- Georges Catroux
-
Pour les articles homonymes, voir Catroux.
Georges Catroux Naissance 29 janvier 1877
LimogesDécès 21 décembre 1969 (à 92 ans)
ParisAnnées de service 1896 - Commandement 6e Régiment de Tirailleurs Algériens
14e Division d'Infanterie
19e Corps d'Arméemodifier Georges Catroux, né le 29 janvier 1877 à Limoges et mort le 21 décembre 1969 à Paris, est un général d’armée, ministre de la IVe République et ambassadeur français. Il fut l’un des principaux généraux ralliés au général de Gaulle après l’Appel du 18 Juin et joua un rôle prééminent dans l’action de la France libre.
Sommaire
Biographie
Georges Catroux est le fils d’un officier de carrière sorti du rang (voir plus bas le chapitre sur sa famille). En corniche au Prytanée militaire de La Flèche, il intègre Saint-Cyr en 1896 (promotion « Les Grandes Manœuvres »).
Une carrière militaire brillante l’emmène, dans ses jeunes années, de l’Algérie (où il fait la connaissance du père de Foucauld, puis de Lyautey), à l’Indochine. En 1915, il est chef de bataillon quand il est fait prisonnier par les Allemands. Dans les camps de prisonniers, il rencontrera le capitaine de Gaulle.
Après la Grande Guerre, il fait partie de la Mission Militaire française en Arabie, puis sert au Maroc, en Algérie et au Levant.
En juillet 1939, il est nommé gouverneur général de l’Indochine française, un mois avant la déclaration de guerre (août 1939), où il succède à Jules Brévié, un haut fonctionnaire civil : à la veille de la guerre, Paris veut envoyer un signal fort en Extrême-Orient. Après les premiers traités avec le Japon, en juillet 1940, suite à des désaccords avec le nouveau gouvernement de Vichy, il est cependant contraint de laisser sa place à l’amiral Decoux.
Il choisit alors de suivre le général de Gaulle ; général 5 étoiles, il fut le plus haut gradé de l’armée française à se rallier à lui (lors de leur rencontre, c'est Catroux qui a salué De Gaulle, reconnaissant ainsi en lui le chef politique et non pas le subordonné militaire). De Gaulle le nomme Haut-Commissaire au Levant en 1941, c'est lui qui, au nom de la France libre, reconnaît l’indépendance de la Syrie peu après sa nomination. Il est ensuite gouverneur général de l’Algérie (1943-1944), toujours nommé par le général de Gaulle (voir la liste des ministres français des Affaires algériennes).
Compagnon de la Libération, il est ministre de l’Afrique du Nord dans le premier gouvernement de Charles de Gaulle du 9 septembre 1944 au 21 octobre 1945. Il devient ensuite Ambassadeur en Union des républiques socialistes soviétiques de 1945 à 1948.
Après les troubles du Maroc, c’est lui qui négocie le retour du sultan Mohammed V en 1955.
Nommé Ministre-résident en Algérie par le gouvernement Guy Mollet en 1956 en remplacement de Jacques Soustelle, il ne put prendre ses fonctions en raisons des manifestations nationalistes du 6 février à Alger.
Il est juge du Haut Tribunal militaire ayant jugé les généraux putschistes d’Alger de 1961.
Il meurt le 21 décembre 1969 à Paris. Ses obsèques en l’église Saint-Louis-des-Invalides, le 24 décembre 1969, furent retransmises en direct sur l’une des deux seules chaînes de télévision françaises de l’époque.
Famille
Georges Catroux est le fils de René-Michel Catroux (1835-1920), un officier de carrière sorti du rang ayant servi sous Napoléon III en Extrême-Orient et en Algérie, né à Rablay en Maine-et-Loire qui épousa en 1871 Félicité Solari (1852-1935), née à Gênes et fille de colon sur le territoire algérien.
Georges Catroux est le troisième de quatre enfants, tous des garçons. Son frère aîné, Charles, né en 1872 (ou 1873 ?), est promis à une carrière militaire mais meurt jeune homme. Le deuxième frère, René (1874-1964) est connu comme expert international en tableaux, son père se fâchera avec lui parce qu'il n'avait pas choisi une vie militaire. Le dernier frère est Alexandre (1881-1959).
Parmi les trois neveux que lui donnera son frère René, il y a Tristan Catroux, expert en tableaux lui aussi, et Diomède Catroux (1916-2008), homme politique, député de Maine-et-Loire puis des Alpes-Maritimes et secrétaire d’État à l’Air puis à l’Armement dans les années 1950 et 1960.
Georges Catroux a été marié trois fois. Le 27 octobre 1902, il se marie avec Marie Pérez, une Oranaise, fille d'un ancien maire de Mascara, qui lui donne deux fils. Opposé à ce mariage, son père n’y assiste pas[1]. Après son décès[2], il se remarie le 11 mai 1932 avec Marguerite Jacob (1881-1959), fille d'un syndic des agents de change, dont il a deux fils : André et René[1]. Divorcée d'Hippolyte de Peyronnet puis du général Gaston d'Humières[3],[4], elle est apparentée à Jean Cocteau[5]. Le 31 août 1963, il épouse Frances Dellschaft, femme de lettres (sous le nom de Francès de Dalmatie) de nationalité américaine née en 1923, fille de Frederick Dellschaft, industriel du pétrole, et de Marthe Chaumont, mariée en premières noces en 1947 avec Jean-de-Dieu Reille-Soult, marquis de Dalmatie, dont elle a divorcé en 1962[1],[6].
La comédienne Hélène Duc, reconnue Juste parmi les nations, était l'épouse du diplomate et dramaturge René Catroux[7], l’un des fils de Georges Catroux.
Décorations
Placard
Intitulés
- Décorations françaises, des colonies françaises ou interalliées
- Grand Chancelier de la Légion d’honneur (1954-1969).
- Grand-croix de la Légion d’honneur
- Compagnon de la Libération
- Médaille militaire
- Grand croix de l’ordre national du Mérite
- Croix de guerre 1914-1918 (4 citations)
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures
- Médaille des Évadés
- Médaille de l'Aéronautique
- Commandeur du Mérite Combattant
- Commandeur du Mérite Saharien
- Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres
- Médaille coloniale avec agrafes « Maroc 1925 », « Sahara »
- Médaille commémorative du Maroc avec agrafes « Haut-Guir », « Oujda »
- Médaille commémorative de Syrie-Cilicie
- Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
- Médaille interalliée dite de la Victoire
- Grand croix de l’ordre du Dragon d'Annam
- Décorations étrangères
- Grand croix de l’ordre du Mérite de la République fédérale ( Allemagne de l'Ouest)
- Grand cordon de l’ordre de Léopold ( Belgique)
- Grand croix de l’ordre royal ( Cambodge)
- Ordre du Mérite Militaire ( Espagne)
- Commandeur de la Legion of Merit ( États-Unis)
- Grand officier de l’ordre national ( Gabon)
- Grand croix de l’ordre de Georges Ier ( Grèce)
- Grand croix de l’ordre du Mérite de la République ( Italie)
- Grand croix de l’ordre de l’Étoile ( Jordanie)
- Grand croix du Million d’Éléphants ( Laos)
- Grand croix de l’ordre du Cèdre ( Liban)
- Grand croix du Ouissam Alaouite ( Maroc)
- Grand croix de l’ordre de Saint-Olaf ( Norvège)
- Commandeur de l’ordre du Pakistan ( Pakistan)
- Grand croix de l’ordre du Bain ( Royaume-Uni)
- Grand croix de l’ordre du Mérite ( Syrie)
- Grand croix de l’ordre du Nichan El Ahed ( Tunisie)
- Grand croix de l’ordre national de Yougoslavie ( RFS de Yougoslavie)
Publications
- Dans la bataille de la Méditerranée (1950)
- J’ai vu tomber le rideau de fer (1951)
- Lyautey le Marocain (1952)
- Deux missions au Moyen-Orient, 1919-1922 (1958)
- Deux actes du drame indochinois (1959)
Divers
- Une place de Paris dans le 17e arrondissement, porte son nom: Place du Général Catroux
Notes et références
- ISBN 2864960125). Arnaud Chaffanjon, Les Grands maîtres et les grands chanceliers de la Légion d'honneur: de Napoléon Ier à François Mitterrand, Éditions Christian, 1983, 271 pages, p. 129 (
- ISBN 2841004279). Claude Mauriac, Quand le temps était mobile: chroniques, 1935-1991, Bartillat, 2008, 343 pages, p. 51 (
- Les Cahiers d'histoire sociale: revue trimestrielle de l'Institut d'histoire sociale, n° 19-20, Institut d'histoire sociale, Paris, L'A.E.P.I., 2002.
- Henri Temerson, Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l'année, Hachette, 1956, p. 74.
- Jean Cocteau, Le Passé défini, vol. 4, présentation de Pierre Chanel, Gallimard, 2006, 416 pages, p. 21.
- L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, vol. 14, 1964, p. XI.
- ISBN 202009231X). M-Ali Haroun, La 7e wilaya: la guerre du FLN en France, 1954-1962, Seuil, 1986, 522 pages, p. 228 (
Lien externe
Précédé par Georges Catroux Suivi par Paul Dassault Grand chancelier de la Légion d'honneur (1er octobre 1954 - 14 janvier 1969) Georges Cabanier Catégories :- Militaire français de la Première Guerre mondiale
- Militaire français de la Seconde Guerre mondiale
- Général français du XXe siècle
- Personnalité de la Haute-Vienne
- Naissance en 1877
- Naissance à Limoges
- Décès en 1969
- Élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr
- Élève du Prytanée national militaire
- Ambassadeur français
- Ministre de la Quatrième République
- Ministre français des Affaires algériennes
- Gouverneur général de l'Indochine française
- Gouverneur de l'Algérie
- Personnalité de la France libre
- Compagnon de la Libération
- Récipiendaire de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Grand chancelier de la Légion d'honneur
- Titulaire de la Croix de guerre 1914-1918
- Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945
- Grand cordon de l'ordre de Léopold
- Titulaire de la médaille militaire
- Titulaire de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures
- Commandeur des Arts et des Lettres
- Condamné à la peine de mort
Wikimedia Foundation. 2010.