Douala

Douala
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Douala
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Région Littoral
Département Wouri
Géographie
Coordonnées 4° 03′ Nord
       9° 42′ Est
/ 4.05, 9.7
Altitude 13 m m
Superficie 21 000 ha = 210 km2
Démographie
Population 1 907 479 hab. (2005)
Densité 9 083,2 hab./km2
Localisation
Cameroon location map.svg
City locator 14.svg
Douala

Douala, ville portuaire, est la capitale économique du Cameroun, le principal centre d'affaires et la plus grande ville du pays. C'est le chef-lieu de la région du Littoral et du département du Wouri.

Sommaire

Géographie

Un site portuaire

Située en bordure de l'océan Atlantique, au fond du Golfe de Guinée, à l'embouchure du fleuve Wouri, Douala est le plus grand port du pays, et l'un des plus importants d'Afrique Centrale.

La ville s'étend sur les deux rives du fleuve et il n'existe qu'un seul pont pour passer d'une rive à l'autre.

Langues

Le français est la langue principale de Douala il est parlé par 99% de la population en 2010[1]

Climat

Precipitations Douala.svg

Douala - Températures et précipitations moyennes

Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Dec Année
[mm] 37 65 175 250 264 426 671 840 601 450 250 33 3847
[°C] 26.8 27.6 27.2 27.0 26.8 25.7 24.8 24.6 25.1 25.5 26.4 26.8 26.2

Le climat de Douala est de type équatorial : il se caractérise par une température à peu près constante, autour de 26°, et des précipitations très abondantes, particulièrement pendant la saison des pluies, de juin à octobre. L'air est presque constamment saturé d'humidité : 99 % d'humidité relative en saison des pluies, mais 80 % en saison sèche, saison sèche « relative », d'octobre à mai.

Ce climat est propice au développement des moustiques et le paludisme sévit.

Histoire

Premiers contacts « historiques »

Faute d'écrits, l'histoire de Douala, comme celle du Cameroun et d'une grande partie de l'Afrique centrale, ne nous est connue que par des témoignages extérieurs, très rares avant le XVe siècle.

Au IVe siècle av. J.‑C.[2], un explorateur Carthaginois du nom de Hannon découvre après avoir longé les côtes africaines de hautes montagnes en éruption qu'il nomme « Char des Dieux », suivis d'une baie qu'il appelle "Corne du Sud". Hannon avait, a-t-on longtemps pensé, découvert le Mont Cameroun. On doute aujourd'hui que les Carthaginois soient allés aussi loin.

Au XVe siècle s après J.C, en 1472, des explorateurs portugais conduits par Fernâo do Po reconnaissent la côte de l'actuel Cameroun. Ils découvrent notamment une grande montagne puis l'estuaire d'un fleuve doté d'une grande population de crevettes. Ils baptisent la montagne Serra de Fernao do Po et le fleuve Rio dos Camaroes (Rivière des crevettes). Ils auraient ainsi reconnu le Mont Cameroun et l'estuaire du Wouri, le fleuve qui traverse Douala.

Les Espagnols qui arriveront plus tard pour déloger les Portugais adopteront le nom donné par ces derniers, ce qui donne en espagnol « Rio de Camarones ».

En 1578, les Doualas arrivent du bassin du Congo et s'installent non loin de l’estuaire. Les nouveaux arrivants trouvent sur place deux autres peuples que sont les Bassas et les Bakoko.

On pense que l’« estuaire des crevettes » était le Wouri, parce que l'espèce de crevettes dite mbeatoe (Callianassa Turnerana White) remonte l'estuaire tous les trois à cinq ans et envahit le fleuve, phénomène très surprenant[3].

Les Portugais s'installent au large, dans l'île de Bioko qu'ils baptisent Fernando Poo, et ils délaissent la côte.

Jusqu'au XIXe siècle, la plupart des européens qui viennent au Cameroun sont des commerçants notamment des portugais, des espagnols, des hollandais, des français, des anglais et des allemands. Ils achètent de l’ivoire, du caoutchouc, des esclaves (...) en échange d’alcool, de produits manufacturés, de poudre (…) aux habitants de la région côtière qui leur servent d'intermédiaires avec l'intérieur du pays. Cette situation dure jusqu’à la colonisation du Cameroun par les allemands en 1884.

Le Protectorat, les Mandats et les Tutelles

En 1840, l'Anglais Thomas Buxton prend la tête d'une expédition britannique vers les côtes Ouest-africaines. Il est accompagné entre autres par le pasteur jamaïcain John Clarke et son compatriote le Dr. G.K. Prince. Le 1er janvier 1841, l'expédition de T. Buxton fait une escale à Fernando Po (Malabo : actuelle capitale de la Guinée Équatoriale). Mais compte tenu des circonstances assez favorables pour leur mission d'évangélisation, l'expédition décide de s'établir sur l'île. De là, le pasteur Clarke et le Dr Prince pénètrent en amont de l'estuaire. C'est ainsi qu'ils établissent les premiers contacts avec les riverains. Les Anglais rebaptisent le Rio de Camarones Cameroons Town.

Une fois retournés en Angleterre, Clarke et Prince recrutent pour la prochaine mission africaine. Parmi les recrus, un dessinateur des docks de l'Amirauté de Dovonport: c'est Alfred Saker.

En Février 1844, arrivé à Fernando Po, Alfred Saker opère sa première conversion en la personne de Thomas Horton Johnson. C'est ce dernier qui l'accompagne l'année suivante dans sa première mission de pasteur africain du Béthel à Cameroons Town. Le 16 juin 1845, Alfred Saker et Johnson s'établissent sur les terres de King Akwa, à l'endroit où se trouve aujourd'hui le Temple du Centenaire, à Douala. Au même moment, Joseph Jackson Fuller arrive à Fernando Po en provenance de la Jamaïque. Il apportera une contribution décisive à la "Mission Afrique".

En 1872, se servant des travaux du révérend jamaïcain Joseph Merrick sur la grammaire de la langue Isubu, Alfred Saker traduit les saintes Écritures en langue douala.

Le 12 juillet 1884, un traité de protectorat est signé avec les rois Douala, négocié par le Dr E. Schmidt, le représentant de la firme allemande Woerman, .

Le 14 juillet 1884, l'explorateur allemand Gustav Nachtigal, exerçant comme Consul de son pays en Afrique du Nord, débarque dans l'estuaire de Cameroons Town pour prendre possession du territoire. La ville, qui compte à peine 30 000 habitants, devient sous le nom allemand de Kamerunstadt la capitale du pays de 1885 à 1901.

En 1888, Théodor Christaller fonde la première école sur le plateau Joss, sur le site de l'actuel Douala.

Le 1er janvier 1901, par décret du gouverneur allemand, la ville devient Douala. Le nom d'origine (Kamerunstadt) est transmis à l'ensemble du pays. Par ailleurs, la capitale est transférée à Buéa jusqu'en 1908, date à laquelle elle revient à Douala pour repartir à Yaoundé en 1910.

En 1905, une pagode est construite à Bonanjo, quartier de la ville, par le Roi August Manga Ndoumbe. Il s'agit toujours d'un monument emblématique de la ville.

Un différend d'interprétation du traité de 1884 entre le Roi Douala Manga Bell (fils de August Manga Ndoumbe, décédé vers 1910) et les autorités allemandes, relatif à des questions foncières ayant entraîné des expropriations, conduit le roi à fomenter des émeutes en 1910. Par la suite, les autorités traditionnelles tenteront de soulever le reste du Cameroun contre les autorités allemandes. Le 8 août 1914, au terme d'un long procès, le Roi Douala Manga Bell, principal instigateur du complot anti-allemand, et son secrétaire Ngosso Din, sont condamnés à mort et pendus.

Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, les troupes alliées envahissent le Cameroun alors des frontières du protectorat allemand. Le 27 septembre 1914, un détachement français appuyé par des navires britanniques et français prend Douala. Des troupes françaises et britanniques occupent la ville jusqu'en février 1916, date à laquelle les troupes britanniques se retireront. Durant la Première Guerre mondiale, les Français et les Britanniques implantent leur base arrière dans le village de Suellaba, près de Douala. En 1920, la ligne de chemin de fer qui relie Nkongsamba à Yaoundé arrive à Douala. La même année est également construite une halle commerciale au bord de la Besseke, afin de centraliser le commerce et de mieux prélever les taxes.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les autorités camerounaises restent d'abord fidèles à l'État français. Au cours de la nuit du 25 au 26 août 1940, le capitaine Leclerc et ses 22 hommes débarquent dans les marais de Douala, et ils rallient le détachement du capitaine Louis Dio (armée française régulière du Cameroun) à la cause de la France libre. Celui-ci revenait de Fort-Lamy (N'Djamena) avec un détachement de tirailleurs sénégalais.

En 1954, le pont sur le Wouri fut construit pour relier les deux rives du fleuve.

Douala s'est retrouvé régulièrement en opposition avec le pouvoir en place dans les années 1990. S'est notamment produit en 1991 une opération villes mortes qui a abouti à des élections présidentielles anticipées. John Fru Ndi, alors principal opposant au régime, est arrivé en tête du scrutin présidentiel de 1992 à Douala. Son parti, le Social Democratic Front, est arrivé en tête des élections municipales de Douala en 1996.

Le gouvernement central de Yaoundé aurait alors fermé le robinet des crédits à Douala, et modifié la loi de finance dès 1996 pour centraliser au niveau de l'État les recettes municipales de Douala. Ainsi, entre 1996 et 2001, la ville de Douala n'aurait reçu que de petites parties du budget qui lui était dévolu (par exemple, pour l'exercice 1999-2000, la ville n'aurait reçu que 800 millions de Francs CFA sur son budget de 69 milliards). La suspension du budget municipal aurait rendu impossible l'entretien de la voirie, et causé sa dégradation. Les routes de la ville, non revêtues et non entretenues, se seraient ainsi fortement dégradées, rendant certains quartiers inaccessibles en voiture pendant la saison des pluies. Il en aurait été de même pour l'adduction d'eau et les caniveaux. Cela aurait d'ailleurs participé à engendrer l'épidémie de choléra qui est apparue dans la ville en 2004. Cette mauvaise voirie aurait engendré le développement des Bensikins, les taxis-motos de Douala. Cependant, depuis la victoire du RDPC (parti présidentiel) aux élections municipales et législatives de 2002, de nombreux travaux de réfection de la voirie auraient été mis en œuvre[4].[réf. nécessaire]

Population

Évolution de la population de Douala (en milliers)

Année 1916 1920 1924 1927 1931 1933 1935 1937 1939 1941
Population 29,4 26,4 44,5 54,6 37 52,6 56,5 79,4 69,8 76,7
Année 1944 1947 1949 1954 1956 1976 1987 1991 1999
Population 73,8 115,5 77,6 192,4 224,3 637 810 884 1448,3

Avec 1,9 million d'habitants en 2005, Douala est la plus grande ville du Cameroun. La ville tire son nom de l'ethnie qui l'a fondée, les Doualas. Néanmoins, Douala est aujourd'hui une mosaïque des différentes ethnies qui composent le Cameroun, la ville devant sa croissance récente à l'exode rural qui a poussé des centaines de milliers de camerounais à quitter leurs campagnes pour s'installer dans les villes.

Religion

Mélange d'ethnies du Cameroun et d'ailleurs, Douala est aussi multi-confessionnelle.
Les différentes religions cohabitent harmonieusement ; il n'y a pas de quartiers confessionnels.
Les religions principales sont chrétiennes : cultes catholique et protestant. Il existe également une forte minorité musulmane.
Ces dernières années sont marquées par une forte progression des sectes chrétiennes, souvent dirigées par des individus ayant adopté le métier de pasteur pour gagner leur vie.

Douala est le siège de l'archidiocèse de Douala, où se trouve la cathédrale Saint Pierre-Saint Paul de Douala (Voir aussi : Liste des évêques et archevêques de Douala)

Le pont du Wouri

Régime juridique de la ville

Le gouvernement, par la loi n° 87-15 du 15 juillet 1987, a transformé Douala en communauté urbaine (eq. commune urbaine à régime spécial). Ce régime dérogatoire supprime la fonction de maire au profit d'un délégué du gouvernement nommé par la présidence.

La loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 modifie le régime de la communauté urbaine, qui reste dirigée par un délégué du gouvernement, mais qui crée également 5 communautés urbaines d'arrondissement (Douala I, II, III, IV et V) dotées de conseils municipaux élus.

Économie

Le port de Douala

Article détaillé : Port autonome de Douala.

La ville de Douala s’est imposée comme capitale économique du pays par son port qui a permis le développement de près de 80 % de l’activité industrielle du Cameroun. À lui seul, le port draine plus de 95 % du trafic portuaire du pays.
Le port de Douala-Bonaberi est jusqu’à ce jour la principale ouverture maritime du Cameroun et de la Communauté économique d'Afrique centrale, CEMAC.
Les principaux produits exportés sont le bois (du Cameroun et de Centrafrique), les fruits (notamment les bananes) et le pétrole.

Les grandes entreprises

Les plus grandes entreprises du pays ont installé leurs sièges sociaux à Douala plutôt qu'à Yaoundé. Ce positionnement géographique permet aux entreprises d'être au plus près de leurs débouchés (export ou marché local) et de leurs intrants (port et aéroport).

Corruption et lourdeurs administratives

La corruption, omniprésente au Cameroun, entrave le développement économique de Douala. Le transport de marchandises est régulièrement pris pour cible, puisque, par exemple, sur l'axe Douala-Bojongo via Buea, on ne compte pas moins de 33 postes de contrôle où il devra payer en moyenne 1000 Francs CFA de « taxe parafiscale[5] »[réf. nécessaire]. Ainsi, selon Niels Marquartd, ancien ambassadeur des États-Unis au Cameroun, la corruption au Cameroun décourage l'investissement dans le pays[6].

Par ailleurs, le GICAM, syndicat patronal du Cameroun se plaint quant à lui du harcèlement fiscal et douanier dont seraient victimes les entreprises[7]. Les exportations sont considérablement ralenties par la bureaucratie de l'administration camerounaise, puisqu'il faut compter en moyenne 10 jours pour expédier un conteneur.[réf. nécessaire]

Education

Les quartiers de Douala

Article détaillé : Quartier de Douala.

Douala compte environ 120 quartiers répartis en 6 arrondissements. Chaque quartier est en soi une ville dans la ville.

Liens externes

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Notes et références

Bibliographie

  • UNESCO, Histoire Générale de l'Afrique, UNESCO, 1999, 1ère ed 1980
  • Guy Mainet, Douala, croissance et servitudes, Paris, L'Harmattan, 1985
  • Jean Sellier (dir.), Atlas des peuples d'Afrique, La Découverte, Paris, 2005
  • Gilles Séraphin, Vivre à Douala. L'imaginaire et l'action dans une ville africaine en crise. Paris, L'Harmattan, 2000
  • D. Beling-Nkouma et R.P. Engelbert Mveng, Manuel d'histoire du Cameroun, Yaoundé, Centre d'Édition et de Production pour l'Enseignement et la Recherche, 1983
  • B. Michelon, « Le quotidien à Douala», in Urbanisme, (353):25-30, 2007
  • Jonas Houvounsaci et Marc Pabois, Douala, capitale économique. L'architecture, Lyon, Lieux-Dits, 2011, 56 p. (ISBN 9782362190070)

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Douala de Wikipédia en français (auteurs)

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