Frederic II de Prusse

Frederic II de Prusse

Frédéric II de Prusse

Frédéric II de Prusse
Frederic II de prusse.jpg
Surnom(s) Frédéric le Grand
der alte Fritz
Naissance 24 janvier 1712
Berlin
Décès 17 août 1786
Potsdam
Profession(s) prince-électeur de Brandebourg
roi de Prusse
Famille fils de Frédéric-Guillaume Ier de Prusse et de Sophie-Dorothée de Hanovre

Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand (Friedrich der Große), (24 janvier 1712, Berlin - 17 août 1786, Potsdam), de la maison de Hohenzollern, est simultanément Frédéric IV de Brandebourg, 14e prince-électeur de Brandebourg et Frédéric II de Prusse, troisième roi en Prusse (1740-1772) puis premier roi de Prusse de 1772 à sa mort. Il est aussi surnommé affectueusement der alte Fritz (le vieux Fritz).

Il fait entrer son pays dans la cour des grandes puissances européennes. Après avoir un temps fréquenté Voltaire, il devient célèbre pour être l'un des porteurs de l'idéal du prince du siècle des Lumières en tant que « despote éclairé ».

Sommaire

Enfance

Fils de Frédéric-Guillaume Ier de Prusse — dit le « Roi-Sergent[1] » et de Sophie-Dorothée de Hanovre, il naît le 24 janvier 1712, sous le règne de Frédéric Ier, dont il est le petit-fils.

Frédéric-Guillaume et Sophie-Dorothée ont déjà perdu deux fils en bas-âge avant Frédéric. Dans un souci de continuité dynastique, on lui donne le même prénom que son grand-père.

Frédéric et sa sœur Wilhelmine.

Outre ces deux frères décédés, Frédéric a une grande sœur, Wilhelmine née en 1709 qui sera sa confidente et avec qui il entretient une relation privilégiée, au moins jusqu'à sa tentative de fuite. Huit frères et sœurs suivront sa naissance.

Son grand-père décède en février 1713 et son père monte sur le trône. C'est un personnage austère, colérique, connu pour avoir frappé des hommes au visage avec sa canne ou battu des femmes dans la rue et justifiant ces explosions de colère comme actes d'indignation religieuse. Son père met un point d'honneur à ce que l'éducation de son fils corresponde à ses vues strictes et rigides. Aussi interdit-il l'apprentissage du latin ou de l'histoire au-delà de la Renaissance, n'y voyant pas l'utilité. La littérature, la musique ou la danse ne trouvent pas plus grâce aux yeux du roi qu'anime un rigorisme protestant.

En revanche, la reine est d'un caractère affable et d'une éducation raffinée. Elle est la fille de l'électeur de Hanovre, Georges de Brunswick-Lüneburg, devenu par la suite Georges Ier, roi d'Angleterre.

Hostile à la France, Frédéric-Guillaume confie pourtant l'éducation de son fils à une émigrée française, Madame de Montbail, une huguenote chassée comme tant d'autres par Louis XIV et qui a déjà été sa préceptrice. À son insu, Frédéric-Guillaume favorise ainsi les premiers contacts de son fils avec la langue et la littérature françaises.

C'est en cachette, avec la complicité de ses précepteurs, que Frédéric découvre la poésie et la philosophie.

L'adolescence

Le jeune Frédéric de Prusse.

Les goûts de Frédéric pour la philosophie, les langues (il apprend le latin en cachette), surtout le français — qui plus tard deviendra la langue de la Cour —, et bien sûr la littérature française ainsi que pour la musique (il joue bien de la flûte) ne peuvent que déplaire à son père. L'affrontement est inévitable. Le roi traite son fils d'efféminé et le réprimande de plus en plus violemment. Il le frappe ou exerce toutes sortes d'humiliations, le contraignant, par exemple, à baiser ses bottes devant ses officiers ou encore se jette sur lui lors de repas en famille.

À l'âge de seize ans, Frédéric se prend d'amitié pour le page du roi, Peter Christopher Keith d'un an son aîné. Wilhelmine écrit, dans ses mémoires que les deux « deviennent rapidement inséparables. Keith est intelligent mais sans éducation. Il sert mon frère avec une dévotion réelle et l'informe de tous les faits et gestes du roi. Bien que je remarque qu'avec ce page, il soit en des termes plus familiers que sa position l'exige, j'ignore jusqu'où allait leur amitié. »
Toujours est-il que le roi exile Keith et assigne auprès du jeune prince un jeune soldat, le lieutenant Borcke. Si le jeune Frédéric lui « ouvre son cœur » dans une lettre qui s'est conservée, on ignore si le contraire est vrai. En revanche, peu après, il rencontre Hans Hermann von Katte, le fils d'un général, alors âgé de 22 ans avec lequel, à peine âgé de 18 ans, Frédéric prévoit de s'enfuir en Angleterre (rappelons que les Hanovre, sa famille maternelle, est montée sur le trône d'Angleterre).

C'est un crime de haute trahison de la part de Frédéric et de Katte qui sont accusés de vouloir s'allier à l'Angleterre pour renverser Frédéric-Guillaume. La peine de mort les menace tous deux.

Pour punir son fils, le roi ordonne l'exécution de Katte et condamne le jeune prince à la prison. Le jeune officier meurt dignement, le 6 novembre 1730, devant la forteresse de Custrin. Il est décapité sous les yeux horrifiés de Frédéric qui s'effondre avant que ne tombe l'épée.

Le pardon de son père est long à venir. Après un temps de prison, Frédéric est chargé, sous surveillance, d'aider à l'administration de la ville de Küstrin. Il ne reçoit le pardon royal qu'en août 1731 en assurant à son père qu'il a retenu la leçon. Il est cependant probable que Frédéric a essentiellement appris l'art de la dissimulation.

La jeunesse

Elisabeth-Christine de Brunswick-Bevern par Antoine Pesne.

En février 1732, Frédéric est enfin autorisé à quitter sa résidence surveillée de Küstrin. Cette bonne nouvelle pour lui s’accompagne de la décision de le marier à une princesse allemande, Élisabeth-Christine de Brunswick-Bevern, fille du duc Ferdinand Albert II de Brunswick-Wolfenbüttel, nièce de l'empereur Charles VI et dont le frère, Antoine-Ulrich de Brunswick-Bevern, est généralissime des armées impériales russes, mari de la régente Anna Léopoldovna et père de l'éphémère tsar Ivan VI. Frédéric n'a pas d'autre choix que de s’incliner devant la décision de son père et les noces ont lieu en juin 1733. Le prince écrit à sa sœur et confidente, à propos de cette épouse imposée « il ne peut y avoir ni amour ni amitié entre nous. »

En août 1736, il part s'installer à Rheinsberg. Là commence pour lui ce qui fut peut être la période la plus heureuse de sa vie. Il s'entoure d'une cour qu'il choisit parmi des philosophes et des gens de lettres, il comble les lacunes laissées par l'éducation imposée par son père, rédige de la poésie en français. Il entame une longue correspondance avec Voltaire qui supervise et fait publier en 1740 l'Anti-Machiavel où le prince expose (anonymement!) ses idées sur une monarchie contractuelle, soucieuse du bien des citoyens. Il gagne ainsi, l'année même où il succède à son père, le titre de roi-philosophe.

Les relations entre le père et le fils se sont progressivement améliorées. L'intérêt non feint que Frédéric porte à la chose militaire n’y est pas étranger. Appelé au chevet de son père mourant, l'émotion semble sincère. Avant de décéder, Frédéric-Guillaume proclame qu'il voit en Frédéric son digne successeur. Frédéric quant à lui est impressionné par le stoïcisme et le courage de son père face à la mort.

Frédéric le Grand

Carte du Royaume en Prusse en 1740.

En juin 1740, Frédéric a vingt-huit ans quand il monte sur le trône d'un royaume morcelé avec à l'est la Prusse-Orientale avec Königsberg pour capitale, au centre le Brandebourg, le duché de Magdebourg et la Poméranie avec Berlin pour capitale et à l'ouest le duché de Clèves, l'évêché de Minden, les comtés de Lingen, de Mark et de Ravensberg.

S'il est morcelé, le royaume est puissamment armé : en termes de rapport forces armées / population totale, la Prusse est trente fois plus efficace que la Pologne-Lituanie voisine et bénéficie d'un système de conscription. La Prusse n'est alors somme toute qu'un petit pays mais représente la troisième armée européenne.

Dans la lignée de son père, il augmente l'effectif de son armée mais, contrairement à celui-ci, il compte bien s'en servir et s'en sert bien.

L'annexion de la Silésie

Article détaillé : Guerres de Silésie.

Contrairement aux idées énoncées dans l'Anti-Machiavel, la première entreprise de Frédéric II, la première aventure pourrait-on dire, est la conquête de la Silésie qui débute en décembre 1740. On peut, en outre, douter que la décision de s'en emparer ait été réfléchie depuis longtemps, vu sa rapidité d'exécution (Frédéric est devenu roi en juin de la même année).

L'empereur Charles VI d'Autriche avait par la Pragmatique Sanction créé une règle de dévolution qui désignait sa fille aînée Marie Thérèse pour héritière. Toutes les Cours d'Europe (y compris celle de Prusse) ont accepté la Pragmatique Sanction, sauf celles de Saxe et de Bavière. Déterrant de vieilles revendications mal fondées des Hohenzollern sur la Silésie et surtout désireux de profiter de l'apparente faiblesse autrichienne, Frédéric décide de s'en emparer. C'est le début de la Guerre de Succession d'Autriche.

La Silésie est intéressante pour la Prusse. Peuplée d'Allemands mal convertis au catholicisme par la Contre-Réforme, elle présente l'intérêt de la continuité géographique, contrairement aux Duchés de Juliers et de Berg que revendique traditionnellement la Prusse. En outre, elle est riche, industrieuse et peuplée (elle fournit 20% des recettes fiscales de la monarchie autrichienne).

Frédéric compte s'en emparer avant le printemps, début traditionnel des campagnes militaires à cette époque. Les guerres de Silésie sont cependant plus longues et plus difficiles que prévu. La première campagne est relativement bénéfique pour Frédéric et voit l'annexion de la Silésie dans sa quasi-totalité au royaume de Prusse, mais l'Autriche n'aura de cesse de récupérer ce territoire et deux autres guerres s'ensuivent qui marquent le règne du monarque prussien.

La Guerre de Sept ans

Article détaillé : Guerre de Sept ans.

L'attitude cavalière de Frédéric avec ses alliés pendant et après la guerre de succession d'Autriche lui fait perdre l'alliance de la France (qu'il était de toute façon en train de remplacer par l'Alliance britannique). Marie-Thérèse, ne rêvant que de reprendre la Silésie, conclut avec la France une alliance défensive. La Russie, de son côté, lorgnant sur la Prusse-Orientale, se range à leurs côtés. En août 1756, Frédéric déclenche une guerre préventive contre l'Autriche, entraînant l'intervention de la France, de la Russie, puis de la Suède. Passant de nombreuses fois à deux doigts du désastre – les armées russes sont aux portes de Berlin – Frédéric est sauvé par la mort de la tzarine Élisabeth et le retournement de son successeur, Pierre III en sa faveur.

La Prusse sort épuisée du conflit. Elle a perdu jusqu'à 10% de sa population. Au terme de ces guerres de Silésie, aux traités de Breslau (1742), de Dresde (1745) et de Hubertusburg (1763), la possession de la Silésie est reconnue à la Prusse. Frédéric ayant cependant par trois fois conclu des paix séparées et ayant violé de nombreux accords voit sa réputation en sortir ruinée. Il est, aux yeux des Cours d'Europe, un souverain en qui on ne peut avoir confiance.

Le premier partage de la Pologne

Article détaillé : Partitions de la Pologne.

Profitant de la faiblesse du royaume électif de Pologne en proie à une guerre civile depuis 1768, les ennemis d'hier s'allient, en 1772. La Russie, l'Autriche et la Prusse dépècent le pays. Cet acquis donne à la Prusse toute la partie nord du pays autour de Dantzig et Thorn et, surtout, une continuité territoriale entre le Brandebourg et la Prusse-Orientale.

La guerre de succession de Bavière

Article détaillé : Guerre de Succession de Bavière.

Tout au long de son règne, Frédéric s'attache à constituer l'unité territoriale et la puissance de la Prusse. Aussi, C'est donc avec inquiétude qu'il entend parler des projets de Joseph II d'échanger les Pays-Bas autrichiens (actuelle Belgique) contre la Bavière ce qui ne peut que renforcer la puissance de son impérial voisin catholique.

Frédéric fait alors alliance avec la Saxe contre l'Autriche, envahit le royaume de Bohême en une guerre au demeurant peu sanglante surnommée la « guerre des pommes de terre » (Kartoffelkrieg) en raison du rançonnage des populations civiles par les deux armées en conflit. Elle se conclut en 1778, sous médiation française et russe, par le traité de Cieszyn.

Carte du Royaume de Prusse en 1786.

Les guerres de Frédéric II pourraient à elles seules remplir quelques volumes. Elles sont des classiques de l'art militaire. En la matière, Frédéric est le digne héritier de l'esprit prussien de ses ancêtres, chevaliers teutoniques. Il est roublard, audacieux, ambitieux, téméraire, voir tête brûlée. Ne déclare-t-il pas à ses soldats épuisés et peu convaincus de l'opportunité d'un assaut :

Hunde, wollt ihr ewig leben?
« Chiens, voulez-vous vivre éternellement? »

Mais en termes de courage et de bravoure, il peut se montrer donneur de leçons : n'a-t-il pas eu six chevaux tués sous lui lors de ses différentes campagnes ?

Sa place dans l'histoire militaire ne peut pas être mieux défendue que par Napoléon qui, en 1807, visite la tombe du roi à Potsdam et dit à ses officiers présents:

« Messieurs, si cet homme était encore en vie, je ne serais pas ici. »

L'homme d'État

Statue du roi au Hohenzollern-Burg.

Dès le début de son règne, Frédéric prend une série de décisions montrant à la fois qu'il désire régner seul et qu'il entend se placer sous le signe de la raison et des arts. Frédéric se voit comme le premier serviteur de l'État et se comporte comme tel.

Tout d'abord, à la grande déception de ceux-ci, il ne nomme aucun des membres de sa Cour de Rheinsberg à un poste important. Ceux-ci sont appréciés pour leur esprit et leur conversation, pas pour leurs conseils politiques. Frédéric n'est pas homme à se laisser influencer.

La tolérance aux minorités religieuses (principalement catholique) et l'ouverture aux immigrants (tels les Huguenots) marquent le règne de Frédéric II et ne sont pas dénuées d'arrières pensées économiques de la part de la Prusse.

« Toutes les religions se valent et sont bonnes quand les personnes qui s'en réclament publiquement sont des gens honnêtes et si les Turcs et les païens venaient et peuplaient le pays, ils voudraient construire des Mosquées et des églises. » (extrait d'une lettre de 1740).

Il fait une nette distinction entre ses convictions personnelles et le bien de l'État.

« chacun doit pouvoir trouver le salut comme il le désire » (Jeder soll nach seiner Façon selig werden), affirme le roi dans son allemand teinté de français.

Aussi, si dans sa vie privée il est sans pitié pour l'Église catholique, dans son métier de Roi, il se doit d'obtenir l'attachement des catholiques : reconnaissant la valeur des membres de l'ordre de saint Ignace, il ne supprime ainsi pas les collèges jésuites de Silésie quand bien même (ou parce que ?) le pape Clément XIV a aboli leur ordre mais au contraire les accueille sur ses terres. Les catholiques de Berlin lui sont également redevables de l'érection de la cathédrale Sainte-Hedwige.

Il ne porte pas les Juifs dans son cœur et poursuit la politique discriminatoire par rapport aux Juifs de ses prédécesseurs[2], écrivant, dans son Testament politique « je n'ai persécuté personne de cette secte ni de quelqu'autre, je pense cependant qu'il est prudent de faire attention à ce que leur nombre n'augmente pas. »

En bon économiste, il se montre mercantiliste. En abolissant les octrois à l'intérieur du territoire, il développe le commerce et l'industrie de son pays qu'il protège par des barrières douanières élevées. Les transports (avec, entre autres, la construction du Canal de Bydgoszcz entre l'Oder et la Vistule) sont améliorés. Des marais sont drainés pour augmenter la surface agricole et de nouvelles espèces (pomme de terre et navet) introduites.

Avec l'aide d'experts français, le système des impôts est révisé en faveur des impôts indirects plus indolores et plus efficaces pour les caisses royales. Il introduit une réforme monétaire rendue nécessaires dans un État rendu exsangue par la guerre. Sous son règne, l'administration est réformée grâce à son ministre des Finances et de la Guerre, Adam Ludwig von Blumenthal auquel succède son neveu Joachim jusqu'à la fin du règne de Frédéric et au-delà.

Frédéric fonde une Académie des sciences et fait venir Leonhard Euler, le plus grand mathématicien de son temps ; à Königsberg, Emmanuel Kant, dans le domaine de la philosophie fait que la Prusse n'a pas à rougir du Paris des Lumières. Le système éducatif prussien est alors regardé comme l'un des meilleurs d'Europe. On y construit alors des centaines d'écoles. Mais dans les écoles de campagne la formation des enseignants laisse parfois à désirer car on fait souvent appel à des sous-officiers qui souvent ne savent pas parfaitement lire, écrire ou compter.

Il abolit la torture et réorganise l'appareil judiciaire.

D'après la Catholic Encyclopedia, les fondateurs du Grand Orient ont revendiqué l'appartenance de Frédéric II, bien que cela ne soit aucunement prouvé [3]. Par contre selon le Dictionnaire de la franc-maçonnerie de Daniel Ligou, il aurait été initié le 14 août 1738.

Il y a des juges à Berlin !

Cette expression que les Allemands ne citent qu’en français, est célèbre. Elle vient d'un poème d’Andrieux qui nous conte que Frédéric II, voulant agrandir son domaine, demanda au meunier voisin de Sans-Souci de lui vendre son moulin. Devant son refus il le menaça de confisquer ce bien purement et simplement, mais le sujet répondit fièrement au souverain :

"Oui, s'il n’y avait pas des juges à Berlin ! "

Devant la confiance qu’on avait dans l'impartialité de sa justice, le roi préféra céder ; le poème fut longtemps donné à apprendre et établit la réputation de Frédéric II comme modèle de monarque éclairé. Il y a sans doute une part de légende dans cette anecdote. Toujours est-il qu'il est possible pour tous les citoyens dans la Prusse de Frédéric II de s'adresser par lettre ou même personnellement au roi. Et ses ministres se voient parfois rappeler à l'ordre :

"Cela me déplaît beaucoup que les pauvres impliqués dans des affaires juridiques à Berlin soient aussi mal traités et qu'on menace de les arrêter comme cela a été le cas avec Jacob Dreher de la Prusse-Orientale qui a séjourné à Berlin à cause d'un procès et que la police a voulu arrêter. J'ai déjà interdit cela et je vous ai déjà indiqué qu'un paysan pauvre est aussi important qu'un comte et qu'un riche gentilhomme. Le droit vaut de la même manière pour les gens importants que pour les simples" (Lettre à son Ministre de la Justice, 1777).

Conformément à sa célèbre devise « Le roi est le premier serviteur de l'État », il tente de limiter les excès du système féodal.

Au niveau social, cependant, il ne va pas jusqu'à supprimer le servage ou les privilèges de la noblesse. L’Aufklärung a ses limites… En la matière, l'adoucissement du servage qu'il désire et qu'il a impulsé échoue en raison de la résistance massive de l’aristocratie terrienne prussienne (Landadel). Mais son abolition est imposée progressivement dans les domaines de la couronne. Sur les nouvelles terres cultivées, on établit des villages et y on installe des paysans affranchis. Il est fréquent de demander aux ouvriers agricoles, aux servantes et aux valets de ferme comment on les traite et, au moment du prolongement des baux de fermage des terres appartenant à l'État, en cas d'abus de la part des fermiers, les baux ne sont pas renouvelés même lorsque les terres ont été bien gérées d'un point de vue économique.

Le roi de Prusse en voyage d'inspection.

Il aime à diriger lui-même jusque dans les moindres détails. Il donne des instructions à ses ministres par lettre mais ne les convoque jamais en conseil. Il suit les dossiers, s'enquiert de leur avancement. Il fait de nombreux déplacements afin de juger par lui-même de la situation de ses provinces. Il est particulièrement méfiant par rapport à ses propres fonctionnaires auquel il attribue une suffisance toute particulière venant de leur statut de privilégiés par rapport aux classes plus pauvres. Son dévouement à la Prusse eut comme conséquence fâcheuse qu'à sa mort, son neveu et successeur Frédéric Guillaume II n'aura que peu été associé au pouvoir.

Le monarque éclairé

Amateur d'art

Article détaillé : Palais de Sanssouci.

Les princes allemands de son époque ont la « constructivite », la manie de bâtir châteaux et palais. Si Frédéric n'échappe pas à la règle, son grand œuvre reste la guerre et l'extension de son royaume. Aussi les constructions qu'il nous a laissées restent somme toute modestes : l'Opéra de Berlin, la Bibliothèque royale également à Berlin. Même son palais de Sanssouci reste humain eu égard aux critères grandioses de l’architecture baroque de son époque : un seul étage, de plain-pied sur le parc, dix pièces en enfilade, des communs à peine visibles : le tout a un air de modestie, d'absence de prétention.

Façade sur le jardin du palais de Sans-Souci

Frédéric ne s'est jamais entouré d'une Cour dispendieuse. Lui-même limite ses dépenses personnelles. S'il est un « péché mignon » auquel Frédéric II succombe, c'est l'acquisition de nombreuses œuvres d'art, françaises en particulier. Il possède nombre de Watteau dont deux de ses chefs d'œuvre, l’Enseigne de Gersaint et l’Embarquement pour Cythère.

Roi-philosophe

Frédéric est un grand amoureux de la littérature antique et française du XVIIe siècle. Il écrit des pièces et des poèmes, toujours en français. Il aspire à devenir un roi-philosophe à l'instar de l'empereur Marc Aurèle. La liste de ses œuvres (donnée en annexe ci-dessous) témoigne d'un homme polygraphe qui s'adonne à la poésie et donne son opinion sur un très vaste éventail de sujets.

Bien que son nom ne soit pas explicitement donné, il est certain que Emmanuel Kant lui rendit hommage dans son opuscule Qu'est-ce que les Lumières? avec ces propos : Il n'y a qu'un seul maître au monde qui dise : "Raisonnez tant que vous voudrez et sur tout ce que vous voudrez mais obéissez!". Comme Kant, le roi défend la liberté de pensée mais exige l'obéissance afin de préserver l'ordre dans la société.

Il aurait rejoint, selon certaines sources non prouvées, la franc-maçonnerie en 1738. Il est avant tout un admirateur des Lumières françaises.

Il fait venir en son royaume Francesco Algarotti, Jean-Baptiste Boyer d'Argens, Julien Offray de La Mettrie et Maupertuis ; mais, par dessus tout, c'est son plus illustre représentant, Voltaire qu'il admire et qu'il rencontre par deux fois. Ces deux rencontres furent hélas décevantes. À la première, Frédéric est malade et en ressort frustré de ne pas être à la hauteur de lui-même. À la seconde, Voltaire est désillusionné. Le magnifique auteur de l'Anti-Machiavel s'élevant contre les guerres d'agression s'est emparé par la force de la Silésie.

Opinion de Frédéric II sur l'allemand

En 1747, dans Histoire de mon temps, l'illustre souverain juge la langue allemande « aussi barbare que les Goths et les Huns qui la corrompirent ; une grande partie des libertés germaniques consiste en ce que chaque petit État et chaque petit territoire affecte un langage particulier, ce qui diversifie, multiplie et change si considérablement les idiomes que les mêmes idées s'expriment avec des mots et des phrases différentes à Berlin, à Leipzig, à Vienne, à Stuttgart, à Cologne, et dans le Holstein… On manque tout à fait de ces Académies qui servent de témoins à l'usage des mots, qui fixent leur véritable sens et leur emploi avec précision, et de là vient que les auteurs, ne connaissant ni règles ni lois, s'abandonnent à leur caprice, et écrivent sans pureté, sans élégance et sans concision dans un langage grossier et dans un style inégal et sauvage. »

En 1780, il est toujours aussi sévère et écrit dans son livre De la littérature allemande ; des défauts qu'on peut lui reprocher ; quelles en sont les causes ; et par quels moyens on peut les corriger :

« Je trouve une langue à demi-barbare, qui se divise en autant de dialectes différents que l'Allemagne contient de provinces. Chaque cercle se persuade que son patois est le meilleur. Il n'existe point encore de recueil muni de la sanction nationale, où l'on trouve un choix de mots et de phrases qui constitue la pureté du langage… Il est donc physiquement impossible qu'un auteur doué du plus beau génie puisse supérieurement bien manier cette langue brute… J'entends parler un jargon dépourvu d'agrément que chacun manie selon son caprice, des termes employés sans choix; les mots propres les plus expressifs négligés… Il faut commencer par perfectionner la langue ; elle a besoin d'être limée et rabotée. »

Il n'en revient pas d'être obligé de ne trouver « qu'au bout d'une page entière le verbe d'où dépend le sens de toute la phrase. »

Toutes phrases sur lesquelles les Allemands nationalistes ont jeté le manteau de Noé.

Musicien

Le concert de flûte de Frederic le Grand a Sans-Souci, par Adolph von Menzel.

Le monarque allemand est passionné de musique. Il joue de la flûte traversière et compose des concertos, des sonates pour flûte (plus de 100 !), quatre symphonies et, en bon prussien, quelques marches militaires. On lui attribue la Hohenfriedberger Marsch composée à l'occasion de sa victoire à la bataille de Hohenfriedberg, le 4 juin 1745. Ses oeuvres, sans atteindre le génie d'un Bach, sont d'un niveau tout à fait comparable à celles de ses contemporains, et sont encore régulièrement enregistrées de nos jours.

Parmi les musiciens attachés à la cour de Prusse on compte Carl Philipp Emanuel Bach, Johann Joachim Quantz ou encore Franz Benda. Une entrevue avec Jean-Sébastien Bach en 1747 à Potsdam conduit ce dernier à écrire l’Offrande musicale.

La vie privée

Concernant sa vie privée, on ne lui connaît pas de maîtresse à une époque où celles-ci sont une véritable institution royale, à part sa première maîtresse, la comtesse Orzelska[4]. Son mariage a probablement été consommé dans ses premières années, mais son épouse est vite mise de côté et abandonnée. S'il ne va plus lui rendre visite, Frédéric insiste pour qu'elle soit traitée avec les égards dus à son rang. L’homosexualité[5] de Frédéric de Prusse est longtemps un secret que la décence des manuels d'histoire, la pudeur des biographes, les préjugés des historiographes prussiens passent sous silence. Elle est euphémisée : « une rumeur pouvant expliquer le mystère entourant sa vie privée fait état d'une blessure mal soignée ayant provoqué une impuissance. » Mieux valait un roi eunuque qu'inverti.

Voici ce qu'en écrit Voltaire (Mémoires pour servir à la vie de M. de Voltaire écrits par lui-même ; composé en 1759, l'ouvrage n'a été publié qu'en 1784, après la mort de Voltaire mais avant celle de Frédéric II) :

« Quand Sa Majesté était habillée et bottée, le stoïque donnait quelques moments à la secte d'Épicure : il faisait venir deux ou trois favoris, soit lieutenants de son régiment, soit pages, soit heiduques, ou jeunes cadets. On prenait du café. Celui à qui on jetait le mouchoir restait un quart d'heure en tête-à-tête. Les choses n'allaient pas jusqu'aux dernières extrémités, attendu que le prince, du vivant de son père, avait été fort maltraité dans ses amours de passade, et non moins mal guéri. Il ne pouvait jouer le premier rôle : il fallait se contenter des seconds. »

Son médecin privé, Johann Georg Zimmermann publie un livre après sa mort pour couper court à ce qu'il considère comme étant de la calomnie lancée par les Français, Choiseul et Voltaire en tête, et parle d'une gonorrhée mal soignée et d'une castration accidentelle. Toujours est-il que les médecins légistes ont spécifiquement noté que le corps du monarque n'était en rien émasculé.

En prison, à Custrin, il rencontre deux personnes qui joueront un rôle important dans sa vie, Michael Gabriel Fredersdorf et le lieutenant-comte von Keyserling.

Du premier, Voltaire écrit « Ce jeune soldat est beau, bien-fait, joue de la flûte et sert aux divertissements du prisonnier de plus d'une manière. » Fredersdorf est fils de paysans mais, une fois sur le trône, Frédéric II le nomme page du roi puis directeur du théâtre royal et enfin, chancelier du Royaume.

Au second, Frédéric écrit un poème à l'occasion de son déménagement à Sanssouci :

Dans ce palais à la noble architecture,
Nous profiterons d'une totale liberté
Dans l'intoxication de l'amitié.
L'ambition personnelle et l'inimitié
Y seront les seuls péchés contre-nature.

L'homosexualité était considérée comme contre-nature au dix-huitième siècle. Ce poème prouve que, pour Frédéric II, il n'en était rien ; il se démarque ainsi de l'opinion générale de son temps.

La fin

Vers la fin de sa vie, Frédéric glisse vers la misanthropie. À celle des hommes, il préfère la compagnie de ses lévriers qu'il appelle ses « marquises de Pompadour » en référence enjouée à Madame de Pompadour, la célèbre maîtresse du roi Louis XV. Il n'en jouit pas moins d'une sympathie de la part du peuple qui l'appelle affectueusement der alte Fritz, « le vieux Fritz ».

Sa santé se dégrade petit à petit. Il garde cependant son extraordinaire capacité de travail jusqu'à la fin. Il meurt le 17 août 1786, âgé de 74 ans, assis à sa table de travail au palais de Sanssouci.

Son testament, écrit en 1757, précise :

Im übrigen will ich, was meine Person anbetrifft, in Sanssouci beigesetzt werden, ohne Prunk, ohne Pomp und bei Nacht…
« À part cela, en ce qui concerne ma personne, je désire être enterré à Sanssouci sans splendeur, sans pompe et de nuit… »

Son successeur, cependant, ordonne qu'on l'enterre auprès de son père dans l'église de la garnison de Potsdam. Durant la Seconde Guerre mondiale, les tombes royales sont transférées dans un bunker, en lieu sûr. En 1945, l'US Army les place dans la chapelle de l'Université protestante de Marbourg d'où elles sont ensuite sorties pour rejoindre le berceau de la dynastie, le château de Hohenzollern non loin de Stuttgart. Après la réunification allemande, le corps de Frédéric Guillaume est déposé dans le Kaiser Friedrich Mausoleum de l'église de la Paix située dans le jardin Marly du parc de Sanssouci. Un débat s'élève en revanche en ce qui concerne le sort de celui de Frédéric II, ce roi de Prusse si peu pacifique et dont la mémoire a été exploitée à des fins de propagande tant par le Troisième Reich que par la RDA.

En dépit de nombreuses protestations, pour le 205e anniversaire de sa mort, le cercueil de Frédéric est exposé sur un catafalque dans la Cour d'Honneur du Palais de Sanssouci, recouvert d'un drapeau prussien et escorté par une garde d'honneur de la Bundeswehr. Après la tombée du jour, le corps est déposé, selon ses dernières volontés, près de ses lévriers, sur la terrasse du vignoble du château, sans splendeur, sans pompe et de nuit…

Tombe de Frédéric le Grand dans le jardin de Sanssouci

Héritage

Frédéric II a passé son règne à unifier un royaume morcelé. Il est parvenu à asseoir la Prusse à la table des cinq grandes puissances européennes du XVIIIe siècle (France, Angleterre, Autriche, Russie et Prusse). Contrairement à nombre de ses pairs, il ne se considère pas comme un monarque de droit divin, mais comme un serviteur de l'État et, pour lui, la couronne n'est qu'un « chapeau qui laisse passer la pluie ». Aux brocards en vogue à Versailles, il préfère la simplicité de l'uniforme et aucun de ses portraits ne le représente en grand apparat, mais, le plus souvent, en soldat.

Ses guerres incessantes contre l'Autriche affaiblissent le Saint-Empire des Habsbourg. S'il peut être contestable de faire de lui le précurseur de l’unité allemande et d'Otto von Bismarck, il est juste d'affirmer qu'il a rendu difficile, voire impossible, qu'elle se fasse sous le sceptre impérial et catholique-romain des Habsbourgs. La rivalité Autriche-Prusse trouvera son dénouement à Sadowa. Et c'est finalement autour de la Prusse et non de l'Autriche que se fera l'unité allemande.

Le IIIe Reich récupéra aussi la figure du Grand Frédéric en occultant soigneusement sa francophilie. Par conséquent, on percevra à tort Frédéric le Grand, après la Seconde Guerre mondiale, comme un symbole d'une Allemagne militariste, et d'une Prusse simplement expansionniste annonçant la venue d'Adolf Hitler, ce qui constituait une injure à son génie propre.

Paradoxalement, il est peut-être encore trop tôt pour faire le bilan du riche héritage que nous laisse Frédéric, stratège raffiné, despote éclairé, militaire amoureux, diplomate sans scrupules, prince torturé, serviteur autocrate de l'État tout autant que roi-philosophe.

Liste des œuvres de Frédéric II

  • Avant-propos de l'Abrégé de l'Histoire ecclésiastique de Fleury
  • Avant-propos de l'Extrait du Dictionnaire historique et critique de Bayle
  • Avant-propos sur la Henriade de Voltaire.
  • Commentaire sur Barbe-Bleue
  • Considérations sur l'état du Corps politique de l'Europe.
  • Correspondances
  • De ce qui s'est passé de plus important en Europe depuis l'année 1774 jusqu'à l'année 1778
  • De la Littérature allemande, des défauts qu'on peut lui reprocher, quelles en sont les causes, et par quels moyens on peut les corriger.
  • Des mœurs, des coutumes, de l'industrie, des progrès de l'esprit humain dans les arts et dans les sciences
  • Dialogue de morale à l'usage de la jeune noblesse
  • Discours de l'utilité des sciences et des arts dans un État
  • Discours sur la guerre
  • Discours sur les libelles
  • Discours sur les satyriques
  • Discours sur l'Histoire ecclésiastique
  • Dissertation sur les raisons d'établir ou d'abroger les Lois
  • Dissertation sur l'innocence des erreurs de l'esprit
  • Du militaire, de la superstition et de la religion
  • Éloges
  • Épîtres
  • Épîtres familières
  • Essai sur l'amour-propre envisagé comme principe de morale
  • Essai sur les formes de gouvernement et sur les devoirs des souverains
  • Examen critique du livre intitulé: Système de la nature[6]
  • Examen de l'Essai sur les préjugés
  • Exposé du gouvernement prussien, des principes sur lesquels il roule, avec quelques réflexions politiques
  • Histoire de la guerre de Sept Ans
  • Histoire de mon temps.
  • Instruction à l'Académie des Nobles pour leur éducation
  • Instruction au Major Borcke
  • Instructions militaires de Frédéric II pour ses généraux
  • L'Anti-Machiavel, ou Examen du Prince de Machiavel
  • L'Art de la guerre, poème
  • Le Palladion, poème grave
  • Lettre sur l'amour de la Patrie
  • Lettre sur l'éducation, adressée à M. Burlamaqui
  • Lettres au Public avide de nouvelles
  • Lettres en vers et prose
  • Mémoires de la Guerre de 1778
  • Mémoires depuis la paix de Hubertsbourg, 1763, jusqu'à la fin du partage de la Pologne, 1775
  • Mémoires pour servir à l'Histoire de la Maison de Brandebourg
  • Miroir des Princes
  • Odes
  • Pièces diverses
  • Poésies diverses et très variées
  • Poésies du Philosophe de Sans-Souci
  • Réflexions sur les réflexions des géomètres sur la poésie
  • Réflexions sur les talents militaires et sur le caractère de Charles XII, roi de Suède
  • Réfutation du Prince de Machiavel
  • Stances, paraphrase de l’Ecclésiaste
  • Trois Dialogues des Morts

Citation

  • « La diplomatie sans les armes est comme la musique sans les instruments »
  • (citation:L'artillerie donne un peu de dignité à ce qui ne serait qu'une vulgaire bagarre)

Notes et références

  1. En allemand, on l'appelait le roi-soldat et en français, le roi-sergent
  2. Voir le Privilège général révisé de 1750 (Revidiertes General-Privileg)
  3. Catholic Encyclopedia
  4. Citée dans les mémoires de sa sœur la Margrave de Bayreuth, in op cité textes choisis de Chantal Thomas, P.108
  5. Lire à ce sujet : Louis Crompton, Homosexuality and Civilization. Belknap Press. Cambridge, 2003 (ISBN 0-674-01197-X)
  6. L'ouvrage de Paul Henri Thiry d'Holbach publié en 1770 eut un retentissement notable en France et en Europe.

Voir aussi

Bibliographie

  • Bibliographie Friedrich der Grosse: 1786–1986. Das Schrifttum des deutschen Sprachraums und der Übersetzungen aus Fremdsprachen. Bearbeitet von Herzeleide (Henning) und Eckart Henning. Berlin, New York: Walter de Gruyter 1988. – XIX, 511 p.  ISBN 3-11-009921-7
  • (Reinhard) B(reymayer): Philosophe de Sans-Souci, Bibliographische Nachweise. Dans: Friedrich Christoph Oetinger: Die Lehrtafel der Prinzessin Antonia. Éd. par Reinhard Breymayer et Friedrich Häußermann, Teil 2. Anmerkungen. Berlin, New York 1977 (Texte zur Geschichte des Pietismus, Abt. VII, Bd. 1, Teil 2), p. 258–266 [75 titres surtout des oeuvres poétiques de Frédéric le Grand]; voir aussi p. 267–312. ISBN 3-11-004130-8.
  • Ernest Lavisse, La Jeunesse du Grand Frédéric, Hachette, 1891.
  • Thomas Carlyle, History of Friedrich II. of Prussia, called Frederick the Great, 8 tomes, Londres, 1897-98.
  • Pierre Gaxotte, Frédéric II, Fayard, 1941.
  • Theodor Schieder, Friedrich der Große. Ein Königtum der Widersprüche, Francfort s.l.M., 1983.
  • Jean-Paul Bled, Frédéric le Grand, Fayard, 2004, 640 p.
  • Johannes Kunisch, Friedrich der Große, Munich, 2004.
  • Margrave de Bayreuth, Mémoires de la Margrave de Bayreuth, sœur de Frédéric le Grand, Mercure de France, 1996.

Filmographie

  • Les Deux Rois, film allemand sur la jeunesse et l'opposition de Frédéric à son père, conforme à la vérité historique (1935)
  • Le Grand Roi, film de grandes fresques historiques, avec des scènes contestables, de Veit Harlan (1942)

Articles connexes

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