- Auvergnat
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Cet article concerne le dialecte de l'occitan septentrional parlé en Auvergne. Pour le dialecte de l'occitan moyen parlé en Auvergne, voir Dialecte carladézien. Pour les autres parlers d'Auvergne, voir Langues d'Auvergne.
Auvergnat
auvernhatParlée en France Région Auvergne, Limousin, Rhône-Alpes Typologie SVO syllabique Classification par famille - - langues indo-européennes
- - langues romanes
- - langues occitano-romanes
- - occitan
- - nord-occitan
- - auvergnat
- - nord-occitan
- - occitan
- - langues occitano-romanes
- - langues romanes
Codes de langue ISO 639-1 oc[1] ISO 639-2 oci[1] ISO 639-3 oci[1] IETF oc[1] Échantillon Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme (voir le texte en français)
- Norme classique :
- Totas las personas naisson lieuras e egalas en dignitat e en drèit. Son dotadas de razon e de consciéncia mas lor chau agir entre guessas dinc un eime de frairessa.
- Norme bonnaudienne :
- Ta la proussouna neisson lieura moé parira pà dïnessà mai dret. Son charjada de razou moé de cousiensà mai lhu fau arjî entremeî lha bei n'eime de freiressà.
- Norme mistralienne :
- Toutos las persounos naissou lieuros e egalos en dinhitat e en drèit. Sou doutados de razou e de counsciéncio, mas lour chau agi entre guessos dinc un eime de frairesso.
modifier L’auvergnat est un dialecte de l’occitan, parlé en France dans une partie du Massif central (dont la majeure partie de l'Auvergne qui lui donne son nom)[2],[3].
Le terme « langue d'Auvergne » est par ailleurs utilisé au Moyen Âge par l'Ordre de Malte[4], pour désigner les chevaliers, du Nord et de l'Est du Massif central.
Sommaire
Classification
L’auvergnat est un dialecte de l’occitan ou langue d’oc[5] classé dans l’ensemble nord-occitan : il partage en effet avec le limousin et le vivaro-alpin plusieurs caractéristiques, dont la palatalisation de ca/ga en cha/ja. Certains linguistes incluent l'auvergnat dans un groupe dialectal arverno-limousin commun avec le limousin[6],[7],[8]. Le président Pompidou qui parlait auvergnat avec ses électeurs cantaliens a déclaré qu'il était « auvergnat donc occitan. »[9]
Il existe en Auvergne un courant régionaliste, autour du Cercle Terre d'Auvergne[10],[11], qui défend la thèse selon laquelle l'auvergnat serait une langue romane originale, formée comme l'occitan à partir du gallo-romain, mais indépendamment et parallèlement à lui. Pierre Bonnaud appuie son argumentaire sur l'absence historique de liens politiques et géographiques entre l’Auvergne et le Midi Toulousain ou l’Aquitaine, et le fait que cette province était au contraire tournée vers le Nord et l'Est. Il considère que « l’auvergnat n’est pas une variante de l’occitan mais une langue à part entière, porteuse d’une vision du monde particulière et originale.» Cette vision, il la trouve esquissée dans Essai d’un discours à prononcer… du chanoine Jean-Baptiste Tailhandier (1730), qu'il qualifie de « Magnifique défense et illustration de la langue auvergnate où se déploie une riche palette d’arguments servie par une souplesse et une intelligence de raisonnement peu ordinaires ». Pierre Bonnaud a développé une orthographe spécifique, la norme bonnaudienne.
Extension et variation interne
Les limites de l'auvergnat ne coïncident pas exactement avec celles de l'actuelle région d'Auvergne, ni avec celles de la province traditionnelle d'Auvergne (c'est-à-dire le diocèse primitif). En effet, d'une part elles débordent à l'Est sur le Limousin (anciennes vicomtés de Ventadour et d'Ussel) et au Sud-Est sur le Velay (Brivadois, Margeride qui appartenaient aux ducs et comtes d'Auvergne), d'autre part elles excluent la partie de l'Auvergne située au sud des Monts du Cantal qui n'a jamais dépendu des comtes d'Auvergne, mais des comtes de Millau et de Rodez, donc de l'aire languedocienne. Comme cette région est en Auvergne, ses habitants comme Vermenouze, qui s'expriment en dialecte carladezien, considèrent qu'ils parlent auvergnat.
Si la frontière linguistique avec les parlers d'oïl au Nord, et le francoprovençal, à l'Est, a été clairement délimitée[12],[13],[14], celle avec les autres dialectes ou variations du diasystème occitan varie selon les auteurs :
- Jules Ronjat[6] groupe l'auvergnat avec le limousin (il est suivi dans ce domaine par Jacques Allières[15]), pour redécouper immédiatement cet ensemble en trois sous-groupes: bas auvergnat, haut auvergnat et limousin. Ce regroupement entre auvergnat et limousin peut être questionné, notamment en termes de dialectrométrie : les études de Hans Goebl séparent nettement le limousin d'un ensemble regroupant auvergnat et une partie du vivaro-alpin[16].
- Roger Teulat[17] insiste sur le fait que l'appellation auvergnat entretient la confusion avec le nom de l'ancienne province, et tente de délimiter un “occitan du centre-nord” selon des isoglosses (zones 1 et 2 sur la carte).
- Pierre Bonnaud s'appuie sur la géographie (toponymie, limites administratives) pour définir un espace auvergnat bien plus étendu (ligne orange sur la carte)[18]. Il avance notamment la notion de “croissant à l'envers” [19] pour inclure dans l'auvergnat, à l'instar des parlers du Croissant du Bourbonnais, un ensemble de parlers généralement classés dans le languedocien (essentiel du gévaudanais)[6],[20] malgré leur position au nord de l'isoglosse ca~cha. Il annexe aussi à l'auvergnat le vivaro-alpin parlé dans la région d'Yssingeaux (Haute-Loire) et la région limitrophe de la Loire (plateau de St Bonnet).Après avoir présenté l'auvergnat comme une mosaïque de parlers[21], il les divise, dans ses dernières publications[22], en trois sous-dialectes : auvergnat du nord, du centre et du sud.
- Jean Roux[23],[24] pour sa part revient sur la bipartition entre bas et haut auvergnat. Sa délimitation, qui est également celle d'Étienne Coudert[25], reprend celle de R. Teulat en l'étendant vers le Sud (zones 1, 2 et 2a de la carte).
- La délimitation avec le limousin fait aussi débat. Alors que la plupart des publications incluent dans l'auvergnat le tiers sud-est de la Creuse[26], la régionalisation pousse les mouvements renaissantistes du Limousin à inclure la totalité du département sous l'appellation de limousin[27].
Il y a donc consensus sur l'inclusion dans l'auvergnat des zones suivantes :
- tout le département du Puy-de-Dôme ;
- une partie du département du Cantal : en gros l'arrondissement de Saint-Flour et Murat, la vallée de Cheylade, les planèzes
- la plus grande partie de la Haute-Loire
- les communes de Noirétable et La Chamba, à l'ouest du département de la Loire ;
- le nord-ouest du département de l'Ardèche.
La majorité des linguistes y ajoutent :
- le tiers sud-est du département de la Creuse
- le nord-est de la Corrèze (Ussel, Bort-les-Orgues)
- une frange septentrionale de la Lozère
Pierre Bonnaud inclut aussi dans l'auvergnat :
- une plus grande partie de la Lozère et de l'Ardèche
- l'Yssingelais (Haute-Loire)
- la région de Saint Bonnet (Loire)
- il voit également un prolongement de l'auvergnat dans le Croissant.
L'actuelle région d'Auvergne est donc globalement de langue d'oc, sauf le nord de l'Allier qui est de langue d'oïl.
Variation
On distingue en général deux variétés principales d'auvergnat :
- le nord-auvergnat (ou bas-auvergnat) dans le Puy-de-Dôme et l'Allier (Bourbonnais) et la Haute-Loire au nord de Brioude.
Le sud de l'Allier (Bourbonnais) constitue la partie orientale du Croissant, zone interférentielle qui a reçu des influences particulièrement fortes du français. Hormis l'accentuation tonique et la phonétique, les traits linguistiques auvergnats y restent dominants. Le Croissant englobe aussi la frange nord du domaine limousin. Voir aussi l'article Bourbonnais.
- le sud-auvergnat (ou haut-auvergnat) dans le Cantal, la Haute-Loire (avec une partie de l'Ardèche et la plus grande partie de la Lozère)
Dans sa grammaire[6], Jules Ronjat insiste sur le caractère de transition, vers le languedocien (aurillacois) et le limousin (bas-limousin), du parler de Pleaux. Pierre Bonnaud, pour sa part, propose une tripartition de l'auvergnat entre auvergnat septentrional, médian et méridional[22].
Histoire
Les traces d'un parler celtique, communément appelé gaulois, à l'époque romaine sont nombreuses dans la toponymie du Puy-de-Dôme et du Cantal[28]. Le substrat celtique est donc plus important que dans le reste des pays d'Oc.
Vitalité et conscience linguistiques
L'UNESCO le classe « sérieusement en danger » dans son Atlas des langues menacées[29].
On peut se faire une idée du degré de vitalité de l'auvergnat d'après un sondage de 2006, réalisé dans la région Auvergne[30].
La dénomination la plus répandue pour l'une ou l'autre des deux langues parlées en région Auvergne est le terme patois (78 % des personnes interrogées) au côté de termes plus régionalisés, une certaine conscience des identités culturelles émergeant au travers de dénominations telles que auvergnat (10 %), occitan (8 %), bourbonnais (5 %) ou langue d’oc (4 %).
La langue régionale, qu’elle soit d'oc (dans l'ensemble de la région Auvergne) ou d'oïl (au nord de l'Allier), représente une forte réalité de la région :
- 61 % déclarent comprendre plus ou moins bien leur langue régionale dont 22 % facilement ou parfaitement ;
- 42 % déclarent savoir la parler plus ou moins bien dont 12 % facilement ;
- 29 % déclarent la lire plus ou moins bien dont 10 % assez facilement ;
- 17 % déclarent l’écrire plus ou moins bien dont 4 % facilement.
Malheureusement une bonne partie de la population qui comprend ou parle un peu ou couramment, ne sait pas lire et encore moins écrire.
La transmission de la langue se fait pour l'essentiel dans le cadre familial (grands-parents à 61 %, ou encore l’entourage à 50 %) avec une part très faible par le réseau institutionnalisé qu'est l'école (10 %). Ici se pose le problème du rôle de l'État dans celle-ci puisque 40 % des gens qui n’ont pas appris la langue à leurs enfants regrettent maintenant de ne l'avoir pas fait. Ce regret est encore plus fort chez les générations montantes (58 % chez les moins de 35 ans). De plus le souhait d'apprendre est très présent. Il est le plus fort chez les moins de 35 ans (23 %). Le désir de voir la langue être proposée à l'école est le plus fort dans les départements suivants : Haute-Loire (53 %), Puy-de-Dôme (51 %) et Cantal (74 %). Le souhait que ses propres enfants apprennent la langue est très fort (41 %) et se renforce chez les jeunes générations (58 % chez les moins de 35 ans). 71 % des habitants de la région se déclarent favorables au maintien et au développement de la langue et de la culture régionales, encore davantage chez les moins de 35 ans (76 %). Pour ce faire, ils souhaitent voir différentes institutions jouer leur rôle :
- France 3 Auvergne devrait proposer des émissions en langue régionale à 54 % ;
- la région (54 %), l'Éducation nationale (43 %), le ministère de la Culture (42 %) et les communes sont vus par les habitants de l'Auvergne comme étant les acteurs légitimement en devoir de transmettre et de développer leur langue et leur culture.
Orthographes
L'auvergnat possède diverses écritures[31] :
- La norme classique, mise au point par Louis Alibert, propose un système graphique (orthographe) qu'il a développé tout d'abord pour le languedocien mais qui a été depuis lors adapté aux autres dialectes de l'occitan. Pour l'auvergnat, l'adaptation a été réalisée par Pierre Bonnaud[32], André Ramel[33] et Roger Teulat[34]. C'est une graphie qui tend vers l'unité (1 graphème correspond à plusieurs prononciations possibles) et ne note donc pas forcément tous les particularismes.
- La norme bonnaudienne (appelée notamment écriture auvergnate unifiée (EAU) ou graphie arverne) est apparue en 1973. Elle est une rupture volontaire avec la norme classique. Son principal promoteur est Pierre Bonnaud, qui dirige le Cercle Terre d'Auvergne. Ce système propose une norme exclusivement centrée sur l'espace auvergnat, en transcrivant le plus phonétiquement possible la langue parlée dans sa variété géographique en se basant sur une orthographe inspirée de celle du français.
- La norme mistralienne, a été adaptée à la fin du XIXe siècle par l’Escolo Auvernhato. Toutefois, il convient de remarquer que les auteurs qui ont fondé l'école félibréenne auvergnate, Auguste Bancharel (1832-1889), Arsène Vermenouze, le duc de La Salle de Rochemaure, ne pratiquaient pas l'auvergnat, mais le dialecte carladézien qui est une variante auvergnate du languedocien. Leur revue Lo Cobreto, donnera naissance en 1908 à La Veillée d'Auvergne. L'orthographe adoptée par ce mouvement qui comprenait beaucoup d'universitaires et de savants distingués, a l'avantage d'être très proche de l'orthographe des chartes et des actes notariés de la région en langue romane puis en patois.
Revues
La revue la plus ancienne à encore paraître en auvergnat est La Cabreta qui paraît tous les deux mois à Aurillac. Elle mêle norme classique et norme félibréenne.
En basse Auvergne paraît la revue Bizà Neirà, très irrégulière dans sa parution, et majoritairement en français. La partie auvergnate est en norme bonnaudienne.
L'autre revue de Basse Auvergne est Parlem !, éditée par l'Institut d'études occitanes, en norme classique. Elle paraît quatre fois par an à Thiers[35].
Littérature[3],[36]
La période de l'ancien occitan est riche en Auvergne, avec des troubadours tels que Peire d'Alvernhe et de nombreux autres écrits (chartes comme celle de Montferrand, textes religieux, contrats privés).
Dès le XIVe siècle, les classes dirigeantes abandonnent l'occitan au profit du français. Lorsqu'en 1539 l'ordonnance de Villers-Cotterêts établit l'usage du français comme seule langue officielle, il est déjà largement utilisé en Basse-Auvergne alors que, dans leurs registres, les Consuls de Saint-Flour (Haute-Auvergne) n'abandonneront totalement l'occitan qu'en 1543.
Après la littérature médiévale florissante, l'Auvergne reste à l'écart de la renaissance occitane du XVIe siècle.
La littérature qui se développe à partir du XVIIe siècle est essentiellement urbaine, et religieuse: la mode des noëls est à son apogée, avec des auteurs comme François Pezant (seconde moitié du XVIe siècle) ou Régis Cordat, dans le Velay. Le Noël le plus connu est le nadau daus grands jorns (Noël des Grands Jours) du chanoine Laborieux ; il fait allusion à la justice d'exception qui fut mise en place à Clermont sous le règne de Louis XIV. D'autres thèmes sont néanmoins abordés, mais tous en vers: les vendanges (las vendenhas) de Laborieux l'Aîné, des pièces de théâtre par Antoine Clet, du Puy (le Sermon manqué, Monsieur Lambert).
Jean-Baptiste-Claude Abraham (1768-1815) publie en 1799 La grando joyo do père Duchêne de parla un pitit à quo poreis bougreis de paysans soubre la chosa que liur faron diablomin plasai, une traduction du journal du Père Duchêne[37].
Au début du XIXe siècle, les auteurs les plus connus sont Jules Roy, de Gelles, Charles Antoine Ravel, de Clermont et Jacques Jarsaillon d'Aubignat près d'Ambert. Roy est un royaliste qui publie des pièces sur les débats d'idée de cette période troublée. Ravel est connu pour sa Lètra d'un poëta d'Auvèrnha au poëta de la Gasconha, envoyée à Jasmin, dans laquelle il montre sa conscience d'appartenir à une culture plus large que l'Auvergne. La traduction de sa lettre (« lettre patoise d'un poète d'Auvergne à un poète patois de Gascogne ») reflète la situation diglossique de l'occitan au XIXe siècle. Jarsaillon, bien que précédé par Clet, est un grand auteur de théâtre auvergnat. Prêtre à Chabreloche (Est du Puy-de-Dôme) il a écrit cinq pièces célèbres, dont la plus connue est La Claudina. Parmi les autres auteurs on peut citer Alexandre Bigay (qui chante les couteliers de Thiers) ou Antoine Giband, originaire du Velay (L'ivronhassa, les habitants du Puy en guerre avec les habitants d'Espaly).
Le Félibrige arrive en Auvergne à la fin du XIXe siècle avec la création de l’Escolo Auvernhato. Toutefois, il convient de remarquer que les auteurs qui ont fondé l'école félibréenne auvergnate, Auguste Bancharel (1832-1889), Arsène Vermenouze, major du Félibrige, le duc de La Salle de Rochemaure, ne pratiquaient pas l'auvergnat, mais le dialecte carladézien qui est une variante auvergnate du languedocien. C'est d'ailleurs à Vic-en-Carladès qu'a été organisé en 1895 la seule fête félibréenne qui ait eu lieu en Auvergne. Leur revue Lo Cobreto, donnera naissance à La Veillée d'Auvergne, fondée en 1908 à Paris par Vermenouze et le Duc de La Salle, ainsi que par Augustin de Ribérolles (1878-1959), Maurice Prax, Eugène de Ribier (1867-1944), Pierre de Nolhac, Maurice Barrès, Charles de Pomairols, Fernand Vernhes, Émile Arnal, Camille Gandilhon Gens d'Armes, Victor Fonfreide, avec dès les premier numéro des contributions de Jean Ajalbert et d'Eugène Lintilhac auquel on doit une histoire du mouvement félibrige.
L'auteur félibréen du Nord de l'Auvergne le plus connu est Régis Michalias, avec des nouvelles comme Margoton ou Aers d'un païsan. Après la première guerre mondiale, de nouveaux auteurs apparaissent comme Henri Gilbert (Chilhac, Haute-Loire) et Benazet Vidal (Pontgibaud). La concurrence entre ces deux auteurs fut rude. Gilbert était intéressé par la littérature orale et publia plusieurs recueils de contes : los Contes de la luneira, la Covisada, los Contaires delh convise. Il publia même des contes philosophiques (los Contes de l'ase...) Vidal commença par la poésie, dans le style félibréen (Flors de montanha) mais innova ensuite en produisant des romans : la Serva, un Amor. Il fut aussi un acteur important de l'activité du Félibrige en créant l'Escòla de la Limanha.
Dans le Velay, Boudon-Lashermes fut un écrivain important, mais il fit le choix d'écrire en provençal. Paul-Louis Grenier, du Chambon sur Vouèize, illustre le Nord-Auvergnat avec la Chanson de Combralha, et la Dama a l'Unicòrn. Dans la même période, la littérature patoisante se poursuit, et de nombreuses publication utilisent l'orthographe française. Antoine Bertrand, de Brioude, publie en 1920 ses Contes de Brivadés.
Dans les années 1970, l’occitanisme fait son apparition en Auvergne avec le Cercle Occitan d'Auvergne. L'adaptation de la graphie classique est menée par Pierre Bonnaud, un géographe de l'Université de Clermont. Des grammaires et manuels scolaires sont publiés. De nouveaux auteurs apparaissent (poésies, de Bonnaud, chanson). Des dissensions amènent Pierre Bonnaud à adopter un point de vue différent de l'occitanisme et à tenter d'élaborer l'auvergnat comme une langue séparée. Le Cercle occitan d'Auvergne devient Cercle Auvernhe Tara d'Òc puis Cercle Terre d'Auvergne. La revue Bizà Neira fait son apparition. Les plus célèbres auteurs utilisant la graphie mise au point par Pierre Bonnaud sont Bonnaud lui-même et Andrée Homette.
L'occitanisme reste actif autour de Roger Teulat, un spécialiste en littérature de l'Université de Clermont, et de l'association Piaron Pinha de Thiers, conduite par Étienne Coudert. Teulat publie un temps les Quasèrns de linguistica occitana, une revue technique sur la linguistique et la codification de l'occitan, avec des articles importants sur le nord-occitan. Coudert publie le trimestriel Parlem !, qui fusionne ensuite avec la revue de Haute-Auvergne Vai-i qu'as paur! Après une collecte importante de contes populaires (Cherchapaïs), la plupart des auteurs modernes sont présentés dans l'anthologie A fonts mescladas (Antoine Chapus, Étienne Coudert, François Cognéras). Les publications récentes concernent des recueils de nouvelles de Jean Roux, Josie Guillot et des Anthologies de troubadours d'Auvergne (Roger Teulat).
Recueils anciens
(par ordre chronologique)
- Chanoine J.B.J Tailhandier, Essai d’un discours à prononcer…, 1730, "Une défense et illustration de la langue auvergnate écrite au XVIIIe siècle par un Clermontois". Réédition Clermont, Auvernha tara d'Oc, ISSN 098-947 X
- Abbé Caldaguès, Recueil de Poésies auvergnates, Clermont, 1733;
- Joseph Pasturel, Poésies auvergnates, Riom, 1733;
- François Pesant, Noëls, Clermont, 1739
- Abbé Jean Labouderie, La Parabole de l'enfant prodigue, en patois auvergnat, Paris, 1825;
- Albert Dauzat, Contribution à la littérature orale de la Basse-Auvergne, Étude divisée en 4 parties : contes et légendes, chansons et bourrées, noëls et prières, proverbes, dictons et formulettes. Airs notés, paroles en patois avec la traduction française, 1938, in-8°, 120 pp.
Poètes
- Pierre Biron « Norib » (1861-1941), La moustiara, Garba de pouemos, Noubèlo garbo de pouemos (nombreux poèmes éparpillés notamment dans le journal Le Courrier d'Auvergne) ;
- Joan de Cabanas ;
- Louis Delhostal (1877-1933), félibre cantalien ;
- Amable Faucon, La Henriade de Voltaire, mise en vers burlesques par Faucon, Riom ; 1798; Le Conte des deux perdrix par le même ;
- Jean-Marie Gaston (1912-)[38], Vielhs moulets e bielhos cansous, Miounelo, Lo consou de Piorrounèl, Cur d'Oubernhat ;
- Roy Gelles, Le Tirage, poème, Clermont, 1836; Le Maire compétent, par le même; Clermont, 1841 ;
- Camille Gandilhon Gens d'Armes ;
- Fernand Prax (18??-1980)[39], Historios de toutos menos, Mes pouemos ;
- Ravel, La Paysade, poème héroïque.
Notes et références
Références
- code générique
- Larousse en ligne, article occitan
- disponible sur Gallica Albert Dauzat, "Les parlers auvergnats anciens et modernes. Bibliographie critique (jusqu'en 1927)", Revue de linguistique romane, IV (1928), 62-117,
- Page de l'Ordre de Malte
- Pierre Bec, La langue occitane, Paris, PUF, 1994
- Jules Ronjat, Grammaire istorique des parlers provençaux modernes, Montpellier, 1930-1941
- Jacques Allières, Manuel de linguistique romane, Paris, Honoré Champion, 2001
- A. Dauzat, Étymologie des patronymes de France
- "Auvergnat, donc occitan, je suis particulièrement sensible à tous les efforts qui sont consentis pour sauvegarder les traditions linguistiques et culturelles de nos provinces et de nos pays", La Croix, 69e année, n°26374, 21-22 septembre 1969, p. 8, cité notamment dans Gilbert Noël et Emilie Willaert, Georges Pompidou et le monde des campagnes, 1962-1974, Peter Lang, 2007
- Présentation du CTA sur le site du CTHS Précédemment Cercle occitan d'Auvergne Auvernhà Tarà d'Oc, puis Cercle terre d'Auvergne, cf.
- Site web du CTA
- Charles de Tourtoulon et Octavien Bringuier, Étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl (avec une carte), Paris: Imprimerie Nationale - rééd. 2004, Masseret-Meuzac: Institut d’Estudis Occitans de Lemosin/Lo Chamin de Sent Jaume
- Simone Escoffier, La rencontre de la langue d’oïl, de la langue d’oc et du franco-provençal entre Loire et Allier: limites phonétiques et morphologiques [thèse], Mâcon: impr. Protat [éd. identique de la même année: coll. Publications de l’Institut de Linguistique Romane de Lyon-vol. 11, Paris: Les Belles Lettres]
- ISBN 978-2-87741-023-6 Dany Hadjadj, Parlers en contact aux confins de l'Auvergne et du Forez, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 1983,
- Jacques Allières, Manuel de linguistique romane, Paris : Honoré Champion, 2001
- Site sur la dialectrométrie à l'Université de Salzbourg Hans Goebl, Regards dialectrométirques sur les données de l'Atlas linguistique de France (ALF): relations quantitatives et structures de profondeur et
- Roger Teulat, "Per una definicion d'un espaci occitan del centre-nòrd (auvernhat)", Quasèrns de Lingüistica Occitana 10, Beaumont d'Auvergne, 1981, ISSN 0338-2419
- Pierre Bonnaud, "Géographie linguistique. L'exemple de l'Auvergne" in Revue d'Auvergne, 87, 4, 1973 pp 287-339
- Pierre Bonnaud, le “Nord-Occitan”, in Notre langue maternelle, Orthez: Per Noste, 1975
- Charles Camproux, Essai de géographie linguistique du Gévaudan, Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Montpellier, 1962
- par exemple dans l'introduction de son Grand dictionnaire français-auvergnat, voir la bibliographie
- in Pierre-François Aleil, Pierre Bonnaud, Eric Bordessoule, Caroline Roux, Pierre Charbonnier, Auvergne, Bonneton, 2005
- Jean Roux, Vocabulaire occitan d'Auvergne et du Velay, Clermont-Ferrand : IEO et CREO Auvergne, 1984
- Jean Roux, L'auvergnat de poche, Chennevières-sur-Marne : Assimil, 2005
- Étienne Coudert, Parlem occitan, Aurillac : Ostal del libre, 2005
- site du Conseil général de la Creuse Atlas de la Creuse, en ligne sur le
- Voir le numéro spécial sur la littérature occitane en Limousin de la Machine à feuilles, édité par le centre régional du livre en Limousin
- Albert Dauzat leur consacre plusieurs chapitres dans La Toponymie française
- UNESCO Atlas of the World's Languages in danger UNESCO Interactive Atlas of the World's Languages in Danger
- Enquête de l'IFOP en 2006 pour le compte de l'Institut d'études occitanes de la Région Auvergne.
- variants of Occitan, projet Multext-Cataloc
- Pierre BONNAUD (1969), Pour aider à lire et à écrire le nord-occitan, Supplément aux Cahiers pédagogiques de l'Institut d'études occitanes, Montpellier: Institut d'études occitanes
- André RAMEL (1977), Vocabulaire de base d'occitan auvergnat, Clermont-Ferrand: CRDP
- Roger TEULAT (1971), Comment lire et écrire l'auvergnat méridional, Clermont-Ferrand: CRDP
- Anciens numéros en ligne
- Chapitre sur la littérature dans Jean Roux, L'auvergnat de poche, Assimil, 2002
- Francisque Mège, "Les troubadours, poètes et écrivains de langue d'Auvergne", III, pp. 26-45, La Revue d'Auvergne, 1884
- BNF no FRBNF11904274x) (notice
- BNF no FRBNF114628943) (notice
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Albert Dauzat, "Les parlers auvergnats anciens et modernes. Bibliographie critique (jusqu'en 1927)", Revue de linguistique romane, IV (1928), 62-117, disponible sur Gallica
- Chapitre sur la littérature de Jean Roux, L'auvergnat de poche, Assimil, 2002
- Henri Doniol, Les patois de la Basse Auvergne, leur grammaire et leur littérature, Maisonneuve, 1877 (Livre intégral sur archive.org)
- Jules Ronjat (1930-1941), Grammaire istorique [sic] des parlers provençaux modernes, 4 vol. [rééd. 1980, Marseille: Laffitte Reprints, 2 vol.]
- Louis Péroux-Beaulaton (1940) Les parlers populaires en le Centre de la France: pays de Combrailles, voisinages du Berry, du Limousin et de l'Auvergne, sn.: Montluçon [1e éd. sd., vers 1907]
- Simone Escoffier (1958) La rencontre de la langue d’oïl, de la langue d’oc et du franco-provençal entre Loire et Allier: limites phonétiques et morphologiques, coll. Publications de l’Institut de Linguistique Romane de Lyon-vol. 11, Paris: Les Belles Lettres
- Simone Escoffier (1958) Remarques sur le lexique d’une zone marginale aux confins de la langue d’oïl, de la langue d’oc et du francoprovençal, coll. Publications de l’Institut de Linguistique Romane de Lyon-vol. 12, Paris: Les Belles Lettres
- Pierre Bonnaud, Pour aider à lire et à écrire le nord-occitan, Toulouse, Section pédagogique de l'institut d'études occitanes, 1969
- Marcel Bonin (1984) Dictionnaire général des patois bourbonnais, Moulins: impr. Pottier
- Wolfgang Dahem (1985) Étude de la situation dialectale dans le Centre de la France: un exposé basé sur l’‘Atlas linguistique et ethnographique du Centre’, Paris: CNRS
- Pierre Bonnaud (1992 [date non indiquée]) Grammaire générale de l’auvergnat à l’usage des arvernisants, coll. Eubransa / Travaux, Chamalières: Cercle Terre d’Auvergne
- Pierre Bonnaud, Nouveau dictionnaire général français-auvergnat, Éditions Créer, 1999 (ISBN 9782909797328) (aperçu limité en ligne)
- Jean-Pierre Chambon, Philippe Olivier (2000) “L’histoire linguistique de l’Auvergne et du Velay: notes pour une synthèse provisoire”, Travaux de linguistique et de philologie 38: 83-153
- Jean Roux, L'auvergnat de poche, Assimil, 2002 (ISBN 2700503198)
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- Étienne Coudert, Parlar Occitan - Auvergne et Velay, Aurillac, Ostal del Libre / Parlem, 2001 (ISBN 2-914662-02-5)
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