Jean-Claude Pressac

Jean-Claude Pressac
Jean-Claude Pressac
Naissance 1944
Décès 23 juillet 2003
Nationalité Drapeau : France français

Jean-Claude Pressac (né en 1944 - mort le 23 juillet 2003) était un pharmacien français, par ailleurs connu pour ses travaux historiques autour des Chambres à gaz d'Auschwitz.

Biographie

Jean-Claude Pressac, jeune homme se destine à une carrière d'officier, mais à dix-huit ans, il lit l'ouvrage de Robert Merle La mort est mon métier qui relate la vie du premier commandant du camp d'Auschwitz, Rudolf Höss qui l'impressionne beaucoup[1]. Il déclare par la suite à l'historienne Valérie Igounet que craignant de pouvoir, comme Rudolf Höss, obéir aveuglément à des ordres et anéantir des centaines de milliers de personnes, il a renoncé à la carrière des armes, et choisit le métier de pharmacien[1]. Il est brièvement membre du mouvement d'extrême-droite l'Œuvre française[2]. Il se rend à Auschwitz une première fois en 1966 et entreprend d'écrire un roman où son héros doit évoluer au sein des crématoires de Birkenau[1]. C'est pour donner à son récit le maximum de vérité historique qu'il se rend une deuxième fois à Auschwitz en octobre 1979 où il rencontre le conservateur du musée Tadeusz Iwaszko qui lui communique un certain nombre de plans[1]. Ce qu'il voit sur les plans est en contradiction avec les affirmations du conservateur selon lesquelles les crématoires avaient été conçus comme « criminels », c'est-à-dire dotés de moyens pour tuer des gens et non pas pour brûler simplement des corps de cadavres. Il se met alors à douter de la réalité des gazages au camp d'Auschwitz-Birkenau[1]. C'est alors que Tadeusz Iwaszko lui parle de Robert Faurisson[1].

De retour en France, Pressac rencontre Faurisson et les deux hommes décident de coopérer[3],[4]. Entre le printemps 1980 et avril 1982, Pressac se rend plusieurs fois à Auschwitz. Pendant cette période, il travaille en étroite collaboration avec Faurisson et, dans une moindre mesure, avec Pierre Guillaume, beaucoup moins impliqué dans l'analyse technique[3]. C'est au cours d'un voyage en août 1980 que Tadeusz Iwaszko lui communique de nouveaux documents qui le convainquent que les thèses de Faurisson sont, en partie au moins, erronées[5].

En avril 1981, Pressac rompt définitivement avec Faurisson[3]. Il prend contact avec Pierre Vidal-Naquet qui l'invite à présenter les résultats de ses travaux au colloque sur « l'Allemagne nazie et le génocide juif ». Son intervention à ce colloque le 30 juin 1982 est sa première contribution publique[6].

Durant plusieurs décennies, Pressac s'est intéressé en profondeur aux installations d'extermination du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau. Il compléta ses expertises sur place en recourant à une abondance de documents récupérés de l'époque du national-socialisme, notamment des correspondances, des plans de construction, des devis et des comptes rendus d'entretiens.

Il publia ses conclusions dans son livre Auschwitz. Technique and operation of the gas chambers en 1989. Pressac réfuta non seulement les thèses négationnistes mais fournit au-delà également de précieux renseignements sur les techniques et l'organisation du génocide par les nazis. Son livre Les Crématoires d’Auschwitz. La machinerie du meurtre de masse, paru en 1993, expliquait au public le fonctionnement des crématoires d'Auschwitz et démontra l'implication de certaines entreprises allemandes dans la solution finale orchestrée par les nazis, en particulier les firmes Topf und Söhne et Kori, principaux constructeurs des fours crématoires. Dans cet ouvrage, Pressac estime entre 631 000 et 711 000 le nombre de juifs morts à Auschwitz.

Parallèlement à ses recherches, Jean-Claude Pressac continuait d'exercer son métier de pharmacien avec son épouse à La Ville-du-Bois (Essonne).

Publications

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, p.373-377
  2. Valérie Igounet, p.391
  3. a, b et c Valérie Igounet, p.377-385
  4. Pierre Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, p. 139 (éd. 2005)
  5. Valérie Igounet, p.624
  6. Valérie Igounet, p.386-393

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