Fecamp

Fecamp

Fécamp

Fécamp

Fécamp, depuis la falaise.
Fécamp, depuis la falaise.

Administration
Pays France
Région Haute-Normandie
Arrondissement Le Havre
Canton Fécamp
Code Insee abr. 76259
Code postal 76400
Maire
Mandat en cours
Patrick Jeanne (PS)
Intercommunalité Communauté de communes de Fécamp
Démographie
Population 19 424 hab. (2006)
Densité 1 289 hab./km²
Géographie
Coordonnées 49° 45′ 30″ Nord
       0° 22′ 48″ Est
/ 49.7583333333, 0.38
Altitudes mini. 0 m m — maxi. 125 m m
Superficie 15,07 km²

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Fécamp est une commune française de Haute-Normandie, ancien port morutier, dans le département de la Seine-Maritime et la région Haute-Normandie, sur le littoral du pays de Caux, à environ 40 km au nord du Havre.

Les habitants sont les Fécampois, Fécampoises[1].

Sommaire

Géographie

L'entrée du port, la plage et la falaise

Fécamp se trouve dans la valleuse de la Valmont, au cœur du Pays de Caux, sur la côte d'Albâtre.

Histoire

La ville a le label « Villes et Pays d'Art et d'Histoire ».

Gaule indépendante et romaine

Un oppidum (agglomération fortifiée gauloise) est établit au lieu dit « Côte du Canada », au sud-est de la ville actuelle. On peut encore voir les restes des fortification édifiées vers le milieu du Ie siècle av. J.-C.[2] Durant l'époque romaine, une voie reliant Fécamp à Étretat passait à l’actuel lieu-dit du Fond Pitron. L'actuelle D 940 a repris le tracé de cette voie romaine.

Moyen Âge

  • Au VIIe siècle, saint Léger (en latin Leodegarius, du germanique Leudegari cf. les leudes du roi des francs) est déporté à Fécamp, il est accueilli dans le premier monastère qui était alors une abbaye aux dames. On dit qu'il y recouvra la parole. Autour du palais ducal roman, des témoignages de l'époque carolingienne ont été retrouvés (monnaies et fondations de deux chapelles).
  • Première mention du nom en 875, Fiscannum, puis Fiscannus en 990. Ces formes anciennes sont sans rapport avec l'étymologie savante Fici campus[3], souvent évoquée à propos de la ville et dont découle la graphie actuelle de Fécamp avec < p >. L'évolution du nom en « Fécan » procède régulièrement de *Fiscannu, nom d'origine de la Rivière de Valmont. On y reconnait l'élément germanique fisk « poisson » suivi d'un suffixe mal identifié.
  • Au IXe siècle, les vikings ravagent la région et détruisent le monastère, dont on dit que les nonnes vont se mutiler volontairement le visage, pour échapper au « deshonneur ». Après 911, la région autour de Fécamp devient une zone d'implantation massive des Nortmanni comme le prouve la toponymie[4]. Un trésor de pièces de monnaies[5]essentiellement franques et anglo-saxonnes, mais aussi originaires de la Méditerranée, illustre les rapines et les demandes de rançon auxquelles se livrèrent les hommes du nord au cours de l'Âge des vikings. Il aurait été enterré vers 970/980, d'après la pièce la plus récente.
  • Cette présence massive des anglo-danois pourrait expliquer l'intérêt que portent les premiers ducs à la ville, somme toute modeste par rapport à Rouen et aux villes épiscopales du duché de Normandie. Elle est la ville natale des ducs de Normandie Richard Ier et Richard II (qui y mourut le 22 août 1027).
  • Richard Ier dit sans peur, duc de Normandie est né en 933, environ 100 ans après les premières destructions commises par ses ancêtres Vikings (851). Richard Ier fait reconstruire une église, mais c'est son fils Richard II dit le bon qui fit venir Guillaume de Volpiano pour refonder une abbaye, à savoir: l'abbaye de la Trinité de Fécamp, selon la règle bénédictine en usage à Cluny. A l'origine Richard fit appel à Maïeul, l'abbé de Cluny, mais ce dernier aurait refusé au motif qu'il n'irait pas chez les pirates. L'église abbatiale de la Trinité est construite une première fois en style roman avec la pierre blonde de Caen et la pierre de Fécamp. Elle est consacrée en 1106 par l'archevêque de Rouen Guillaume Bonne-Âme. Sous les Plantagenêt, le scriptorium de Fécamp produit de nombreux manuscrits enluminés. Les reliques du Précieux Sang, une sorte de Saint-Graal vont attirer pécheurs et pélerins et contribuer à faire de cette abbaye Bénédictine, la plus opulente de Normandie à l'origine de ce dicton : « De quelque côté que le vent vente, l'abbaye de Fécamp a rente ». Suite à un terrible incendie en 1168, on entreprend la reconstruction de l'abbatiale en style gothique.
  • Au début du XIIIe siècle, l'église est achevée sous l'abbatiat de Raoul d'Argences. En 1202, Jean sans Terre accorde un régime communal à Fécamp. Peu de temps après la ville est annexée au royaume de France par Philippe-Auguste.
  • Au XVe siècle, les anglais incendient la ville, puis l'occupent, y maintenant une garnison. En 1449, Fécamp est libéré de l'occupation anglaise, tout comme Rouen.
  • Pour la ville, les guerres de religion s'achèvent en juillet 1593, quand le capitaine de Bois-Rosé rallie la ville à Henri IV après sa conversion au catholicisme[6].

Époques moderne et contemporaine

L'histoire de Fécamp repose, avec celle de l'abbaye, principalement sur celle de son port fondé vers le XIe siècle, qui va générer à la fois la construction navale et la pêche. Du XIXe siècle et au milieu du XXe siècle, Fécamp a une importante activité de pêche morutière : les Terre-Neuvas. Il va un moment supplanter Saint-Malo comme premier port morutier français et définitivement Granville au XXe siècle, qui était traditionnellement le premier de Normandie et le second de France. La moitié des navires pour cette pêche est armé à Fécamp au début du XXe siècle et l'apogée de cette activité se situe en 1903, quand le port arme 73 morutiers avec à leur bord un équipage de 35 hommes en moyenne. Elle va se pratiquer jusque dans les années 1970, époque à laquelle le Canada interdit l'accès aux zones de pêches.

Pratiquée d'abord par les voiliers, trois-mâts, les campagnes pouvaient durer plus de six mois, le temps que les cales se remplissent de morues, qui étaient salées pour les conserver. La pêche à la ligne s'effectuait à partir des doris, petites embarcations qui emmenaient deux ou trois pêcheurs et qui étaient emboitées les uns dans les autres à bord du trois-mât, pour prendre moins de place. Bon nombre de ces doris se sont perdus dans le brouillard et ne sont jamais revenus aux trois-mâts. Cette activité générait en partie, la construction navale.

Puis les techniques ont évolué et les voiliers ont disparu. Le dernier trois-mât goélette Léopoldine pour la pêche à la morue fera son ultime campagne en 1931, laissant la place aux navires à vapeur, puis aux moteurs diesel. De nos jours, il ne réside qu'une faible activité halieutique, qui se résume à une pêche côtière. La plaisance a pris le pas sur la pêche. Le port départemental de Fécamp conserve une activité, notamment l'importation de bois. Le seul terre-neuvier français encore existant, le Marité, a été fabriqué dans les chantiers navals de la ville en 1921. En outre, La Marine Nationale utilise encore deux goélettes fabriquées à Fécamp dans les années 30 : L' Étoile et la Belle Poule. La charpente de la Salle gothique du Palais Bénédictine a été réalisée par les charpentiers de marine de la ville au XIXe siècle.

La recette de la liqueur bénédictine est inventée par Alexandre-Prosper-Hubert Le Grand, qui fonde au XIXe siècle la Société Bénédictine. Son petit-fils Fernand Le Grand, tout en assurant la direction de la distillerie familiale, crée au milieu des années 1920 une station de radiodiffusion privée, Radio-Fécamp. Le succès grandissant de celle-ci l'amènera à prendre le nom de Radio-Normandie et à proposer des émissions de radio commerciale en anglais en concurrence avec la BBC jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Au milieu des années 30, Radio-Normandie diffusera également les premières émissions de télévision expérimentale du jeune ingénieur Henri de France (1911-1986), qui deviendra célèbre après-guerre pour son invention des standards de télévision 819 lignes (ancêtre de la TV à haute définition), et SECAM de télévision en couleurs.

En 1942, les forces allemandes installent une batterie de radars (dont le modèle expérimental Mammut qui ne fut jamais opérationnel) dans les fortifications du mur de l'Atlantique sur les falaise du Cap Fagnet, dont on peut encore voir aujourd'hui les bunkers.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
30.12.1735 Charles Michel MAUCONDUIT
1736 François RENAUDEAU
1738 1766 Jacques Marin GRUCHET
1770 DUPLESSIS
1776 Nicolas Michel MASSIF
1936 G. Couturier
1965 1977 Richard Pranzo radical
1977 1989 Jean-Pierre Deneuve DVD
1989 1995 Frédérique Bredin PS
déc. 1995 nov. 1998 Jean-Claude Michel PS
27 nov. 1998 Patrick Jeanne PS enseignant retraité
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Ehess[7] et INSEE[8])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
6 570 7 000 7 937 7 846 9 123 9 452 5 418 10 950 11 401
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
11 597 12 110 12 832 12 899 12 684 12 299 13 247 13 577 14 656
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
15 381 16 737 17 383 17 165 17 184 17 263 17 708 16 876 18 201
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
19 491 21 406 21 910 21 436 20 808 21 027 19 424 - -

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Économie

La ville de Fécamp est tournée vers les activités maritimes. Fécamp est également producteur d'électricité grâce à son parc éolien.

Parc éolien de Fécamp

Éducation

Fécamp comporte quatre lycées :

  • le lycée Anita-Conti ;
  • le lycée La Providence, lycée privé situé en centre ville ;
  • le lycée professionnel Descartes, situé dans le complexe scolaire situé plateau Saint-Jacques ;
  • le lycée Guy-de-Maupassant, situé dans le complexe scolaire plateau Saint-Jacques.

Les lycées Descartes et Guy-de-Maupassant sont réunis sur le même site permettant une certaine mixité des origines, des milieux sociaux et des études.

Il y a également 4 collèges :

  • Le collège Paul Bert
  • Le collège privé La Providence
  • Le collège Jules Ferry
  • Le collège Georges Cuvier

Patrimoine

  • Musée des Terre-Neuvas et de la Pêche : Musée du glorieux passé maritime de Fécamp, inauguré en 1988. La grande aventure des morutiers qui partaient pendant de longs mois vers les eaux glaciales de Terre-Neuve (embarcations, maquettes, outillage), la construction et la réparation navale, plan relief de la ville, audiovisuels et expositions de peinture (salon annuel de la peinture de Marine).
  • Musée-découverte du chocolat.
  • Maison du patrimoine : demeure du XVIe siècle siècle, dite « Maison à la fleur de lys » puis « Hôtel du grand cerf ». Elle abrite depuis 2005 les archives municipales.
  • Villa Émilie, fin XIXe siècle siècle, style Art Nouveau.
  • Musée du Palais Bénédictine ouvert en 1888 par Alexandre-Prosper-Hubert Le Grand son fondateur dans un bâtiment à l'architecture délirante, mélangeant les styles et les époques : gothique, Renaissance et art nouveau. Il abrite un musée consacré à la précieuse liqueur normande et des expositions temporaires d'art (Stabiles d'Alexander Calder en 2001).
  • Chapelle du Précieux-Sang.
  • Monuments aux morts place Charles de Gaulle. La place a été réaménagée en 2006/2007 (anciennement place Thiers), régulièrement honorée et décorée, entourés de commerçants: boulangerie La gourmandise et Brasserie diverses et agréables pour déjeuner.

Fécampois

Jumelages

Bibliographie

  • Histoire de Fécamp par Alphonse Martin, publié en 1893 chez les imprimeurs-éditeurs Durand & fils.
  • Fécamp, l'abbatiale de la Sainte-Trinité par J. Daoust, publié en 1989 chez Durand et fils - Fécamp.
  • Il était une fois un port... par Jean-Pierre Balier, publié en 2006 par

l'Association des Amis du Vieux-Fécamp.

  • Normandie, Guides bleus et Paris-Normandie, éditions Hachette 1994.
  • Les terre-neuvas par Nelson Cazeils, Éditions Ouest-France patrimoine 2004.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Notes

  1. Ses habitants devraient s'appeler Fiscannais ou Fiscannois, d'après l'étymologie véritable de Fécamp.
  2. Beuriot C., Dechezleprêtre Th., Sites fortifiés de hauteur de l'Âge du Fer en Haute-Normandie, in: Actes de la table-ronde archéologique (Dieppe, 17 et 18 septembre 1996), Proximus, 2, 1998, 37-56.
  3. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Éditions Picard 1979, ouvrage publié avec le concours du CNRS. ISBN 2-70840040-1.
  4. En effet, il n'y a très peu de noms de lieux antérieurs au Xe siècle à des kilomètres autour de Fécamp. Cela montre d'abord une mainmise totale des colons anglo-scandinaves sur l'ensemble des domaines ruraux, ces noms de domaines comportant toujours le nom du propriétaire, ceux qui apparaissent sont tous, soit anglo-saxons, soit norrois. Dans la plupart des régions, des descendants ou des parents des fondateurs de domaines en -acum vivent toujours sur ces domaines depuis l'époque romaine, d'où le maintien de ces toponymes. Or, autour de Fécamp, il n'y a plus aucun nom en -acum composé avec un nom de propriétaire (sauf Bérigny et peut-être Beaunay) et il a dû y en avoir, puisque l'archéologie découvre de nombreuses traces de villa gallo-romaines, ensuite la population autochtone a non seulement été dépossédée, mais a dû devenir minoritaire au sein des nouveaux arrivants, car les désignations topographiques d'origine celtique ou latine antérieures au Xe siècle qui se transmettaient de manière orale de génération à génération, ont elles aussi été totalement éliminées, sauf Gournay et "la Fécamp", la rivière. On trouve dans les environs presque tous les types d'appellatifs norrois, attestés en Normandie et bien sûr de très nombreux noms de personnes de même origine. Par exemple, en partant d'Yport dont l'origine du nom n'est pas antérieure au Xe siècle également, on trouve: Les Hogues (les collines boisées), Criquebeuf (le village de l'église), Boclon (la Hêtraie), Basbeuf (sans doute Babeuf, avec both, baraque), Epreville (le domaine de *Sprot), Viertot (la ferme de Wivar), le Buc (le buisson), Tourville (la ferme de Thori), Grainval (le val de Grimr), Bultot (la ferme de Boli), Côte-côte (ancien Caudecotte, la froide maison), Bec (de Mortagne, nom donné tardivement, le ruisseau), Daubeuf (le village du vallon), Gonneville (le domaine de Gunnulfr) , Vattecrist (Wateclite XIIe siècle, la grange de *Hwatta), Colleville (le domaine de Koli), Thérouldeville (le domaine de Thorold), Angerville (le domaine d'Asgeir), Miquetot (la ferme de Michel, viking ayant reçu le baptême avec ce nom), Alventot (la ferme d' Æ(ðe)lwin), Cliquemare (la mare de l'église), Bondeville (le domaine de Bondi), Hougerville (le domaine de Holmgeir), le Torp (le hameau), Calmare (la mare de Kari), Eletot (la ferme de la plaine), Angerval (le val d' Asgeir), Ecretteville (le domaine de Skrauti), Ancretteville (le domaine d' Asketill: Anquetil), Canapeville (le domaine de Knapi), Anneville (le domaine d' Asleikr), Criquemanville (le domaine du Kirkman), Sassetot (la ferme de Saxi), Briquedalle (la vallée abrupte), Criquetot (la ferme de l'église), la Houlgate (la cavée), etc.. Tous ces noms contiennent au moins un élément norrois ou vieil anglais.
  5. Découvert en 1963.
  6. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ) p. 388.
  7. http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
  8. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
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