- Port de Caen
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Port de Caen-Ouistreham
Port de Caen-Ouistreham
Le Nouveau Bassin (au fond, le viaduc de Calix)Présentation Tirant d'eau 9 m Longueur 350 m (port aval)
3000 m (port amont)Trafic 3 947 708 tonnes (2007)[1] Activités Céréales, papier, bois, sable, engrais, passagers Equipement 2 passerelles de transbordement des passagers
2 ports de plaisance
5 bassins à flotsGéographie Latitude
LongitudeNon renseigné
(Chercher ce lieu)Pays {{{pays}}} Commune {{{commune}}} Port - Port par pays modifier Le port de Caen-Ouistreham est un port de commerce, un port passager et un port de plaisance français s'étendant sur le canal de Caen à la mer depuis l'embouchure de l'Orne à Ouistreham jusqu'à la ville de Caen, dans le département du Calvados et la région Basse-Normandie.
Sommaire
Histoire
Du moyen-âge à l'époque moderne
Au Ie siècle, un vicus se constitue sur les bords de l'Odon à l'emplacement de l'actuel abbaye aux Hommes. Des fouilles menées dans les années 1970 ont montré qu'après l'échec d'une première tentative pour stabiliser les berges de la rivière un canal a été creusé d'est en ouest à travers le bourg. Ce canal avait pour but d'assainir le terrain, mais il est probable que les berges aménagées de ce canal tenaient également lieu d'installations portuaires sommaires. Le cabotage jusqu'à l'Orne assuré par des barques à fond plat devaient permettre l'échange de produits locaux.[2]
Les différents bourgs dispersés dans la vallée de l'Orne connaissent une croissance certaine à partir du VIIe siècle. Interrompue par les invasions barbares, ce mouvement d'urbanisation reprend au Xe siècle avec le nouvel essor urbain qui accompagne le grand redémarrage du duché de Normandie. Un tissu urbain relativement continu se forme alors sur les deux rives de l'Odon. Dans la première référence écrite à la ville de Caen dont on dispose aujourd'hui (une charte de l'abbaye de la Trinité de Fécamp de 1066), il est déjà fait référence au port de Caen.
Vers 1083, un quai, le quai Villons, est construit à l'emplacement de l'actuelle rue des Prairies Saint-Gilles. Il servait probablement de débarcadère pour le port. Trois maisons sont également construites, dont une destinée à abriter le préposé à la perception des droits sur les marchandises.[2]
Au XVIe siècle, le port se trouvait toujours le long des quais de l'Odon, comme en témoigne cette citation de Charles de Bourgueville :
- « De dessus ces murailles, l'on a le plaisir de voir flotter les navires de ceste rivière, et à travers ces délectables et larges prairies, puis descendre et charger les marchandises le long des dictes murailles, icelles mettre en greniers, celliers et magazins dedans la ville, en ceste tortue et riche rue des Quaizs : riche je la dy pour ce que les plus rares marchandises qui descendent cette rivière y sont mises et posées comme aussy les marchandises des habitants qu'ils envoyent en pays estrange, attendans l'opportunité de vente. »[3]
Depuis l'époque moderne
Très sévèrement endommagé pendant la bataille de Caen, le port se développe de nouveau rapidement à partir des années 1950. Il avait deux originalité pour un port français. Tout d'abord les exportations l'emportaient sur les importations : en 1953, 1 097 841 tonnes contre 854 843 tonnes. Ensuite, les bateaux sous pavillon français étaient majoritaires (62,5% en 1953) grâce à la présence de la Société navale caennaise. Le trafic était dominé par les activités minières et métallurgiques liées à la proximité des mines de Soumont et de Saint-Quentin, ainsi que de la Société métallurgique de Normandie. En 1953, le minerai de fer représentait 71,8% des sorties (787 962 tonnes) et les produits de la métallurgie (fer et fonte) 19,7% des sorties (216 732 tonnes). Cette même année, 74,3% des entrées (634 816 tonnes) était constituées de houille destinée en majeure partie à la SMN. Le bassin Saint-Pierre n'est pratiquement plus utilisé ; seul 0,3% du trafic transite par ses quais en 1953. La partie du port sur la rive gauche de l'Orne est quant à elle totalement abandonnée. La majeure partie du trafic transite par le bassin d'Hérouville (56,9% du trafic en 1953) suivi par le Nouveau bassin (36,8% du trafic en 1953).[4]
Le port de Caen dans l'art
Le port a été peint par de nombreux artistes :
- Nicolas Ozanne, Le Port de Caen vu de la Prairie, 1787
- Ambroise Louis Garneray, Vue du port de Caen prise du quai de Vaucelles
- Stanislas Lépine, Le port de Caen, vers 1859, musée d'Orsay
- Louis-Edouard Garrido, Vue du port de Caen, vers 1960, Musée de Normandie
Le port de Caen vu de la Prairie de Nicolas Ozanne (1787)
Vue du port de Caen prise du quai de Vaucelles par Ambroise Louis Garneray (début XIXe)
Administration du port
En vertu de la loi de décentralisation du 13 août 2004 qui prévoit le transfert des ports d'intérêt national aux collectivités locales, les ports de Caen-Ouistreham et de Cherbourg ont été transférés à un syndicat mixte régional dénommé « Ports Normands Associés » et composé de représentants du Conseil régional et des conseils généraux du Calvados et de la Manche. La gestion du port de Caen-Ouistreham (commerce et plaisance) a été confiée à la Chambre de commerce et d'industrie de Caen.
Les quais
Bassin Saint-Pierre
En 1780, le canal de redressement de l'Orne commencé en 1764 entre Clopée (Mondeville) et Caen est ouvert à la navigation. À l'approche de la ville, ce canal se divise en deux branches, la voie la plus septentrionale formant un canal dans lequel se jette les eaux de l'Odon. La compagnie Mignot commencent l'édification de murs de quai en 1787 sous la direction de l'ingénieur Lefebvre. Mais alors que les travaux sont bien avancés, les batardeaux se rompent et les fondations sont ébranlées par la marée. La construction est finalement interrompue en l'an III. Les murs ont par la suite étaient consolidés pour pouvoir être achevés.[5]
En 1797, l'ingénieur en chef Joseph Cachin propose de creuser un canal de navigation parallèle à l'Orne entre Caen et Colleville ; ce canal partirait du canal Saint-Pierre, qui serait alors transformé en bassin à flot. Devant le coût financier jugé exorbitant, le projet est abandonné. Il est repris par l'ingénieur Pattu qui présente le 5 août 1836 un projet de canal latéral partant d'un bassin dans les jardins de Courtonne et débouchant par une écluse à sas à l'intérieur de la pointe du Siège. Ce projet est accepté. L'administration prévoit de transformer le canal St-Pierre en bassin régulier de 550 m de longueur sur 50 m de largeur entouré par des murs de quai. Il est prévu que le bassin soit de la même profondeur que le canal (4 m). D'une superficie de 27 500 m², il doit pouvoir accueillir 70 navires de 300 tonneaux. Ce bassin doit être alimenté par les eaux de l'Odon, transformé en rigole alimentaire. Le projet initial prévoit que chaque extrémités du nouveau bassin doit être fermée par un barrage :
- au sud-est, un barrage pour retenir les eaux fermée par une écluse à sas, cette dernière permettant de relier le bassin avec l'Orne où se situe avec la partie du port qui n'est pas concerné par ces nouveaux ouvrages (quai de Vaucelles) ;
- au nord-ouest, un barrage sur l'Odon où doivent être pratiqués cinq pertuis, d'au moins 5 m, qui permettront de faire des chasses quand le bassin sera à sec à marée basse ;
- à l'est, une écluse à porte d'èbe et de flot permettant de communiquer avec le nouveau canal maritime.[5]
Le projet est repris par l'ingénieur Tostain qui supprime le barrage à pertuis sur l'Odon. L'ingénieur en chef prévoit également la construction d'un aqueduc parallèle au bassin afin d'écouler l'eau des égouts dans l'Orne sans qu'elle vienne polluer le bassin.
Le 23 février 1839, les travaux de consolidation des murs de quai construits en 1792 sur la rive droite du bassin Saint-Pierre, actuel quai Vendeuvre, sont adjugés. Les travaux sont terminés à le fin de cette année et les quais, terre-pleins et pavages sont achevés au début de l'année suivante. Le 23 novembre 1844, les travaux de creusement du canal et de construction des quais sont adjugés. La largeur des anciens quais du port de Caen, fixée à 25 m par l'ordonnance royale du 12 décembre 1818, a été conservée pour la partie des nouveaux quais situés entre le fond du bassin et la tête du canal. Entre l'Orne et le nouveau canal, la largeur est portée à 40 m ; une cale de 150 m de longueur sur 15 m de large doit y être aménagée afin de permettre le déchargement du bois. Au nord-ouest, doit être aménagée une grande place, l'actuelle place Courtonne, sur laquelle débouche les rues de la ville.[5]
Après la Seconde guerre mondiale, le bassin n'est pratiquement plus utilisé. Le faible trafic est constitué principalement de bois, ainsi que de ferrailles et de sable[4]. Il abrite aujourd'hui le port de plaisance de Caen. Équipé de 6 pontons à catway, ce port peut accueillir au total 92 bateaux de moins de 25 mètres et dont le tirant d'eau n'excède pas 3m80[6].
On trouve sur ces quais plusieurs bâtiments datant du XIXe siècle ou du début du XXe siècle :
- Pavillon de Normandie
- Hangar Savare
- Ancien siège de la SNC
- DDE maritime
Bassin Saint-Pierre en 1873
Nouveau bassin
Croisières
Bassin de Calix
Agro-alimentaire
Quai d'Hérouville
Vrac et divers
Quai de Blainville
- Conteneurs divers
- Bois
- Vrac
- Céréales
Le quai de Blainville mesure plus de 600 mètres. Il s’agit du port commercial qui est le quatrième port français d’importation de bois exotiques, le plus souvent en provenance du golfe de Guinée. C’est également le lieu de déchargement et de chargement du fer, des engrais, du charbon et des matériaux de construction. Le port exporte les céréales produites dans la région et possède un silo d’une capacité de 33 000 tonnes.
Quai de Ranville
Fret routier
Port de plaisance de Ouistreham
Port passager de Ouistreham
La ligne de ferry Ouistreham-Portsmouth permet de relier la France et l'Angleterre en 5 h 45 en jour et en 7 h s'il fait nuit. En saison et le week-end, le « Navire rapide » permet de raccourcir le temps de la traversée en la ramenant à 3 h 45.[7]
Les liaisons sont assurées par la compagnie Brittany Ferries.
Les départs sont jusqu'au nombre de 4 par jour (2 le mercredi) dans les deux sens[7].
Cette ligne de ferry permet donc de relier Caen à l'Angleterre au niveau de la ville de Portsmouth où Londres ne se trouve plus qu'à 120 km[7].
Chiffres et statistiques
Évolution de l'activité du port
2005 2006 2007 2008 Total marchandises (tonnes) 3 582 000 3 919 822 3 947 708 ... Total passagers 977 078 1 078 161 999 038 ... Évolution 2005/2006. Le port de Caen-Ouistreham présente en 2006 des chiffres témoignant de son essor. En effet, le port passager de Ouistreham a transporté en 2006 1 080 000 de passagers contre 980 000 en 2005, soit une augmentation de 10,5 %[8].
Les résultats du port de commerce sont tout aussi satisfaisants : le port de Caen-Ouistreham réalise une progression de 9,43 % de son trafic marchandises entre la fin de 2005 et 2006, ainsi 3,92 millions de tonnes de marchandises ont transité par le port en 2006 contre les 3,58 millions de 2005[9]. Avec ces résultats, le port de Caen-Ouistreham retrouve une activité similaire à celle des années 1990, époque à laquelle la Société métallurgique de Normandie (SMN) était toujours en activité et pendant laquelle le trafic transmanche commençait à connaître son essor[8].
Le port de Caen-Ouistreham se classe ainsi en 2006 au 10e rang des ports français et au 3e des ports d'intérêt national[8].
Évolution 2006/2007. L'évolution du trafic marchandises entre 2006 et 2007 est moins élevée que celle entre 2005 et 2006. Bien qu'elle soit toujours positive, cette évolution s'élève à 0,71 %, contre 9,43 % de l'année précédente ; ainsi ce sont 3 947 708 millions de tonnes de marchandises qui ont transité en 2007 par le port de Caen-Ouistreham[9].
Il en est de même pour l'évolution du trafic passager : 999 038 passagers ont utilisé en 2007 le port de Caen-Ouistreham, soit une évolution négative de 7,34 face aux 1 078 161 passagers de 2006[10].
Marchandises transportées en 2007
Type de marchandises Tonnes transitées en 2006 Tonnes transitées en 2007 Tonnes transitées en 2008
(données incomplètes)Houille 13 282 3 059 4 721 Bois du Nord 25 985 26 334 10 792 Bois exotiques 93 512 111 291 52 342 Céréales 368 687 269 861 134 573 Nourriture animale 11 332 6 548 4 286 Engrais 88 445 105 805 84 983 Ferrailles 111 557 125 307 65 730 Sel 17 799 7 604 0 Clinkers 0 45 128 12 237 Divers 90 842 28 108 13 397 Voir aussi
- Liste des ports français
- Caen et Ouistreham
- Canal de Caen à la mer
- Orne (fleuve) et Manche (mer)
- Chambre de commerce et d'industrie de Caen
- Calvados et Basse-Normandie
- Économie de la Basse-Normandie
Notes et références
- ↑ Revue de presse du Port de Caen-Ouistreham
- ↑ a et b Christophe Collet, Pascal Leroux, Jean-Yves Marin, Caen cité médiévale : bilan d'archéologie et d'histoire, Calvados, Service Département d'archéologie du Calvados, 1996 (ISBN 2951017502)
- ↑ Gaston Lavalley, Caen ; son histoire et ses monuments, guide du touriste à Caen et les environs, Caen, E. Brunet, 1877
- ↑ a et b René Musset, « Le port de Caen » dans les Annales de Géographie, vol. 64, no 341 (1955), pp. 65–67
- ↑ a , b et c « Canal de Caen à la mer », dans l'Annuaire du département du Calvados pour l'année 1846, Caen, H. Leroy, 1846, pp. 353–379
- ↑ Site du port de plaisance de Caen
- ↑ a , b et c Site de Brittany Ferries - Liaison Caen-Ouistreham–Portsmouth (consulté le 3 août 2008)
- ↑ a , b et c [pdf] Équipement de Basse-Normandie, « Le port de Caen-Ouistreham en plein essor », 2006, INSEE. Consulté le 26 août 2008
- ↑ a et b [pdf] Équipement de Basse-Normandie, « Trafic annuel de marchandises des ports bas-normands depuis 2000 », 2007. Consulté le 26 août 2008
- ↑ [pdf] Direction régionale de l'Équipement de Basse-Normandie, « Trafic passager des ports bas-normands depuis 2000 », 2007. Consulté le 26 août 2008
Voir aussi
Bibliographie
- Cachin, Deux mots sur la diatribe de Jacques Hue, associé à l'entrepreneur du port de Caen, [S.l.s.n.], 1797
- Ministère de l'Intérieur, Rapport et procès-verbal des opérations de la commission envoyée à Caen, en floréal an 6, par le Ministre de l'intérieur, en vertu d'un arrêté du Directoire exécutif du 17 germinal, pour examiner les travaux entrepris sur la rivière d'Orne, sous les murs de Caen, ainsi que les dépenses auxquelles ils ont donné lieu, et les moyens que l'on peut employer pour reprendre ces travaux et les conduire à leur perfection, Paris, Imprimerie de la République, 1798
- F. Dutour, I. De Konick, De Caen à la mer : histoire d'un canal, Caen, Archives départementales du Calvados, 1995
- G. Lange, Mémoire sur le Port de Caen sur l'avantage qu'il y aurait à rendre l'Orne navigable depuis cette ville jusqu'à Argentan, et sur la possibilité de la faire communiquer avec la Loire par la Mayenne ou la Sarthe, sans aucunes dépenses pour l'État, lu à la Société d'Agriculture et de Commerce de la ville de Caen, le 17 Avril 1818, Caen, F. Poisson, 1818
- Les ports de Basse-Normandie : Honfleur, Caen, Cherbourg, Granville, Caen, la Région économique de Basse-Normandie, 1925
- Port de Caen. Avis aux citoyens, Caen, Chalopin, 1798
Liens externes
- Site officiel du port de commerce de Caen - Ouistreham
- Site officiel du port de plaisance de Caen
- Site officiel du port de plaisance de Ouistreham
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