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Pour les articles homonymes, voir Elbeuf (homonymie).
Elbeuf
Quartier du Puchot
DétailAdministration Pays France Région Haute-Normandie Département Seine-Maritime Arrondissement Rouen Canton Elbeuf (chef-lieu) Code commune 76231 Code postal 76500 Maire
Mandat en coursDjoudé Merabet
2008 - 2014Intercommunalité CREA Site web www.mairie-elbeuf.fr Démographie Population 16 975 hab. (2007) Densité 1 040 hab./km² Aire urbaine 88 292 hab. () Gentilé Elbeuvien, Elbeuvienne Géographie Coordonnées Altitudes mini. 2 m — maxi. 133 m Superficie 16,32 km2 Elbeuf est une commune française, située dans le département de la Seine-Maritime et la région Haute-Normandie. La commune est parfois dénommée Elbeuf-sur-Seine[1], pour faire la distinction avec les deux autres Elbeuf de Seine-Maritime.
La ville a le label « Villes et pays d'art et d'histoire ».
Sommaire
Géographie
Elbeuf est un chef-lieu de canton situé en Seine-Maritime sur un méandre de la Seine, à 18 kilomètres de Rouen. Cette ville est répartie sur une surface de 1600 hectares.
Du fait de sa position sur le fleuve, la ville a été périodiquement sujette aux inondations. La plus importante d'entre elles se produisit en 1910.
Les digues ont été relevées et les routes surélevées en bordure du fleuve. Deux ponts franchissent la Seine en direction de Saint-Aubin-lès-Elbeuf et la ville a pour principale commune limitrophe Caudebec-lès-Elbeuf.
Histoire
Article connexe : Liste des seigneurs d'Elbeuf.À la fin du Xe siècle, un village portant le nom de Wellebou se développe. On trouve aussi les formes Guellebo 1021-25 (forme francisée avec [g] au lieu de [w] des dialectes du nord de la France) et Wellebuoht 1070-81.
Formé des appellatifs anglo-scandinave wella « source, cours d'eau » et scandinave both « établissement ». Comme c'est souvent le cas dans les toponymes de l'est de la Normandie en /w/, devant /e/ ou /i/, il s'amuit, d'où Elbeuf[2].
Ce nom est cité dans une charte de Richard Ier de Normandie. Wellebou était centré sur l'église toujours actuelle de Saint-Étienne.
L'industrie drapière
Vers 1514, les premières draperies d'Elbeuf voient le jour. Après la corporation des tisserands, Jean-Baptiste Colbert donnera en 1667 un élan supplémentaire à l'industrie drapière avec la Manufacture royale de draps d'Elbeuf. Le 3 novembre 1802, Napoléon visite les manufactures. La concurrence étrangère aura raison de cette activité économique de la ville qui chutera pendant le contrôle allemand lors de la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements de 1944 détruisent une partie du centre ville. La ville se reconstruit mais dans les années 1950, l'industrie drapière doit faire face à l'apparition des textiles synthétiques. Cette concurrence va amener la disparition progressive de cette industrie. La firme Prudhomme est la dernière à fermer en 1990[3].
La « ville aux cent cheminées », telle qu'elle fut surnommée, s'est tournée vers une activité industrielle plus moderne : industrie chimique et mécanique avec notamment les usines Renault et Rhône-Poulenc.
Une forte immigration alsacienne
Après la guerre de 1870 un grand nombre d'Alsaciens qui refusaient l'annexion ont choisi Elbeuf pour s'y installer. Beaucoup de ces nouveaux habitants travaillaient dans l'industrie textile en Alsace. Or les clauses douanières du traité de Francfort leur fermaient dorénavant le marché français[4].
Paul Lévy écrit : « Des 4 000 Bischwillerois qui ont quitté leur ville natale entre 1869 et 1874 — dont 75 fabricants sur 96 et plus de 3 000 ouvriers sur 5 000 — plus de la moitié s'est retrouvée à Elbeuf, où ils continuaient à former un groupement original au sein de la population autochtone. D'abord beaucoup d'entre eux étaient luthériens au milieu d'une population catholique. Leur pasteur leur faisait un sermon en allemand tous les quinze jours et, l'office terminé, s'entretenait avec eux en dialecte. Car le dialecte a subsisté, parlé couramment chez tous les vieux, fidèlement conservé par beaucoup de jeunes[5] » et il cite Delahache : « Je les ai entendus [en 1914], entre eux ou avec les patrons, et d'entendre ce langage ici, dans une petite ville normande, à 500 km. de l'Alsace..., je me croyais là-bas, chez eux, chez moi... Ils se sont longtemps mariés entre « pays », et cette tradition non plus n'est pas perdue[6] ».
Parmi cette communauté d'origine alsacienne se trouvaient les familles Blin, Fraenckel et Herzog[7]. L'écrivain André Maurois, de son vrai nom Émile Herzog, appartenait à cette dernière famille. Il est né à Elbeuf.
Héraldique
Image Nom de la commune et blasonnement Elbeuf Parti, au premier d'or à la croix patriarcale de gueules, posée sur une terrasse de sinople, supportant une vigne du même fruitée de pourpre, au second d'azur à une ruche d'or, posée sur une terrasse de sinople, entourée d'abeilles sans nombre du même
Elbeuf (Seine-Inférieure) Pendant le Premier Empire : d'argent, à une ruche d'azur, posée sur une terrasse de sinople et entourée d'un essaim, au chef de gueules, chargé de trois abeilles d'or[8].
Administration
Liste des maires successifs[9] Période Identité Étiquette Qualité mars 2008 en cours Djoudé Merabet PS élu avril 2004 mars 2008 Françoise Guillotin PS élue 1997 2004 Didier Marie PS élu, démissionnaire pour cumul de mandat 1977 1997 René Youinou PS élu 1971 1977 Michel Beaufils élu 1959 1971 Pierre Lebret élu 1947 1959 Joseph Perret élu 1944 1947 Paul Bonvoisin élu 1928 1944 René Lebret élu 1919 1928 Abel-Jean Devillers élu 1914 1919 Marcel-Elias Olivier maire provisoire pendant la présence aux Armées d'Armant Périer 1912-1914 1919 Armant Périer élu 1911 1912 Emile-Paul Lafosse élu 1894 1911 Charles-Antoine Mouchel élu 1888 1894 Emilien-Louis-Marie Nivert élu 1878 1888 Jules-Louis-Eugène Doublet 1875 1878 Léon-Mathieu Sevaistre 1848 1874 Louis-Jean Buée nommé maire par arrêté du gouvernement provisoire 1848 1848 Henri Sevaistre nommé maire par arrêté du gouvernement provisoire 1840 1848 Mathieu-Pierre Bourdon nommé maire par ordonnance royale 1835 1840 Pierre-Nicolas-Désiré Lefort nommé maire par ordonnance royale 1833 1834 Augustin Laurents nommé maire par ordonnance royale 1831 1833 Marie-Mathieu-Constant Leroy nommé maire par ordonnace royale 1830 1830 Augustin-Mathias Henry proclamé président de la Commission municipale provisoire 1823 1830 Georges-Paul Petou nommé par Louis XVIII 1808 1823 Pierre-Henry Hayet nommé par Napoléon 1er 1802 1808 Prosper Delarue 1800 1801 Thomas-Mathieu Frontin nommé par Bonaparte 1799 1800 Henri Delarue président de l'administration municipale du canton d'Elbeuf 1798 1799 Louis-Pierre-François Lemercier président de l'administration municipale du canton d'Elbeuf 1797 1798 David Delarue président de l'administration municipale du canton d'Elbeuf 1796 1797 Nicolas-Félix Lefèbvre président de l'administration municipale du canton d'Elbeuf 1792 1796 Nicolas Saillant élu 1791 1792 Pierre Galeran élu 1790 1791 Pierre Lingois élu 1788 1790 Bernard Delarue nommé par le prince de Lambesc 1785 1788 Benoît Delarue nommé par le prince de Lambesc 1785 1785 Jacques Delacroix nommé par le duc d'Elbeuf 1782 1785 Michel Grandin nommé par le prince de Lambesc 1778 1782 Mathieu Quesné nommé par le prince de Lambesc 1776 1778 Jean-Louis Maille nommé par le prince de Lambesc 1775 1776 Charles Leroy nommé par le prince de Lambesc 1768 1772 Jean-Nicolas Lefèbvre nommé par le duc d'Elbeuf Démographie
La population en doubles comptes est de 8 393 habitants (Elbeuviens) pour un budget principal seul. Elbeuf se situe dans la strate des communes de 5 000 à 10 000 habitants appartenant à un groupement fiscalisé (TPU).
Elbeuf s'appuie aussi sur les communes de son agglomération dont la démographie se situe dans les mêmes ordres : Caudebec-lès-Elbeuf (10 000 habitants), Saint-Aubin-lès-Elbeuf (8 000 habitants) et Saint-Pierre-lès-Elbeuf (8 000 habitants).
Économie
Elbeuf est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie d'Elbeuf. Elle gère le CFA, le port fluvial d'Elbeuf, la Zone Angot, le Bâtiment 3 et l'Hôtel des Compétences.
La compétence économique d'Elbeuf et de son agglomération est gérée par l'agglomération d'Elbeuf.
Transports
La gare d'Elbeuf-Saint-Aubin est desservie par les TER Basse et Haute-Normandie.
Les transports publics sont assurés par la TAE.
Ancien tramway
Article détaillé : Tramway d'Elbeuf.En 1898, la cité drapière, récemment raccordée à Rouen par voie ferroviaire (1883), se dota d'un tramway. Après seulement quelques décennies, le tramway d'Elbeuf fut fermé le 8 janvier 1926.
Jumelage
Lingen (Allemagne), voir Lingen (de)
Lieux et monuments
- Le musée de l'hôtel de ville
- L'église Saint-Jean (classée monument historique en 1992)
- L'église Saint-Étienne (classée monument historique en 1930)
- Les manufactures Delarue, Clarenson et Charles Houiller (draperies)
- Le Cirque-théâtre d'Elbeuf (1892)
- Quartier du Puchot, quartier « dit » créé dans les années 60
- La synagogue, 29, rue Grémont, classée aux monuments historiques le 25 mai 2009[12]
Personnalités liées à la commune
- Argentin, acteur (de son vrai nom Christian Argentin)
- Georges Chauvel, sculpteur
- Pierre Coulibeuf, cinéaste et plasticien
- Franz-Olivier Giesbert, journaliste, biographe et romancier
- Raoul Grimoin-Sanson, inventeur
- Marianne Hardy, actrice
- Auguste-Léopold Hervieux,avocat et littérateur (romans, poèsies) est né à Elbeuf le 10 mars 1831. Obtint en 1884 le prix Jules Janin décerné par l'Académie française
- Auguste Houzeau, chimiste
- Roger Knobelspiess, acteur et écrivain
- René Le Senne, philosophe
- André Maurois (né Émile Salomon Wilhelm Herzog), romancier, membre de l'Académie française
- Charles Muller, journaliste et écrivain
- Raylambert (Raymond Gabriel Lambert), peintre et illustrateur d'un grand nombre d'ouvrages scolaires
- Blanche Toutain, comédienne
- Albert Vaguet, ténor de l'Opéra de Paris
- Jean-Philippe Dojwa, ancien coureur cycliste professionnel
Annexes
Notes, sources et références
- Site officiel de la ville d'Elbeuf, le site lui même indique « Bienvenue à Elbeuf sur Seine »
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et des anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, 1979, 180 p. (ISBN 978-2-7084-0040-5) (OCLC 6403150).
Ouvrage publié avec le soutien du CNRS
- ISBN 978-2-86656-406-3) Emmanuel de Roux, Patrimoine industriel, p. 166-177, Éditions Scala, Paris, 2007 (
- Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie..
- Paul Lévy, Histoire de la langue allemande en France, Éditions IAC, 1952, Tome II, p. 153.
- Georges Delahache, L'Exode, Paris, 1914
- Site de la mairie d'Elbeuf.
- http://www.euraldic.com/txt_vbh058_elbeuf.html
- Charles Brisson, Elbeuf, histoire de ses rues..., éditions du Pt'it Normand, 1980
- http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- Insee : Population depuis le recensement de 1962
- Notice no PA76000086, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Commune de la Seine-Maritime
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