Normandie (province historique)

Normandie (province historique)

Normandie

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Normandie

Drapeau normand
(Détails)

Normandie#Blason de la Normandie
(Détails)
Devise : « Diex Aïe ! » - « Que Dieu nous aide ! » l’origine est « Thor aïe », que Thor nous vienne en aide, à l’origine du nom du village de La Thuraye[réf. nécessaire]
LocationNormandy.jpg
Langues officielles Normandie continentale : français
Normandie insulaire : anglais, français
Autres dialectes normand, jersiais, guernesiais
Capitale historique Rouen et Caen
Souveraineté : France ; Îles Anglo-Normandes
Superficie
 - Totale
 - Continentale

30 821 km2
30 627 km2
Population
 - Totale (estim. 2005)
 - Densité

3 420 373 habitants
env. 110 hab./km2 en moy.

La Normandie est un ancien duché du royaume de France, qui comprenait une partie continentale, devenue par la suite province de France, et une partie insulaire (Îles Anglo-Normandes), qui demeura possession du roi d’Angleterre, et est encore aujourd’hui dépendance de la couronne britannique. Le duché occupa tout d’abord la basse vallée de la Seine en 911, puis Le Mans et Bayeux en 924, le Cotentin, l’Avranchin et les îles de la Manche en 933. Duché de 911 à 1204, la partie insulaire (anglo-normande) de la Normandie, hormis Chausey, a formé les bailliages de Jersey et de Guernesey tandis que sa partie continentale (française) a formé une province historique française de 1204 à 1790.

Très stables, les frontières continentales de cette ancienne province concordent assez fidèlement, hormis quelques territoires incorporés aux actuelles Eure-et-Loir, Mayenne, Oise et Sarthe lors de la création des généralités et quelques communes enclavées échangées avec la Mayenne après la création des départements à la Révolution, avec le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne et la Seine-Inférieure.

À l’époque contemporaine, la Normandie demeure un espace géographico-culturel dont trois collectivités territoriales portent le nom en partage : les deux régions administratives, sous souveraineté française, de Haute-Normandie et de Basse-Normandie ; le duché de Normandie, composé des bailliages de Jersey et de Guernesey, sur lequel les monarques de Grande-Bretagne exercent la souveraineté sous le titre de « duc de Normandie[1] ».

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire de la Normandie.
Tombeau de Rollon.

Suite à sa création en 911 par le traité de Saint-Clair-sur-Epte entre le Viking Rollon et Charles le Simple, sur une portion de l’ancienne Neustrie définie par le traité de Verdun de 843, le duché de Normandie ajouta des territoires à l’ouest : en 924, la Normandie centrale (Bessin, pays d'Auge et Hiémois) ; en 933 le Cotentin et les îles, aujourd’hui « Anglo-Normandes », situées à l’Ouest du Cotentin. Celles-ci sont restées sous la souveraineté de la couronne britannique (la Normandie et l’Angleterre n’ayant fait qu’un de 1066 à 1204) contrairement à la partie continentale rattachée au domaine royal du royaume de France en 1204. Vers 1009, les terres entre Sélune et Couesnon auparavant appartenants à la Bretagne, furent rattachées à la Normandie.

La Normandie fut un important duché du royaume de France de 911 à 1204, sur lequel l’autorité du roi demeura cependant toute théorique.

Descendant de Rollon, Guillaume le Conquérant envahit, en 1066, l’Angleterre, dont il devient le souverain, sous le nom de Guillaume Ier d’Angleterre, après avoir remporté la bataille de Hastings. L’Angleterre reste ainsi associée à la Normandie jusqu’en 1204, date à laquelle Philippe Auguste confisque les fiefs de Jean Sans Terre en vertu du droit féodal condamnant l’acte de félonie commis par ce dernier en épousant Isabelle d'Angoulême de force. Cependant, les rois d’Angleterre conservèrent les îles Anglo-Normandes dans leur patrimoine.

Honfleur : le vieux bassin, Calvados, Basse-Normandie

La conquête normande de l’Angleterre a permis le développement de la langue anglo-normande, dialecte d’oïl qui a donné naissance à une littérature anglo-normande influente sur la littérature française du Moyen Âge. Ceci explique également que la langue anglaise contient de très nombreux emprunts lexicaux d’origine latine ou scandinave par le truchement de l’anglo-normand et de l’ancien français.

Article détaillé : Normands.

Les Normands essaimèrent et administrèrent des territoires souvent éloignés. Ils fondèrent des royaumes et des principautés en Méditerranée : Robert Guiscard et Roger de Hauteville en Sicile et Italie du Sud. Robert Burdet fonda une principauté en Espagne après avoir pris Tarragone aux Musulmans. Bohémond de Tarente fonda la principauté d'Antioche dont le territoire se situe dans les actuelles Turquie et Syrie.

Jean de Béthencourt a conquis les îles Canaries en 1402.

En 1625, Pierre Belain d'Esnambuc prit possession de la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Christophe et Marie-Galante.

Article détaillé : Guerre de Cent Ans en Normandie.

Après la guerre de Cent Ans, la Normandie s’est reconstruite et a connu une période faste dans la première moitié du XVIe siècle : les campagnes se sont couvertes de manoirs et la prospérité a modifié le visage des villes. Les Grands ont construit de magnifiques hôtels urbains en adoptant rapidement le style de la Renaissance. Après 1550, les guerres de religion, puis l’alourdissement des impôts ont mis un frein à cette prospérité. La proximité de l’Angleterre, avec laquelle la France est souvent en guerre entre 1689 et 1815, fait de la Normandie une terre d’affrontements.

Administrativement, la partie continentale est restée un duché à part entière jusqu’en 1466, tout en relevant du royaume de France. Elle était alors partagée en bailliages, lesquels étaient subdivisés en vicomtés remontant à l’époque féodale et supprimés en 1744 seulement. Plus tard, un nouveau découpage en élections fiscales apparut, qui divisa la Normandie en deux, puis trois généralités : celles de Rouen et de Caen en (1542) et celle d’Alençon en 1636. La partie insulaire demeura partagée en deux bailliages de Jersey et Guernesey.

Avant la Révolution française, la province de Normandie française formait aussi, comme la plupart des anciennes provinces un gouvernement militaire de Normandie, exception faite d’un gouvernement particulier au Havre.

La province française fut ensuite partagée en 1790 en cinq départements : le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Eure, et la Seine-Inférieure devenue Seine-Maritime.

En 1956, les trois premiers furent administrativement regroupés dans la région de programme de Basse-Normandie et les deux derniers dans celle de Haute-Normandie. Depuis, la réunification de la Normandie par le regroupement des cinq départements normands est un sujet récurrent dans les contestations du découpage régional.

À partir du XVIIIe siècle, l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture ont transformé l’économie de la province.

Article détaillé : Bataille de Normandie.

La Normandie a beaucoup souffert des dévastations de la Seconde Guerre mondiale et du débarquement. De nombreuses agglomérations ont été détruites lors des bombardements alliés.

Géographie

Carte de la Province de Normandie

Normandie continentale

La Normandie n’a pas d’unité géographique, se partageant entre deux grandes régions naturelles de formations très différentes du nord de la France : le bassin parisien et le massif armoricain. Cette répartition ne correspond d’ailleurs pas à la division entre les deux régions normandes car la limite traverse du nord au sud, les départements du Calvados et de l’Orne.

La diversité géologique a pour conséquence une certaine diversité des paysages, malgré tout limitée par la communauté de climat, tempéré et humide. De ce fait, certains paysages (prairies, bocages) se retrouvent à l’identique dans nombre de parties de la Normandie qui comprend un certain nombre de « pays » bien caractérisés.

L’habitat traditionnel est évidemment fortement influencé par la géographie et la géologie, qui déterminent les matériaux de construction disponibles. La chaumière normande typique (colombages de chêne, torchis, toit de chaume) se retrouve notamment du pays de Caux au pays d’Auge, la maison de brique vers l’est de la province, la maison de pierre calcaire dans le Calvados (plaine de Caen, Bessin, pays de Falaise) et l’Orne, celle de granit dans la Manche, l’ouest de l’Orne et le sud-ouest du Calvados (granit gris et granit rose), sans oublier quelques maisons en schiste en Suisse normande.

Les côtes maritimes présentent des aspects très divers : hautes falaises crayeuses du pays de Caux (côte d'Albâtre), au pied desquelles s’étendent des plages de galets, de vastes plages de sable fin du Calvados (pays d'Auge et Bessin, Côte Fleurie, Côte de Nacre) et côtes variées de la Manche qui présentent à la fois des promontoires cristallins élevés dans le nord du Cotentin (cap de la Hague), des parties de littoral bas et sablonneux (vers Saint-Vaast et le Mont Saint-Michel).

La Normandie connaît une importante érosion de son littoral qui est en grande partie liée à l’anthropisation. Environ 60 % des plages de la région ont tendance à reculer[2]. L’érosion la plus active concerne le littoral compris entre la baie du Mont Saint-Michel et le cap de la Hague, à l’ouest du département de la Manche : le recul peut aller jusqu’à cinq mètres par an en moyenne[2]. Sur les falaises de craie de Seine-Maritime, le recul est de 20 cm/an en moyenne[2].

Carte des îles Anglo-Normandes de l’almanach de la Nouvelle Chronique de Jersey, 1891

Îles Anglo-Normandes

Les îles Anglo-Normandes furent sporadiquement peuplées de Bretons à partir du Ve siècle jusqu’aux invasions vikings. Elles ont fait partie du duché de Normandie à partir de 933. La reconquête française entreprise à la fin de la guerre de Cent Ans s’étant arrêtée à Cherbourg sans franchir la vingtaine de kilomètres d’eau qui séparait le continent de ces îles, celles-ci restèrent dans le duché de Normandie. À l’heure actuelle, le souverain britannique détenant parmi ses titres celui de duc de Normandie, les îles relèvent directement de la couronne britannique. Dépendances autonomes de la couronne britannique, politiquement divisées en deux bailliages distincts, Jersey et Guernesey ont gardé des traditions et des lois normandes.

L’expression d’îles Anglo-Normandes est une création française relativement récente pour désigner ce que les Normands appelaient « Les îles de la Manche » et que la langue anglaise continue de consacrer sous le nom de « Channel Islands ». N’ayant d’anglais qu’une de leurs langues officielles, elles ne font pas formellement parties du Royaume-Uni, ni conséquemment, de l’Union européenne. Les Minquiers et les Écréhou relèvent du bailliage de Jersey[1]. tandis que les îles d’Aurigny, Brecqhou, Sercq, Herm, Burhou, Casquets, Ortac, Jéthou et Lihou relèvent du bailliage de Guernesey. À l’Est du Cotentin, les îles Saint-Marcouf devenues un repère de pirates, furent concédées à la France par la couronne britannique en 1802.

Les pays normands

Chaumière dans le Lieuvin

Les principales régions naturelles et historiques (pays normands) sont :

Vaste plateau crayeux au nord de la Seine, à peu près délimité par le triangle Rouen-Le Havre-Le Tréport ; la côte sur la Manche forme de hautes falaises (côte d’Albâtre) séparées par des valleuses et dont les échancrures abritent quelques ports, notamment Dieppe et Fécamp).

Cours d’eau et parcs naturels

Article détaillé : Liste des cours d'eau normands.

Les cours d’eau de la Normandie sont la Seine et ses tributaires : Epte, Andelle, Eure, Risle, Robec ainsi qu’un nombre de fleuves côtiers : Bresle, Touques, Dives, Orne, Vire, Sée, Sélune, Couesnon. La Veules, plus petit fleuve de France, se jette à Veules-les-Roses, entre Dieppe et Saint-Valery-en-Caux, dans la Seine-Maritime.

Parcs naturels régionaux :

Démographie

La Normandie compte plus de 3,15 millions d’habitants (Normands) pour une densité de population proche de la moyenne nationale, soit environ 110 habitants au kilomètre carré. La population des îles normandes dépasse, quant à elle, les 150 000 habitants, soit environ 780 habitants au kilomètre carré.

Les communes normandes les plus peuplées
Commune Division administrative territoriale Population sans doubles comptes Population unité urbaine Population aire urbaine
Rouen Préfecture de région de Haute-Normandie 114 000 518 316 745 000
Caen Préfecture de région de la Basse-Normandie 114 007 223 106 420 000
Le Havre Sous-préfecture de la Seine-Maritime 183 900 248 547 296 773
Cherbourg-Octeville Sous-préfecture de la Manche 40 500 91 717 116 183
Évreux Préfecture de l’Eure 51 198 97 177
Elbeuf Chef-lieu de canton 16 944 86 162
Dieppe Sous-préfecture de la Seine-Maritime 35 694 81 419
Alençon Préfecture de l’Orne 28 918 64 978
Saint-Lô Préfecture de la Manche 19 623 48 837
Lisieux Sous-préfecture du Calvados 23 166 45 065
Louviers Chef-lieu de canton 18.937 42 838
Flers Chef-lieu de canton 16 947 34 386
Vernon Chef-lieu de canton 23 700 34 384
Fécamp Chef-lieu de canton 19 900 31 013
Saint-Hélier Capitale du bailliage de Jersey 29 400
Granville Chef-lieu de canton 12 687 29 300
Argentan Sous-préfecture de l’Orne 17 448 27 387
Vire Sous-préfecture du Calvados 12 815 26 274
Bayeux Chef-lieu de canton 14 961 25 943

Toponymie

Article détaillé : Toponymie normande.

La Normandie abonde en noms de lieux d’origine scandinave.

Géologie

L’organisation géologique de la Normandie d’est en ouest :

  • à l’est de la Seine-Maritime : Pays de Bray (Jurassique supérieur) et crétacé supérieur
  • à l’est de l’Eure : roches sédimentaires du tertiaire et du quaternaire
  • le reste de la Haute-Normandie : crétacé supérieur
  • à l’est et au nord du Calvados, à l’est de l’Orne : jurassique inférieur et moyen
  • socle cristallin à l’ouest (Manche, sud-ouest du Calvados, ouest de l’Orne, le gneiss d’icata en pointe de Hague, est la plus ancienne roche du Massif armoricain)

Économie

Traditionnellement, l’économie bas-normande est très agricole tandis que la Haute-Normandie a vu se développer de gros pôles industriels.

La filière automobile est un gros employeur, avec 25 000 salariés en Basse-Normandie (PSA, Renault Trucks, Faurecia...), tandis que le premier employeur industriel haut-normand est Renault, qui dispose de quatre usines (Sandouville, Cléon, Grand-Couronne et Dieppe).

L’économie normande, du fait de la grande façade maritime sur la Manche, est fortement tournée vers la mer (pêche, transport maritime, trafic passagers...). Le Havre dispose ainsi d’un pôle logistique.

L’énergie est également un secteur important en Normandie, à travers notamment 3 centrales électronucléaires (Paluel, Flamanville et Penly).

La Normandie représente 60% des surfaces de lin textile en France.

Le tourisme est également une ressource importante.

Techniques

Education

Article détaillé : Pôle universitaire normand.

La Normandie abrite l'Université de Caen, fondée en 1432, de laquelle on a ensuite séparé celle de Rouen en 1966, elle-même voyant l'autonomisation de l'Université du Havre en 1984.

Transports

Le réseau routier

Le réseau autoroutier

Le réseau ferroviaire

La Normandie est desservie par quatre lignes nationales : Paris - Rouen - Le Havre et Paris - Caen - Cherbourg, mais aussi Paris - Argentan - Granville et Caen - Le Mans - Tours.

Plusieurs lignes régionales existent, comme entre Lison et Pontorson (liaison Caen - Rennes), entre Serquigny et Oissel (liaison Caen - Rouen), entre Rouen et Dieppe, entre Rouen et Abancourt (liaison Rouen - Amiens), entre Abancourt et Le Tréport (liaison Paris - Le Tréport), entre Bréauté et Fécamp, entre Le Havre et Rolleville, et entre Lisieux, Trouville et Cabourg.

En plus de ces lignes ouvertes au trafic des voyageurs, certaines sont dédiées exclusivement au fret (par exemple la desserte d’Honfleur) ou bien fermées. Parmi ces dernières, on peut citer le cas des lignes Caen - Flers et Le Havre - Fécamp dont certains (et notamment les Verts) réclament une réouverture.

On peut aussi mentionner l’existence de quelques trains touristiques.

Le transport maritime

Avec 600 km de côtes le long de la Manche, la Normandie dispose de l’axe maritime le plus fréquenté du monde. Elle constitue le troisième complexe portuaire européen et le premier complexe portuaire français avec cinq ports, dont les deux grands ports internationaux du Havre et de Rouen et les ports de Cherbourg, Caen et Dieppe. La moitié des transports internationaux maritimes de France et 60% du trafic de conteneurs français passent par ses ports.

La liaison avec la Grande-Bretagne et l’Irlande est assurée par les ports de Cherbourg (1 million et 440 milliers de passagers), du Havre (1,15 mi. passagers), Caen (0,93 mi. passagers) et Dieppe (0,38 mi. passagers).

La desserte des îles Anglo-Normandes est assurée depuis les ports de Granville, Carteret et Diélette, vers Jersey (Gouray et Saint-Hélier), Guernesey (Saint-Pierre-Port), Aurigny et Sercq.

Le transport fluvial

La Normandie représente 10% du trafic fluvial français. 13 millions de tonnes de marchandises transitent sur la Seine entre Le Havre et la région parisienne.

Le transport aérien

Il y a cinq aéroports internationaux en Normandie :

Emblèmes et symboles

Blason de la Normandie

Blason de la Normandie traditionnellement utilisé en France
les treis cats, présent en particulier sur les armoiries des îles Anglo-Normandes

L’écu rouge à deux léopards jaunes tournant la tête de face, blasonné de gueules à deux léopards[3] d’or l’un sur l’autre est l’emblème héraldique de la Normandie continentale. Dans les îles Anglo-Normandes, les deux bailliages de Jersey et de Guernesey qui constituent la Normandie insulaire portent un blason à trois léopards, comme celui de Richard Ier d’Angleterre, dit plus tard Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Lequel des deux blasons est le plus ancien demeure un sujet de polémique et de recherche historique pour certains.

Henri II Plantagenêt aurait porté comme comte d’Anjou un long bouclier bleu chargé sans doute de 8 lionceaux d’or (comme on peut encore l’admirer au Mans sur la plaque funéraire de son père Geoffroy Plantagenêt) puis les aurait réduits à deux lions, la taille des boucliers s’étant raccourcie. Le premier sceau de son troisième fils Richard Cœur de Lion ainsi que des témoignages contemporains attestent qu’il fit d’abord usage d’un écu à un seul lion. De retour en Angleterre en 1194, il adopta un nouveau sceau à trois lions/léopards posés l’un sur l’autre. L’une des hypothèses discutable, est que Richard aurait introduit le troisième léopard tiré du blason de sa mère Aliénor d'Aquitaine. Les ducs d’Aquitaine n’ayant qu’un seul léopard. Mais il est fort probable qu'il y ait plutôt adjoint celui du sceau de la ville de Rouen (Créé au XIème s. à partir du Hrifsklímsli: "monstre agrippeur", le léopard était partie intégrante du sceau de la ville au début du XIIème siècle), pour remercier les Normands, d'avoir aider à verser sa rançon (ce que les possessions des Plantagenet en France avaient refusées de faire). Toutefois, on ne connaît pas de représentation héraldique à deux léopards avant Richard autre que l’écu de son frère Jean sans Terre comme comte de Mortain avant son accession au trône, ce qui tendrait à accréditer le fait que ce blason à 2 léopards était l’écu héraldique originel de la ville de Mortain (le blason actuel aux fleurs de lys étant une usurpation française issue de l’écu de la branche capétienne donc française d’Evreux-Navarre). Lorsque la Normandie continentale est passée sous contrôle français, Philippe Auguste a importé l’héraldique royale, tandis que le duché de Normandie insulaire (îles Anglo-Normandes) a conservé le blason à trois léopards, emblème familial que les Plantagenêts n’avaient aucune raison de modifier.

Parmi les ducs de Normandie issus des Capétiens, Jean le Bon porta les armes des Valois (de France ancien à la bordure de gueules), et son fils Charles, duc de Normandie et dauphin de Viennois porta un écartelé de Valois et de Viennois. Au XIVe siècle, les armoriaux présentent déjà l’écu à deux léopards d’or pour la Normandie. Mais il a fallu attendre 1465 pour voir officiellement apparaître les deux léopards dans les armes d’un duc de Normandie, avec Charles de France, jusqu’en 1466. Nanti du titre de duc de Normandie de 1785 à 1789, le fils de Louis XVI a, quant à lui, porté un écartelé de France et de Normandie à deux léopards. Notons que Robert d’Alençon, comte du Perche (+1371) semble avoir parti ses armes d’Alençon ancien brisé d’un châtelet et de Normandie à deux léopards.

Drapeaux normands

Article détaillé : Drapeau normand.
Le drapeau à croix de Saint-Olaf créé par Jean Adigard des Gautries en 1937.

Quatre drapeaux sont actuellement en usage en Normandie.

  1. Le drapeau reprenant le blason rouge à deux léopards jaunes (surnommé en normand les p’tits cats), que hissent la plupart des mairies et autres collectivités territoriales normandes, dont les deux conseils régionaux. Il est très majoritairement reconnu comme emblème de la Normandie depuis longtemps et se voit partout. Sa popularité et son importante diffusion sur tout support tient à ce qu’il est identique aux armoiries de la Normandie continentale, blasonné "de gueules à deux léopards d’or", qui a donné au fil du temps la bannière carrée puis le drapeau et le pavillon actuels. C’est, en tant que blason, l’emblème séculaire de la Normandie, souvent confondu avec le drapeau par les néophytes.
  2. Le litige historique sur le blason normand a amené certains à préférer un drapeau rouge à trois léopards jaunes (surnommé en normand les treis cats), malgré la confusion avec les emblèmes de l’Angleterre induite par ce choix. Quand au nombre de léopards du blason héraldique, il est peut-être dû à un quiproquo linguistique, car le cauchois Two : « trois », mal franco-patoisé Touo, ressemble à l’anglais Two : « deux ».
  3. Le drapeau normand ou drapeau à croix de Saint-Olaf, est un drapeau rouge orné d’une croix dite de Saint-Olaf, à croix rouge bordée d’or, allongée au battant à la manière des drapeaux des nations scandinaves, c’est-à-dire suivant le modèle des drapeaux des pays et régions nordiques. Ce drapeau a été créé par Jean Adigard des Gautries en 1937. En raison du manque de notoriété du drapeau de Saint-Olaf à ses débuts, certains par aculturation, y ont inséré deux léopards dans le premier quartier de manière à ce qu’il soit plus facilement identifiable comme emblème normand. On le voit sur différents supports, bien que la grande majorité des Normands fasse usage des p’tits cats.
  4. Ce litige sur le nombre de léopards est fort dommageable pour la Normandie, car il fait se confondre dans les esprits Blason héraldique et Drapeau (or dans le monde, aucun pays ne se permet cette confusion). N’importe quel vexillologue confirmera l’affirmation suivante : un blason n’est pas un pavillon et un drapeau ne peut être constitué par la simple reproduction sur tissu du blason… Il serait de ce fait, aberrant de prendre comme drapeau normand les fameux léopards, d’autant plus que le drapeau à croix éclaté de Saint Olaf a été déposées en 1974, auprès de l’Association française d’Etude Internationales de Vexillologie (143 Bd Sérurier 75019 Paris[4]), et fut largement diffusé par la revue normande Heimdal et les éditions Heimdal (de B. Mabille), Sleipnir (de M. Patte), Haro (de D. Patte), puis adopté par diverses associations normandes dont : le Cercle culturel Norrois Asgard (de Bayeux), l’Association culturelle Henri Beauclerc (de B. Marie), la H.H.N.K. (Hin Heilöga Normanniska Kirkja : « La Sainte église normande », de Maurice Guignard), l’Association Phosphénia dans l’Oise normande (de R. Skotarec), et celle l’Amicale normande des Vosges, via la revue Viking (de J. Rivière). Il est parfois promu par des associations régionalistes revendiquant l’héritage des Vikings ou Normands, ainsi que dans le Manifeste Norðmandi Fram, du Thing de Samband Normanniska Folk : « Union des Pays Normands » (du 30 Novembre 1982), de même qu’il est employé par de nombreux intervenants du Web, et sur divers blogs dont Copains d’avant, Centerblog et Forum Babel.

On notera la parenté étroite avec tous les drapeaux scandinaves, car Saint Olaf évangélisateur de la Scandinavie a quelque chose à voir avec la Normandie ; il devint Saint parce qu’il se fit baptiser à Rouen en 1004 par l’Archevêque d’Evreux, avant de connaître le martyr des mains de ses compatriotes assez rétifs devant la religions des « Papars ». Olaf est « l’inventeur » du danebrog, qu’il présente comme tombé du ciel, lequel est une récupération chrétienne de la roue solaire dite « païenne », regardée par les Northmenn et Normands comme le symbole vengeur du marteau de Þór (elle-même originaire de la croix celtique, comme la croix solaire ronde est à l’origine de la roue solaire ronde, prototypique de la croix gammée carrée, voir l’article de Wikipédia : Croix [symbole]). Croix solaire présente en Normandie, notamment sur les stèles de la Hague, et par 4 croix de l’ancien aître Saint Nicaise à Rouen (dérobées dans les années 70).

  1. Les deux bailliages de Jersey et de Guernesey et leurs dépendances font usage de leur propre drapeau.

Hymnes normands

Article détaillé : Ma Normandie.
Carte de la Normandie datant de 1758
  1. La chanson Ma Normandie, de Frédéric Bérat, se chante volontairement en tant que chant régional dans la Normandie continentale, et officiellement à Jersey.
  2. La chanson Sus la mé (sur la mer) d’Alfred Rossel est surtout chantée dans le Cotentin. C’est une chanson écrite en normand.

Régionalisme

L’activité du régionalisme normand vise essentiellement à mettre fin à la partition de la Normandie datant de la création des régions administratives françaises en 1956 et d’obtenir la réunification des actuelles régions de Haute et de Basse-Normandie.

Culture

Il existe des groupes qui présentent des danses folkloriques normandes.
Article détaillé : Culture de la Normandie.

La langue normande : les langues normandes

Le Coup d’œil purin, une satire polémique dans la langue normande, éditée à Rouen, en 1773
Articles détaillés : Normand et Normand méridional.

La Normandie est partagée entre deux langues officielles usitées au quotidien : le français (en France) et l’anglais (dans les îles Anglo-Normandes). Chaque langue est toutefois mâtinée d’expressions et de mots locaux tirés des langues régionales (voir aussi français de Jersey).

La principale langue régionale de Normandie est le normand, qui comprend plusieurs formes linguistiques (voir ligne Joret). De nos jours, le normand s’entend le plus souvent dans le Cotentin[5]et le Pays de Caux, ainsi qu’aux îles Anglo-Normandes comme le jersiais et le guernesiais. Alfred Rossel, Louis Beuve (1869-1949), Côtis-Capel (1915-1986) et Marcel Dalarun (né en 1922), poètes cotentinais, en sont des figures connues.

Alors qu'on ne compte plus aujourd'hui qu'environ 20000 locuteurs en Normandie[réf. nécessaire], diverses associations contribuent à la sauvegarde du normand en organisant des cours et des discussions, et en éditant des disques de chansons et des recueils, dans un contexte régional fortement marqué par la disparition progressive des locuteurs.

Le terme « Normand » dans la langue française

Adjectivations

Armoire normande ; campagne normande ; cheval normand ; vache normande ; côte normande ; incursions normandes ; maison normande ; réponse normande ; trou normand.

Substantivations

  • Normande n. f. Caractère de typographie créé par Haas en 1875, de la famille des didots très gras aux déliés et aux empattements très fins utilisés pour les titres, sous-titres, divisions de chapitre ou pour faire ressortir certains passages.
  • Normande f.s. Charrue du Pays de Caux, utilisée aussi en Flandre, et revenue en France sous le nom de Brabant.
  • Normand m.s. Monnaie d’or ancienne (le poulet dit "chapon du Mans", valait 1 normand ½, soit 1 écu français ½, ou 1 mansais).
  • Normander (adj. Normandé) v.a. Nettoyer le grain battu.
  • Normandisme ou Normanisme n. m. façon de parler particulière aux Normands.

Locutions familières

  • « Avoir la bosse normande » : avoir la bosse du commerce.
  • « Bâti comme une armoire normande » : se dit d’une personne bien charpentée, au torse trapu.
  • « C’est un fin Normand » : c’est un homme très adroit, très rusé et à qui il ne faut pas se fier.
  • « Cadet de Normandie » : personne peu fortunée, en référence à l’usage qu’en Normandie les aînés ayant presque tout le bien de la famille, il en restait fort peu à leurs cadets.
  • « Être adroit comme un prêtre normand » : être fort maladroit (jeu de mots sur le nom de saint Gaucher, prêtre normand).
  • « Opinion de Normand » : conviction déterminée selon les aléas de la conjoncture.
  • « Réconciliation normande » : réconciliation simulée.
  • « Répondre en Normand » : ne répondre ni oui ni non[6], comme dans l’adage caricatural « p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non ».
  • « Réponse normande » : réponse exprimée en termes ambigus.

Expressions

  • « Champagne normand » : cidre bouché.
  • « Vendanges normandes » : période de récolte des pommes à cidre.

Proverbes

  • « La Normandie fait le Normand »
  • « Le Normand tourne autour du bâton, le Gascon saute par-dessus »
  • « Un Normand a son dit et son dédit » : les Normands ne s’engagent pas facilement, par allusion probable à la coutume normande accordant vingt-quatre heures pour se dédire d’un marché.

Métrique

  • « Rime normande » : rime d’un mot en er (é), souvent un infinitif, avec un mot en er (èr’) ou en air, comme de « chanter » avec « la mer » ou « voler » avec « en l’air ». Cette licence largement pratiquée par la Pléiade et les poètes du XVIIe siècle repose sur une tradition qui voulait qu’en déclamation, on prononce le r final des infinitifs à la rime.

Citations

Soutenons bien nos droits, sot est celui qui donne ;
C’est ainsi devers Caen que tout Normand raisonne
BOILEAU. Épîtres, II.
Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,
Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère ;
Et tâchez quelquefois de répondre en Normand,
LA FONTAINE. Fables, VII, 7.
« Lorsque les Normands […] eurent pendant plusieurs siècles ravagé la France, ne trouvant plus rien à prendre, ils acceptèrent une province qui était entièrement déserte et se la partagèrent. »
MONTESQUIEU. Grandeur et décadence des Romains, XIX.
« Le sang des Danois et des Francs mêlé ensemble, produisit ensuite dans ce pays ces héros qu’on vit conquérir l’Angleterre, Naples et Sicile. »
JAUCOURT. Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, vol. 11, p. 228.
« L’esprit guerrier et chicaneur, étranger aux Anglo-Saxons, qui a fait de l’Angleterre après la conquête, une nation d’hommes d’armes et de scribes, c’est là le pur esprit normand. Cette sève acerbe est la même des deux côtés du détroit. »
MICHELET. Histoire de France, III.
« la vieille et puissante race qui envahit la France, prit et garda l’Angleterre, s’établit sur toutes les côtes du vieux monde, éleva des villes partout, passa comme un flot sur la Sicile en y créant un art admirable, battit tous les rois, pilla les plus fières cités, roula les papes dans leurs ruses de prêtres et les joua, plus madrée que ces pontifes italiens… »
MAUPASSANT. Monsieur Parent.

Gastronomie

Palais de la Bénédictine, Fécamp, Seine-Maritime
Article détaillé : Cuisine normande.

La gastronomie normande repose sur les quatre principaux produits de ses terroirs : la pomme, le lait, la viande et les fruits de mer. Ces abondants produits constituent la base de nombreuses spécialités régionales.

Région cidricole, la Normandie utilise les pommes, le cidre et le calvados dans sa cuisine. Le poiré et l’alcool de poire s’y produisent également. Ancienne région viticole, elle utilise également le raisin.

L’eau-de-vie de cidre, appelée Blanche, fut surnommée calvados (par souci de parisianisme), a sa renommée. Le pommeau, apéritif à base de calvados et de cidre, est exporté de plus en plus.

La vache normande et la jersiaise sont connues pour la qualité de leur lait dont dérivent les produits laitiers de la région et surtout ses fromages.

La Normandie est la première région productrice d’huîtres, de moules et de coquilles Saint-Jacques de France

La Normandie est la terre natale de Guillaume Tirel dit Taillevent, auteur d’un des premiers livres de cuisine : Le Viandier.

Le trou normand est un petit verre de calvados avalé d’un seul coup en plein milieu du repas pour stimuler l’appétit.

Produits gastronomiques

Produits de la mer : fruits de mer, huîtres, moules, coquilles Saint-Jacques et homard du Cotentin ; coquilles Saint-Jacques de Dieppe, Grandcamp-Maisy, crevettes de Fécamp, Dives-sur-Mer, Courseulles-sur-Mer, Arromanches-les-Bains, Houlgate, Saint-Vaast-la-Hougue, Cherbourg, Honfleur, baie du Mont Saint-Michel ; huîtres de Saint-Vaast-la-Hougue, Isigny-sur-Mer, Granville ; demoiselles (petit homards) de Cherbourg ; carrelet, cabillaud, lieu, turbot, barbue, sole, hareng, lisette (petit maquereau), bar de ligne de Dieppe, Fécamp.

Viande : mouton et agneau de pré-salé ; veau fermier ; porc fermier ; volailles fermières.

Charcuterie et abats : andouille de Vire ; andouillette d'Alençon ; boudin noir de Mortagne ; boudin blanc d’Essay, d’Avranches ; cervelas de L'Aigle ; jambon du Cotentin, de Valognes ; pied de mouton de Neubourg ; rillettes d’oie d’Évreux ; sanguette d’Alençon ; tripes à la mode de Caen, en brochette de La Ferté-Macé, à la crème de Coutances, à la mode d’Authon-du-Perche, à la crème de Longny

Fromage : Bondard, Bouille, Boursin, Brillat-savarin, Camembert, Carré de Bray, Carré frais, Cormeillais, Coutances, Excelsior, Demi-sel, Fin de siècle, Livarot, Neufchâtel, Pavé d’Auge, Pavé du Plessis, Petit Suisse, Pont-l’Évêque, Trappe de Bricquebec.

Produits laitiers : Crème d’Isigny ; Beurre d’Isigny, Sainte-Mère-Église, Valognes.

Légumes : carotte de Créances ; poireau de Créances.

Fruits : pomme Calville, Reinette de Granville ; poire Doyenné et Figue d’Alençon, Louise Bonne d’Avranches, Passe-Crassane de Rouen ; cerise de Duclair

Boissons : cidre du Pays d'Auge ; calvados du Pays d'Auge, du Domfrontais, Prai dit poiré, pommeau, Bénédictine (de Fécamp), noyau de Vernon, flip (mélange de cidre, sucre et eau de vie), l’halbi (mélange égal de cidre et de poiré), et le posset (mélange égal de lait et de bière). Reste des vignobles de Normandie à Saint-Pierre-sur-Dives, un cru dit "château la Lie", cépage blanc de bonne facture, et un autre confidentiel de rouge aux environs de Dieppe.

Confiserie : berlingots de Falaise ; bouchons d’Alençon ; caramels à la crème de camembert ; caramels d'Isigny ; chiques à la menthe de Bayeux ; confiture de lait ; sucre de pomme de Rouen ; gui-gui de Saint-Aubin-sur-Mer ; crottins du haras ; diamants normands ; étriers normands ; galets du Havre ; pâtes de fruits de l’Abbaye Notre-Dame de la Protection ; pierres (ou « vieux pavés ») de Notre-Dame d’Alençon ; truffes à la Bénédictine ; truffes au calvados.

Spécialités culinaires

Camembert

Entrées : andouille chaude à la Bovary ; crêpes Saint-Pierre au pommeau ; croquettes de camembert ; feuilleté d’andouille, au camembert ; ficelle du pays de Caux, fondue normande ; harengs marinés de Honfleur ; œufs brayons ; omelette de la mère Poulard ; quiche de Honfleur ; salade cauchoise ; salade normande ; soufflé de crevettes ; soupe à la graisse, à l’échalote d’Avranches, de moules d’Étretat, de saumon du Mont-Saint-Michel, paysanne de Mortain ; tarte au camembert, de boudin noir aux pommes.

Viande : cailles flambées au calvados ; canard vallée d’Auge (rôti accompagné d’une sauce aigre-douce à la gelée de pommes), au cidre, aux griottes, en terrine, à la rouennaise (à la presse ou rôti avec une sauce au vin rouge épicée et liée au foie du canard) ; côte de bœuf de Coutances ; escalope de veau vallée d’Auge ; gigot d’Yvetot (bouilli avec sauce blanche aux câpres) ; lapin à la cauchoise (mariné au vin blanc), à la normande (à la moutarde et au calvados) ; oie en daube d’Alençon ; pied de porc d’Argentan ; pieds de mouton à la rouennaise (désossés et farcis de chair à saucisse panés et accompagnés d’une sauce rouennaise) ; pintade vallée d’Auge, gratinée des Andelys ; poule au blanc ; poulet vallée d'Auge, sauté d’Yvetot

Poisson : alose farcie de Caudebec ; anguilles du Marais Vernier ; barbue à la dieppoise ; cabillaud à la cauchoise, à la dieppoise ; vignots a la façon de Chausey, à la mode du Tréport ; chaudrée dieppoise ; coquilles Saint-Jacques à la dieppoise, à la rouennaise ; demoiselles de Cherbourg à la nage ; dorade à la granvillaise ; galettes fécampoises (galettes de morue et pommes de terre panées) ; harengs à la dieppoise, à la fécampoise ; à la rouennaise, à la tréportaise ; huîtres chaudes au pommeau ; maquereaux à la dieppoise ; marmite dieppoise ; matelote de Honfleur, de Villerville ; morue à la cherbourgeoise ; merlans à la dieppoise, à la mode de Cherbourg ; saumon à la normande (au cidre) ; sole dieppoise, de Deauville, à la rouennaise, vallée d’Auge, de Villerville ; turbot à la fécampoise, à la havraise ; moules à dieppoise ; truites à la bessinoise, à la cauchoise, de Lisieux.

Sauces : sauce à la cauchoise (écrevisses, moules, huîtres, champignons), sauce à la dieppoise (moules, crevettes, champignons, vin blanc), sauce normande, sauce rouennaise.

Boulangerie : baguette argentanaise ; garot ; pain brié ; pain de Cherbourg ; pain garrot du Cotentin ; pain de Dieppe.

Pâtisserie : aumônières de pommes au calvados ; bec de Flers ; beignets aux pommes ; bourdelots ; brandon ; brasillé ; brioche d’Évreux, de Gisors, du Vast, de Moulins-la-Marche, de Gournay ; chartreuse de pommes ; douceur argentanaise ; douillons ; duchesses de Rouen ; Fallue ; feuilleté aux pommes à la normande ; flan normand ; fouace de Caen, de Normandie, du Vexin normand, de pommes de Gacé ; galettes à la pâte d’amande ; gâteau fouetté de Saint-Lô ; galette de Lisieux ; gâche ; gâteau de lait ; macarons de Bellême, de Rouen ; madeleines d’Illiers-Combray ; mirlitons de Rouen ; roulettes de Rouen ; norole (sorte de brioche, en plus tassée), sablés d’Argentan (à noter que ce sont les Normands qui ont inventé le "sablé"), d’Asnelles, de Bayeux, de Caen, de Deauville ; tarte au sucre d’Yport, aux cerises de Duclair, aux pommes chaudes, à la crème et au calvados, fine aux pommes normande ; oublies (sorte de cornets au miel) ; anglois (sorte de tarte aux prunes); chimirets ; cheminots (ceux de Blangy-sur-Bresle sont les plus célèbres) ; les Aguignettes.

Desserts : crêpes à la Bénédictine, crêpes normandes (grosse crêpe de dés ou lamelles de pommes mélangés à la pâte), cauchoises flambées aux pommes ; croquettes d’Argentan ; croûtes normandes ; omelette vallée d’Auge ; pain perdu à la normande ; piquette ; pommes à la grivette ; pommes au camembert ; soufflé à la Bénédictine ; soufflé normand ; terrine normande ; teurgoule, le kakanoïau (sorte de tarte/gâteau à la merise du Pays de Caux)[réf. nécessaire], et la confiture de lait (inventée en Normandie, par des moines).

Sciences

Article détaillé : Scientifiques normands.

Architecture

Chaumière normande dans le Marais-Vernier, Eure
Article détaillé : Architecture de la Normandie.

L’art roman de la fin XIe au début du XIIe siècle en France était jadis appelé art normand[réf. nécessaire]. C’est le Normand Charles de Gerville qui, en 1818, est à l’origine de l’utilisation du terme de « roman » qui l’a remplacé, mais l’appellation « Norman » s’est conservée en anglais.

Le « gothique flamboyant », terme moderne inventé par le Normand Eustache-Hyacinthe Langlois, jadis appelé « gothique normand »[réf. nécessaire], est la phase ultime de l’art gothique.

Au Moyen Âge, les Normands ont développé un style régional propre qu’ils ont ensuite étendu aux autres contrées qu’ils ont conquises.

L’architecture de la Normandie utilise les matériaux disponibles dans la région :

  • La pierre de Caen, qui s’est exportée en Angleterre, Allemagne et jusqu’à New York ;
  • Les roseaux pour le toit des chaumières ;
  • Le bois de chêne pour les colombages, et les Essentes/Essantes : « ais/bardeaux » (planchettes/ardoises/tuiles de bois, plus généralement en chêne) ;
Chœur de l’église Saint-Étienne

On compte aussi des châteaux et un style tout particulier avec Jacques François Blondel qui réalisa de nombreuses maisons de plaisance en Normandie, des petits châteaux en pierre de Caen.

Religion

L’évangélisation de la Normandie remonte au haut Moyen Âge (IVe siècle). Dès cette époque furent fondés des évêchés à Rouen, Évreux, Lisieux, Sées, Bayeux, Coutances et Avranches. La province ecclésiastique de Rouen (siège d’un archevêché) correspond aux limites de l’ancienne province. Les ravages dus aux incursions normandes cessent avec le baptême, sous le nom de Robert, de Rollon, premier duc de Normandie qui sera dès lors protecteur de l’Église. (Voir Évêchés de Normandie.)

Les ducs de Normandie, puis les rois de France ont encouragé le développement du monachisme normand : la région compte de nombreuses abbayes : abbaye du Mont Saint-Michel, l’abbaye aux Hommes et l’abbaye aux Dames de Caen, l’abbaye de Jumièges, l’abbaye de Saint-Wandrille, l’abbaye de Hambye, l’abbaye de Graville, l’abbaye de Fécamp, l’abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville, l’abbaye de Saint-Évroult, l’abbaye Notre-Dame du Bec, l’abbaye de Montivilliers, l’abbaye de Cerisy, l’abbaye de Lonlay, l’abbaye de Mortemer, l’abbaye Saint-Martin de Troarn, l’abbaye de Montebourg, les abbayes Saint-Amand et Saint-Ouen de Rouen…

Comme le dit un célèbre proverbe « Saint Martin et sainte Marie se partagent la Normandie ». En effet, ils se partagent la majeure partie des dédicaces des églises normandes. Cela s’explique par le fait que la Normandie a été évangélisée vraisemblablement par saint Martin de Tours et ses disciples à partir du IVe siècle, le culte mariale prenant ensuite son essor au Ve siècle (après le concile d'Éphèse de 431 en Orient puis à partir de 476 en Occident), en pleine période d’enracinement du christianisme dans la province.

Parmi les saints normands, il faut noter Jean Eudes et Thérèse de Lisieux née à Alençon et morte à Lisieux où elle est à l’origine d’un des plus importants pèlerinages de France. Le nom d’un autre docteur de l'Église lié à la Normandie est Anselme de Cantorbéry, l’un des plus grands théologiens et philosophes du Moyen Âge.

Pendant la Réforme, la Normandie est l’un des principaux bastions du Protestantisme, et le Pays de Caux garde une forte minorité protestante (les guerres de religions et la révocation de l’Édit de Nantes, on contrariés son évolution, qui aurait fait de la Normandie une région à majorité protestante).

L’anglicanisme est la religion d’état aux Îles de la Manche, mais le catholicisme et le méthodisme y sont représentés par des minorités assez importantes de fidèles.

Natifs notoires de Normandie

Articles détaillés : Culture de la Normandie, Liste de personnes nées en Normandie et Catégorie:Personnalité normande.

Personnalités

Articles détaillés : Liste de Normands célèbres et Catégorie:Personnalité normande.

Notes et références

  1. a  et b Site de la Cour internationale de Justice - décision îlots des Écréhous et des Minquiers - consulté le 6 mai 2008
  2. a , b  et c Christiane Galus, « L’érosion touche plus du quart du littoral français », dans Le Monde du 12-08-2007, [lire en ligne]
  3. Léopard est le nom que les héraldistes continentaux donnent au lion passant de profil mais dont la tête est tournée vers le spectateur. Une légende plaisante fait de cet animal fantastique (sans aucun rapport avec le léopard des zoologistes) le bâtard d’une lionne et d’un pard, qui est le mâle de la panthère (elle-même genre de dragon crachant du feu). Il convenait donc aux Capétiens de se moquer des Plantagenêts et de leurs léopards « bâtards », que les Anglais décrivent bien sûr comme des lions et les Normands plus familiers comme des « p’tits cats ».
  4. - Flags through the ages and a cross the world, to Whitney Smith, McGraw-Hill Book Co, 1975, Ltd Maidenhead, England. - Les Drapeaux, à travers les âges et dans le monde entier, de Whitney Smith (Directeur du centre de recherche des drapeaux, éd. Fayard 1976, traduction Georges Pasch). Le drapeau normand y est présenté en tant que celui de minorités ethniques et culturelles p. 303 (et notamment pour la France ceux de : Bretagne, Alsace, Basque, Catalan, Corse, Occitan et Tahitien).
  5. L’enseignement du normand dans le Nord-Contentin -->Étude des pratiques et des attitudes linguistiques
  6. Selon le dictionnaire de Furetière, « un homme répond en Normand lorsqu’il ne dit ni oui, ni non, qu’il a crainte d’être surpris, de s’engager. »

Voir aussi

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Voir « Normandie » sur le Wiktionnaire.

Articles connexes

Bibliographie

  • Dominique Auzias, Normandie, Nouvelles Éditions Université, 2005 (ISBN 2746912635)
  • Michel de Boüard, Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 2001 (ISBN 2708917072)
  • Vincent Carpentier, Emmanuel Ghesquière, Cyril Marcigny, Archéologie en Normandie, éditions Ouest France,2007
  • Serge Gleizes, Christian Sarramon (Photographies), Préface de Philippe Delerm, L’Art de vivre en Normandie, Paris, Flammarion, 2004 (ISBN 2082012549)
  • Charles Brisson, René Herval, A Lepilleur Légendes & récits de Normandie, Louviers, Ancre de Marine, 2004, 120 p. (ISBN 2841411885)
  • Stéphane Puisney, La saga des Lefébure, Éditions Eurocibles (Série de six tomes de bandes dessinées historiques relatant l'histoire de la Normandie à travers une famille normande.)
  • Jean-Pierre Chaline, Les Dynasties normandes, Perrin, 2009 

Liens externes

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