- Acronymie
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Sigles d’une seule lettre Sigles de deux lettres Sigles de trois lettres Sigles de quatre lettres Sigles de cinq lettres Sigles de six lettres Sigles de sept lettres Sigles de huit lettres L’acronymie (emprunté à l'anglais acronym, du grec ἄκρος / ákros, « au bout, extrême » et ὄνομα / ónoma, « nom ») est l’abréviation d’un groupe de mots formée par la ou les premières lettres de ces mots (sigle) dont le résultat, nommé acronyme, se prononce comme un mot normal — on parle aussi de lexicalisation lorsque l’usage de l’acronyme se généralise au point de ne plus être distingué d’un nom (et ne plus nécessairement être attaché à sa signification initiale). L’acronyme peut également être formé en abrégeant les mots par leur syllabe initiale (par ex. : Benelux)[1]. Il est souvent confondu avec le sigle[2] lorsque les lettres ne sont pas épelées (comme « A. S. S. E. D. I. C. », mais en fait prononcé et le plus souvent écrit alors comme le véritable acronyme « Assedic » et non le sigle « ASSEDIC ») ; mais il se distingue de l’abréviation, qui est prononcée en long (par exemple « etc. » prononcé comme la locution latine « et cætera » mais presque toujours abrégé à l’écrit).
Sommaire
Usage
L’usage courant tend à écrire l’acronyme soit :
- comme un nom commun, consacré par l’usage et alors lexicalisé sans majuscule. Par exemple : laser, ovni, radar, sida, pacs, etc. ;
- comme un nom propre dans les autres cas, muni d'une majuscule. Par exemple : Nasa, Otan, Unesco.
Il s’agit seulement de l’usage majoritaire, en aucun cas d'une règle, si l'on en croit Le Bon Usage de Maurice Grevisse.
Certaines entreprises créent des acronymes qui « sonnent » bien puis cherchent a posteriori une signification pour chacune des lettres. Ce sont des cas particuliers de rétro-acronymie. Un des cas les plus célèbres est celui du Nylon, créé en 1938, qui a donné lieu a des rétro-acronymies plus ou moins fantaisistes.
L’acronyme peut également être utilisé comme moyen mnémotechnique : par exemple dans l'aviation, l'acronyme achever est parfois utilisé pour lister tout ce qu'il ne faut pas oublier de vérifier avant de décoller (A pour Atterrisseur, C pour Contact, H pour Huile (pression & température), etc.). On peut aussi apprendre en auto-école qu'au moment de partir, il faut être vif : Vitesse, Indicateur, Frein et en cas d'accident, il faut faire le premier pas : Protéger Alerter Secourir.
Les acronymes ne portent pas la marque du pluriel, sauf lorsqu'ils ont été lexicalisés comme des noms communs[3] — des radars, des lasers —. Dans ce cas, il peuvent aussi servir de racine à d'autres noms, verbes et adjectifs — smicard et onusien.
Acronyme et néologismes
L’acronyme, une fois lexicalisé par l’usage, est à son tour créateur de nouveaux termes lexicaux, par ajout de préfixes ou suffixes. Exemples : médefiste[4], ufologie, etc.
Usage littéraire
Les écrivains se sont rapidement approprié ce procédé pour en jouer :
- R. Queneau modifie leur graphie : Achélème (acronymisation de « HLM », qui est l’abréviation de « habitation à loyer modéré ») [5]...
- D’autres auteurs inventent des acronymes originaux (en ne suivant pas exactement leur règle de formation et en insérant parfois des lettres supplémentaires sans signification) : par exemple le SDREDRERARLO, le Syndicat des Empêcheurs de Rire en Rond à l’Opéra, pour R. Ducharme[6].
- R. Desnos : Charles Quint Faux Défunt[7], C.Q.F.D.
Record
L’acronyme russe Niiomtplaboparmbetzhelbetrabsbomonimonkonotdtekhstromont (en cyrillique : Нииомтплабопармбетзелбетрабсбомонимонконотдтехстромонт) est le plus long du monde (56 lettres mais 54 en alphabet cyrillique) et signifie : « Laboratoire pour des opérations de couverture, de renfort, de béton et de béton armé pour les constructions composites-monolithiques et monolithiques du Département de la technologie des opérations du bâtiment assemblé de l’Institut de recherche scientifique de l’Organisation pour la mécanisation de bâtiment et l’aide technique de l’Académie du bâtiment et de l’architecture de l'Union des républiques socialistes soviétiques »[8].
Notes et références
- Gradus, op. cit
- Bernard Dupriez, Gradus, les procédés littéraires, p.23-24
- Marque du pluriel sur francite.net
- Gradus, p. 24.
- B. Dupriez, Gradus, p. 24
- B. Dupriez, id. p. 24
- Gradus, p. 270
- Guinness Book des records du monde. Source :
Voir aussi
Bibliographie
- Bernard Dupriez, Gradus, Les procédés littéraires (Dictionnaire), Éditions 10/18, coll. "Domaine français", 1984.
- Georges Himelfarb, Sigles et acronymes, Belin, coll. Le français retrouvé, 2002.
- Patrice Cartier, Le langage des sigles, De La Martinière, 2009
Articles connexes
- Abréviation
- Acronymie récursive
- Mot-valise
- Néologismes
- Novlangue
- Rétro-acronymie
- Rétronymie
- Sigle
- Liste de sigles
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