sa propre classification, ces œuvres appartiennent au « cycle de l'absurde » – cycle qu'il complétera par les pièces de théâtre Le Malentendu et Caligula (1944). En 1943, il est lecteur chez Gallimard et prend la direction de Combat lorsque Pascal Pia est appelé à d'autres fonctions dans la Résistance. En 1944, il rencontre André Gide et un peu plus tard Jean-Paul Sartre, avec qui il se lie d'amitié. Le 8 août 1945, il est le seul intellectuel occidental à dénoncer l'usage de la bombe atomique deux jours après le bombardement d'Hiroshima dans un éditorial resté célèbre, dans Combat[16]. En 1945, à l'initiative de François Mauriac, il signe une pétition, afin de demander au général de Gaulle la grâce de Robert Brasillach, personnalité intellectuelle connue pour son activité collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1946, Camus se lie d'amitié avec René Char. Il part la même année aux États-Unis et de retour en France il publie une série d'articles contre l'expansionnisme soviétique : coup d'État de Prague et anathème contre Tito (1948). En 1947, c'est le succès littéraire avec le roman La Peste, suivi deux ans plus tard, en 1949, par la pièce de théâtre Les Justes.
Engagement politique et littéraire
En octobre 1951, la publication de L'homme révolté provoque de violentes polémiques où Camus est attaqué à sa gauche. La rupture avec Jean-Paul Sartre a lieu en 1952, après la publication dans Les Temps modernes de l'article de Jeanson qui reproche à la révolte de Camus d'être « délibérément statique ». En 1956, à Alger, il lance son « Appel pour la trêve civile », tandis que dehors sont proférées à son encontre des menaces de mort. Son plaidoyer pacifique pour une solution équitable du conflit est alors très mal compris, ce qui lui vaudra de rester méconnu de son vivant par ses compatriotes pieds-noirs en Algérie puis, après l'indépendance, par les Algériens qui lui ont reproché de ne pas avoir milité pour cette indépendance. Haï par les défenseurs du colonialisme français, il sera forcé de partir d'Alger sous protection[17]. Toujours en 1956, il publie La Chute, livre pessimiste dans lequel il s'en prend à l'existentialisme sans pour autant s'épargner lui-même. Il démissionne de l'Unesco pour protester contre l'admission de l'Espagne franquiste. C'est un an plus tard, en 1957, qu'il reçoit le prix Nobel de littérature. Interrogé à Stockholm par un étudiant musulman originaire d'Algérie, sur le caractère juste de la lutte pour l'indépendance menée par le F.L.N. en dépit des attentats terroristes frappant les populations civiles, il répond clairement : « Si j'avais à choisir entre cette justice et ma mère, je choisirais encore ma mère. » Cette phrase, souvent déformée, lui sera souvent reprochée. Il suffit pourtant de rappeler d'une part que Camus vénérait sa mère, d'autre part que celle-ci vivait alors à Alger dans un quartier très populaire particulièrement exposé aux risques d'attentats. Albert Camus était contre l'indépendance de l'Algérie et écrivit en 1958 dans la dernière de ses Chroniques Algériennes que "l'indépendance nationale [de l'Algérie] est une formule purement passionnelle[.]", il dénonça néanmoins l'injustice faite aux musulmans et la caricature du pied noir exploiteur, et disait souhaiter la fin du système colonial mais avec une Algérie toujours française, proposition qui peut paraitre contradictoire.
Pour ce qui est du communisme, il proteste contre la répression sanglante des révoltes de Berlin-Est (juin 1953) et contre l'expansionnisme communiste à Budapest (septembre 1956).
Décès
Le 4 janvier 1960, en revenant de Lourmarin (Vaucluse), par la Nationale 6 (trajet de Lyon à Paris), au lieu-dit Le Petit-Villeblevin, dans l'Yonne, Albert Camus trouve la mort dans un accident de voiture à bord d'une Facel-Vega FV3B conduite par son ami Michel Gallimard, le neveu de l'éditeur Gaston, qui perd également la vie. La voiture quitte la route et percute un premier arbre puis s'enroule autour d'un second, parmi la rangée qui la borde[18]. Les journaux de l'époque évoquent une vitesse excessive (180 km/h), un malaise du conducteur, ou plus vraisemblablement, l'éclatement d'un pneu. L'écrivain René Étiemble déclara : « J'ai longtemps enquêté et j'avais les preuves que cette Facel Vega était un cercueil. J'ai cherché en vain un journal qui veuille publier mon article... »
Albert Camus est enterré à Lourmarin, village du Luberon - où il avait acheté une propriété grâce à son prix Nobel - et région que lui avait fait découvrir son ami le poète René Char.
En marge des courants philosophiques, Albert Camus s'est opposé au marxisme et à l'existentialisme. Il n'a cessé de lutter contre toutes les idéologies et les abstractions qui détournent de l'humain. En ce sens, il incarne une des plus hautes consciences morales du XXe siècle - l'humanisme de ses écrits ayant été forgé dans l'expérience des pires moments de l'espèce humaine.
Depuis le 15 novembre 2000, les archives de l'auteur sont déposées à la bibliothèque Méjanes, dont le centre de documentation Albert Camus assure la gestion et la valorisation.
Le 19 novembre 2009, le quotidien Le Monde affirme que le président Nicolas Sarkozy envisage de faire transférer les restes d'Albert Camus au Panthéon[19]. Dès le lendemain, son fils, Jean Camus, s'oppose à ce transfert, craignant une récupération politique[20]. Sa fille, Catherine Camus, ne se prononce pas[21].
Philosophie
Une question, l'absurde
« L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde »[22]. Dans cette phrase est concentrée la puissance d'un conflit, d'une confrontation qui supporte et emporte l'œuvre de Camus. Deux forces qui s'opposent : l'appel humain à connaître sa raison d'être et l'absence de réponse du milieu où il se trouve. L'homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout, jusqu'à sa raison d'être.
L'appel humain, c'est la quête d'une cohérence, or pour Camus il n'y a pas de réponse à cette demande de sens. Tout au moins n'y a-t-il pas de réponse satisfaisante, car la seule qui pourrait satisfaire l'écrivain devrait avoir une dimension humaine : « Je ne puis comprendre qu'en termes humains »[22]. Ainsi les religions qui définissent nos origines, qui créent du sens, qui posent un cadre, n'offrent pas de réponse pour l'homme absurde : « Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu'il m'est impossible pour le moment de le connaître. Que signifie pour moi une signification hors de ma condition ? »[22]. L'homme absurde n'accepte pas de perspectives divines, il veut des réponses humaines.
L'absurde n'est pas un savoir, c'est un état acquis par la confrontation consciente de deux forces. Maintenir cet état demande une lucidité et nécessite un travail, l'absurde c'est la conscience toujours maintenue d'une « fracture entre le monde et mon esprit » écrit Camus dans Le Mythe de Sisyphe. Ainsi l'homme absurde doit s'obstiner à ne pas écouter les prophètes (c'est-à-dire avoir assez d'imagination pour ne pas croire aveuglément à leur représentation de l'enfer ou du paradis) et à ne faire intervenir que ce qui est certain, et si rien ne l'est, « ceci du moins est une certitude »[22].
L'homme absurde ne pourrait s'échapper de son état qu'en niant l'une des forces contradictoires qui le fait naître : trouver un sens à ce qui est ou faire taire l'appel humain. Or aucune de ces solutions n'est réalisable.
Une manière de donner du sens serait d'accepter les religions et les dieux. Or ces derniers n'ont pas d'emprise sur l'homme absurde. L'homme absurde se sent innocent, il ne veut faire que ce qu'il comprend et « pour un esprit absurde, la raison est vaine et il n'y a rien au-delà de la raison »[22].
Une autre manière de trouver du sens serait d'en injecter : faire des projets, établir des buts, et par là même croire que la vie puisse se diriger. Mais à nouveau « tout cela se trouve démenti d'une façon vertigineuse par l'absurdité d'une mort possible »[22]. En effet, pour l'homme absurde il n'y a pas de futur, seul compte l'ici et le maintenant.
La première des deux forces contradictoires, le silence déraisonnable du monde, ne peut donc être niée. Quant à l'autre force contradictoire permettant cette confrontation dont naît l'absurde, qui est l'appel humain, la seule manière de la faire taire serait le suicide. Mais ce dernier est exclu car à sa manière « le suicide résout l'absurde »[22]. Or l'absurde ne doit pas se résoudre. L'absurde est générateur d'une énergie. Et ce refus du suicide, c'est l'exaltation de la vie, la passion de l'homme absurde. Ce dernier n'abdique pas, il se révolte.
Une réponse, la révolte
Oui, il faut maintenir l'absurde, ne pas tenter de le résoudre, car l'absurde génère une puissance qui se réalise dans la révolte. La révolte, voici la manière de vivre l'absurde. La révolte c'est connaître notre destin fatal et néanmoins l'affronter, c'est l'intelligence aux prises avec le silence déraisonnable du monde, c'est le condamné à mort qui refuse le suicide. C'est pourquoi Camus écrit : « L'une des seules positions philosophiques cohérentes, c'est ainsi la révolte[22] ».
La révolte c'est aussi s'offrir un énorme champ de possibilités d'actions. Car si l'homme absurde se prive d'une vie éternelle, il se libère des contraintes imposées par un improbable futur et y gagne en liberté d'action. Plus le futur se restreint et plus les possibilités d'actions « hic et nunc » sont grandes. Et ainsi l'homme absurde jouit d'une liberté profonde. L'homme absurde habite un monde dans lequel il doit accepter que « tout l'être s'emploie à ne rien achever[22] », mais un monde dont il est le maître. Et à Camus, qui fait de Sisyphe le héros absurde, d'écrire : « Il faut imaginer Sisyphe heureux[22]. »
Bien que Camus réfute les religions parce que « on n'y trouve aucune problématique réelle, toutes les réponses étant données en une fois[23] », et qu'il n'accorde aucune importance au futur : « il n'y a pas de lendemain [22] », sa révolte n'en est pas pour autant amorale. « La solidarité des hommes se fonde sur le mouvement de révolte et celui-ci, à son tour, ne trouve de justification que dans cette complicité [23] ». Tout n'est pas permis dans la révolte, la pensée de Camus est humaniste, les hommes se révoltent contre la mort, contre l'injustice et tentent de « se retrouver dans la seule valeur qui puisse les sauver du nihilisme, la longue complicité des hommes aux prises avec leur destin[23] ».
En effet, Camus pose à la révolte de l'homme une condition : sa propre limite. La révolte de Camus n'est pas contre tous et contre tout. Et Camus d'écrire : « La fin justifie les moyens ? Cela est possible. Mais qui justifie la fin ? À cette question, que la pensée historique laisse pendante, la révolte répond : les moyens[23] ».
Pour une analyse des cycles camusiens, voir : Albert Camus ou la parole manquante.Entre journalisme et engagement
Roger Quilliot appelle ce volet de la vie de Camus La plume et l'épée, plume qui lui a servi d'épée symbolique mais sans exclure les actions qu'il mena tout au long de sa vie (voir par exemple le chapitre suivant). Camus clame dans Lettres à un ami allemand son amour de la vie : « Vous acceptez légèrement de désespérer et je n'y ai jamais consenti » confessant « un goût violent de la justice qui me paraissait aussi peu raisonné que la plus soudaine des passions. » Il n'a pas attendu la résistance pour s'engager. Il vient du prolétariat et le revendiquera toujours, n'en déplaise à Sartre[24]; la première pièce qu'il joue au Théâtre du Travail, Révolte dans les Asturies, évoque déjà la lutte des classes[25].
Il va enchaîner avec l'adhésion au Parti communiste et son célèbre reportage sur la misère en Kabylie paru dans Alger-Républicain[26]. Il y dénonce « la logique abjecte qui veut qu'un homme soit sans forces parce qu'il n'a pas de quoi manger et qu'on le paye moins parce qu'il est sans forces.» Les pressions qu'il subit alors vont l'obliger à quitter l'Algérie mais la guerre et la maladie vont le rattraper. Malgré cela, il va se lancer dans la résistance[27].
À écrire dans Combat, à lutter pour des causes auxquelles il croit, Camus éprouve une certaine lassitude[28]. Ce qu'il veut, c'est pouvoir concilier justice et liberté, lutter contre toutes les formes de violence[29], défendre la paix et la coexistence pacifique, combattre à sa façon pour résister, contester, dénoncer[30].
Albert Camus et l'Espagne
Les origines espagnoles de Camus s'inscrivent aussi bien dans son œuvre, des Carnets à Révolte dans les Asturies ou L’état de siège, par exemple, que dans ses adaptations de La Dévotion à la Croix (Calderon de la Barca) ou Le Chevalier d'Olmedo (Lope de Vega)[31]. Comme journaliste, ses prises de position, sa lutte permanente contre le franquisme, se retrouvent dans de nombreux articles depuis Alger républicain en 1938, des journaux comme Combat bien sûr mais aussi d'autres moins connus, Preuves ou Témoins, où il défend ses convictions, affirme sa volonté d'engagement envers une Espagne libérée du joug franquiste, lui qui écrira « Amis espagnols, nous sommes en partie du même sang et j'ai envers votre patrie, sa littérature et son peuple, sa tradition, une dette qui ne s'éteindra pas. » [32] C'est la profession de foi d'un homme qui est constamment resté fidèle « à la beauté comme aux humiliés. »
Généalogie
- Petits-Enfants: Estèphe Camus ; Antoine Maisondieu ; Elizabeth Maisondieu et David Camus
- Enfants: Jean Camus et Catherine Camus
- Père : Lucien Auguste Camus
- Mère : Catherine Hélène Sintes
- Grands-parents maternels : Estève Sintes ; Catalina Maria Cardona
- Grands-parents paternels : Baptiste Jules Marius Camus ; Marie-Hortense Cormery
Œuvres de Camus
- Révolte dans les Asturies (1936), essai de création collective
- L'Envers et l'Endroit (1937), essai
- Caligula (première version en 1938), pièce en 4 actes
- Noces (1939), recueil d'essais et d'impressions
- Le Mythe de Sisyphe (1942), essai sur l'absurde
- L'Étranger (1942), roman
- Le Malentendu (1944), pièce en 3 actes
- La Peste (1947 ; Prix de la critique en 1948), récit
- L'État de siège (1948) Spectacle en 3 parties.
- Les Justes (1949), pièce en 5 actes
- Actuelles I, Chroniques 1944-1948 (1950)
- L'Homme révolté (1951), essai
- Actuelles II, Chroniques 1948-1953
- L'Été (1954), essai
- La Chute (1956), récit
- L'Exil et le Royaume (Gallimard, 1957), nouvelles (La Femme adultère, Le Renégat, Les Muets, L'Hôte, Jonas, La Pierre qui pousse)
- Réflexions sur la peine capitale (1957), en collaboration avec Arthur Koestler, Réflexions sur la Guillotine de Camus
- Actuelles III, Chroniques algériennes, 1939-1958 (1958)
- Préfaces
- Maximes et pensées : Caractères et anecdotes de Chamfort, préface d'Albert Camus, Incidences, 1944, réédition Folio classique, Gallimard, 1982, (ISBN 2070373568)
- Le Combat silencieux d'André Salvet, préface d'Albert Camus, éditions Portulan, 1945
- L'Espagne libre, préface d'Albert Camus, éditions Calmann-Lévy, 1946
- Dix estampes originales, Pierre-Eugène Clairin, présentation de Camus sur le thème de l'art et la révolte
- Poésies posthumes de René Leynaud, préface d'Albert Camus, éditions Gallimard, 1947
- Laissez passer mon peuple de Jacques Méry, préface d'Albert Camus, éditions Le Seuil, 1947
- Devant la mort, J. Héon-Canonne, préface d'Albert Camus, souvenirs de résistance, juin 1951
- L'Artiste en prison, préface à La Ballade de la geôle de Reading d'Oscar Wilde, 1952, réédition Le Livre de poche, 1973
- L'œuvre d'Hermann Melville, préface d'Albert Camus, 1952
- L'Allemagne vue par les écrivains de la résistance française, Konrad Bieber, préface d'Albert Camus sur 'le refus de la haine', rééditée par la revue Témoins en 1955
- Poèmes, René Char, préface d'Albert Camus à l'édition allemande, 'une poésie d'amour et de révolte'
- Divers
- Lettres à un ami allemand (1948) ; publié sous le pseudonyme de Louis Neuville)
- Le témoin de la liberté, Albert Camus, allocution publiée dans la revue La Gauche en décembre 1948
- La dernière fleur, de James Thurber, traduction d'Albert Camus, Gallimard, 1952
- Désert vivant, album de Walt Disney contenant un texte d'Albert Camus, Société française du livre, 1954
- Pluies de New York, impression de voyage, Essais, Éditions Gallimard, 1965, Voir le texte
- Discours de Suède, Gallimard, 1958, réédition 1997, (ISBN 2-07-040121-9)
réunit le discours du 10 décembre 1957 prononcé à Stockholm et la conférence du 14 décembre 1957 « L'artiste et son temps » prononcée à l'Université d'Upsal
Parutions posthumes
- La Postérité du soleil, photographies de Henriette Grindat. Itinéraires par René Char, éditions Edwin Engelberts, 1965, ASIN B0014Y17RG - rééditions éditions de l'Aire, Vevey, 1986 et Gallimard, 2009
- Carnets I, mai 1935-février 1942, Gallimard, 1962
- Carnets II, janvier 1942-mars 1951, Gallimard, 1964
- Carnets III, mars 1951-décembre 1959, Gallimard, 1989
- Journaux de voyage, texte établi, présenté et annoté par Roger Quilliot, Gallimard, 1978
- Les Cahiers Albert Camus : éditions Gallimard, collection Blanche et Folio pour tomes I et VII
- Tome I : La Mort heureuse (1971), roman . (ISBN 2070185567)
- Tome II : Paul Viallaneix, Le premier Camus suivi de Écrits de jeunesse d'Albert Camus
- Tome III : Fragments d'un combat (1938-1940) -articles d'Alger-Républicain, mars 1978, (ISBN 2-07-029949-X)[33]
- Tome IV : Caligula, version de 1941, théâtre, La poétique du premier Caligula, Albert Camus et A. James Arnold, juin 1984, 189 pages, (ISBN 2070701832)
- Tome V : Albert Camus, œuvre fermée, œuvre ouverte ?, actes du colloque de Cerisy, Raymond Gay-Crosier et Jacqueline Lévi-Valensi, juin 1982, Gallimard, février 1985, 386 pages, (ISBN 2233001508), Présentation
- Tome VI : Albert Camus éditorialiste à L'Express (mai 1955-févier 1958), Albert Camus et Paul-F. Smets, septembre 1987, (ISBN 2070708993)
- Tome VII : Le Premier Homme (Gallimard, 1994 ; publié par sa fille), roman inachevé ; (ISBN 9780783816012)
- Tome VIII : Camus à Combat, éditoriaux et articles d'Albert Camus (1944-1947), Jacqueline Lévi-Valensi, éditions Gallimard, 2003, 745 pages, (ISBN 9782070759422), Présentation
- Correspondances
- Correspondance Albert Camus, Jean Grenier, correspondance 1932-1960, notes de Marguerite Dobrenn, Gallimard, 280 pages, 1981, (ISBN 9782070231751) (isbn13), (ISBN 2-07-023175-5) (isbn10)
- Albert Camus, Pascal Pia, correspondance, 1939-1947, présentation et notes de Yves Archambaum, éditions Fayard/Gallimard, 2000
- Albert Camus, Jean Grenier, Louis Guilloux : écriture autobiographique et carnets, actes des Rencontres méditerranéennes, 2001, Château de Lourmarin, Editions Folle Avoine, 2003
- Hamid Nacer-Khodja, Albert Camus - Jean Sénac ou le fils rebelle, Paris Méditerranée - Edif 2000, 2004 (ISBN 978-2-84272-206-7)
- Correspondance Albert Camus, René Char 1949-1959, présentation et notes de Franck Planeille, Gallimard, 2007, (ISBN 978-2070783311)
Adaptations théâtrales
Albert Camus adapta différentes pièces de théâtre étrangères.
- 1944 : Animation de la lecture chez Michel Leiris de Le Désir attrapé par la queue de Pablo Picasso[34]
- 1953 : Les Esprits de Pierre de Larivey, comédie en 3 actes, adaptation et mise en scène Albert Camus, Festival d'Angers, éditions Gallimard
- 1953 : La Dévotion de la croix de Pedro Calderón de la Barca, pièce en 3 'journées', mise en scène Marcel Herrand, Festival d'Angers, éditions Gallimard
- 1955 : Un cas intéressant de Dino Buzzati, pièce en 2 parties et 11 tableaux adaptée par Albert Camus, mise en scène Georges Vitaly, Théâtre La Bruyère, éditions l'Avant Scène
- 1956 : Requiem pour une nonne de William Faulkner, pièce en 2 parties et 7 tableaux, adaptation et mise en scène Albert Camus, Théâtre des Mathurins, éditions Le Manteau d'Arlequin
- 1957 : Le Chevalier d'Olmedo, comédie dramatique en 3 journées de Lope de Vega, traduction et adaptation d'Albert Camus, éditions Gallimard, adaptation et mise en scène Albert Camus, Festival d'Angers
- 1959 : Les Possédés, pièce en 3 parties adaptée et mise en scène par Albert Camus du roman de Fiodor Dostoïevski, Théâtre Antoine, éditions Le Manteau d'Arlequin, réédition février 2010 chez Gallimard/Folio, 274 pages, (ISBN 2070399257)
En 1975, le régisseur et acteur Nicou Nitai, a traduit et adapté pour one man show La Chute qui a été joué sur les scènes du Théâtre de la Simta et Théâtre Karov à Tel Aviv, plus de 3 000 fois.
Notes et références
- L'Homme révolté - La pensée de midi - dernier §)
- le Monde du 10 novembre 1978 Page 17
- ISBN 2020050080) éditons du Seuil, 1978, 686p. (
- Poirot-Delpech, le Monde, P.17
- Herbert R. Lottman, P.13
- Roger Grenier, Paris, Gallimard, 1982 (Bibliothèque de la Pléiade), p. 9 ; Olivier Todd, Albert Camus : une vie, Paris, Gallimard, 1996, p. 16 Album Camus, iconographie choisie et commentée par
- Fiche de Camus, Lucien Auguste Ministère de la Défense, SGA, Mémoire des Hommes, Les morts pour la France de la guerre 1914-1918,
- p. 24 Olivier Todd, ibid. ,
- p. 17 Roger Grenier, Album Camus, op. cit,
- p. 18 ; Olivier Todd, op. cit. , p. 24 Roger Grenier, Album Camus, op. cit,
- p. 14 et 17 cité par Roger Grenier, Album Camus, op. cit,
- p. 94). Camus, apprenant que le prix Nobel de littérature lui avait été décerné, écrira le 19 novembre 1957 à Louis Germain : « J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j'en ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d'honneur. Mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l'âge, n'a pas cessé d'être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse de toutes mes forces. » (UNESCO, Rapport mondial sur l’éducation, 1998,
- p. 20: cité par Olivier Todd, 1996, p. 37 Notes pour un roman citées par Roger Grenier, 1982,
- Olivier Todd, Paris, Gallimard, 1996, p. 67, note 25. Mersault dans La mort heureuse;p. 90, Folio, ISBN 978-2-07-041062-0 in Albert Camus, une vie,
- (fr)“Misère de la Kabylie” d’Albert Camus sur Berbères.net. Consulté le 8 mars 2010
- Extrait en ligne de cet éditorial
- (fr)Albert Camus en Algérie : la trêve civile de janvier 1956 sur LDH-Toulon. Consulté le 8 mars 2010
- : voir la vidéo Images de l'INA tournées sur les lieux de l'accident
- Sarkozy souhaite faire entrer Albert Camus au Panthéon, Arnaud Leparmentier, Le Monde. fr
- « Le fils d'Albert Camus refuse le transfert de son père au Panthéon », Arnaud Leparmentier, Le Monde. fr
- « Pour Catherine Camus, ce serait "un symbole pour ceux pour qui la vie est très dure" », Arnaud Leparmentier, Le Monde. fr
- Le Mythe de Sisyphe, 1942
- L’homme révolté, 1951
- qui lui a reproché dans Les Lettres françaises, de 's'être embourgeoisé'
- La pièce sera d'ailleurs interdite par le gouvernement général de l'Algérie
- En particulier, les articles intitulés Le Grèce en haillons, Un peuple qui vit d'herbes et de racines ou Des salaires insultants
- Gabriel Péri. (réponse à Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Actuelles page 185) » « Pour être tout à fait précis, je me souviens très bien du jour où la vague de révolte qui m'habitait a atteint son sommet. C'était un matin à Lyon et je lisais dans le journal l'exécution de
- « Pour un temps encore inconnu, l'histoire est faite par des puissances de police et des puissances d'argent contre l'intérêt des peuples et la vérité des hommes. » Actuelles page 235
- « Jusqu'à nouvel ordre, résistant inconditionnel, -et à toutes les folies qu'on nous propose. » (Défense de l'homme, juillet 1949)
- « Le monde étant ce qu'il est, nous y sommes engagés quoi que nous en ayons. » (Ni victimes ni bourreaux)
- Voir Les XXIe Rencontres méditerranéennes Albert Camus en 2004
- Ce que je dois à l'Espagne, 1958
- Contient les chapitres suivants : Alger Républicain(III), Combat pour la justice(IV), Combat pour l'Espagne Républicaine(V), Combat pour la vraie paix(VI), De la politique à la polémique(VII), Pour une éthique du journalisme (VIII)
- Roland Penrose (1958), collection 'Champs' chez Flammarion nº607, p. 394-398 Picasso par
Voir aussi
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de cet article.
Ouvrages
- Pierre Aubery, Albert Camus et la classe ouvrière, New York, [s. n.], 1958
- (pt) Vicente Barretto, Camus : Vida e Obra. [s.L.] : José Álvaro, 1970
- Maïssa Bey, L'ombre d'un homme qui marche au soleil : Réflexions sur Albert Camus, préface de Catherine Camus, Éditions Chèvre-feuille étoilée, Collection Autres Espaces, 1er juillet 2006, 100 pages, (ISBN 2914467370)
- (it) Gianfranco Brevetto (dir), Albert Camus, Mediterraneo e Conoscenza, Ipermedium Libri, 2003.
- Jean-Claude Brisville : Camus, la Bibliothèque idéale, NRF Gallimard, 1959
- Danièle Boone, Camus, éditions Henri Veyrier, 1987
- Jacques Chabot, Albert Camus, la pensée de midi, Éditions Édisud, Centre des écrivains du sud, 2002, (ISBN 2-7449-0376-0)
- André Comte-Sponville, Laurent Bove, Patrick Renou : Camus, de l'absurde à l'amour, avec des lettres inédites d'Albert Camus. Éditions Paroles d'Aube, 1995, réed. La Renaissance du Livre, 2001.
- Arnaud Corbic, Camus et l’homme sans Dieu, Paris, Éditions du Cerf, “La nuit surveillée”, 2007.
- Alain Costes, Albert Camus ou la parole manquante, Éditions Payot, collection Science de l'homme, 1973
- Jean Daniel, Avec Camus : Comment résister à l'air du temps, éd. Gallimard, 2006
- Manuel de Diéguez, De l'absurde : essai sur le nihilisme, précédé d'une lettre ouverte à Albert Camus, Paris, 1948
- Paul A. Fortier. Une lecture de Camus : la valeur des éléments descriptifs dans l’œuvre romanesque. Paris : Klincksieck, 1977
- Jean-Yves Guérin, Camus, portrait de l'artiste en citoyen, édition François Bourin (ISBN 2876861518)
- Jean-Yves Guérin, Dictionnaire Albert Camus, Robert Laffont, collection Bouquins, 2009, 992 pages, (ISBN 2221-10734-8)
- Roger Grenier, Albert Camus, soleil et ombre (une biographie intellectuelle) Gallimard, 1987
- Roger Grenier, Album Camus, iconographie choisie et commentée in Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1982 (ISBN 2-07-011045-1)
- Jean Grenier, Albert Camus, Souvenirs, Éditions Gallimard, 1968
- Jeanyves Guérin (dir), Dictionnaire Albert Camus, Éditions Robert Laffont, collections Bouquins, 2009.
- À Albert Camus, ses amis du livre, ouvrage collectif, préface de Roger Grenier, Gallimard, 1962 (n° d'Éd. 9135 - n° d'Imp. 6822)
- Morvan Lebesque, Albert Camus par lui-même, Éditions du Seuil, coll. « Écrivains de toujours », 1963
- Herbert R. Lottman, Albert Camus, Éditions du Seuil (pour la traduction française), 1978
- Jean-Louis Loubet del Bayle, L'illusion politique au XXe siècle : des écrivains face à leur temps, Economica, 1999
- L'œuvre et l'action d'Albert Camus dans la mouvance de la tradition libertaire, Teodosio Vertone, préface de Roger Dadoun.
- Albert Camus et les libertaires, écrits rassemblés et présentés par Lou Marin, Egrégores éditions, Marseille, 2008.
- Lawrence Olivier et Jean-François Payette, Camus, nouveaux regards sur sa vie et son œuvre, Éditions Presses de l'Université du Québec, Collection Essais, 22 octobre 2007, 164 pages, (ISBN 2760515060)
- Roger Quilliot, La mer et les prisons, essai sur Albert Camus, Éditions Gallimard, 1956
- Michel G. Renou, "Facel-Véga - Toute l'histoire", Editions E/P/A, 1984, réed. 1994. (ISBN 2-85120-447-5).
- Daniel Rondeau, Camus ou les promesses de la vie, éditions Mengès - Place Des Victoires, 174 pages, (ISBN 2-85-620461-9)
- Jean-Pierre Ryf, Albert Camus et les Algériens : noces ou divorce ?, éd. Atlantica, 2007
- Jean Sarocchi, Camus, Presses Universitaires de France, 1968
- Olivier Todd, Albert Camus : une vie, Gallimard, coll. « NRF Biographies », 1996
- Yves Trottier, Marc Imbeault, Limites de la violence, Les Presses de l'Université Laval, Québec, 2006
- (en) Heiner Wittmann : Sartre and Camus in Aesthetics. The Challenge of Freedom. Hrsg. v. Dirk Hoeges. Dialoghi/Dialogues. Literatur und Kultur Italiens und Frankreichs, Band 13, Frankfurt/M 2009 (ISBN 978-3-631-58693-8)
- (de) Heiner Wittmann, Albert Camus, Kunst und Moral. Dialoghi/Dialogues. Literatur und Kultur Italiens und Frankreichs, hrsg. Dirk Hoeges, Peter Lang, Frankfurt/M u.a. 2002
Ouvrages parus depuis 2009
- Camus, nouveaux regards sur sa vie et son œuvre, sous la direction de Jean-François Payette et Lawrence Olivier, éditions Presses de l'université du Québec, 164 pages, (ISBN 978-2-7605-1506-2), édition Québec 2007, Présentation
- Jacques Ferrandez, L'Hôte : D'après l'œuvre d'Albert Camus, éditions Gallimard-Jeunesse, Collection Fétiche, 13 novembre 2009, 62 pages, (ISBN 2-07-062870-1)
- José Lenzini, Les derniers jours de la vie d'Albert Camus, Éditions Actes Sud, Collection Romans et nouvelles, octobre 2009, (ISBN 2742786295)
- Dolorès Lyotard, Albert Camus contemporain, Éditions Presses Universitaires du Septentrion, Collection Objet, 218 pages, 5 novembre 2009, (ISBN 2757401114)
- Albert Camus et René Char, La Postérité du soleil, Éditions Gallimard, Collection Blanche, 20 novembre 2009, avec des photographies de Henriette Grindat, 79 pages, (ISBN 2070127788)
- Jeanyves Guérin, Dictionnaire Albert Camus, Éditions Robert Laffont, Collection Bouquins, 19 novembre 2009, (ISBN 2221107349)
- Catherine Camus, Albert Camus, Solitaire et Solidaire, Éditions Michel-Lafon, 2009
- José Lenzini, Camus et l'Algérie, Éditions Édisud, Collection Les Écritures, 11 janvier 2010, 159 pages, (ISBN 2744908517)
- Virgil Tanase, Camus, Éditions Gallimard, Collection Folio Biographies, 21 janvier 2010, 410 pages, (ISBN 2070344320)
- Alain Vircondelet, Albert Camus, fils d’Alger, Éditions Fayard, 2010
- Jean-Luc Moreau, Camus l'intouchable,Polémiques et complicités, Éditions Écriture-Éd. Neige, 2010 (ISBN 978-2909240961)
Articles et conférences
- Heiner Wittmann, Camus et Sartre : deux littéraires-philosophes, conférence présentée lors d’une Journée d’études à la Maison Henri Heine sur la littérature et la morale, 15 décembre 2005
- Guy Dumur, Les silences d'Albert Camus, Médecine française, 1948
- Francis Jeanson, Albert Camus ou l'âme révoltée, Les Temps modernes, 1952
- Jean Négroni, Albert Camus et le théâtre de l'Équipe, Revue d'histoire du théâtre, 1960
- Pierre Nguyen-Van-Huy, La métaphysique du bonheur chez Albert Camus, Neuchâtel, La Baconnière, 1962
- Bernard Pingaud, La voix de Camus, La Quinzaine littéraire, 1971
Documents et témoignages
- Camus et Sartre, Amitié et combat, Aronson Ronald, éditions Alvik, 2005
- Albert Camus et l'Espagne, Édisud, septembre 2005
- Pierre Zima, L'indifférence romanesque : Sartre, Moravia, Camus, éditions L'Harmattan, mars 2005
- Albert Camus et les écritures algériennes. Quelles traces ?,Édisud, 2004
- Arnaud Corbic, Camus - L'absurde, la révolte, l'amour, Les Éditions de l'Atelier, 2003
- Albert Camus et les écritures du XXe siècle, Collectif, Artois Presse Université, 2003 (Colloque de Cergy 2002
- Audisio, Camus, Roblès, frères de Soleil, Collectif, Édisud, 2003
- En commune présence : Albert Camus et René Char, Collectif, édition Folle Avoine, 2003
- Écriture autobiographique et Carnets : Albert Camus, Jean Grenier, Louis Guilloux, Collectif, édition Folle Avoine, 2003
- Denis Salas, Albert Camus, la juste révolte, éditions Michalon, 2002
- Jacquline Lévi-Valansi, Camus à Combat, Cahiers Albert Camus n°8, Gallimard, 2002
- Emmanuel Roblès, Camus, frère de soleil, éditions Le Seuil, 1995
- Histoire d'un livre : l'Etranger d'Albert Camus, Collectif, éditions Imec, 1991
Reportages, films
- Albert Camus, émission télévisée conçue par Cécile Clairval et réalisée par Paul Vecchiali, diffusée le 25/05/1974. Durée : 01h31min27s.
Synopsis : portrait de l'écrivain Albert Camus à travers des témoignages de ses confrères, de ses familiers et de ses compagnons de résistance : Louis Guilloux, Jean Pelegri, Mouloud Mammeri, Edmond Charlot, Jacqueline Bernard, Jules Roy, Jean Daniel, Francis Jeanson, Suzanne Agnelli. La vie de l'auteur est retracée et les principaux thèmes de son œuvre sont évoqués : la Méditerranée et l'amour de la nature, le divorce entre l'homme et le monde, la révolte contre l'oppression et la revendication de liberté. Lecture de réflexions de Camus sur l'art du comédien par Catherine Sellers, extraits répétition des Justes par Ludmila Mikaël, Yves Fabrice, Niels Arestrup.
- Albert Camus, une tragédie du bonheur (1913-1960), Jean Daniel, film réalisé avec Joël Calmettes, France 3, CKF Productions, 1999.
- Table Ronde autour d'Albert Camus, Jean Daniel, Michel Onfray, Bernard-Henri Lévy, disque CD, éditions Frémeaux & Associés, durée : 1h52 environ, enregistrement organisé par Le Monde et La Fnac, 2010
« une occasion unique de nous attarder, au-delà de l'œuvre littéraire, sur l'identité de Camus pour en comprendre l'héritage philosophique. » (Lola Caul-Futy Frémeaux)
Articles connexes
Liens externes
- Nombreuses oeuvres de Camus disponibles, en texte intégral, dans Les Classiques des sciences sociales.
- Société des Études camusiennes
- Discours d'Albert Camus le 10 décembre 1957 à Stockholm, site de la fondation Nobel
- Archives télévision et radio Ina.fr
- Conférence d'Albert Camus sur l'Algérie et les écrivains Algériens du 15/11/1958, vidéo (16min 29s)
Précédé de :
Juan Ramón JiménezPrix Nobel de littérature
1957Suivi de :
Boris PasternakCatégories :- Naissance en Algérie
- Écrivain français du XXe siècle
- Romancier français
- Dramaturge français du XXe siècle
- Philosophe français du XXe siècle
- Philosophe athée
- Critique des religions
- Adversaire de la peine de mort
- Lauréat du prix Nobel de littérature
- Lauréat français du prix Nobel
- Personnalité ayant refusé la Légion d'honneur
- Le Libertaire
- Mort dans un accident de la route
- Albert Camus
- Naissance en 1913
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