- Valognes
-
Valognes
Place Vicq d'Azi, avec en arrière plan l'église Saint MaloAdministration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Cherbourg-Octeville Canton Valognes (chef-lieu) Code commune 50615 Code postal 50700 Maire
Mandat en coursJacques Coquelin
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Bocage valognais Démographie Population 7 196 hab. (2008) Densité 460 hab./km² Gentilé Valognais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 19 m — maxi. 87 m Superficie 15,63 km2 Valognes est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie, peuplée de 7 196 habitants[1] (les Valognais).
Sommaire
Géographie
Valognes est située au cœur de la péninsule du Cotentin, à 20 km au sud-est de Cherbourg-Octeville, dans la vallée du Merderet. La ville est sur un nœud routier important.
Transport
Inter-urbain
La commune se trouve associée au transport en commun départemental par bus (Manéo) via les lignes :
- 001 : Cherbourg-Octeville - Valognes - Carentan - Saint-Lô
- 101 : Valognes - Saint-Vaast-La-Hougue - Barfleur
- 104 : Valognes - Bricquebec - Cherbourg-Octeville
- 105 : Portbail - Barneville-Carteret - Bricquebec - Valognes
- 105a : Rauville-la-Bigot - Sottevast - Négreville - Valognes
- 106 : Montebourg - Valognes - Périers - Coutances
- 300 : Mortain - Saint-Hilaire-du-Harcouët - Avranches - Cherbourg-Octeville
- 302 : Granville - Coutances - Cherbourg-Octeville
Routier
Valognes se trouve sur l'axe de la N13 (qui est aussi à cet endroit E03 et E46) avec un contournement de celle-ci sur l'ouest.
Ferroviaire
Articles détaillés : Gare de Valognes et Gare de Valognes-Ville.Héraldique
Les armes de la commune de Valognes se blasonnent ainsi :
D'azur au lynx courant d'argent, surmonté de deux épis de blé d'or passés en sautoir, accosté de deux autres épis de blé du même posés en pal[2].Sous le Premier Empire, le blason de Valognes était identique, Napoléon ayant ajouté simplement un franc canton des villes de seconde classe[3].
La ville de Valognes est décorée de la Croix de guerre 1939-1945.Histoire
La ville est construite près de l’ancienne colonie gallo-romaine de Alauna ou Alaunia d'où dérive le nom « Valognes ». De cette période restent les ruines des thermes gallo-romains d’Alleaume. La cité détruite par les invasions normandes, ses habitants se déplacent sur les rives du Merderet.
La ville se développe, devenant une résidence ducale. En 1355, un traité est signé entre Charles le Mauvais et le roi de France Jean le Bon (voir traité de Valognes). La ville abrite à partir du XVe siècle une importante congrégation religieuse[Laquelle ?]. Fortifiée au Moyen Âge, la ville a été pillée par Édouard III d'Angleterre.
En 1649, le comte de Matignon fait le siège du château de Valognes pour le compte des Frondeurs. À la tête de six à huit mille hommes, il débute le siège le 20 mars, soutenu par la milice des bourgeois de Cherbourg dirigée par Callières, le 23 mars, et l'artillerie le 24. Le gouverneur de la place, le marquis de Belfond, se rend le 5 avril avec ses deux cents soldats[4]. Le château a été démantelé sous le règne de Louis XIV.
La ville prospère durant le XVIIe et le XVIIIe siècle et devient la ville principale du Cotentin. Elle est alors « fertile en beaux esprits ». Les aristocrates y construisent de beaux hôtels. Alain-René Lesage dans sa pièce Turcaret (1807) en parle comme d’un Versailles normand. Mme de Turcaret déclare : « Savez-vous bien qu’il faut trois mois de Valognes pour achever un homme de cour ? ». La croissance de Cherbourg lui fera perdre peu à peu son influence territoriale.
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795 et d'arrondissement de 1800 à 1811.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un lieu d'internement y fut établi, dans lequel des femmes tsiganes furent stérilisées de force[5].
Valognes a beaucoup souffert au cours de la bataille de Normandie, particulièrement lors du bombardement du 21 juin 1944. L’église Saint-Malo du XIVe siècle, qui a abrité le seul dôme (1612) d’architecture gothique de France, a été partiellement détruite pendant la bataille. De même, sur les cinquante hôtels particuliers qui faisaient la renommée de la ville, seule une vingtaine a survécu, après restauration.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1852 1869 Jacques Félix Meslin Général 1869 1882 Louis Charles Joseph Levaillant de Folleville Comte, premier adjoint du maire 1892 1896 Lucien Oury Notaire 1896 1919 Pierre-Émile Mariette-Boisville 1919 1941 Auguste Poutas-Larue 1941 1944 Henri Cornat 1944 1953 Jules Letourneur 1953 1968 Henri Cornat Président du conseil général 1968 1977 Marcel Audouard 1977 1983 Pierre Godefroy RPR Député 1983 1995 Anne Heinis UDF Sénateur juin 1995 2008 Fernand Leboyer App. PCF 2008 en cours Jacques Coquelin UMP Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Lieux et monuments
- Thermes d’Alleaume : ruines des thermes gallo-romains, dont les pierres furent réutilisées par les habitants.
- Hôtel de Beaumont : hôtel classique du XVIIIe, construit par la famille Jallot, seigneurs de Beaumont.
- Hôtel de Grandval-Caligny : hôtel du XVIIe siècle, construit par Adrien Morel de Courcy, gouverneur de Valognes, et agrandi d'un pavillon latéral par son gendre, Anténor-Louis Hüe de Caligny, il loge Jules Barbey d'Aurevilly entre 1872 et 1887. Il est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1982.
- Hôtel Sivard-de-Beaulieu : érigé vers 1782 par Charles Sivard de Beaulieu, lieutenant général du bailliage du Cotentin, il abrite les Sœurs carmélites anglaises à partir de 1830, puis les sœurs du Refuge de Caen en 1871. Bombardé en juin 1944, il est depuis 1995, propriété de l'association l'Espérance.
- Ancienne abbaye bénédictine royale : créée en 1631, devenue hôpital-hospice sous la Révolution française, après l'expulsion des religieuses, elle est toujours le siège de l'hôpital actuel.
- Abbaye Notre-Dame de Protection : abbaye bénédictine fondée au XVIIe siècle et installée depuis 1810 dans l'ancien couvent des Capucins, chassés sous la Révolution.
- Manoir du Haut-Gallion ayant appartenu à Delle Claude Coysevox, fille du sculpteur Antoine Coysevox puis à la famille Mesnil de Valcanville.
Personnalités liées à la commune
Natifs
- Guillaume-Antoine Cabart, sieur du Longpré (v. 1640), avocat, membre de l’Assemblée provinciale de Basse-Normandie et de l’Assemblée d’élection de Valognes.
- Guillaume Mauquest de La Motte (1655-1737), chirurgien ;
- Jean-Gabriel Legendre (?-1770), ingénieur ;
- Bon-Joseph Dacier (1742-1833) philologue et helléniste ;
- Félix Vicq d'Azyr (1748-1794), médecin ;
- Pierre Letourneur (1737-1788), traducteur, entre autres, de Shakespeare ;
- Georges Duval (1777-1853), dramaturge ;
- Edelestand du Méril (1801-1870), philologue, paléographe ;
- Prudence Boissière (1806-1885), lexicographe, auteur du Dictionnaire analogique de la langue française ;
- Théophile-Jules Pelouze (1807-1867), chimiste, membre de l’Académie des Sciences ;
- Édouard Le Héricher (1812-1890), archéologue et philologue ;
- Émile-Louis Burnouf (1821-1895) indologue et helléniste français, cousin d’Eugène Burnouf.
- Léopold Delisle (1826-1910), chartiste, administrateur général de la Bibliothèque nationale de France ;
- Edouard Hyacinthe Lucas (1827-1888), général d’armée ;
- Charles Canivet (1839-1911), chroniqueur, poète sous le nom de Jean de Nivelle ;
- Félix Buhot (1847-1898), peintre, aquafortiste et illustrateur, entre autres, des œuvres de Barbey d'Aurevilly ;
- Xavier de Florian (1850-1931), diplomate ;
- Gustave Le Rouge (1867-1938), écrivain et journaliste ;
- Camille Blaisot (1881-1945), homme politique ;
- Alfred Noël (1883-1918), poète ;
- Paul Legentilhomme (1884-1975), général d’armée ;
- Anthony Caillot (1908-1994), évêque d'Évreux.
- Félix Lebuhotel (1932-2008), coureur cycliste ;
- Michel Motin (1945-2007), entrepreneur ;
- Jean-Marie Lequertier (1950-), reporter ;
- Jean-Luc Dogon (1967-), footballeur ;
- Flavie Flament (1974-), animatrice de télévision.
Autres
- Alexis de Tocqueville, (Verneuil-sur-Seine, 1805 - Cannes, 1859), penseur politique, historien, député de la Manche (Valognes) de 1839 à 1851.
- Jules Barbey d'Aurevilly, (Saint-Sauveur-le-Vicomte, 1808 - Paris, 1889), écrivain. Il a résidé dans la ville, à l’hôtel de Grandval-Caligny, et y a situé un certain nombre de ses récits.
Économie
- Zone d’activités d’Armanville.
- Deux stations d’épuration.
Culture
Patrimoine
Valognes a été classée Villes et Pays d'Art et d'Histoire par le ministère de la Culture.
Le plus bel hôtel particulier subsistant du « Versailles normand » est l’Hôtel de Beaumont.
Musées et bibliothèque
La ville dispose de deux musées consacrés l’un au cidre et l’autre au calvados :
- Musée de l’eau de vie et des vieux métiers, rue Pelouze.
- Musée régional du cidre, rue du Petit Versailles.
- Bibliothèque municipale Jullien de Laillier : avec une section sur la Manche et la Normandie, 24 000 volumes pour le fonds ancien, 220 manuscrits, 205 incunables. Elle s’est enrichie, à la Révolution, avec la confiscation des bibliothèques des couvents et du séminaire de Valognes[8].
Valognes dans les arts
Valognes a abrité plusieurs artistes qui ont placé la ville au cœur de leurs œuvres. Ainsi, en peinture, Félix Buhot a représenté plusieurs lieux valognais, tel que Nocturne à l’entrée de l’église de Valognes (vers 1872).
- Valognes en littérature
- Jules Barbey d'Aurevilly a placé plusieurs de ses intrigues à Valognes.
- Honoré de Balzac fait référence à la beauté des femmes de Valognes dans Les Chouans[9].
- Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883 : l’héroïne, Denise Baudu, est originaire de Valognes.
- Éric-Emmanuel Schmitt, La Nuit de Valognes, 1991.
- Didier Daeninckx, La Route du Rom (Le Poulpe), 2003 (Valognes est dépeinte sous le nom de Corneville.).
Jumelages
Notes et références
- Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[10].
- Population municipale 2008 (site de l'Insee)
- GASO, la banque du blason - Valognes Manche. Consulté le 8 octobre 2009
- http://perso.numericable.fr/briantimms3/chf/05bassenormandie.htm
- Voisin La-Hougue, Histoire de la ville de Cherbourg, p. 105-106
- Bernard Kouchner, postface de Jean Kahn – carte 182, p. 141. Martin Gilbert, Atlas de la Shoah, L’Aube, 1982 – préface de
- Notice communale - Valognes », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Consulté le {{{datecons}}} Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «
- Insee : historique des populations par commune depuis le recensement de 1962
- Présentation - Bibliothèque municipale de Valognes "Julien de Laillier". Consulté le 8 octobre 2010
- « C’était une fille d’environ vingt-six ans, blonde, d’une jolie taille, et dont le teint avait cette fraîcheur de peau, cet éclat nourri qui distingue les femmes de Valognes. » Les Chouans, éditions Furne, vol.13, p.60
- Site de l'IGN.
Voir aussi
Bibliographie
- Abbé J. L. Adam, Quelques notes sur Valognes. Cherbourg, impr. Emile Le Maout, 1905
- Abbé J. L. Adam, Étude sur la ville de Valognes, considérée au point de vue géographique et historique, archéologique et monumental, économique et scientifique. Valognes ; Évreux, impr. de G. Poussin, 1912, VIII-503 p., fig., portraits et plan.[réimpression en 1988 de l’édition originale avec sept annexes (biographie de l’abbé Adam, errata, hôtels cités, nom des rues à diverses époques, mise à jour, index alphabétique et bibliographique) par la section de Valognes de la Société d’archéologie de la Manche].
- Abbé J. L. Adam, Chapelle de Notre-Dame de la Victoire, sise en la paroisse de N.-D. d’Alleaume (Valognes), Valognes : impr. de E. Marti.
- Abbé J. L. Adam, Le Collège de Valognes, Évreux, imp. de l’Eure, 1899, 33 p., Extrait de la Revue catholique de Normandie
- Valognes pendant la période révolutionnaire, 1789-1802 : Scènes et récits d’après les documents inédits de l’époque, Valognes, L. Luce, 1888.
- Valognes dans les écrits intimes de Jules Barbey d’Aurevilly, Saint-Lô, Cahiers de l’ODAC [Office départemental d’action culturelle] de la Manche, 1990
- Léopold Delisle, Notices historiques : Droit de pâturage et d’herbage reconnu dans la Haye de Valognes au profit des habitants de Valognes et d’Alleaume (mars 1415), La poterie à Valognes (juin 1465), La Ligue à Valognes(1589),Passage de Louis XVI à Valognes (juin 1786), Doléances des paroisses du bailliage à Valognes (1789), Bataillon de l’Égout, en garnison à Valognes (8 avril 1798), Valognes, Impr. du Journal de Valognes, 1913
- Léopold Delisle, Les Deux Sièges de Valognes en 1562 et 1574. Saint-Lô : impr. de F. Le Tual, 1890. 11 p. Extrait de l’Annuaire de la Manche, 62e année, 1890
- Jeanne-Marie Gaudillot, « Les textiles à Valognes de Colbert à la Révolution », Revue du Département de la Manche, 9(34), 1967, p. 118-135
- Valognes sous la direction de Élie Guéné avec la collaboration de Pierre Leberruyer. Valognes : Manche-Tourisme, 1975, 119 p. in 4°.
- Martin Gilbert, Atlas de la Shoah, Éditions de l’Aube/Samuelson, 1992
- Vikland n° 15 : Valognes, Heimdal, 1998
- Michel Hébert, Valognes, Joué-lès-Tours, A. Sutton, 1997, 128 p. (OCLC 2842530462)
- Maurice Lecœur, La Diligence de Valognes, éd. La Dépêche, 1989
- Maurice Lecœur, Week-end royal à Valognes, éd. Isoète, 2004
- Hugues Plaideux, Une loge maçonnique pour la noblesse d’épée : l'« Union Militaire » de Valognes (1786-1789), dans Les Normands et l’armée, Actes du XXXe Congrès des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie (Coutances, 19-21 oct. 1995), Revue de la Manche, t. 38, numéro spécial, fasc. 150-151, [avril-juil] 1996, p. 222-232
- M. Renault, Valognes : Notes historiques et archéologiques sur les communes de l’ancien arrondissement, Paris: Res universis, 1992. (ca 200 p.). coll. « Monographies des villes et villages de France »
- Émile Sevestre, Valognes : De la préhistoire au moyen âge, par Charles-Louis Birette. Le Moyen âge, par Frédéric de Fontaine de Resbecq. Les Temps modernes, par Ém. Sevestre, L’Époque , contemporaine, par Ronchail. Caen : Impr. A. Mouville, Ozanne et Cie, Valognes, libr.-papeterie-éditeur Henri Brochard, 1926. (27 mars 1928)
Liens externes
Catégories :- Commune de la Manche
- Ville d'art et d'histoire
- Ancien chef-lieu de district
- Valognes
Wikimedia Foundation. 2010.