- Madeleine Lemaire
-
Madeleine Jeanne Lemaire, née Coll, est un peintre et aquarelliste français de genre académique née en 1845 et morte en 1928.
Sommaire
Biographie
Madeleine Lemaire est l'élève de Madame Herbelin et de Charles Chaplin. Elle se spécialise dans les scènes de genre (parfois dans le goût du XVIIIe siècle) et mondaines et surtout dans les natures mortes et les fleurs. Elle fait son entrée au salon de Paris en 1864, où elle expose tout au long de sa vie, y recevant des prix en 1877 et en 1900. Elle expose également à la société des aquarellistes à partir de 1879. Madeleine Lemaire illustre aussi des livres, comme Les Plaisirs et les jours de Marcel Proust, ou L'Abbé Constantin de Ludovic Halévy, ou encore les poèmes de Robert de Montesquiou.
Chaque mardi, d’avril à juin, Madeleine Lemaire reçoit le Tout-Paris dans son hôtel particulier du n° 31, rue de Monceau, dans ce qu'André Germain appelle « de chaudes tueries. » Son jardin est planté de lilas. Elle reçoit aussi bien l’aristocratie du faubourg Saint-Germain (les La Rochefoucauld, Luynes, Uzès, Haussonville, Chevigné, Greffulhe) que de jeunes artistes et des célébrités de la scène ou de la politique. Comme Mme Verdurin, dont elle est l'un des modèles, elle a des arrêts définitifs du genre : « Je ne veux pas de ça chez moi ! » (Ghislain de Diesbach)
Son atelier transformé en salon accueille des personnalités aussi diverses que Marcel Proust, Reynaldo Hahn, Victorien Sardou, Guy de Maupassant, Paul Bourget, Robert de Montesquiou, Réjane[1], Jean-Louis Forain, Antonio de La Gandara, Mounet-Sully, Emma Calvé, Camille Saint-Saëns, Marie Diemer, Jules Massenet, Tony, dit Marshall Le Grand, Sarah Bernhardt, Henri Rochefort, Constant Coquelin, Robert de Flers, Gaston Arman de Caillavet, François Coppée, la duchesse d’Uzès, le chanteur Félix Mayol, l’homme politique Raymond Poincaré, la cantatrice Marie Van Zandt, Paul Deschanel, Émile Loubet, et le comédien Lucien Guitry. André Germain, qui fut son invité, l'appelle « la massacreuse de roses[2], » et la trouvait « laide, disgracieuse et autoritaire. » Il décrit ses réceptions de ces mots: « On étouffait chez elle, dans des soirées pénibles, avec de longs intermèdes musicaux[2]. »
L’été, Madeleine Lemaire déplace ses invités et les installe dans son château de Réveillon, dans la Marne, ou dans sa villa dieppoise au 32, rue Aguado, où elle invite notamment Proust et Reynaldo Hahn.
Elle est en 1900 le professeur de l’aquarelliste Blanche Odin.
Peintre – fort oubliée – spécialisée dans les fleurs, Alexandre Dumas fils, dont elle a été la maîtresse, a dit d’elle : « C'est elle qui a créé le plus de roses après Dieu ». On la surnommait après Robert de Montesquiou « l’impératrice des roses[3]. » Elle a reçu la légion d'Honneur en 1906. Une trentaine de ses œuvres - pastels, huiles et aquarelles - ont été présentées en avril-juin 2010 au Musée Marmottan-Monet, à Paris, dans le cadre d’une exposition consacrée aux femmes peintres au temps de Marcel Proust. Les musées de Dieppe, de Mulhouse et de Toulouse possèdent quelques unes de ses œuvres, et le musée du Louvre possède une aquarelle (Valet de chambre portant une lettre) et un bouquet de l'ancienne collection Le Masle.
Quelques œuvres
- Le Chariot des fées, huile sur toile, exposée au Fine Arts Palace (1893) et au musée Marmottan (2010)
- Les Fées, huile sur toile, 1908 (deux personnages)
- Ophélie, huile sur toile
- Roses, aquarelle (roses jaunes et roses dans une corbeille sur un tissu bleu)
- Hortensias bleus (jeté de fleurs sur fond beige)
- Thé à l'hôtel Deville, huile sur toile, scène mondaine, collection privée
- La Volupté
- Allégorie de l'automne, huile sur toile (représentant la jeune duchesse de Gramont)
- L'Attente, aquarelle (scène d'intérieur: jeune femme en rose à la fenêtre)
- Jeté de roses retenues par un ruban bleu, aquarelle
- Scène dans un train, aquarelle
- Fleurs au bord de la rivière, huile sur toile
- Étude de lilas, de roses et d'une jonquille
- Un moment musical, huile sur toile (jeune fille en jaune jouant de la guitare)
- Roses et pivoines dans un vase Médicis
- Après-midi de broderie, huile sur toile dans le goût XVIIIe siècle, (scène des genre avec six personnages féminins)
- Dame assise dans un fauteuil Dagobert, huile sur toile
Notes et références
- Dont elle fit le portrait
- André Germain, op. cité, p. 51
- André Germain, op. cité, p. 52
Bibliographie
- André Germain, Les Clés de Proust, Paris, éditions Sun, 1953
- Henri Raczymow, Le Paris retrouvé de Marcel Proust, Paris, Parigramme, 2005, pp. 102-107
Voir aussi
Catégories :- Peintre aquarelliste
- Femme peintre
- Naissance en 1845
- Décès en 1928
- Modèle de Proust
- Illustrateur français
- Salonnière
Wikimedia Foundation. 2010.