Duche de Normandie

Duche de Normandie

Duché de Normandie

Le duché de Normandie fait partie, comme lAquitaine, la Flandre ou la Catalogne, de ces principautés qui émergent au milieu du Moyen Âge, suite à laffaiblissement du pouvoir royal. En 911, débordé par les raids des Vikings, le roi des Francs Charles le Simple confie à lun de leurs chefs, Rollon, les pays autour de la Basse-Seine. Cette concession est lembryon du duché de Normandie. Les Vikings mettent en place un État solide, puissant et prospère qui atteint son apogée quand en 1066, le duc Guillaume le Conquérant sempare du royaume d'Angleterre. Pendant près de cent cinquante ans, Normandie et Angleterre ont destin lié. Après le milieu du XIIe siècle et linstallation des Plantagenêts à la tête du royaume anglo-normand, le duché na plus le rayonnement dautrefois sur le plan politique. Malgré tout, il ne cesse de susciter la convoitise des souverains français. En 1204, le roi de France Philippe Auguste conquiert la Normandie qui rejoint ainsi la couronne. Le duché vit ensuite dans lombre du royaume capétien.

De gueules aux deux léopards dor.

Sommaire

Création du duché (Xe siècle)

Le duché de Normandie au XIIe siècle

Le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911 marque la naissance du duché de Normandie[1]. Dépassé par les raids vikings qui razzient son royaume, le roi des Francs, Charles le Simple, décide de négocier avec un chef scandinave du nom de Rollon. Un accord entre les deux hommes est donc conclu à Saint-Clair-sur-Epte. Le Viking reçoit les pays voisins de la Basse-Seine à charge pour lui de les défendre au nom du roi des Francs. Nous ne savons pas exactement lextension de ce territoire[2]. En tout cas, il sera à la base de la Normandie, étymologiquement le "Pays des Hommes du Nord" en vieux norrois[3].

Le roi des Francs, Raoul, agrandit la concession faite au comte Rollon. En 924, il lui octroie la Normandie centrale (Bessin, Pays d'Auge et Hiémois ?). Neuf ans plus tard, en 933, ce même roi abandonne au fils de Rollon, Guillaume Longue Épée, le Cotentin et lAvranchin concédés autrefois par les Français aux Bretons. À cette date, le duché de Normandie recouvre à peu près la province ecclésiastique de Rouen, autrement dit la quasi-totalité de la région daujourdhui. Mais il nest pas sûr que son chef dominait effectivement tout ce territoire. Jusquau règne de Richard Ier (942-996), la moitié occidentale semble échapper à lautorité des comtes normands installés à Rouen[4].

Les Normands sinstallent dans la durée (911-1035)

Lhistoire des premiers comtes de Normandie reste assez mal connue. Notre principale source est lœuvre panégyrique dun chanoine, Dudon de Saint-Quentin.

La tâche première des comtes (devenus ducs vers 1010) consiste à sinstaller dans la durée en Normandie. Les révoltes intérieures, les invasions des puissants voisins (le comte de Flandre, le comte de Blois), les minorités des princes (Richard Ier puis Richard II) manquent dentraîner la disparition de la jeune Normandie. Alors quailleurs les Vikings doivent refluer face à la reprise en main des rois, les Normands parviennent, en recourant parfois à laide militaire de troupes scandinaves, à se maintenir au pouvoir et à construire un État solide. Rollon et ses successeurs gouvernent comme de vrais princes, affirmant leur autorité et reprennent lhéritage administratif de Charlemagne. La paix et la sécurité revenues dans la région, les évêques retournent dans leur cité épiscopale et les moines dans les abbayes.

Guillaume le Conquérant, de bâtard de Normandie à roi dAngleterre (1035-1087)

Par son destin exceptionnel, Guillaume le Conquérant est assurément le duc de Normandie qui reste le plus dans les mémoires. Pourtant, ses débuts sont compliqués. Il se retrouve duc dès lâge de 8 ans, suite à la mort de son père, Robert le Magnifique. Profitant de la jeunesse de lhéritier, nombre de barons normands se libèrent de la tutelle ducale et mènent leur propre guerre. La Normandie se couvre de châteaux, souvent de simples mottes ou des enceintes de terre. Le jeune Guillaume est le spectateur impuissant de cette anarchie. Lassassinat de quelques membres de son entourage lincite à se tenir dans un premier temps tranquille.

Les principaux châteaux du duché de Normandie au XII.

Guillaume se décide à réagir quand un complot de barons vise à lassassiner à son tour. Il a presque 20 ans. Guillaume rassemble alors ses fidèles, obtient laide militaire du roi de France Henri Ier pour mater les rebelles. Val-ès-Dunes, au sud-est de Caen, est le lieu de rencontre entre ces derniers et larmée ducale. Guillaume remporte ici sa première victoire. Nous sommes en 1047. À partir de ce moment, le duc reprend en main son duché. Il reconquiert ou abat les châteaux élevés par les barons pendant sa minorité. Il poursuit les derniers infidèles qui refusent de le reconnaître pour duc.

Le roi, Henri Ier de France, constatant la réussite de son voisin, retourne sa veste. Par deux fois, il envahit la Normandie, aidé du comte d'Anjou, mais son armée sombre à Mortemer puis dans les marais de la Dives. Vainqueur, Guillaume passe à l'offensive. Il annexe le Passais (la région de Domfront dans l'Orne), intervient dans les affaires de Bretagne et installe son fils Robert Courteheuse comme comte du Maine (1063). Mais lœuvre la plus connue et la plus considérable de Guillaume le Conquérant, cest la conquête de l'Angleterre en 1066.

La tapisserie de Bayeux nous raconte les étapes de ce succès. Le roi dAngleterre, Édouard le Confesseur, meurt en 1066. Le chef de laristocratie anglo-saxonne, Harold, lui succède. Or, selon la Tapisserie, le feu roi aurait considéré Guillaume comme son héritier. Le duc de Normandie sestime floué et ose un débarquement dans le sud de lAngleterre pour récupérer son bien. Harold vient à sa rencontre à Hastings mais perd la bataille et meurt. La route de Londres est ouverte. Le 25 décembre 1066, Guillaume le Conquérant reçoit la couronne dAngleterre. La puissance du duc change alors de dimension. La Normandie nest plus une simple puissance régionale, elle sinstalle pour un siècle et demi sur léchiquier international.

Visages et paysages de la Normandie des XIe ‑ XIIe siècles

Nef romane de labbaye aux Dames. Ce monastère fut fondé à Caen par Mathilde, femme de Guillaume le Conquérant.

Plusieurs signes attestent de la richesse du duché. Cest dabord une des régions françaises les plus peuplées. Lhistorien Lucien Musset a estimé la population, en 1184, à 700 000-800 000 habitants (contre plus de trois millions aujourdhui)[5]. Un tel nombre permet et exige une mise en valeur intensive des terres. Avant tout, les Normands sont donc des paysans. Les plateaux normands sont couverts de cultures céréalières (froment, avoine, orge). Par contre, la production cidricole et lélevage bovin sont encore loin dêtre des spécialités régionales. Le niveau technique des campagnes est plutôt avancé avec lutilisation dune charrue améliorée, lapparition de la herse et du moulin à vent. Mais combien de paysans normands bénéficient de cet équipement ?

Plus quune période de prospérité, notion toute relative au Moyen Âge, les XIe et XIIe siècle doivent être vus comme un temps de croissance. Ce mouvement na dailleurs rien de bien original à cette époque dans lOccident chrétien. Signe de dynamisme, la population ne cesse de croître. Il faut donc défricher des forêts et des landes pour ouvrir de nouvelles terres à la culture. Des villages et des hameaux (dont le nom se termine souvent en -erie ou en -ière accolé au patronyme de leur propriétaire) naissent au milieu de clairière ou à lorée des bois. Les seigneurs construisent des moulins à eau auprès des rivières et augmentent ainsi la productivité de leur domaine[6].

Les villes forment un monde très minoritaire par rapport à ce monde rural. Pourtant la Normandie a une capitale très peuplée : Rouen (peut-être 40 000 habitants). La cité profite de sa position sur lun des axes primordiaux du commerce français : la Seine. Des marchands et des artisans senrichissent et émergent peu à peu de la société urbaine. Ils revendiquent bientôt une place dans la gestion de la ville.

Les autres villes dorigine antique (Lisieux, Sées, Bayeux, Évreux) se relèvent aussi après les raids vikings. Récupérant lexcédent de la population rurale, elles sortent de leur vieille enceinte romaine. Ce premier réseau urbain est complété par la multiplication de bourgs en campagne. Ces nouveaux lieux de peuplement sont créés à linitiative de seigneurs laïcs ou ecclésiastiques autour dun marché, dun pont ou dun monastère. Les plus nombreux sétablissent auprès dun château qui garantira aux futurs habitants un refuge en temps de guerre. Ainsi émergent Saint-, Fécamp, Valognes, Cherbourg, Dieppe, Falaise, Alençon, Argentan... Certains de ces bourgs connaissent un tel développement quils rattrapent les anciennes villes. Caen représente la meilleure réussite. Dotée dun château et de deux abbayes par Guillaume le Conquérant, elle connaît une telle croissance démographique et un tel dynamisme quelle devient la deuxième capitale de la Normandie[7].

Lorganisation ecclésiastique du duché de Normandie.

Le rayonnement culturel de la Normandie est à la mesure de la puissance du duché. Les monastères normands, restaurés dans leur richesse foncière, redeviennent des foyers intellectuels. Labbaye du Bec dispense un enseignement renommé pendant que du Mont-Saint-Michel, sortent de magnifiques manuscrits enluminés. Bien que les Vikings ne possédaient pas une tradition de bâtisseurs, les Normands édifient de beaux édifices religieux : les deux abbayes de Caen, celles de Bernay, Cerisy-la-Forêt, Boscherville et Jumièges mais aussi les églises paroissiales de Quillebeuf, Thaon ou Ouistreham sont autant de réussites de lart roman en Normandie[8]. Un art suffisamment remarquable pour quil soit exporté en Angleterre après 1066. La conquête de la Sicile et du sud de lItalie par des chevaliers du Cotentin élargit le rayonnement de la civilisation normande jusquen Méditerranée.

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, la Normandie perd de son éclat par rapport aux régions voisines. La cour dAngleterre, animée par la reine Aliénor d'Aquitaine, occulte la cour normande tandis que lÎle-de-France voit léclosion des premières églises gothiques.

La Normandie anglaise ou lAngleterre normande (1087-1135) ?

Sous le règne de Guillaume le Conquérant, la Normandie est avec la Flandre la principauté la mieux tenue et la mieux administrée de France. Sur son lit de mort, le Conquérant âgé de 60 ans environ, arrange sa difficile succession. Il a trois fils : laîné, Robert Courteheuse recueille le duché, le second, Guillaume le Roux, reçoit la couronne dAngleterre et le dernier, Henri, ne récupère quune somme dargent.

Aussitôt le Conquérant mort (1087), lanarchie reprend dans le duché comme au temps de la minorité du défunt. Le nouveau duc, le prodigue Robert Courteheuse, na pas la même autorité que son père. Il laisse les barons combattre entre eux et élever des châteaux sans son autorisation. Le désordre est accentué par la rivalité entre les trois frères. La situation se clarifie en 1100 quand le roi dAngleterre Guillaume Le Roux trouve accidentellement la mort. Henri, le cadet, obtient de laristocratie anglaise le trône vacant. Il ne compte pas en rester . En 1105, il débarque en Normandie et bat en 1106 son frère aîné Robert à Tinchebray. Henri sempare alors de la couronne ducale. Lunion anglo-normande est ainsi reconstituée mais cette fois, à partir de lAngleterre. Avec ce nouveau duc-roi, la Normandie reprend son essor interrompu par vingt ans de troubles.

Comme son père Guillaume le Conquérant, Henri Ier dAngleterre (surnommé Henri Beauclerc pour sa culture) est un grand duc-roi, sage, rusé et énergique. Pour certains historiens, son règne correspond à lapogée du duché de Normandie. On retiendra parmi les coups déclat du fils du Conquérant :

  • la mise à bas définitive de la seigneurie de Bellême (Orne) dont les titulaires, propriétaires dune quarantaine de châteaux, narguaient le pouvoir du duc de Normandie depuis la fin du Xe siècle
  • la bataille de Brémule, une victoire de plus contre le roi de France Louis VI.

Les moyens financiers et militaires fournis par lAngleterre ne sont pas étrangers au succès dHenri Beauclerc sur le continent. Par ailleurs, il a le souci de doter son vaste État dune meilleure administration. Contraint de partager sa présence entre les deux rives de la Manche, il élabore en conséquence un système dinstitutions permanentes. Le roi installe une sorte de vice-roi en Normandie, le justicier qui gouverne à sa place lors de ses séjours en Angleterre. Un corps dofficiers itinérants rend la justice en appel, fait exécuter les ordres du roi, supervise ladministration des vicomtes ou se charge de la perception des taxes. LÉchiquier, administration financière centrale, reçoit les sommes dargent indispensables pour mener à bien sa politique[9]. Avec ses réformes, Henri Ier affirme la modernité de la Normandie.

La Normandie des Plantagenêts (1135-1204)

La mort inopinée du duc-roi en 1135 ramène le démon des querelles de succession car lhéritière désignée est une femme, Mathilde, la fille dHenri Ier. Le royaume anglo-normand éclate. Mathilde, mariée au comte d'Anjou Geoffroi V dAnjou dit Plantagenêt, ne parvient pas à dominer le duché de Normandie tandis que son cousin, Étienne de Blois, lui souffle la couronne dAngleterre. Les barons normands profitent du conflit entre ces deux prétendants pour reprendre leur indépendance. Lanarchie dure jusquen 1144.

À cette date, Geoffroi V dAnjou réussit à simposer comme duc de Normandie. En 1150, il cède son duché à son fils Henri, beaucoup plus populaire, car il descend par sa mère Mathilde de Henri Ier Beauclerc. En 1151, en plus du duché, le fils de Geoffroi et de Mathilde hérite des comtés de Touraine, du Maine et dAnjou.

Son ascension ne sarrête pas  : un an plus tard, le nouveau duc épouse lhéritière du duché d'Aquitaine, Aliénor. Il a ainsi la main sur le sud-ouest français. Ensuite, linfatigable duc Henri débarque en Angleterre et pousse le roi Étienne de Blois à un accord : ce dernier ladopte et en fait lhéritier de la couronne. Henri II le remplace effectivement à sa mort en 1154. Il na alors que 21 ans.

Le roi de France Louis VII (1137-1180) qui voyait avec plaisir se déliter le royaume anglo-normand après la mort dHenri Ier se rend compte quun ennemi gigantesque sélève en face de lui. Non seulement, lunité anglo-normande est refaite comme au temps dHenri Ier mais cette fois, les possessions continentales ne se limitent pas à la Normandie. Elles vont jusquaux Pyrénées ! En 1156, le Plantagenêt rend hommage au roi de France pour ses fiefs continentaux. Ce geste na rien de contraignant pour Henri II. Il sait quil reste le seul maître de ses États. Louis VII de France est en effet incapable de bousculer lextraordinaire puissance de celui que les contemporains qualifient de " plus grand monarque dOccident ".

Nuançons tout de même la puissance dHenri II. À territoire immense, problèmes et théâtres dopérations nombreux. Au sud, offensive contre le comte de Toulouse, à louest, installation dun des fils dHenri II, Geoffroy, comme duc de Bretagne ; au nord, combats contre les Écossais et les Irlandais ; à lintérieur, querelles avec lÉglise anglaise recherchant une certaine indépendance vis-à-vis du roi.

Dans cet ensemble, la Normandie joue le rôle de pivot du vaste empire Plantagenêt. Cest le lieu de passage principal pour le roi traversant la Manche, la liaison entre les deux parties de son Empire. La Normandie, cest enfin lenjeu du combat entre les Plantagenêts et le roi de France. Louis VII ne peut se résoudre à voir son domaine royal encerclé, les voies de la Seine et de la Loire contrôlées par son ennemi. Le roi de France exploite alors toutes les possibilités qui pourraient affaiblir Henri II. Louis VII de France, puis son fils Philippe Auguste (1180-1223), attisent notamment la rivalité entre Henri II et ses fils. Cette rivalité se transforme en révolte en 1173 mais le duc-roi parvient finalement à contraindre à la paix sa descendance.

En 1189, une nouvelle fronde des fils dHenri II a raison du vieux roi. Deux jours avant sa mort, il cède ses couronnes à son fils aîné Richard, allié de Philippe Auguste. Mais leur ennemi commun mort, cette alliance na plus de raison dêtre.

La conquête du duché par le roi de France (1194-1204)

Laffrontement entre le roi de France Philippe Auguste et le nouveau roi dAngleterre Richard (surnommé Cœur de Lion) commence en 1194. La Normandie est le principal théâtre daffrontement. Si le champ de bataille donne souvent raison à Richard (victoires de Courcelles-sur-Seine et de Fréteval), Philippe Auguste se révèle particulièrement habile dans les négociations et dans les intrigues. Résultat, le Français réussit à obtenir lors de traités de paix quelques places fortes normandes : Gisors, Pacy-sur-Eure, Vernon, Gaillon, Ivry, Nonancourt. La ligne de défense sur lEure, lAvre et lEpte, édifiée et renforcée progressivement par les ducs de Normandie, est entamée. Pour compenser ces pertes, Richard érige près des Andelys une forteresse qui reprend les dernières améliorations militaires de lOrient : Château-Gaillard sort de terre en un an seulement (1196-1197).

La mort accidentelle de Richard Cœur de Lion en 1199 bouleverse ce statu-quo. Son successeur, son frère cadet, Jean sans Terre (surnommé ainsi parce que son père na jamais pu lui donner des terres en héritage) na pas la stature au sens propre comme au sens figuré de Richard : cest un faible, peu attaché à accomplir les devoirs de sa charge. Philippe Auguste sait en tirer profit. Larmée française entre en Normandie en 1202. Château-Gaillard tombe au bout de six mois de siège. Rouen capitule le 24 juin 1204. En deux ans seulement, le duché est conquis.

Comment expliquer cet écroulement ? Il semble que les Normands naient pas soutenu de tout leur cœur les Plantagenêts. Peut-être parce que ces derniers conservaient moins dattaches avec la Normandie que les premiers ducs. Ajoutons aussi la lassitude des Normands face à la guerre et ses conséquences (augmentation des impôts, rupture commerciale avec Paris). La facilité de la conquête doit également à lexistence dun parti francophile parmi les barons normands[10].

La Normandie des Plantagenêts laisse place à la Normandie des Capétiens.

Quelques problématiques

Le duché de Normandie, un État viking ?

Depuis le XIXe siècle, plusieurs historiens normands se sont plu à vanter lorigine viking de la région. Ce récurrent renvoi au peuple scandinave a servi de support à la construction dune identité normande quelque peu affaiblie. Mais la marque des Vikings fut-elle si importante sur le duché ?[11].

Dans la première moitié du XIe siècle, la Normandie offre limage dun pays francisé. Lempreinte viking apparaît somme toute assez limitée. Certaines pratiques témoignent dune survivance des origines. Le duc Richard II a deux épouses : Judith épousée selon le rite chrétien et Papia, épousée à la mode danoise (more danico). Il nhésite pas à accueillir à Rouen même une flotte de pillards vikings.

Dans le domaine institutionnel, les nouveaux chefs de la Normandie moulent leur État sur lorganisation carolingienne. Ils sautoproclament comte, parfois marquis ou duc. Autant de titulatures dorigine romaine ou franque. Le duc a des droits régaliens, dans la lignée des rois carolingiens : droit de battre monnaie, droit de haute justice, droit sur les forêtsLancien droit scandinave subsiste seulement à travers des éléments comme l'ullac (droit de bannissement) ou la hamfara (répression des assauts à main armée contre les maisons).

Les alliances matrimoniales contractées par les ducs au Xe et XIe siècles renforcent la thèse dune coupure avec le milieu dorigine. Les maîtres de la Normandie népousent pas les filles ou les sœurs des rois danois ou norvégiens. Ils préfèrent prendre femme (du moins celles épousées selon le rite chrétien) auprès de leurs voisins : Bretagne, France, Flandre.

Quelle meilleure preuve dacculturation que la perte de la langue dorigine, le norrois ? Le latin dans les actes écrits et le parler local lemportent. Seul le vocabulaire marin et maritime emprunte beaucoup aux Vikings.

Croix romane près de Saint-Pierre-sur-Dives

Du point de vue matériel, linvasion scandinave donne limpression de navoir presque rien bousculé : les archéologues cherchent en vain les traces dun art viking ; même au niveau des types de céramique ou des objets produits. Les dédicaces de paroisses restent les mêmes. On ne connaît pas dexemple de désertion de village à cet époque. Bref, il y a une continuité avec la Neustrie carolingienne[12].

Comment expliquer cette francisation ? La christianisation, condition incluse dans le traité de Saint-Clair-sur-Epte, nest sûrement pas étrangère à ce phénomène. Elle a joué un rôle intégrateur indéniable quand on sait quau Moyen Âge lessence de la culture, de la civilisation en Europe occidentale tient beaucoup au christianisme. Le faible nombre dimmigrants scandinaves en Normandie peut former une deuxième explication[13]. Mais cest une hypothèse car nous navons pas destimation démographique. Certaines régions normandes (Pays de Caux, Roumois, Nord du Cotentin) affiche une forte densité de toponymes dorigine scandinave : les communes dont le nom se termine en -beuf (dérivé du mot scandinave buth) ou en -tot (dérivé du mot scandinave topt) y sont particulièrement nombreux. Cette abondance pourrait laisser croire à une colonisation viking dense. Cependant, elle s'explique plutôt par le fait que le duché a faire face à un afflux de colons d'origines diverses, fermiers pour la plupart, qui pouvaient être danois, norvégiens, anglo-scandinaves, anglo-saxons, voire même celtes de Grande-Bretagne et d'Irlande. Ce qui d'une part explique la forte densité des toponymes anglo-scandinaves et d'autre part l'absence de découvertes archéologiques proprement « viking ».

Louverture du duché à des influences autres que scandinaves ne laisse pas de doute. Lélite religieuse appartient à lextérieur. Les invasions vikings avaient fait fuir presque tous les moines de Normandie. Les premiers ducs font appel à des abbés et à des communautés étrangères pour relever les abbayes normandes abandonnées. Richard II réussit à accueillir dans son État lItalien Guillaume de Volpiano, abbé de Saint-Bénigne de Dijon, pour restaurer le monastère de Fécamp. Quant à laristocratie laïque, lapport extérieur est moins évident. Sauf exception, comme les Tosny, les Bellême ou la famille Giroie, les plus grands aristocrates descendent des compagnons de Rollon ou directement du duc. Par contre, au niveau subalterne, lorigine de la noblesse normande est plus hétéroclite : Bretagne, Île-de-France, Anjou.

En somme, le particularisme viking du duché semble rapidement sévanouir. Au début du XIe siècle, un siècle après le traité de Saint-Clair-sur-Epte, la Normandie est une principauté francisée. Les regards normands ne se tournent plus vers la terre de leur ancêtres.

Un État modèle ?

Lhistorien François Neveux présente la Normandie comme " un véritable État, lautorité publique lemporte sans conteste sur les intérêts privés ". Il met en avant la " structure administrative particulièrement efficace " du duché dès le XIe siècle et " ses institutions solides " au XIIe siècle[14]. Ce modèle normand sera exporté en Angleterre, suite à la conquête de 1066, et dans une bonne partie du royaume de France.

À première vue, la conclusion de François Neveux trouve en effet plusieurs appuis. Les premiers ducs parviennent à récupérer ou à conserver les droits des anciens rois carolingiens : ils sont les protecteurs de lÉglise, ils nomment les évêques et nombre dabbés, ils perçoivent un impôt direct, ils font régner la paix et la sécurité. Quiconque attaque un pèlerin, un marchand, un chevalier se rendant à lost a affaire à la justice ducale. En résumé, Rollon et ses successeurs sont des monarques sans en avoir le titre. Le duc Richard II (996-1026) établit des comtes dans les régions frontalières et des vicomtes à lintérieur. Révocables, ces hauts fonctionnaires exercent un pouvoir que le duc leur a délégué.

En 1066, la conquête de lAngleterre permet aux ducs dobtenir le titre de roi. Elle oblige aussi à perfectionner ladministration car les nouveaux souverains anglo-normands peuvent difficilement tenir leur État partagé par la Manche. Des institutions permanentes voient le jour. Henri Ier dAngleterre créé loffice de justicier, celui-ci étant chargé dadministrer la Normandie quand le roi est sur lîle. Des justiciers itinérants sont mis en place sous ce même règne. Leur rôle rappelle celui des missi dominici de Charlemagne. Le trésor ducal est installé en permanence dans le château de Caen. Dans ce lieu, se tient au XIIe siècle lÉchiquier qui assure le contrôle des dépenses en tant que chambre des Comptes.

En 1154, le duc de Normandie, Henri II Plantagenêt, devient roi dAngleterre alors quil était déjà comte dAnjou et duc dAquitaine. La Normandie se retrouve incluse dans un vaste État sétendant de lÉcosse aux Pyrénées. Noyé dans cet ensemble, le duché nen perd pas pour autant toute influence. Les institutions normandes servent dexemples et la Coutume de Normandie de référence dans le grand État Plantagenêt. Même le roi de France sinspire du modèle normand en reprenant notamment lidée de mise en place de baillis comme administrateurs locaux.

Si ladministration de la Normandie sert de modèle, il faut cependant concéder quelle-même trouve inspiration ailleurs. Notons par exemple que le développement de lÉchiquier doit beaucoup à lexemple du comté de Flandre. Quant aux justiciers itinérants, le duc Henri Ier Beauclerc a ici repris une institution anglaise.

Une des principales forteresses ducales : le château de Falaise, Guillaume le Conquérant y est .

Limage dune Normandie puissante, bien gérée et dirigée mérite encore davantage de nuances. La Normandie plonge régulièrement dans plusieurs années danarchie. La cause : les successions ducales, qui se passent généralement mal, soit parce que lhéritier est trop jeune, soit parce quil est contesté. À tel point que lhistorien A. Debord constate que les périodes de crise de lautorité ducale représentent, dans la Normandie du XIe siècle, presque autant de temps que ses périodes dassurance[15]. La minorité de Guillaume le Conquérant (1035-1047) est un exemple de ces périodes difficiles.

Laffaiblissement du pouvoir ducal profite aux barons, en particulier ceux installés sur les marges, comme lont analysé Pierre Bauduin ou Gérard Louise[16]. Ces seigneurs développent des stratégies conformes à leurs intérêts et construisent des châteaux sans lautorisation du duc. Le nombre actuel de mottes entourées de fossés révèle limportance du phénomène. Les barons soctroient la propriété des grandes forteresses ducales alors quils nen avaient que la garde. À la périphérie méridionale, les seigneurs de Bellême sont parmi les plus indépendants.

En somme, comme lensemble de la France, la Normandie est confrontée au XIe siècle à la crise châtelaine[17]. Mais cette crise se produit par intermittence. Lhéritier du duché finit par simposer. Il mate les aristocrates rebelles, récupère les châteaux confisqués et renoue par des mariages politiques des liens distendus. La paix ducale retrouve alors toute sa signification.

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, il ny a presque plus de crise. Lautorité des ducs-rois Henri II Plantagenêt (1154-1189), Richard Cœur de Lion (1189-1199) et Jean sans Terre (1199-1204) est incontestée. Les princes se sont définitivement imposés face aux barons.

Entre 911 et 1204, le duché de Normandie montre donc deux visages. Dun côté, celui dun État gouverné par des ducs capables et respectés. De lautre, celui dun État en proie à lanarchie dès quun duc meurt.

1204 : la fin du duché de Normandie ?

Confisqué (commis) en 1202, le duché est dans les faits conquis par le roi de France Philippe Auguste deux ans plus tard[18]. Il entre dans le domaine royal. Les souverains anglais continuent dy prétendre jusquau traité de Paris en 1259 mais ne conservent en fait que les îles Anglo-Normandes comme ancienne part du duché.

Peu confiant dans la fidélité des Normands, le roi de France installe des administrateurs français dans sa nouvelle possession et construit une puissante forteresse symbole du pouvoir royal, le Château de Rouen. La page glorieuse de lhistoire normande est tournée. Le duché nest pourtant pas mort.

Au sein du domaine royal, la Normandie conserve une certaine spécificité. Tout dabord, la Coutume de Normandie sert toujours de base pour les décisions de justice. En 1315, face aux empiétements constants du pouvoir royal sur les libertés normandes, les barons et villes arrachent au roi de France un texte : la charte aux Normands. Ce document noffre pas lautonomie à la province mais la protège de larbitraire royal. Les jugements de lÉchiquier, principale cour de justice normande, sont déclarés sans appel. Ce qui signifie que Paris ne pourra pas casser un jugement de Rouen. Autre concession importante : le roi de France ne pourra lever un nouvel impôt sans le consentement des Normands. Il faut toutefois avouer que cette charte, concédée à un moment lautorité royale fléchit, sera plusieurs fois violée par la suite, quand la royauté aura retrouvé sa puissance.

Le duché de Normandie survit surtout par linstallation intermittente dun duc à sa tête. En effet, le roi de France confie parfois cette portion de son royaume à un membre proche de sa famille. Celui-ci prête ensuite hommage au roi. Philippe VI plaça ainsi son fils aîné, lhéritier du trône Jean II, duc de Normandie. À son tour, Jean II y nomma son fils lhéritier du trône Charles V qui était aussi connu par son titre de dauphin.

En 1465, après la bataille de Monthléry, Louis XI est contraint par les Grands de son royaume de céder en apanage le duché à son frère Charles. Cette concession est un problème pour le roi de France car Charles est le pantin de ses ennemis. La Normandie risque donc de servir de base à une rébellion contre le pouvoir royal. Louis XI négocie alors avec son frère léchange de la Normandie contre la Guyenne. Enfin, pour bien signifier que la Normandie ne sera plus cédée, lanneau ducal est placé le 9 novembre 1469 sur une enclume et brisé dun coup de masse. Cest la fin définitive du duché sur le continent[19].

Toutefois, le dauphin Louis Charles, second fils de Louis XVI, est aussi connu comme duc de Normandie avant la mort de son frère aîné en 1789. Mais son titre est purement honorifique.

Le duché de Normandie aujourdhui

Le duché de Normandie subsiste de nos jours ; il est toutefois réduit à sa portion congrue sur les Îles Anglo-Normandes, Jersey et Guernesey, dont les bailliages sont sous lautorité de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, duc de Normandie.

Ducs de Normandie

Alors que ses prédécesseurs sont qualifiés de jarl des Normands ou de comte de Rouen, Richard II de Normandie, qui succède à Richard Ier de Normandie est le premier à se donner le titre de duc de Normandie[20].

Le duc de Normandie était lun des six pairs laïcs primitifs.

Divisions territoriales

Comtés

Ladministration du duché reposait sur des comtes et des vicomtes. Les premiers apparaissent sous le principat de Richard II (996-1026). Leur rôle consiste à la défense du pays (d la localisation des comtés sur les frontières), à la garde des châteaux ducaux, à ladministration des droits du duc et notamment la perception des revenus ducaux. Les comtes sont nommés et révocables par le duc ; plusieurs ont ainsi perdu leur fonction à la suite dune mauvaise gestion ou dun complot (par exemple Guillaume Guerlenc entre 1049 et 1055). À linverse, certains comtes ont réussi à imposer lhérédité de leur charge sur plusieurs générations (les comtes dÉvreux).

Vicomtés

Les vicomtés ne sont toujours des subdivisions des comtés. Certaines vicomtés correspondent en effet à danciens comtés déclassés (Hiémois, Avranchin). Les vicomtes ont les mêmes fonctions que les comtes. Toutefois, à la différence de ces derniers, ils ne prenaient pas pour eux une partie des revenus ducaux mais les envoyaient à la cour ducale. Si la charge vicomtale était également révocable, quelques dynasties se sont formées (les Néel, vicomte de Cotentin).

  • Vicomté d'Arques
  • Vicomté d'Auge
  • Vicomté d'Avranches
  • Vicomté de Bayeux
  • Vicomté de Bonneville-sur-Touques
  • Vicomté de Caux
  • Vicomté de Conteville
  • Vicomté du Cotentin
  • Vicomté d'Évreux
  • Vicomté de Falaise
  • Vicomté de Fécamp
  • Vicomté de Gavray
  • Vicomté d'Hiémois ou d'Exmes
  • Vicomté de Lieuvin
  • Vicomté de Lillebonne
  • Vicomté de Lisieux
  • Vicomté de Montfort
  • Vicomté de Mortain
  • Vicomté d'Orbec
  • Vicomté de Rouen
  • Vicomté de Vexin

Divisions ecclésiastiques

Les sept diocèses historiques de la province ecclésiastique de Rouen

Le duché de Normandie correspond grosso modo à la province ecclésiastique de Rouen, qui comprend :

Le Passais (région de Domfront) relevait toutefois du diocèse du Mans et l'exemption de Saint-Samson, située au sud de l'estuaire de la Seine, relevait de l'évêché de Dol

Notes et références

  1. François Neveux, L'Aventure des Normands (VIIIe-XIIIe siècle), Perrin, 2006, p. 67-72.
  2. Pierre Bauduin a tenté récemment une délimitation à partir des récits de Dudon de Saint-Quentin et de Flodoard et de quelques chartes. À lest la limite de lEpte paraît assurée. À louest, la Normandie devait atteindre le pays d'Auge. Au sud, Bauduin doute de lincorporation de lÉvrecin. Le territoire confié à Rollon devait donc être réduit. Pierre Bauduin, La Première Normandie, Xe ‑ XIe siècle, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2004, p.135-141.
  3. La première Normandie devait correspondre à peu près à la Haute-Normandie actuelle ; cest donc la Normandie la plus ancienne, par opposition aux territoires rattachés au duché par la suite, qui formeront la Basse-Normandie.
  4. Lucien Musset, « Considérations sur la genèse et le tracé des frontières de la Normandie » in Media in France..., p.309-18. Dans la même idée, Pierre Bauduin rejette lidée d'une construction rapide fixée dans des limites sûres dès le premier tiers du Xe siècle. Pierre Bauduin, La Première Normandie, Xe ‑ XIe siècle, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2004.
  5. Lucien Musset, « Essai sur le peuplement de la Normandie (VIe-XIIe siècles », les Mondes Normands (VIIIe ‑ XII sièclee), Actes du IIe congrès international darchéologie médiévale (Caen, 1987), Caen, Société darchéologie médiévale, 1989, p.97-102. Les historiens Mathieu Arnoux et Christophe Maneuvrier jugent lestimation de Musset sous-évaluée. Mathieu Arnoux et Christophe Maneuvrier, Le pays normand. Paysages et peuplement (IXe- XIIIe siècles), article sur la revue en ligne Tabularia
  6. François Neveux, La Normandie des ducs aux rois, Rennes, Ouest France, 2002, p.206-212 et p.229-234.
  7. François Neveux, La Normandie des ducs aux rois, Rennes, Ouest France, 2002, p.245-270.
  8. Maylis Baylé, « Larchitecture romane en Normandie », LArchitecture normande au Moyen Âge, Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (28 septembre-2 octobre 1994), Presses Universitaires de Caen, Charles Corlet, Caen-Condé-sur-Noireau, 1997, p.13-35.
  9. Michel de Boüard, « lÉtat normand : croissance et apogée », in Michel de Bouärd (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 1970, p.145-147.
  10. D. Crouch, « Normans and Anglo Normans : a divided Aristocracy ? », England and Normandy in the Middle Ages, p.51-67.
  11. La question de limportance respective de lhéritage franc et scandinave a traversé nombre détudes historiques depuis la fin du XIXe siècle. Continuité ou discontinuité entre la Neustrie franque et la Normandie ducale ? Le débat, encore ouvert aujourdhui, est résumé par Pierre Bauduin dans La Première Normandie, Xe ‑ XIe siècle, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2004, p.25-28.
  12. Mathieu Arnoux et Christophe Maneuvrier, Le pays normand. Paysages et peuplement (IXe- XIIIe siècles), article sur la revue en ligne Tabularia
  13. « Nulle part la colonisation nordique na été un phénomène de masse. Certes, il nest pas exclu, vu la densité de microtoponymes nordiques quà un moment donné la population de petits territoires, comme la Hague ait été en majorité formée dimmigrés. Mais ce ne fut quune situation exceptionnelle ». Lucien Musset, « Naissance de la Normandie », in Michel de Bouärd (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 1970, p.103.
  14. F. Neveux, La Normandie des ducs aux rois, Ouest France, 2002, p.202.
  15. Cité par Dominique Barthélemy, dans Lordre seigneurial XIe-XIIe siècle, Nouvelle histoire de la France médiévale, Le Seuil, Paris, p.48.
  16. Pierre Bauduin, La Première Normandie, Xe ‑ XIe siècle, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2004 et Gérard Louise, « La seigneurie de Bellême Xe-XIIe siècle », Le Pays bas-normand, 1990-1991, 2 vol.
  17. Dominique Barthélemy, LOrdre seigneurial XIe-XIIe siècle, Nouvelle histoire de la France médiévale, Le Seuil, Paris, p.13.
  18. François Neveux, La Normandie des ducs aux rois, p.563-568.
  19. Michel de Bouärd (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 1970, p. 258.
  20. Karl-Ferdinand Werner, « Quelques observations au sujets des débuts du duché de Normandie. Droit privé et institutions régionales », in Études historiques offertes à Jean Yver, PUF, Paris, 1976, p.691-709.

Voir aussi

Bibliographie

  • David Bates, Normandy before 1066, Longman, Londres-New York, 1982 (ISBN 0-582-48492-8)
  • Pierre Bauduin, La Première Normandie, Xe ‑ XIe siècle, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2004 (ISBN 2841331458)
  • Michel de Boüard, « lÉtat normand : croissance et apogée » et « la Normandie ducale : économies et civilisations », in Michel de Bouärd (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 1970, p.131-193 (ISBN 2-7089-1707-2)
  • Pierre Bouet et Véronique Gazeau, La Normandie et lAngleterre au Moyen Âge, Caen, CRAHM, 2003 (ISBN 2902685149)
  • Anne-Marie Flambard Héricher et Véronique Gazeau, 1204, La Normandie entre Plantagenêts et Capétiens, Caen, CRAHM, 2007 (ISBN 9782902685356)
  • Lucien Musset, « Naissance de la Normandie », in Michel de Bouärd (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 1970, p.75-129 (ISBN 2-7089-1707-2)
  • François Neveux, La Normandie des ducs aux rois, Rennes, Ouest France, 1998 (ISBN 2737309859)

Sources

  • Marie Fauroux, « Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066) », Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XXXVI, 1961
  • Guillaume de Jumièges, Gesta Normannorum Ducum, J. Marx (éd.), Société de lhistoire de la Normandie, Rouen-Paris, 1914 (une édition plus ancienne sur Gallica)
  • Orderic Vital, The Ecclesiastical History of Orderic Vitalis, M. Chibnall (éd.), Clarendon Press, Oxford, 1969-1980, 6 volumes. (une édition plus ancienne sur gallica)
  • H. W. C. Davis, Regesta regnum anglo-normannorum, 1066-1154, Clarendon Press, Oxford, 1913

Articles connexes

Liens externes

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