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Feu d'artifice
Pour les articles homonymes, voir Feu d'artifice (homonymie).Un feu d'artifice est un procédé pyrotechnique utilisant des explosifs déflagrants visant à produire du son, de la lumière et de la fumée. Les feux d'artifice sont souvent utilisés dans des spectacles pyrotechniques (fêtes nationales, jour de l'an, évènements, etc).
Sommaire
Historique
La poudre noire a été rapportée en Europe au XIIIe siècle par Marco Polo, de son long voyage en Chine. Elle a été depuis lors parallèlement utilisée pour la guerre et les fêtes. Jusqu'au XIXe siècle et l'avènement de la chimie moderne, les feux d'artifices étaient principalement jaunes ou blancs. En France, le premier vrai feu a été tiré sur la Place des Vosges, à Paris, alors Place Royale, pour le mariage d’Anne d’Autriche avec Louis XIII en 1615. À partir des années 70-80, de nombreux groupes de rock commencèrent à utiliser des feux d'artifices lors de leurs concerts en plus des autres effets pyrotechniques. Kiss, surtout, est souvent reconnu comme le premier groupe à avoir utilisé ce genre d'artifices.
Principes des feux d'artifice
Les feux d'artifice font du bruit lorsqu'ils explosent, mais c'est principalement leur lumière et leur mouvement qui les rendent si attrayants. Le principe de base des feux d'artifice repose sur la combustion pyrotechnique, dérivé de la poudre noire originelle contenant un composé oxydant — nitrate, chlorate, perchlorate — qui libère de l'oxygène et un composé réducteur — le soufre et le carbone en mélange avec des métaux comme le silicium, le bore, le magnésium et le titane — qui sert de combustible.
Il y a tout d'abord l'incandescence des particules d'oxyde métallique, formées lors de la combustion, dont l'incandescence va du blanc rouge (aux alentours de 1000°C) jusqu'au blanc éblouissant (vers 3000°C). Cette explosion porte à haute température les composés métalliques qui donnent les couleurs.
La technique liée aux feux d'artifice s'appelle la Pyrotechnie.
Les pyrotechniciens créent à chaque fois une mise en scène de couleurs et de rythme, avec parfois de la musique, un thème, ou la création d'un paysage de feu. On ajoute parfois des jets d'eau ou des feux de Bengale.
La forme
Il existe plusieurs sortes de pièces pyrotechniques, chacune produisant un effet qui dépend de la composition ou de la structure de l'explosif. Les bombes, bouquets, embrasements, cascades, soleils ou le bouquet final, sont tous construits à partir du même principe.
Les pièces sont soit propulsées – fusées, à la disposition des amateurs – soit lancées par un mortier – plutôt réservé aux professionnels.
La pièce la plus populaire est la bombe. Elle est constituée d'une charge de poudre pour la propulser (la Chasse) et d'un dispositif d'allumage à retardement (l'espolette) et de billes de poudres (les étoiles). La disposition des étoiles autour de l'allumeur produit des effets différents donnant des pivoines, des palmiers, des marrons d'air et même des saules pleureurs. Aujourd'hui, afin que les bombes s'étalent encore plus dans le ciel, les écarteurs sont renforcés d'une charge explosive, expulsant ainsi les étoiles sur un rayon beaucoup plus grand. Il existe aussi des bombes à plusieurs étages ayant chacune leur compartiment de propulsion et d'étoiles. L'explosion de chaque compartiment allume le dispositif à retardement du compartiment suivant, donnant plusieurs explosions successives.
Le marron d'air ouvre généralement le spectacle. Il produit surtout un très fort bruit d'explosion.
Variante de la bombe, la comète, propulsée à l'aide d'un mortier, produit une traînée incandescente tout au long de sa trajectoire.
Plus de détails sur les systèmes pyrotechniques dans l'article Pyrotechnie
Couleurs
En fonction des matériaux utilisés, il est possible de varier les couleurs :
Couleur Élément Composés possibles Violet Potassium Sous forme de nitrate (KNO3) ou chlorate (KClO3) ; ou bien mélange de strontium (rouge) et de cuivre (bleu) Bleu Cuivre Sous forme de chlorure (CuCl) ou sulfate (CuSO4) Vert Baryum Sous forme de nitrate (Ba(NO3)2), chlorure (BaCl2) ou chlorate (Ba(ClO3)2) Jaune Sodium Sous forme d’oxalate (COONa2), oxyde (Na2O) ou nitrate (NaNO3) Doré Fer, carbone, soufre Limaille (Fe) et charbon (C, S) Orangé Calcium Sous forme de nitrate (Ca(NO3)2) Rouge Strontium ou lithium Sous forme de nitrate (Sr(NO3)2), hydroxyde (Sr(OH)2), chlorure (SrCl2), oxyde (SrO) ou de carbonates (SrCO3 ou Li2CO3) Blanc Magnésium, aluminium Poudre (Mg, Al) Argenté Titane, aluminium Poudre (Ti, Al) Scintillement Antimoine (Sb) Composé toxique dans toutes ses formes. Étincelles Aluminium Granules (Al) Fumées Zinc Poudre (Zn) Compétitions
Il existe plusieurs compétitions internationales :
Festival d'Art Pyrotechnique à Cannes, aux mois de juillet et août. Six pays concourent pour le prix de la Vestale d'Argent en présentant au spectateurs de la Croisette leurs œuvres pyrotechniques les 14, 21, 29 juillet et 7, 15 et 24 août. Tirés depuis des barges, ils offrent un spectacle éblouissant dans toute la baie de Cannes. Les firmes pour l'année 2009 sont :
- PARENTE - Italie
- PIROFANTASIA - Espagne
- SUREX - Pologne
- PRESTATECH - France
- PYROVISION - Autriche
- PANZERA - Italie
Le Palais des Festivals et des Congrès de Cannes organise le Prix du Public, offrant la possibilité aux spectateurs de donner via le site officel du festival, une note aux feux en compétition.
Fêtes de Genève : Devant un peu moins de 500 000 spectateurs, le grand feu des Fêtes de Genève est l'un des plus grands feux pyromélodiques du monde ; il se déroule chaque année autour du 10 août et clôture les Fêtes de Genève. Il est tiré dans la Rade de Genève (sur le lac, depuis plusieurs radeaux) qui est l'une des plus belles rades au monde, un spectacle unique. Depuis toujours, le feu est un concours entre artificiers ou pays, notamment la maison Italienne "Soldi" ou la maison "Pyrostars" de Genève.
L'International des Feux Loto-Québec (Montréal, Québec, Canada), le plus important concours au Canada avec 5,7 millions de spectateurs annuellement. En 2009, ces feux ont fêtés leurs 25 ans. En 2009, les firmes sont :
- PIROTECNIA IGUAL - Espagne
- PAINS FIREWORKS LTD - Angleterre (Royaume-Uni)
- FOTI INTERNATIONAL FIREWORKS - Australie
- PYROMAGIC PRODUCTIONS LTD. - Hong Kong (Chine)
- FUEGOS ARTIFICIALES JUPITER - Argentine
- ROYAL PYROTECHNIE - Québec (Canada)
- MELROSE PYROTECHNICS - États-Unis
- FIREWORKS FOR AFRICA - Afrique du Sud
Les Grands Feux Loto-Québec (Québec, Québec, Canada)
Les Grands feux du casino du Lac-Leamy (Gatineau,Québec,Canada)
World Pyro Olympics : Compétition itinérante. Les trois premières éditions se sont tenues en 2005, 2007 et 2008 aux Philippines.
Les Nuits de Feux, à Chantilly (Oise), tous les deux ans…
Le Concurso-Festival Internacional de Fuegos Artificiales (Festival international de feux d'artifice) à Saint-Sébastien, au Pays Basque, lors de la "Semana Grande", où un feu d'artifice est tiré tous les soirs pendant la semaine précédant le 15 août.
Risques, dangers, pollutions, précautions
Les feux d'artifice sont assimilables à des explosifs. Des accidents parfois mortels sont régulièrement signalés, ainsi que des incendies de forêts ou des dégâts sur des bâtiments ou des camions, trains ou navires ou des locaux de stockage de feux d'artifice. Par exemple le 22 mars 2006, le porte-conteneurs coréen Hyundai Fortune a dû être évacué après un incendie en face du Yémen dans le golfe d'Aden. Quelques conteneurs emplis de feux d'artifices ont explosé suite à un incendie accidentel, produisant une brèche de 12 mètres dans la coque et expulsant d'autres conteneurs à la mer[1].
Les feux d'artifices contiennent aussi de nombreux produits classés toxiques et/ou polluants. Souvent tirés près de l'eau, leurs fumées pourraient avoir des impacts sur la santé des spectateurs et des écosystèmes, bien qu'il ne semble pas y avoir eu d'études poussées sur cette hypothèse, mais des indices sont apportés par les stations d'alerte et de mesure de la pollution de l'air. Par exemple, l'une des trois plus fortes concentrations horaires (le record) de particules fines (PM) mesurées à Montréal par le RSQA[2] (162 µg/m3) correspondait à une soirée de l’été 2002, où (à 22h) le vent soufflant dans une direction inhabituelle a poussé la fumée d'un feu d'artifice tiré sur l’île Sainte-Hélène vers une station de mesure de la pollution de l'air située à l’Est de Montréal[3]. Certains[4] craignent que des tirs répétés sur les mêmes sites ne finissent par contaminer les sols ou milieux aquatiques. Hafner Rudolf a en décembre 1989 en Suisse déposé une motion devant le parlement, rappelant que Certains composants des feux d'artifice appartiennent aux classes de toxicité 2 et 3 et polluent l'air et le sol et demandant des études et plus de précaution ou de règlementation notamment pour les usages de petits feux d'artifice par le grand public.
Les feux d'artifice sont aussi à l'origine de nuisances sonores en étant de plus en plus utilisés par des particuliers à d'autres occasions que les grandes fêtes nationales. Un spectacle de pyrotechnie relâche une quantité d’éléments traces tels que le baryum, le strontium et autres dans le cours d’eau près duquel il a lieu ce qui peut avoir des effets sur le milieu. Ainsi, une façon de mesurer l’ampleur de la toxicité sur le milieu est en utilisant un test d’inhibition de croissance d’algue.[5]Textes règlementaires (en France)
Rappel des principaux textes règlementaires concernant le tir de feux d'artifices :
- Décret n°90-897 du 1er octobre 1990 portant sur la règlementation des artifices de divertissement. Il classe les pièces d'artifice en quatre catégories :
- Groupe K1 : artifices qui ne présentent qu'un risque minime,
- Groupe K2 : artifices dont la mise en œuvre, soit isolément, soit sous forme de pièces d'artifice lorsqu'ils peuvent être mis en œuvre sous cette forme, exige seulement le respect de quelques précautions simples décrites dans une notice d'emploi,
- Groupe K3 : artifices dont la mise en œuvre, soit isolément, soit sous forme de pièces ou de feux d'artifice, peut être effectuée sans risque par des personnes n'ayant pas le certificat de qualification prévu pour les artifices du groupe K4, à la condition que soient respectées les prescriptions fixées dans un mode d'emploi,
- Groupe K4 : artifices dont la mise en œuvre, soit isolément, soit sous forme de pièces ou de feux d'artifice, ne peut être effectuée que par des personnes ayant le certificat de qualification prévu à l'article 16, ou sous le contrôle direct de personnes ayant ce certificat,
- Seuls les artifices du groupe K1 peuvent être achetés par des mineurs ;
- Arrêté ministériel du 27 décembre 1990 relatif à la qualification des personnes pour la mise en œuvre des artifices de divertissement du groupe K4 ;
- Arrêté ministériel du 16 janvier 1992 modifiant l'arrêté du 27 décembre 1990 ;
- Arrêté ministériel du 25 mars 1992 relatif au stockage momentané de pièces et feux d'artifices en vue d'un tir à proximité du lieu de ce tir ;
- Circulaire n° 86-1 565 du ministère de l'Intérieur.
Autorisations nécessaires (en France)
- Pour un feu d'artifice contenant uniquement des produits K1, K2 ou K3 et dont la quantité de matière active est inférieure à 35 kg :
- La personne qui le met en œuvre doit être majeure,
- Si le tir se déroule ailleurs que sur votre propriété: demander l'autorisation au propriétaire du terrain.
- Si le terrain est municipal, il faut demander l'accord à la Mairie saisie en sa qualité de propriétaire et non en tant qu'autorisation municipale qui elle n'est obligatoire que pour les feux d'artifice de classe K4.
- Pour un feu d'artifice contenant au moins un produit K4 ou plus de 35 kg de matière active :
- Déclaration au moins 15 jours avant à la préfecture du département ;
Notes
- ↑ Mer et marine 22/03/2006
- ↑ Réseau de Surveillance de la Qualité de l’Air (canadien)
- ↑ Rapport 2002 du RSQA
- ↑ Par exemple, les pêcheurs de la chute Montmorency du Québec où un grand feu d'artifice a lieu tous les ans
- ↑ Détermination de la toxicité : inhibition de la croissance chez l'algue Pseudokirchneriella subcapitata
Bibliographie
- Le grand livre des feux d'artifice, Didier Brunel, CNRS Editions, Paris, 2004.
- Groupe F - Le théâtre du feu
- Le ciel en bouquet
- L'homme d'Artifice Pierre Alain Hubert
- Groupe F - La face cachée du soleil
- La Pyrotechnie - Mandrin et Métayer 1997
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (fr)Premier portail francophone dédié à la pyrotechnie
- (fr)Carrefour atomique - Chimie des feux d'artifice
- (en)Chimie des couleurs des feux d'artifices
- (fr)Site officiel du Festival d'Art Pyrotechnique de Cannes
- Portail des fêtes et des traditions
Catégories : Pyrotechnie | Art de la rue
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