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Pour les articles homonymes, voir Guyane (homonymie).
Guyane
DétailAdministration Pays France Code département 973 Préfecture Cayenne Sous-préfecture(s) Saint-Laurent-du-Maroni Arrondissements Cayenne
Saint-Laurent-du-MaroniCantons 19 Communes 22 Conseil régional Conseil régional de la Guyane Président
MandatRodolphe Alexandre
2010-Conseil général Conseil général de la Guyane Président
MandatAlain Tien Liong Préfet Daniel Ferey Langue officielle Français Langue(s) régionale(s) Créole guyanais Démographie Population 225 751 hab. (2009) Densité 2,7 hab./km² Gentilé Guyanais, Guyanaise Géographie Superficie 83 846 km² Fuseau horaire UTC -3 Domaine Internet .gf Indicatif téléphonique +594 La Guyane est une région et un département d'outre-mer (DOM ou DROM) français d'Amérique du Sud. Son code Insee est le 973. Avec une superficie[1] de 83 846 km2, la Guyane est le plus grand département français. C'est également le plus boisé, 96 % du territoire étant couvert d'une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et les moins écologiquement fragmentées du monde.
Le territoire guyanais fait partie des neuf régions ultrapériphériques (RUP) de l'Union européenne. C'est la plus grande région de France et d'Europe. C'est en outre le plus grand territoire continental de l'Union européenne en Amérique du Sud. C'est le seul territoire européen d'Amérique du sud, les autres territoires d’États membres de l'Union européenne environnant ont le statut de pays et territoires d'outre-mer – telles que les Antilles Néerlandaises, Malouines et Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud – et sont donc, de fait, en dehors de celle-ci.
Son nom officiel est « Guyane ». L'ajout de l'adjectif « française » dans les dénominations courantes est une commodité de langage issue de la période coloniale. Il existe plusieurs Guyanes : le Guyana (ancienne Guyane britannique ou anglaise), le Suriname (ancienne Guyane néerlandaise ou hollandaise) et la Guyane. Elles s'intègrent au sein du Plateau des Guyanes avec une partie du Venezuela, délimité par le fleuve Orénoque, et le nord du Brésil, délimité par l'Amazone.
Sommaire
Toponymie
Comme de nombreux lieux communs de Guyane, le nom Guyane est d'origine amérindienne. Il signifie « terre d'eaux abondantes » en amérindien[Quoi ?].
Une variante désuète du nom en français s'écrivait avec deux n : « Guyanne »[2].
Histoire
Article détaillé : Histoire de la Guyane.Amérindiens et Européens
Les premières traces archéologiques (poteries, gravures rupestres, polissoirs…) de peuples amérindiens entre l’Oyapock et le Maroni remontent au Ve millénaire avant notre ère. Nombre de leurs successeurs dans la même zone géographique appartiennent principalement au groupe linguistique des Tupi-Guarani.
On estime qu’à la fin du IIIe siècle, des Indiens Arawak et Palikur, originaires des rives de l’Amazone, s’installent sur le littoral guyanais. Ils sont suivis au VIIIe siècle par les Indiens dits Caraïbes ou Karibes, les Kali’na (Galibis) et Wayana.
La côte de Guyane fut reconnue par Christophe Colomb en 1498. Malgré le partage du Nouveau Monde organisé en 1494 par le traité de Tordesillas entre le Portugal et l'Espagne, les nations européennes sont à l’origine de nombreuses tentatives de colonisation en Guyane dès le XVIe siècle.
Dès 1503 commencent les premières implantations françaises dans la zone de Cayenne. Notons notamment celle des Français avec le voyage de Nicolas Guimestre en 1539, suivi par celle de l’Anglais Robert Baker (1562) et celle de Gaspard de Sotelle (1568-1573) qui implante plus de 120 familles espagnoles dans l’île de Cayenne.
De 1596 à 1598, les Anglais John Ley et Lawrence Keymis, et le Hollandais Adrian Cabeliau, effectuent des reconnaissances géographiques précises des côtes de la Guyane. Les vraies implantations humaines apparaissent surtout au XVIIe siècle, par des occupations ponctuelles (quelques années) d’embouchures fluviales, et sont l’œuvre de la France, de l’Angleterre et des Pays-Bas.
En 1604, la colonie de Guyane prend le nom de France équinoxiale.
Esclavage et tentative de peuplement
Si les premières tentatives importantes de colonisations françaises datent des années 1620, elles sont souvent mises à mal par les dissensions internes des colons, les rapports humains médiocres avec les Amérindiens, voire la dureté des conditions de vie, notamment avec la fièvre jaune. De leur côté, les nations amérindiennes doivent faire face à un important taux de mortalité, dû non aux guerres menées face aux colonisateurs, mais à l’action d’épidémies nouvellement importées d’Afrique et d’Europe.
Longtemps, la tutelle du roi de France sur la Guyane est régulièrement contestée ; ce n’est qu’avec la reprise de Cayenne en décembre 1676 par l’amiral Jean d’Estrée que les Français s’implantent définitivement. Et encore ne contrôlent-ils que l’île de Cayenne et, par intermittence, quelques postes militaires aux estuaires fluviaux. Cette présence humaine et militaire assez lâche explique en grande partie l’extrême facilité avec laquelle les Portugais du Brésil se sont emparés de l’île de Cayenne pendant les guerres napoléoniennes, île qu’ils ont occupée de 1809 à 1817.
La colonisation humaine de la Guyane est d’abord le fait de travailleurs européens, les "engagés", également appelés les "trente-six-mois" parce que liés par un contrat de trois années à leur maître. Ce quasi-esclavage européen, faute de volontaires, est très vite remplacé par une servitude d’origine africaine, qui est employée dans les habitations (exploitations agricoles) à la culture des produits coloniaux : sucre, épices, chocolat et café. Comme dans les autres colonies française, l’esclavage est en grande partie régi par les textes du Code noir (1685). Cette société d’habitation reste le modèle économique dominant en Guyane jusqu’à la deuxième abolition de l’esclavage en 1848. Elle n’a toutefois pas réussi à apporter un vrai développement à la Guyane, qui reste la région pauvre et sous-peuplée, voire maudite, de l’ensemble colonial français en Amérique.
L’expédition de Kourou, menée à partir de 1763, mais très mal préparée, pour établir une vraie colonie européenne d’agriculteurs dans les savanes de l’Ouest guyanais, est un échec retentissant : presque tous les colons "survivants" s’enfuient de Guyane pour rejoindre la métropole. Seuls restent en Guyane des colons allemands et canadiens, qui s’implantent durablement à Kourou, Sinnamary, Malmanoury, Corossony et Iracoubo, et y fondent une société originale (et métissée) d’agriculteurs exploitants en Guyane.
Pendant la Révolution, alors que la Guyane est érigé en un département en 1797, elle est une première fois, en 1798, le lieu de déportation d’opposants politiques (les "déportés de fructidor") et de prêtres réfractaires : Counamama et Sinnamary seront le cimetière de la plus grande partie d’entre eux.
Aboli en 1794 dans toutes les colonies, Napoléon Ier se laisse convaincre de poursuivre l’esclavage en 1804. Il n’est définitivement supprimé par décret que le 27 avril 1848, sous l’impulsion de l'abolitionniste Victor Schoelcher. La disparition de la main d’œuvre servile met un point d’arrêt à l’économie coloniale traditionnelle.
Pour pallier ce manque de main-d’œuvre, développer la Guyane, et surtout débarrasser la métropole d’opposants politiques républicains et de délinquants de droit commun, le Second Empire crée des bagnes en Guyane. Ils accueillent des transportés, des déportés puis également des relégués jusqu’en 1946. Dans les années 1930, les Établissements Pénitentiaires Spéciaux, dits aussi "bagnes des Annamites", sont implantés dans le Territoire de l’Inini. Peuplés d’opposants politiques et d’intellectuels indochinois, mais aussi de petits délinquants, voleurs et proxénètes, ces bagnes seront un échec cuisant.
Les essais de peuplement de la Guyane par des ouvriers "libres" issus de l’immigration (Afrique, Inde, États-Unis, Madère...) ne seront pas plus durables.
Ruée vers l'or
En 1855, un site aurifère est découvert dans l’Est guyanais sur l’Arataye, un affluent de l’Approuague. Dans l’Ouest, de l’or est extrait de la rivière Inini (Haut-Maroni). Le début du XXe siècle est marqué par une ruée vers l’or, avec 10 000 chercheurs en activité, entraînant une croissance du commerce local souvent artificielle, et l’arrêt des dernières activités agricoles par manque de main-d’œuvre.
A l’instar de la Réunion, de la Guadeloupe et de la Martinique, la Guyane devient département français d’outre-mer en 1946. Mais le décollage économique peine à se réaliser en raison des coûts de production élevés, de la faiblesse numérique de la population, de la dépendance commerciale (importations) vis-à-vis de l’Hexagone et du manque criant d’infrastructures les plus élémentaires : voies de communication, écoles, système de santé, etc.
Bagne
La Guyane restera alors une colonie française jusqu'au 19 mars 1946, où elle obtient le statut de département d'outre-mer. Elle reste célèbre pour le bagne de Cayenne qui fit sa réputation car seul 3 % des prisonniers y ont survécu[réf. souhaitée]. La France attendait des détenus qu'ils fussent aussi des colons. Mais ce fut un échec. La fermeture du bagne a été obtenue, après la Seconde Guerre mondiale, suite à la publication de 27 articles d'Albert Londres et sous l'impulsion de Gaston Monnerville. C'est en 1938 que le dernier convoi de bagnards a fait route vers la Guyane, mais ce n'est qu'en 1945 que l'Assemblée constituante décida de rapatrier les survivants qui le souhaitaient (très peu sont restés). L'opération prit huit ans.
Base spatiale européenne
En 1964, le général de Gaulle prend la décision de construire une base spatiale en Guyane, destinée à remplacer la base saharienne située en Algérie, et à développer l’économie guyanaise. La position du département est privilégiée, proche de l’équateur avec une large ouverture sur l’océan. Le Centre Spatial Guyanais, depuis les premières fusées ’Véronique’, s’est largement développé au fil des années. Port spatial de l’Europe avec des lanceurs comme Ariane 4 et Ariane 5, qui se révèlent un véritable succès commercial dans le monde[3],[4], le Centre Spatial Guyanais développe aussi le Programme Vega, et une base de lancement Soyuz en fin de construction à Malmanoury.
En 1982, les lois de décentralisation entrent en vigueur et un transfert de compétences s’opère vers les collectivités territoriales qui vont devenir acteurs du développement de la Guyane[5].
Géographie
Article détaillé : Géographie de la Guyane.La ville de Kourou accueille, le Centre national d'études spatiales (CNES), le Centre Spatial Guyanais (CSG) (base de lancement des fusées Ariane et lanceur civil européen de satellites commerciaux).
Au XIXe siècle et au début du XXe, elle était surtout connue comme lieu de déportation des bagnards condamnés aux travaux forcés au Bagne de Cayenne. Le bagne a été aboli mais il subsiste des bâtiments aux Îles du Salut, à Saint-Laurent-du-Maroni, etc.
La Guyane est frontalière du Brésil (sur 730 km), ce qui fait du Brésil le pays ayant la plus grande frontière terrestre avec la Guyane, devant le Suriname (sur 510 km). Elle possède un climat équatorial. Sa préfecture est Cayenne.
Principales villes (2007 et 2008)
- Cayenne, 58 369 habitants, 57 643 habitants
- Saint-Laurent-du-Maroni, 34 336 habitants, 35 631 habitants
- Kourou, 25 918 habitants, 25 934 habitants
- Matoury, 25 191 habitants, 25 629 habitants
- Rémire-Montjoly, 18 947 habitants, 18 817 habitants
- Mana, 8 322 habitants, 8 697 habitants
- Macouria, 8 386 habitants, 8 583 habitants
- Maripasoula, 5 584 habitants, 6 556 habitants
- Apatou, 6 360 habitants, 6 458 habitants
- Grand-Santi, 3 430 habitants, 3 973 habitants
- Saint-Georges-de-l'Oyapock, 3 692 habitants, 3 858 habitants
- Sinnamary, 3 137 habitants, 3 151 habitants
Environnement, faune, flore, forêt
Article détaillé : Biodiversité de la Guyane.Ce pays est parmi les plus riches du monde en matière de biodiversité tant animale que végétale.
La forêt guyanaise est une forêt primaire à très haut niveau de biodiversité (hot-spot parmi les plus riches au monde), protégée par un tout nouveau parc national et six réserves naturelles. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l'Union européenne (UE) y recommandent des efforts particuliers de protection[6].
Suite au Grenelle de l'environnement de 2007, le projet de Loi Grenelle II (dans son article 49) a proposé (en 2009, et sous réserve de modification) la création d’une entité unique chargée pour la Guyane de contribuer à la mise en œuvre des politiques de connaissance et de conservation du patrimoine naturel amazonien (avec compétence dans les domaines de la faune, flore, les habitats naturels et semi-naturels terrestres, fluviaux et côtiers, et sur le fonctionnement des écosystèmes). Il contribuera à appliquer les politiques environnementales conduites par l’État et les collectivités territoriales et leurs groupements. L'Art 64 du projet de loi prévoit aussi un « schéma départemental d’orientation minière » pour la Guyane, promouvant une exploitation minière compatible avec les exigences de préservation de l’environnement[7].
L'environnement de la frange littorale est celui qui, le long de la RN1, a historiquement connu le plus de modifications, mais une forte artificialisation est localement constatée le long de la RN2 et là où les orpailleurs opèrent à l'ouest de la Guyane.
La forêt humide de Guyane s'est paradoxalement épanouie sur un des sols les plus pauvres du monde, en azote, en potassium, en phosphore et en matières organiques. Pour cette raison, et parce que cette zone a toujours conservé des refuges pour toutes ses espèces lors des périodes sèches ou de glaciation terrestre, cette forêt abrite des écosystèmes uniques qui sont parmi les plus riches et les plus fragiles du monde : forêts tropicales primaires très anciennes, mangroves, savanes, inselbergs et nombreux types de zones humides.
L'acidité des sols est également à l'origine de cette médiocrité des sols guyanais. Elle contraint les agriculteurs à chauler les champs, et a conduit au mode traditionnel d'agriculture sur brûlis : les cendres participent à l'élévation du Potentiel hydrogène (pH) en plus de l'apport de sels minéraux.
On peut toutefois noter que des sites de Terra preta (sols anthropogéniques) ont été découverts sur le territoire, notamment près de la frontière avec le Brésil. Des recherches sont activement menées par des acteurs de disciplines multiples pour déterminer le mode de création de ces sols les plus riches de la planète. L'hypothèse a été avancée que l'existence même de la forêt tropicale est due à ces interventions humaines intelligentes du passé (voir l'article Terra preta), où le brûlis (slash-and-burn) était remplacé par le charbonnage (slash-and-char).
5 500 espèces végétales ont été répertoriées, dont plus d'un millier d'arbres, 700 espèces d'oiseaux, 177 espèces de mammifères, plus de 500 espèces de poissons dont 45% lui sont endémique (les poissons "limon" et les poissons à écailles) et 109 espèces d'amphibiens. Les micro-organismes seraient bien plus nombreux encore, notamment dans le nord qui rivalise avec l'Amazonie brésilienne, Bornéo et Sumatra. Ce seul département français abrite au moins 98 % de la faune vertébrée et 96 % des plantes vasculaires de la France.
Les menaces qui pèsent sur l'écosystème sont la fragmentation par les routes, qui reste très limitée comparativement aux autres forêts d'Amérique du Sud, les impacts immédiats et différés du Barrage de Petit-saut d'EDF, de l'orpaillage (Opération Anaconda en Guyane), d'une chasse chaotique et du braconnage facilités par la création de nombreuses pistes et l'apparition des quads. L'exploitation forestière reste modérée en raison du manque de route, du climat et du relief. Une ordonnance du 28 juillet 2005 a étendu le code forestier français à la Guyane, mais avec des adaptations et dérogations importantes. Dans une approche qui se veut durable, des concessions ou des cessions gratuites peuvent être accordées par des collectivités territoriales ou d’autres personnes morales pour leur utilisation par des personnes tirant traditionnellement leur subsistance de la forêt, mais les moyens utilisés n'étant plus toujours les moyens traditionnels, et l'écosystème guyanais étant vulnérable, les impacts de l'exploitation ou de la chasse pourraient être importants.
La moitié de la biodiversité française est en Guyane : 29 % des plantes, 55 % des vertébrés supérieurs (mammifères, oiseaux, poissons...) et jusqu'à 92 % des insectes. Tout cela dans un seul département de 86 504 km². Un parc national et six réserves naturelles oeuvrent à la préservation de milieux et d'espèces aussi divers qu'uniques.
Les plages de la réserve naturelle de l'Amana, sur la commune d'Awala-Yalimapo, dans l'ouest, constituent pour les tortues marines un site de ponte exceptionnel. C'est l'un des plus importants au niveau mondial pour la tortue luth.
Démographie
Article détaillé : Démographie de la Guyane.Au 1er janvier 2009, la population de la Guyane est de 225 751 habitants[8]. Elle est en forte croissance, puisqu'ils étaient 115 000 en 1990[8] et 157 000 en 1999[8]. C'est la conséquence d'une grande différence entre le taux de natalité de 31 ‰ et le taux de mortalité d'environ 4,2 ‰. La Guyane est le département français où le taux de natalité est le plus élevé et le taux de mortalité est le plus faible[9]. L'indice guyanais de fécondité était de 3,98 enfants par femme en 2006.
C'est une population jeune (l'âge médian est de 28,6 ans)[10] et en 1999, 43,3 % de la population avait moins de 20 ans[8].
La population de la Guyane est en constante augmentation. Elle devrait passer à 425 000 en 2030[11] (600 000 selon une hypothèse haute), en raison d'un fort taux de croissance naturelle (excédent des naissances sur les décès) et sous l'effet d'une immigration importante (souvent clandestine) venant des pays proches (Brésil, Guyana, Haïti[12], Suriname). Cette immigration est motivée par l'orpaillage, un système de santé avancé, des écoles performantes par rapport aux pays d'origine, un État-providence généreux (RMI et allocations familiales notamment), ainsi que des salaires plus attractifs.
Populations actuelles
Les habitants de la Guyane sont appelés les Guyanais et les Guyanaises. Ne pas confondre avec les Guyaniens et Guyaniennes qui sont les habitants du Guyana.
Le nombre exact d'habitants n'est pas connu, en raison notamment de la présence de milliers de clandestins, pour la plupart employés à la recherche de l'or. La population est essentiellement groupée dans quelques communes sur le littoral, le long de la RN1 (bande littorale) et au bord des grands fleuves et de leurs estuaires. De nombreuses communautés coexistent[13], venant de 80 pays, avec aujourd'hui une quarantaine de nationalités, dont :
- Les Créoles guyanais (environ 40 % de la population)
- Les Amérindiens répartis en six ethnies (les Arawaks et les Palikur qui sont de langue arawakienne, les Kali'na et les Wayana qui sont de langue caribe, les Wayampi et les Emerillons qui sont de langue tupi). Ils représentent entre 6 000 et 9 000 personnes.
- Les descendants des Noirs Marrons, appelés "Bushinengés" (les Saramacas, les Paramacas, les Bonis ou Alukus, les Djukas ou Bosches). Ils représentent au moins 4 000 personnes.
- Les H'mongs, arrivés le 6 septembre 1977, représentent environ 2 000 personnes regroupées dans les communes de Roura (village de Cacao) et Mana (village de Javouhey).
- Les Français originaires de France métropolitaine représentent actuellement environ 12 % de la population.
- Les autres populations (Chinois, Libanais, Brésiliens, Haïtiens, Surinamais, Guyaniens, Hindustanis, Javanais du Suriname, etc.) représentent près de 40 % de la population de Guyane.
La population étrangère en situation irrégulière (clandestins) est estimée entre 30 000 et 60 000 personnes, en plus des 230 000 habitants répertoriés.
Au 7 août 2006, selon Survival, « dans la partie amazonienne du département français de la Guyane vivent aujourd'hui quelque dix mille Amérindiens dont les droits à la propriété collective de leurs terres, sur lesquelles ils étaient autrefois souverains, ne sont toujours pas reconnus »[14].
Administration et politique
Découpage administratif
La Guyane est à la fois une région administrative et un département français d'outre-mer (DOM) dont la préfecture est Cayenne. Elle constitue avec la Guadeloupe et la Martinique, situées dans les Antilles, les départements français d'Amérique (DFA).
Au niveau régional, la Guyane élit un conseil régional.
Au niveau départemental, la Guyane est découpée en 19 cantons qui élisent chacun un conseiller général pour former le Conseil général de la Guyane.
Il est prévu, suite à l'approbation par les Guyanais au cours d'un référendum tenu le 24 janvier 2010[15], de fusionner le conseil régional et le conseil général en une assemblée unique ou « collectivité unique ».
Au niveau communal, il existe 22 communes dirigées par des maires. Certaines de ces communes, comme Maripasoula et Camopi, ont des superficies supérieures aux départements métropolitains. De plus, certaines communes sont subdivisées en villages supervisés par des capitaines.
Par ailleurs, la Guyane est représentée au niveau national par 2 députés (voir les circonscriptions de la Guyane) et 2 sénateurs.
Elle est aussi la plus grande des neuf régions ultrapériphériques de l'Union européenne.
Symboles
Le 22 janvier 2010, les élus présents en assemblée au conseil général de Guyane votent à l'unanimité pour la reconnaissance de la bannière de l’Union des Travailleurs Guyanais (UTG), reprise pendant la lutte des travailleurs guyanais pour l’indépendance de leur pays, puis par les indépendantistes soutenu par le MDES, comme drapeau de la Guyane.
Politique
Trois tendances politiques se partagent la vie politique guyanaise. Les deux principales forces politiques restent, à l'instar du reste de la France, la droite loyaliste, représentée par l'UMP et la gauche loyaliste, représentée par le parti socialiste guyanais (PSG), le Walwari (PRG), les forces démocratiques de Guyane (FDG), le parti socialiste (PS) et les Verts. Enfin, la troisième tendance politique est l'extrême-gauche indépendantiste, chantre de la guyanité, représentée par le mouvement de décolonisation et d'émancipation MDES.
Économie
Article détaillé : Économie de la Guyane.L'économie de la Guyane est fortement dépendante de l'Hexagone et de l'industrie spatiale (CSG). Il existe peu de lignes aériennes directes à destination des autres pays de l'Amérique du Sud, mis à part le Brésil. Toutefois, il est possible de se rendre dans le reste de l'Amérique en faisant escale à Pointe-à-Pitre-Pôle Caraïbes (Guadeloupe) ou à Fort-de-France-Aimé Césaire (Martinique).
Le taux de chômage officiel au deuxième semestre 2010 est de 21 %[16].
Infrastructure
- Infrastructures en Guyane
- Réseau routier de Guyane
- Transports publics en Guyane
- Aéroport international de Rochambeau à Matoury
Culture
Articles détaillés : Culture de la Guyane française, Manioc en Guyane, Danses en Guyane et Gastronomie guyanaise.Pâques en Guyane
À Pâques les Guyanais mangent un plat typique de la Guyane : le bouillon d'awara.
Article détaillé : Carnaval de Guyane.Le Carnaval est l'un des événements majeurs de Guyane. Il se déroule, les après-midi de dimanche, entre l'Épiphanie au début de janvier, et le Mercredi des Cendres en février ou mars. Des groupes déguisés selon la thématique de l'année, y défilent autour de chars décorés, au rythme des percussions et des cuivres. La préparation des groupes dure des mois avant le carnaval. Les groupes défilent devant des milliers de spectateurs qui se massent sur les trottoirs et les gradins aménagés pour l'occasion.
Puis, au début de soirée, les touloulous se rendent dans les dancing.
Des groupes brésiliens identiques à ceux que l'on rencontre au Carnaval de Rio, sont également appréciés pour leurs rythmes et leurs costumes affriolants. La communauté asiatique de Cayenne participe également aux défilés en apportant sa touche caractéristique, avec des dragons.
Langues
Article détaillé : Créole guyanais.Le français est la langue officielle de la Guyane mais de nombreuses autres langues locales sont aussi utilisées. La langue la plus parlée, par une grande majorité de la société, est le créole guyanais, une langue à base de français, d'anglais, d'espagnol, de portugais, de langues africaines et amérindiennes. Elle serait née au XVIIe siècle entre les esclaves africains et leurs maîtres français qui tentaient de communiquer. Il est parfois mélangé par l'influence des autres communautés créoles de Martinique (créole martiniquais), de Guadeloupe (créole guadeloupéen) et d'Haïti (créole haïtien)...
Six langues bushi kondé (des noirs marrons), parlées par les Busi-Nengue Guyanais ou Surinamiens (Surinamais pour l'Académie française) : langues boni, saramaca, paramaca, djuka, mataray, kwenty.
Les autres langues régionales sont les 6 langues amérindiennes (arawak, palikur, kali'na, wayana, wayampi, émerillon), ainsi que le h'mong (langue laotienne).
Enfin, les autres communautés formant une partie non négligeable de la population parlent quotidiennement le portugais, l'anglais, le chinois, l'espagnol, etc.
Médias
Article détaillé : Liste des médias de Guyane.- Presse écrite
- Radios
- Guyane 1re : radio généraliste publique de proximité
- NRJ Guyane
- METIS FM
- TRACE FM
- NOSTALGIE
- Télévision
- Guyane 1re : chaîne de télévision généraliste publique de proximité
- France 2
- France 3
- France 4
- France 5
- France Ô
- France 24
- Arte
Personnalités guyanaises
- Agathon Hennique (1810–1870)
- Jean Galmot (1879-1928)
- Félix Éboué (1884–1944)
- Gaston Monnerville (1897–1991)
- Léon Gontran Damas (1912–1978)
- Hector Riviérez (1913–2003)
- Justin Catayée (1916-1962)
- Henri Salvador (1917–2008)
- Elie Castor (1943–1996)
- Georges Patient (1949)
- Antoine Karam (1950)
- Léon Bertrand (1951)
- Christiane Taubira (1952)
- Bernard Lama (1963)
- Édouard Montoute (1970)
- Tariq Abdul-Wahad (1974)
- Jean-Claude Darcheville (1975)
- Florent Malouda (1980)
- Lucie Decosse (1981)
- Malia Metella (1982)
Forces armées en Guyane
Depuis juillet 2009, le commandant des forces armées en Guyane est le général Bernard Metz. Il y a 1 900 militaires et il est prévu une augmentation des effectifs d'ici 2014-2015[17].
- 3e régiment étranger d'infanterie (3e REI) de Kourou (Légion étrangère)
- 9e régiment d'infanterie de marine (9e RIMa) de Cayenne, à la Madeleine.
- Les gendarmes divisés en Gendarmes départementaux, répartis dans les 16 brigades que compte le département (à Chaton et à la route de la Madeleine situés à Cayenne). D'autres brigades à Remire-Montjoly, Cacao, Régina, Saint-Georges-de-l'Oyapock, Camopi, Macouria, Kourou, Sinnamary, Iracoubo, Mana, Saint Laurent du Maroni, Apatou, Grand-Santi, Papaïchton et Maripasoula) et en gendarmes mobiles en séjour de 3 mois. En septembre 2009, la gendarmerie de Chaton a déménagé à Matoury.
- Le RSMAGy Régiment du Service Militaire Adapté de la Guyane situé à Saint-Jean-du-Maroni, avec un détachement à Cayenne.
On note également des détachements d'autres corps d'armée :
- Le peloton de l'armée de l'air basé à base aérienne 367 de l'aéroport de Rochambeau. Elle attend la livraison d'aéronefs[17].
- Le peloton de la marine nationale basé à la base navale de Dégrad-Des-Cannes
- Un détachement de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris à Kourou, assurant la protection des personnes et des biens du Centre spatial guyanais
- Une section aérienne de la gendarmerie composée de deux hélicoptères, un EC 145 et un Écureuil AS350 B1.
Codes
La Guyane française a pour codes :
- GUF, dans la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays),
- .gf, selon les noms de domaines internet,
- F-O, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
- GF, selon la norme ISO 3166-1, code alpha-2,
- SO, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports.
Notes et références
- (source IGN 2009)
- Atlas universel d'histoire et de géographie, 1865
- Succès pour la cinquantième Ariane 5 !
- Ariane
- Un peu d’histoire... Une colonisation par tentatives successives
- Synthèse : biodiversité et conservation outre-mer (UICN, 2008)
- Projet de loi Grenelle II, avec exposé des motifs, et étude d'impact du projet (PDF, 525 pages) (en cours d'examen)
- Source Insee
- Insee
- Données CIA 2006
- Insee Antiane - projection 2030
- ISBN 978-2-7355-0734-4) Être migrant et haitien en Guyane, Maud Laëthier, preface de Marie-José Holiver, 320p, Le regard de l’ethnologue n° 26 ; éditions du comité des travaux historiques et scientifiques ; (
- Ministère de l'outre-mer - Présentation - Guyane
- lire en ligne] Voir l'article Journée internationale des peuples autochtones dans Le Nouvel Obs du 09/08/2006, [
- Résultats de la consultation du 25 janvier 2010 en Guyane et en Martinique, ministère de l'Outre-mer, 25 janvier 2010). Le référendum a recueilli 57,49 % de réponses positives parmi les suffrages exprimés en Guyane (taux de participation : 27,44 %) et 68,3 % en Martinique (
- http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=25&ref_id=16996
- Journal TV de guyane 1ère du 14 octobre 2011
Voir aussi
Bibliographie
- Shirley Compard, « De Diamant à Ariane 5 : des sables d'Hammaguir à la forêt guyanaise », dans Revue aerospatiale, N° hors série 20 ans d'Aerospatiale, janvier 1990
- Les Guyanes, collection Que sais-je ?, Michel Devèze Éditions Paris PUF, no 1315
- 1996 : Les Tortues continentales de Guyane française, Metrailler S. & Le Gratiet G., PMS éditions, Bramois
- 2000 : Guyane-Guyanes, une géographie sauvage de l'Orénoque à l'Amazone, Lézy, Emmanuel Édition Belin
- 2002 : Guyane, ou le voyage écologique, Cécile Richard-Hansen, Roger Le Guen, Éditions Roger Le Guen - Garies, France, 430 pages - ISBN : 2-9514396-1-x
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel de la préfecture de Guyane
- Site officiel de la Région Guyane
- Site officiel du Conseil Général de la Guyane
- Comité du Tourisme de Guyane
- Carte et texte du département en 1883, tiré de l'Atlas de Vuillemin
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