Corniche brutionne

Corniche brutionne

Prytanée national militaire

47° 42′ 01″ N 0° 04′ 31″ W / 47.700290, -0.075257


Prytanée national militaire
La Flèche, Collège jésuite (portail).JPG
Localisation
Localisation La Flèche, France
Informations
Fondation 1808
par Napoléon Ier
Type Lycée public
Lycée de la Défense
Niveau Lycée

Le Prytanée national militaire est aujourdhui lun des six lycées militaires français (officiellement appelés « lycées de la défense » depuis 2006) relevant du ministère de la Défense[1]. Cette école, dune très riche histoire, est située à La Flèche dans le département de la Sarthe dans la région des Pays de la Loire, aux confins du Maine, de lAnjou et de la Touraine.

A l'origine institution fondée par le roi Henri IV et confiée aux jésuites dans le but d« instruire la jeunesse et la rendre amoureuse des sciences, de lhonneur et de la vertu, pour être capable de servir au public », elle est devenue au fil du temps le Prytanée voulu par Napoléon en 1800 et installé à La Flèche en 1808, et ensuite le Prytanée national militaire.

Depuis sa fondation en 1604, fidèle à sa mission déducation, le Prytanée na cessé de former des générations délèves au service de la France.

Sommaire

Historique

La porte dhonneur du Prytanée.

Cest en 1603, à la demande de Guillaume Fouquet de la Varenne, que le roi Henri IV cède son "Château-neuf" de La Flèche, une importante maison de famille construite en 1540 par sa grand-mère, la duchesse dAlençon, pour qu'il devienne un collège pour linstruction et léducation de jeunes gens sans fortune : le collège Henri IV est , plus tard connu sous le nom de "collège royal Henri-le-Grand".

Le collège royal Henri-le-Grand (1604-1762)

Article détaillé : Collège Henri IV (de La Flèche).
Plan du Prytanée au XVIIIe siècle.

En 1604, le roi confie la création de létablissement aux Jésuites (dont il vient d'autoriser le retour en France), connus pour la qualité de leur enseignement, avec pour mission d« instruire la jeunesse et la rendre amoureuse des sciences, de lhonneur et de la vertu, pour être capable de servir au public ». Ces derniers arrivent à La Flèche le 2 janvier 1604, et commencent à enseigner la grammaire, la rhétorique, le latin, le grec, lhébreu, la philosophie, les mathématiques et la théologie, faisant rapidement de létablissement lun des plus importants collèges du Royaume. Ce qui fera écrire au philosophe Descartes, lun des premiers et illustres pensionnaires de linstitution entre 1607 et 1615 : « Jétais dans lune des plus célèbres écoles de lEurope ».

Cette véritable faculté fait de La Flèche un centre intellectuel cosmopolite de premier ordre, affluent jusquà 1 500 élèves venus des provinces de France et même de pays étrangers[2], sous la direction de cent-vingt Jésuites.

L'École de cadets (1764-1776)

En 1762, les Jésuites sont expulsés et lenseignement est alors assuré par des abbés. Le 7 avril 1764, dans le contexte de la guerre de Sept Ans, le duc de Choiseul, ministre de la Guerre sous Louis XV, transforme le collège en une École de Cadets préparatoire à lÉcole royale militaire du Champ de Mars, fondée à Paris en 1751, et réservée aux enfant de gentilshommes, mais aussi aux fils des officiers tués ou blessés à la guerre et des chevaliers de lOrdre de Saint-Louis.

Le collège royal et académique (1776-1793)

En 1776, le comte de Saint-Germain tente de faire fermer létablissement, mais Louis XVI le rétablit sous le nom de "Collège royal et académique" et en donne la direction aux prêtres de la doctrine chrétienne. Cest à cette époque que Henri Gratien Bertrand, compagnon de Napoléon Bonaparte à Sainte-Hélène, et les frères Claude et Ignace Chappe, inventeurs du Sémaphore, y font leur études.

Larrivée de la période révolutionnaire fait courir au collège de La Flèche des risques sérieux. Laissé à labandon, pillé par les troupes de passage de larmée de l'Ouest, le collège est fermé en 1793 pour servir datelier de cordonnerie pour les armées de la République.

Le Prytanée militaire (1808-1982)

Réglement et organisation

« Cet établissement sert d'école préparatoire pour les Écoles de Saint-Cyr et de Saint-Germain (cavalerie).

Les élèves sont reçus au Prytanée national militaire depuis l'âge de huit ans jusqu'à douze. Les parents doivent les destiner au service militaire. On leur enseigne les langues anciennes, la rhétorique, les mathématiques, l'histoire, la géographie, l'allemand, l'anglais et le dessin. Ils reçoivent aussi des leçons de danse et d'escrime. On leur apprend aussi les manœuvres d'infanterie et celles du canon de campagne.

Pour être admis, les enfants doivent savoir lire et écrire, avoir une notion des déclinaisons, des conjugaisons et des quatre règles de l'arithmétique. Ils restent au Prytanée jusqu'à dix-huit ans. Les demandes d'admission sont adressées au ministre de la guerre. Les parents y joignent :
1° l'acte de naissance de l'enfant;
2° un certificat de médecin, attestant qu'il n'a ni infirmité ni vices de conformation, qu'il jouit d'une bonne santé, qu'il a eu la petite vérole ou qu'il a été vacciné;
3° un certificat délivré par le chef d'une école secondaire ou un professeur attaché à un lycée, constatant que le candidat a l'instruction détaillée ci-dessus.

Les parents qui demandent des places de pensionnaires, ajoutent à ces pièces un certificat du préfet de leur département, pour justifier qu'ils sont en état de payer la pension. Cette pension est de 800 francs par an, non compris une somme de 25 francs, aussi par an, au moyen de laquelle l'établissement fournit à l'élève tous les livres dont il a besoin à mesure qu'il passe d'une classe dans une autre. Les élèves apportent un trousseau coûtant 600 francs environ. La moitié des places du Prytanée sont gratuites ; elles sont destinées aux fils des officiers-généraux et des colonels, et aux fils des officiers de la Garde impériale. Pour les places de pensionnaires, il suffit que les enfants soient destinés à l'état militaire.

A la fin de leurs études, les élèves du gouvernement et les élèves pensionnaires qui se sont distingués dans les classes par leur bonne conduite, leur application et leurs succès, sont envoyés à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, et y sont entretenus aux frais de l'État. Les autres sont placés dans les régiments, avec le grade de sous-officier. L'État pourvoit à l'équipement de ces derniers et aux frais de leur route pour se rendre à leur destination, mais seulement lorsqu'ils sont élèves du gouvernement. Les élèves que leurs parents veulent faire passer à l'École de cavalerie de Saint-Germain, n'y paient, pour leur pension, que 1 500 francs par an, au lieu de 2 400 francs.

Les élèves sont instruits dans leurs devoirs religieux par un aumônier attaché au Prytanée. Dans tous les instants de la journée, ils sont surveillés par des officiers et des maîtres d'études qui ne les abandonnent jamais à eux-mêmes. »

Conditions d'admission au Prytanée en 1809

Fondation du Prytanée

L'établissement est cependant encore debout quand, le 24 mars 1808, lempereur Napoléon Ier en fait le "Prytanée militaire", héritier du Prytanée grec, et y transfère le "Prytanée de Saint-Cyr", par le décret de Saint-Cloud :

« Article 1er : à dater du 1er juin prochain, le Prytanée de Saint-Cyr sera transféré au collège de La Flèche.
Article 2e : au 1er juillet prochain, lÉcole militaire de Fontainebleau sera transférée à Saint-Cyr. »

Le 15 juin 1808, quand le Prytanée de Saint-Cyr est installé à La Flèche, le directeur des études, Monsieur Crouzet, ancien professeur de luniversité de Paris et membre de la Légion d'honneur, après la Messe du Saint-Esprit célébrée par lévêque du Mans, prononce à ladresse des élèves un discours quil termina ainsi :

« Jose prendre en votre nom, en présence de cette illustre assemblée, lengagement solennel de travailler, de méditer nos devoirs et de recueillir lesprit de ceux dont cet établissement shonore, pour ne pas laisser séteindre le feu sacré. »

— M. Crouzet

Ainsi apparaît la vocation du Prytanée national militaire :

Carte postale de années 1900, qui présente des brutions au réfectoire.

Létablissement a pris au XIXe siècle de nombreux noms : "École royale militaire" en 1814, "Collège royal militaire" en 1831, "Collège national militaire" en 1848, "Prytanée impérial militaire" en 1853, "Prytanée militaire" en 1870.

Le Prytanée pendant la Seconde Guerre mondiale

Le 16 mai 1940, les vicissitudes de la Seconde Guerre mondiale obligent à évacuer le Prytanée sur Billom. Le 19 juin 1940, le convoi reprend sa route pour fuir larmée dOccupation, et soriente successivement vers Bordeaux, Bayonne puis Biarritz. Le 22 juin 1940, larmistice est signé. Le convoi repart vers la Méditerranée le 27 juin 1940, et arrive à Billom le 30 juin 1940. En septembre 1940, le Prytanée sinstalle à Valence, et en septembre 1942, lensemble prend le nom de "Prytanée national" et le Petit Prytanée déménage pour Briançon. Finalement, le Grand Prytanée rejoint ses locaux de lancien collège des Jésuites en octobre 1943, il est rejoint le 5 janvier 1945 par le Petit Prytanée. À la fin de la guerre, le Prytanée national retrouve son titre de Prytanée militaire, perdu pendant la guerre.

Le Prytanée national militaire (1982-)

En 1974, le Prytanée devient Collège militaire avec un statut spécial. Depuis la réforme des lycées militaires en 1982, le Prytanée, devenu lycée, prend le nom Prytanée national militaire, et se concentre sur ses deux missions principales :

  • Laide aux familles pour le cycle secondaire (des classes de seconde à la terminale) ;
  • Laide au recrutement pour les classes préparatoires aux grandes écoles militaires.

En 1983, Sandrine Mathieu, âgée de seize ans est la première élève de sexe féminin du Prytanée national militaire[3].

En 2004, le Prytanée fête un double anniversaire : le quadricentenaire du Collège royal, et le bicentenaire du Prytanée impérial. À cette occasion, François Fillon alors ministre de l'Éducation nationale déclare que « Tant que la France vivra, le Prytanée sera[4] ».

Décorations et citations à l'ordre de l'armée reçues

Le président René Coty remet la croix de guerre des TOE au drapeau du Prytanée national militaire.

« Le Prytanée militaire, les écoles militaires préparatoires ont instruit dans l'amour de la patrie et dans le culte des vertus militaires des générations d'élèves qui ont fourni pendant la guerre une pépinière de cadres et de soldats valeureux qui, par leur héroïsme et leur abnégation, ont maintenu les hautes traditions morales que leur avaient léguées leurs aînés. »

« Fidèle à sa mission de former des hommes et des chefs, le Prytanée militaire a vu, au cours de la seconde guerre mondiale, ses élèves ou anciens élèves participer brillamment aux opérations qui se sont déroulées en France, en Europe et Outre-mer, ainsi qu'aux combats de la résistance.
Dès le 2 septembre 1939, les cadres formés au Prytanée ont mené la lutte sans défaillance jusqu'à la victoire et cinq cent d'entre eux ont sacrifié leur vie à l'idéal qu'ils avaient puisé dans les traditions et l'enseignement de leur école. »

« Le Prytanée Militaire, fidèle à sa mission séculaire, a continué à entretenir parmi ses élèves le culte de l'amour de la patrie, de l'honneur et de l'esprit de sacrifice.
A fourni depuis la libération à nos grandes écoles militaires des contingents d'élèves-officiers d'une importance telle que les cadres qu'il a formé ont pris depuis 1946 une part exceptionnelle aux opérations terrestres, navales et aériennes d'Extrême-Orient deux cents d'entre eux sont tombés au champ d'honneur, maintenant ainsi les traditions sacrées léguées par leurs aînés et donnant à la nation une nouvelle preuve que le Prytanée militaire demeure un des hauts-lieux se forge la grandeur de la France. »''

Implantation et infrastructures

Le Prytanée national militaire, qui couvre une superficie totale de vingt-neuf hectares est installé dans deux quartiers :

  • Le quartier Henri IV qui abrite les classes préparatoires aux concours dentrée des grandes écoles militaires, et qui est situé au centre de la ville ;
  • Le quartier Gallieni, quartier des classes secondaires, implanté à lentrée de lagglomération.

Le quartier Henri IV

"Le Triomphe du Prix d'Honneur", 1887, M. Crès.

Classé monument historique, le quartier Henri IV, dune superficie de seize hectares, est situé au centre de la ville de La Flèche. Ce monument est situé dans un cadre d'architecture classique et se présente sous la forme de trois grandes cours successives dominées par l'imposante stature de l'église Saint-Louis. Les travaux ont suivi un plan élaboré par Louis Métezeau, avec des cours en enfilade, à peu près de même grandeur. Chef d'œuvre du père Étienne Martellange, la construction des bâtiments remonte au début du XVIIe siècle.

Ce quartier abrite aujourdhui :

  • Le commandement du Prytanée (l'état-major et la direction des études ;
  • Les classes préparatoires aux grandes écoles militaires (1re et 2e années), soit environ trois cent élèves avec lenvironnement des classes, dortoirs, salles à manger et salles de loisirs ;
  • Les services qui permettent dassurer le fonctionnement normal de létablissement (centre médical, garage, ateliers, magasins divers) ;
  • La bibliothèque et le centre de documentation (CDI) ;
  • Léglise Saint-Louis, construite de 1607 à 1621, qui a conservé jusquen 1793 les cénotaphes royaux contenant les cœurs dHenri IV et de Marie de Médicis. Brûlés sur la place publique, les cendres avaient été recueillies par un Fléchois, et placées en 1814 dans une niche du bras nord du transept ;
  • Un élégant jardin à la française, prolongé dun parc séculaire ;
  • Plusieurs installations sportives : une piscine, une section équestre militaire, un gymnase et des terrains de sport divers.

Le quartier Gallieni

Distant de neuf cent mètres à vol doiseau du quartier Henri IV, le quartier Gallieni est construit sur une superficie de treize hectares à lentrée de la ville de La Flèche. À lorigine, il constituait la caserne "la Tour dAuvergne", bâtie en 1876, pour abriter le 117e régiment dinfanterie. Il est devenu, en 1923, le quartier des classes secondaires. Linfrastructure scolaire actuelle a été réalisée à partir des années 1950.

Ce quartier abrite aujourdhui :

  • L'administration du lycée (le proviseur adjoint du Prytanée National Militaire, le directeur des études et le commandant de quartier, représentant du chef de corps) ;
  • Les classes de seconde, première et terminale, soit environ cinq cent élèves, qui y vivent tout au long de lannée, dans leur environnement de classes, dortoirs, réfectoire (surnommée "la graille"), le complexe sportif, les salles de loisirs et les clubs ;
  • Un centre de documentation et d'information (CDI) ;
  • Un foyer pour les élèves (surnommé le "Foy's") ;
  • Un complexe sportif, comprenant entre autres, un gymnase, un terrain de rugby, un terrain de football, diverses pistes ou aménagements dathlétisme, ainsi que de nombreux clubs sportifs ou de loisirs (judo, escrime, lutte, modélisme, course d'orientation, etc.).

Monuments et architecture

À partir de 1607 et jusquen 1655, dimportants travaux détablissement sont réalisés. En raison du fait quil faut acquérir les maisons environnantes une par une pour les démolir, les travaux avancent assez lentement.

Le Portail dhonneur

Le Portail dhonneur, ou Portail Royal, a été achevé en 1655. Il présente sur son fronton un buste de Henri IV logé dans une niche et est décoré des armes royales. Larchitecte de ce grand portail nest pas connu avec certitude, bien que les derniers travaux dinventaires menés semblent désigner Charles Cesvet[5].

Le Château-neuf

En 1537, à la mort de son époux Charles de Bourbon, duc de Vendôme, Françoise d'Alençon fait construire, en face de lancien château féodal[6], le Château-neuf, qui est achevé en 1540.

En 1552, Antoine de Bourbon sy installe avec Jeanne d'Albret. De retour à Pau, elle donne alors naissance au futur Henri IV, le 13 décembre 1553, ce qui alimente la rumeur concernant le fait que le roi Henri IV avait été conçu à La Flèche, dans le Château-neuf.

Léglise Saint-Louis

Léglise Saint-Louis, vue depuis la "Cour dAlger".
Messe dans léglise Saint-Louis, dans les années 1950.

Léglise Saint-Louis, œuvre du père Ange-Étienne Martellange, est construite dans son gros œuvre de 1607 à 1621. En 1616, Guillaume Fouquet de la Varenne, est inhumé dans la crypte, et un monument funéraire lui est érigé en 1653. Le grand retable du maître-autel est exécuté en 1633 par Pierre Corbineau. Lorgue et sa tribune sont des œuvres réalisés entre 1638 et 1640 par le facteur d'orgue Ambroise Le Vasseur et larchitecte Jacques Nadreau, en remplacement de lorgue primitif, installé vraisemblablement en 1622, et dont on ignore presque tout. En 1648, des niches sont aménagées dans la partie haute des bras du transept pour accueillir, à leur mort, les cœurs du roi Henri IV et de la reine Marie de Médicis. Les chapelles latérales sont achevées en 1655, tandis que la décoration intérieure, de style baroque[7] nest quant à elle achevée quen 1693.

En 1722, Jean Dangreville procède au relèvement de lorgue, lui ajoute un quatrième clavier, et en augmente la puissance selon lesthétique française de lépoque. En 1793, dans le contexte de la Révolution française, les cénotaphes royaux contenant les cœurs dHenri IV et de Marie de Médicis sont retirés de léglise et brûlés sur la place publique (sur l'actuelle place de la Libération). Les cendres sont alors recueillies par un Fléchois, et placées en 1814 dans un reliquaire en forme de cœur dans une niche du bras nord du transept.

Au XXe siècle, lorgue est classé monument historique et, ayant été pillé lors de la Révolution et durant une partie du XIXe siècle, fait lobjet dune restauration en trois étapes en 1935, 1937 et 1947, permettant de conserver lancienne tuyauterie. À partir des années 1980, linstrument se dégrade de nouveau, et une nouvelle restauration est effectuée de 1992 à 1996, restituant à linstrument sa splendeur passée.

Les parcs et jardins

Le Prytanée dispose de plus de treize hectares de parcs et jardins. Au XVIIIe siècle, un jardin à la française est venu remplacer le jardin de style Renaissance dessiné en 1542. Au centre du jardin se trouve une fontaine, qui était à lorigine le lave-mains des pères Jésuites.

Le parc séculaire (fondus), abrite quant à lui la piscine et la section équestre militaire dans sa partie nord-ouest.

Les cours

Cour d'Alger.JPG

Le plan élaboré par Louis Métezeau, architecte du roi, présente une enfilade de trois cours successives de grandeur équivalente, et dominées par limposante stature de léglise Saint-Louis. Au pied du Château-neuf se trouve la "Cour Royale", également appelée "Cour des Pères" en raison du fait quelle abritait les religieux, achevée en 1655 en même temps que le Portail Royal, (de nos jours elle se nomme "Cour d'Austerlitz", nom donné par l'empereur Napoléon III en souvenir de son oncle ; on l'appelle encore plus simplement "Cour d'honneur", car c'est dans cette cour que se déroule la plupart des cérémonies officielles.

À lOuest, au pied de léglise Saint-Louis et de la Salle des Actes se trouve la "Cour des Classes" aujourd'hui "Cour de Sébastopol", qui précède la "Cour des Pensionnaires" (aujourd'hui "Cour d'Iéna-Alger")

De part et dautre des trois cours, se trouvent à lEst, la "Basse cour des Pères", et à lOuest la "Basse cour des Pensionnaires", aujourd'hui "Cour de Solférino", qui sont toutes deux réservées aux fonctions domestiques de lécole.

La bibliothèque

Dès lorigine du Collège Royal, Henri IV attribue aux Jésuites une dotation perpétuelle de 1000 écus pour lachat de livres, si bien quen 1776, la bibliothèque compte déjà pas moins de 4 869 ouvrages[8].

La bibliothèque sest ensuite enrichie de plusieurs fonds, notamment les dons de la famille royale et ceux de nobles ou de membres du clergé bienveillants, parmi lesquelles Marie de Médicis, le Grand Condé, le Dauphin et futur roi Louis XV, Louis XVI ou encore larchevêque de Toulouse. Par la suite, les collections ont continué de saccroître par les dons de différents ministères ou des legs particuliers.

Elle a la chance déchapper au saisies révolutionnaires et daccueillir des fonds confisqués provenant dabbayes, de Versailles, du Trianon et de luniversité de Paris, ce qui fait quen 1812, au moment de son transfert à sa place actuelle, elle compte 12 000 volumes. En 2004, le fonds inventorié des ouvrages antérieurs à 1930 est riche de 22 000 livres, dont plus dun millier de volumes de lancien fonds jésuite, tandis que le fonds moderne postérieurs à cette date contient 12 000 ouvrages, ce qui porte lensemble à plus de 34 000 pièces à caractère encyclopédique.

Parmi les trésors quelle recèle, la bibliothèque contient un incunable, La Cité de Dieu de saint Augustin, imprimé en 1470 et qui est son ouvrage le plus ancien, ainsi quun Homère et un Virgile du XVIe siècle, une bible polyglotte de 1645, une édition ancienne du Discours de la Méthode[9] de René Descartes, lEncyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers[10] de Denis Diderot et dAlembert ou encore les volumes de la description de lÉgypte.

De forme voûtée, tel un long vaisseau, sa décoration intérieure présente deux fresques des deux muses Calliope et Uranie.

Lien vers la bibliothèque

[1]

Les salles

La salle des Actes 
il s'agissait d'un vaste amphithéâtre construit en 1634 par un maître charpentier de la Flèche, Thomas Belesme. avait lieu au temps des Jésuites diverses représentations, dont des exercices appelés « Actes » qui donnèrent leur nom à la salle[11]. Vers 1900 cette salle est partagée en deux niveaux pour accueillir des salles de classe et un dortoir surnommé "le dirigeable" en raison de son important volume. En 1998 celui-ci devient une salle de conférence mais conserve cette appellation parmi les élèves.
La salle dhonneur 
cette salle abrite les plaques sur lesquelles sont gravés les noms des élèves ayant reçu le prix d'honneur. Elle contient également une série de tableaux représentant la vie au Prytanée durant la seconde moitié du XIXe siècle[12].
La salle des généraux 
il s'agit en réalité de l'ancien parloir, qui abrite aujourd'hui une annexe du musée du Prytanée et contient des souvenirs d'anciens élèves, et notamment de généraux, d' son nom[13]
La salle des Jésuites 
achevée en 1627 elle était à l'origine la cuisine les Jésuites préparaient leurs repas. Elle est maintenant utilisée comme salle de conseil de classe.

Traditions

En plus de quatre cents ans dhistoire, le Prytanée national militaire a vu lancrage de nombreuses traditions. Ces dernières sont fortement présentes et font partie de la vie quotidienne des élèves, également surnommés "brutions" ou "ñass".

Comme pour la plupart des grandes écoles, il existe un véritable esprit de camaraderie, de loyauté et de solidarité entre les élèves accentué par la vie en internat de tous les élèves. Cet "esprit brution" donne au Prytanée beaucoup de son aura.

Devise

Le Prytanée national militaire, surnomé "Ñassland" a deux devises :

  • "Noblesse oblige, Bahut aussi: elle sinspire de la devise du "Chamborant Houzards", régiment de cavalerie ancêtre du 2e régiment de hussards. À lépoque colonel, son chef de corps et propriétaire, le marquis de Chamborant choisit comme cri de ralliement du régiment "Noblesse oblige, Chamborant autant", devise reprise ensuite sous différentes formes dans lArmée française. Elle symbolise la double abnégation de la noblesse et de lappartenance au corps.
  • "S + KOH : Soufre et potasse: deuxième devise tombée en désuétude.

Chant de tradition

Le chant de tradition du Prytanée est Le Huron. Il ne s'agit au départ que d'un air d'opéra de J. Gurtner adoptée par la fanfare du Prytanée vers 1919[14]. Face au succès rencontré par celui-ci, la "revue prytanéenne" demande en 1939 aux élèves de faire des propositions pour lui adjoindre des paroles et en faire le chant officiel de l'établissement. Le président de la revue, Pidoux de la Maduère, les compile alors pour en faire le texte encore chanté aujourd'hui[15].

Le Huron

Chant de tradition du Prytanée national militaire

Brution, hardi compagnon,
Ton honneur est ta loi,
Cœur vaillant bat en toi
Dans laction.
Anciens, dans nos traditions,
Sur vos pas en monôme,
Fiers nous vous suivrons
Comme des Hurons.

Souvenirs du cher bahut
Vous resterez dans nos mémoires,
Cour dhonneur, ô jours vécus,
Ô vieux clocher et ton histoire ;
Portons haut nos traditions
De nos anciens fêtons la gloire,
À nos aînés crions victoire
Et soyons fiers dêtre Brutions.

Cest le jour du grand chahut,
Viens Brution, à tue-tête,
Chantons car cest la fête
Au bahut.
Joyeux les pékins vont fuir
Pour des mois en vacances,
Loin des murs des jouvences
Vont fleurir.

Gloire au vieux Prytanée,
À son grand parc séculaire,
Aux lignées militaires
Qui sous ses chefs se sont formées.
Anciens et melons, chantons le Huron !
Cest le refrain des vieux Brutions.
Anciens et melons, chantons le Huron !
Cest le refrain de tradition.

Le grand jour est venu,
Jour de triomphe et de fête,
Chantons tous à tue-tête :
Honneur et gloire au vieux BAHUT !

Présentation au drapeau

La présentation au drapeau est la cérémonie officielle du début de lannée scolaire, au cours de laquelle les intégrants aux grandes écoles militaires présentent le drapeau de lécole, décoré de ses croix de Guerre et de la Légion dhonneur, aux élèves du Prytanée et en présence des autorités militaires. Elle prend place dans la cour d'honneur du quartier Henri IV.

Fête de Trime

La fête de Trime est une célébration honorant la fin de lannée scolaire, et qui dure un week-end complet, en général le dernier week-end de juin. Elle donne lieu à diverses activités (bal, sport, spectacles et remise de prix), ainsi quà une cérémonie militaire présidée par une autorité supérieure[16].

Le moment fort de la fête de Trime est le Triomphe du prix d'honneur : l'élève de classe préparatoire réputé le plus méritant sur ses deux années de travail. Placé sur un bouclier porté par six de ses camarades, il est promené en triomphe dans les jardins du Prytanée et dans le centre de La Flèche, notamment près de la statue d'Henri IV, peinte à l'occasion aux couleurs du quartier du Prix d'Honneur. Il est ensuite conduit vers le collège des professeurs réunis qui lui remettent le Prix du Président de la République. Puis le Prix d'Honneur échange sa coiffe contre le képi du général qui préside la cérémonie.

La fête de Trime se termine par le plongeon du Prix d'Honneur dans la fontaine des jésuites (ou fontaine du colonel), suivi par les autres élèves des classes préparatoires. L'élève est alors encore vêtu de son uniforme.

Tradition au Quartier Gallieni

Les élèves des classes de secondes sont regroupés suivant leur classe et se voient attribué un surnom : secondes 1 "les deltas", secondes 2 "les dieux", secondes 3 "les crassus", secondes 4 "les zulus", secondes 5 "les IBS (Illimited Brain system)" et seconde 6 "les Soulpowers". Enfin, les élèves intégrant en classe de première ont la possibilité de rejoindre des fraternités "la famille bizuth".

Thûrne

La "Thûrne" est la célébration de la fête de Noël qui a lieu chaque année au quartier Gallieni, et au cours de laquelle chaque classe présente une activité divertissante. Elle est clôturée par un feu d'artifice.

La Taupe Brutionne

Dessin de la Taupe Brutionne.

La "Taupe Brutionne"[17] est le regroupement des élèves du Prytanée national militaire de La Flèche préparant le concours dentrée à la prestigieuse École Polytechnique. Cette classe a été fondée en 1830.

En 1917, les élèves qui jusque préparaient lÉcole navale au sein de la Taupe, ont créé la classe de "Flotte brutionne". Les élèves de la Taupe sont traditionnellement appelés les "Taupins". Les "Taupins" portent un calot noir à fesse rouge.

La Taupe Brutionne a vu passer de nombreuses personnalités depuis sa création :

La Corniche brutionne

La "Corniche brutionne" est un regroupement délèves préparant le concours de lÉcole spéciale militaire de Saint-Cyr au Prytanée national militaire de La Flèche. Le mot Corniche, vient de lendroit sous lequel le premier regroupement du genre se tenait, au collège Stanislas à Paris dès la fin du XIXe siècle.

Depuis 1939, chaque promotion de la Corniche brutionne porte de nom dun parrain, choisis parmi les anciens élèves de la Corniche morts pour la France. La liste des parrains est gravée sur des plaques de marbre dans lescalier dit "des cyrards" sont également disposés leurs portraits. Les "cornichons" portent un calot bleu marine à fesse bleu claire.

La Flotte Brutionne

Depuis 1917, la "Flotte Brutionne" est un regroupement délèves qui préparent le concours de lÉcole navale au Prytanée National Militaire de la Flèche. Elle a vu passer sous ses rangs, entre autres, lamiral Jacques Lanxade, seul amiral à avoir été chef d'état-major des armées, et lamiral Alain Oudot de Dainville, ancien chef d'état-major de la marine. Les élèves de la Flotte brutionne sont surnommés les matafs et portent un bachi comme signe distinctif à lintérieur du Prytanée.

Les Ailes Brutionnes

Insigne des "Aigles Brutionnes".

Les "Ailes Brutionnes" sont un regroupement délèves qui préparent le concours de lÉcole de l'Air au Prytanée national militaire de la Flèche. Ils portent le calot bleu marine avec charognard de l'armée de l'air. Insigne non officiel spécifique destiné aux Elèves de préparation à l'École de l'Air de Salon de Provence (préparation possible depuis 1935), les élèves qui préparent "Air" sont surnommés les "Avias".

L'AAAEPNM

L'Association amicale des anciens élèves du Prytanée national militaire (AAAEPNM) regroupe l'ensemble des anciens élèves de l'établissement. Elle est fondée le 16 juillet 1880 à l'initiative de Louis Vossion, consul de France, après trois tentatives avortées entre 1849 et 1874[18]. Elle a pour but :

  1. « d'établir entre tous les anciens élèves des relations amicales et leur faciliter les moyens de se venir mutuellement en aide,
  2. de secourir, dans la mesure des ses ressources, ses membres, leurs veuves et orphelins,
  3. de contribuer au développement de l'éducation donnée à l'école,
  4. de contribuer à la conservation, à la protection et au rayonnement moral et historique du Prytanée National Militaire. »

Elle est reconnue d'utilité publique le 3 octobre 1888.

Anciens élèves et professeurs célèbres

Collège Henri IV (1604-1762)

Prytanée national militaire (1808-)

XVIIIe siècle
XIXe siècle
XXe siècle
Autres élèves

Pour avoir le nom d'autres anciens élèves, voir la "Catégorie Brution".

Anciens professeurs célèbres

  • Jean-Marie Taupenot (1822-1856), pionnier de la photographie ;
  • Léon Fleuriot (1923-1987).

Bibliographie

  • Ouvrage collectif, La Flèche. Quatre siècles d'éducation sous le regard de l'État, La Flèche, Prytanée National Militaire et Université du Maine, 2006, 358 p. Actes du colloque universitaire des 2-3 avril 2004 à La Flèche.
  • Luc Chanteloup, Les trésors du Prytanée national militaire de La Flèche, Éditions de la Reinette, Le Mans, 1er mai 2004 (ISBN 978-2-91-356622-4 et ISBN 2-91-356622-7) 
  • Alain de Dieuleveult, Jean-Claude Ménard, Daniel Potron, Jean Petit, 1604-2004 : du collège royal au Prytanée militaire, Paris, 2004 
  • Jules Clère, Histoire de lÉcole de La Flèche depuis sa fondation par Henri IV jusquà sa réorganisation en Prytanée impérial militaire, Éditions Jourdain, 1853 
  • Bernard Beaupère, Histoire du Prytanée national militaire, Éditions Charles Lavauzelle, 1985 
  • Stéphane Tison, "La mémoire brutionne : identité et commémoration au Prytanée National de La Flèche, de 1808 à nos jours.", in Guerres mondiales et conflits contemporains, Paris, P.U.F., n° 201, janvier 2001, p. 105-136.

Notes et références

  1. Les lycées militaires sur le site du ministère de la défense.
  2. « On vit arriver au collège des Américains, des Indiens, des Tartares, des Russes et même des Chinois », François-Roger-Fidel Marchant de Burbure (1803).
  3. Quelques femmes célèbres (Quid).
  4. Discours prononcé lors de la fête de Trime 2004 consultable sur prytanee.net.
  5. Voir l'historique du Prytanée sur le site de la mairie de La Flèche.
  6. Lancien château féodal est aujourd'hui lactuel hôtel de ville.
  7. Le Prytanée national militaire - Léglise Saint-Louis est de style baroque.
  8. Historique de la bibliothèque du Prytanée national militaire.
  9. Le Discours de la Méthode de René Descartes (Wikisource).
  10. LEncyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Denis Diderot et dAlembert (Wikisource).
  11. Jean-Claude Ménard in La Flèche. Quatre siècles d'éducation sous le regard de l'État, La Flèche, Prytanée National Militaire et Université du Maine, 2006, 358 p. Actes du colloque universitaire des 2-3 avril 2004 à La Flèche.
  12. Jean-Claude Ménard in 1604-2004 : du collège royal au Prytanée militaire, Paris, 2004, p.151
  13. Jean-Claude Ménard in 1604-2004 : du collège royal au Prytanée militaire, Paris, 2004, p.151
  14. Général Marcel Colatrella, 1604-2004 : du collège royal au Prytanée militaire, Paris, 2004, P.101
  15. Général Marcel Colatrella, 1604-2004 : du collège royal au Prytanée militaire, Paris, 2004, P.108
  16. En 2004, pour le quadri-centenaire de létablissement, la cérémonie militaire de la fête de Trime a été présidée par François Fillon, ministre de l'Éducation nationale.
  17. Site de La Taupe Brutionne.
  18. Voir l'historique sur le site de l'AAAEPNM

Sources

Annexe

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Articles connexes

Liens externes

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