Bourvil

Bourvil
Page d’aide sur l’homonymie Pour l’article homophone, voir Bourville.
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Raimbourg.

Bourvil

Nom de naissance André Robert Raimbourg
Naissance 27 juillet 1917
Prétot-Vicquemare, Drapeau de France France
Nationalité France Française
Décès 23 septembre 1970 (à 53 ans)
Paris (XVIe), Drapeau de France France
Profession Acteur
Chanteur
Films notables La Traversée de Paris
La Grande Vadrouille
Le Corniaud
Le Cerveau
Le Cercle rouge

Bourvil, de son vrai nom André Robert Raimbourg[1], est un acteur et chanteur français, né le 27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare (Seine-Maritime) - mort le 23 septembre 1970 à Paris (XVIe).

Sommaire

Biographie

Jeunesse et début de carrière

André Raimbourg, alias Bourvil (ou durant la « Débâcle », à Arzacq en juin 1940, et en 1941-début 42, Andrel en référence à Fernandel qu'il admirait), n'a jamais connu son père, tué durant la Grande Guerre. Il passa son enfance avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci, un agriculteur nommé Ménard, dans le village de Bourville. Son cousin germain, Lucien Raimbourg, étant déjà dans le métier, il prit un nom de scène afin d'éviter toute confusion et choisit "Bourvil" en référence au village de son enfance.

Il épousa Jeanne Lefrique (1918-1985) le 23 janvier 1943 avec qui il eut deux fils :

Après un apprentissage de boulanger, il partit en région parisienne pour tenter une carrière musicale, qu'il commença par des radio-crochets. Jeune artiste en quête de succès, il s’installe avec son épouse, à Vincennes dans un minuscule appartement de la rue des Laitières, au septième étage, sous les toits (il y restera jusqu’en 1947).

Il enchaîna ensuite avec des numéros de « comique-paysan » (dérivé du comique troupier), mais c'est avec la chanson Les Crayons que sa carrière débuta vraiment en 1945. C'est d'ailleurs avec cette chanson qu'il fit sa première apparition au cinéma, en 1945 dans La Ferme du pendu, de Jean Dréville.

Un acteur de la gentillesse

Le jeu comique de Bourvil a reposé principalement sur des rôles de gentils, parfois un peu bêtes ou naïfs, comme les rôles qu’il a tenus face à l’énergique Louis de Funès : le personnage incarné par Bourvil parvient toujours, par sa gentillesse, non seulement à faire rire, mais aussi à échapper aux manipulations des personnages machiavéliques interprétés par de Funès.

Bourvil a cependant tenu des rôles plus dramatiques, comme l’homme à tout faire dans L'Arbre de Noël, dans lequel il aide un petit garçon atteint d'une leucémie à assouvir sa passion pour les loups. Dans ce film comme dans les films comiques, le spectateur peut facilement s’identifier au personnage joué par Bourvil, car c’est un homme simple. Dans Le miroir à deux faces, son jeu est méconnaissable : face à Michèle Morgan, il incarne un homme qui manipule une femme laide pour pouvoir l'épouser, puis lorsque celle-ci devient belle grâce à une opération, il devient ignoble avec elle, jusqu'à la harceler et lui retirer ses enfants. On peut enfin citer son rôle de Thénardier dans l’adaptation cinématographique des Misérables, ou encore son avant-dernier rôle, celui d’un commissaire de police dans Le Cercle rouge.

Bourvil était un homme très cultivé. Dans les années cinquante, aimant le calme de la campagne, il choisit le petit village de Montainville, bien relié à Paris par l'autoroute de l'Ouest. Son ami Georges Brassens, qui habitait non loin de là, à Crespières au Moulin de La Bonde, confiait qu’il était le parfait honnête homme, façon XVIIe siècle et lui suggérait des lectures. Il partageait avec Brassens une connaissance encyclopédique sur la chanson française.
Il connaissait aussi Jean-Paul Sartre et on pensa à lui pour la Comédie-Française.

Il reste aujourd'hui une référence pour de nombreux artistes. François Morel et Antoine de Caunes ont notamment réalisé un portrait de lui, en mars 2005, dans le cadre de l’émission télévisée sur le plus célèbre des Français à travers les siècles, classement dans lequel il arrivait en 7e position, gage d’une très grande popularité, 35 ans après sa disparition. Il parlait le français, l'anglais et un peu l'espagnol dans les films qu'il tournait.

Il est parfois désigné par le nom d'« André Bourvil » (il existe d’ailleurs un « Théâtre André Bourvil » à Paris, XIe arrondissement). C'est sous ce nom qu'il apparaît au générique et à l'affiche de l'avant-dernier film qu'il a tourné, Le Cercle rouge. Il remercia Jean-Pierre Melville, le réalisateur, pour avoir mentionné ainsi son prénom.

Décès et derniers films

Tombe de Bourvil à Montainville.

Puis en 1967, lors du tournage des Cracks, le couperet tombe. Au faîte de sa gloire, Bourvil apprend qu'il est atteint de la maladie de Kahler, aussi connue sous de le nom de myélome multiple. Ses jours sont comptés. Il vivra en fait trois ans de plus, jusqu'à ce jour du 23 septembre 1970 où il s'éteint, à l'âge de 53 ans. Il venait de terminer le tournage du Cercle rouge avec Alain Delon et Yves Montand. Il repose à Montainville (Yvelines), village où il avait sa maison de campagne.

Son dernier film, tourné juste après Le Cercle rouge, fut Le Mur de l'Atlantique. Ces deux films sortirent quelques semaines après sa mort.

À ses obsèques étaient présents : Alain Delon, Yves Montand, Jean Poiret, Francis Blanche, François Périer, Terry-Thomas, Jean-Paul Belmondo, Gérard Oury, David Niven, Salvatore Adamo, Patrick Préjean, Robert Hirsch, Louis de Funès, Yves Robert, Danièle Delorme, Jean-Pierre Melville, André Hunebelle, Marcel Camus, Jean-Pierre Mocky, Jean Marais, Michèle Morgan, Laurent Terzieff, Lino Ventura, Fernandel, Gilles Grangier, Jean Gabin, Serge Reggiani, Pierrette Bruno, Jean-Claude Brialy, Bernard Blier ou encore Claude Autant-Lara pour ne citer que ceux-là…

Jeanne Lefrique, son épouse, née en 1918, mourut le 26 janvier 1985 dans un accident de voiture, alors qu’elle se rendait de Paris à Montainville sur la tombe de son époux.

Rôles et œuvres

Bourvil a reçu le prix du meilleur acteur du festival de Venise (la Coupe Volpi) pour son rôle dans le film La Traversée de Paris (d’après l’œuvre de Marcel Aymé). Comédien complet, il a choisi à maintes reprises des rôles traitant de sujets de société, notamment en coproduisant les films avec Jean-Pierre Mocky (La Cité de l'indicible Peur ou La Grande Frousse, La Grande Lessive (!)…). Il a également assuré le doublage de ses films en anglais.

Filmographie

1941-1949

(* : nom du second mari de sa mère, qui l'a élevé)

1950-1959

1960-1970

(**: ayant une version colorisée)

Acteurs avec lesquels Bourvil a joué

Duo célèbres :


La Cuisine au beurre :
La Vraie Bouillabaisse
ou
La Sole Normande ?
  • Jean Poiret : La Grande Lessive / Le Mur de l'Atlantique/ un drôle de paroissien / La Grande Frousse
  • Luis Mariano : Le Chanteur de Mexico / Sérénade au Texas
  • Georges Guétary : Ça sent si bon la Revue / La Route fleurie / Cavalcade / La Course à l'émeraude / Pacifico
  • Brigitte Bardot : Le Trou Normand
  • Paul Meurisse : La Grosse Caisse
  • Francis Blanche  : Un drôle de paroissiens/ La jument verte / La grande Frousse/ La grande lessive/L'Etalon

Cinéastes ayant tourné avec Bourvil

Résultats au box-office

Titre Année Entrées
La Grande Vadrouille 1966 17 270 303
Le Jour le plus long 1962 11 905 556
Le Corniaud 1965 11 739 783
Les Misérables 1958 9 940 533
La Cuisine au beurre 1963 6 396 529
Pas si bête 1946 6 155 419
Le Bossu 1959 5 845 980
Le Cerveau 1969 5 547 305
Les Trois Mousquetaires 1953 5 354 739
La Jument verte 1959 5 294 328
Le Capitan 1960 5 177 812
La Traversée de Paris 1956 4 844 000
Le Mur de l'Atlantique 1970 4 770 962
Le Chanteur de Mexico 1956 4 751 000
Le Cercle rouge 1969 4 336 000
Cadet Rousselle 1954 3 995 775
Le Trou normand 1952 3 915 583
Blanc comme neige 1949 3 666 283
Le Cœur sur la main 1947 3 657 951
Le Roi Pandore 1949 3 625 511
Les Grandes Gueules 1966 3 595 000
Fortunat 1960 3 337 000
Par la fenêtre 1948 3 213 162
Les Cracks 1968 2 946 373
Les Hussards 1955 2 875 093
Le Miroir à deux faces 1958 2 864 701
La Ferme du pendu 1945 2 703 664
Le Passe-muraille 1950 2 566 767
Sérénade au Texas 1958 2 555 758
Le Chemin des écoliers 1959 2 516 000
Tout l'or du monde 1961 2 421 026
Un drôle de paroissien 1963 2 371 855
Les Arnaud 1967 2 168 748
Miquette et sa mère 1952 2 155 275
La Grande Lessive (!) 1968 2 111 923
Le Tracassin 1961 1 842 130
La Grosse Caisse 1965 1 836 779
Les Culottes rouges 1961 1 803 412
Le Fil à la patte 1955 1 797 375
Cent francs par seconde 1952 1 747 636
Les Bonnes Causes 1962 1 731 139
Seul dans Paris 1951 1 668 425
Un drôle de dimanche 1957 1 574 480
Trois enfants dans le désordre 1966 1 547 346
L'Étalon 1969 1 278 907
La Grande Frousse 1964 679 693

Théâtre, opérettes, opéra, radios, tournées

Chansons

Bourvil a mené, parallèlement à sa carrière cinématographique, une carrière au music-hall et à l'opérette, durant laquelle il interpréta près de 300 chansons. Jouant le plus souvent des personnages de gentil, voire de benêt (cf. supra), il en chanta aussi souvent durant plus de la première moitié de sa carrière au cinéma. Parmi les plus connues :

Un hommage lui a été rendu par Tom Novembre en 2006 par l'interprétation de 14 chansons dans son CD "André".

Une partie de sa discographie

Sketch

Musique

Harmonica, mandoline, accordeon, guitare, cornet à pistons, trompette, bugle…:

Récompenses

Anecdotes

Projets

La mort de Bourvil mit fin à plusieurs de ses souhaits cinématographiques (L'Albatros de Jean-Pierre Mocky ; une Guerre des Gaules et les tribulations de deux frenchies aux USA, avec Louis de Funès, et toujours par Gérard Oury ; les aventures d'un tonique curé de campagne du Pays de Caux imaginées par l'abbé Alexandre..) et théâtraux (Le Contrat avec de Funès, écrit par Francis Veber et mis effectivement en scène par Jean Le Poulain).

Seuls La Folie des grandeurs, tirée de Ruy Blas (Yves Montand le suppléant) et L'Emmerdeur, issu du Contrat (avec Jacques Brel comme premier François Pignon) furent ensuite réalisés.

Autobiographie (autre projet)

  • C'est l'Piston : une soixantaine de feuillets manuscrits, inachevés… et perdus

Bibliographie

  • 1949 : Le Miroir des vedettes, no 2, article Bourvil, comique paysan, Jean Polbernar, dans le supplément illustré de Radio-Revue
  • 1951 : Le Film vécu, no 32, mars, spécial Bourvil, éd. Cinémonde
  • sd : Les Grandes stars du grand écran, no 1, spécial Bourvil, Bourvil: le génie du comique, éd. du page
  • 1969 : Notre ami Bourvil, Catherine Claude, éd. Éditeurs français réunis
  • 1972 : André Bourvil, Maurice Bessy, éd. Denoël
  • 1975 : Bourvil, du rire aux larmes, Pierre Berruer, éd. Presses de la cité
  • 1981 : Bourvil, Jacques Lorcey, éd. P.A.C.
  • 1983 : Bourvil, Christian Plume et Xavier Pasquini, éd. Bréa
  • 1990 : Un certain Bourvil, Catherine Claude, éd. Messidor
  • 1990 : Bourvil, Jean-Jacques Jelot-Blanc et James Huet, éd. Stock
  • 1990 : Bourvil, ou la tendresse du rire, Philippe Huet et Élizabeth Coquart, éd. Albin Michel
  • 2000 : Bourvil… c'était bien, Gérard Lenne, éd. Albin Michel
  • 2003 : Chansons de Bourvil en bandes dessinées (coll.), éd. Petit à Petit
  • 2006 : répliques de Bourvil, Jean-Jacques Jelot-Blanc, éd. du Rocher
  • 2006 : Bourvil. De rire et de tendresse, Philippe Crocq et Jean Mareska, éd. Privat
  • 2008 : Dictionnaire des comédiens français disparus, Yvan Foucart, Mormoiron : Éditions cinéma, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)
  • 2010 : Bourvil : ça va, ils sont contents, Pascal et Annie Delmotte, Gilles Verlan, préface de Dany Boon, Flammarion, 2010, 208 p.

Documentaires

  • Légende Bourvil, Air Production (la société de Jean-Jacques Vital, grand ami de Bourvil), 52' (VHS)
  • 1982 : Bourvil, un éclat de rire, réalisateur Catherine Dupuis, scénario Catherine Chanteloup et Jocelyne Triquet (TV)
  • 1996 : Bourvil, réalisateur Jacques Pessis, 25' (TV)
  • 2000 : Sur les traces de Bourvil, évocations avec les Frères Taloche, réalisateur Pierre Dupont, RTBF/ARTE/TSR, 30' (TV et DVD)
  • 2005 : portrait sur France 2 par François Morel et Antoine de Caunes, dans le cadre de l'émission Les 100 plus grands français de tous les temps, (TV - cf. supra)
  • 2006 : Bourvil, l'homme qui s'était fait artiste. Portrait d'une star pas comme les autres, réalisateur Armand Isnard, Cat Productions, 58' (TV)
  • 2007 : L'air du temps, réalisateur Jacques Plessis, 55' (TV)

Notes et références

  1. Reférence : Extrait d'acte de naissance n° 8/1917
  2. « J’ai eu le prix à Venise, bon, j’en suis pas mal fier, mais je ne confonds pas vitesse et précipitation, Bourvil et Sarah Bernhardt. Le rire dans la qualité c’est ce que je voudrais pouvoir faire. L’imbécile heureux, voilà mon emploi. Que je m’évade de temps en temps je ne dis pas non mais ce sera toujours pour y revenir. » Bourvil cité dans Maurice Bessy, André Bourvil, Denoël, 1972

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bourvil de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • BOURVIL — ANDRÉ RAIMBOURG dit (1917 1970) Sans aucun doute possible, Bourvil a été le plus grand acteur comique de sa génération. Son registre s’étendait à tous les genres, de l’humour bouffon au drame, avec une subtilité qui lui a permis de passer d’un… …   Encyclopédie Universelle

  • Bourvil — André Bourvil, a French actor and singer best known for his roles in comedy, most notably in his collaboration with Louis de Funès in La Grande Vadrouille (1966), was born André Robert Raimbourg (July 27 1917, Prétot Vicquemare, France). He died… …   Wikipedia

  • Bourvil — Bourvils Grab in Montainville (Yvelines) Bourvil (eigentlich André Zacharie Raimbourg; * 27. Juli 1917 in Prétot Vicquemare, Frankreich; † 23. September 1970 in Paris, Frankreich) war ein französischer Schauspieler und Chansonnier …   Deutsch Wikipedia

  • Bourvil — (1917 1970)    Actor and singer. Born André Raimbourg in 1917, Bourvil, as he was known professionally, would go on to be come a beloved actor, singer, and comedian in France. He never knew his father, who was killed in World War I. He spent his… …   Guide to cinema

  • Bourvil — (1917 1970)    Actor and singer. Born André Raimbourg in 1917, Bourvil, as he was known professionally, would go on to be come a beloved actor, singer, and comedian in France. He never knew his father, who was killed in World War I. He spent his… …   Historical Dictionary of French Cinema

  • Bourvil — • БУРВИ ЛЬ (Bourvil) (наст. имя и фам. Андре Рембур, Raimbourg) (27.7.1917 23.9.1970)    франц. актёр. В 1938 дебютировал в мюзик холле и на радио. В кон. 40 х гг. приобрёл популярность как автор и исполнитель песенок. В кино с 1945. Выступал в… …   Кино: Энциклопедический словарь

  • André Bourvil — Bourvil  Pour l’article homophone, voir Bourville. Pour les articles homonymes, voir Raimbourg. Bourvil Nom de naissance André …   Wikipédia en Français

  • André Bourvil — Bourvils Grab in Montainville (Yvelines) Bourvil (eigentlich André Zacharie Raimbourg; * 27. Juli 1917 in Prétot Vicquemare, Frankreich; † 23. September 1970 in Paris) war ein französischer Schauspieler und Chansonnier. André Bourvil stammte aus… …   Deutsch Wikipedia

  • 6207 Bourvil — Infobox Planet minorplanet = yes width = 25em bgcolour = #FFFFC0 apsis = name = Bourvil symbol = caption = discovery = yes discovery ref = discoverer = S. Ueda and H. Kaneda discovery site = Kushiro discovered = January 24, 1988 designations =… …   Wikipedia

  • (6207) Bourvil — est un astéroïde évoluant dans la ceinture principale, découvert le 24 janvier 1988 par les astronomes japonais Seiji Ueda et Hiroshi Kaneda depuis Kushiro. Il porte le nom du célèbre acteur et chanteur français Bourvil sur une… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”