- Louviers
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Louviers
Canaux à Louviers
DétailAdministration Pays France Région Haute-Normandie Département Eure Arrondissement Les Andelys Canton Louviers-Nord (chef-lieu)
Louviers-Sud (chef-lieu)Code commune 27375 Code postal 27400 Maire
Mandat en coursFranck Martin
2008 - 2014Intercommunalité Communauté d'agglomération Seine-Eure Site web [2] Démographie Population 18 195 hab. (2008[1]) Densité 672 hab./km² Aire urbaine 42 338 hab. () Gentilé Lovériens, Lovériennes Géographie Coordonnées Altitudes mini. 11 m — maxi. 149 m Superficie 27,06 km2 Louviers est une commune française, située dans le département de l'Eure et la région Haute-Normandie.
Sommaire
Devise
« Louviers le Franc » nom donné selon la légende par Charles VII en 1441 par référence aux loups peuplant les nombreuses forêts domaniales alentour (forêt de Bord-Louviers)
Géographie
La ville est traversée par sept bras de l'Eure.
Toponymie
Premières attestations du nom: Locos veteris IXe siècle (Annales de St Bertin); Loviers 962-996; Lotvers 1025.
La forme locos veteres ainsi que la poétique transposition Locus veris, le lieu du printemps, ne sont pas à retenir. De même, aucun rapport avec le nom du loup (lupus) comme le montrent les formes anciennes.
Par contre, on peut rapprocher Louviers d'autres formations en -viers, communes au nord de la France : Reviers (Basse-Normandie); Grand-Laviers (Picardie) ou Verviers (Belgique).
L'élément celtique uer- / uar- est un terme hydronymique au sens probable d' 'eau' ou de 'rivière'[2]qui a justement été utilisé comme nom de rivière (cf. la Vire, la Vière ou le Var), ainsi que dans le composé Varinna > Varenne, commun en France[3] et le nom du peuple celtique Trévires (Trèves) « les passeurs » de trē-uer-o (cf. vieil irlandais treóir, passage ou lieu de passage d'un cours d'eau)[4].
Histoire
Le 10 février 856 à Louviers, le père du roi Louis II le Bègue lui arrange des fiançailles avec une fille d'Erispoë, roi de Bretagne, qui lui concède alors le duché du Mans. Déplaisant énormément aux vassaux bretons, cet arrangement est peut-être une des raisons du mécontentement et du complot qui entraînent la mort du roi breton l'année suivante[5]
Le 12 juillet 1380, le connétable de la garnison de Louviers, inspectant les murailles vers minuit, trouve un guetteur endormi, alors que la ville est menacée par des ennemis, et, de colère, lui heurte violemment la tête contre une guérite de bois et le tue.
La ville fut chef-lieu de district entre 1790 et 1795, et chef-lieu d'arrondissement de 1800 à 1926.
En juin 1940, Louviers a terriblement souffert de bombardements liés au combat de la bataille de France[6].
Histoire politique récente
Louviers a connu une histoire politique singulière dans la deuxième partie du XXe siècle. Ville ouvrière, l'héritage de Pierre Mendès France y entretenait une effervescence politique qui porta à la magistrature municipale, en 1965, le docteur Ernest Martin, étiquette divers gauche... (extrême gauche antiautoritaire, une liste autogestionnaire allant du PSU aux anarchistes). Les évènements de Mai 68 eurent un retentissement particulier à Louviers, qui se détermina résolument pour un fonctionnement auto-gestionnaire, avec comités de quartier, politique culturelle avant-gardiste, etc. Le retour de bâton ramena la droite au pouvoir en 1969. Pendant huit ans, les débats municipaux furent houleux et en 1977, Henri Fromentin reprit les rênes de la commune pour remettre en selle le programme révolutionnaire du docteur Martin[7]. Cet épisode mouvementé de la vie locale aura un retentissement national.
Héraldique
Les armes de la ville de Louviers se blasonnent ainsi :[8]
- Parti, au 1) d'azur à une lettre L majuscule fleuronnée d'argent enfilée dans une couronne ducale d'or, au 2) aussi d'azur à un lion d'or et à la bordure cousue de gueules chargée de douze besants d'argent
- Remarques:
- Le Grand Larousse encyclopédique (1962) donne un blasonnement équivalent, mais avec seulement huit besants d'argent.
- Malte-Brun, dans la France illustrée (1882) donne un très différent: D'azur, à deux loups passant l'un sur l'autre de sable, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or. Bien que plus « parlant » (Louvier=voie des loups), ce blason est douteux: les loups étant de sable sur azur (émail sur émail, contraire à la règle de contrariété des couleurs)
Administration
Comme toutes les communes de l'ancien canton de Louviers (scindé depuis en canton de Louviers-Nord et canton de Louviers-Sud), Louviers fut rattachée, jusqu'en 1926, à l'ancien arrondissement de Louviers, supprimé à cette occasion et jamais reconstitué.
En 2010, la commune de Louviers a été récompensée par le label « Ville Internet @ »[9].
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité juin 1995 2014 Franck Martin DVG puis PRG Journaliste mars 1983 juin 1995 Odile Proust RPR mars 1977 mars 1983 Henri Fromentin DVG Imprimeur mars 1971 mars 1977 Edouard Thiers CD 1969 mars 1971 Rémy Montagne CD 1965 1969 Ernest Martin DVG Médecin 1958 1965 André Vincelot Directeur d'école honoraire 1953 1958 Pierre Mendès France radical Avocat 1935 1939 Pierre Mendès France radical Avocat Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
D’après le recensement Insee de 2007, Louviers compte 18 120 habitants (soit une stagnation par rapport à 1999). La commune occupe le 500e rang au niveau national, alors qu'elle était au 474e en 1999, et le 3e au niveau départemental sur 675 communes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Louviers depuis 1793. Le maximum de la population a été atteint 1982 avec 19 000 habitants.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (22,3 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (53,5 %) est supérieur au taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 46,5 % d’hommes (0 à 14 ans = 20,1 %, 15 à 29 ans = 22,5 %, 30 à 44 ans = 21 %, 45 à 59 ans = 17,8 %, plus de 60 ans = 18,7 %) ;
- 53,5 % de femmes (0 à 14 ans = 18,7 %, 15 à 29 ans = 20,4 %, 30 à 44 ans = 18,7 %, 45 à 59 ans = 16,7 %, plus de 60 ans = 25,6 %).
Patrimoine
Le patrimoine lovérien a fortement souffert des destructions de la Seconde Guerre mondiale. Malgré tout, certaines maisons ont subsisté, notamment un magnifique hôtel particulier du XVIIIe siècle où Napoléon III a passé quelque temps.
Patrimoine religieux
- Église Notre-Dame du XIe au XIIIe siècle, classée monument historique depuis 1846[15]
- Cloître des pénitents : ruines d'un cloître franciscain puis dominicain, le seul cloître sur l'eau d'Europe, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1994[16]
- Ancien prieuré Saint-Lubin, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1935[17]
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Mise au tombeau (XVe siècle), Église Notre-Dame
Patrimoine civil
- Palais de justice, inauguré en 1896, abrite le conseil de Prud'hommes ;
- Maison du Parlement, XVIe siècle, où se réfugia le parlement de Normandie (ou parlement de Rouen) durant les guerres de religion ;
- Rues du XVIe siècle avec maisons à pans de bois, inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1932[18] ;
- Manoir de Bigards : gentilhommière du XVIe siècle agrandie au XVIIe. Le corps de logis est à pans de bois sur un rez-de-chaussée de briques et de pierres. Chapelle intérieure avec vitraux. Jardin moderne traversé par trois bras de l'Eure où l'on peut voir les installations des tanneurs du XVIe siècle ;
- Maison à vaisselle cassée : il aura fallu des milliers d'heures à Robert Vasseur pour habiller sa maison et son jardin avec des tonnes de morceaux de vaisselle ;
- Château Saint-Hilaire, 44 avenue Henri-Dunant, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2002[19] ;
- Riche architecture, troisième République (style Jules Ferry) où la mairie regroupe le musée, la bibliothèque et l'école primaire ;
- Georges Wakhévitch y a créé, sous le mandat de la maire Odile Proust, la Fondation Wakhévitch (musée des décors de théâtre, d'opéra et de cinéma), abritant une importante collection de décors. Cette collection est actuellement fermée.
Patrimoine industriel
- Usine de Jean-Baptiste Decrétot, en centre ville : première installation industrielle textile fondée vers 1780. Le site relaté dans les voyages en France d'Arthur Young tombe malheureusement en ruines, faute de restauration ;
- Usine Jeuffrain et usine Vandevoorde qui témoignent du riche passé de l'industrie textile du drap de Louviers ;
- Moulin de Bigard, situé rue des anciens combattants d'Afrique du Nord (anciennement 4 rue de la gare) sur le bras de Bigars de l'Eure : successivement moulin à tan au XVIIIe siècle, moulin à foulon (coton) en l'an XIII, filature de drap Jourdain-Ribouleau en 1824 (visitée par le prince Louis-Napoléon en 1849 et reconstruite après incendie en 1856), grand moulin à blé (minoterie) de la famille Lair en 1890 (actionnée par roue à aube métallique, puis par électricité), usine vétérinaire en 1962 puis enfin espace culturel municipal en 1978 ;
- Médiathèque, ancienne usine drapière à vapeur faite de briques, de bois et de poutres métalliques. Le toit à dents de scie prouve son rôle précédent. La manufacture se compose de deux parties : la cheminée et les métiers à tisser puis le logement des ouvriers qui logent dans l'usine afin que le patron puisse mieux gérer l'entreprise, le stock de laine et de tissus ;
- Quand Louviers était dans sa période drapière, elle fournissait des draps royaux en laine de mouton.
Économie
Des implantations wisigothiques du VIIIe siècle ont été découvertes grâce à l'archéologie préventive en centre ville et au bord de l'Eure. L'habitat est donc fort ancien du fait de ses fortifications naturelles consistant en sept bras de l'Eure, le plus étroit de ceux-ci mesurant moins d'un mètre.
Jusqu'au XVIIIe siècle, ce sont les tanneurs qui font la richesse de la ville. Les greniers aérés par des ouvertures en anse de paniers témoignent de cette activité dans nombre de maisons. En parallèle, la culture du lin, fréquente dans la région, conduit à une architecture particulière : celles des ateliers familiaux de tissage de la batiste. Pour faire entrer le métier, les maisons peuvent avoir des plafonds de plus de 4 mètres de haut.
À partir du XVIIIe siècle, avec l'importation de la laine des moutons d'Angleterre, c'est le tissage du drap de laine qui enrichit la ville. La plus ancienne usine (établissement industriel se différenciant des ateliers familiaux) a laissé une friche en centre ville restaurée en bourse du travail. La crise du textile, dans les années 1960, met fin à cette activité (7 usines textiles en ville) et Louviers devient une banlieue résidentielle pour des migrations quotidiennes professionnelles vers Rouen ou vers Paris, phénomène accentué par l'arrêt des trains express en gare de Val-de-Reuil.
Personnalités
- Guillaume de Bigars (Seigneur du fief de la Salle-du-Bois, détenant les îles du Bassin de Bigars et du Bassin de la Villette) participe à la Première croisade aux côtés de son suzerain Robert II de Normandie, duc de Normandie.
- Louis de Bigars, pendant la Guerre de Cent Ans reprend la ville aux Anglais en 1440, fait d'armes honoré par le roi Charles VII de France à l'occasion de l'octroi d'une charte datée de Lusignan en mars 1441 : exemption d'impôts à perpétuité, appellation de Loviers-le-Franc, privilège pour les Lovériens de broder sur leurs vêtements la lettre L couronnée, etc.
- Maurice Duruflé (Louviers 1906 - Louveciennes 1986), compositeur et organiste.
- Jean-Baptiste Gauthier (Louviers 1685 - Gaillon 1755), théologien.
- Alfred de Jancigny, sous-préfet.
- Mathurin Le Picard, curé.
- Jacques François Édouard Hervieux (né à Louviers, le 04 sept 1818) est un médecin et élu Membre de l'Académie de médecine le 10 juin 1873. A publié plusieurs ouvrages ou traités relatifs à sa profession.
- Roger-Joseph Jourdain, né à Louviers en 1845 est un peintre (fut élève de Cabanel). Reçu la médaille d'argent à l'exposition universelle de 1889.
- Jacques-Désiré Laval, prêtre de Pinterville, allait trouver son confesseur, l’abbé Talon à Louviers.
- Michel Linant (Louviers 1708 - Paris 1749), poète. Auteur des Progrès de l'éloquence sous le règne de Louis le Grand.
- François Loncle, député PS.
- Pierre Mendès France, maire en 1954.
- Jean Nicolle (Louviers 1604 - Louviers 1650), peintre.
- Olivier Besancenot, homme politique, a passé une partie de son enfance à Louviers.
- Pierre Nicolas Le Chéron d'Incarville, botaniste.
- le maréchal Davout, qui après Waterloo, fut contraint de demeurer quelques mois dans la ville.
- Paul Jeuffrain, industriel et photographe.
- Raoul Verlet, sculpteur (monument aux Soldats morts pour la Patrie, 1907).
- Joris Bert, joueur de baseball pour les Huskies de Rouen.
Jumelages
- San Vito dei Normanni (Italie)
- Weymouth-Portland (Angleterre)
- Holzwickede (Allemagne), voir Holzwickede (de)
Annexes
Notes, sources et références
- Populations légales 2008 de la commune : Louviers sur le site de l'Insee
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p.300.
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, 1981, 221 p. (ISBN 978-2-7084-0067-2) (OCLC 9675154) (LCCN 82137355)
- Xavier Delamarre, Op. cité. p. 300.
- Sources: Annales de Saint-Bertin AD 856 Le Roi Charles fait la paix avec le breton Hérispoé, et fiance à la fille de celui-ci, son fils Louis, auquel il donne le duché du Mans, jusqu’à la route qui conduit de Paris à Tours.
- [1] Conférence publié par la Société d'études diverses de Louviers [PDF]
- Voir : Louviers : Sur la route de l'autogestion Christophe Wargny, éd. Syros, 1976
- "La Banque du Blason" Source:
- Palmarès 2010 des Villes Internet sur le site officiel de l'association. Consulté le 19/12/2009.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 20 novembre 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 20 novembre 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 20 novembre 2010
- Évolution et structure de la population à Louviers en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 20 novembre 2010
- Résultats du recensement de la population de l'Eure en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 20 novembre 2010
- Notice no PA00099471, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00132693, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00099473, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00099472, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA27000050, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Bibliographie
- J. Dutens, Description topographique de l'Arrondissement communal de Louviers, An IX (1800), Imprimerie Lanoe à Evreux
- Paul Dibon, Essai historique sur Louviers, 1836, chez N. Periaux à Rouen
- Alphonse Levasseur, Louviers, Loviers le Franc : histoire de Louviers des origines à nos jours, 1914, Imprimerie Grateau à Pacy sur Eure (réédition augmentée en 1993 (ISBN 2-86743-181-6))
- Abbé Delamare, curé d'Incarville, Histoire des rues de Louviers, 1930, Imprimerie de l'Eure à Evreux (réédition fac-similé circa 1980)
- Abbé Delamare, Louviers le Franc, ses églises, son musée, sd (circa 1930), Imprimerie de l'Eure à Evreux
- Louis Béquet, L’Histoire de Louviers évoquée par les choses, 1962, Imprimerie Fromentin à Louviers (nombreuses rééditions)
- Christophe Wargny, Louviers : sur la route de l'autogestion ?, 1976, Syros
- Robert Dauphin, Louviers, 4 années d'occupation 1940-1944, 1981
- Jean-Michel Chaplain, La Chambre des tisseurs : Louviers, cité drapière (1680-1840), 1984 (ISBN 2-903528-40-3)
- Dauphin et Marinier, Les rues de Louviers vous parlent..., 1986
- Robert Dauphin, La vie quotidienne à Louviers sous l'occupation allemande, in VAN n°40, 1987
- Collectif, Louviers, 1997, Société d'Études Diverses de Louviers, (ISBN 2-910704-12-2) (réédition mise à jour 2004, (ISBN 2-910704-20-3))
- Yvette Petit-Decroix et autres, Les Moulins à eau du Pays de Louviers, 2005, Société d'études diverses de Louviers et sa région
- Collectif, Fermes, manoirs & colombiers du Pays de Louviers, 2008, Société d'études diverses de Louviers et sa région
Article connexe
Liens externes
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