Chateau de Fontainebleau

Chateau de Fontainebleau

Château de Fontainebleau

48° 24′ 08″ N 2° 42′ 02″ E / 48.4022, 2.7006

Château de Fontainebleau

L'escalier du Fer à cheval
L'escalier du Fer à cheval

Présentation
Période ou style médiéval, Renaissance, classique
Type palais royal
Début construction inconnu
Fin construction XIXe siècle
Propriétaire initial roi de France
Destination initiale demeure royale
Propriétaire actuel République française
Destination actuelle Musée
Classement Monument historique Logo monument historique - rouge ombré, encadré.svg
Patrimoine mondial de l'UNESCO
Site internet Consulter
Géographie
Latitude
Longitude
48° 24′ 7″ Nord
       2° 41′ 53″ Est
/ 48.40194, 2.69806
 
Pays France
Région historique Île-de-France
Subdivision administrative Seine-et-Marne
Commune Fontainebleau

Le Château royal de Fontainebleau est un château de style architectural Renaissance jouxtant la ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris, en France.

Haut lieu de l'Histoire de France, le château de Fontainebleau a été l'une des demeures des souverains de la France depuis François Ier (qui en fit sa demeure favorite) jusqu'à Napoléon III. Plusieurs rois ont laissé leur empreinte dans la construction et l'histoire du château, qui est ainsi un témoin des différentes phases de l'Histoire de France depuis le Moyen Âge. Entouré d'un vaste parc et voisin de la forêt de Fontainebleau, le château se compose d'éléments de styles médiévaux, Renaissance, et classiques. Il témoigne de la rencontre entre l'art italien et la tradition française exprimée tant dans son architecture que dans ses décors intérieurs. Cette spécificité s'explique par la volonté de François Ier de créer à Fontainebleau une « nouvelle Rome » dans laquelle les artistes italiens viennent exprimer leur talent et influencer l'art français. C'est ainsi que naquit l'École de Fontainebleau, qui inspira la peinture française jusqu'au début du XVIIe siècle. Napoléon Ier surnomma ainsi le château la « maison des siècles »[1], évoquant ainsi les souvenirs historiques dont les lieux sont le témoignage.
Depuis 1981, il fait partie avec son parc du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Sommaire

Histoire

Moyen Âge

Saint-Louis, auteur des agrandissements du domaine au Moyen Âge. Portrait par Le Greco, Paris, musée du Louvre.

Un château fort est mentionné à cet emplacement pour la première fois en 1137 dans une charte de Louis VII le Jeune. La date exacte de la fondation du château reste inconnue, mais le premier édifice a probablement été construit sous le règne du père de Louis VII, Louis VI voire même sous celui du père de ce dernier, Philippe Ier, lorsqu'il réunit le Gâtinais au domaine royal français en 1068.

En 1169, une autre charte de Louis VII établit et dote un chapelain pour desservir la chapelle[2]; celle-ci sera consacrée à la Vierge et à saint Saturnin[3] par Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, alors réfugié à Sens. À Noël 1191, Philippe-Auguste fête à Fontainebleau le retour de la troisième croisade[3]. Le château est agrandi par Saint Louis (qui l'appelait « ses déserts »[4]) au XIIIe siècle, et y installe des religieux trinitaires en 1259.

Philippe le Bel naît au château en 1268 et fait aménager des appartements en 1286. Il y mourra des suites d'une chute de cheval en 1314. En 1313, Jeanne de Bourgogne, propriétaire du domaine de Fontainebleau, épouse Philippe de Valois, futur Philippe VI, qui y fera des séjours fréquents. En 1323, le château reçoit la visite d'Isabelle de France devenue reine d'Angleterre[N 1]. En janvier 1332, a lieu à Fontainebleau la signature du contrat de mariage de Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg. Le roi y vit dès 1350. Charles V y installe une bibliothèque et Isabeau de Bavière y entreprend des travaux, après avoir acquit les domaines de la forêt de Bierre[N 2], de Fontainebleau, de Moret et la châtellenie de Melun en 1404. Charles VI y séjourne à partir de 1388. Le château est cependant abandonné en raison des affrontements de la guerre de Cent Ans, lorsque la cour s'exile au bord de la Loire et à Bourges. Charles VII y revient après la libération de l'Île-de-France et de Paris en 1436, privilégiant le lieu pour sa salubrité[5].

Renaissance

François Ier, par Jean Clouet, Musée du Louvre

François Ier décide de faire édifier un château de style Renaissance à l'emplacement du château féodal, permettant ainsi de moderniser un pied-à-terre proche de la vallée de Bière[N 2], le roi prétextant lui-même choisir ce château pour favoriser la chasse des bêtes « rousses et noires ». Il fait raser la précédente construction, à l'exception du donjon et d'une partie de la courtine nord, et fait appel à des artistes italiens pour assurer la construction et la décoration de son palais. C'est ainsi que sont édifiés un bâtiment dessinant la cour Ovale, et un autre situé sur la basse Cour ouest, tous deux reliés par une galerie. François Ier vient chasser à Fontainebleau, accompagné de sa cour et de sa favorite, la duchesse d'Étampes, délaissant ainsi plus ou moins le château de Blois, et annonçant le retour progressif de la cour dans les environs de Paris.

Plusieurs conducteurs de travaux se succèdent durant son règne : Florimond de Champeverne, secrétaire et valet de chambre du roi est nommé en 1528 conducteur[6] jusqu'à sa mort en 1531. Pierre Paule dit l'Italien, présent dès 1528, ancien concierge du château de Moulins, valet de chambre de Louise de Savoie, dirige ensuite les travaux jusqu'à sa mort en 1535. Il est remplacé par acte du 21 avril 1543 par un conducteur particulier, Salomon des Herbaines, tapissier du roi, garde des meubles et tapisseries, qui présente l'avantage de résider sur place et travaille en collaboration avec Pierre des Hôtels, notaire, secrétaire et valet de chambre du roi; il décède en 1557.
Les noms des architectes du château sont, quant à eux, plus hypothétiques : Sebastiano Serlio, pour sa part, se voyait offrir le 27 décembre 1541 l'assurance de 400 livres par an pour « son état de peintre et d'architecteur au fait de ses édifices et bastiments au dit lieu de Fontainebleau ». Il apparaît néanmoins que son apport au sein de l'édifice reste limité. D'autres noms ont été avancés pour identifier l'architecte qui officia sous le règne de François Ier. Si Gilles Le Breton a effectivement travaillé sur le projet du château, il n'en est pas le créateur. Le Rosso ou Girolamo della Robbia qui a proposé des décors pour la porte Dorée, peuvent eux aussi figurer parmi les architectes potentiels. Les constructions successives du règne de François Ier, notamment pour la cour du Cheval Blanc, sont elles aussi relativement hypothétiques : les ailes basses sud et ouest de la susdite cour auraient été terminées en 1527, et les ailes basses nord l'année suivante. Le pavillon des Armes aurait été achevé vers 1530, tandis que la moitié sud du logis, le pavillon des Poêles et les bâtiments de la galerie d'Ulysse dateraient d'après 1535. La fin du règne de François Ier, décédé en 1547, aurait vu le remplacement de la chapelle.

Le roi souhaite faire de Fontainebleau un foyer de l'art de la Renaissance : il collectionne les objets d'art, commande des œuvres sur la mythologie, fait venir d'Italie des antiques. Il reçoit des tableaux de la part du pape, collectionne des œuvres de maîtres italiens (La Joconde et La Vierge aux rochers de Léonard de Vinci, la Sainte-Famille, Saint-Michel, et la Belle Jardinière de Raphaël) et fait venir des moules de statues romaines (Laocoon, Apollon du Belvédère...) afin de couler des bronzes. Pour la décoration du château, il commet Rosso Fiorentino qui réalise le pavillon de Pomone, le pavillon des « Poesles », la galerie Basse (tous détruits) et surtout la galerie François Ier (1534-1540). Fontainebleau est parfois désigné comme la « Nouvelle Rome » et son école est renommée dans toute l'Europe de l’Ouest. François Ier constitue dans le château une importante bibliothèque, ancêtre de la bibliothèque nationale. Le château de Fontainebleau reçoit, entre le 4 et le 27 décembre 1536, la visite de Jacques V d'Écosse, futur époux de Madeleine de France. C'est en 1539 que François Ier reçoit à Fontainebleau Charles Quint et lui fait visiter son palais, entre le 24 et le 30 décembre. Ronsard se fera l'écho du faste déployé au château par l'écriture de quelques vers :

« Quand verrons-nous par tout Fontainebleau
De chambre en chambre aller les mascarades... »

Article détaillé : École de Fontainebleau.

Le fils de François Ier, le roi de France Henri II complète le château avec une salle de bal et une chapelle, reliées à l'édifice par la célèbre galerie François Ier, qui fait face à l'étang des Carpes. Il nomme Philibert Delorme pour vérifier et visiter le château le 3 avril 1548, date à laquelle la suite des travaux lui est confiée. C'est ainsi qu'une grande partie du château actuel voit le jour, dont cette salle de bal. Deux jours après la mort d'Henri II en 1559, Catherine de Médicis remercie Philibert Delorme, protégé de Diane de Poitiers, et confie les travaux au Primatice qui devient surintendant des maisons royales le 12 juillet 1559. C'est à cette époque que Niccolo dell'Abate décore le château. Le 17 juillet, le contrôleur général des bâtiments de France, Jean Bullant, est remplacé par François Sannat. À la mort du Primatice, le 14 septembre 1570, celui-ci est remplacé par Tristan de Rostaing. Jean Bullant finit par revenir à Fontainebleau et est nommé auprès de Rostaing le 3 août 1571 comme architecte conducteur des travaux. À la mort de Jean Bullant en octobre 1578, le chantier est confié par Henri III à Baptiste Androuet du Cerceau.

C'est à Fontainebleau que naissent les enfants de Catherine de Médicis, les rois François II (19 janvier 1544) et Henri III (19 septembre 1551) ainsi qu'Élisabeth de France (2 avril 1545), Claude de France (12 novembre 1547), Louis de France (3 février 1549), François d'Alençon (18 mars 1555) et les jumelles Victoire et Jeanne (24 juin 1556)[N 3].

Pendant le règne des trois fils d'Henri II (François II, Charles IX et Henri III), le château de Fontainebleau est moins habité, les monarques lui préférant le Louvre, ou encore les demeures de la Loire comme Amboise ou Blois. Le château est néanmoins le théâtre d'une assemblée de notables réunis du 21 au 31 août 1560 pour résoudre les questions religieuses qui troublent le royaume et aboutissant à la convocation des États Généraux. Le 31 janvier 1564, Charles IX et Catherine de Médicis reçoivent les ambassadeurs du pape, de l'empereur et du roi d'Espagne en vue d'une négociation afin que le France revienne sur l'édit de pacification d'Amboise[7].

Ancien régime

Dessin du château de Fontainebleau par Adam Perelle, XVIIe siècle.

Plus tard, Henri IV agrandit la demeure de plusieurs ailes et de la Porte du Baptistère et dépense entre 1593 et 1609 près de deux millions et demi de livres pour les travaux. Il fait aménager la cour des Offices et redresser la cour ovale alors assez irrégulière. Désormais, le palais peut accueillir près de mille personnes. Le roi vient jouer au jeu de paume dans une salle spécialement aménagée. À cette époque, une nouvelle génération d'artistes, français mais d'inspiration flamande, décorent l'intérieur du château (Toussaint Dubreuil, Martin Fréminet, Ambroise Dubois...). C'est la seconde école de Fontainebleau, rassemblant des artistes issus plutôt de milieux parisiens. Le château accueille entre le 14 et le 21 décembre 1599 la visite de Charles-Emmanuel de Savoie.

C'est à Fontainebleau que se marient Concini et Léonora Galigaï le 27 juin 1601 dans la chapelle du roi, que naît le futur Louis XIII le 27 septembre 1601 et qu'il est baptisé le 14 septembre 1606 en même temps que ses deux sœurs Élisabeth, et Chrétienne. Celui-ci, qui hérite en 1610 d'un château encore en chantier, le fait achever sans apporter de modifications majeures. Le 14 juin 1602, a lieu au château l'arrestation du maréchal de Biron et du comte d'Auvergne[8], convaincus de trahison. Le 22 novembre de la même année, naît au château Élisabeth de France, fille d'Henri IV. Le 24 avril 1608, Gaston d'Orléans naît au château, évènement fété par une série de spectacles données en l'honneur de la Reine, Marie de Médicis. On y joue notamment une partie de la tragédie Bradamante de Robert Garnier[9]. La même année, l'ambassadeur d'Espagne don Pedro de Tolède est reçu à Fontainebleau. Le 7 juillet 1609, le château est le théâtre du mariage de César de Vendôme[N 4] et d'Henriette de Lorraine.


Le château de Fontainebleau, par Pierre-Denis Martin dit le Jeune, vers 1718, huile sur toile, 61 x 46 cm, Fontainebleau, musée national du château

Le cardinal Barberini, neveu du pape Urbain VIII est reçu par Louis XIII au château pendant l'été 1625. Le 4 mai 1626, le maréchal d'Ornano est arrêté au château. Le 16 septembre 1629, le château est le lieu de ratification du traité de paix (Traîté de Fontainebleau) entre la France et l'Angleterre. Le 30 mai 1631, Louis XIII et le prince électeur de Bavière Maximilien Ier signent à Fontainebleau une alliance secrète. Le 14 et le 15 mai 1633 a lieu la promotion, au château, de 49 chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit. Le 25 septembre 1645 est signé à Fontainebleau le contrat de mariage entre Ladislas IV de Pologne et Marie-Louise de Gonzague-Nevers. Un an plus tard, du 19 au 23 août 1646 a lieu la réception d'Henriette Marie de France, reine d'Angleterre, et de son fils, le futur Charles II d'Angleterre. Du 4 au 6 septembre 1656, la reine Christine de Suède fait son premier séjour au château, son deuxième s'effectuant entre le 10 octobre 1657 et le 23 février 1658, séjour durant lequel elle fait assassiner son écuyer et favori Monaldeschi le 10 novembre 1657[10],[N 5]. Le compositeur Lully fait plusieurs séjours au château, le premier en 1661 à l'occasion duquel il crée le Ballet des Saisons, un autre en 1670 lors d'une représentation dans l'aile de la Cheminée, un troisième le 9 septembre 1677 lorsqu'il dirige un Te Deum dans la chapelle de la Trinité pour le baptême de son fils aîné, Louis, et un dernier le 20 octobre 1685[11].

Louis XIV, bien que préférant les demeures situées à l'ouest de Paris et accordant toutes ses attentions au château de Versailles, aime venir à Fontainebleau. Durant son règne, Fontainebleau est considéré comme une demeure du passé mais reste un symbole de l'héritage des rois de France, et son entretien s'inscrit donc dans la continuité de la monarchie[12]. C'est pourquoi les modifications architecturales restent limitées, mais on observe une profonde rénovation des jardins : entre 1645 et 1646, Anne d'Autriche fait redessiner le jardin de Diane par André Le Nôtre, lequel, avec Louis Le Vau modifie le Parterre en installant notamment au centre une fontaine de rocaille. C'est en 1661-1662 que Le Nôtre crée le bassin des Cascades. Le roi fait néanmoins construire un théâtre, vient au château presque chaque année et c'est à Fontainebleau que naît le Grand Dauphin le 1er novembre 1661, qu'a lieu le début du jugement du surintendant Nicolas Fouquet à la chancellerie le 25 juin 1664 et l'audience du cardinal Chigi, légat du pape Alexandre VII le 29 juillet 1664, qu'est célébré, le 31 août 1679, le mariage de la nièce du roi Marie Louise d'Orléans avec Charles II d'Espagne)[13], qu'est signé le traité entre la France et la Suède puis celui entre le Danemark et le duc de Holstein-Gottorp le 2 septembre 1679, et en 1698 et qu'il signa l'édit révoquant celui de Nantes et interdisant ainsi le protestantisme en France (1685). En 1679-1680, François d'Orbay fait construire des hôtels pour les secrétaires d'État (bâtiments de la cour des Mathurins et au coin de la grotte des Pins). En 1701, Hardouin-Mansart double l'aile de la galerie des Cerfs, le long du mur est, par un bâtiment en moellons en enduit et briques.

Le 9 novembre 1685, meurt à Fontainebleau Louis Armand de Bourbon, prince de Conti. Le Grand Condé meurt au château le 11 décembre 1686. Du 11 au 18 octobre 1690 a lieu au château le premier séjour de l'ancien roi d'Angleterre Jacques II et de sa femme Marie de Modène. Ceux-ci reviendront chaque année au château jusqu'en 1700. Le 5 novembre 1696, le château est le théâtre de la réception de Marie-Adélaïde de Savoie, future duchesse de Bourgogne et mère de Louis XV. Saint-Simon décrira notamment la scène : « Toute la cour était sur le Fer-à-Cheval, qui faisait un très beau spectacle avec la foule qui était en bas. Le roi menait la princesse qui semblait sortir de sa poche, et la conduisit fort lentement à la tribune (de la Chapelle) un moment, puis au grand appartement de la reine mère qui lui était destiné... »[14].

Louis XIV reçoit à Fontainebleau le prince électeur de Saxe Frédéric-Auguste en 1714 (détail), par Louis de Silvestre, vers 1715, huile sur toile, 120 x 155 cm, Musée des châteaux de Versailles et de Trianon

Le 13 octobre 1698, le château de Fontainebleau reçoit le mariage par procuration de Léopold, duc de Lorraine, et d'Élisabeth Charlotte d'Orléans. Vers la fin du règne de Louis XIV, Fontainebleau reçoit la visite entre le 21 et le 24 août 1712 de Lord Bolingbroke, envoyé d'Anne de Grande-Bretagne concernant les négociations de paix après la guerre de succession d'Espagne, et la visite le 26 septembre 1714 de Frédéric-Auguste, prince-électeur de Saxe et roi de Pologne, sous le nom de comte de Lusace. La Régence est marquée par la visite à Fontainebleau, du tsar de Russie Pierre le Grand le 30 et 31 mai 1717.

Allégorie de la mort du Dauphin, par Louis Jean François Lagrenée, 1765, huile sur toile, 129 x 97 cm, Fontainebleau, musée national du château

Louis XV, qui s'y marie le 5 septembre 1725, fait aménager une salle de spectacles, qui brûlera en 1856, et fait reconstruire une galerie ainsi que le pavillon des Poêles par Jacques-Ange Gabriel) et Louis XVI ne séjournent pas souvent au château mais restent plus ou moins fidèles à la tradition d'un séjour annuel, faisant de Fontainebleau une sorte de « palais d'automne ».

Le 27 octobre 1743, Fontainebleau est le théâtre de la signature d'un traité d'alliance secret entre la France et l'Espagne. Le 18 octobre 1752 a lieu au château la première représentation du Devin du Village de Jean-Jacques Rousseau. Le 3 novembre 1762 y est signé le traité de Fontainebleau, traité secret entre la France et l'Espagne au sujet des possessions de la Louisiane. Le dauphin Louis, fils de Louis XV, meurt au château de la tuberculose le 20 décembre 1765. Le roi Christian VII de Danemark séjourne au château du 24 au 27 octobre 1768, puis du 2 au 5 novembre, et y voit jouer Tancrède de Voltaire. Le 12 mai 1771, a lieu à Fontainebleau la réception de Marie-Joséphine de Savoie, future comtesse de Provence, puis celle, le 14 novembre 1773, de Marie-Thérèse de Savoie, future comtesse d'Artois[N 6].

Le règne de Louis XVI est marqué par la ratification à Fontainebleau de deux traités: le Traité de Fontainebleau signé en 1785 entre l'Autriche et les Pays-Bas à la suite de la « guerre de la marmite », et un traité de commerce entre la France et l'Angleterre, le 10 novembre 1786.

Époque contemporaine

Adieu de Napoléon à la garde impériale par Antoine Alphonse Montfort, d'après Horace Vernet, huile sur toile, 98 x 130 cm, Musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon

Pendant la Révolution française, le palais est vidé de son mobilier; il est occupé par l'École Centrale de Seine-et-Marne, puis devient, du 28 janvier 1803 au 30 juin 1808, la caserne de l'École Spéciale Militaire qui sera transférée à Saint-Cyr-l'École et enfin une prison.

Napoléon Ier fait revivre Fontainebleau (qu'il nomme la « maison des Siècles ») à partir de 1804, il le fait meubler, y tient sa cour pour laquelle il fait aménager 40 appartements de maître. Deux soirs par semaine, il fait donner des spectacles d'opéra et de théâtre. Fontainebleau est aussi un lieu de décision politique, comme le montrent la salle du trône et la bibliothèque de travail de l'empereur, qui y reçoit le pape Pie VII le 20 juin 1812 (déjà invité du 25 au 28 novembre 1804 à Fontainebleau pour le sacre de l'empereur) qui y resta enfermé pendant dix-neuf mois et y signera sous pression, le Concordat de Fontainebleau le 25 janvier 1813. Le pape quittera Fontainebleau le 23 janvier 1814.

Le 23 mai 1808, le château accueille la visite de Charles IV d'Espagne et de la reine Marie-Louise. L'année 1807 est marquée par trois évènements : le traité fixant les frontières entre l'Autriche et le royaume d'Italie le 10 octobre, un traité d'alliance franco-danois le 15 octobre, et un traité secret entre la France et l'Espagne concernant le Portugal le 27 octobre.

Le futur Napoléon III est baptisé au château le 4 novembre 1810, avec 24 autres enfants de dignitaires et généraux. C'est également à Fontainebleau que l'Empereur signe son acte d'abdication le 6 avril 1814[15]. Le 20 avril, après avoir vainement tenté de se suicider, il prononce un discours resté fameux à sa garde dans la cour dite depuis « cour des Adieux », scène illustrée par le tableau Les adieux de Fontainebleau peint par Horace Vernet. Il dit notamment à ses soldats : « Continuez à servir la France, son bonheur était mon unique pensée ! » et les remercie : « depuis vingt ans [...] vous vous êtes toujours conduits avec bravoure et fidélité ! ». Napoléon se souviendra d'ailleurs du château de Fontainebleau lors de son séjour à Sainte-Hélène : « Voilà, disait-il, la vraie demeure des rois, la maison des siècles ; peut-être n’était-ce pas rigoureusement un palais d’architecte, mais bien assurément un lieu d’habitation bien calculé et parfaitement convenable. C’était ce qu’il y avait sans doute de plus commode, de plus heureusement situé en Europe... ». Pendant les Cent-Jours, Napoléon y fera un arrêt le 20 mars 1815.

À la suite de Napoléon, les derniers monarques français y feront plusieurs séjours : le 15 juin 1816, Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry, est reçue au château. Louis XVIII et Charles X y ont dormi, et Louis-Philippe Ier entreprend les premiers travaux de restauration (dirigés par Alaux, Picot, et Abel de Pujol[16]) et fait redécorer et remeubler l'intérieur, avant que le château ne serve de cadre au mariage de Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin le 30 mai 1837.

Le château de Fontainebleau, gravure de William Miller, 1836.

Du 20 au 21 novembre 1840, le château est visité par l'ancienne reine d'Espagne Marie-Christine[16]. Le 16 avril 1846, un garde de la forêt, Pierre Lecomte, tente d'assassiner Louis-Philippe dans le parc du château. Le palais reçoit la visite du bey de Tunis, Ahmed I Bey, les 15 et 16 décembre 1846. Un an plus tard, les 15 et 16 décembre 1856, le futur empereur allemand Guillaume Ier visite le château. Il sera suivi de la visite de Maximilien II de Bavière du 17 au 24 mai 1857.

La cour impériale au château de Fontainebleau, 24 juin 1860 (anonyme, Fontainebleau, musée national du château)

Sous le Second Empire, l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, passe ses soirées dans le petit théâtre construit par son mari. Elle s'attache au salon chinois, agrémenté par les cadeaux des ambassadeurs du Siam, reçus au château le 27 juin 1861. À la chute du Second Empire, le château est investi par les prussiens le 17 septembre 1870. C'est ainsi que Frédéric Charles de Prusse et son état-major occupent le château du 6 au 18 mars 1871. Les Prussiens quittent le château le 23 mars 1871.

En novembre 1871, les dépendances du château sont confiées à l'École d'Application de l'Artillerie et du Génie, après que celle-ci a quitté Metz. Les débuts de la troisième République sont marqués par la Réception d'invités de marque par les présidents de la République : Alexandre Ier de Serbie par Sadi Carnot le 17 août 1891, Georges Ier de Grèce par Sadi Carnot le 9 septembre 1892, Léopold II, roi des Belges, par Félix Faure le 21 septembre 1895, et Alphonse XIII d'Espagne par Raymond Poincaré le 8 mai 1913. Le château devient la demeure occasionnelle de quelques présidents de la troisième république.

Plusieurs événements importants auront lieux à Fontainebleau au cours du XXe siècle. Après une visite le 10 juillet 1914 de l'ancienne impératrice Eugénie, le 26 juin 1921 a lieu à Fontainebleau l'inauguration du Conservatoire américain avant celle de l'École des Beaux-Arts Américains le 25 juin 1923. Dès 1927 (date à laquelle le château est consacré musée national) et ce jusque dans les années 1930, les parties hautes de l'aile de la Belle Cheminée (incendiée en 1856) sont reconstruites grâce aux fonds Rockefeller.

Pendant la seconde Guerre mondiale, l'armée allemande commandée par le général Ruoff investit Fontainebleau le 16 juin 1940. L'armée allemande l'occupera jusqu'au 10 novembre 1940, puis du 15 mai à fin octobre 1941. Après la seconde guerre mondiale, le château reçoit du 6 au 10 septembre 1946 une conférence franco-vietnamienne sous la présidence de Max André et Pham Van Dong et le 5 octobre 1948 est créé au château l'Union internationale pour la protection de la nature.

En janvier 1949, une partie du château (notamment la cour des Offices) est investie par le commandement en chef des forces alliées Centre-Europe (OTAN) et y restera jusqu'en juillet 1966. Une restauration générale du château est permise par la loi-programme des années 1964-1968 dont André Malraux est l'investigateur. C'est en 1981 que le domaine de Fontainebleau est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les 25 et 26 juin 1984 se réunit à Fontainebleau le Conseil des chefs d'États et de gouvernement de la Communauté économique européenne, présidé par François Mitterrand.

C'est en 1986 qu'est inauguré dans l'aile Louis XV le musée Napoléon Ier. Les bâtiments de la cour des Offices (en restauration) ont été récemment afféctés au Centre Européen de Musique de Chambre. Le Ministère de la Culture et de la Communication a part ailleurs acquis en 2006 les anciennes écuries royales et y entreprend des restaurations.

Architecture et intérieur

Fontainebleau médiéval

Du château féodal ne reste que le donjon et des traces de courtines. Les deux tours qui défendaient la porte ainsi que les bâtiments en masure qui formaient le carré[3] ont disparu. Le donjon, comprenant dès le XVIe siècle une partie des appartements royaux, se présente comme une grosse tour carrée sans contreforts, coifée en pavillon et supportant deux grandes cheminées latérales[17].

À l'origine, la maçonnerie extérieure était faite de moellons avec un appareil de pierre de taille aux chaînages d'angle et aux encadrements des baies. Le toit était recouvert du tuiles. Dans le mur nord subsiste un escalier droit voûté en berceau qui se retournait dans le mur est pour mener au deuxième étage. Les traces de courtines du XIIe siècle subsistent au rez-de-chaussé du corps de logis. On retrouve également des traces des bâtiments du XVe siècle au rez-de-chaussée des façades de la cour ovale, où sont visibles des parties en pierres de tailles[18].

Ainsi, toutes les traces médiévales n'ont pas été détruites et un devis de 1528 précisait même à l'architecte de « servir les vieils murs quand cela était possible », d'où la conservation de traces du bâtiment du XVe siècle dans la cour ovale.

Fontainebleau au XVIe siècle

Aile de l'escalier du fer à cheval

L'aile de l'escalier du fer à cheval
Pavillon des Armes

Ce pavillon devait à l'origine contenir l'Armurerie du roi. Il présente dans son architecture un système mixte de pierre de taille et de moellon. Ambroise Perret y pose les boiseries sculptées en 1559. Le deuxième étage fut refait au XVIIIe siècle[19].

Chapelle de la Trinité
Plafond de la chapelle du château de Fontainebleau

La chapelle de la Trinité fait référence aux religieux trinitaires installés à Fontainebleau sous Louis IX. La chapelle fut décorée et voûtée sous Henri IV. On doit au peintre Martin Fréminet des scènes du mystère de la Rédemption de l'homme (L'apparition de Dieu à Noé au-dessus de la tribune, L'Annonciation derrière le maître-autel, Le Christ du Jugement dernier entouré des sept premières intelligences au centre) et des personnages de l'ancienne loi (rois de Juda, prophètes, vertus), peints sur la voûte et terminés en 1608.

Le maître-autel, réalisé par le sculpteur italien Francesco Bordoni en 1633, lequel est aussi l'auteur du dallage en marbre multicolore du sol, est entouré de statues de souverains (Saint-Louis à droite de l'autel avec les traits de Louis XIII, et Charlemagne à gauche avec les traits de Henri IV), le tableau d'autel a quant à lui été peint par Jean Dubois en 1642 et représente la Sainte-Trinité au moment de la déposition de croix. La tribune, portée par des colonnes de marbres, est l'œuvre de Scibec de Carpi, tout comme la clôture du chœur datant de 1554. Philibert Delorme avait présidé à la création de deux oratoires: l'un pour le roi réalisé en 1557, l'autre pour Diane de Poitiers. Les deux furent détruits en 1605. Les boiseries et les grilles des chapelles sont l'œuvre du menuisier Jean Maujan, qui sous-traite avec Robert Andry en 1629. Barthélémy du Tremblay quant à lui avait commencé les peintures décoratives, terminées par son gendre Germain Gissey, associé à Jean Bertrand et Robert Cammel. Les dernières peintures décoratives exécutées dans la chapelle sont les tableaux ovales réalisés sous Louis XVI.

L'orgue de François-Henry Clicquot, toujours en place, fut réalisé en 1774.

La chapelle fut notamment le théâtre du mariage de Louis XV et Marie Leszczinska en 1725, du baptême de Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III) en 1810 avec 24 autres enfants, et du mariage de Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin le 30 mai 1837.

Vestibule du fer à cheval

Le vestibule du fer à cheval, ou « vestibule de la chapelle », situé au Ier étage, présente d'un mobilier réalisé au Second-Empire et copiant l'ornementation des encadrements de portes en bois sculpté, datant en partie du XVIIe siècle et desservant les différentes parties du château. L'encadrement et la porte de la chapelle est orné de motifs religieux (anges, couronnes d'épines), la porte de la terrasse est décorée de trophées d'armes, de têtes de lions et de masques, et celle de la galerie François Ier de motifs militaires et de têtes d'Hercule.

Appartements des Reines-Mères et du pape

L'aile des reines mères abrite les appartements des Reines mères et du Pape. Elle a été édifiée entre 1558 et 1566.

Ces appartements, aménagés au XVIe siècle puis refaits au XVIIIe siècle après la reconstruction du pavillon d'angle, doivent leur nom au séjour de Catherine de Médicis, de Marie de Médicis, d'Anne d'Autriche et du pape Pie VII (qui y dormit en 1804, 1812 et 1814). Les appartements sont divisés en deux: les appartements dits "Louis XIII", habités par Le Grand Dauphin puis Jacques II d'Angleterre, et ceux dits "Louis XV", habités notamment au XVIIIe siècle par les tantes de Louis XVI, et par le comte de Provence et son épouse à partir de 1770. La décoration et l'ameublement furent revus notamment au Second Empire, mais le décor de boiseries des trois salles les plus importantes ont été renouvelées dès 1644. L'équipe de menuisiers se composait de François Moriceau, Guillaume Noyers, Pierre Dionis, Louis Torchebat, Jean Langlacé et Jean Adnet, et les peintres et doreurs étaient Henri Champagne et Claude d'Hoey, tous sous la direction de l'architecte Jacques Le Mercier[20].

  • Antichambre obscure: Cette petite pièce faisait office de salle d'attente. Elle possède un mobilier tendu de velours vert, datant du second Empire.
  • Salon des huissisers: d'abord salle des gardes, puis antichambre, cette pièce ne reçoit le nom de salon des huissiers qu'au XIXe siècle. Les canapés et fauteuils de style Directoire, en bois peints par Jacob Frèress sont recouverts de tapisseries de Beauvais illustrant les arts et les sciences.
  • Salon des officiers: Ce salon de réception est orné de tapisseries des Gobelins représentant L'évanouissement d'Esther d'après Noël Coypel, et Joseph et ses frères d'après des cartons de Mignard, datés de 1687. Au-dessus de la porte, deux tableaux de Pierre Mignard représentant des muses: Clio et Calliope, et Erato, Euterpe et Terpsichore. Le mobilier se compose d'un ensemble du XVIIe siècle auquel s'ajoute des copies du XIXe siècle dans le style Louis XIV et Louis XV. Sur la cheminée est posée une pendule de style Louis XVI.
  • Salon de réception: Cette pièce, dite aussi "salon d'angle", est ornée de tapisserie des Gobelins de 1687 représentant Le Parnasse d'après des cartons de Pierre Mignard. Sur la partie supérieure des murs et au-dessus des fenêtres sont visibles six tableaux: Un vase de fleurs et deux paons et un enfant, un tapis, et un vase de fleurs par P.N.Huilliot, une table avec un tapis brodé et une figure de l'amour et un bouclier par Piat Sauvage, Des fleurs et un ananas dans un vase de porphyre et un vase d'or, une aiguière, un bassin et des fleurs et fruits par Jean-Baptiste Belin. Le mobilier de style Louis XV et Second Empire fut livré par Jeanselme.
  • Chambre du Pape: Le lit de cette chambre, agrandi pour la duchesse d'Orléans, est l'œuvre de Hauré, Sené et Régnier, et fut réalisé en 1787 pour Louis XVI au château de Saint-Cloud et servie à Napoléon aux Tuileries. Une commode, dite aux faisceaux, en amarante, bois de rose, bronze doré et marbre blanc, fut réalisée en 1787 par Stöckel et Benneman pour la salle du conseil du château de Compiègne.
  • Cabinet de toilette: Cette pièce fut décorée en 1784 de lambris dorés sculptés pour le comte de Provence. La commode porte l'estampille de Riesener. Les fauteuils, exécutés vers 1770, sont attribués à Foliot et furent copiés par Sené.
  • Second cabinet de toilette: Cette pièce, toute en longueur, comporte des boiseries redessinées par Jacques-Ange Gabriel pour les filles de Louis XV. Au centre de la pièce figure un portrait de Pie VII par Jacques-Louis David, réalisé en 1805.
  • Chambre à coucher d'apparat: Cette ancienne chambre d'Anne d'Autriche possède un plafond et des lambris peints de grotesques polychromes par Jean Cotelle. Au-dessus des portes figurent un portrait d'Anne d'Autrich en Minerve et celui de Marie-Thérèse d'Espagne en l'Abondance[21], tous deux réalisés par Gilbert de Sève vers 1660. Aux murs, deux tapisseries des Gobelins de la série du "Triomphe des Dieux": Le triomphe de Mars et Le triomphe de la Religion, sur des cartons de Noël Coypel d'après Jules Romain. Le mobilier se compose d'un ensemble en noyer sculpté: un lit à colonnes, deux tables de nuit, deux commodes, une console, un canapé, six fauteuils, six chaises, deux tabourets de pieds, livrés en 1860 par la maison Fourdinois. Le gueridon (œuvre du marbrier italien Pietro Martinori) au centre de la salle, fut offert par Pie IX au prince impérial, son filleuil, et fut présenté à l'exposition universelle de 1867. Le plateau circulaire est recouvert d'une mosaïque de marbres retrouvés sur le mont Palatin. Au centre de la composition figure les armes du pape.
  • Le Gros salon: Ce salon de réception, ancienne antichambre d'Anne d'Autriche, est décoré d'un plafond sculpté qui était situé auparavant dans la chambre de Henri II mais dont le décor fut déménagé par Anne d'Autriche et remonté par André Gobert en 1659 et enrichit de dorures par Jean Dubois en 1662. Ambroise Perret l'avait décoré des figures du soleil et des planètes en 1558. Il se compose de neuf compartiments dont sept sont ornés d'allégories célèstes. Le plafond possède également les armes d'Anne d'Autriche. Les murs sont ornés de tapisseries des Gobelins illustrant la vie d'Alesandre le Grand d'après des cartons de Charles Le Brun. Le mobilier se compose notamment de deux grandes consoles en bois doré à figures égyptiennes, réalisées en 1787 par le menuisier Trompette et le sculpteur Butteaux. Le vase en porcelaine de Sèvres, dit "de Socibius", sur la console, date de 1824 et fut réalisé d'après un antique. Son décor se rapporte aux arts et aux sciences.
  • Second salon des officiers: Cette pièce possède un plafond peint en camaïeu rehaussé d'or par Charles Errard, réalisé entre 1662 et 1664. Les murs sont ornés de tapisseries de Beauvais. L'ameublement se compose notamment d'un cabinet en ébène du XVIIe siècle, de vases en majolique d'Urbino, de sièges Ier Empire, et au centre d'une table en palissandre réalisée pour la bibliothèque de Louis-Philippe Ier aux Tuileries.
Galeries des Fastes et des Assiettes
Antichambre de la Galerie des Fastes
  • Antichambre de la Galerie des Fastes: Cette pièce, créée sous Napoléon III, est ornée de deux vases en porcelaine de Sèvres (l'un représente des guerriers, l'autre des femmes entourées d'angelots) et conserve plusieurs tableaux, dont une Danse de femmes dans un palais et un Péristyle d'un palais en ruine réalisés par Jean Lemaire, ainsi que plusieurs tableaux exécutés par Jean-Baptiste Oudry représentant les chiens de Louis XV: Gredinet, Petite fille et Charlotte sur le premier, Turlu et Misse sur le deuxième, Mignonne et Sylvie sur le troisème, et Lise et trois faisans sur le dernier. Au centre est installé un tableau représentant une nature morte au tambour. L'antichambre est également ornée d'un vitrail installé dans la baie centrale. Réalisé par le verrier Laurent Charles Maréchal, ce vitrail intitulé l'Artiste a été réalisé pour l'exposition universelle de 1867 et a rejoint le château de Fontainebleau en 1869.
Galerie des Fastes


  • Galerie des Fastes: Aménagée par Napoléon III en 1866 à l'emplacement d'un escalier et d'un vestibule[22], la galerie des fastes (dont le plafond est décoré de l'aigle impérial) est ornée de plusieurs tableaux illustrant l'histoire du château parmi lesquels : Henri IV relevant Sully par Millin du Perreux (1819) ; La reine Christine et Monaldeschi par Adrienne Marie Louise Grandpierre-Deverzy (1824) ; Le baptême de Louis XIII à Fontainebleau par Clément Boulanger (1834) ; Allégorie de la mort du Dauphin par Lagrenée (1767) ; Rencontre de Napoléon Ier et du pape Pie VII dans la forêt de Fontainebleau par Dunouy et Demarne (1808) ; Cour ovale du château de Fontainebleau par Justin Ouvrie (1886) ; La Justice et la Clémence par Lagrenée ; Fleurs et Fleurs et fruits par Jan van Dael; Incendie du théâtre de Fontainebleau par Frédéric-Henri Schopin (1856) ; Vue de la forêt de Fontainebleau par Hue (1892).
Galerie des Assiettes


  • Galerie des Assiettes: Construite en 1840 à l'emplacement d'une ancienne terrasse, la galerie des Assiettes (dite aussi "Galerie des fresques") possède un plafond orné de 21 peintures de l'atelier d'Ambroise Dubois réalisées vers 1600. Celles-ci, représentant des divinités de la mythologie et des enfants chasseurs étaient initialement réalisées à l'huile sur plâtre et faisaient partie du décor de la voûte de la galerie de Diane. Déposées sous Napoléon Ier et transposées sur toile, elles furent amenées dans cette galerie qui prit ainsi le nom de « galerie des Fresques ». La pièce fut ornée sous Louis-Philippe de boiseries néo-Renaissance et de lambris dans lesquels sont installés près de 128 assiettes en porcelaine de Sèvres du Service Historique de Fontainebleau illustrant l'histoire du château (François Ier recevant Benvenuto Cellini en 1540 par Jean-Charles Develly, Naissance de Philippe le bel au château de Fontainebleau), la forêt, le château à différentes époques, d'autres demeures royales ou encore des lieux visités par Louis-Philippe pendant son exil (Amérique du Nord avec les chutes du Niagara, Angleterre, Sicile). Le cabinet avec son coffret de plaque de porcelaine de Sèvres illustre quant à lui le mariage du duc Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin (Accueil de la Princesse, mariage civil dans la salle de bal, mariage catholique dans la chapelle de la Trinité, mariage protestant dans la salle des colonnes), peint par Jean-Charles Develly[23].

Aile des Ministres

L'aile des Ministres, dite aussi « aile basse », a été bâtie à partir de 1530 et clos la cour du cheval blanc par le nord. Construite dans le même appareil de briques et pierre que l'aile qui lui fait face, elle ne comporte tout de fois qu'un étage, ponctué de lucarnes à frontons curvilignes. Objet de restaurations et de restitutions successives jusqu'en 1878, elle abrite aujourd'hui les services administratifs du château.

Vue générale de l'aile des Ministres

Aile de la Galerie François Ier

Galerie François Ier
Vue d'ensemble de la Galerie François Ier

Construite entre 1528 et 1530, elle mesure environ 60 mètres de long et 6 mètres de large, et constituait autrefois un pont couvert jouissant d'ouvertures des deux côtés. Le roi François Ier la fit édifier et décorer. Il en gardait les clés et la faisait visiter à ses hôtes de marque. La galerie a été confiée à l'Italien Rosso Fiorentino qui la décora de façon originale avec des peintures, des lambris, des fresques et des stucs (dont certains illustrent des satyres mâles et femelles symbolisant la luxure) de mars 1535 à mai 1537 pour les stucs, à partir de 1536 pour les fresques, et qui l'acheva juste avant la visite de Charles Quint à Noël 1539[24]. Les boiseries en noyer sculpté sont l'œuvre du menuisier italien Francisco Scibec de Carpi qui les réalisa dès 1535 avec des essences rares, mais se tourna presque exclusivement vers le bois de noyer à partie de 1539, date à laquelle il exécute le parquet de la galerie. On retrouve partout le monogramme du roi. Les peintures représentent des récits de la mythologie gréco-romaine et des allégories dont le sens nous échappe aujourd'hui (Marguerite de France, sœur de François Ier, admettait elle-même la complexité des thèmes et disait « lire en hébreu » sans explications annexes[25]), mais qui symbolisent probablement le bon gouvernement du roi et font l'éloge de François Ier. Une scène est consacrée à l’éducation d'Achille par le centaure Chiron. Dans la travée centrale sont représentées deux scènes ovales : Danaé (par Le Primatice) et La Nymphe de Fontainebleau (réalisée en 1860 d'après une œuvre du Rosso).

Galerie François Ier, détail
L'Élephant au caparaçon, Rosso Fiorentino, fresque, vers 1536

À l'Est, du côté du buste de François Ier sont peintes des scènes violentes : Défaite de Pavie, Captivité du roi à Madrid, Combat des Centaures et des Lapithes (par Le Rosso), La Jeunesse et la Vieillesse, La Destruction de la flotte Grecque etc. Sous la scène de Vénus et l'Amour au bord d'un bassin (intitulée aussi Vénus frustrée ou encore Vénus tentant de réveiller l'Amour endormi, tandis que Mars est parti guerroyer, peinte par le Rosso) est peint, dans un tableautin réalisé en 1540, une vue du château de Fontainebleau représentant la galerie François Ier et la Porte Dorée. Rosso est également l'auteur de la Vengeance de Nauplius, de la Mort d'Adonis, ou encore de scène représentant Le roi tenant une grenade, Le Sacrifice, et l'Ignorance chassée. Il répand également le motif du cuir découpé qui fera école par la suite. A l'Ouest sont notamment représentés Cléobis et Biton et les Jumeaux de Catane ainsi que certaines peintures allégoriques: l'une des plus célèbres est celle de L'Éléphant au caparaçon ou Éléphant royal (symbole de force, de sagacité, et de pérennité de la royauté) qui porte le chiffre royal et représenterait le roi François Ier lui-même. À ces pieds figurent trois allégories de l'air, de la terre et de l'eau (la foudre représente Jupiter, le trident Neptune, et Cerbère Pluton, en réference aux trois espaces sur lesquelles règne François Ier), ainsi qu'une cigogne qui symboliserait l'amour filial, celle-ci représentant la mère du roi, Louise de Savoie. Sur les côtés sont peintes deux fresques sur le thèmes des enlèvements mythologiques : à droite Saturne déguisé en cheval enlevant Philyre, et à gauche Jupiter, changé en taureau, enlevant Europe.

Appartements intérieurs de l'Empereur
Chambre de l'empereur.

Louis XVI fit dédoubler l'aile en 1786 en ajoutant des appartements, la privant ainsi de son ouverture sur le jardin de Diane, mais faisant réaliser de fausses portes-fenêtres pour garder un aspect symétrique. Ces appartements constituent sous l'Empire les appartements de Napoléon Ier.


  • Chambre de Napoléon: la chambre de Napoléon a gardé l'essentiel de son décor Louis XVI (boiseries, cheminée, décors au-dessus des portes). Elle servait en effet au XVIIIe siècle, de "cabinet à la poudre" (cabinet de toilette). Le décor fut enrichi pour l'empereur de Victoires, abeilles, chiffre impérial, et par des peintures en grisaille d'or, réalisées par Simon-Frédéric Moench en 1811. Meublée en 1808-1809 dans le style Empire, avec notamment deux fauteuils dits "paumier" (aux accoudoirs inégaux) par Jean-Baptiste Rode, qui est aussi l'auteur du lit (sommé de La Noblesse et La Gloire, face à La Justice, et l'Abondance, il est recouvert comme le reste du mobilier d'un velours chiné dont le fond de couleur prune a été retissé en jaune à la demande de l'empereur, pour l'éclaircir) la pièce possède un tapis orné de trophées militaires tissé à Aubusson en 1809.
Petite chambre à coucher


  • Petite chambre à coucher: Ancien cabinet de travail de Louis XVI (dont subsistent la cheminée, les dessus de portes et les boiseries), la petite chambre à coucher des appartements de l'Empereur constituait en fait le cabinet de travail de Napoléon, où il fit installer en 1811 un lit de repos de camp en fer doré. La garniture des meubles et des décors se compose d'un ensemble de soie verte, de brocart rouge, de draperies "à la romaine" en brocart ponceau (rouge coquelicot) et or retissés et reposés de 1984 à 1995. Au centre de la pièce a été installé un grand bureau mécanique de Jacob Desmalter conçu pour Napoléon Ier. La peinture du plafond, réalisée en 1818 par Jean-Baptiste Regnault, a été commandée par Louis XVIII et représente une allégorie des Bourbons de retour en France: La clémence royale arrêtant le cours de la Justice.
Le salon de l'Abdication.


  • Salon de l'Abdication: Le mobilier Empire (mis en place en 1808) de ce salon témoigne de l'abdication de Napoléon Ier, survenue le 6 avril 1814, et qui aurait eu lieu dans cette pièce. Il se compose notamment d'un guéridon et d'un ensemble de chaises, fauteuils et tabourets de pieds en bois dorés tendus de brocart rouge et or à motif de lyres et de rosaces, réalisés par Marcion, Jacob-Desmalter, et Thomire.


  • Passage des Bains et salle de Bains: La salle de bains de Napoléon Ier fut installée en 1806. Elle abrite notamment une baignoire en cuivre étamé garnie de mousseline ainsi qu'un bain de pieds en tôle vernie et des sièges en acajou. Le passage des bains servait aussi de petite salle à manger, comme en témoigne une petite table à abattant livrée en 1810.
Salon des aides de camps de l'Empereur


  • Salon des aides de camps de l'Empereur: Cette pièce, bien plus sobre que les précedentes, possède un mobilier installé en 1806, se composant entre autres de sièges en bois peint de blanc, couverts de tapisserie de Beauvais. Les encoignures avaient été réalisées pour les tantes de Louis XVI au château de Bellevue.
Antichambre de l'Empereur


  • Antichambre de l'Empereur: Cette pièce, ancienne chambre de bains de Louis XVI, devint antichambre en 1808, date à laquelle fut installé son ammeublement actuel, d'une grande simplicité. Son décor fut modifié sous Louis-Philippe Ier. Sous Napoléon III, furent installés les deux grands tableaux, l'un de Joseph-Marie Vien (Hector déterminant Pâris à prendre les armes, réalisé en 1783[26]), l'autre de Nicolas Guy Brenet (Dames romaines offrant leur bijoux au Sénat, datant de 1785). La pendule italienne à dix cadrans, achetée pour Napoléon Ier et installée dans l'antichambre, indique outre l'heure, les jours de la semaine et leurs signes, le quantième, le mois, les phases de la lune et du soleil, les équinoxes, les années bissextiles et les signes du zodiaque.
Petits appartements de Napoléon Ier

Situés au rez-de-chaussée de l'aile François Ier, les petits appartements de Napoléon Ier se situent à l'emplacement des anciens bains de François Ier, transformés sous Louis XV en appartements privés réservés au roi, à Madame de Pompadour puis à Madame du Barry. Ils furent amménagés pour Napoléon Ier de 1808 à 1810. Les salles donnant sur le jardin de Diane comportent des boiseries de style Louis XV et un mobilier de style Empire.

  • Antichambre:
  • Premier salon de l'Empereur:
  • Chambre de Méneval: Cette pièce, d'apparence modeste et basse de plafond, était la chambre du secrétaire de Napoléon Ier, le baron de Méneval. Son mobilier très simple se compose entre autres d'un lit encastré dans le mur.
  • Garde robe de l'Empereur:
  • Pièce du gardien du Portefeuille:
  • Chambre à coucher de l'Empereur: Le lit de cette pièce, coiffé de casques dorés et signé Jacob-Desmalter, a été utilisé par la pape aux Tuileries en 1804. Il est entré à Fontainebleau en 1805.
  • Pièce intermédiaire:
  • Bibliothèque: La bibliothèque des appartements a été aménagée en 1808 dans l'ancien salon des jeux de Louis XVI, et une grande partie des décors de 1786 ont été préservés (des boiseries et le dessus de porte peints par Sauvage notamment). Un escalier en colimaçon en bois permet d'accéder au premier étage. Le mobilier se compose entre autres d'un grand bureau plat créé par Jacob Frères et acheté au général Moreau, et un canapé en bois doré garni de satin broché, prévu initialement pour être installé dans la chambre de parade de l'impératrice. Les ouvrages sont classés par ordre alphabétique (lettres en bronze sur la partie supérieure des bibliothèques). La bibliothèque possédait à l'origine près de 4500 ouvrages, principalement concernant l'Histoire, la Géographie, et les sciences.
  • Bureaux de l'Empereur:
  • Antichambre du col du Cygne:
  • Cabinet topographique: Ce cabinet, meublé de trois grandes tables, servait à l'Empereur pour préparer ses campagnes. La pendule géographique, œuvre d'Antide Janvier, indique l'heure exacte dans chaque région de France. Créée pour Louis XVI en 1791, elle fut acquise par Napoléon Ier en 1806.

Aile des appartements royaux

En 1565, Catherine de Médicis fait doubler le corps de bâtiment jouxtant le jardin de Diane et multiplie ainsi le nombre d'appartements.

Appartements de l'Impératrice Joséphine

Situé au rez-de-chaussée de l'aile des appartements royaux, les appartements de Joséphine ont été aménagés pour elle en 1808, à partir d'une suite de pièces aux lambris de style Louis XV. Ils furent occupés par Marie-Louise à partir de 1810.

  • Salon d'étude de l'impératrice: Le salon d'étude à rotonde se situe sous la salle du conseil. Le mobilier de style Empire, ayant appartenu à Marie-Louise, se compose notamment du métier à broder et de son chevalet, d'une table à dessiner de Jacob-Desmalter, d'une table écritoire. Le piano-forte a appartenu à Hortense de Beauharnais.
  • Chambre de l'impératrice: Le mobilier de cette petite pièce se compose notamment d'un lit au couronnement singulier, agrandi en 1843 pour l'une des fille de Louis-Philippe Ier et son époux, en soierie de Lyon blanche et bleu lapis broché d'or.
  • Salle de bains: À l'origine boudoir, cette pièce peut aussi être utilisée comme salle de bain. Celui-ci peut en effet être transformé grâce à un canapé dont l'estrade roulante cache une baignoire encastrée dans le sol. Le mobilier de cette salle de bain se compose d'un secrétaire en bois d'if, d'un ensemble de sièges en gondole en bois doré, dont le gourgouran en taffetas bleu ciel fut retissé à l'identique en 1977, d'une psyché et d'une table de toilette en acajou orné de bronzes de Thomire. Derrière le canapé est aménagé un petit cabinet faisant office de garde-robe.
  • Salon des jeux: Le salon des jeux de l'impératrice, dit aussi "salon jaune", au mobilier et aux murs tendu de gros de Naples jaune d'or brodé de soie d'amarante, présente également des meubles de style Empire avec plusieurs réalisations de Jacob Desmalter et un grand tapis d'Aubusson à fond blanc. Cette pièce orientée au nord, avait ainsi une faible luminosité que vient compenser la vivacité des coloris utilisés dans la décoration. Le problème du manque de chaleur, quant à lui, est réglé par un système d'air chaud pulsé depuis la bouche de chaleur percée derrière la console de bois doré. Les pilastres à l'arrière de la pièce sont en bronze pour diminuer le risque d'incendies.
  • Salons de billard: Cette pièce possédait autrefois un billard, aujourd'hui disparu. L'ammeublement se compose d'une table de jeux, de chaises de joueurs auxquelles s'ajoutent plusieurs "chaises-voyeuses".
Appartements royaux
Salle des Gardes
  • Salle des Gardes: La salle des Gardes, dans l'alignement de l'aile de la Belle Cheminée, possède un plafond et une frise aux emblèmes militaires réalisés sous Louis XIII. Initialement sobrement peinte, seules les poutres du plafond étaient décorées. Le reste du décor a été réalisé sous Louis-Philippe Ier (décor des murs, parquet reprenant les motifs du plafond) qui en avait fait un salon de réception avant que Napoléon III la désigne comme salle à manger ordinaire. La pièce est ornée du Vase de la Renaissance en porcelaine de Sèvres réalisé en 1832 et représentant des scènes qui auraient eu lieu à Fontainebleau: Léonard de Vinci peignant la Joconde devant François Ier et Benvenuto Cellini sculptant Diane devant Diane de Poitiers. Le reste du mobilier se compose notamment d'une grande table circulaire jouxtant une cheminée monumentale ornée d'un buste de Henri IV réalisé en 1600 et qui ornait autrefois l'ancienne volière du jardin de Diane. De chaque côté du buste sont installées des allégories de la force et de la paix, provenant de la "belle cheminée" aujourd'hui détruite.


Vue de l'escalier du roi


  • Escalier du Roi: Construit en 1749 par Louis XV sous la direction de Jacques-Ange Gabriel, l'escalier du Roi se situe à l'emplacement des anciens appartements de la duchesse d'Etampes. L'escalier est décoré de scènes de la vie d'Alexandre le Grand réalisées entre 1541 et 1544 (Alexandre domptant Bucéphale, au-dessus de la porte, réalisé par Le Primatice, et Alexandre faisant mettre dans un coffret les livres d'Homère, sur le mur du fond, par Niccolo dell'Abate, ou encore Le mariage d'Alexandre et de Roxane, Alexandre épargnant Timoclée, et Roxane recevant la couronne). La haute bordure de l'escalier est ponctuée d'une série de Caryatides et de putti en stucs aux corps très étirés, œuvres du Primatice. Le plafond, peint sous Louis-Philippe Ier, illustre l'Apothéose d'Alexandre, peint par Abel de Pujol, qui est aussi l'auteur des peintures du mur est, comme Apelle peignant Alexandre et Canpaspe.


  • Rotonde: Cette petite pièce circulaire voûtée, accolée à l'escalier du roi, conserve une statue en marbre représentant une allégorie de La Nature, réalisée par Nicolo Pericoli dit Tribolo, commandée par François Ier en 1529 pour servir de support à une vasque, ce qui explique ses bras levés. Le vocabulaire décoratif de cette statue s'inspire de la statuaire grecque ancienne (la profusion des poitrines évoquant la fertilité se retrouve dans des représentations primitives de la déesse Artémis).


  • Salle du Buffet: La salle du Buffet s'ouvre par une large arcade créée en 1757 (pour permettre l'amménagement des deux pièces en une grande salle à manger) sur la chambre du roi. Le décor fut réalisé sous Louis-Philippe Ier : en 1836 fut installé le plafond en carton-pâte doré, et le haut des murs fut orné de cinq tableaux d'Ambroise Dubois et François-André Vincent. Le mobilier, resté intacte depuis Napoléon III, se compose d'éléments de style Louis XIV et Louis XV (pendule de l'atelier Boulle datant de 1725, installée en 1837 et représentant le char d'Apollon). La pièce possède également deux portraits de Louis XV et Henri IV en tapisserie des Gobelins réalisés au XVIIIe siècle.


Salon du Donjon, vu depuis le salon du Buffet


  • Salon du Donjon: Installé dans les vestiges du château médiéval, le salon du Donjon, autrefois appelée chambre de la « grosse vieille tour », appelée parfois « Chambre Saint-Louis » ou encore « Chambre François Ier » faisant office de « Chambre du Roi ». Il s'agit de la plus ancienne salle du château. Antichambre du salon Louis XIII au XVIIe siècle, salle à manger au XVIIIe siècle, la pièce possède une cheminée ornée sur son manteau d'un bas-relief équestre représentant Henri IV, réalisé vers 1600 par Matthieu Jacquet, issu de l'ancienne "belle cheminée" et installé ici sous Louis-Philippe. Une partie des tableaux exposés au mur, où figurent des enfants, provient du château de Marly. D'autres tableaux exécutés par François-André Vincent dans les années 1783-1787 et installés au XIXe siècle, représentent des scènes de la vie d'Henri IV.


Salon Louis XIII, ou « Chambre Ovale »


  • Salon Louis XIII: Cette pièce dite « Chambre Ovale », « Cabinet du Roi » (sous Henri IV) ou encore « Salon Louis XIII » rappelle la naissance de Louis XIII qui naquit dans cette pièce le 27 septembre 1601, symbolisée par l'amour chevauchant un dauphin sur le caisson du plafond. Onze tableaux d'Ambroise Dubois, dont les Amours de Théagène et de Chariclée, datant de 1610, sont disposés au-dessus d'un décor de lambris peints de fruits et de fleurs. Henri IV fit décorer les murs de petits paysages antiques et fantastiques peints par Paul Bril. L'ameublement se compose notamment d'un ensemble de sièges Louis XIV, de fauteuils "meublant" de style Louis XV, de bronzes néo-Renaissance, et de chaises italiennes légères datant du Second-Empire. Le salon conserve également un groupe en bronze réalisé par Mène en 1861 intitulé La prise du Renard, chasse en Écosse.


Salon François Ier


  • Salon François Ier: Le salon François Ier est nommé parfois « Chambre de la Reine Éléonore » à partir de 1530 ou « Antichambre de la Reine » dès 1565, date à laquelle la pièce sert de salle du Grand Couvert de la Reine et de salle de spectacle. Elle devint par la suite la salle à manger de Napoléon Ier puis servit de salon de réception sous Louis-Philippe Ier. Seule la cheminée (réalisée entre 1535 et 1537, ornée de stucs et de fresques inspirées directement du décor du palais du Té, avec un médaillon peint représentant le mariage de Vénus et Adonis d'après Giulio Romano) et le plafond restauré au XIXe siècle conservent les décors du Primatice (réalisés entre 1534 et 1537) qui ornaient auparavant la pièce. Aux murs sont visibles un ensemble de tapisseries des Gobelins du XVIIe siècle issues de la série des "Chasses de Maximilien", d'après une célèbre tenture flamande du XVIe siècle aujourd'hui au Louvre. Le sol de la salle est recouvert d'un vaste tapis de la Savonnerie, datant du XIXe siècle.


Salon des Tapisseries


  • Salon des Tapisseries: Longtemps salle des Gardes des la Reine puis antichambre, cette pièce fut transformée en salon de réception sous Louis-Philippe Ier. C'est à cette époque que la pièce est tendue de tapisseries, remplacées au Second-Empire. Les tapisseries de la première moitié du XVIIe siècle décorant le salon représentent l'Histoire de Psyché et proviennent d'ateliers parisiens, d'après un modèle créé dans l'entourage de Raphaël. Ainsi sont illustrées la toilette de Psyché, Psyché est portée sur la montagne, la vieille raconte l'histoire de Psyché, et le repas de Psyché.

L'essentiel du mobilier est de style Second Empire, et entoure la cheminée datant de 1731, bien que la pièce conserve deux bas d'armoire de style Boulle associant l'écaille, le cuivre, et l'ébène. Au centre de la pièce figure un grand guéridon. Le plafond en sapin du Nord a été réalisé par Poncet en 1835 dans le style Néo-Renaissance.


  • Antichambre de l'Impératrice: Cette pièce constituait autrefois la salle des Gardes de la Reine depuis 1768 et était aménagée sur l'emplacement de l'ancien escalier de la Reine. Son décor fut enrichi sous Louis-Philippe Ier par un nouveau plafond et de nouvelles boiseries. Elle est décorée de tapisseries des Gobelins du XVIIe siècle illustrant les saisons, d'après Le Brun (L'Automne et le château de Saint-Germain, avec le roi à la chasse; l'Hiver et le Louvre avec un ballet; l'Été et le château de Fontainebleau avec l'Étang). Le sobre mobilier se compose d'un ensemble Second-Empire installé pour l'impératrice Eugénie, dont des sièges rappelant le modèle anglais ainsi qu'une console et un bureau en chêne sculptés, réalisés par Fourdinois en 1865. La pièce est également ornée de deux vases en émail aux inspirations indiennes, œuvres de la manufacture de Sèvres.


Le salon blanc


  • Salon Blanc: Le Salon Blanc, ou « petit salon de la Reine » ayant servi à Marie de Médicis (et décoré pour l'occasion par Ambroise Dubois de scènes ilustrant l'histoire de Tancrède et Clorinde, tirées de la Jérusalem délivrée du Tasse) à Marie-Amélie (comme petit salon) puis aux dames de l'impératrice Eugénie, situé à l'emplacement de l'ancien cabinet dit "de Clorinde", a été décorée en 1835 à partir d'éléments anciens (les boiseries sont de style Louis XV, la cheminée ornée de bronze est de style Louis XVI). Le salon est meublé dans le style du Consulat, et fut installé sous Louis-Philippe Ier avec des sièges en bois dorés réalisés par Jacob Frères, un canapé, des fauteuils et des chaises provenant du château de Saint-Cloud, une jardinière en bronze de Thomire, une console en acajou et des chimères en bois bronzé et doré réalisés par Jacob-Desmalter. Sur la cheminée est installée une pendule ornée de représentations des trois Grâces, par Chaudet.


Grand salon de l'Impératrice.


  • Grand Salon de l'Impératrice: Le Grand Salon, dit aussi "salon des jeux" et ancien "Grand cabinet de la reine", fait alterné le mobilier de style Louis XVI (commodes de Stöckel et Beneman, sièges recouverts de satin peint, tapis de la Savonnerie) et le mobilier Empire (sièges et consoles par Jacob-Desmalter, table dite « des Saisons » en porcelaine de Sèvres peinte par Georget en 1806-1807, tapis retissé sur un modèle ancien). Le plafond, œuvre de Jean Simon Berthélemy, représente Minerve couronnant les Muses. Les murs sont ornés de motifs pompéiens, dans le plus pûr style néo-classique, réalisé en 1786 par l'architecte Pierre Rousseau. Sur ses dessins, les peintres Michel-Hubert Bourgois et Jacques-Louis-François Touzé réalisèrent les décors. Les dessus de portes sont l'œuvre de Piat Sauvage, et les motifs sculptés de Philippe-Laurent Roland. Les lustres de cristal anglais sont des prises de guerre de Napoléon Ier en 1805.


La chambre de l'Impératrice
Chambre de l'impératrice: détail du lit


  • Chambre de l'Impératrice: Cette pièce abrite la chambre à coucher de la reine depuis le XVIe siècle, et c'est là qu'est né le Grand dauphin, fils de Louis XIV et Marie-Thérèse, le 1er novembre 1661. Cette pièce est surnommée ainsi la "chambre des six Marie", en référence aux différentes reines qui en ont été propriétaires (Marie de Médicis, Marie-Thérèse d'Espagne, Marie Lesczinscka, Marie-Antoinette, Marie-Louise de Habsbourg, Marie-Amélie). La pièce été réaménagée pour Joséphine entre 1805 et 1807, avant d'être habitée pour la dernière fois par l'impératrice Eugénie[27].

Le mobilier de la chambre se compose d'un lit à baldaquin (réalisé en 1787 pour Marie-Antoinette par Hauré Sené et Laurent, en bois de noyer et tilleul doré, réalisé en seulement trois mois et livré à Fontainebleau le 30 octobre 1787, orné de guirlandes dorées et d'un lampas broché acheté en 1790 par le Garde-Meuble à la faillite du fabricant lyonnais Gaudin et brodé par la veuve Baudoin[28]) entouré d'une balustrade dorée recouverte de velours vert) ; des fauteuils d'apparat attribués à Jacob Frères et des commodes de Stöckel et Beneman datant de 1786 ainsi que des tabourets de Jacob-Desmalter. La chambre présente également un ensemble de vases en porcelaine de Sèvres.

La partie principale du plafond en bois peint et doré a été réalisée en 1644 pour la reine-mère Anne d'Autriche (remanié en 1747 par Guillaume Noyers et Jacques-Ange Gabriel, composé d'un médaillon principal circulaire à compartiments rayonnant d'où pend le lustre, cantonné de quatre autres médaillons décorés aux armes de France et de Navarre, ornés de cordelières de veuve en hommage à Anne d'Autriche), les boiseries, le plafond de l'alcôve (au-dessus du lit figure un dôme correspondant à l'agrandissement de la chambre sous Louis XV, orné de fleurs de lys et de M de la Reine), le trumeau de glace, une partie des lambris et la cheminée de marbre pour Marie Leszczynska en 1746 et 1747, et les portes peintes en faux acajou en styles arabesques ainsi que les dessus de portes en trompe l'œil imitant des bas-reliefs pour Marie-Antoinette en 1787. La soierie des murs brochée et chenillée a été retissée sur le modèle ancien exécuté à Lyon à la fin du règne de Louis XVI. Réalisée par Philibert de La Salle, aux décors dits de la "Perdrix blanche"[27], elle a été retissée avec les soieries du lit en 1970 et la passementerie refaite entre 1978 et 1986. Il aura fallu près de vingt ans de recherches à la maison Tassinari et Chatel de Lyon pour retrouver cette technique sofistiquée.


Boudoir de la Reine


  • Boudoir de la Reine: Aménagé par Richard Mique pour Marie-Antoinette entre 1776 et 1777, le boudoir de la Reine est décoré de boiseries peintes dans le goût turc par Bourgois et Touzé sur les dessins de l'architecte Rousseau, qui ornent les murs de motifs pompéiens sur fond d'or blanc[27], et d'un plafond réalisé par Berthélemy illustrant l'Aurore. Les quatre portes de la pièce sont surmontées d'un corniche dorée portant des personnages en stuc. La pièce a été réaménagée en petite chambre à coucher de l'impératrice Joséphine en 1806 et redécorée avec un mobilier en acajou et bronze doré estampillé Jacob-Desmalter. La pièce est meublée d'un secrétaire à cylindre d'une table à ouvrage en acier, bronze doré et marqueterie de nacre[27] réalisés par Jean-Henri Riesener en 1786, d'un lit, d'une chaise longue, d'une paire de bergères, de quatre chaises, d'un tabouret de pied et d'un écran de cheminée. Les garnitures sont en velours blanc lamé or et en gros de Tours jaune broché or[29]. Le parquet en acajou de différentes teintes est au chiffre de la Reine[27], et a été posé en 1787 par Pierre Molitor.


La salle du Trône


  • Salle du Trône: Cette ancienne chambre à coucher des rois Henri IV à Louis XVI a été transformée en salle du trône par Napoléon Ier en 1808. Le décor mural de la salle fut harmonisé au XVIIIe siècle à partir d'éléments anciens: Lors des agrandissements réalisés entre 1752 et 1754, certains éléments furent remaniés par Jacques-Ange Gabriel (deux portes à côté de la cheminée) et d'autres créés de toutes pièce dans le style rocaille (panneaux de boiseries chantournés, en face du trône). Au-dessus de la cheminée figure un portrait en pied de Louis XIII, issu de l'atelier de Philippe de Champaigne, qui fut placé ici en 1837 sur le modèle de celui existant durant l'ancien régime et qui fut brûlé à la Révolution. Napoléon y avait placé son propre portrait réalisé par Robert Lefèvre. Le trône, sous un dais rouge et bleu brodé de 350 abeilles en fil d'or par Picot en 1808, encadré par deux enseignes, est l'œuvre de Jacob-Desmalter. Prévu initialement pour être installé à Saint-Cloud, il entra finalement à Fontainebleau en 1808. Le reste du mobilier se compose d'éléments de style Empire (consoles, candélabres) exécutés d'après les dessins de Percier et Fontaine par Jacob-Desmalter, et de sièges pliants de style Louis XVI. La partie centrale du plafond date du XVIIe siècle (la massue représentée sur le motif symbolise la lutte contre l'hérésie), tandis que la partie située au-dessus du trône date du début du XVIIIe siècle.


  • Cabinet des dépêches: Ce petit cabinet, situé entre la salle du trône et la salle du conseil, orné de boiseries rehaussées d'or et de panneaux peints de motifs floraux et d'oiseaux par Alexis Peyrotte en 1753, possède une petite cheminée de marbre rouge où les dépêches n'ayant pas besoin d'être archivées étaient systématiquement brûlées.


Salle du Conseil


  • Salle du Conseil: Incorporée dans les appartements Renaissance, devenue cabinet du conseil en 1737, achevée en 1753, la salle possède néanmoins un hémicycle qui fut ajouté en 1773 (ornée d'une Gloire entourée d'enfants par Lagernée Le Jeune) permettant ainsi un gain d'espace original. La pièce est décorée dans le style Louis XV : le plafond à caissons possède cinq tableaux, les quatre premiers aux angles représentent chacun un groupe d'enfant symbolisant une saison, le cinquième au centre Phébus vainqueur de la Nuit, tous peints par François Boucher. Les lambris sont ornés de figures allégoriques peintes en alternance par Carle Van Loo (La Guerre[30], La Terre[31], La Valeur[32], réalisées entre 1751 et 1753) et Jean-Baptiste Pierre en camaïeu de rose et bleu (la Force, la Justice, la Clémence, la Prudence...). Le reste du décor se compose d'éléments floraux et de trophées réalisés par Alexis Peyrotte. Le sol est couvert par un tapis de Savonnerie[27]. Le mobilier est celui mis en place sous Napoléon Ier.

Portique de Serlio

La salle de bal, vue depuis le portique de Serlio

Le portique de Serlio donne sur la cour ovale. Sa construction, en pierre de taille et grès, est issue de la même campagne de travaux que les chapelles hautes et basses Saint-Saturnin. Le portique a vraisemblablement été édifié en 1531, il est donc anterieur à l'arrivée de Serlio à Fontainebleau. Il était à l'origine jouxté d'un grand degré hors œuvre, supprimé à partir de 1541 et remplacé par un escalier à l'interieur du portique jusqu'en 1767. Le portique fut reconstruit en 1882.

Aile de la Belle Cheminée

l'aile de la Belle Cheminée, dite aussi aile de l'Ancienne Comédie, bâtie entre 1565 et 1570 en pierre de Saint-Leu, tire son nom de la cheminée la grande salle au XVIIIe siècle. Elle fut abattue et ses sculptures furent dispersées. Le nom d'Ancienne Comédie lui vient de la salle de théâtre que Louis XV y avait fait amménager. D'abort dite « salle de la Belle Cheminée » de 1597 à 1601, elle fut appelée « salle de spectacle » dès 1725, à l'occasion du mariage de Louis XV, mais fut détruite en 1856 par un incendie.

L'escalier exterieur monumental a deux rampes à l'italienne (rampes droites et opposées) fait le lien avec la cour de la Fontaine.

Pavillon de la Porte dorée

Appartements de Madame de Maintenon.
Chambre de Madame de Maintenon, détail

La porte dorée date de 1528. Elle constituait l'entrée d'honneur du château jusqu'à l'ouverture de la porte du Baptistère sous Henri IV. Les peintures du Primatice dont elle est décorée ont été réstaurées. Le tympan est orné de la Salamandre de François Ier. Aux deux étages s'ouvrait une logia à l'italienne. Celle du premier étage, fermée par un vitrage sous Louis XIII correspond à l'appartement de Madame de Maintenon. Le porche de la porte Dorée fut orné en 1534 par le Primatice de deux scènes de l'Histoire d'Hercule, et celui-ci décora le vestibule de six scènes, dont plusieurs tirées de l'Iliade. Entre l'arc de la porte et le vestibule, Benvenuto Cellini avait imaginé et fondu en bronze la fameuse nymphe de Fontainebleau, qui ne sera jamais installée sur place, ayant été offerte à Diane de Poitiers par Henri II pour le château d'Anet.

Les appartements de Madame de Maintenon possèdent un Grand Salon aux boiseries réalisées au XVIIe siècle. Madame de Maintenon s'y installa après la duchesse de Bourbon et, bien avant, la duchesse d'Étampes. Le sculpteur-doreur Lalande renouvela la décoration et remplaça les anciens stucs, ses travaux coûtant près de 1500 livres[33]. Jean Dubois, qui refit les tableaux et les trumeaux, reçu 1770 livres, tandis que le miroitier Guimard remplaça les glaces[33]. Au XVIIIèm siècle, la chambre fut transformée en salon et l'antichambre (plus facile à chauffer) en chambre. Cette chambre possède un mobilier provenantdu cabinet interieur de Marie-Antoinette de Saint-Cloud tandis que le lit appartenait à Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI.

Aile de la Salle de Bal

Salle de Bal
Vue générale de la salle de bal, photographie colorisée, vers 1900.

La salle de bal, dite parfois « Galerie Henri II », longue de 30 m et large de 10 m, a une superficie qui dépasse 300 m2. À l'origine (sous François Ier), elle était une simple loggia qui s'ouvrait sur la cour ovale et les jardins, et qui devait être couverte d'une voûte en berceau, comme en attestent les piles de consoles de retombée des arcs. François Ier puis Henri II décident de la transformer en une grande salle de réception et d'apparat pour y organiser les fêtes royales. La conception de la salle est confiée à l'architecte Philibert Delorme. Un marché de charpenterie est passé le 13 juillet 1548 pour la couverture de la salle.

Tribune de la salle de bal

Lors des fêtes, la table d'honneur était dressée sur des tréteaux près de la grande cheminée. Une fois le banquet terminé, on enlevait les tables pour danser. Les peintures réalisées par Le Primlatice et Niccolo dell'Abatte qui décorent la salle de bal s'inspirent de la mythologie gréco-romaine et se composent de huit grandes scènes: l'une d'entre elles représente l'épisode de la pomme de la discorde, une autre illustre Apollon et les Muses au Parnasse[34]; ou encore Le repas offert par Philémon et Baucis à Zeus et Hermès et Phaéton suppliant Appolon de lui laisser conduire son char. Elles furent restaurées en 1834 par le peintre Jean Alaux. On trouve également des thèmes liés à la fête (Les plaisirs de la chasse, et Les plaisirs de la musique). La cour était invitée à des bals masqués extravagants: on a pu voir François Ier déguisé en centaure. Utilisée régulièrement jusqu'au règne de Louis XIII, la salle perdit son rôle festif au XVIIe siècle pour devenir une salle des Gardes occupée par les Cent-Suisses jusqu'à la Révolution. La marqueterie du parquet, réalisée sous Louis-Philippe, reprend le schéma du plafond à caissons décoré d'or et d'argent et exécuté à partir de 1550 par Francisco Scibec de Carpi, lequel avait été choisi par un marché du 19 février et du 4 juin 1550 pour les travaux de menuiseries.

La cheminée de la salle (dessinée par Philibert Delorme) repose sur deux atlantes en bronze moulés représentant des satyres, moulages d'antiques conservés au musée du Capitole, peints et dorés en 1556 par Guillaume Rondel. Fondus à la Révolution, ils ont été refaits en 1966. La cheminée est également décorée du H de Henri II mêlé aux deux C entrecroisés de Catherine de Médicis, ainsi que des représentations d'arcs, de flèches, de carquois, de fleurs de lys et des emblèmes de l'ordre de Saint-Michel.

La porte d'entrée en pierre de taille date du règne de Henri II et était autrefois peinte, comme le prouve un paiement fait en 1558 à deux peintres[35]. Les vantaux aujourd'hui disparus avaient été réalisés par le menuisier Ambroise Perret.

La salle de bal fut utilisée pour des évenements d'importance, comme la cérémonie durant laquelle le cardinal de Richelieu fut fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit et pour le mariage du duc d'Orléans en 1837.

Chapelle Saint-Saturnin

La chapelle Saint-Saturnin est située entre la cour Ovale et le Parterre, à l'extrémité de la salle de bal. C'est une chapelle double (ou à étage), comprenant en fait deux chapelles : une basse, pour les domestiques et les officiers, et une haute, l'étage noble, réservé au maître de maison et à sa famille. Cette disposition rappelle celle de la Sainte-Chapelle du palais de la Cité à Paris et de quelques autres chapelles royales ou princières.

Construite en pierre de taille et plus dégagée qu'elle ne l'est aujourd'hui, elle apparaissait comme le pendant du « Portique de Serlio » avec lequel elle partageait de nombreux traits « français » : arcs en anse-de-panier, chapiteaux de fantaisie, ici avec le cerf bellifontain.

On situe les débuts des travaux de la chapelle en 1541, mais le portique est de 1531. Par la suite, elle s'est trouvée enveloppée par l'aile de la salle de bal, construite sous François Ier et Henri II, et par l'aile construite sous Henri IV entre le pavillon des Dauphins et la chapelle, avec une façade sur cour imitant celle de la salle de bal. La tribune de l'orgue, réalisée par Scibec de Carpi a été entièrement refaite au XIXe siècle. Il ne reste de l'ancien ouvrage que deux colonnes ioniques[7] en marbre taillées par Ambroise Perret en 1554. En 1612, une commande passée à Ambroise Dubois prévoyait l'exécution de six grandes toiles pour couvrir les fenêtres aveuglées. Leur réalisation fut interrompue par la mort de l'artiste en 1614, mais fut reprise en 1631 par son fils Jean Dubois qui partage alors son travail avec son oncle Claude d'Hoey[36]. L'ensemble est aujourd'hui détruit, à part le décor peint en grisaille d'or en 1639 de la chapelle basse, par Claude d'Hoey.

La chapelle fut transformée en bibliothèque sous Napoléon Ier avant d'être rendue au culte sous Louis-Philippe Ier. C'est à cette date que furent remplacés les vitraux du rez-de-chaussée, avec de nouvelles compositions, d'après les cartons de Marie d'Orléans[37].

Fontainebleau au XVIIe siècle

Hôtel des Secrétaires d'État

L'hôtel des secrétaires d'État a été construit sous le règne de Louis XIV afin de loger l'administration lors de déplacements importants.

Jeu de Paume

Le jeu de Paume est un bâtiment situé au nord du château. Ce type de construction, réservé aux divertissements royaux du jeu de Paume (ancêtre du tennis) était courant dans les demeures royales du XVIIe siècle. Le jeu de Paume de Fontainebleau fut surtout utilisé par le roi Henri IV. Construit par celui-ci vers 1600, le Jeu de Paume fut en proie à un incendie au XVIIIe siècle qui le détruisit complètement. Il fut immédiatement reconstruit au même endroit.

Aile de la Galerie des Cerfs

Aile de la Galerie des Cerfs
Galerie de Diane
La bibliothèque du château de Fontainebleau, installée dans la Galerie de Diane

Cette galerie dorée autrefois appelée « Galerie de la Reine », longue de 80 m, a été décorée une première fois de scènes illustrant le mythe de Diane et les victoires du roi, par Ambroise Dubois et Jean de Hoey. Abîmée au XIXe siècle, elle fut restaurée d'abord sous Napoléon Ier par l'architecte Hurtault qui supprima les décors du XVIIe siècle, puis pendant la Restauration[38], époque à laquelle sa voûte fut ornée dans le style du peintre David, par Merry-Joseph Blondel (Diane sur son char allant vers Endymion) et Abel de Pujol. Ces décors sont complétés de 24 scènes historiques dans le style "troubadour" (notamment Charlemagne passe les Alpes par Hyppolite Lecomte) dont 8 nous sont parvenues. Utilisée comme salle des banquets par Louis-Philippe Ier, elle est transformée en bibliothèque sous le Second Empire, en 1858. Ces principaux conservateurs au XIXe siècle furent entre autres Auguste Barbier, Vatout, Jacques-Joseph Champollion, Octave Feuillet et Jean-Jacques Weiss. Contenant aujourd'hui près de 16 000 volumes rassemblés grâce à Guillaume Budé à partir de 1530[7], elle possède en son centre un globe terrestre installé au Second Empire et réalisé auparavant pour Napoléon Ier en 1810, et qui devait être installé aux Tuileries.

Galerie des Cerfs

Cette galerie datant du début du XVIIe siècle et restaurée au Second Empire (elle avait été divisée en appartements au XVIIIe siècle et avait servie sous Napoléon Ier d'appartements pour les frères et sœurs de l'Empereur), longue de 74 mètres et large de 7 mètres, située au rez-de-chaussé de l'aile Louis XV de la cour des Princes, doit son nom aux vingt têtes de cerfs (seuls les bois sont naturels, les têtes sont en plâtre) qui la décorent. Elle est notamment ornées de peintures réalisées vers 1600 par Louis Poisson, refaites sous Napoléon III et présentant les grandes demeures royales sous Henri IV (Saint-Germain-en-Laye, Chambord, Amboise, Villers-Coterêt...). Le plafond est quant à lui orné de motifs de véneries réalisés vers 1639-1640. La galerie conserve également les fontes d'origines des copies de statues antiques exécutées par Le Primatice en 1540. Ces statues ont été apportées du Louvre en 1967. Ainsi sont exposées des copies de Laocoon et ses enfants, de La Vénus de Cnide, de l'Apollon du Belvédère, de l'Hercule Commode, et de l'Ariane endormie, mais aussi de la Diane à la biche, copie d'antique exécutée en 1602 par Barthélémy Prieur, qui ornait auparavant le jardin de Diane. Cette galerie fut le théâtre de l'assassinat de Giovanni, marquis de Monaldeschi, favori de Christine de Suède, le 10 novembre 1657.

Porte du Baptistère

Porte du Baptistère.

La Porte du Baptistère, ou Porte Dauphine, doit son nom au Baptême de Louis XIII et ses sœurs, Elisabeth et Chrétienne, qui a eu lieu le 14 septembre 1606, à l'emplacement de la plate forme. Située à l'emplacement d'une ancienne porte aux bossages rustiques construite en 1565 par Le Primatice, la porte triomphale actuelle possède un étage en forme d'arcade surmonté d'un dôme à pans dont le fronton triangulaire est orné de sculptures représentant deux victoires soutenant les armes de Henri IV. Des bustes (copies d'antiques) ornent les niches de la façade intérieure.

Fontainebleau au XVIIIe siècle

Aile Louis XV

Cette aile remplace l'aile de la Galerie d'Ulysse, construite par François Ier. Elle fut édifiée par Louis XV, soucieux de trouver de nouveaux espaces. Les travaux furent entrepris de 1738 à 1741, puis de 1773 à 1774, en fonction des disponibilités offertent par le trésor royal.

Musée Napoléon Ier
Napoléon Ier en costume de sacre, par François Gérard, 1805, château de Fontainebleau, musée Napoléon Ier.

Le musée Napoléon Ier, ouvert depuis 1986, occupe près de 15 salles de l'aile Louis XV et retrace la vie de l'Empereur à travers une série de portraits (peintures et sculptures), une collection d'orfèvrerie (nef de l'Empereur en vermeil réalisée en 1804 par Henri Auguste, montre de col de Marie-Louise), d'armes (épée du sacre de 1801 issue de la manufacture d'armes de Versailles, sabre des Empereur créé en 1797), de décorations, de céramiques (services de l'empereur), d'habits (habits du sacre, uniformes, redingote de l'Empereur), et de souvenirs personnels. Les pièces du premier étage évoquent le sacre (tableau de François Gérard datant de 1804), les campagnes de l'Empereur, sa vie quotidienne (bureau mécanique réalisé par Jacob-Desmalter), l'impératrice Marie-Louise en grand costume ou faisant le portrait de l'empereur (tableau d'Alexandre Menjaud), ou encore la naissance du roi de Rome (berceau en bronze de 1811 créé par Thomire et Duterme, jouets). Les lieux ont néanmoins gardés leur apparence d'appartements princiers grâce aux meubles et objets d'arts qu'ils présentent.

Gros Pavillon

Vue du Gros Pavillon depuis l'Étang des Carpes

Le Gros Pavillon est un pavillon d'angle qui remplace le pavillon des Poêles, appelé ainsi à cause des poëles à l'allemande qui y ont été installés. Il a été édifié par Jacques-Ange Gabriel en 1750, avec un toit d'ardoise mansardé et percé de plusieurs yeux de bœuf. l'ancienne chambre de Henri II dans le pavillon des Poêles faisait office de grand cabinet de la Reine, ornée par Jean Cotelle, elle était décorée de paysages à sujets bibliques peints par Mauperché vers 1664. Son plafond était peint en camaïeu. Toute la chambre a été détruite en 1750, lors de la reconstruction du pavillon[20].

Musée Chinois
Réception des ambassadeurs Siamois par Jean-Léon Gérôme, 1864, huile sur toile, 128 x 260 cm, Versailles, musée national du château.

Le musée Chinois, installé en 1863 par l'impératrice Eugénie au rez-de-chaussée du Gros Pavillon[22], a été constitué grâce au butin de l'expédition franco-anglaise contre la Chine en 1860, jouissant notamment de la mise à sac du Palais d'Été de l'Empereur[39], et grâce à la venue en 1861 d'une délégation d'ambassadeurs siamois qui complètent la collection par plusieurs présents. La scène est d'ailleurs illustrée par une peinture de Gérôme. Les salons qui composent ce musée, aux décor de style Second-Empire, furent restaurés en 1991. la visite commence par un autel servant à brûler les encens, en fonte peinte datant de 1857.

  • Antichambre: L'antichambre conserve notamment un palanquin royal siamois et un trône palanquin avec son parasol, des selles et des armes, offertes lors de la visite des ambassadeurs du Siam[40].
  • Salon-Galerie: Cette pièce présente plusieurs tables de jeu, dont deux billards, ainsi qu'une sculpture de Charles Cordier, Une femme arabe, datant de 1862, en marbre, onyx et métal argenté. Cette pièce était autrefois ornée du tableau de Winterhalter représentant l'impératrice Eugénie en compagnie de ses dames d'honneur, aujourd'hui au château de Compiègne.
  • Grand salon: Cette pièce, parfois appelée "salon du lac" est ornée de tentures cramoisies et meublée de fauteuils capitonnés, de mobilier d'ébène et d'objets de Chine et du Siam. Vaste salle de 17 mètres sur 4 mètres, elle présente des objets d'Extrême-Orient en tant qu'éléments décoratifs. Le salon est meublé de trois tables recouvertes de tapis cramoisis à franges vertes, de dix-huit chaises légères en bois verni de noir fabriquées à Chiavari, en Italie, de canapés, de divans, et de fauteuils garnis de cotteline verte, de lampas de style chinois ou de cuir. Sur un mur, deux portraits de cours, l'un représentant Louis XV, par Hyacinthe Rigaud, et l'autre Marie Leszinzska en costume de sacre, par Tocqué.
  • Cabinet de laque: Ce cabinet est décoré de 15 panneaux issus de paravents de laque chinois datant du XVIIIe siècle. Il conserve les objets issus du sac du palais d'été, comme des vases et émaux cloisonnés chinois du XVIIIe siècle, un grand stupa de tradition thibétaine en laiton doré rehaussé de turquoises abritant une statuette du Bouddha. Les étagères d'angles présentent une collection de porcelaine chinoise des XVIIIème et XIXe siècle. Les vitrines abritent quant à elles des porcelaines, des jades blancs et verts, des cristaux de roche, des armes, des bijoux, ainsi qu'une réplique de la couronne royale siamoise en or incrusté de rubis, perles et émeraudes. Le plafond du cabinet est orné de trois tissus de soie réalisés par les manufactures impériales chinoises au XVIIIe siècle et représentant les bouddhas du passé, du présent, et du futur, entourés de disciples.

Ailes Louis XV de la Cour des Princes

Appartement des chasses

L'appartement des chasses (dit aussi « appartement du prince impérial » de 1856 à 1868) donne sur la cour ovale et fait le lien avec la galerie de Diane. Il fut occupé par les ducs d'Angoulême, d'Aumale, puis de Montpensier. Construit sous Henri IV, mais agrandie aux XVIIIème et XIXème siècle, cette partie du château a abrité trois appartements de suite.[41] Le terme d'appartement des chasses était réservé, à la Restauration, aux pièces situées au premier étage de l'aile, mais fut étendu au rez-de-chaussée lorsque de nouveaux décors furent réalisés sous le règne de Louis-Philippe Ier. Abandonné en 1870, l'appartement des chasses fut réouvert à la visite en 1938, en tant qu'appartement de Louis Bonaparte, avant d'être de nouveau fermé à la fin des années 1960[42]. Un récent projet, mené par Yves Carlier, conservateur en chef, a permit d'ouvrir en son sein une « galerie des meubles »[43]. réunissant près de 80 objets.

Un escalier d'honneur, édifié en 1768 à l'emplacement d'un ancien escalier du XVIe siècle, est orné sous Louis-Philippe Ier de tableaux d'Alexandre-François Desportes et Jean-Baptiste Oudry représentant des scènes de chasses et des natures mortes.

Le salon est orné de vastes tableaux d'Oudry (Chasses de Louis XV, Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, Bois de cerf bizarre sur fond de planches datant de 1735) et de Jean-Jacques Bachelier (Bois de cerf exécutés en 1835) illustrant les chasses royales dans la forêt de Compiègne. La chambre est également ornée de scènes de chasses de Compiègne et Fontainebleau. Elle est notamment meublée du lit et de la table de nuit du Prince Impérial, livrés en 1864.

Le rez-de-chaussée fut habité par l'impératrice Eugénie, qui le fit réstaurer à partir de 1861.

Fontainebleau au XIXème siècle

Au cours du XIXe siècle, le château de Fontainebleau n'a subi que peu de transformations exterieures. Les modifications ont surtout eu lieu à l'interieur, par l'installation de nouveaux décors, l'aménagement de nouvelles salles, qui parfois perdent leur fonction d'origine. Ces ammenagements ont surtout eu lieu sous les règnes de Napoleon Ier, Louis XVIII, et Louis-Philippe Ier. On peut néanmoins noter la construction, sous Louis-Philippe d'un petit pavillon, dit "pavillon Louis-Philippe", jouxtant la galerie de Diane, et construit en 1834. Cependant, sous le règne de Napoléon III, s'ouvre une nouvelle ère d'amménagements et de constructions, qui verra notamment naître le musée chinois de l'impératrice Eugénie au rez-de-chaussée du gros Pavillon, et surtout le théâtre de Napoléon III, à l'éxtrémité de l'aile Louis XV.

Théâtre de Napoléon III

Le théâtre de Napoléon III, photographié vers 1910.

Ce théâtre, ainsi que le foyer de l'Empereur et les salons annexes, ont été amménagés à l'éxtremité ouest de l'aile Louis XV à partir de 1853, sur les plans de l'architecte Hector Lefuel. Disposant d'environ 450 places, le théâtre s'inspire des décors de l'Opéra royal de Versailles. Conservant encore tous ces décors réalisés par Voillenot, son mobilier, et ses boiseries, le théâtre possède toujours sa machinerie d'origine, et conserve également une collection éxeptionnelle d'une vaingtaine de décors de scènes, dont certains remontent au règne de Louis XV.

Le parc et les cours

Les cours

Cour du Cheval Blanc

Détail de la grille d'honneur

La cour du Cheval Blanc, dite aussi « Cour des Adieux » ou "cour d'honneur" de forme rectangulaire, est une ancienne basse-cour puis cour de service, qui devint très tôt une cour de parades. Elle acquit son nom grâce à un moulage en plâtre de la statue équèstre de Marc-Aurèle au Capitole, installé entre 1560 et 1570, disparu en 1626[7], et dont une petite dalle, dans l'allée centrale, souligne l'emplacement. La statue avait été couverte en 1580 d'un toit pour la protéger des intempéries. Cette cour était originairement close par quatre ailes du château, dont l'aile Ouest, dite "aile de Ferrare", fut détruite et remplacée par une grille d'honneur aux décors napoléoniens (aigles en plomb doré, ornements autour du portail d'entrée) réalisée par Hurtault en 1808.

Le fameux escalier du fer à cheval a été réalisé en 1550 par Philibert Delorme, mais fut refait entre 1632 et 1634 par Jean Androuet du Cerceau. Il présente une apparence comparable à celui du château d'Anet, créé aussi par Delorme.

Vue panoramique de la cour du Cheval Blanc, depuis les grilles.

Cour Ovale

La cour ovale.

La cour Ovale, au centre du château, tient sa forme singulière de l'ordonnancement de l'ancien château-fort, celui-ci délimitant une cour octogonale aux angles arrondis. Elle est en partie délimitée par des façades en grès dans lesquelles court une galerie continue supportée par une rangée de colonnes[17]. Elle fut considérablement modifiée sous Henri IV (celui-ci la fit agrandir à l'Est et fermer par la Porte du Baptistère).

Cour de la Fontaine

La fontaine, située en face de l'étang des carpes, à l'extrémité de la cour, donnait une eau très pure, réservée au roi, d'où l'affectation de deux sentinelles à la garde de la fontaine. La fontaine, élevée en 1541 par le Primatice était ornée d'une statue d'Hercule par Michel-Ange. Le monument actuel a été construit en 1812, et est surmonté d'une statue représentant Ulysse, exécutée par Petitot en 1819 et installée au sommet de la fontaine en 1824.

Autres cours

  • Cour des Mathurins: la cour des Mathurins se situe au nord du château de Fontainebleau, et a joué le rôle de cour de service dès le XVIe siècle. Son nom lui vient des premiers habitants du lieu, des religieux trinitaires, appelés parfois des « mathurins ». Elle est aujourd'hui amménagée en parking administratif.
  • Cour des Princes: la cour des Princes (ou "cour de la Conciergerie") a reçu sa forme rectangulaire lors de l'élévation progressive des ailes de la galerie de Diane, des appartements des chasses et de la conciergerie[44].
  • Cour des Offices: la cour des Offices ou "Cour des cuisines", édifiée par Henri IV entre 1606 et 1609 est accessible par une entrée gardée par deux têtes d'Hermès en grès réalisés par Gilles Guérin en 1640. De forme rectangulaire, elle est fermée par trois ailes de bâtiments en grès, briques et moellons au style sobre, ponctuées de pavillons trapus.

Parc et Jardins

Le parc de Fontainebleau s'étend sur 115 hectares. Celui qui s'élevait sous François Ier nous est connu grâce aux dessins de Du Cerceau et à ses planches gravées dans « Les plus excellents bastiments de France ».

Jardin de Diane

La Diane à la biche par Barthélemy Prieur, 1684, ornant le jardin de Diane.

Le jardin de Diane, au nord du château, fut élevé par Catherine de Médicis sur un espace déjà amménagé par François Ier et portait à l'époque le nom de jardin de la Reine. Tracé à la française, le jardin fut réaménagé par Henri IV et cloisonné au nord par une Orangerie. Il fut de nouveau remanié sous Louis XIV. Au XIXe siècle, sous Napoléon Ier puis Louis-Philippe Ier, le jardin fut transformé en jardin anglais et l'Orangerie fut détruite. Il doit son nom à la fontaine de Diane, réalisée par Francini en 1603, placée en son centre. Cette fontaine retrouva notamment les chiens en bronze qui la complétaient et qui avaient été déménagés après la Révolution. Partiellement réunis en 1813 par Napoléon, la fontaine ne recouvrit son aspect d'origine qu'en 1964, avec le transfert des chiens conservés au Louvre. La statue est une copie d'antique provenant du château de Marly. Elle a remplacé à partir de 1813 le bronze d'origine de Barthélemy Prieur, actuellement conservé dans la galerie des Cerfs. La statue actuelle, dite Diane à la biche, date de 1684. Les chiens urinant et les cerfs crachant de l'eau ont été réalisés par Pierre Biart en 1603 et disposés par l'ingénieur fontainier Francini.

Les jardins sont bordés à l'Est de l'aile de la galerie des Cerfs en brique et pierre, et du Jeu de Paume à l'Ouest.

Jardin anglais

Abandonné après la Révolution, l'espace constituant aujourd'hui le jardin anglais a été recréé en 1812 par l'architecte Maximilien Joseph Hurtault selon les vœux de Napoléon Ier[45]. Cependant, les lieux ont été aménagés dès le règne de François Ier, qui y avait fait élever un « Jardin des Pins ». Ce jardin, connu par les planches de Du Cerceau comme le « Jardin du Clos de l'Étang », était disposé à l'emplacement de l'ancien clos des religieux trinitaires. Un marché, passé en 1538 avec Claude de Creil prévoyait plusieurs travaux: l'accroissement d'un petit jardin cultivé, la plantation de vignes, de saules, et la semence de graines de pins. En 1535 déjà, deux laboureurs de Marrac, près de Bayonne, avaient apportés des essences de pins maritimes. Le roi l'embellit alors de deux fabriques: le pavillon de Pompone (pavillon de repos construit en 1530 à l'angle Nord-Ouest, orné de deux fresques de l'histoire de Vertumne et Pomone par le Rosso et le Primatice, il fut détruit en 1566) et l'actuelle grotte du jardin des Pins. Même après la disparition de ces arbres, le nom lui est resté, et Henri IV y plante le premier platane, essence rare à l'époque. Plus nombreux aujourd'hui, les platanes côtoient plusieurs cyprès chauves.

Le jardin est aujourd'hui composé de bosquets et d'une rivière artificielle. Les essences aujourd'hui présentes dans le jardins sont composées notamment d'épicéas, de cyprès chauves, de tulipiers de Virginie et de Sophoras du Japon, dont les plus anciens datent du Second-Empire[46]. Le jardin est orné de plusieurs sculptures d'extérieur, parmi lesquelles deux copies d'antiques en bronze du XVIIe siècle: Le Gladiateur Borghèse et le Gladiateur mourant, ainsi qu'une œuvre de Joseph-Charles Martin: Télémaque assis dans l'île d'Oygie.

  • Grotte du jardin des Pins: Cette grotte, accolée au pavillon d'angle sud-ouest de la cour du cheval blanc, caractéristique du goût pour les nymphées au XVIe siècle, présente des arcades à bossages rustiques soutenues par des atlantes se présentant sous la forme de satyres monstrueux ouvrant sur un intérieur autrefois orné de fresques (animaux en reliefs, cailloux, coquillages...) réalisées par Le Primatice sous Henri II et aujourd'hui ruinées. Sa construction fut probablement due à l'intervention de Serlio ou du Primatice, avec peut-être la collaboration de Vignole, mais avec une influence certaine de l'art de Jules Romain.
  • Fontaine Bliaud: Située au milieu du jardin, au creux d'un bosquet[47], la fontaine Bliaud ou Blaut, appelée Belle-Eau dès le XVIe siècle et qui donna son nom au château, s'écoule dans un petit bassin carré à pans coupés.

Étang des Carpes

L'étang des Carpes et son pavillon

Au centre d'un vaste étang peuplé de carpes tricentenaires (dont les premiers spécimens, une soixantaine, furent offert à Henri IV par Charles de Lorraine[48]) s'élève un pavillon d'agrément octogonal à toiture basse, sobrement décoré, édifié sous Henri IV, reconstruit sous Louis XIV en 1662 et restauré par Napoléon Ier.

Le Parterre

Le Parterre avec au dernier plan, le château de Fontainebleau.

Le « Parterre », ou « Grand Jardin », ou encore « Jardin du Roi » a été créé sous François Ier, et retracé sous Henri IV puis redessiné par André Le Nôtre. Les bassins du Tibre et du Romulus puisent leur nom dans un groupe sculptural qui les orna successivement au XVIème et XVIIe siècle. Fondu pendant la Révolution, le Tibre, moulé à nouveau d'après l'original conservé au Louvre a aujourd'hui retrouvé sa place. Le bassin central fut orné en 1817 d'une vasque succédant à une fontaine en forme de rocher dite le « Pot Bouillant » qui existait à cet emplacement au XVIIe siècle. Clos de murs entre 1528 et 1533, Serlio avait imaginé pour ce jardin un pavillon d'agrément. Aménagé entre 1660 et 1664, il comportait des rinceaux formant les chiffres du roi et de la reine-mère, qui disparurent au XVIIIe siècle. Les terrasses furent plantées de tilleuls sous Napoléon Ier.

Le bassin des cascades a été édifié en 1661-1662 à l'extrémité du Parterre, mais depuis le XVIIIe siècle, ne présente plus qu'un bassin aux niches ornées de marbre. Le bassin est orné en son centre depuis 1866 d'un Aigle défendant sa proie en bronze.

Le Parc

Le Parc de près de 80 hectares a été créé sous Henri IV qui y fait creuser le Grand-canal de 1,2 km de long entre 1606 et 1609 et y fait planter plusieurs essences d'arbres, notamment des sapins, des ormes et des arbres fruitiers. Le canal, précédant de près de 60 ans celui de Versailles, devient vite un lieu d'attraction. On pouvait s'y promener en bateau et Louis XIII y fit naviguer une galère. Il est alimenté par plusieurs aqueducs établis au XVIe siècle.

Le château aujourd'hui

Palais et parc de Fontainebleau 1
Patrimoine mondial de l’UNESCO
L'escalier du Fer à cheval

L'escalier du Fer à cheval

Latitude
Longitude
48° 24′ 7″ Nord
       2° 41′ 53″ Est
/ 48.40194, 2.69806
Pays France France
Type culturel & naturel
Critères II, VI
No  identification (ID) 160
Région 2 Europe/Amérique du Nord
Année d’inscription 1981 (5e session)

1 Descriptif officiel (UNESCO)
2 Classification UNESCO

World Heritage Emblem.svg
Documentation du modèle

Liste des directeurs du château de Fontainebleau

  • - 2006 : Amaury Lefébure
  • 2006 - 2009 : Bernard Notari
  • 2009 - en cours : Jean-François Hébert

Tourisme: quelques chiffres

Le château de Fontainebleau a reçu 329 960 visiteurs en 2001[49]. Le château, son parc, constituent en 2008 le troisième site le plus visité du département de Seine-et-Marne (derrière Disneyland Paris), avec une fréquentation de 400 000 visiteurs, en hausse de 8 % par rapport à 2007[50]. En tout, château, jardins, et forêt de Fontainebleau accueillent quelques 13 millions de visiteurs.

Filmographie

Le château de Fontainebleau, grâce à son cadre historique, a été le théâtre de nombreux tournages cinématographiques, parmi lesquels[51]:

Philatélie

Annexes

Notes

  1. Isabelle de France, fille de Philippe le Bel, épousa en 1308, le roi d'Angleterre Édouard II.
  2. a  et b On utilise indifféremment les vocables Bierre ou Bière.
  3. Des dix enfants d'Henri II et de Catherine de Médicis, seuls Charles IX et la reine Margot sont nés, comme leur père, au château de Saint-Germain-en-Laye.
  4. César de Vendôme est le fils illégitime d'Henri IV et de sa favorite Gabrielle d'Estrées.
  5. Cet évènement a fait l'objet d'au moins deux pièces de théâtre, Christine à Fontainebleau d'Alexandre Dumas en 1828, renommée Stockholm, Fontainebleau et Rome en 1830 et Christine à Fontainebleau de Frédéric Soulié en 1829.
  6. Les comtes de Provence et d'Artois sont les frères de Louis XVI qui règneront sur la France sous les noms de Louis XVIII et Charles X.

Références

  1. Albert Gilou & collectif 1961, p. 273
  2. Hurtaut & Magny 1779, p. 62
  3. a , b  et c Maurice Toesca 1984, p. 13
  4. Site officiel du château
  5. Maurice Toesca 1984, p. 15
  6. Sylvie Le Clech 1993, p. 10. « ... ainsi François Ier confie à Florimond de Champeverne le soin de superviser les travaux de Fontainebleau, Boulogne et Livry « ainsi qu'il advisera et verra bon suivant nostre vouloir et intention ». »
  7. a , b , c  et d A.-L. d'Harmonville 1842, p. 1131
  8. D'après chateaudefontainebleau.net
  9. Maurice Toesca 1984, p. 82
  10. Document iconographique sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
  11. d'après Sitelully.free.fr
  12. Jean-Marie Pérouse de Montclos 1992, p. 295
  13. Document iconographique sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
  14. Saint-Simon, mémoires.
  15. détails du traité sur Wikisource.
  16. a  et b A.-L. d'Harmonville 1842, p. 1132
  17. a  et b Albert Gilou & collectif 1961, p. 283
  18. Jean-Marie Pérouse de Montclos 1992, p. 269
  19. Jean-Marie Pérouse de Montclos 1992, p. 273
  20. a  et b Jean-Marie Pérouse de Montclos 1992, p. 297
  21. Fiche sur la base Joconde du Ministere de la Culture
  22. a  et b Maurice Toesca 1984, p. 238
  23. Site officiel du château
  24. Site officiel du château
  25. Site officiel du château
  26. Fiche sur la base Joconde du ministere de la Culture
  27. a , b , c , d , e  et f Albert Gilou & collectif 1961, p. 287
  28. Site officiel du château
  29. Connaissance des Arts, hors série n° 372, p.99.
  30. Fiche sur la base Joconde du ministère de la Culture
  31. Fiche sur la base Joconde du ministère de la Culture
  32. Fiche sur la base Joconde du ministère de la Culture
  33. a  et b Maurice Toesca 1984, p. 133
  34. Fiche sur la base Joconde du ministère de la Culture
  35. Site officiel du château
  36. Jean-Marie Pérouse de Montclos 1992, p. 296
  37. Le château de Fontainebleau, guide de visite, par Annick Notter, Artlys, 2009, p.20
  38. Maurice Toesca 1984, p. 216
  39. Site officiel du château.
  40. Maurice Toesca 1984, p. 237
  41. Hervé Grandsart, Fontainebleau dans ses meubles, in Connaissance des arts, Le Patrimoine en France 2009, p.97, H.S.n°47.
  42. Hervé Grandsart, Fontainebleau dans ses meubles, in Connaissance des arts, Le Patrimoine en France 2009, p.98, H.S.n°47.
  43. d'après Le Figaro.fr, rubrique culture.
  44. Maurice Toesca 1984, p. 58
  45. Site officiel du château
  46. Site officiel du château
  47. Site officiel du château
  48. Le château de Fontainebleau, guide de visite, par Annick Notter, Artlys, 2009, p.14
  49. Quid 2005, p.978
  50. Seine et Marne Magazine (Journal du Conseil Général), no 47, juin 2009, p.17
  51. d'après L2TC.com

Bibliographie

  • L'abbé Guilbert, Description des châteaux, bourg et forêt de Fontainebleau, Paris, 1731
  • (fr) Hurtaut & Magny, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, t. 3, Moutard, Paris, 1779, 784 p. 
  • (fr) A.-L. d'Harmonville, Dictionnaire des dates, des faits, de lieux et des hommes historiques, t. 1, A. Levasseur et Cie, Paris, 1842, 1179 p. 
  • Léon Deroy, Les Chroniques du château de Fontainebleau, P.Roget et Cie, 1909, 266 pages
  • Louis Dimier, Le Château de Fontainebleau et la cour de François Ier, Calmann-Lévy, 1930, 234 pages
  • Félix Herbet, Henri Stein Le Château de Fontainebleau : les appartements, les cours, le parc, les jardins, Paris, 1937
  • Robert Rey, Histoire mobilière du Palais de Fontainebleau, La Révolution, Librairie de France, Paris, 1938
  • André Mazelet, Le Château de Fontainebleau, Alpina, 1943
  • Charles Terrasse, Le Château de Fontainebleau, H.Laurens, 1946, 107 pages
  • Marc Foucault, Emmanuel Boudot-Lamotte, Georges Pillement, Le Château de Fontainebleau, éditions Tel, 1947
  • (fr) Albert Gilou & collectif (préface de Henry de Montherlant), Les Merveilles de la France, Paris et ses alentours, Hachette, coll. « Réalités », Paris, 1961, 340 p. 
  • Clément Mesdon, Le Château de Fontainebleau, Atlas, 1983, 76 pages
  • (fr) Maurice Toesca, Les Grandes Heures de Fontainebleau, Albin Michel, Paris, 1984 (ISBN 2-226-01956-1) 
  • Jean-Pierre Samoyault, Guide du musée national du château de Fontainebleau, réunion des musées nationaux, Paris, 1991, 193 p.
  • (fr) Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le guide du patrimoine, vol. Île-de-France, Hachette, Paris, 1992, 750 p. (ISBN 2-01-016811-9) 
  • (fr) Sylvie Le Clech, Chancellerie et culture au XVIe siècle (les notaires et secrétaires du roi de 1515 à 1547), Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 1993, 352 p. (ISBN 2-85816-198-4) 
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos, Fontainebleau, Éditions Scala, Paris, 1998.
  • F.Boudon, Le Château de Fontainebleau de François Ier à Henri IV, Picard, Paris, 1998
  • Nicole Barbier, L'ABCdaire du château de Fontainebleau, Flammarion, 1999, 119 pages
  • Fabienne Doulat, Abel Blouet et le château de Fontainebleau, une approche historique du travail de restauration, revue scientifique (extraits)

Articles connexes

Liens externes

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