- Rabastens
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Rabastens Administration Pays France Région Midi-Pyrénées Département Tarn Arrondissement Arrondissement d'Albi Canton Canton de Rabastens Code commune 81220 Code postal 81800 Maire
Mandat en coursAlain Brest
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays rabastinois Démographie Population 4 621 hab. (2004) Densité 70 hab./km² Gentilé Rabastinois, Rabastinoises Géographie Coordonnées Altitudes mini. 95 m — maxi. 252 m Superficie 66,29 km2 Localisation carte nationaleModèle:Géolocdual/TarnRabastens est une commune française, située dans le département du Tarn et la région Midi-Pyrénées.
Sommaire
Géographie
La commune est desservie par la Gare de Rabastens-Couffouleux. Celle-ci fait partie des lignes Toulouse - Rodez via Albi, et Toulouse - Capdenac, via Tessonnieres
La superficie de la commune (6 629 hectares) en fait l'une des plus grandes du département. En 1834, le territoire est d'ailleurs amputé du hameau de Grazac qui est érigé en commune distincte.
Histoire
Des origines antiques
Dès l'Antiquité, les coteaux de Rabastens ont été peuplés comme en témoignent les vestiges (découverts à 1 km de la ville) d'une ville gallo-romaine à Las Peiras. Une première campagne de fouilles, menée en 1840 par Gustave de Clausade livre une mosaïque et des tambours de colonnes en marbre sculptés de scènes hippiques (ceux-ci sont actuellement exposés au Musée Saint-Raymond de Toulouse). Une deuxième campagne de fouilles dans les années 1970 livre une splendide mosaïque exposée depuis au musée du pays Rabastinois. Les noms en "ens", dans la toponymie, laisse supposer une origine et une consonance germanique, et même wisigothique. L'hypothèse la plus vraisemblable sur la naissance de Rabastens est la suivante : les habitants de la villa gallo-romaine se seraient réfugiés sur l'éperon rocheux constitué par le ruisseau appelé depuis le Rotavolp et le Tarn au moment de l'arrivée des Wisigoths et la destruction de la villa. Le refuge constitue petit à petit le premier castrum, quartier appelé aujourd'hui "le château". Le castrum permet de contrôler un gué sur la route de Toulouse-Lyon.
La croisade des Albigeois
Début douzième siècle, la cité est dirigée par une co-seigneurie. La famille de Rabastens est proche des comtes de Toulouse : Raymond de Rabastens est évêque de Toulouse de 1200 à 1205 et Pierre Raymond fait partie du conseil de Raymond VI. En 1210 les co-seigneurs abandonnent leurs droits de justice au comte de Toulouse qui protège les habitants. Il leur attribue libertés et privilèges. Situé à proximité du Lauragais, épicentre du catharisme, Rabastens a la réputation d’être un « nid d’hérétiques ». La fidélité de Rabastens envers les comtes de Toulouse, surtout de Pelfort de Rabastens, va lui être chère. En application du traité de Paris (1229), la cité est contrainte de détruire ses fortifications. La cité devient un consulat au cours de cette période.
La prospérité
La paix revenue, Rabastens connaît une fin du XIIIe s. prospère grâce à son vignoble, alors le plus vaste du gaillacois. La qualité du vin de Rabastens est estimée. Les gabares, bateaux à fond plat, descendent le Tarn avec des tonneaux de Rabastens jusqu'à Bordeaux. A cette époque, l'urbanisme se développe selon le plan des "bastides". La cité de Rabastens s'organise donc autour du Borg Meja (Bourg Moyen). L'église Notre-Dame du Bourg est édifiée entre 1230 et 1260 à l'initiative des moines bénédictins de Moissac, présent au prieuré au XIIe s. Elle comporte une vaste nef unique, rectangulaire, à quatre travées voûtées d'ogives et entièrement en briques selon le modèle de la Cathédrale Saint Etienne de Toulouse. Au XIVe s., le prieur Bernard Latour décide d'ajouter à la nef un chœur polygonal. Étant située sur la route des pèlerinages du Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle, l'église va s'embellir. La ville de Rabastens était une ville étape pour les pèlerins comme en témoignent l'hôpital Saint Jacques et le patrimoine jacquaire de la ville.
La guerre de Cent Ans
Quelques années avant le début de la guerre de Cent Ans (1337), les pastoureaux s'en prennent aux communautés juives. En 1381, plusieurs milliers d'hommes sont massacrés dans les murs de Rabastens par Gaston Febus, Comte de Foix et du Béarn. C'est cette vision qui aurait déclenché les révélations de Constance de Rabastens. Les ravages de la Peste Noire en 1348 vont s'ajouter à la guerre.
La Renaissance (XVIe siècle)
En 1450, c'est la fin de la Guerre de Cent Ans. La culture du pastel, plante tinctoriale, permettant d'obtenir des bleus très stables, fait la prospérité de l'Albigeois et du Lauragais. Le pastel fait l'objet d'un commerce important en Europe. L'indigo, plus économique, le remplace au XVIe siècle. Le pastel fait la fortune des négociants albigeois qui se font construire de beaux hôtels particuliers.
En 1561, lors de la première guerre de religion, les protestants s'emparent de Rabastens et tuent plusieurs franciscains. En 1562, les catholiques, sous la conduite de Blaise de Monluc, reprennent le contrôle de la ville après un siège bref et mémorable au cours duquel furent tirés près de huit cent coups de canon contre la pointe extrême de la cité -appelée le chasteau- et qui était séparée de la ville par un profond fossé et des défenses efficaces. Cet assaut est raconté en détails dans les "Commentaires" de Monluc qui y fut gravement blessé au visage d'un coup d'arquebuse. Probablement pour venger leur prestigieux – et vieillissant – chef qu'ils croyaient mortellement atteint, les soldats de Monluc, une fois maîtres du chasteau, précipitèrent dans le vide une partie des défenseurs depuis le haut d'une des tours. Les femmes, puisqu'elles avaient participé à la défense, furent passées au fil de l'épée. Quant au chef des protestants, François Delherm, il fut emmené à Toulouse pour être pendu. La paix d'Amboise (19 mars 1563) met un terme provisoire au conflit. Le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572 à Paris) se répète à Rabastens bien après le 24 août et des protestants sont massacrés le 5 octobre[1].
Une épidémie de peste affaiblit la population en 1631. Pour isoler la ville, les pestiférés sont logés dans le faubourg de Murel, ou quartier des pestiférés.
Au cours des siècles les riches marchands ont gravi l'échelle sociale. Et au XVIIe et XVIIIe s. ils deviennent "avocats et conseillers du roi" au Parlement de Toulouse et parfois Capitouls. Ils sont anoblis. Ils entretiennent ou construisent de riches demeures à Rabastens. Début XIXe : Rabastens prend son aspect actuel : les fossés sont comblés progressivement pour constituer la promenade des Lices, un pont suspendu est construit sur le Tarn en 1835 et la façade de Notre-Dame du Bourg est achevée avec l'adjonction d'une deuxième tour. La tradition artisanale demeure avec les tisserands et cordonniers du Moyen Age. Ils cèdent la place aux ébénistes et fabricants de meubles. La cave coopérative créée en 1953 dynamise l'économie de Rabastens.
Héraldique
Les armes de Rabastens se blasonnent ainsi : Tiercé en fasce : au premier d'azur à trois fleurs de lys d'or, au deuxième de gueules à la croix cléchée vidée et pommetée de douze pièces d'or, au troisième de sable à trois raves d'argent.
Administration
Liste des maires d’Ancien RégimePériode Identité Étiquette Qualité Jacques de Rolland 1er Consul 1657 août 1660 Bernard de Rolland 1er consul 1696 1711 Jean-Victor de Rolland 1er consul 1711 1733 Pierre de Pagès 1er consul 1733 juin 1760 François de Rolland 1er consul juin 1760 octobre 1775 Pierre Armengaud Lieutenant de maire octobre 1775 février 1780 Jean Jacques Delherm Lieutenant de maire février 1780 juillet 1780 François de Clausade Lieutenant de maire juillet 1780 juillet 1782 François de Clausade Lieutenant de maire juillet 1782 janvier 1789 Jérôme Dufaug Lieutenant de maire janvier 1789 février 1790 Gilles Marguerite de La Fîte de Pelleporc Lieutenant de maire Liste des maires de la Révolution française à la LibérationListe des maires de 1790 à 1944 Période Identité Étiquette Qualité février 1790 décembre 1790 Gabriel Falguière-Clausade décembre 1790 septembre 1791 Pierre Narcisse Floriban de Carrière septembre 1791 juillet 1792 Jean Paul Louis Gouzy juillet 1792 septembre 1795 Jérôme Dufaug septembre 1795 mars 1796 Jacques Pascal Estève mars 1796 avril 1798 Pierre Narcisse Floriban de Carrière avril 1798 juin 1798 Pierre Rabaly juin 1798 avril 1799 Jean Léon Laboulbène avril 1799 mars 1808 Guillaume Darnaud mars 1808 juillet 1815 Jean Raymond Cyriaque Arquier juillet 1815 décembre 1815 Maurice Jaybert décembre 1815 février 1824 Auguste Athanase de Chastenet de Puysegur février 1824 septembre 1830 Bernard de Toulouse-Lautrec octobre 1830 janvier 1831 Maurice Jaybert janvier 1831 avril 1831 Bernard Vernhes avril 1831 février 1848 Cézaire de Sagnes février 1848 juillet 1848 Gustave de Clausade juillet 1848 septembre 1852 Tristan de La Fîte Baron septembre 1852 décembre 1852 Raymond de Toulouse-Lautrec Comte décembre 1852 octobre 1854 Jean Victor Bourniquel octobre 1854 novembre 1854 Nicolas Marcel Salamon novembre 1854 septembre 1857 Eustache Trégan octobre 1857 août 1870 Abdon Prouho septembre 1870 avril 1871 Jules Becat mai 1871 février 1878 Abdon Prouho février 1878 mars 1881 Albert de Falguière Baron mars 1881 avril 1882 Isidore Lauzeral avril 1882 octobre 1889 Albert de Falguière Baron octobre 1889 septembre 1899 Antoine Gaulhet septembre 1899 mai 1900 Etienne de Toulza Comte mai 1900 mai 1904 Justin Julia mai 1904 mai 1905 Étienne de Toulza Comte octobre 1905 octobre 1906 Urbain Subsol octobre 1906 mai 1912 Étienne de Toulza Comte mai 1912 février 1916 Urbain Subsol avril 1916 décembre 1919 Gabriel Bréthénou décembre 1919 octobre 1923 Jean Lauzeral novembre 1923 août 1944 Ernest Malric Député en 1932 et 1936 Liste des maires depuis la Libération Période Identité Étiquette Qualité août 1944 mai 1945 Antonin Conte Président du Comité de Libération Aout 1945 mars 1959 Marius Malric mars 1959 septembre 1963 Antoine Gaubert novembre 1963 Roger Béteille mars 1971 avril 1975 Georges Raynal Général mai 1975 mars 1977 Jean Marty mars 1977 mars 1983 Fernand Fargues mars 1983 mars 1989 Jean Marty mars 1989 juin 1995 Fernand Fargues juin 1995 novembre 2002 Alain Brest PS novembre 2002 décembre 2004 Michel Bressolles Divers gauche décembre 2004 mars 2008 André Coudé du Foresto Divers droite mars 2008 Alain Brest PS Démographie
Évolution démographique (Source : INSEE[2]) 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 4133 4307 4182 3806 3825 4176 4621 Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Hôtel de ville, ancien prieuré. Tourelle du XVIe siècle.
- Musée du pays Rabastinois : installé dans l'hôtel particulier du XVIIe siècle de la famille La Fite de Pelleporc de Gourdas.
- Le Pigeonnier, situé à la sortie de la ville, le long de la Route de Saurs. Entouré d'un parc, l'endroit est généralement appelé le Pigo.
- Hôtel de la Castagne (actuelle école libre Puységur) Ancien hôtel particulier du Comte Louis Pierre de Chastenet de Puységur.
- Église des pénitents blancs
Églises
La commune, vue son étendue regroupe de nombreuses paroisses d'ancien régime (certaines ont aujourd'hui disparues) :
- Notre-Dame du Bourg, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, halte sur les chemins de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Haut lieu du patrimoine jacquaire, l'église renferme des fresques qui illustrent différents épisodes de la vie, réelle ou légendaire, de Jacques le Majeur
- Notre-Dame du château
- Saint-Pierre des Pénitents blancs
- Saint-Amans de Pratméja
- Saint-Jean de Puycheval
- Saint-André de Mareux
- Saint-Genest de Lauzefan
- Saint-Georges de Saint-Géry
- Saint-Jean de Blonac
- Saint-Martin de Guiddal
- Saint-Martin (Saint-Étienne) de Teyssode
- Saint-Martin de Mours
- Saint-Massal (annexe de Raust)
- Saint-Michel
- Saint-Pierre de Raust
- Saint-Pierre de Saint-Caprais
- Saint-Pierre de Vertus
- Saint-Robert des Filles
- Saint-Salvy de Belmontet (ou de la Recoste)
- Saint-Georges de Mézerac
- Notre-Dame de la Recoste
- Saint-Symphorien de Laden
ainsi que les paroisses de l'actuelle commune de Grazac
Économie
Personnalités liées à la commune
- Louis Pierre de Chastenet de Puységur, ministre de la Guerre
- Jean-Auguste de Chastenet de Puysegur, archevêque de Bourges, Primat des Aquitaines
- Chanoine Ernest Nègre, historien toponymiste
- Daniel Revallier, joueur de rugby à XV
- Gustave de Clausade, historien
- Émile Wandelmer, ex chanteur de Gold et chanteur d'Émile et Images
- Paul Prouho, peintre
- Lucette (Luce) Boyals, peintre
- Joseph-Marie Boissières, peintre
- Giovanni Léonardi, sculpteur
- Georges Gaudion, peintre
- Roger Bellegarde, compagnon du Devoir
Expression
L’expression « Se perdre entre Gaillac et Rabastens » est utilisée dans le Sud-Ouest de la France pour désigner l’état d’ébriété d’une personne.
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des communes du Tarn
- Amis du Musée du Pays rabastinois
- Veillées rabastinoises
Notes et références
- Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980 (ISBN 978-2-7242-0785-9), p 287
- Rabastens sur le site de l'Insee
- Elie-A. Rossignol, Monographies communales ou Étude statistique, historique et monumentale du département du Tarn. Tome IV, Canton de Rabastens, Toulouse, Delboy, 1864
- Raymond Picou, Aperçus préhistoriques sur Rabastens, sa région et le menhir de Vieux en Albigeois, 1924
- L'Écho de Rabastens, organe des veillées rabastinoises, 1948-
Liens externes
- Communauté de communes
- Rabastens sur le site de l'Institut géographique national
- Site de la mairie de Rabastens
- Photographie panoramique de l'église notre dame du bourg à Rabastens
Catégorie :- Commune du Tarn
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