جمهوری اسلامی ايران

جمهوری اسلامی ايران

Iran

جمهوری اسلامی ايران (fa)
Jomhūrī-ye Eslāmī-ye Īrān (fa)
République islamique d'Iran (fr)
Drapeau de l'Iran Emblème d'Iran
(Détails) (Détails)
Devise nationale :
Esteghlāl, Āzādi, Jomhuri-e Eslāmi
(« Indépendance, Liberté, République islamique ! »)
carte
Langue officielle Persan
Capitale Téhéran
35°40′29″N 51°25′20″E / 35.67472, 51.42222
Plus grande ville Téhéran
Forme de l’État
 - Guide suprême
- Président
République islamique
Ali Khamenei
Mahmoud Ahmadinejad (de facto)
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 18e
1 648 195 km²
0,7 %
Population
 - Totale (2008)
 - Densité
Classé 19e
71 208 000 hab.
40 hab./km²


Gentilé Iranien, enne


Monnaie Rial (IRR)
Fuseau horaire UTC +3:30
Hymne national Sorud-é Djomhuri-yé Eslami
Domaine internet .ir
Indicatif
téléphonique
+98


L’Iran (en persan : ايران, IrānPrononciation du titre dans sa version originale), officiellement la République islamique d’Iran (en persan : جمهوری اسلامی ايراﻥ, Jomhūrī-ye Eslāmī-ye ĪrānPrononciation du titre dans sa version originale), est un pays d’Asie occidentale (ou centrale). Sa capitale est Téhéran (ou Tehrān) et avait au dernier recensement de 2006 une population de 71 088 287 habitants[1]. La langue officielle est le persan et sa monnaie le rial. Le calendrier officiel est le calendrier persan. L'Iran était aussi connu par le nom de Perse internationalement jusqu'en 1935.

Le pays a une superficie de 1 648 195 km² et une population de plus de 70 millions d’habitants. Avec un produit national brut de 570 milliards de dollars en 2005, il constitue la deuxième économie de la région. Son produit intérieur brut par habitant s’élève à 8 400 dollars. L'Iran est le 4e producteur de pétrole au monde et le 2e exportateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Il dispose aussi de la 2e plus grande réserve en gaz naturel, après la Russie, et en est le 6e producteur.

Sommaire

Toponymie

Pendant la dynastie achéménide (550-330 av. J.-C.), les Iraniens appelaient leurs territoires Parsa du nom du royaume de Cyrus le Grand, qui appartenait à la tribu perse, et qu’on retrouve encore aujourd’hui sous la forme de Fars ou Pars, correspondant au nom de cette province d’Iran. Cependant, la totalité de l’État était alors appelée Aryanam. Ce mot est apparenté au terme Aryen, qui signifie noble[2]. À l’époque Parthe (248 av. J.-C. - 224 apr. J.-C.) Aryanam a été modifié en Aryan pour évoluer vers Iranshar et Iran à l’époque sassanide.

Les Grecs utilisaient les termes Aryana et Persis pour désigner la région qui est aujourd’hui connue comme le plateau iranien[3]. Le terme est passé au latin pour devenir Persia, puis en français Perse, terme qui est encore utilisé dans les pays occidentaux et qui peut provoquer une confusion avec la province du Fars.

Au XXe siècle, une dispute entre intellectuels éclate pour savoir quel devrait être le nom correct du pays. Le 21 mars 1935, jour de Noruz, Reza Shah Pahlavi publie un décret demandant à toutes les relations étrangères du pays de le désigner sous le nom d'Iran dans leur correspondance officielle, en accord avec le fait que Perse est un terme utilisé pour un pays appelé Iran en persan[3].

En 1979, la révolution iranienne a abouti à la création de la République islamique d’Iran, mais les termes Perse et Iran sont toujours largement utilisés.

Géographie

Article détaillé : Géographie de l'Iran.

Géographie physique

Carte de l’Iran

L'Iran est un pays montagneux et partiellement désertique d'une superficie de 1 648 000 km²[4]. Au nord, il a des frontières communes avec l’Arménie (35 km), l’Azerbaïdjan (611 km) et le Turkménistan (992 km), et a 740 km de côtes sur la mer Caspienne. Les frontières occidentales sont partagées avec la Turquie au nord-ouest et l’Irak au sud -ouest, finissant au Chatt-el-Arab (en persan : Arvand Rud). Le golfe Persique et le golfe d’Oman forment l’intégralité de sa limite méridionale de 1 770 km. L’Iran a un contentieux avec les Émirats arabes unis depuis les années 1970 portant sur les îles Tunbs et Abu Moussa, occupées militairement par l’Iran. À l’est se trouvent l’Afghanistan au nord et le Pakistan au sud. La distance entre l’Azerbaïdjan au nord-ouest et le Sistan et Baloutchistan au sud-est est approximativement de 2 330 km.

Le paysage iranien est dominé par plusieurs chaînes de montagnes qui séparent divers bassins et plateaux les uns des autres. La partie occidentale - la plus peuplée - est la plus montagneuse, avec des chaînes telles celles du Zagros et de l’Alborz (Elbourz) ; c’est dans cette dernière que se trouve le sommet le plus haut de l’Iran, le Damāvand qui culmine à 5 671 m. Le plateau iranien est la zone située entre les chaînes de montagnes localisées à l’est et à l’ouest du pays. La moitié orientale consiste essentiellement en une série de bassins désertiques inhabités (comme le Dasht-e Kavir) parsemés de rares lacs salés.

Paysage dans la province du Fars.

Les montagnes entourent plusieurs larges bassins, ou plateaux, sur lesquels sont situés des centres agricoles et urbains majeurs tels qu'Ispahan ou Shiraz. Jusqu’au XXe siècle, lorsque furent construites les principales autoroutes et chemins de fer à travers les chaînes montagneuses, ces bassins avaient tendance à être relativement isolés les uns des autres. Typiquement, une grande ville dominait un bassin, et il existait des relations économiques complexes entre la ville et les centaines de villages à sa périphérie. Dans les hauteurs des chaînes montagneuses délimitant les bassins, des groupes organisés de manière tribale pratiquaient la transhumance, déplaçant leurs troupeaux de moutons et de chèvres entre leurs pâturages traditionnels d’été et d’hiver.

Biotopes d’Iran :      Forêts et zones arborées      Steppes arborées      Steppes      Plaines désertiques      Zones semi désertiques      Marais saumâtres alluviaux

Il n’y a pas de système fluvial d’importance dans le pays, et historiquement, le transport se faisait au moyen de caravanes qui suivaient les routes traversant les cols des chaînes montagneuses. Celles-ci empêchaient aussi l’accès au golfe Persique et à la mer Caspienne.

Le climat de l’Iran est principalement aride ou semi-aride. La plaine côtière caspienne fait exception avec un climat subtropical : les températures y tombent rarement en dessous de 0 °C en hiver et le climat reste humide toute l’année. Les températures estivales montent rarement au-dessus des 29 °C, et les précipitations annuelles sont de 680 mm à l’est et de 1 700 mm à l’ouest. Dans l’ouest du pays, les régions habitées dans les vallées des monts Zagros connaissent des températures moins clémentes, des températures moyennes en dessous de 0 °C et de fortes chutes de neige. Les bassins orientaux et centraux sont très arides, avec moins de 200 mm de précipitations annuelles et des températures estivales dépassant les 38 °C. Les plaines côtières du golfe Persique ont des hivers tempérés, et des étés très chauds et très humides. Les précipitations y varient entre 135 et 355 mm.

L’Iran est dans une zone du globe sismiquement très instable et est régulièrement touchée par des tremblements de terre. Le 26 décembre 2003, un important tremblement de terre a frappé la région de Bam, dans le sud du pays, détruisant ainsi les vestiges de l’Arg-é Bam (citadelle et ville antique) et faisant plus de 26 000 morts. Le relief accidenté de l'Iran a surgi de la dernière grande collision tectonique des continents. En s'éloignant de l'Afrique, le nord de la péninsule Arabique a heurté l'Eurasie, il y a 25 ou 30 millions d'années, peu après la création de l'Himalaya lors de la poussée de l'Inde. L'impact a soulevé pratiquement toutes les chaînes de montagnes de l'Iran, ainsi que le plateau central, qui passe de 2 000 m d'altitude dans le Nord-Ouest à moins de 500 m dans les bassins désertiques de l'Est. La collision, toujours à l'œuvre, est responsable des nombreux tremblements de terre[5],[6].

Article détaillé : Liste des îles d'Iran.

Faune, flore et environnement

Articles détaillés : Faune d'Iran, Flore d'Iran et Environnement en Iran.
Lynx d'Eurasie

La faune et la flore d’Iran, étant donnée la grande quantité de biomes et de biotopes, accueille de nombreuses espèces animales et végétales. Les zones semi-désertiques accueillent des félins et des gazelles tels le lynx d’Eurasie, le chat de Pallas, la gazelle indienne, la gazelle à goitre ou encore l’onagre du désert. Certaines sont menacées d’extinction, comme le Guépard d’Iran (Acinonyx jubatus venaticus), dont il ne reste que 50 à 60 individus.

D’autres animaux sont endémiques aux régions iraniennes, comme le Tétraogalle de Perse ou le daim de Perse, qui sont aujourd’hui très rares ; une espèce de poisson de la famille des cichlidae (Iranocichla hormuzensis, endémique de l'Hormozgan et possédant un genre mono-typique — ne comprenant qu'une seule espèce).

Les espèces d’oiseaux sont également très nombreuses en Iran : buse féroce, faucon crécerelle, aigle royal, gypaète barbu, ganga unibande dans les steppes, outarde houbara d’Asie dans les déserts. Dans les forêts de montagne se trouvent des sangliers, des ours, des cerfs et des bouquetins.

La préservation de l’environnement en Iran a commencé à être prise en compte par l’État dans les années 1950, à la suite des dégradations environnementales et de la surexploitation des ressources naturelles. L’Iran s’est d’abord doté d’une association iranienne de la vie sauvage en 1956, puis d’une organisation de la chasse et de la pêche en 1967 et enfin d’un ministère de l’environnement en 1971. Le but de ces organisations était la protection de l’environnement.

Depuis le début du XXIe siècle, les principaux problèmes environnementaux sont les suivants :

  • La pollution de l’air, particulièrement dans les zones urbaines. Cette pollution a des causes anthropiques et est liée aux émissions des véhicules, aux opérations de raffinerie et aux effluves industrielles ;
  • La déforestation ;
  • La désertification ;
  • La diminution de la surface des marais à cause de la sécheresse ;
  • La pollution par le pétrole dans le golfe Persique (due aux opérations d’extraction et de dégazage) ;
  • La pollution de l’eau, causée par les rejets industriels et les rejets non contrôlés d’eau usée.

Le plus préoccupant de ces problèmes est peut-être celui de la qualité de l’air, plus particulièrement dans la capitale à Téhéran. Le monoxyde de carbone représente une partie importante des 1,5 million de tonnes de produits polluants rejetés à Téhéran en 2002.

Géographie administrative

Article détaillé : Provinces d'Iran.

L’Iran est subdivisé en 30 provinces :

  1. Téhéran
  2. Qom
  3. Markazi
  4. Qazvin
  5. Gilan
  6. Ardabil
  7. Zanjan
  8. Azerbaijan-e-sharghi (de l’est)
  9. Azerbaijan-e-gharbi (de l’ouest)
  10. Kurdistan
  11. Hamedan
  12. Kermanshah
  13. Ilam
  14. Lorestan
  15. Khuzestan
  1. Chahar Mahaal-o-Bakhtiari
  2. Kohkiluyeh-o-Boyer Ahmad
  3. Bushehr
  4. Fars
  5. Hormozgan
  6. Sistan-o-Balouchestan
  7. Kerman
  8. Yazd
  9. Esfahan
  10. Semnan
  11. Mazandaran
  12. Golestan
  13. Khorasan-e-shomali (du Nord)
  14. Khorasan-e-razavi
  15. Khorasan-e-jonubi (du sud)
Carte des 30 provinces d'Iran découpée par numéro

Les provinces (en persan : استان, Ostān) sont gouvernées depuis une ville centrale, généralement la plus grande ville de la province. Le gouverneur de province (en persan : استاندار, Ostāndār) est nommé par le ministre de l’Intérieur.

Depuis 2004, la province du Khorassan est divisée en trois provinces, augmentant le nombre des provinces de 28 à 30.

Chaque province (Ostān) est divisée en départements (Shahrestān), eux-mêmes divisés en cantons (Bakhsh), qui regroupent une dizaine de villes (Shahr). Les villages (dehestān) sont la plus petite unité administrative ; ils sont rattachés aux villes. La structure administrative de l’Iran change très régulièrement. En 2005, l’Iran comptait 324 départements, 865 cantons, 982 villes et 2378 villages[7].

Histoire

Article détaillé : Histoire de l'Iran.

L’Iran possède l’une des civilisations continues les plus anciennes du monde. L’histoire de l’Iran couvre des milliers d’années, depuis les civilisations antiques du plateau iranien, la civilisation des Mannéens en Azerbaïdjan, de Shahr-i Sokhteh (« Ville brûlée ») dans le Sistan, et l’ancienne civilisation de Jiroft, suivie du royaume d’Élam, de l’empire Achéménide, des Parthes, des Sassanides jusqu’à l’actuelle République islamique d’Iran.


Préhistoire et Antiquité

Des vestiges d’occupation humaine remontant au Paléolithique inférieur y ont été retrouvés au Baloutchistan, dont certains — parmi les plus anciens — ont un âge estimé à 800 000 ans. Au nord-ouest du pays, dans la région de la mer Caspienne, des vestiges datant du Xe millénaire av. J.-C. attestent de l’apparition d’une économie de production de biens au Mésolithique. Des sites néolithiques attestent que la pratique de l’agriculture remonte à 6 et 7 000 ans dans la vallée de Gorgan, à Tureng Tepe, Yarim Tepe, et au centre du pays à Sialk II (près de Kashan)[8].

Des objets de cuivre et des céramiques peintes remontant à l’âge du cuivre (il y a 4 000 ans), ont été retrouvés en Susiane (province du Khuzestan) et à Sialk. Des recherches archéologiques commencent à peine à faire connaître des civilisations très anciennes comme la civilisation de Jiroft qui bâtit des villes 3 000 ans av. J.C. soit bien avant les civilisations égyptienne et grecque.

Le début du IIIe millénaire av. J.-C. voit apparaître une forme d’écriture, probablement dérivée du système sumérien, à Suse. L’Empire Élamite (précédé par la civilisation proto-élamite) établit un nouveau pouvoir régional dans le sud-ouest de l’Iran, et concurrence les empires voisins de Babylonie et d’Assyrie. C’est au cours du second millénaire avant notre ère qu’arrivent sur le plateau iranien divers peuples iraniens, provenant d’Asie centrale. Au milieu du VIIe siècle av. J.-C., les Mèdes, groupes de tribus établis au nord et au nord-ouest du pays, établissent leur pouvoir sur la région. À la fin de ce même siècle, les Mèdes et les Babyloniens se libèrent définitivement du joug assyrien en prenant Ninive en 612 av. J.-C.. C’est à la même période qu’apparaissent les premières sources mentionnant Cyrus Ier, roi d’Anshan, petit-fils d’Achéménès, fondateur du premier Empire Perse, celui des Achéménides[9].

Les ruines des palais des Achéménides, Persépolis

Achéménides

Article détaillé : Achéménides.

Despotes éclairés, les Achéménides construisent un immense empire s’étendant de l’Inde à l’Égypte, organisé en satrapies reliées entre elles par un immense réseau routier. Le cylindre de Cyrus est la première trace écrite d’une déclaration des Droits de l’Homme, datant de Cyrus II[10]. La dynastie achéménide établit des capitales à Pasargades, Persépolis, Suse et Ecbatane. Leur règne est marqué par les Guerres médiques les opposant aux Grecs. L’empire perse décline après le règne de Xerxès Ier et chute en 330 av. J.-C., conquis par Alexandre le Grand, sous Darius III.

Séleucides

Article détaillé : Séleucides.

Les généraux d’Alexandre établissent la dynastie des Séleucides, qui s’effondre à son tour en 60 av. J.-C., le dernier reliquat de l’empire, en Syrie étant transformé en province romaine par Pompée. L’empire Parthe (aussi appelé Arsacide), fondé par Arsace et Tiridate en 250 av. J.-C., leur succède jusqu’en 224, quand le roi Artaban IV est défait par un de ses vassaux perses. Une nouvelle dynastie naît : les Sassanides, qui donnent naissance au second empire perse (226 - 651).

Sassanides

Article détaillé : Sassanides.

Les Sassanides furent les premiers à appeler leur empire Iranshahr ou Eranshahr (en persan : ايرانشهر, Terre des Aryens). Il s’agit d’une des périodes les plus importantes de l’histoire de l’Iran : la civilisation perse s’accomplit dans de nombreux domaines, et influence considérablement le monde romain, les deux empires étant perpétuellement en guerre[11]. L’influence culturelle atteint l’Europe occidentale, l’Afrique, la Chine et l’Inde, et continue durant la période islamique[12],[13].

Période islamique

Article détaillé : Conquête islamique de la Perse.

La conquête de l’Iran commence en 637, avec 'Umar. Après avoir occupé Ctésiphon, capitale de l’empire, les musulmans battent l’armée sassanide à Nahavand en 641-642. L’Iran est ensuite rapidement conquis. La conversion à l’islam est progressive jusqu’au IXe siècle. L’Iran a été islamisé, mais n’a jamais été arabisé, contrairement aux autres régions conquises par le califat[14]. Les persans ont même réussi à se distinguer au sein de l’Islam, et l’apport culturel, politique et même religieux des iraniens à l’Islam est d’une importance fondamentale[14].

Carte de l’Iran vers l’an 1000.

Au VIIIe siècle, le Khorassan se rallie à la doctrine dissidente du chiisme et s’émancipe de la domination arabe. Une révolte renverse la dynastie Omeyyade, installant les Abbassides à Bagdad en 748[15]. Le pouvoir des califes diminue progressivement, et plusieurs dynasties régionales émergent en Iran entre 820 et 1005, dont les Samanides. Ces derniers rivalisent avec Bagdad, et créent d’importants foyers de vie intellectuelle. Outre la culture arabe classique, ils favorisent l’éclosion de la littérature persane et accordent leur protection à des penseurs. En 962, la dynastie Ghaznévides s’installe à Ghazna et régne du Khorasan au Panjâb. C’est sous le patronage de Mahmûd de Ghaznî que Ferdowsi écrit en persan le Shâh Nâmâ (signifiant "Le livre des Rois"), poème épique qui recueille les histoires de la mythologie perse[16].

Un groupe turc, les Seldjoukides, arrive dans la région au XIe siècle[2]. Les Ghaznévides, puis les Samanides, sont défaits. L’Iran connaît une renaissance culturelle et scientifique. L’observatoire d’Esfahan est créé, où Omar Khayyam met au point un nouveau calendrier qui introduit l’année bissextile : le calendrier persan, encore utilisé aujourd’hui. Cette époque voit aussi une production artistique très riche : l’Art des Saljukides d’Iran.

Après les Seldjoukides, l’Iran est encore dirigé par des petites dynasties locales avant d’être envahi par les Mongols de Gengis Khan en 1219. Le pays est dévasté et l’invasion est désastreuse pour la population[17]. La destruction de nombreux qanats (un système d’irrigation traditionnel performant) détruit le réseau d’habitat. Les villes sont détruites et remplacées par des oasis isolées, la démographie chute et le pays se tribalise. De petites dynasties locales se mettent en place après la fin de la première période mongole en 1335.

Mais rapidement, le pays est de nouveau envahi : Tamerlan (ou Timur, d’origine turque ou mongole), conquiert la totalité de l’Iran, et en devient l’empereur en 1381. L’empire Timouride dure jusqu’en 1507 : les Chaybanides prennent Samarcande tandis que les Safavides reconquièrent une bonne partie du territoire iranien à partir de l’Azerbaïdjan iranien.

Mise en place de l’État iranien moderne

Articles détaillés : Safavides et Qajar.

L’Iran se convertit au chiisme duodécimain au XVIe siècle, sous l’impulsion d’Ismail Ier, premier souverain Safavide. Cette conversion résulte d’une volonté de s’affirmer face à la domination des Ottomans sunnites et de créer une identité iranienne spécifique. La conversion des sunnites est obligatoire, sous peine de mort[18].

L’apogée des Safavides est atteinte sous Shah Abbas Ier le Grand. Le pays est pacifié, son territoire étendu et son administration centralisée. Son règne est aussi un âge d’or pour le commerce et les arts (accueil de commerçants et d’artistes étrangers, développement de la production de tapis, construction d’Ispahan, etc.).

Une invasion de l’Iran par des tribus afghanes met un terme à la dynastie des Safavides. La suprématie afghane est assez brève. Tahmasp Quli, un chef de tribu Afshar, chasse les Afghans et prend le pouvoir en 1736 sous le nom de Nâdir Shâh. Tout le territoire iranien est repris, depuis la Géorgie et l’Arménie jusqu’à l’Afghanistan. Des campagnes militaires sont même menées jusqu’à Delhi en 1739. Nâdir Shâh est assassiné en 1747 par d’autres chefs Afshars.

Carte de l’État Safavide, XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles.

Le pays est ensuite la proie de luttes tribales pour la conquête du pouvoir : Afshar, Afghans, Qajars et Zands se battent. Karim Khan Zand réussit à réunifier presque tout le pays en 1750. Il refuse de prendre le titre de Shah et préfère se nommer Vakil ar-Ra’aayaa (« Le Régent des paysans »). Sa mort en 1779 est encore suivie de luttes. C’est finalement Agha Mohammad Shah Qajar qui prend le pouvoir en 1794, établissant une dynastie qui dure jusqu’en 1925.

Sous les règnes de Fath Ali Shah, Mohammad Shah, et Nasseredin Shah, le pays retrouve ordre, stabilité et unité. Les marchands (bāzāris) et les Oulémas (chefs religieux) deviennent des membres importants de la société iranienne. Cependant, l’autorité centrale est plutôt faible, la classe dirigeante relativement corrompue et le peuple exploité par ses dirigeants. Les puissances coloniales russe et britannique tirent parti de cette situation : grâce à leur supériorité militaire et technologique, elles dominent le commerce de l’Iran et interfèrent dans les affaires internes du pays.

Révolution constitutionnelle et modernisation de l’Iran

Groupe de révolutionnaires à Tabriz. Au centre : Sattar Khan et Bagher Khan.

Les premières tentatives iraniennes de modernisation commencent sous Nasseredin Shah. Le système fiscal est réformé, le contrôle central sur l’administration est renforcé, le commerce et l’industrie sont développés. L’influence du clergé chiite et des puissances étrangères se réduisent. La montée de la colère populaire et une demande de réforme mènent le pays à la révolution constitutionnelle de 1906. L’Iran devient le premier pays moyen-oriental à faire une révolution et à se doter d’une constitution.

La Première Guerre mondiale voit grandir l’influence des Britanniques, déjà intéressés par la découverte de pétrole dans le Khuzestan en 1908. Ils essaient d’imposer l’accord anglo-persan en 1919, qui est refusé par le parlement.

Reza Khan Mir Panj, devenu Reza Shah Pahlavi.

Peu de temps après, un coup d’État fait changer le pouvoir de main, au profit d’un officier, Reza Khan, qui devient quatre ans plus tard Reza Shah Pahlavi. Au moyen d’un gouvernement centralisé et fort, il modernise l’Iran : développement d’industries lourdes, projets majeurs d’infrastructures, construction d’un chemin de fer national, création d’un système public d’éducation nationale, réforme de la justice (jusque là contrôlée par le clergé chiite), création du code civil iranien, amélioration de l’hygiène et du système de santé. Les droits spéciaux accordés aux étrangers pendant l’époque Qajar sont annulés pour diminuer la dépendance vis à vis de la Grande-Bretagne et la Russie. Le 21 mars 1935, la communauté internationale est officiellement sommée de ne plus utiliser le nom Perse mais Iran (nom local depuis les Sassanides). Interdiction du port du voile pour les femmes et obligation de porter un habit « à l’occidentale » pour les hommes sont décrétés la même année.

Soldats entourant le bâtiment de la Majles à Téhéran le 19 août 1953.

Inquiets de ses rapprochements avec l’Allemagne, les forces Britanniques et Russes envahissent le pays, et forcent Reza Shah à abdiquer en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi en 1941. Reza Shah est envoyé en exil et meurt en 1944. L’occupation du pays a été d’une importance vitale pour les Alliés. Ayant déclaré la guerre à l’Allemagne en 1943, l’Iran se rapproche des puissances occidentales. La même année, la conférence de Téhéran voit Churchill, Roosevelt et Staline réaffirmer leur engagement sur l’indépendance de l’Iran, qui devient rapidement membre des Nations Unies.

Pourtant, en décembre 1945, bénéficiant du soutien de l’Union soviétique, le Gouvernement du peuple d’Azerbaïdjan et la République de Mahabad déclarent leur indépendance dans les régions de l’Azerbaïdjan iranien et du Kurdistan iranien. Des parties du Khorasan, du Gorgan, du Mazandaran et du Gilan sont occupées par les troupes soviétiques : la crise irano-soviétique, première de la guerre froide, se termine en décembre 1946 avec l’effondrement des gouvernements républicains ayant perdu le soutien de l’URSS.

En 1951, le premier ministre Mohammad Mossadegh nationalise le pétrole. Il est alors éloigné du pouvoir à la suite d’un complot orchestré par les services secrets britanniques et américains, l'opération Ajax. Après sa chute, Mohammad Reza Shah Pahlavi met en place un régime autocratique et dictatorial fondé sur l’appui américain. En 1955, l’Iran appartient au pacte de Bagdad et se trouve alors dans le camp américain pendant la guerre froide. Mohammad Reza Shah modernise l’industrie et la société grâce aux revenus très importants du pétrole et à un programme de réformes nommé la Révolution blanche. L’Iran entre dans une période de prospérité fulgurante et de modernisation accélérée mais la société, bouleversée dans ses racines, souffre du manque de liberté.

Mohammad Reza Shah, dernier représentant de la monarchie.

Révolution iranienne et république islamique

Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre son régime, Mohammad Reza Pahlavi quitte l’Iran le 16 janvier 1979. Le 1er février 1979, Rouhollah Khomeini revient en Iran après un exil de 15 ans. Après la proclamation de la neutralité des forces armées dans la révolution, Khomeini déclare la fin de la monarchie le 11 février et met en place un gouvernement provisoire. Il existait une grande jubilation en Iran autour de la destitution du Shah, mais il existait aussi beaucoup de désaccords sur le futur de l’Iran[19]. Alors que Khomeini était la figure politique la plus populaire, il existait des douzaines de groupes révolutionnaires, chacun ayant sa propre vue concernant le futur de l’Iran. Il y avait des factions libérales, marxistes, anarchistes et laïques, ainsi qu’un large panorama de groupes religieux cherchant à modeler le futur de l’Iran[3].

Les théologiens sont les premiers à rétablir l’ordre dans le pays, avec l’aide des comités locaux. Connus sous le nom de Gardiens de la Révolution à partir de mai 1979, ces groupes ont vite pris le pouvoir dans les gouvernements locaux dans tout l’Iran, et récupèrent ainsi la plupart des pouvoirs. Les tribunaux révolutionnaires mis en place permettent l’élimination de figures de l’ancien régime et des opposants de tous bords. Finalement, à l'issue d'un référendum organisé le 1er avril 1979, une république islamique est instaurée, à la tête de laquelle Khomeini devient le guide suprême.

La crise iranienne des otages (occupation de l’ambassade des États-Unis à Téhéran entre le 4 novembre 1979 et le 20 janvier 1981 et prise en otage de ses personnels) pousse l’administration Carter à rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, puis à imposer des sanctions économiques le 7 avril 1980. Le 22 septembre 1980, profitant de la faiblesse des forces armées iraniennes qui subissent des purges du nouveau régime islamique[20], l’Irak envahit l’Iran. La politique officielle des États-Unis cherche à isoler l’Iran. Les États-Unis et leurs alliés fournissent des armes et de la technologie à Saddam Hussein, qui a pour objectif de s’emparer des champs de pétrole du Khuzestan[21]. Ironiquement, des membres de l’administration Reagan vendent secrètement des armes et des pièces détachées à l’Iran dans ce qui est connu sous le nom de affaire Iran-Contra. L’Iran accepte de respecter le cessez-le-feu exigé par la résolution 598 du conseil de sécurité de l’ONU le 20 juillet 1987. Le 15 août 1990, Saddam Hussein accepte de revenir aux accords d’Alger de 1975 : retour à un statu quo ante.

Après la mort de Khomeini le 3 juin 1989, l’assemblée des experts choisit le président sortant, Ali Khamenei comme Guide de la révolution. La constitution est modifiée suite à son arrivée au pouvoir.

Pendant la Guerre du Golfe en 1991, le pays reste neutre (il permet toutefois à l’aviation irakienne de se poser en Iran et aux réfugiés irakiens de pénétrer son territoire).

La révolution et la guerre avec l’Irak ont beaucoup pesé sur l’économie du pays, ce qui conduit des pragmatiques comme Hachemi Rafsandjani à devenir président en 1989 puis 1993. L’échec des politiques économiques et de la modernisation de l’état iranien voit l’élection de Mohammad Khatami, un religieux modéré, en 1997. Celui-ci doit diriger le pays en tenant compte des exigences d’une société demandeuse de réformes et de l'influence d’un clergé très conservateur, qui souhaite garder la mainmise sur le pouvoir. Ce décalage atteint son paroxysme en juillet 1999, où des protestations massives contre le gouvernement ont lieu dans les rues de Téhéran. Khatami est réélu en juin 2001 mais, aussitôt, les éléments conservateurs du gouvernement iranien œuvrent pour déstabiliser le mouvement réformateur, bannissant les journaux libéraux et disqualifiant les candidats aux élections parlementaire et présidentielle.

L’échec de Khatami à réformer le gouvernement cause une apathie grandissante parmi la jeunesse. Le maire ultra-conservateur de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad est élu président en 2005 (plus de 1000 candidatures sont invalidées par le Conseil des Gardiens). On observe alors un durcissement du discours nationaliste par le président, qui vise ainsi à asseoir la légitimité du programme nucléaire iranien et les décisions de politique étrangère malgré l’opposition américaine.

L'élection présidentielle iranienne de 2009 est marquée par la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, ce qui donne lieu à des manifestations de masse d'opposition, probablement les plus importantes depuis la Révolution de 1979. Ces manifestations pacifiques sont réprimées avec violence par le pouvoir islamique : même si leur nombre exact est encore inconnu à ce jour, des dizaines de manifestants auraient été tués à l'instar de Neda Agha-Soltan par les milices pro-gouvernementales Bassiji ou les policiers antiémeutes faisant aussi de nombreux blessés, et plus de deux mille arrestations auraient été opérées selon Amnesty International.

Voir aussi : Liste des dirigeants de l’Iran

Le peuple et sa culture

Démographie

Article détaillé : Démographie de l'Iran.
Densité de population par province en Iran.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.

La démographie iranienne a été complètement bouleversée au cours du XXe siècle. La population est estimée à 70 millions en 2006 alors qu’elle était de 10 millions au début du siècle précédent. Cependant, il apparaît que l’Iran a récemment maîtrisé son très fort taux de fécondité grâce à un planning familial efficace, passant de 5 enfants par femme en âge de procréer à la fin des années 1970 à 1,82 aujourd’hui[22]. Toutefois, la population continue à croître à rythme élevé (1% par an)[23],[24] : en effet, de la faible proportion de personnes âgées — 5 % de la population a 65 ans et plus — résulte un faible taux de mortalité (5,5‰) ; la forte proportion de personnes en âge de procréer explique le taux de natalité soutenu (17‰)[4]. À terme, le vieillissement de la population devrait tendre à faire baisser la natalité, de sorte que la population se stabiliserait au-dessus de 80 millions d’habitants en 2050[25]. Le solde migratoire est faible (-0,5‰)[4].

La répartition géographique de la population a aussi connu un bouleversement : les urbains formaient environ 10 % de la population iranienne au début du XXe siècle, ils sont 67 % en 2006. L’urbanisation est continue : le taux de croissance démographique des villes est de 1,8 % par an tandis que les zones rurales perdent annuellement 0,7 % de leur population[26].

Le taux d’alphabétisation est de 80 % chez les plus de 15 ans[4]. La durée moyenne de scolarisation est de 12 ans[27].

Données synthétiques

Structure de la population
Pyramide des âges de l'Iran, 2005
Population 69 688 439 habitants
Densité de la population 41,7 hab./km²
Taux de croissance de la population 1,1 %
Âge médian (population totale)
 - Hommes
 - Femmes
24,8 ans
24,6 ans
25,0 ans
Structure par âge
 - 0-14 ans
 - 15-64 ans
 - 65 ans et plus

26,1 %
69,0 %
4,9 %
Rapport de masculinité (population totale)
 - À la naissance
- Moins de 15 ans
- 15-64 ans
- 65 ans et plus
1,04 homme/femme
1,05 homme/femme
1,05 homme/femme
1,04 homme/femme
0,96 homme/femme
Part de la population urbaine 67 %
Sources: The World Factbook, CIA[4]; ONU[26]; FAO


Mortalité
Taux brut de mortalité 5,55 
Taux de mortalité infantile (population totale)
- Hommes
- Femmes
40,30 
40,49 
40,10 
Espérance de vie à la naissance (population totale)
 - Hommes
 - Femmes
70,26 ans
68,86 ans
71,74 ans
Source: The World Factbook, CIA[4]


Natalité
Taux brut de natalité 17,0 
Indice synthétique de fécondité 1,8 enfant(s)/femme
Source: The World Factbook, CIA[4]


Plus grandes villes
Téhéran (Province de Téhéran) 8 601 473
Mashhad (Khorasan-e-razavi) 2 307 177
Ispahan (Province d'Ispahan) 1 547 164
Tabriz (Azerbaïdjan oriental) 1 424 641
Shiraz (Province du Fars) 1 279 140
Autres indicateurs sociaux
Taux d'alphabétisation (population totale)
- Hommes
- Femmes
79,4 %
85,6 %
73,0 %
Nombre moyen d'années passées à l'école 12 ans
Taux de séropositivité au VIH/SIDA
(chez les adultes)
<0,1 %
Taux d'accès à l'eau potable 92 %
Taux de chômage 11,2 %
Sources: The World Factbook, CIA[4]; ONU[27],[28]


Migration

Distribution ethno-religieuse en Iran

La position géographique de l'Iran, sa démographie et sa situation économique en font à la fois un pays d'origine, de transit et de destinations pour les migrants[29]. Bien que le pays accueille une des plus grandes populations de réfugiés au monde, il est aussi un pays d'émigration.

L'Iran compte près d’un million de réfugiés, la plupart originaires d’Afghanistan et d’Irak. En 2001, le nombre de réfugiés afghans en Iran était de 3 809 600, et le nombre de réfugiés irakiens de 530 100[30]. Cet afflux de réfugiés a lieu depuis le tout début des années 1980, causé par les guerres qui ont eu lieu aux frontières de l'Iran (en Afghanistan à partir de 1980), ou par des décisions prises par les pays voisins (la décision de Saddam Hussein d'expulser des irakiens d'origine iranienne vers l'Iran entre 1980 et 1981)[31].

La politique officielle du gouvernement vise à rapatrier ces réfugiés et près de 2 millions l’ont été, pour une bonne part en coopération avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés[32],[33],[34],[35].

La diaspora iranienne est estimée à environ 2-3 millions de personnes qui ont émigré en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest, en Australie, dans les pays du Golfe Persique ou en Israël[36], la plupart après la révolution de 1979. Le solde migratoire actuel est négatif, et correspond au départ d’environ 40 000 personnes par an[4]. Les facteurs des migrations au départ de l'Iran peuvent être multiples : instabilité économique de l'Iran, instabilité de son régime politique, niveau d'éducation, attentes démocratiques, présence de famille dans le pays hôte, montant du salaire et taux de chômage[37]. Cependant, il faut signaler que les données précises sur les phénomènes de migration en Iran ne sont pas toutes disponibles[37], il est donc difficile d'apprécier l'étendue du phénomène.

Groupes ethniques

L’Iran est une mosaïque de plus de 80 « ethnies » différentes. Les deux origines principales sont indo-européennes ou turques (Azéris). La majorité des Iraniens parlent une langue du groupe iranien (persan, kurde, baloutchi…) et ils comprennent le persan, la langue officielle de l’Iran. Les principaux groupes ethniques sont :

Religions

Une particularité du chiisme duodécimain en Iran : le Tazieh, un genre théâtral qui rejoue le massacre de l’imam Husayn. Palais du Golestan, Téhéran, fin du XIXe siècle.
Mausolée de la Esther biblique et de son oncle Mordekhaï à Hamedan, l’un des centres de pèlerinage juif les plus importants en Iran

Mythologie

Article détaillé : Mythologie persane.

La mythologie perse est à la fois très voisine et profondément différente de la mythologie de l’hindouisme. Elle en est très voisine parce que les Iraniens sont, de tous les peuples indo-européens, celui dont la langue a le plus d’affinités avec le sanskrit et aussi celui qui est resté avec les Aryens de l’Inde en relations les plus fréquentes. Elle en est profondément différente, parce que la religion des anciens Perses acquiert de bonne heure un caractère beaucoup plus moral que mythologique.

Le nouvel an Iranien (Norouz) est célébré le 21 mars, premier jour du Printemps. Norouz a été candidat en tant que Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité de l’UNESCO en 2004[38].

Religions actuelles

L’islam chiite duodécimain est la religion officielle d’Iran à laquelle 89 % de la population appartiendrait. L’Iran est, avec l'Irak, l'Azerbaidjan et Bahreïn, un des pays du monde musulman à avoir plus de la moitié de sa population majoritairement chiite. L’Iran a sur son territoire deux sites saints du chiisme : Mashhad, où est enterré l’imam Reza et Qom, où est enterrée Fatimah Ma’sumeh, sœur de Reza. Qom est de plus un des centres théologiques chiites les plus influents du monde, rivalisant avec Nadjaf en Iraq[39]. Qom compte de nombreux séminaires chiites, comme le Howzeh ye Elmiyeh Qom et est aussi le siège de nombreuses associations cléricales. C’est à partir des séminaires et universités religieuses de Qom qu’a eu lieu la consolidation du pouvoir du clergé en Iran depuis l’ouverture du Howzeh ye Elmiye Qom en 1922[40].

Les sunnites (la branche majoritaire dans le reste du monde musulman) représenteraient 9 % de la population iranienne. Les autres minorités incluent les juifs, les baha’is, les chrétiens, les zoroastriens, les sabéens (ou mandéens) ou d’autres. Trois « religions révélées » autres que l’islam sont considérées comme officiellement reconnues par la constitution et disposent de leurs représentants au Parlement (Majles) : les chrétiens, les juifs et les zoroastriens. Les musulmans sunnites, minoritaires en Iran, ne disposent pas de sièges réservés. La minorité sabéenne qui ne compte que quelques centaines de fidèles, et les plus de 300 000 baha’is, durement persécutés sous tous les régimes iraniens, n’ont jamais été reconnus comme minorités religieuses. Depuis l’avènement de la République islamique en 1979, les baha’is d’Iran, sont considérés comme des « infidèles non protégés, (...) des non-personnes, et n’ont ni droits, ni protection », indique la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) dans son rapport de 2003 sur les discriminations religieuses en Iran[41].

Selon l’article 14 de la constitution iranienne et conformément au Coran[42] « Dieu ne vous interdit pas de traiter avec bonté et droiture ceux qui n'ont pas lutté contre vous en raison de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos logements », le gouvernement se doit donc de respecter les droits humains des non-musulmans, tant qu’ils ne conspirent pas contre l’islam ou la République islamique d’Iran[43],[44]. Les représentants des minorités religieuses reconnues ont confirmé que l’enseignement de leur religion était assuré et respecté tant dans les écoles publiques que dans les écoles propres aux minorités[45]. Cependant, peu après la révolution iranienne, le gouvernement a créé un bureau des minorités (religieuses) afin de les surveiller (et de les contrôler). En 1993, le Majles (parlement) adopte une loi rendant obligatoire la mention de la religion sur les cartes d’identité, ce qui permet au gouvernement de contrôler plus facilement les minorités. Une des conséquences est l’éviction des Chrétiens des services publics, des écoles, de l’armée et d’autres institutions de l’État. D’après le rapport de Abdelfattah Amor, « Outre le non-accès aux postes gouvernementaux, il apparaît que les minorités ne peuvent accéder professionnellement à l'armée et à la justice et seraient limitées dans leur plan de carrière dans le reste de l'administration, sauf cas exceptionnels. »[45]

Société

Fêtes et jours fériés

Fêtes et jours fériés en 2007
Date Nom français Nom local Remarques
29 janvier et 30 janvier Achoura (mort de l'imam Hussein) Achoura peut durer deux jours
11 février Anniversaire de la révolution de 1979
10 mars Arba’in-e Hosseini (40e jour après l'Achoura) Arba’in-e Hosseini
18 mars Martyre de l'imam Reza
19 mars Commémoration de la mort et martyre de l'imam Hassan
20 mars Jour de la nationalisation du pétrole
21 mars au 23 mars Nouvel An persan Norouz d'origine zoroastrienne
1er avril Jour de la République islamique proclamation de la république islamique en 1979
2 avril Sizdah bedar 13e jour de la nouvelle année, fin des festivités de Norouz
4 juin Anniversaire de la mort de l'imam Khomeini 1989
5 juin Anniversaire du soulèvement contre le chah
18 juin Martyre de Fatima
28 juillet Anniversaire de l'imam Ali
11 août Ascension de Mahomet Isra
28 août Anniversaire de l'Imam Mahdi
15 octobre Fin du ramadan Eid-e Fêtr
6 novembre Martyre de l'imam Sadeq
20 décembre Eid-ul-Adha Eid-e Ghorban peut varier d'une journée
Les dates des fêtes sont basées sur le calendrier persan (solaire), le calendrier musulman (lunaire) ou sur le calendrier zoroastrien ; la date exacte en calendrier grégorien peut varier d'une année sur l'autre.

Système éducatif

Article détaillé : Éducation en Iran.
Faculté de littérature de l’Université de Téhéran

Un programme pré-primaire non obligatoire d’une durée d’un an est dispensé pour les enfants de cinq ans. L’éducation primaire (dabestan) commence à l’âge de six ans et dure cinq ans. L’éducation secondaire de base, également connue sous le nom de cycle d’orientation (dawra’i-rahnama’ii tahsili), englobe la sixième à la huitième année. Le cycle d’orientation sert à déterminer les aptitudes à suivre des études générales ou professionnelles/techniques au niveau de l’éducation secondaire supérieure (dabirestan), qui est constituée d’un cycle de trois ans et n’est ni obligatoire ni gratuite[46]. Les études secondaires supérieures sont subdivisées en trois filières : théorique, technique/professionnelle et pratique, elles-mêmes subdivisées en diverses spécialités.

L’éducation supérieure est assurée par les universités, les universités technologiques, les universités de médecine, les établissements d’enseignement professionnel, les collèges et les centres de formation des professeurs, et des établissements privés. Les conditions requises pour l’accès à l’éducation supérieure sont d’avoir achevé les études secondaires supérieures et le programme d’un an de préparation à l’université et de réussir l’examen national d’entrée à l’Université. Les études supérieures délivrent plusieurs diplômes : Fogh-Diplom ou Kardani (équivalent à un Grade de technicien supérieur) pour deux ans d’études supérieures, Karshenasi (également connu sous le nom de licence), sanctionnant 4 ans d’études supérieures. Deux ans après la licence, la Fogh Licence (maîtrise). Un examen d’entrée permet ensuite aux étudiants de commencer un programme doctoral[46].

En 1999, les étudiants avaient été aux premiers rangs de la contestation du régime islamique, violemment réprimée. En 2004, l’Iran comptait plus de 2,2 millions d’étudiants à l’université dont 60 % de filles[47],[48]. L’Iran a actuellement 54 universités d’État, et 42 écoles médicales d’État. Il existe également 289 universités privées[49]. 6 % environ des établissements d’éducation secondaire supérieure sont des établissements privés[46], qui suivent le même programme que les écoles publiques et doivent se conformer aux directives du ministère de l’éducation, même si leurs dépenses sont payées par les frais de scolarité des élèves. En 2009, l'Université de Téhéran a été au cœur de la contestation[50] après la proclamation de la réélection du président sortant, l'opposition dénoncant les raids des forces de sécurité dans des dortoirs universitaires où "le sang a coulé et des jeunes ont été battus[51]".

Protection sociale

La première forme d'assurance sociale (en persan : , Bimeh-ye ejtemāi) existant en Iran a été introduite en 1931 par le ministère des Routes pour les ouvriers travaillant à son service sous la forme d'un fonds de compensation ; deux années plus tard, le même type de fonds est introduit pour les ouvriers d'État des secteurs de l'industrie et des mines. Plusieurs fonds de compensation sont ensuite créés jusqu'à ce qu'une loi régulant la sécurité sociale des ouvriers soit votée en 1953 (Bimehā-ye ejtemāi-e kārgarān), par la suite étendue aux non-ouvriers en 1960, aux employés agricoles en 1963. En 1975, une loi est votée pour l'unification des statuts de sécurité sociale pour tous les travailleurs[52]. L'État a tout d'abord pris en compte l'assurance maladie et les pensions de retraite étaient d'abord réservées au secteur public, et la loi de 1975 a étendu la loi sur l'assurance sociale au secteur privé[53].

Après la révolution de 1979, plusieurs fondations sont créées pour aider les plus démunis (appelés mostaz'afin) et améliorer leurs conditions de vie sous formes d'aides financières ou de pensions. Le Comité de secours de l'Imam Khomeini (CSIK), la fondation des martyrs ou la fondation du 15 khordad sont des exemples de ces fondations qui disposent de moyens financiers importants (subventions de l'État, exemption de taxes et dons religieux)[54].

En 1986, la protection sociale est étendue aux travailleurs indépendants[55], qui doivent cotiser volontairement entre 12 et 18 % de leurs revenus selon la protection souhaitée.

La protection sociale couvre les employés entre 18 et 65 ans, et le financement est partagé entre l'employé (7 % du salaire), l'employeur (20 à 23 % de la masse salariale) et l'État (qui complète la contribution de l'employeur à hauteur de 3 % de la masse salariale).

La sécurité sociale permet d'assurer les employés contre le chômage, la maladie, la vieillesse (pension de retraite), les accidents professionnels. L'Organisation de la sécurité sociale, gérée par le Ministère la protection sociale, délivre aussi des allocations familiales et de maternité dans certaines conditions[55]. L'Iran n'a pas légiféré en faveur d'une protection sociale universelle, mais en 1996, le Centre des statistiques d'Iran estime que plus de 73 % de la population iranienne est couverte par une assurance sociale[54].

Science

Article détaillé : Science et technologie en Iran.

L’histoire des sciences en Iran remonte à l’Antiquité, avec des exemples comme l’académie de Gundishapur, premier hôpital d’enseignement connu. Suivant la conquête islamique de la Perse, le savoir de la Grèce antique, de l’Inde et d’Alexandrie a été traduit en arabe par des scientifiques d’origine perse et arabe, créant ainsi un des plus grands trésor scientifique du Moyen Âge. Des scientifiques iraniens très importants ont, lors de la période islamique, posé les bases de nombreuses disciplines : algèbre et mathématiques avec al-Khuwarizmi, Nasir ad-Din at-Tusi ou Ghiasseddin Jamshidi Kashani ; médecine avec Avicenne ou Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi (dit Rhazes) ; chimie et physique avec Jabir Ibn Hayyan ou Alhazen, astronomie avec Al-Biruni ou Omar Khayyam.

Les sciences appliquées et les sciences fondamentales sont assez développées en Iran. Les physiciens et les chimistes sont régulièrement publiés dans des revues à fort facteur d’impact. Malgré les limites posées par les fonds, les installations et les collaborations internationales, les scientifiques iraniens ont été très productifs dans des domaines tels que la pharmacologie, la chimie pharmaceutique, et la chimie organique et analytique. Des scientifiques iraniens sont en train d’aider à la construction du Solénodïde compact Muon, un détecteur destiné au Large Hadron Collider du CERN, qui sera mis en opération en 2007. Des installations de RMN, de microcalorimétrie, de dichroïsme circulaire ou d’autres permettant d’étudier les protéines existent en Iran depuis des décennies. La recherche sur la réparation de Tissu biologique émerge à peine dans les départements de biophysique.

L’Iran est le bon exemple d’un pays qui a fait des avancées considérables en se concentrant sur l’éducation et la formation. Malgré les sanctions subies pendant les décennies passées, les scientifiques iraniens ont tout de même produit des recherches de très bonne qualité. Leur taux de publication dans les journaux internationaux a quadruplé durant la décennie passée. Bien que ce taux de publication soit toujours très bas par rapport aux pays développés, cela place l’Iran a la première place parmi les pays islamiques[56]. L’Iran a multiplié par dix ses publications entre 1996 et 2004 et a été classé premier en termes de taux de croissance, suivi par la Chine[57]

Le phénomène des drogues en Iran

L'Iran a été un pays producteur et consommateur d'opium pendant des siècles. Le contrôle des drogues a été pris en compte depuis longtemps : les premières ordonnances visant à réguler l'usage des drogues ont été émises il y a 4 siècles à l'époque Safavide[58]. En 1920, le pays mettait environ 100 tonnes d'opium par an sur le marché intérieur et extérieur. En 1949, les consommateurs de drogues représentaient 11 % de la population ; les consommateurs réguliers d'opium étaient 1,3 million, et 500 fumeries d'opium existaient alors dans la capitale, Téhéran[59].

Alors que la production en Iran a fortement baissé depuis 1979 (le nouveau régime met alors en place des politiques très restrictives vis-à-vis du problème des drogues), le caractère de « pays de transit » est devenu plus important. Cela est dû à la longue frontière commune avec l'Afghanistan, qui est devenu le premier producteur d'opium au monde. De plus, le transit relie les zones de production d'Asie Centrale aux zones de consommation que sont la Russie, le Golfe Persique, la Turquie ou l'Europe. Les saisies d'opium faites en Iran représentent ainsi 25 % des saisies mondiales d'opium. Les routes principales du trafic passent par le Khorassan et le Sistan et Balouchestan, des régions montagneuses et inhospitalières, avant de continuer vers Téhéran, puis vers la Turquie, d'où la drogue part pour l'Europe par la « route des Balkans »[60]. Il est généralement estimé que 40 % des drogues qui transitent par l'Iran restent dans le pays pour servir la consommation locale[61]

Boire du café ou du thé à l'opium dans les cafés était une pratique culturelle tolérée dans les années 1950. Le nombre des consommateurs de drogue a baissé jusqu'aux années 1970, dans le cadre de programmes de sevrage ou maintenance de l'usage pour ceux souffrant de maladies chroniques[59]. Après la révolution iranienne, une campagne anti-drogues est lancée : une politique de répression se met alors en place. Cependant, l'effort de répression est surtout concentré sur l'alcool, et l'usage de drogues connait une forte augmentation, accompagnée de l'évolution des modes de consommation.

D'après des sources du début du XXIe siècle, l'Iran compterait entre 200 000 et 300 000 usagers de drogues[62] ; 1,2 million selon le gouvernement iranien[59] ou 3,3 millions selon les experts iraniens du SIDA[63].

La migration à l'intérieur du pays, l'urbanisation, la délinquance et les problèmes sociaux ont augmenté, laissant place au développement et à l'expansion des problèmes liés aux drogues[58]. Les causes sont multiples : les drogues sont largement disponibles (opium, héroïne, haschich, la cocaïne et d'autres drogues de synthèse ont fait leur apparition), la dépression est courante, le chômage toucherait 14 à 25 % de la population selon les estimations. D'autres personnes avancent encore d'autres causes. Samii rapporte les propos d'usagers de drogue iranien dans son article : « Les jeunes sont en train de devenir des drogués. Nous n'avons pas de liberté, pas de travail, nulle part où aller pour s'amuser. Alors nous sommes drogués. »[61]

La politique répressive, dans un contexte où l'usage et la répression augmentent, met le système judiciaire iranien sous pression : en 2000, la police a procédé à 269 259 arrestations pour des infractions liées à la drogue (+18 % par rapport à l'année précédente) et plus de 80 000 personnes ont été incarcérées pour crimes liés aux drogues. Cependant, la politique de répression ayant ses limites, des politiques de réduction des risques ont été mis en place, et cela depuis le milieu des années 1990 : ouverture de quelques centres de traitement soutenus par le gouvernement, développement de groupes d'auto-support par des structures de type Narcotiques Anonymes, réouverture des cliniques non-résidentielles qui avaient été fermées dans les années 1970, traitements de substitutions, actions de prévention du VIH. Le chef du système judiciaire, l'Ayatollah Shahroudi a également émis une ordonnance en 2005 rappelant aux juges de ne pas entraver l'action du ministère de la Santé ou des autres organisations qui oeuvrent pour proposer des traitements de substitution ou qui implémentent des programmes de prévention des MST[64].

Arts et artisanat

Article détaillé : Culture de l'Iran.

L’Iran a une longue histoire artistique, musicale, poétique, philosophique, de traditions et d’idéologies. Beaucoup d’Iraniens pensent que leur culture est la seule et unique raison ayant permis à leur civilisation de survivre à des milliers d’années de perturbations.

La quête de justice sociale et d’équité est une partie importante des caractéristiques de la culture iranienne. Le respect des anciens et l’hospitalité aux étrangers est aussi partie intégrante de cette étiquette iranienne.

Littérature

Farhang (« la culture ») a toujours été le point central de la civilisation iranienne. Beaucoup d’Iraniens se considèrent comme les fiers dépositaires d’une culture millénaire et sophistiquée.
Article détaillé : Littérature persane.

که ایران بهشت است یا بوستان
همی بوی مشک آید از دوستان « Que quelqu’un pense à l’Iran comme Eden ou comme Jardin,
L’odeur du musc de l’ami, du compagnon, abonde ici bas. »
Firdawsi

همه عالم تن است و ایران دل
نیست گوینده زین قیاس خجل « L’Iran est le cœur et l’univers le corps,
De cette parole, le poète ne ressent humilité ni remords. »
Nizami

Les travaux subsistants écrits en langues persanes (comme le vieux-persan ou le moyen-persan) remontent aussi loin qu’en 650 av. J.-C., date des inscriptions Achéménides les plus anciennes retrouvées. L’essentiel de la littérature persane, cependant, remonte à la période de la conquête de l'Iran par l'Islam aux environs de 650 de notre ère. Après que les Abbassides soient arrivés au pouvoir (750), les Persans sont devenus les scribes et les bureaucrates de l’empire Islamique et aussi, de plus en plus, ses écrivains et poètes. Les persans écrivaient à la fois en arabe et en persan ; le persan a ensuite prédominé dans les cercles littéraires successifs. Les poètes perses tels que Saadi, Hafez et Rûmi sont lus dans le monde entier et ont une eu grande influence sur la littérature dans de nombreux pays. La littérature persane contemporaine est peut-être moins connue.

La littérature persane est notamment renommée pour sa poésie, qui peut être épique, historique, philosophique, amoureuse…

Les principaux écrivains persans sont Ferdowsi, auteur du Shâh Nâmâ, la grande épopée iranienne, Nizami, auteur du Khamsa (ou « Cinq Poèmes »), Rûmi avec Mesvâni et le Chant des oiseaux, Sa’adi, Hafez, Omar Khayyam, Attar avec le Mémorial des Saints, la conférence des oiseaux et le livre des secrets

Parmi les écrivains contemporains, on peut citer aussi Sadegh Hedayat, Ali Shariati, Fereydoun Moshiri, Furough Farrokhzad.

Cinéma

Article détaillé : Cinéma iranien.

Le cinéma n’est âgé que de cinq ans quand il arrive en Perse au début du XXe siècle. Le premier réalisateur iranien fut sûrement Mirza Ebrahim Khan Akkas Bashi, le photographe officiel de Mozaffaredin Shah, le Shah d’Iran (1896-1907). Après une visite à Paris en juillet 1900, Akkas Bashi obtint une caméra et filma la visite du Shah en Belgique.

Le cinéma iranien d’après la révolution rencontre un important succès sur les forums internationaux pour son style distinct, ses thèmes, ses auteurs, son idée de nationalité et la manifestation de la culture. De nombreux réalisateurs iraniens de classe mondiale ont émergé, comme Abbas Kiarostami et Jafar Panahi. La présence régulière de films iraniens dans de prestigieux festivals internationaux comme le Festival de Cannes, la Mostra de Venise ou le Festival de Berlin ont attiré l’attention du monde entier sur des chefs-d’œuvre[65]. Les films iraniens ont été régulièrement sélectionnés ou ont gagné des prix prestigieux tels que le Lion d’Or de la Mostra de Venise, la Palme d’Or du Festival de Cannes ou l'Ours d’argent ou d’or de la Berlinale. En 2006, 6 films iraniens, de 6 styles différents, ont représenté le cinéma iranien au festival du film de Berlin. Cela a été considéré par les critiques comme un évènement remarquable pour le cinéma iranien[66],[67].

Musique

Article détaillé : Musique d'Iran.

La musique d’Iran a une histoire plusieurs fois millénaire remontant au Néolithique, tels que peuvent l’attester les fouilles archéologiques à Élam, au sud-ouest de l’Iran. Il faut distinguer la science de la musique, ou musicologie (Elm-e Musiqi) qui, en tant que branche des mathématiques, a toujours été très bien considérée dans le pays, et la performance musicale (Tarab, Navakhteh, Tasneef, Taraneh ou plus récemment Muzik) qui a souvent eu une relation conflictuelle avec les autorités religieuses.

La musique classique iranienne (Musiqi Asil) est basée sur les théories acoustiques et esthétiques exposées par Farabi et Shirazi dans les premiers siècles de l’Islam. Ce genre musical préserve les formules mélodiques attribuées aux musiciens des Cours impériales de Khosro Parviz à la période Sassanide. Ces modes sont connus sous le nom de dastgah et représentent un répertoire (radif) dans lequel les autres genres musicaux iraniens puisent leurs idées et leur inspiration[68].

Musiciens jouant de la musique de chambre iranienne traditionnelle

La musique religieuse n’est pas un genre homogène. Les pièces de théâtre (tazieh) représentant la passion de l’imam Hussein ont leur origine dans la musique martiale. D'une manière similaire, la musique des confréries soufies, par l’utilisation d'instruments mystiques daf et tambur et la pratique de cérémonies rituelles (zikr et jam), possède une liberté de composition plus grande et est rythmiquement plus sophistiquée que la musique classique[69].

La musique populaire et folklorique joue un rôle important dans la vie quotidienne des iraniens ruraux, comme les chansons folkloriques du Kurdistan et du Khorasan, mais aussi des citadins car elle inspire la musique populaire et classique.

L’Iran a développé sa propre musique pop dans les années 1970, utilisant des formes et des instruments indigènes et ajoutant de la guitare électrique et d’autres caractéristiques importées; le musicien le plus populaire de cette époque était une chanteuse, Gougoush. La musique pop a cependant été bannie après la révolution de 1979[70] qui a lancé une renaissance dans la musique classique perse permettant l'émergence de célébrités nationales et internationales comme Mohammad Reza Lotfi, Hossein Alizadeh, Shahram Nazeri et Mohammad Reza Shadjarian. Toutefois, beaucoup d’iraniens très conservateurs ne voyaient pas d’un bon œil même les mélodies et les paroles les plus simples. Ainsi fut-il interdit aux femmes de chanter en public ; elles peuvent toujours jouer d’un instrument[70].

Danse

Article détaillé : Danse persane.

La danse en Iran possède une longue histoire et s’est développée depuis les temps datant de l’époque pré-achéménides. En effet, des fouilles durant ces 30 dernières années donnent accès à la preuve de son existence depuis l’apparition du culte de Mithra 2000 ans avant notre ère[71]. Pour cette nation ancienne, la danse peut être envisagée comme un phénomène important et social et/ou un rituel religieux. Cependant, des restrictions politiques aux danses iraniennes et traditionnelles ont eu lieu après la révolution de 1979, la danse et la musique ont un temps été mal vues, voire interdites pendant un temps, mais cette histoire millénaire se perpétue toujours, parfois dans un cadre plus privé.

La danse peut intervenir dans de nombreux contextes très différents : les événements sociaux, les rites de passage, les exorcismes et les cérémonies[71]. Ces contextes peuvent être associés à des événements traditionnels ou historiques (fêtes nationales, jours religieux festifs, fêtes pré-islamiques, migrations tribales…) ou avoir lieu de manière improvisée.

Miniatures

Kelileh va Demneh, Manuscrit persan datant de 1429, provenant de Herat, l’illustration représente un chacal essayant de faire fuir un lion.
Article détaillé : Miniature persane.

Les thèmes de la miniature persane sont pour la plupart liés à la mythologie persane et à la poésie. Les artistes occidentaux ont découvert la miniature persane au début du XXe siècle. Les miniatures persanes utilisent de la géométrie pure et une palette de couleurs vives.

Il est difficile de tracer les origines de l’art de la miniature persane, qui a atteint son sommet pendant les périodes Mongoles et Timourides (XIIe ‑ XVIe siècles). Les dirigeants mongols de l’Iran ont répandu le culte de la peinture chinoise et l’ont amené avec eux, comme un certain nombre d’artisans chinois. Le papier lui-même, est arrivé en Perse depuis la Chine en 753. L’influence chinoise est donc très grande sur cet art.

La fonction la plus importante de la miniature était l’illustration. Elle donnait une image à un texte littéraire, le rendant plus agréable et facile à comprendre. La richesse poétique iranienne a permis l’émergence de nombreuses écoles importantes de la miniature, chacune possédant son style unique, et créant ainsi une grande diversité de peintures. C’est à travers ces écoles que la peinture miniature a atteint son apogée, à la fois en Iran et en Asie centrale. Les trois écoles ayant eu le plus d’influence sur la miniature étaient situées à Shiraz, Tabriz et Herat (actuel Afghanistan).

Un des peintres les plus connus et ayant eu le plus d’influence dans l’école d’Herat était Kamaleddin Behzad. Les œuvres de Behzad ont influencé le développement ultérieur de l’art de la miniature.

Le thème des miniatures est devenu plus limité au fur et à mesure que le temps passa. Au XVIIe siècle, les thèmes portaient principalement sur des scènes d’amour, des portraits et même des copies d’images européennes. Au XVIIIe siècle apparut un nouveau genre faisant apparaître des fleurs et des oiseaux.

Tapis

Article détaillé : Tapis persan.

Probablement né à l'âge du Bronze, le tapis persan est un élément essentiel de l’art et de la culture persane. Au XVIe siècle, les Safavides en ont développé la production et en ont élevé le tissage au rang d'art[72].

C'est aujourd'hui un mode d’expression artistique par la liberté qu’autorise notamment le choix des couleurs vives et des motifs employés. Les secrets de fabrication sont passés de génération en génération. Les artisans utilisaient les insectes, les plantes, les racines, les écorces et d’autres matières comme source d’inspiration.

Cuisine

Dressage de table typique pour un plat iranien populaire, le Chelo Kabāb
Article détaillé : Cuisine iranienne.

La cuisine d’Iran est diverse, chaque province ayant ses propres plats aussi bien que ses styles et traditions culinaires, distinctes selon les régions. Elle n’est pas épicée. Les herbes sont beaucoup utilisées, de même que les fruits tels que prunes, grenades, raisins, coings ou autres. La plupart des plats iraniens sont une combinaison de riz avec de la viande (poulet, agneau) ou du poisson et beaucoup d’ail, d’oignon, de légumes, de noix et de fines herbes.

Dans son livre La nouvelle nourriture de la vie, Najmieh Batmanglij écrit que la « cuisine d’Iran a beaucoup en commun avec d'autres cuisines du Moyen-Orient, mais est souvent considérée comme la plus sophistiquée et la plus imaginative de toutes, aussi colorée et complexe qu'un tapis persan. »[73]

Sport

Article détaillé : Sport en Iran.
Pahlevans s’entraînant à l’exercice dit Kabbadeh zadan dans une zurkhaneh de Shiraz

Le sport traditionnel iranien est le Varzesh-e Pahlavani (« sport des héros »), un art martial remontant à l’époque parthe ou sassanide. Ce sport consiste en une série de techniques de culturisme accompagnées de lutte. De plus, ce sport accorde une grande importance à l’esprit chevaleresque, à la courtoisie et à la bravoure. Le Varzesh-e Pahlavani est normalement pratiqué dans une Zurkhaneh où différents accessoires sont utilisés pour l’entraînement (par ex. Mīl, Kabbadeh, Sang et Takhteh Shena). Les pratiquants de ce sport sont appelés des Pahlavan (littéralement "athlète").

Gholamreza Takhti.

L’Iran gagne sa première médaille olympique avec la médaille d’argent en lutte obtenue à Helsinki en 1952 par Gholamreza Takhti. Il gagne par la suite une médaille d’or à Melbourne en 1956 puis l’argent de nouveau à Rome. Le pays se distingue régulièrement dans des compétitions internationales en lutte et en haltérophilie. Hossein Reza Zadeh est actuellement (2006) détenteur du record du monde d’haltérophilie dans la catégorie de plus de 105 kg, il est le premier iranien à avoir remporté deux médailles d’or olympiques. Nassim Hassanpour a représenté l’Iran en tir au pistolet à 10 m aux jeux Olympiques de Sydney en 2004. Elle était la plus jeune et la seule représentante féminine de la délégation iranienne.

Ali Daei.

L’équipe de football a participé à deux phases finales de Coupe du monde et s’est récemment qualifié pour sa troisième, en 2006. Des joueurs comme Ali Daei, Vahid Hashemian, Ali Karimi, Andranik Teymourian et Javad Nekounam jouent ou ont joué à l’étranger dans des clubs de première division européens tels que le Bayern de Munich, VfL Bochum, Hambourg SV, Osasuna Pampelune ou au Bolton Wanderers FC.

Le ski est également un sport très prisé des classes aisées iraniennes, pratiqué dans nombre de stations de sports d’hiver comme Dizin, situé à proximité de Téhéran, ou Sepidan, dans le Fars.

En 2002, les sports les plus pratiqués sont le football, le culturisme, le volley-ball, les arts martiaux, la natation, les sports de montagne (alpinisme, ski, randonnée) et la lutte. Le tennis, le golf, le basket-ball, la gymnastique et le Varzesh-e Pahlavani sont pratiqués dans des proportions moindres[74].

État et politique

Article détaillé : Politique de l'Iran.

Répartition des pouvoirs

Institutions politiques de l’Iran.

L’Iran, depuis l’instauration de la République islamique, présente un système institutionnel très singulier. L’Iran est le seul État officiellement chiite et un des rares pays à être une théocratie ; c’est-à-dire que le pouvoir, censé émaner de Dieu, réside dans les mains du clergé. Cette théocratie découle du concept de velayat-e faqih, théorisé dans les années 1960 par l’ayatollah Rouhollah Khomeini, premier « Guide de la Révolution ». Cependant, il existe aussi une dimension représentative dans ce système, puisque la souveraineté populaire est reconnue et qu’un processus électoral permet l’élection du président de la république, des députés et des membres de l’assemblée des experts. Ce système électoral s’inspire des démocraties populaires, le pluralisme politique n’existe pas ; les candidats appartiennent aux diverses factions islamistes[75].

Le système politique de la République islamique est basé sur la Constitution de 1979 appelée Qānun-e Asasi (« Loi Fondamentale »). Le système comprend plusieurs corps gouvernants intimement reliés, dont la plupart sont nommés par le guide (seuls le président, les membres du parlement, et les membres de l’assemblée des experts sont élus au suffrage universel). L’âge minimum requis pour voter est fixé à 15 ans.

Pouvoir exécutif

Article détaillé : Rahbar.

Le Guide de la révolution (aussi appelé « Guide suprême ») est responsable de la supervision des « politiques générales de la République islamique d’Iran »[76]. Le guide de la révolution est élu par l’Assemblée des experts pour une durée indéterminée. Le guide de la révolution est commandant en chef des forces armées ; il contrôle le renseignement militaire et les opérations liées à la sécurité ; lui seul a le pouvoir de déclarer la guerre. C’est aussi la seule personne des institutions d’État obligatoirement religieuse. Il peut démettre le président de la république de ses fonctions, après que la cour suprême eut reconnu ce dernier coupable de violation de ses devoirs constitutionnels, ou après un vote du Parlement témoignant de son incapacité sur la base du principe 89 de la constitution. L’assemblée des experts est responsable de la supervision du guide suprême dans le cadre de l’exécution de ses devoirs légaux. Le guide suprême actuel est l’ayatollah Ali Hossein Khamenei (désigné en 1989).

Article détaillé : Président de l'Iran.

La Constitution définit le président comme la plus haute autorité de l’État après le guide de la révolution[76]. Le président est élu au suffrage universel pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Les candidats à la présidence doivent être autorisés à se présenter par le Conseil des gardiens. Le président est responsable de l’application de la constitution et de l’exercice des pouvoirs exécutifs, à l’exception de ceux directement liés au guide suprême. Le président nomme et supervise le Conseil des Ministres, coordonne les décisions du gouvernement et sélectionne les politiques du gouvernement avant qu’elles soient transmises au parlement. Dix vice-présidents assistent le président, ainsi qu’un cabinet de 22 ministres, dont la nomination doit être approuvée par le parlement[77]. Le Président de la République actuel est Mahmoud Ahmadinejad (élu en juin 2005).

Pouvoir législatif

Article détaillé : Majlis d'Iran.

La Majles (maʤles), dont le nom complet est « Assemblée consultative islamique » (en persan : مجلس شورای اسلامى, Majles-e Shora-ye Eslami), est l’unique assemblée du système monocaméral iranien. Elle compte 290 membres élus pour un mandat de quatre ans. La Majles ébauche la législation, ratifie les traités internationaux et approuve le budget national. Tout candidat à la législature doit être autorisé à se présenter par le Conseil des gardiens. En 2006, 5 sièges sont réservés pour les minorités religieuses.

Article détaillé : Assemblée des experts.

L’Assemblée des experts, qui siège une semaine par an, compte 86 membres du clergé « vertueux et cultivés » élus au suffrage universel pour un mandat de huit ans. Comme pour les élections présidentielle et législatives, c’est le Conseil des Gardiens qui détermine l’éligibilité des candidats. L’assemblée élit le Guide suprême et a l’autorité constitutionnelle pour lui retirer le pouvoir à n’importe quel moment. On n’a cependant jamais vu de cas où cette assemblée s’opposait aux décisions du guide suprême.

Article détaillé : Conseil des Gardiens.

Le Conseil des Gardiens compte 12 juristes dont 6 sont nommés par le Guide suprême. L’autre moitié est recommandée par le dirigeant du pouvoir judiciaire (lui-même nommé par le Guide de la révolution) et officiellement nommés par le parlement. Le conseil interprète la constitution et peut user de son droit de veto à l’encontre de la Majles : s’il juge une loi incompatible avec la constitution ou les principes de l’islam, il la renvoie au parlement pour réexamen. Dans l’exercice controversé de son autorité, le conseil se réfère à une interprétation stricte de la constitution afin de mettre son veto aux candidats au parlement.

Le Conseil de discernement, composé de six membres religieux du Conseil des Gardiens de la Constitution, des chefs des pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutif, du ministre concerné par l’ordre du jour auxquels s’ajoute une dizaine d’autres personnalités. Il a l’autorité pour faire la médiation des problèmes entre le parlement et le conseil des gardiens, et sert de corps consultatif au guide suprême ; en faisant ainsi un des organes de pouvoir les plus puissants du pays.

Pouvoir judiciaire

Article détaillé : Système judiciaire iranien.

Le guide de la révolution nomme le chef du pouvoir judiciaire (actuellement Mahmoud Hashemi Shahroudi), qui à son tour nomme le dirigeant de la cour suprême et le procureur en chef. Il existe différents types de tribunaux incluant les tribunaux publics qui sont en charge des cas civils et criminels, et les tribunaux révolutionnaires qui traitent différents cas, dont les crimes contre la sécurité nationale. Les décisions des tribunaux révolutionnaires sont finales et l’appel n’est pas possible. Le tribunal spécial clérical est en charge des crimes commis par les membres du clergé, bien qu’il se soit aussi chargé de cas impliquant de laïcs. Le tribunal spécial clérical fonctionne indépendamment du système judiciaire régulier et ne rend compte qu’au guide de la révolution. Les décisions de ce tribunal sont définitives et on ne peut y faire appel. Plusieurs religieux réformistes ont par exemple été jugés et condamnés sous des prétextes divers par le tribunal spécial du clergé[78], comme le montre l’exemple de l’Hojjat-ol-Eslam Abdollah Nouri, éditeur du journal Khordad. Ce religieux réformateur, critique de la répression, est accusé d’insultes à Khomeini et de publication d’articles religieux puis condamné à cinq ans d’emprisonnement[79]

Pouvoirs locaux : conseils de villes et de villages

Les conseils locaux sont élus par un vote public pour des mandats de quatre ans dans toutes les villes et villages d’Iran. D’après l’article 7 de la constitution iranienne, ces conseils locaux, avec le parlement, sont « les organes administratifs et de décision de l’État »[76]. Cette section de la constitution n’a pas été appliquée avant 1999, quand les premières élections de conseils locaux ont été tenues dans le pays. Les conseils ont différentes responsabilités comme élire les maires, superviser les activités des municipalités, étudier les besoins sociaux, sanitaires, économiques, culturels et éducatifs de leurs administrés. Ils planifient et coordonnent la participation nationale à l’implémentation des décisions sociales, économiques, culturelles, éducatives et autres.

Politique intérieure

Nonobstant le caractère "républicain" et "démocratique" de l'Etat iranien, son gouvernement est un régime autoritaire[80],[81]. La majorité du peuple iranien serait totalement insatisfait du régime[82]. Même si le peuple élit ses représentants au suffrage universel, les personnes éligibles sont choisies par les instances islamiques[83]. Amnesty International classe l'Iran dans les deux pays avec le plus fort taux d'exécution (avec la Chine). Selon les organismes internationaux de défense des droits de l'homme, la torture et le viol par les Gardiens de la Révolution islamique se produisent régulièrement[84]. Amnesty International affirme aussi qu'il n'existe pas de liberté d'expression[85]. Enfin, dans son éditorial consacré à l'Iran d'après l'élection présidentielle contestée de juin 2009 et la violente répression des protestations qui l'ont suivie, le journal Le Monde s'est fait l'écho d'un concept qui pourrait décrire la dérive autocratique du pouvoir de Téhéran : "Comment nommer ce mélange d'hypernationalisme (note: ceci est une erreur, le régime iranien ne se veut pas nationaliste et rejette tout ce qui relève de la culture et de l'histoire iranienne, les ruines de Persepolis auraient été détruites par les bulldozers du régime si le peuple ne s'était pas dresser contre ce projet, ils ont interdit le drapeau iranien, l'hymne national iranien, toutes les théories de la république islamique considèrent l'Islam comme une réalité supérieur à tout et en tout cas à la nation, voire la vidéo de Khomeini revenant en Iran après 15 ans d'exil déclarant qu'il ne ressent rien par rapport à ce retour à sa terre natale) et de populisme, de quête de "pureté révolutionnaire" et d'anti-intellectualisme, de mépris de la démocratie, de rejet du compromis ? Islamo-fascisme ?"[86]

Politique générale

Peinture murale à Suse vantant le tchador
Partisans de Mostafa Mo’in, candidat à l’élection présidentielle en 2005, dont un des slogans était de se battre pour les Droits de l’Homme

L’État iranien, à part ces structures institutionnelles, possède d’autres particularités sur le plan politique. Il existe en effet des structures de dédoublement de l’appareil d’État. Ces structures, appelées structures révolutionnaires (nahadha ye enqelāb), dépendent directement du guide de la révolution et prennent en charge des activités généralement sous le contrôle du gouvernement. L’Armée iranienne est ainsi doublée par les Gardiens de la révolution et les tribunaux par des tribunaux révolutionnaires. Dans chaque ministère et chaque province est nommé un représentant du guide.

La politique est réservée aux factions[87] islamistes[88], puisque tous les autres partis traditionnels sont interdits[89]. Il existe deux tendances chez les islamistes : conservateurs et réformateurs. Tous deux veulent faire durer le système iranien, mais ils ne sont pas d’accord sur les moyens à employer. Les conservateurs s’opposent à tout changement, et sont pour la ligne dure en vigueur aux débuts de la révolution. Les réformateurs sont pour une certaine libéralisation politique. L’élection de Mohammad Khatami, un réformateur, en 1997, a montré la volonté de changement des Iraniens. Néanmoins, les difficultés créées par les conservateurs pour faire valider les lois des réformateurs ont empêché le moindre changement et ont permis aux conservateurs de revenir sur la scène politique. La perte de crédibilité a entraîné un fort taux d’abstention aux élections municipales en 2003, le retour de députés conservateurs au Majles en 2004, jusqu’à l’élection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2005. Ce dernier sera réélu en 2009 à l'issue d'un scrutin aux résultats très contestés par des millions d'Iraniens favorables à son principal concurrent réformateur l'ex-Premier Ministre, de la République Islamiste Iranienne, Mir-Hossein Mousavi de 1981 à 1989.

Les catégories de la population les plus sensibles pour les autorités politiques de la république d’Iran sont les jeunes, les femmes et les intellectuels[89]. La jeunesse iranienne vit une crise causée par les contraintes morales, le manque de perspectives d’avenir et le chômage[90]. Les jeunes n’abandonnent pas pour autant leur quête de liberté sociale : liberté de choix vestimentaires, de rencontre entre sexes opposés dans les lieux publics, d’accès à la production culturelle et artistique du monde entier[89]. Les revendications ayant trait à la condition de la femme en Iran n’ont rien perdu de leur vigueur[91]. Bien que leur statut juridique soit inférieur, comme le montrent notamment l’obligation du port du voile[92] et les mesures relatives à la mixité, les femmes participent à tous les aspects de la vie politique, sociale, économique, scientifique et artistique. Il existe aujourd’hui deux mouvements féministes en Iran : un courant féministe islamiste, se réclamant des valeurs religieuses et de la tradition, et un autre se réclamant de la laïcité[91]. Les intellectuels (roshanfekran) sont eux aussi divisés en religieux et laïques[93]. Ils ont changé leur vision entre les débuts de la république islamique et aujourd’hui, un quart de siècle après. Abdul Karim Soroush, un philosophe iranien tout d’abord partisan de la révolution, est aujourd’hui considéré comme un degarandishan (« ceux qui pensent autrement ») ; il a développé une approche critique de l’islam : il distingue une version de la religion qui n’a son mot à dire que dans la sphère du sacré et une autre qui a son mot à dire sur tout, y compris la vie sociale et politique[93]. De nombreux intellectuels pensent de manière similaire à Soroush et sont opposés à l’imbrication du politique et du religieux. Les laïques, bien que soumis à l’intimidation sont toujours actifs. Des débats réguliers ont lieu sur l’ouverture du système politique, le rôle de la société civile, la démocratie, l’espace public, etc[89].

Les jeunes, les femmes, les intellectuels et les classes moyennes forment une société civile qui n’est pas dotée de structures d’encadrement, car l’appareil d’État a infiltré les institutions civiles[94]. Des groupes existent néanmoins en dehors du contrôle de l’état, qui permettent d’organiser des manifestations, signer des pétitions[95],[89]. Des contacts ont aussi lieu avec la diaspora iranienne et l’extérieur du pays pour informer sur la situation nationale et internationale[89].

Situation des droits humains en Iran
Partisans de Mostafa Mo’in, candidat à l’élection présidentielle en 2005, dont un des slogans était de se battre pour les Droits de l’Homme (il n’a obtenu que 13,83%)
Article détaillé : Droits de l'homme en Iran.

La situation des droits de l’homme est jugée très préoccupante en Iran[96].

Sous le règne du Shah, le non-respect des droits de l'homme avaient été constaté et dénoncé par des ONG. Depuis l'instauration de la République islamique, la violation par le gouvernement iranien des droits civils et de la liberté d’expression politique est toujours dénoncée à travers le monde. L’Assemblée générale et la Commission des droits de l’homme de l’ONU se déclarent préoccupées par « le grand nombre d'exécutions capitales, de cas de torture et de traitements ou châtiments inhumains ou dégradants, les normes appliquées en ce qui concerne l'administration de la justice, l'absence de garanties d'une procédure régulière, le traitement discriminatoire de certains groupes de citoyens »[96].

Récemment, la réélection contestée par beaucoup d'iraniens du Président de la république sortant, Mahmoud Ahmadinejad, celui-ci étant soutenu par le Guide suprême de la révolution, et la répression des manifestations de protestation dont, parmi bien d'autres, Neda Agha-Soltan est la victime emblématique, accentue la situation critique des droits de l'homme dans le pays.

Depuis l’établissement de la république islamique en 1979, les lois iraniennes sont basées sur une interprétation particulière de la Charia. Toutes les relations sexuelles qui ont lieu en dehors du traditionnel mariage hétérosexuel sont illégales et aucune distinction légale n’est faite entre les relations consenties ou non consenties. Le rapport du HCR de 2001 dit que la chirurgie de changement de sexe est fréquemment et ouvertement menée en Iran, et que les homosexuels et les travestis sont en sécurité tant qu’ils gardent profil bas[97]. Le rapport déclare de plus qu’il n’est pas possible actuellement pour les individus transgenres de choisir de ne pas subir de chirurgie - si on leur accorde le droit de changer de sexe, il est attendu qu’ils le fassent immédiatement. Ceux qui ne veulent pas se faire opérer (ainsi que ceux qui se travestissent ou ne peuvent définir leur sexe) sont considérés comme étant de leur genre biologique, et, en tant que tels, peuvent être soumis à harcèlement pour le fait d’être homosexuels et sont donc sujets aux mêmes lois interdisant les actes homosexuels[98].

Depuis son élection en 2005, la présidence de Mahmoud Ahmadinejad est marquée par la priorité donnée à la politique internationale. Le pouvoir se préoccupe plus de la position géostratégique du pays que des problèmes intérieurs. L’efficacité de l’action internationale sur les Droits de l’Homme en est affectée. Le dialogue avec l’Union européenne, rompu en 2004, n’est pas repris malgré une tentative de relance en 2005. L’ACAT note toutefois que, malgré des déclarations contradictoires, la position de l’Iran pourrait évoluer sur la question de l’application de la peine capitale aux mineurs[99]. À l’opposé, Amnesty International craint que le nombre d’exécutions de mineurs depuis 2005 soit sous-évalué. L’association avait vu dans les promesses électorales de Mahmoud Ahmadinejad (amélioration des droits sociaux et économiques) une occasion de sensibiliser l’Iran au thème des droits humains. Elle note au contraire que « les mois ont passé et… répression, limitation du droit à l’expression et d’association, arrestations arbitraires, torture et pour agrémenter le tout, retour massif à la peine de mort, sont à nouveau à la carte »[100].

En 2003, Bernard Hourcade, iranologue au CNRS dressait un portrait optimiste de l’évolution politique et sociale de l’Iran. Il constatait une modernisation du pays dans les secteurs culturel, social, économique, politique, des relations internationales, et des échanges universitaires internationaux. De nombreux anciens pasdarans qui occupent aujourd’hui des postes clefs sont allés étudier à l’étranger. Il notait que les notions de république, de démocratie ou de libertés s’ancrent de plus en plus dans la société iranienne et créent les conditions d’un changement profond ; changement dans lequel l’islam politique a une nouvelle place. Selon lui, « malgré la répression, l’Iran est un pays où les gens débattent, parlent, s’expriment, protestent. Quels que soient leurs efforts, les autorités cléricales qui contrôlent la justice et la police ne sont plus en mesure de contrôler l’accès à l’information ni l’expression des revendications. Les actes de répression pour l’exemple, notamment contre les journalistes, sont d’autant plus violents et systématiques, mais dénoncés avec force et efficacité, même par des membres du gouvernement ». Si des oppositions bloquent encore les processus électoraux, ou la promulgation de lois, le pays a changé et a pris l’habitude de l’indépendance et de la liberté de parole, avant celle des actes[101].

Certains experts de la région considèrent que le peuple est contre le régime et a adopté le principe de démocratie depuis longtemps, sans que le régime ne fasse quelconque effort pour l'écouter. D'ailleurs, la majorité des Iraniens ne penseraient pas qu'une "République Islamique réformée" puisse les satisfaire[102].

Amnesty International classe l'Iran comme ayant le plus fort taux d'exécution sommaires, de violation des droits de l'Homme et des libertés fondamentales en 2008 avec 317 exécutions sommaires. Selon les organismes internationaux de défense des droits de l'homme, la torture et le viol par les gardiens de la révolution se produiraient régulièrement[103]. Amnesty International constate aussi qu'il n'existe pas de liberté d'expression[104].

Situation des femmes en Iran
Article détaillé : Femmes iraniennes.

Si les femmes en Iran bénéficient globalement de droits plus étendus que dans bon nombre d'Etats voisins du Moyen-Orient, un certain nombre de ces droits datant des années 60 et années 70, ceux-ci ont été restreints depuis la révolution islamique et, singulièrement, depuis l'élection présidentielle de 2005 comme en atteste l'actualité en 2009[105].

Les femmes en Iran font face à une situation de discrimination vis-à-vis des hommes, comme le montre l'inégalité de leurs droits concernant le mariage. La loi islamique permet, en effet, aux hommes d'épouser quatre femmes à titre permanent et de prendre autant d'épouses "temporaires", par des contrats religieux qui peuvent durer de quelques heures à plusieurs années. Les femmes qui contractent des mariages temporaires sont des veuves ou des divorcées. Les femmes, par contraste, doivent demander l'autorisation de leur mari pour travailler ou voyager à l'étranger et leurs droits au divorce ou à la garde des enfants est plus restreint[106].

Par ailleurs, le port du foulard islamique est obligatoire pour toutes les femmes, y compris les touristes, en Iran. Plus de 110 000 femmes "mal voilées" ont reçues des "avertissements" délivrés par la police pour non-respect du strict code vestimentaire en 2007.

Médias

Article détaillé : Médias en Iran.

Les médias existent depuis l’apparition du premier journal papier en 1835[107]. Ils regroupent aujourd’hui plusieurs agences de presse officielles (dont l'Agence de presse de la République islamique ou IRNA), de très nombreux journaux et magazines, des chaînes de télévision officielles et libres (émettant depuis l’étranger), des stations de radio. L’explosion du phénomène des blogs s’observe aussi dans le pays, dans la mesure où ce média permet de s’exprimer librement et anonymement.

La constitution de l’Iran accorde la liberté de la presse aussi longtemps que sont respectés les principes islamiques. On exige de chaque publicateur de journal ou magazine d’avoir une licence de publication valide[108]. Toute publication perçue comme anti-islamique ne se voit pas attribuer cette licence. En pratique, le critère définissant le caractère anti-islamique englobe tous les supports qui présentent un sentiment anti-gouvernemental[108]. En 1987, tous les journaux et magazines en circulation soutenaient les institutions de la république islamique. Après l’élection de Mohammad Khatami en 1997 et la libéralisation relative qui a suivi dans le pays, les publications se sont beaucoup développées, dont certaines réussissent à être plus critiques envers le gouvernement.

Toutes les radios et télévisions émettant depuis l’Iran sont contrôlées par le gouvernement. C’est le guide de la révolution qui nomme les directeurs des chaînes de télévision et des radios nationales. Des chaînes de télévision et des stations de radio existent à Téhéran et dans la plupart des grandes villes provinciales. Les chaînes en Azerbaïdjan iranien et au Kurdistan iranien sont autorisées à émettre des programmes en azéri et en kurde. Plusieurs groupes d’opposition émettent depuis l’Irak ou les républiques du Caucase. RFI, la BBC, Voice of America ont des programmes d’actualité en persan émettant sur la bande FM en Iran.

La censure qui s'applique aussi bien à l'actualité qu'à des travaux de fiction est la règle en Iran. Tout éditeur doit soumettre les œuvres qu’il souhaite publier[108].

Quand le gouvernement a introduit Internet en Iran, les services étaient complètement ouverts. Cependant, le gouvernement a par la suite décidé de filtrer l’accès à Internet pour bloquer le contenu jugé inapproprié. Les sites pornographiques sont complètement filtrés, ainsi que la quasi-totalité des sites fournissant des outils permettant de contourner les filtrages. Certains blogs et sites d’information sont également bloqués, dans des proportions moindres[109]. Le blocage et la restriction d’Internet est rendu possible par la loi iranienne de la presse de 1986, qui définit les conditions de l’accès à l’information par le public. La loi requiert aujourd’hui que les FAI installent des mécanismes de filtrage. Les peines prévues pour les violations des lois sur l’accès et la diffusion de l’information peuvent être très sévères.

Après l’arrivée au pouvoir de Khatami en 1997 et l’émergence d’un mouvement réformateur (les réformistes, menés par Khatami, voulaient faciliter l’information du public), les conservateurs ont agi sur la presse et les mouvements se sont déplacés sur la toile. C’est à la même période qu’ont commencé à croître fortement le nombre de blogs en persan. En effet, les blogs représentent une fenêtre pour les jeunes qui veulent s’exprimer de manière plus libre que dans la société iranienne. Selon des statistiques non-officielles, il y en aurait plus de 100 000 régulièrement mis à jour en février 2005[110].

La censure persiste et s'est durcie avec le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad. En octobre 2006, celui-ci a fait passer un décret forçant les FAI à limiter les vitesses de téléchargement à 128Kbps pour tous les clients individuels et les cybercafés[111]. Par ailleurs, une lutte sans merci a été menée par le gouvernement islamique pour éliminer les antennes paraboliques (une saisie de plus de 125 000 antennes a été opérée, à Téhéran, en mars 2009[112]) qui avaient fleuries sur les toits ces dernières années afin de permettre à des millions d'iraniens de capter les chaînes de télévision étrangères par satellite.

Politique étrangère

En Iran, le régime révolutionnaire mis en place par l’ayatollah Khomeini a initié des changements radicaux dans la politique étrangère qui était menée par le Shah, particulièrement en inversant l’orientation du pays vis-à-vis de l’Occident. Après l’idéalisme post-révolutionnaire initial, une politique étrangère dure et la Guerre Iran-Irak, le pays a initié une politique étrangère plus rationnelle, basée sur des objectifs économiques[113]. Cependant, celle-ci est occasionnellement occultée par la rhétorique idéologique.

Darvāzeh-ye Bāgh-e Melli : les portes principales du ministère des Affaires étrangères à Téhéran

Dans les années récentes, l’Iran a fait de grands efforts pour améliorer ses relations avec ses voisins, particulièrement avec l’Arabie saoudite. Les buts régionaux de l’Iran sont d’essayer de ne pas être dominé en établissant leur rôle de leader dans la région, de circonscrire l’influence américaine et des autres puissances extérieures et de construire des relations commerciales de qualité. En termes généraux, la politique étrangère de l’Iran se base sur trois idées principales :

  1. Elle prend position contre les États-Unis et Israël : le premier en tant que puissance militaire qui la menace dans le golfe Persique et le second comme ennemi désigné de la propagande islamique post-révolution (dans le cadre du soutien à l'édification d’un État Palestinien proche de ses conceptions islamistes en soutenant le Hamas et en dénoncant le rôle de l'Autorité palestinienne[114],[115]).
    Voir aussi : Relations Iran-États-Unis et Relations Iran-Israël
  2. Elle veut éliminer l’influence extérieure dans la région. L’Iran se voit comme une puissance régionale, alors que des puissances mondiales telles que les États-Unis ou la Grande-Bretagne ne le souhaitent pas. Elle cherche donc à réduire leur présence dans le golfe Persique autant que possible.
    Voir aussi : Relations franco-iraniennes et Relations Iran-Allemagne
  3. Elle développe fortement les contacts diplomatiques avec les autres pays en voie de développement dans un effort pour construire des relations commerciales et des appuis politiques, maintenant que le pays a perdu son soutien américain d’avant la révolution.
    Voir aussi : Relations Iran-Inde, Relations Iran-Chine et Relations Iran-Russie

Malgré ses lignes directrices, les relations bilatérales sont fréquemment confuses et contradictoires, à cause de l’oscillation permanente de l’Iran entre des aspects pragmatiques et idéologiques.

Le pays envisagerait d’entrer dans l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale.

Exportation de la révolution

Le concept de l'exportation de la révolution islamique dérive d’une façon particulière de voir le monde, qui perçoit la révolution islamique comme le combat politique à mener par les musulmans pour se libérer de l’oppression des « tyrans » ennemis de l'islam, lesquels ne serviraient en réalité que les intérêts de l’impérialisme international. Il en résulte la volonté de bâtir une sorte d'empire islamique régional, sinon mondial, dont l'Iran serait le cœur. L’article 11 de la constitution de la République islamique d'Iran affirme explicitement que « le gouvernement islamique a l’obligation de mener sa politique (étrangère) sur le principe de l’unité islamique et d’entreprendre une action suivie pour la réalisation de l’unité politique, économique et culturel du monde musulman. »[116] C'est en cela que, pour Ali Khamenei, « l’exportation de la révolution est une responsabilité constante de la République islamique. »[117]

Il existe plusieurs courants de pensée quant aux moyens à mettre en œuvre pour exporter la révolution islamique. En général, ceux qui sont pour l’exportation de la révolution seulement à travers l’éducation et l’exemple ont dominé le ministère des affaires étrangères, alors que ceux en faveur d’une assistance active aux groupes révolutionnaires n’ont pas servi à de tels postes. Néanmoins, parce que ces soutiens à l’approche activiste sont aussi des dirigeants politiques influents, ils ont pu influencer certains domaines des relations étrangères. Cela est particulièrement vrai au sujet de la politique envers le Liban[118]. En 1982, l’Iran déploie 1 500 gardiens de la révolution à Baalbek au Liban, pour organiser, fournir et entraîner le Hezbollah[119]. L’Iran aurait diminué son aide au mouvement libanais, mais continue tout de même à armer le Hezbollah et l’encourage à maintenir une capacité militaire significative[113]. De plus, Téhéran soutient des mouvements chiites en Irak, à Bahreïn, en Arabie saoudite, en Afghanistan. L'Iran a aussi soutenu, encadré et financé les mouvements islamistes en Algérie au début des années 90, aussi bien le FIS que, en secret, le GIA[120]. Enfin, après la première guerre du Golfe de 1991, l’Iran a tissé des liens de soutien en Palestine auprès du Hamas et du Jihad islamique ; ainsi qu'à d’autres mouvements sunnites auxquels ils ont octroyés des financements restreints, en profitant (plus encore sous George W. Bush depuis le 11 septembre 2001), du mécontentement croissant envers la politique étrangère des États-Unis[113] .

L’exportation de la révolution islamique ne cadrant pas avec le désir d’ouverture de l’Iran exprimé durant la période de pouvoir des réformateurs autour du président Mohammad Khatami, certains auteurs ont pu penser que le concept d’exportation de la révolution s’était évanoui dès les premières années du régime[121]. Mais, au lendemain de sa réélection contestée en 2009, Mahmoud Ahmadinejad, s'exprimant devant un cercle restreint de dignitaires religieux, a évoqué, sans aucune ambiguïté, une révolution destinée à l'islamisation du monde entier[122].

Programme nucléaire iranien

Les ministres des affaires étrangères de France, Allemagne, États-Unis, Royaume-Uni, Russie et Chine pendant une réunion sur le programme nucléaire iranien en mars 2006.
Article détaillé : Programme nucléaire iranien.

Le programme nucléaire iranien est devenu une discussion politique à la fois en Iran et dans les pays occidentaux. Un fossé considérable émerge entre les vues politiques des iraniens et celles de l’occident. Le public iranien voit la puissance nucléaire comme un moyen de diversifier les sources d’énergie et d’affirmer son rôle politique international[123]. Le public iranien, pratiquement tous les candidats politiques et le gouvernement actuel sont unis sur ce point : l’Iran devrait développer son industrie nucléaire civile, car ils ne peuvent accepter que d’autres pays, comme Israël, l’Inde ou le Pakistan soient dotés de l’énergie atomique en dehors du cadre du Traité de non-prolifération (TNP)[124]. Les gouvernements occidentaux pensent que le programme nucléaire civil possède des intentions cachées, dont celle de se doter d’armes nucléaires[123],[125].

L’Iran a ratifié le TNP en 1970, ce qui l’engage à ne pas fabriquer d’armes nucléaires et à ne pas essayer de s’en procurer. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) estime, depuis plusieurs années, que la non-coopération iranienne rend impossible la conduite d’inspections afin de s’assurer que la technologie n’est pas détournée pour un usage militaire, comme l'a déclaré un rapport de son directeur général le 31 août 2006[126].

Si Mohamed ElBaradei avait alors indiqué, le 19 octobre 2007, qu'aucune activité militaire n'était démontrée[127], des pourparlers étant même menés pour une inspection plus complète et permanente, il a depuis acquis une perception différente des visées géopolitiques iraniennes.

En effet, tandis que Téhéran prétend toujours que ce programme a une finalité strictement civile, Ali Khamenei a néanmoins déclaré le 14 mai 2009 que l’Iran « en se renforçant sur un plan scientifique, économique et technologique surmontera tous les complots de l'étranger et dans un avenir proche, atteindra un point tel qu’aucun ennemi n'osera plus même penser à une offensive militaire, politique ou économique contre l'Iran. »[128]

Enfin, le directeur de l'Agence internationale de l’énergie atomique a récemment affirmé que, désormais, son « sentiment viscéral est que l'Iran veut assurément se doter de la technologie [...] qui lui permettrait de disposer d'armes nucléaires » (17 juin 2009)[129].

Puissance militaire

Article détaillé : Armée iranienne.
Un des trois sous-marins classe Kilo de la marine iranienne

Les forces armées iraniennes se sont modernisées et ont été organisées après la Première Guerre mondiale, surtout après la prise de pouvoir de Reza Shah en 1921. Sous le règne du dernier shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, l’armée iranienne a été entraînée et équipée par des armées étrangères. La mission militaire américaine en Iran était par exemple la plus importante du monde en 1978[130]. Les ventes d’armes américaines à l’Iran se sont élevées à 11,2 milliards de dollars entre 1950 et 1979[130]. Après la révolution iranienne et la prise de pouvoir du nouveau régime, l’armée iranienne a perdu plus de 60 % de ses effectifs (purges ou désertions)[131], alors que parallèlement, l’ayatollah Khomeini créait par décret le corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) le 5 mai 1979, avec pour objectif de défendre les intérêts de la révolution islamique.

Les forces armées iraniennes sont organisées de la façon suivante:

Les forces armées iraniennes peuvent aussi compter sur le corps appelé Niruyeh Moghavemat Basij (littéralement « Force de Mobilisation de la résistance »), une force d’intervention populaire rapide composée de volontaires (comparable à une milice civile). Les Basij ont été initialement créés pour permettre l’envoi de forces sur le front lors de la guerre Iran-Irak ; aujourd’hui, leur rôle est de faire respecter les préceptes islamiques. Ils comptent également des unités spéciales anti-émeutes et une forte présence dans les universités et parmi les étudiants. Leur nombre est difficile à estimer, entre 11 millions selon leur commandant, et 400 000 à un million selon d’autres sources[135].

La constitution de l’Iran de 1979 désigne le guide de la révolution comme commandant suprême des forces armées[136].

La puissance militaire iranienne a été fortement amoindrie par la guerre Iran-Irak et par l’embargo auquel la république islamique est soumise (malgré des livraisons d’armes américaines grâce à des intermédiaires israéliens, européens ou latino-américains au début des années 1980[130]). À partir de 1988, les achats d’armes reprennent (notamment auprès de la Corée du Nord, de la Chine, de la Syrie, de la Russie, de la France, de l’Italie, et d’autres[130]) et le pays décide de se doter d’une industrie militaire nationale. En 2006, l’Iran produit donc des aéronefs (par ex. hélicoptère Shabaviz 2-75), des blindés (par ex. Zulfiqar), des missiles balistiques (par ex. Shahab-3). La réussite iranienne dans le domaine balistique est notable et confère à la république islamique un pouvoir de dissuasion vis-à-vis des autres pays de l’aire régionale[137]

D’après Rand corporation, le budget militaire de l’Iran est limité (environ 5 milliards de dollars en 2003[138]) et est limité à la défense plus qu’à l’offensive[139].

Économie

Borj-e Sefid (« la tour blanche »), un centre commercial à Téhéran
Un vendeur de fruits secs du Bazar de Tajrish, Téhéran

L’Iran est un pays en développement marqué par une forte intervention de l’État et subissant des sanctions commerciales handicapantes, faisant écho à la marginalisation du pays au sein de la communauté internationale. Son économie est fortement marquée par la prédominance du secteur pétrolier et gazier, mais bénéficie aussi de certains atouts agricoles et maritimes.

Pendant du niveau de pauvreté, un taux de croissance de 6,5%[4] (2005) fait apparaître l’économie iranienne sous un jour dynamique. Cette croissance est toutefois accompagnée d’une inflation à deux chiffres, soit 25,6 en 2008[140], et n’empêche pas le niveau de vie iranien actuel d’être inférieur à celui des années 1970[141], du fait du doublement de la population

La richesse et la population

En 2008, le produit intérieur brut (PIB) de l’Iran est estimé à 841,1 milliards de dollars américains à parité de pouvoir d’achat (ppa), 180 milliards selon les taux de change officiels. La part de l’agriculture dans la production nationale est relativement réduite pour un pays en voie de développement: elle n’y contribue qu’à hauteur d'un peu plus de 10,2 % ; l’industrie et les services contribuent, à parts semblables, pour les neufs dixièmes restant du revenu national[4]. En 2005, le secteur pétrolier a généré à lui seul 70 milliards de dollars et explique 80 % des exportations du pays[142]

Ces déséquilibres économiques se retrouvent aussi dans la répartition des richesses. Alors qu’elle ne contribue qu’au dixième de la production nationale, l’agriculture occupe 25 % de la population employée, contre 31 % à l’industrie et 45 % aux services[4]. Malgré un produit national brut (PNB) par habitant relativement correct de 12 800 dollars en ppa (contre 1390 à l’Égypte)[143], 18% des Iraniens vivent en dessous du seuil de pauvreté[4]. En 2008, un peu plus de 12,5 %[4] d’une population active de 24,35 millions de personnes est au chômage (environ 25 % selon certaines sources), et 90 % de la population occupée est payée par l’État[141]. L’âge légal du travail est fixé à 15 ans, mais les principaux secteurs d’activité jouissent d’une exemption, rendant souvent légal le travail des enfants[144].

Les différents secteurs d’activité

Le grand bazar de Téhéran

L’agriculture iranienne est relativement diversifiée grâce à la multiplicité des climats à l’intérieur d’un pays pouvant produire de nombreuses céréales, du riz, une grande variété de fruits, du coton… Sa productivité demeure relativement faible. Alors qu’un tiers du territoire iranien est arable, seul un dixième est exploité, et moins d’un tiers des terres cultivées profitent d’un système d’irrigation performant. La plupart des exploitations sont inférieures à dix hectares. L’opposition entre propriétaires et ouvriers agricoles à partir des années 1970 a longtemps découragé les investissements et donc freiné les gains de productivité. L’engagement du gouvernement dans l’agriculture a toutefois permis, durant les années 1990, de se rapprocher de l’objectif d’autosuffisance alimentaire en agrandissant la surface irriguée[144] et a réorienté certaines productions à l’exportation (dattes, fleurs, pistaches…). Le pays doit cependant compter avec des aléas climatiques comme la sécheresse, susceptible d’amoindrir les récoltes, comme entre 1999 et 2001[142]. L’Iran profite par ailleurs de la richesse de la mer, pêchant de nombreuses espèces de poisson et étant un important producteur de caviar[144].

La part de l’industrie pétrolière dans l’économie nationale s’est nettement réduite depuis les années 1970, en partie en raison des dégradations ou des destructions subies par l’appareil productif au cours des guerres[144]. Avec une production de 4 millions de barils par jour[4], soit la quatrième du monde, dont 2,6 millions sont exportés elle reste toutefois largement prépondérante et assure près de la moitié des revenus de l’État[142]. Elle profite actuellement de l’envolée du cours du pétrole et a permis au pays d’amasser d’importantes réserves de change[4], le manque de raffineries fait que le pays importe un tiers de son carburant[145] Dans ce domaine de l’énergie, la volonté de l’Iran de développer son industrie nucléaire civile se heurte aux suspicions de la communauté internationale quant à ses objectifs militaires.

Le reste de l’industrie connaît une croissance honnête d'environ 3 % par an. Elle est dominée par quelques secteurs comme le textile, les industries minières, les matériaux de construction, l'automobile, l'artisanat, l’agroalimentaire, et l’armement[4]. (Le budget militaire serait de 4,2 milliards de dollars en 2005[143].) Dans le cas du textile, la réputation des tapis persans tissés à la main en fait une des premières activités exportatrices du pays et contribue de façon substantielle aux revenus des familles rurales[144].

Le secteur tertiaire représente environ 40 % de la production nationale et occupe une part similaire de la population. L’activité touristique est largement handicapée par le régime politique[144]. En mai 2007, le gouvernement a annoncé le renforcement de la vigilance à l'égard du code vestimentaire, qui concerne également les touristes, rappelant l'obligation de porter un voile noir en public qui doit couvrir les cheveux et les épaules, ainsi que des jupes et robes longues masquant les chevilles. Selon le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Sajedi-Nia, en cas de manquement à ces obligations, de sévères amendes sont prévues voire des peines de prison en cas de récidive[146].

Une partie de la population est engagée dans une économie informelle[147]. Depuis le début du XXIe siècle, le dynamisme réel de l’économie procède de plus en plus de sa dimension informelle (la contrebande et la fraude impliquent désormais l’ensemble des provinces)[148]. Le secteur subventionné du commerce d'organes pour transplant est en pleine expansion du fait de la pauvreté poussant des milliers de jeunes iraniens à vendre leurs organes (essentiellement des reins) à une des 137 agences gouvernementales spécialisées. Un rein se négocie environ 2400 €[149].

Le dirigisme étatique

D’après la Constitution de l’Iran, l’économie est divisée en trois secteurs :

Bien qu’à la suite de la révolution islamique, la question des nationalisations et de l’intervention étatique ait été l’objet d’un débat traditionnel gauche-droite où les conservateurs défendaient la propriété privée, la guerre contre l’Irak a suscité un dirigisme croissant. À terme, il a donné à l’État un contrôle quasi total de toutes les activités économiques. De fait, les grandes entreprises du pays sont dirigées par l’administration publique, ainsi que l’activité pétrolière via le Ministère du pétrole et la Compagnie pétrolière nationale iranienne. L’activité du secteur privé est généralement limitée aux petites structures, tels les ateliers artisanaux et les fermes agricoles[144]. Malgré des velléités de réforme et de privatisation ayant pris quelques formes concrètes dans les années récentes, l’État conserve son monopole sur l’essentiel de l’économie[143].

La législation d’inspiration islamique est, par ailleurs, extrêmement problématique pour les activités financières internationales. Aux termes de ces principes religieux, la rétribution d’intérêts en échange d’un prêt monétaire est illégale. Ces restrictions rendent virtuellement impossible la réalisation d’accords entre le pays et des institutions ou entreprises financières internationales, condamnant l’Iran à se satisfaire des sources internes de financement[144]. Les banques islamiques ont remplacé l’usure par différents modes de partage du profit. L’activité principale des banques consiste donc à obtenir des fonds du public et à les offrir aux hommes d’affaires sur la même base[150].

Un hameau d’éleveurs entre Maku et Chaldoran dans l’Azerbaïdjan iranien

Le secteur coopératif est constitué de fondations religieuses, ou bonyads. Mis en place juste après la révolution iranienne, parfois sur la base de fondations royales existant auparavant, les bonyads ont été utilisés pour redistribuer les revenus du pétrole aux pauvres et aux familles des martyrs (morts lors de la guerre Iran-Irak). Aujourd’hui, les bonyads sont des consortiums de compagnies qui sont exemptées de taxes et qui rendent compte directement au Guide de la révolution.

Malgré leur légalité, les syndicats sont absents en Iran. Les travailleurs sont généralement représentés par des institutions elles-mêmes dépendantes de l’État et qui ne s’opposent jamais à ses décisions. L’existence et la pratique du droit de grève n’empêche pas sa répression parfois violente par la police[144].

Étant donnée son emprise sur l’économie, le gouvernement iranien a une dette publique relativement faible (30% du PIB), ce qui n’empêche pas l’existence d’une inflation importante (en moyenne autour de 15%[4]).

Relations extérieures et perspectives économiques

En conséquence de ses prises de positions sur la scène internationale, l’Iran subit de nombreuses sanctions économiques. Depuis 1996, les États-Unis ont imposé un embargo sur les importations de pétrole et d’autres produits iraniens, puis d’interdiction d’investissements des firmes américaines, et dans certains cas non-américaines (loi d’Amato-Kennedy), vers l’Iran.

Sous la présidence de Rafsandjani (1989 - 1997), le pays a dû entamer une nouvelle politique économique de privatisation et d’ouverture et d’encouragement des investissements étrangers en Iran. Pour financer ses projets, l’état iranien a même sollicité des emprunts de la part de ses partenaires étrangers ou des instances financières internationales. La baisse des subventions qui s’en est suivie, et la mauvaise gestion de l’économie, a entraîné la hausse des prix et du chômage[151]. Cependant, l’ouverture aux investissements extérieurs est parfois freinée par le nationalisme économique des députés du Majles[152].

Du fait de l’importance de l’industrie pétrolière et de la dépendance extérieure du pays pour de nombreux produits, le taux d’ouverture (importations plus exportations en pourcentage du PIB) de l’Iran est cependant relativement élevé (54%, soit un taux comparable à celui de l’Allemagne). Ses principaux partenaires commerciaux sont l’Allemagne, les Émirats arabes unis et la Chine, suivis par des pays européens (la France est le troisième fournisseur de l’Iran[153]).

La situation de l’Iran vis-à-vis de l’extérieur est donc celle d’une dépendance à ses exportations de pétrole et d’un handicap provoqué par les sanctions internationales. À court terme, les tensions actuelles sur la question nucléaire peuvent, selon le jeu diplomatique, tout à la fois provoquer l’allègement ou l’aggravation de ces sanctions. En 2006, les revenus du gaz et du pétrole ont été le moteur principal de l’économie et de la stabilité sociale précaire du pays. L’économie iranienne ne se développe toujours pas, et les revenus pétroliers représentent une bouée de sauvetage pour un pays possédant une économie administrée et inefficace[154].

Codes

L'Iran a pour codes :

Notes et références

Cet article comprend des extraits des Country studies de la Bibliothèque du Congrès américain, qui sont dans le domaine public. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées et s’il ne contient pas de propos qui vont à l’encontre des règles de neutralité de Wikipédia.


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Articles connexes

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