- Royaume de Sardaigne
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Royaume de Sardaigne
Regno di Sardegna (it)Drapeau et armoiries
Le royaume de Sardaigne en 1815
Informations générales Capitale Turin
Cagliari (1798-1814)Langue Italien, sarde, français, piémontais, occitan Religion Catholicisme romain Histoire et évènements 24 août 1720 Fondation 1796-1797 Invasion napoléonnienne 9 juin 1815 Congrès de Vienne 4 mars 1848 Constitution 10 novembre 1859 Traité de Zurich 17 mars 1861 Unification à l'Italie Roi (1er) 1720-1730 Victor-Amédée II (Der) 1849-1861 Victor-Emmanuel II Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le royaume de Sardaigne fut le précurseur du royaume d'Italie et donc de l'Italie unifiée actuelle, dirigée par la maison de Savoie. Dans l'historiographie traditionnelle française, ce royaume est souvent désigné sous le nom de Piémont-Sardaigne, pour identifier les deux parties séparées du royaume et surtout parce que la capitale en était Turin.Sommaire
Du Moyen Âge à la Révolution
Le Regnum Sardiniae et Corsicae (« royaume de Sardaigne et de Corse ») est créé en 1297 par le pape Boniface VIII afin de résoudre les conflits entre les maisons d'Anjou et d'Aragon au sujet du royaume de Sicile, conflits déclenchés par les fameuses Vêpres siciliennes. C'est donc un royaume de compensation, attribué à Jacques II le Juste d'Aragon.
La Sardaigne reste toutefois soumise à de puissants seigneurs portant le titre de judex (« juge », d'où le nom de « judicats » donné aux quatre principales principautés installées sur l'île depuis la fin de l'Empire romain), elles-mêmes sous l'influence des cités de Pise et de Gênes. En 1323, Jacques II forme une alliance avec le juge d'Arborée, d'origine catalane, et contrôle les judicats de Cagliari et de Gallura, éliminant de l'île les Pisans. Le contrôle royal n'est toutefois définitif qu'au début du XVe siècle, quand Martin le jeune, roi de Sicile et procureur de Sardaigne pour le compte de son père le roi d'Aragon Martin le Vieux élimine les derniers juges d'Arborée dont Eléonore d'Arborée, célèbre pour sa Carta de Logu, une charte novatrice. La Corse n'est pas conquise et les rois d'Aragon cessent d'y prétendre en 1479, après que la mention et Corsicae est retirée de l'appellation officielle du royaume. La Sardaigne, rattachée à la couronne d'Aragon, passe avec cette dernière, dans la monarchie espagnole au XVIe siècle.
Le royaume reste dépendant de l'Espagne jusqu'à la guerre de Succession d'Espagne, qui se termine en 1714, date à laquelle il passe dans les possessions des Habsbourgs de Vienne, qui l'échangent en 1718 contre la Sicile avec le duc de Savoie. Les ducs de Savoie portent le titre de « roi de Sardaigne » jusqu'à la proclamation du royaume d'Italie en le 17 mars 1861. Leurs sujets piémontais regrettent d'ailleurs le fait que la partie la plus pauvre des possessions des Savoie, la Sardaigne, soit honorée du titre de royaume, alors que le riche Piémont n'a que le titre de principauté.
La Révolution française de 1789
Le 27 novembre 1792, le « ci-devant duché de Savoie » est incorporé à la République française et constitué en « un quatre-vingt-quatrième département, sous le nom de département Mont-Blanc ».
Le 31 janvier 1793, c'est au tour du « ci-devant comté de Nice » d'être incorporé à la République française. Le 4 février 1793, il est constitué en « un quatre-vingt-quatrième département, sous le nom des Alpes-Maritimes ».
Le 14 février 1793, la « ci-devant principauté de Monaco » est à son tour incorporée à la République française et au département des Alpes-Maritimes.
Victor-Amédée III est battu par Napoléon Bonaparte en 1796 et avec l’armistice de Cherasco, il perd ses possessions au Piémont et meurt peu après. Son fils Charles-Emmanuel IV de Sardaigne, époux de Clotilde de France, sœur du défunt Louis XVI, lui succède.
Déjà, en 1793, une tentative d'invasion de la Sardaigne organisée par la France a lieu qui est entretenue sur l'île par des informateurs et des espions. La noblesse de l'île se révolte, suite au refus de Victor-Amédée III de reconnaître les statuts sardes (les Stamenti). Les Piémontais sont chassés le 28 avril 1794, suite au soulèvement républicain dirigé par l'avocat Giovanni Maria Angioy. Mais ce soulèvement s'éteint en 1796 avec la défaite des insurgés près d'Oristano. L'avocat Angioy se réfugie en France et la maison de Savoie reprend le contrôle de l'île en quelques mois, en exerçant une répression très dure.
Le trône de Cagliari et les Français à Turin
Le 10 décembre 1798 fut constituée à Turin, la République piémontaise, reconnue par les Français qui avaient occupé la ville. Les Savoie, avec toute la cour, se réfugièrent à Cagliari qui devint l'unique capitale du royaume jusqu'à la restitution définitive des États de terre ferme (les possessions continentales du royaume). Le 20 juin 1799, les troupes austro-russes reconquirent Turin et rétablirent Charles-Emmanuel IV sur son trône, mais un an après, les Français occupaient de nouveau Turin en créant la République subalpine.
Cette république, la première en Italie, émit des monnaies selon le système décimal adopté pour le franc français — ce qui sera à l'origine de l'Union latine (une union monétaire). Plus précisément, fut émise une monnaie en or de 20 francs pour commémorer la bataille de Marengo.
Le 11 septembre 1802 (24 fructidor an X), le Sénat français prit un « sénatus-consulte organique, portant réunion des départemens du Pô, de la Doire, de Marengo, de la Sésia, de la Stura et du Tanaro, au territoire de la République française ». Le Piémont fut ainsi annexé à la France, par suppression de la République subalpine.
À la Restauration, avec le traité de Paris, le 30 mai 1814, la maison de Savoie fut rétablie dans ses droits et le 4 janvier 1815, avec le congrès de Vienne, Gênes et la Ligurie furent annexées au royaume, de façon à ce qu'il constitue un État tampon capable de s'opposer à la France.
La Restauration
Article détaillé : première guerre d'indépendance italienne.Charles-Emmanuel IV de Sardaigne ayant abdiqué à la mort de sa femme pour se retirer dans un cloître, son frère et successeur, Victor-Emmanuel Ier de Sardaigne, mène une politique conservatrice et est obligé d'abdiquer, suite aux mouvements révolutionnaires libéraux de 1821, prémices du Risorgimento, en faveur de son frère Charles-Félix; celui-ci n'en est pas moins conservateur que ses prédécesseurs mais meurt sans descendance en 1831. La couronne passe à la branche de Savoie-Carignan en la personne de Charles-Albert, libéral, qui concède une constitution ,le Statut albertin, suite aux mouvements insurrectionnels de 1848.
La même année, Charles-Albert entre en conflit armé avec l'Autriche. Après quelques succès initiaux, la guerre est défavorable aux Savoie et Charles-Albert est contraint d'abdiquer en faveur de son fils Victor-Emmanuel II de Savoie, le 23 mars 1849, qui continue, avec l'aide de son premier ministre Cavour, le processus d'unification de l'Italie à son profit.
La population du royaume, en 1838, se compose de 4 650 368 individus dont 524 633 sur l'île de Sardaigne[1].
La densité, une des plus fortes d'Europe, est de 274 individus au mille carré. À titre de comparaison, on en compte alors 224 en France.
Les présidents du Conseil des ministres du royaume de Sardaigne
Vers le royaume d'Italie
Article détaillé : deuxième guerre d'indépendance italienne.Avec le soutien de la France de Napoléon III, la Sardaigne s'engage dans une nouvelle guerre contre l'Autriche qui aboutit, en 1860, par la conquête militaire suivie de plébiscites et malgré le retrait de la France, à l'unification du royaume d'Italie par l'intégration de Milan, Modène, Parme, de la Toscane, de Naples et de la Sicile, de l'Ombrie et des Marches, seules manquent à l'appel Venise et Rome. L'unification de Naples et de la Sicile est en grand partie l'œuvre de l'expédition des Mille organisée par Giuseppe Garibaldi qui est, avec Camillo Cavour, un des grands protagonistes de l'unité italienne.
Délaissant Turin, désormais excentrée, Victor-Emmanuel II installe sa cour et son gouvernement à Florence et le 17 mars 1861, le royaume de Sardaigne change définitivement son nom en Royaume d'Italie. Seul le Latium avec Rome, sous la souveraineté du pape, reste indépendant et sous la protection des troupes françaises.
En 1866, la défaite de l'Autriche face à la Prusse donne la Vénétie à l'Italie.
La chute de l'empire français en 1870 voit le départ des troupes françaises et la conquête des États pontificaux par l'Italie, Rome devenant alors la capitale du royaume d'Italie.
Les deux guerres mondiales donne à l'Italie le Trentin, l'Istrie et Trieste mais sont fatales à la monarchie. La Sardaigne qui a donné pendant plus d'un siècle son titre royal à la maison de Savoie reste une des régions les plus pauvres d'Italie.
Notes et références
- Royale Commission supérieure des statistiques 1839.
Voir aussi
Catégories :- Histoire contemporaine de l'Italie
- Histoire de la Sardaigne
- Histoire de Savoie
- Royaume de Sardaigne
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