Dieppe (Seine-Maritime)

Dieppe (Seine-Maritime)
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49° 55′ 20″ N 1° 04′ 43″ E / 49.9222222222, 1.07861111111

Dieppe
Centre historique de Dieppe
Centre historique de Dieppe
Armoiries
Détail
logo
Administration
Pays France
Région Haute-Normandie
Département Seine-Maritime
Arrondissement Arrondissement de Dieppe (chef-lieu)
Canton Canton de Dieppe-Est (chef-lieu)
Canton de Dieppe-Ouest (chef-lieu)
Code commune 76217
Code postal 76200
Maire
Mandat en cours
Sébastien Jumel
2008-2014
Intercommunalité Dieppe maritime
Site web /www.mairie-dieppe.fr
Démographie
Population 33 590 hab. (2008[1])
Densité 2 878 hab./km²
Aire urbaine 81 419 hab. ()
Gentilé Dieppois, Dieppoises
Géographie
Coordonnées 49° 55′ 20″ Nord
       1° 04′ 43″ Est
/ 49.9222222222, 1.07861111111
Altitudes mini. 0 m — maxi. 94 m
Superficie 11,67 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Vue du port sous l'Ancien Régime
Manoir Saint-Martin sur le boulevard Aguado vers 1905
Casino mauresque de Dieppe
Tourelles et théâtre municipal avant guerre
Débarquement du 19 août 1942
Café des tribunaux, place du Puits-Salé
Centre historique de Dieppe
Château et complexe balnéaire inauguré en 2007

Dieppe est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime et la région Haute-Normandie.

Sommaire

Géographie

Dieppe est située à l'embouchure du fleuve côtier l'Arques qui se jette dans la Manche. Elle est situé dans la profonde vallée de l'Arques.

Étymologie

Les plus anciennes attestations du nom remontent au XIe siècle : Deppae (1015-1029), Dieppa (1030), puis au XIIe siècle : Deppa, Deupa ou encore Diopa.

Ce nom est emprunté à une appellation transitoire de la rivière qui se jette en ce lieu dans la Manche. Cette rivière appelée Tella dans les textes mérovingiens et carolingiens, est désignée Dieppe (Deppae 1015-1029) après l'installation de colons anglo-scandinaves, avant de prendre le nom de Béthune (la Béthune se jette dans l'Arques près d'Arques-la-Bataille) "qui en l'état de nos informations n'est pas attesté avant le XVIe siècle"[2].

Le nom de Dieppe représente soit l'anglo-saxon deop profond, soit le norrois djupr de même sens. Cet adjectif se retrouve dans d'autres toponymes normands : Saint-Vaast-Dieppedalle, Dieppedalle (Canteleu) ou Dipdal (Cotentin) et qui signifient vallée profonde. Par contre, l'homophonie avec Dieppe-sous-Douaumont (Despia 984) est fortuite.

Ce fleuve a longtemps séparé la ville en deux quartiers, est et ouest. Le quartier est aurait pris l'appellation du Pollet par la contraction linguistique « Port de l'Est ». On a également retrouvé dans des documents l'appellation « Port de l'Ouest ».

Le Pollet est désormais une presqu'île depuis le creusement, en 1848, d'un bassin supplémentaire au port.

Histoire

  • 910 : Les Vikings s'installent à l'embouchure de la Tella, fleuve profond qui se jette dans la mer et le surnomment Djupr (profond).
  • 1030 : Dieppe est mentionné comme petit port de pêche. Après 1066, les Normands développent Dieppe et les ports de chaque côté de la Manche. Au sein du système féodal, la commune appartient au comté du Talou.
  • 1195 : Dieppe est rasée par les troupes du roi de France, Philippe-Auguste.
  • 1197 : Richard Cœur de Lion, duc de Normandie, accorde à l'archevêché de Rouen les terres de Dieppe.
  • 1204 : Dieppe et la Normandie sont annexées au royaume de France.
  • 1420 : Dieppe est occupée par les Anglais.
  • 1430 : Jeanne d'Arc y fut détenue un temps avant d'être emmenée à Rouen.
  • 1435 : La ville est reprise par les Français commandés par le capitaine Charles Desmarets qui dote la ville de fortifications et d'un château.
  • 1443 : Dieppe est de nouveau reprise par Dunois, le bâtard d'Orléans, et le dauphin Louis, futur Louis XI[3] [4].
  • 1488, le capitaine dieppois Jean Cousin, en route vers l'Afrique de l'Ouest et les îles des Açores, aurait été déporté par une tempête et aurait accosté au Brésil au Cap San Rogue[5]. Il navigue en compagnie des frères Pinzón, le frère aîné Martín Alonso Pinzón et le cadet Vincent Pinzón[6]. Ils auraient remonté un grand fleuve que Jean Cousin nomme "Maragnon"
    Vincent Pinzon deviendra le futur commandant de la Niña et son frère Martin Pinzon celui de la Pinta, deux des trois bateaux qui s’élancèrent à la conquête du Nouveau Monde quatre ans plus tard sous les ordres d'un certain Christophe Colomb. Il n'existe aucune preuve concrète de la découverte de Jean Cousin en revanche.
  • 1508 : Deux autres capitaines, Thomas Aubert et Jean Vérassen embarquèrent de Dieppe pour se rendre à Terre-Neuve. Ils reconnurent le fleuve Saint-Laurent auquel ils donnèrent son nom[7].
  • 1529 : Les frères Jean et Raoul Parmentier furent de grands navigateurs qui voyagèrent pour l'armateur dieppois Jehan Ango[8]. Le 28 mars 1529, les frères Parmentier quittèrent Dieppe pour une longue navigation qui va les conduire jusqu’en Indonésie et Sumatra. Jean Parmentier est désigné comme capitaine de La Pensée, bâtiment de 300 tonneaux. Raoul, prend le commandement du "Sacre". La maladie et le scorbut feront de nombreuses victimes parmi l'équipage. Jean Parmentier tombe malade. Il meurt en décembre 1529 et est inhumé à Sumatra. Raoul Parmentier meurt à son tour quelque temps plus tard. Le navigateur Pierre Crignon prend les commandes de l’expédition qui continue son périple vers Indrapoura en Indonésie. Les vaisseaux reviendront à bon port.
  • Les Dieppois s'illustrent à la fin du Moyen Âge par leurs entreprises maritimes : Ils visitent les côtes d'Afrique, où ils bâtissent Petit-Dieppe à l'embouchure de la Gambie, reconnaissent les Canaries, créent plusieurs établissements en Amérique du Nord, notamment au Canada.
  • XVIe siècle : La puissance maritime de la ville atteint son apogée sous François Ier grâce notamment à l'armateur Jehan Ango. Ses navires atteignent Sumatra, le Brésil et le Canada. Dieppe est alors le siège de l'École de cartographie de Dieppe et d’hydrographie sous la direction de Pierre Desceliers.
  • 1562 : Un quart des habitants de la ville se sont ralliés à la réforme protestante et sont huguenots. Répression des huguenots par le Sieur de Sygogne, gouverneur de la ville.
  • 1589 : Le gouverneur de Dieppe, Aymar de Chaste, de la Maison de Clermont-Tonnerre, est un fidèle d’Henri IV. Son appui lui permet, alors que le roi obtient peu de ralliements à son avènement, d’avoir un point d’appui sûr et un port où débarquer les renforts venus d’Angleterre, ce qui permet la victoire d’Arques en septembre[9]
  • 1632 : Le 23 juillet 1632, plus de 300 personnes quittent Dieppe et émigrent pour la Nouvelle-France.
  • 1674 : Création de la première manufacture des tabacs à Dieppe.
  • 1685 : À la révocation de l'édit de Nantes, Dieppe perd plus de 3 000 de ses habitants qui émigrent à l'étranger.
  • 1694 : Bombardement de Dieppe par la flotte anglo-néerlandaise. Dieppe est incendiée et presque complètement détruite. La ville ne sera reconstruite que très progressivement, sur un plan de monsieur de Ventabren, fortement inspiré par Colbert. La manufacture des tabacs est relogée dans l'une des rares constructions préservées, la maison Miffant.
  • 1715 : Mutinerie (grève) des ouvriers de la manufacture des tabacs.
  • 1738 : Inauguration des nouveaux locaux de la Manufacture de Tabacs, à l'emplacement actuel de l'hôtel Aguado.
  • 1774 : Création d'une liaison régulière avec l'Angleterre.
  • 1791 : Privatisation de la Manufacture des Tabacs. Le tabac cesse d'être un monopole de l'État.
  • 1824-1829 : Caroline de Bourbon, duchesse de Berry et belle-fille du Roi Charles X inaugure les premiers bains de mer à Dieppe (Création des bains de mer Caroline). Elle emmène dans son sillage une pléthore de personnalités et de membres de la haute-bourgeoisie française. Dieppe s'ouvre sur la mer, condamnant les fortifications. Un casino est construit sur le front de mer.
  • 1848: Inauguration de la liaison ferroviaire entre Paris et Dieppe.
  • Second Empire : Visite de Napoléon III et de l'Impératrice Eugénie à l'occasion de leur voyage de noces. L'Impératrice dessine la grande esplanade de verdure qui longe la promenade maritime. Dieppe devient le lieu de villégiature à la mode des hautes sociétés parisiennes et londoniennes. Un nouveau casino en fonte et en verre est construit, un hippodrome est inauguré.
  • 1873: Lord Robert Cecil, marquis de Salisbury se fait construire une villa à Puys, en amont de Dieppe.
  • 1874 : ouverture de la gare de Dieppe-Maritime.
  • 1886 : Inauguration du casino mauresque.
  • 1889 : Le transport de passagers avec l'Angleterre devient régulier et à horaires fixes, à l'aide de paquebots à vapeur.
  • 1891 : Création du 1er syndicat ouvrier de Dieppe, celui de la Manufacture des Tabacs. Le personnel de la manufacture étant essentiellement féminin, il sera dirigé par des femmes.
  • 1897 : Inauguration d'un des premiers terrains de golf de France sur la falaise de Dieppe.
  • Début du XXe siècle : Dieppe est à son apogée. Elle est jusqu'en 1914 la première station balnéaire de France. Rivale de Trouville-sur-Mer, Cabourg ou du Touquet, elle est en plus un port maritime.
  • 1910 : Festivités organisées par la municipalité de Camille Coche en présence du ministre de la marine à l'occasion du tricentenaire de la naissance du diepppois Abraham Duquesne
  • 1932 : Un casino plus art déco succède au casino mauresque mais la clientèle huppée de Paris et d'Angleterre lui préfèrent dorénavant Deauville, Cabourg et Trouville.
  • 1936 : Plage la plus proche de Paris, Dieppe accueille de nombreux congés payés durant l'été alors que la clientèle huppée se retranche sur Pourville-sur-mer au sud de la ville.
  • 19 août 1942 : Opération Jubilee, les Alliés tentent un débarquement à Dieppe, composé de troupes majoritairement canadiennes. La façade maritime de la ville est ravagée et le casino rasé. La manufacture des tabacs est détruite. La fonction essentielle de ce débarquement était de tester les défenses allemandes. Pour certains historiens, le sacrifice de nombreuses vies humaines était démesuré pour un débarquement qui n'a pas abouti. Pour d'autres, la tentative a en partie conditionné la réussite du débarquement du 6 juin 1944. En souvenir de cet évènement, plusieurs villages acadiens francophones du Nouveau-Brunswick (Province maritime du Canada) se regorupèrent pour former la commune de Dieppe, en mémoire des soldats canadiens tués le 19 août 1942 sur les côtes normandes.
  • 1944: Libération de Dieppe par voie de terre et sans combats, les occupants ayant abandonné leur position devant l'avancée des troupes alliées. Transformée en champ de mine, la plage de Dieppe est presque inaccessible pendant une dizaine d'années.
  • 1961: Inauguration de l'actuel casino (le cinquième depuis 1822), en retrait du front de mer, et d'un centre de thalassothérapie.
  • 1967 : Une piste de ski synthétique est inaugurée le 18 avril en présence du ministre des sports François Missoffe, de Jacques Anquetil, et des internationaux de ski Guy Périllat, Jean-Claude Killy, Annie Famose et des sœurs Goitschel et de l'entraîneur de l'équipe de France de ski Honoré Bonnet
  • 1974 : Jusqu'à cette époque, Dieppe est le 1er port bananier de France. La modernisation du mode de transport à bord des bananiers avec l'arrivée de conteneurs frigorifiques fait perdre progressivement le trafic des Antilles au profit du Havre. Compte tenu de leur taille les porte-conteneurs ne peuvent pas entrer dans le port de Dieppe. Après 1978, ce trafic est définitivement perdu et seul le trafic bananier avec la Côte d'Ivoire continue à transiter par Dieppe.
  • 1er janvier 1980 : Neuville-lès-Dieppe fusionne avec Dieppe.
  • 1980 : Grande grève des dockers en juillet. Arrêt de la ligne saisonnière Dieppe-Brighton en Seajet.
  • 1982 : Inauguration du Centre d'action culturelle Jean Renoir, par François Truffaut.
  • 1985 : Restauration de l'îlot Sainte-Catherine. Création de logements HLM dans des immeubles construit sur les plans de Monsieur de Ventabren. Plan de rénovation de l'habitat ancien.
  • 1987 : Destruction de la villa mauresque (édifiée en 1870), à l'abandon depuis de nombreuses années, pour permettre la construction d'un hôtel deux étoiles sur le front de mer.
  • 1991 : Création d'un festival de musique ancienne.
  • 1992 : La Société d'armement transmanche (ex-armement naval SNCF) retire ses navires de la liaison maritime Dieppe - Newhaven, non rentable, suite à la concurrence du tunnel sous la Manche.
  • 1994 : Inauguration d'une nouvelle gare maritime (terminal) pour les car-ferries.
  • 1998: Un nouveau port de plaisance est inauguré. Le quai Henri-IV et sa dunette sont restaurées. La démolition de l'ancienne gare maritime permet de dégager l'esplanade et de découvrir les façades du XVIIIe siècle.
  • 2002 : La ville entame une nouvelle politique de développement économique basé sur le tourisme[10] (projet de lotissement du Golf, rénovation de la Grande-Rue, réouverture du petit théâtre municipal fermé depuis 1961) et annonce un programme écologique de développement sociaux (création de logement dans l'ancienne prison, construction d'habitats répondants aux normes écologiques...).
  • 2007 : un nouvel ensemble de station balnéaire avec bassins ludiques et un nouveau complexe de thalassothérapie sont inaugurés sur la façade maritime de la ville.
  • 2010-2011 : Projet d'implantation sur la zone portuaire de Dieppe d'une usine d’engrais russes[11] abandonné suite à une forte opposition locale transpartisane[12] à laquelle s'ajoute une autre polémique concernant l'absence de célébration prévue pour le quadricentenaire de la naissance d'Abraham Duquesne.
Vue panoramique de la ville et la plage de Dieppe.

Héraldique

Armes de Dieppe

Les armes de la commune de Dieppe se blasonnent ainsi :
Parti d'azur et de gueules au navire de trois mâts d'argent, voiles ferlées, gréé et pavillonné du même, brochant sur le tout.

Administration

Depuis 1980, la ville de Neuville-lès-Dieppe a intégré la municipalité de Dieppe.

En 2003, la ville de Dieppe a intégré la communauté d'agglomération de Dieppe maritime aux côtés de 15 autres communes de l'arrondissement.

Maires de Dieppe

Nom des maires de Dieppe depuis mars 2001 Parti politique Terme
Édouard Leveau RPR/UMP puis CNI mars 2001 - mars 2008
Sébastien Jumel PCF depuis le 14 mars 2008

Maires de Neuville-lès-Dieppe jusqu'en 1980

Tendances politiques

Front de mer de Dieppe (avant 2007)

Au regard des résultats des élections législatives de 2007, l'UMP est le premier parti politique de la ville de Dieppe (31 %) [13]. Il est suivi par le PCF (avec 30,54 % des voix), lequel devance assez largement le PS (18,74 %). Le résultat d'une élection dépend toujours du niveau des reports de voix lors du second tour et doit beaucoup à la qualité des rapports internes au sein de chaque camp politique. Ainsi la onzième circonscription de la Seine-Maritime, après avoir été CNI et gaulliste jusqu'en 1978, est passée sous l'étiquette communiste puis socialiste en 1981. Elle connait systématiquement une alternance politique depuis 1993. Lors des élections législatives de juin 2007, si le PCF confirme être encore très ancré dans la ville, ce n'est pas le cas au niveau de la circonscription et c'est grâce à un très bon report de voix que la candidate socialiste Sandrine Hurel est élue députée contre le candidat UMP Jean Bazin, succédant au député-maire sortant Édouard Leveau (divers droite).

Les électeurs de Dieppe n'ont pas voté pour un candidat de droite aux élections présidentielles depuis 1974 à l'exception de Jacques Chirac en 2002. Lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2007, les électeurs dieppois placèrent Nicolas Sarkozy (27,14 %) en tête de leurs suffrages devant Ségolène Royal (25,58 %) et François Bayrou (15,13 %) [14]. Au second tour, c'est Ségolène Royal qui l'emporte avec 54,51 % des voix contre 45,49 % à Nicolas Sarkozy.

C'est une liste d'union de la gauche (PCF/PS/Verts) conduite par Sébastien Jumel (PCF) qui remporte la municipalité lors des élections de mars 2008. La ville avait déjà connu une administration communiste pendant 30 ans, entre 1971 et 2001, sous les mandats d'Irénée Bourgois puis de Christian Cuvilliez. Dieppe est depuis mars 2008 l'une des dernières villes de plus de 30 000 habitants, hors Île-de-France, géré par un membre du Parti communiste français[15].

Géographiquement, si les électeurs des quartiers du centre-ville (Mairie, front de mer) et résidentiel (Caude-Côte, Puys, Saint-Pierre) votent majoritairement pour la droite lors des élections locales et nationales, ceux des quartiers populaires comme Neuville-nord, Bruyères, le Pollet et Val-Druel votent nettement à gauche.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Cassini[16] et INSEE[17])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
25 000 20 000 18 248 16 664 16 016 16 820 16 443 16 844 17 669
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
19 231 20 187 19 946 19 002 20 333 22 003 23 050 22 771 22 439
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
22 839 23 629 23 973 24 402 24 945 25 117 25 560 21 770 26 427
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007  
30 013 30 016 39 466 35 957 35 894 34 653 33 618 34 449[18]  

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Le premier janvier 2011 la population dieppoise était de 34 644 habitants, soit 195 de plus qu' en 2007. (source INSEE, journal de bord de dieppe)

Climat

Dieppe connaît un climat océanique assez marqué, les hivers sont plutôt doux et les étés tièdes voire frais. Le climat se caractérise aussi par une faible amplitude thermique (13 °C) entre le mois le plus chaud et le mois le plus froid. Son climat est comparable aux villes de Londres, Brighton, Le Havre ou Calais. Depuis plusieurs années, les hivers sont de plus en plus froids et le début de l' été est de plus en plus sec. Ainsi depuis 2007 il y a plus d'une semaine de neige chaque année.

Relevé météorologique de Dieppe (76) [2001-2010]
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 3 2,9 4,2 6,3 9,4 12,5 14,4 14,4 12,2 9,7 6,6 2,6 8,2
Température moyenne (°C) 5,2 5,3 7,1 9,8 12,5 15,7 17,6 17,7 15,8 12,3 9 4,9 11,1
Température maximale moyenne (°C) 7,4 7,8 10,1 13,2 15,7 18,8 20,8 21 19,5 15,8 11,5 7,3 14
Précipitations (mm) 51,4 45,3 45 37,6 59,3 61,2 66,5 64,6 44,4 69,6 80,2 73,6 698,7
Record de froid (°C) -16,4 -16,6 -9,4 -3 -1,1 1,8 5,8 4,6 1,2 -3,3 -8 -11 -16,6
Record de chaleur (°C) 16,4 19,4 23,8 27,6 32,3 34,2 34,4 36,1 32,4 27,4 20 16,4 36,1
Source : [1] [19]


Économie

Pôle d'activités régionales

Dieppe est une sous-préfecture de la Seine-Maritime. Elle offre tous les principaux services publics tels qu'un hôpital et un tribunal.

Elle abrite une gare ferroviaire, terminus de la ligne Malaunay - Dieppe, en liaison avec Rouen, mais elle a perdu ses trains directs quotidiens vers Paris (maintenus uniquement le samedi et le dimanche). La ligne Paris - Dieppe par Pontoise a longtemps été la plus courte voie ferrée entre Paris et la mer (168 km) ; mais le tronçon Serqueux - Dieppe a été fermé en 1988 sur décision de la SNCF par manque de rentabilité, faisant perdre à Dieppe son axe ferroviaire le plus court en direction de la capitale. La ville abrite par ailleurs une gare routière et le petit aérodrome de Dieppe - Saint-Aubin qui dessert la région.

Elle regroupe de grandes activités commerciales telles celles des hypermarchés.

Elle est le siège de la chambre de commerce et d'industrie de Dieppe. La CCI qui fut à l'origine de la transformation du quai Henri-IV à la fin des années 1990, gère le port de pêche et de commerce jusqu’à la fin de l'année 2006. Depuis janvier 2007, la gestion du port est assurée par un syndicat mixte.

Activités maritimes

Port de Dieppe

Dieppe est le premier port de pêche français pour la coquille Saint-Jacques, le port de plaisance le plus proche de Paris et un port de commerce.

Dieppe fut jusqu’à la fin des années 1970 le premier port bananier de France. Depuis que le commerce de la banane se fait à l'aide des conteneurs et donc à partir de ports équipés pour ce type de transport, le trafic transmanche constitue l'essentiel de l'activité du commerce maritime.

Fin 2011, un port à sec pourra stocker 300 embarcations à moteur mesurant jusqu'à 7 mètres de long, mise à l'eau grâce à un transstockeur entièrement automatisé. Les mille anneaux du port conventionnel seront ainsi entièrement disponibles pour accueillir voiliers et vedettes de service[20].

Activités industrielles

Dieppe est un centre d'activité industrielle important avec des entreprises comme Renault (Division Renault Sport), ex-Alpine Renault crée par Jean Rédélé. Toute une zone industrielle est disposée à l'entrée de Dieppe, avec des usines comme Nestlé.

Activités de loisirs et de tourisme

Festival international du cerf-volant.

Dieppe est une station balnéaire avec plage, casino, golf de 18 trous, un hippodrome, un port de plaisance, des boutiques, et un complexe balnéaire et de thalassothérapie.

Dieppe accueille tous les deux ans, sur le front de mer, sur les pelouses de la plage, une manifestation internationale de cerfs-volants qui fait se déplacer des milliers de personnes et leur propose différentes activités.

Durant ce festival, des ateliers de confection de cerfs-volants sont accessibles aux adultes et aux enfants[21].

Les visiteurs peuvent aller à la rencontre des différentes nationalités et échanger « de façon fort sympathique » avec de nombreux concepteurs de pièces exceptionnelles. Durant des jours, des attelages aériens uniques animent le ciel du port normand pour le plus grand plaisir des habitants, des visiteurs et des passionnés.

La ville accueille aussi, chaque premier dimanche de septembre, une manifestation de voitures anciennes appelée « Dieppe-Rétro ». Il s'agit de voitures anciennes qui roulent dans Dieppe et ses quartiers et qui passent aussi par les communes environnantes.

Monuments et lieux touristiques

Château de Dieppe
Collège des oratoriens et ancien hôtel de la Vicomté, quai Henri-IV, Dieppe
Ancien hôtel d'Anvers, quai Henri-IV, à Dieppe
Le petit théâtre municipal, rouvert en 2002
Les maisons second empire du boulevard de Verdun
Maison, rue d’Écosse
Ancien hôtel royal et maisons du front de mer

Dieppe a reçu le label "Ville d'Art et d'Histoire"

  • Le château de Dieppe : un premier « château » dut exister au XIIe siècle à l’époque de Philippe Auguste. La construction du château actuel débuta en 1443 à l’instigation de Charles Des Marets. La tour ouest date peut-être du XIVe siècle. Véritable château fort, il présente aujourd’hui une architecture très composite ; l’appareillage en silex et grès a été souvent remanié. On y ajouta un bastion en briques et divers bâtiments. Il abrita jusqu’en 1923 la caserne Ruffin.
  • Le château de Dieppe abrite aujourd’hui le musée de Dieppe où l’on peut admirer une des plus grandes et belles collections d’ivoire sculpté d’Europe (crucifix, chapelets, statuettes, éventails, tabatières…), des œuvres du peintre Georges Braque, le mobilier de salon du pianiste Camille Saint-Saëns et des expositions temporaires.
  • Du château, point de vue panoramique sur la ville.
  • L’église Saint-Rémi (XVIe et XVIIe siècles) : dominant une place du même nom, elle est réputée pour être une des plus belles églises de la région. Influences de la contre-réforme. Orgue Parizot.
  • L’église Saint Jacques (XIIe au XVIe siècles) relève des styles flamboyant et Renaissance : commencée dès le XIIe siècle, l’église Saint Jacques est érigée en paroisse en 1282 par Guillaume de Flavacourt archevêque de Rouen. Les transepts nord et sud remontent à la seconde moitié du XIIe siècle siècle. Le chœur, la nef, et les bas-côtés datent du XIIIe siècle, exceptés les voutes et le triforium de la nef qui date du XIVe siècle. C’est également au XIVe siècle qu’est construit le grand portail. Au XVe siècle sont élevées la tour et les chapelles situées de part et d'autre de la grande nef du chœur, sauf deux d'entre elles qui faisaient partie du plan primitif de l'église[22]. À l'intérieur, la chapelle du Trésor est décorée d'une frise dite « des sauvages » qui révèle les diverses nations découvertes par les navigateurs et marins dieppois. À la demande de Jehan Ango, mécène de l’église au XVIe siècle, l’artiste a représenté différentes scènes de la vie des indigènes: un cortège de fêtes et de danses, des épisodes guerriers, que de nombreux archéologues et savants sont venus observer. Victor Hugo est également venu voir ces véritables dentelles de pierre, le 8 septembre 1837[22].
  • le quai Duquesne avec les arcades de la Bourse, la chambre de commerce de Dieppe et le bâtiment de l’ancienne quincaillerie Leveau (26 quai Duquesne), dessinée par Georges Feray, au style oscillant entre modernisme et classicisme.
  • Le quai Henri-IV : collège des oratoriens, hôtel de la Vicomté, hôtel d'Anvers (1697), tour aux Crabes (1374). Sur le mur de la tour aux Crabes, un panneau de style nord-coréen signale depuis l'année 2000 le passage de l'anarchiste Louise Michel à Dieppe à son retour du bagne.
  • Le quartier du Pollet : ancien quartier des pêcheurs avec maisons pittoresques et promenade menant à l’église Notre-Dame-de-Bon-Secours (1876) au sommet de la falaise et superbe vue sur Dieppe.
  • L’église réformée de Dieppe (ancienne chapelle du Carmel).
  • La grande rue jusqu’à la place du Puits-Salé, piétonnes depuis 1976.
  • la place du moulin à vent avec ses maisons pittoresques.
  • Le petit théâtre municipal (1900) : Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1990. Il abrite temporairement le musée du débarquement canadien. Outre l'intérêt de l'exposition, l'intérieur de l'édifice est de style rocaille Louis XV avec dorures. Ce théâtre à l'italienne, construit par l'ingénieur Frissard, fut offert par la duchesse de Berry à la municipalité en 1826. Remanié en 1900, il est contemporain du casino mauresque et est un des derniers vestiges de l'époque où Dieppe attirait l'aristocratie et la haute-bourgeosie européenne. Endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, ses façades sont rabillées en ciment dans les années 1950. Le théâtre est fermé en 1961 en attendant une éventuelle restauration. Il n'est rouvert qu'en 2002 à l'instigation d'Édouard Leveau, nouveau maire de Dieppe. Le théâtre demeure une source de polémique politique, notamment en 2007 quand un projet de réhabilitation est proposé par la majorité municipale mais combattue par l'opposition locale, favorable à sa simple démolition.
  • Le boulevard de Verdun : (à comparer avec les cartes postales d'avant guerre). Les maisons bourgeoises situées entre la rue Parmentier et la rue de la rade datent du second empire et ont été les premières maisons d'habitations construites. Elles constituent également le seul bloc intact de maisons, antérieur à la Seconde Guerre mondiale. On notera plus particulièrement les deux maisons situées au plus près de la rue de la rade dont l'une a gardé sa grille en fer forgée. L'autre maison est l'ancien et très bel hôtel Edward VII (1857). Les demeures en béton situées entre la rue de la rade et la jetée ont été construites après la Seconde Guerre mondiale et constituent un exemple d'architecture de la période de reconstruction de l'immédiat après-guerre. Le manoir Saint-Martin et les maisons voisines ont été détruites dans les années 1970 pour laisser la place à de grands immeubles de standing alors que la maison mauresque (bâtie en 1870) qui avait survécu à la guerre a été détruite en 1987 sur décision municipale pour laisser place à un hôtel deux étoiles sans style particulier.
  • L’hôtel Aguado : situé boulevard de Verdun, architecture des années 1950.
  • L’ancien Hôtel Royal (1901) : autrefois fleuron de la ville, il est le dernier survivant des palaces de la Belle Époque et a été reconverti en appartements. C'est un des plus beaux édifices du boulevard de Verdun.
  • Les tourelles (XVe siècle) : situées sur le boulevard de Verdun, elles sont le dernier vestige de l'ancien rempart de la ville.
  • Le casino, inauguré en 1961, a succédé au casino mauresque et au casino art déco des années 1930. Son architecture intérieure vaut surtout le détour.
  • La plage de galets qui jouxte une plage de sable à marée basse.
  • L’Estran Cité de la mer, centre de culture scientifique et technique associatif sur le thème du littoral haut-normand présentant, sur 1 600 m2 d'exposition, la construction navale, les techniques de pêche, l'environnement littoral et la faune de la Manche.
  • Les anciens souterrains et blockhaus allemands (Seconde Guerre mondiale) dissimulés dans la falaise du château.
  • Le pont Colbert : pont tournant métallique (1889), long de 70 mètres, coupé en deux en 1944, rétabli deux ans plus tard[23], menacé de destruction.
  • Le pont Ango : d'abord pont tournant métallique (1881), détruit en 1944, reconstruit en pont levant (1950)[24].
  • les maisons de la rue Jules Ferry, de style régionalistes ou néo-normand de la fin du XIXe siècle.
  • La maison Miffant (1624), construite à pans de bois, est un rare vestige de la ville avant l'incendie de 1694.
  • Une piscine d'eau de mer extérieure, plusieurs bassins ludiques intérieurs et un centre de thalassothérapie au sein d'une nouvelle station balnéaire inaugurée le 15 mai 2007.
  • Aux environs, les communes de Pourville-sur-Mer, Varengeville-sur-Mer (Manoir d'Ango), Arques-la-Bataille, Veules-les-Roses...

Personnages célèbres

Personnalités politiques

Personnalités de la vie civile

XVe siècle


XVIe siècle

XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle, XXe siècle

Jumelages

En mémoire du débarquement allié de 1942, la ville de Léger's Corner (Nouveau-Brunswick) au Canada, fut rebaptisée Dieppe.

Bibliographie

Notes et références

  1. Populations légales 2008 de la commune : Dieppe (Seine-Maritime) sur le site de l'Insee
  2. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, 1979, 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1) (OCLC 6403150) 
  3. http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/76dieppe-historique.htm
  4. http://www.dieppe.fr/system/wysiwyg_files/datas/225/original/quiquengrogne45.pdf?1255445294 p.12
  5. CARAVELLES AU LARGE, J Mauclère, Editions Colbert ; 1942
  6. Histoire Secrète Des Océans De Robert de la Croix² ; éditions L'Ancre de marine ; Saint Malo : 1998
  7. Ch. Desmarquets, Mémoires chronologiques pour servir l’histoire de Dieppe et celle des navigations françaises, Éditions Desauge, Paris, 1785
  8. Cité par Honoré de Balzac dans Splendeurs et misères des courtisanes, édition Furne, vol XI, p.488 , parmi les« fortunes loyalement acquises »
  9. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980 (ISBN 978-2-7242-0785-9) p 365
  10. Les infos dieppoises, spécial bains de mer, juin 2006
  11. L’implantation de l’usine d’engrais russe s’invite au conseil municipal, Les informations dieppoises, 22 décembre 2009
  12. France3.fr, Dieppe : Les opposants à Uralchem savourent, 22 septembre 2010
  13. le député maire sortant se représentant comme candidat dissident soutenu par le CNI sous l'étiquette divers droite n'a obtenu que 7,63 % des suffrages.
  14. Les deux candidats du parti communiste (6,51 %) et de la LCR (6,38 %) y établirent des scores légèrement au-dessus de la moyenne nationale.
  15. Dieppe fut avec Vierzon, et Villepinte (Seine-Saint-Denis) l'une des plus grandes villes gagnées par le PCF lors des élections muncipales de 2008
  16. http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
  17. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  18. http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populations-legales/commune.asp?annee=2007&depcom=76217
  19. référence, www.météociel.fr
  20. Courtois B., 2011 : "Port exemplaire : vent de modernité sur Dieppe" Le magazine des agents du Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement n° 11 (octobre 2011) - pp. 19-20
  21. Festival du cerf-volant. Consulté le 17 octobre 2007
  22. a et b « Dieppe », dans Le Patrimoine des communes de la Seine-Maritime, Charenton-le-Pont, Éditions Flohic, coll. « Le Patrimoine des communes de France », 1997, 1389 p. (ISBN 2-84234-017-5) 
  23. Heurs et malheurs des ponts dieppois
  24. Heurs et malheurs des ponts dieppois, voir la carte postale, en haut de la page.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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