Harfleur

Harfleur

49° 30′ 26″ N 0° 11′ 56″ E / 49.5072222222, 0.198888888889

Harfleur
Armoiries
Administration
Pays France
Région Haute-Normandie
Département Seine-Maritime
Arrondissement Arrondissement de Havre
Canton Canton de Gonfreville-l'Orcher
Code commune 76341
Code postal 76700
Maire
Mandat en cours
François Guégan (PCF)
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération havraise
Démographie
Population 8 088 hab. (2008[1])
Densité 1 921 hab./km²
Gentilé Harfleurais
Géographie
Coordonnées 49° 30′ 26″ Nord
       0° 11′ 56″ Est
/ 49.5072222222, 0.198888888889
Altitudes mini. 0 m — maxi. 89 m
Superficie 4,21 km2

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Voir la carte administrative

Harfleur est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime et la région Haute-Normandie.

Ses habitants sont appelés les Harfleurais.

Sommaire

Géographie

Cette commune est située sur la rive droite de la Seine, limitrophe du Havre, dans le canton de Gonfreville-l'Orcher. Du IXe siècle au XVIe siècle, Harfleur était le principal port de la Normandie. L’estuaire de la Seine était alors encadré par les ports d'Harfleur sur la rive droite et de Honfleur sur la rive gauche. L’envasement progressif de la Seine et la fondation du Havre en 1517 condamnèrent définitivement l'activité portuaire.

Étymologie

Caracotinum v. 300 (Itinéraire d'Antonin), ancien nom celtique de signification obscure, avec le suffixe gaulois -in- présent également dans Barentin, Barentini 1006 et l'ancien nom d'Héricourt-en-Caux, Gravinum v.300.

Formes anciennes: Harofloz 1006; Harofloth 1025; Herolfluoth 1035[2]. Prononciation locale: [arfly].

La forme de 1035 est intéressante, car elle est certainement basée sur une forme encore plus ancienne. On y reconnait le nom de personne Herolf / Herulf à la fois anglo-saxon et francique et qui survit dans les noms de famille normand Héroult (vient plutôt de Herold, contenu dans le toponyme Bois-Héroult, Bosco Heroldi 1203 ), Hérouf et peut-être Harou. La plupart des noms en -fleu est composée avec un nom de personne. Cf. Honfleur, Crémanfleur, Vittefleur et Barfleur.

L'appellatif « -fleu(r) » vient du vieux norrois flóð « flux, marée, flot », croisé avec flói « rivière se jetant dans la mer », ou du vieil anglais flōd « flux, marée, flot »[3],[4]. signifiant « estuaire » ou « bras de mer ». Les formes anciennes en -flueth, -flet, -fluoth (de Barfleur par exemple), ainsi que le sens, impliquent plutôt de faire appel au vieil anglais flēot ( > anglais fleet) « cours d'eau, bras de mer » comme dans les noms de lieux anglais en -fleet (Adingfleet, etc.).

Histoire

Harfleur, dans l'agglomération du Havre, église et maisons à colombages

Préhistoire, Gaule indépendante et romaine

  • La ville correspond au lieu Caracotinum de l'Itinéraire d'Antonin et se trouvait sur le territoire des Calètes en Gaule Belgique. Les fouilles effectuées par les archéologues ne soulignent pas une occupation importante à l'époque gauloise, contrairement à Caudebec-en-Caux[5].
  • A l'époque gallo-romaine, un vicus se développe, comme en témoigne la richesse des découvertes archéologiques. Des voies romaines sont établies et la ville devient le point de départ de la voie vers Troyes, via Iuliobona (Lillebonne). Une autre voie (disparue pendant la guerre de Cent Ans) reliait Caracotinum à la Manche (vers Fécamp).

La présence d’un fanum (sanctuaire de tradition gauloise à plan centré) dominant la Lézarde et la Seine est attestée depuis des fouilles sommaires réalisées en 1840 par Léon Fallue puis plus approfondie par Jean Lachastre en 1967[6]. Il était entouré d'une enceinte de 13,40 mètres sur 12,80 mètres. La cella mesurait 6,10 mètres sur 5,80 mètres ; elle était pavée d'une mosaïque. D'autres objets ont été exhumés comme un petit bouc et un trépied en bronze. Ce fanum a été détruit lors des invasions barbares du Ve siècle. Harfleur comptait également plusieurs fours de potiers des IIe et IIIe siècles, une nécropole gallo-romaine à incinération.

Harfleur au Moyen Âge

Harfleur, dans l'agglomération du Havre, maison des pêcheurs, XVe siècle
  • Plusieurs sarcophages mérovingiens ont été retrouvés au pied du Mont Cabert.
  • 1202 : octroi d’une charte de commune par Jean sans Terre.
  • XIIIe siècle : foire existe (de second rang)
  • 1281 : agrandissement du port d'Harfleur.
  • Début XIVe siècle : installation d’une hanse de marchands catalans et portugais
  • 1309 : Philippe IV Le Bel accorde des privilèges aux marchands portugais qui seront confirmés en 1341. De cette époque date le bâtiment nommé « le Prieuré » ou « Hôtel des Portugais » [7].
  • 1341-1361 : clôture de la ville par un rempart percé de trois portes (Porte de l'Eure, Porte de Rouen et Porte de Montivilliers) ; restaurée au XVe siècle après les destructions de la Guerre de Cent Ans.
  • 1415 : Siège d'Harfleur par les Anglais, évoqué par William Shakespeare dans Henry V. Malgré la résistance de ses habitants, la ville tombe aux mains d’Henry V d'Angleterre peu avant sa victoire à Azincourt. De nombreux anglais viennent s’installer comme colons. Henry V conquiert par la suite toute la Normandie qui reste anglaise jusqu’en 1450. En 1435, le bourg est une première fois libéré par Jean de Grouchy et jusque 1440, son contrôle est disputé entre les différents partis. Elle n’est définitivement rattachée à la France qu'en 1450, mais le port s’ensable déjà.
  • 1/07/1971 : Le quartier de Caucriauville est détaché d'Harfleur et intègre la commune du Havre.

Héraldique

Blason fr ville Harfleur.svg

Les armes de la commune de Harfleur se blasonnent ainsi :
d'azur au navire de trois mâts d'argent sur une mer du même (Gaso) (autre blasonnement: D'Azur sur la mer une nef à trois mats, voiles pliées, des bannières chargées d'une croix, le tout d'Argent)

Administration

L’hôtel de ville.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
19** 1929 Georges Ancel FR Député
1965 juin 1977 Albert Duquénoy PCF  
juin 1977 janvier 2003 Gérard Eude PCF Conseiller général du Canton de Gonfreville-l'Orcher (1982-2004)
janvier 2003 en cours François Guégan PCF Conseiller général du Canton de Gonfreville-l'Orcher depuis 2004
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Ehess[8] et INSEE[9])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 413 1 776 1 622 100 1 427 1 583 1 611 1 586 1 532
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 708 1 744 1 966 1 847 2 073 2 210 2 467 2 307 2 340
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 686 3 118 3 320 4 675 5 080 5 012 5 028 5 103 7 495
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
9 262 9 872 10 102 9 703 9 180 8 517 8 297 8 124 8 088

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Culture

Lieux et monuments

L'église d’Harfleur datant du XVe siècle.

La base Mérimée répertorie 92 notices (de sites classés ou non), notamment :

  • l’église Saint-Martin : fin XVe siècle ; graffitis de marins ; retable classé ; clocher considéré comme le « phare du Pays de Caux »[10].
  • le clos aux galées ou ancien hôtel des Portugais (ancienne auberge du Moyen Âge) qui abrite un musée d'archéologie et d'histoire
  • Berges de la Lézarde
  • Remparts médiévaux (1350-1390)
  • Trois hôtels dont :
  • Plusieurs maisons dont :
  • Château, actuel hôtel de ville[15] : Pierre Coste, seigneur de Saint Supplix, fils d'un bourgeois anobli en 1593, achète des terres situés au droit des anciens remparts et fossés de la ville au roi Louis XIII en 1636.
    Sur ses terres il fait élever un château qui est terminé en 1653 et il achète une partie des terrains près du presbytère à la paroisse situé rue Notre-Dame, actuelle rue de la République. En 1657, le domaine devient un fief sous le nom de Saint-Martin de Harfleur qui change de nom en 1600 à la suite des protestations de l'abbaye de Montivilliers en fief de Harfleur avec le titre de gouverneur de Harfleur.
    Le château appartient à la famille La Bedoyère au XIXe siècle qui le fait restaurer en 1851 par l'architecte Charles louis Fortuné Brunet-Debaines (1801-1862) puis, en 1873, par Viollet-le-Duc.
    Charles Schneider achète le château en 1910.
    La ville d'Harfleur achète le château aux établissements Schneider en 1953 pour en faire l'hôtel de ville et le fait restaurer par l'architecte Liot avec comme assistants les architectes Franche et Alleaume.
    Le château est un bel exemple d'architecture de château de style Louis XIII.

Festivités et événements

Dragon devant l’église (2009).

La fête de la scie qui a lieu depuis le Moyen Âge.

Transports

Bus

En tant que membre de la communauté de l'agglomération havraise, la commune est desservie par le réseau de la compagnie des transports de la porte océane. Quatre lignes de bus s’arrêtent à Harfleur :

  • Ligne 9 : Gournay – Perrey.
  • Ligne 13 : Voûte d’Harfleur – Schuman.
  • Ligne 14 : Graville – Montivilliers (Cours Sainte-Croix).
  • Ligne 15 : Colmoulins – Rouelles – Fontaine-La-Mallet.

Le soir, la commune est desservie par la ligne Midnight B : Le Havre (Hôtel de Ville) – Gonfreville-l'Orcher (Vieux Colombier).

Train

Harfleur compte deux gares desservies par le réseau TER Haute-Normandie :

Personnalités liées à la commune

  • Vikash Dhorasoo, né le 10 octobre 1973, footballeur international français
  • Charles N'Zogbia, né le 28 mai 1986, footballeur français
  • David Auradou, né le 13 novembre 1973, joueur de rugby international français
  • Christophe Ono-Dit-Biot, né le 24 janvier 1975, écrivain et journaliste français
  • Daniel Leveillard, né le 11 février 1948, Sociétaire des Hautes Études en Sciences Religieuses, Président National de l'Académie de Recherche. Auteur de 400 communications diverses et de plusieurs ouvrages dont "Les Mystères du Sang Royal" (Etude de mythographie), "Conviction et Dissidence" (Lettre ouverte au pape Benoît XVI), "Lilith" (Etude sur la Fête de La Scie)."Le Grand Dérangement"(La part de fable dans l'Histoire).

Jumelage

La ville d'Harfleur est jumelée avec la ville de Rollo (Burkina Faso), Bramsche et Lindow (Allemagne)[16].

Voir aussi

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Bibliographie

  • Histoire de la Normandie, Michel de Boüard, Privat, Toulouse, 2001 ; (ISBN 2-7089-1707-2)
  • Antiquités de la ville d’Harfleur, François de La Motte, E. Cagniard, 1888.
  • Histoire de la ville d’Harfleur, Ernest Dumont et Alfred Léger.
  • Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Paris, 1858.

Notes et références

  1. Populations légales 2008 de la commune : Harfleur sur le site de l'Insee
  2. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, 1979, 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1) (OCLC 6403150).
    Ouvrage publié avec le soutien du CNRS
     
  3. René Lepelley, Dictionnaire des noms de lieux de Normandie, éditions Presses Universitaires de Caen 1994.
  4. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et des anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, 1979, 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1) (OCLC 6403150).
    Ouvrage publié avec le soutien du CNRS
     
  5. Isabelle Rogeret, Carte archéologique de la Gaule: Seine-Maritime, Diffusion Fondation Maison des Sciences de l'Homme, 1998. ISBN : 2-87754-055-3.
  6. (fr) Fanum sur la base Mérimée.
  7. (fr) Auberge, hôtel des Portugais ou le Prieuré sur la base Mérimée.
  8. http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
  9. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  10. Notice no IA76000040, sur la base Mérimée, ministère de la Culture et Notice no PA00100689, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  11. Notice no IA76000034, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  12. Notice no IA76000067, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  13. Notice no IA76000097, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  14. Notice no IA76000053, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  15. Notice no IA76000044, sur la base Mérimée, ministère de la Culture : Château
  16. http://www.harfleur.fr/Harfleur-pratique/Trouver/Une-association-Liste-complete-des-associations-395.htm

Liens externes


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