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Brecqhou
Brechou (en)
Vue de Brecqhou depuis Sercq.Géographie Pays Guernesey Archipel Îles Anglo-Normandes Localisation Manche (océan Atlantique) Coordonnées Superficie 0,65 km2 Géologie Île continentale Administration Statut Île privée
GuerneseyDépendance de la couronne Guernesey Démographie Population 2 hab. Densité 3,08 hab./km2 Autres informations Découverte Préhistoire Fuseau horaire UTC+0 Géolocalisation sur la carte : Guernesey
Îles Anglo-Normandes Brecqhou (Brecqhou ou Brechou en anglais) est une petite île Anglo-Normande, situé juste à l'ouest de Sercq. Elle fait d’ailleurs politiquement partie de la seigneurie de Sercq, elle même rattachée au bailliage de Guernesey. Brecqhou est une île privée, très surveillée et son accès public n’est pas autorisé.
L'ile a une superficie d’environ 65 hectares, elle forme l’une des 40 « tenures » qui découpent la seigneurie. Elle n'est séparée de l'île de Sercq que par un chenal étroit d’une quarantaine de mètres (Le Goulliot) que les marées rendent dangereux. L’île a une forme allongée, environ 300 m dans sa partie la plus grande ; entourée de falaises, elle est constituée d’un plateau situé à une trentaine de mètres au-dessus du niveau de la mer.
Sommaire
Toponymie
Il s'agit d'un nom en -hou souvent attesté sous cette forme en Normandie, notamment dans la Manche (cf. les îles de Burhou, Jéthou, Lihou, etc.), mais aussi précédé d'un article : le Hou [1].
La plupart des linguistes qui se sont penchés sur cette origine[2] s'accorde à penser qu'il s'agit du terme d'origine saxonne ou anglo-saxonne hōh, variante hō « talon », puis « promontoire en forme de talon, dominant la plaine ou la mer; escarpement rocheux, rivage abrupt », ou encore « légère élévation ». Cet élément s'applique particulièrement bien aux îlots rocheux.
Dans la toponymie anglaise, cet emploi de hōh est absolument parallèle. Il aboutit en finale à -hoo ou -hoe, parfois -(h)ow : ainsi Northoo (Suffolk); Poddinghoo (Worcestershire); Millhoo (Essex); Fingringhoe (Essex); Rainow (Cheshire), etc. En emploi autonome, il apparaît sous la forme Hoe, Hoo, Hooe ou the Hoe, comme par exemple the Hoe à Plymouth (Dorset), éminence surplombant le port [3].
Le premier élément représente le vieux norrois brekka « pente, déclivité » qui n'apparait normalement qu'en finale des toponymes d'après Eilert Ekwall, comme dans Houllebrecque (Saint-Aubin-de-Crétot, Seine-Maritime) et les toponymes anglais en -breck ou -brack [3].
Tenants de Brecqhou
À Sercq, le mot tenant, souvent prononcé à la française, a le sens du vieux français de propriétaire féodal d'une terre. L'ensemble de la propriété des terres de Sercq est aux mains de 40 tenants représentant les parcelles des 40 familles qui ont colonisé Sercq. En fait, ils ne possèdent pas ces terres en pleine propriété mais ont un bail perpétuel accordé par le seigneur de Sercq, et les 40 "propriétés" ou tenements qui divisent l'île en plus des quelques terrains seigneuriaux ne peuvent être transmis que par de strictes règles d'héritage ou de vente.
De 1966 à 1987, Leonard Joseph Matchan, une fortune britannique liée aux cosmétiques Max Factor, était le tenant de Brecqhou.
En 1993, les frères David et Frederick Barclay, magnats anglais de la presse ont racheté l'île (David en devenant le tenant) et s'y sont fait construire un château s’inspirant du style gothique avec deux piscines et une piste d'hélicoptère.
Opposition des frères Barclay contre Sercq
Les deux frères sont régulièrement opposés à la seigneurie de Sercq et revendiquent le désir de s’en séparer politiquement. Ils ont ainsi dessiné un drapeau pour Brecqhou (identique au drapeau de Sercq, mais portant les armes des Barclay dans le coin inférieur droit) et émettent des timbres depuis 1999. Ils ont également attaqué devant les juridictions britanniques et européennes le régime féodal de Sercq qui nuisait au développement de leurs affaires sur les deux îles. Par exemple, ils utilisent sur Brecqhou des voitures et un hélicoptère, ce qui est formellement interdit par les lois de Sercq. Sercq a ainsi été obligé d'organiser des élections sur l'île, les premières. Mais celles-ci qui se sont tenues en décembre 2008, ont été défavorables aux deux frères qui, par mesure de représailles, ont fermé leurs différents établissements sur Sercq mettant un quart de la population au chômage[4].
Voir aussi
Notes et références
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986. p. 46.
- Auguste Longnon, Les noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929 (rééd. Champion, Paris, 1979), p. 184, § 748; Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 552a; François de Beaurepaire, Quelques finales anglo-saxonnes dans la toponymie normande, Annales de Normandie XIII (1963), 219-236; Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 1009, § 18197 et 18198.
- Dominique Fournier, Wikimanche.
- Sur l'île de Sercq, la démocratie ne sied pas aux frères Barclay », Libération.fr, 12 décembre 2008. Consulté le 27 juillet 2010 AFP, «
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