- Nizami
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Nizami ou Nezami Ganjavi (en persan: نظامی گنجوی, en kurde: Nîzamî Gencewî, نیزامی گهنجهوی , en azéri: Nizami Gəncəvi) (1141 – 1209), dont le nom complet est Nezam al-Din Abu Mohammad Elyas Ibn Yusuf Ibn Zaki Ibn Mu’ayyad Nezami Ganjavi, était un poète et un écrivain persan. Il est né à Gandja (Azerbaïdjan) où il est resté jusqu'à sa mort.
Sommaire
Œuvres
- Makhzan al-Asrar (« Le Trésor de Mystères ») (1165) مخزن الاسرار
- Khosrow o Shirin (« Khosrow et Shirin ») (1175) خسرو و شیرین
- Leily o Majnoun (« Layla et Majnun ») (1188) لیلی و مجنون
- Haft Paykar (« Les Sept Beautés ») ou (Les Sept Idoles) (1191) هفت پیکر / بهرام نامه
- Eskandar-Nameh (« Le Livre d'Alexandre le Grand ») (1198) اسکندر نامه
Biographie
Nizami de Gandja ou Gandjavi, né plutôt vers 1140, à Ganja (anciennement Kirovabad), est avant tout un grand savant persan et l'auteur d'épopées romanesques, influencé profondément par le mysticisme.
Il ne quitta jamais son pays natal. Bien qu'il vécut loin des cours royaux, il dédia ses œuvres à divers princes persans.
Il est originaire de la ville Qom, près de Téhéran[1]. Comme il dit dans le Livre d'Alexandre :
"Même si je suis perdu à Gandja comme une perle,
Je suis de Ghahestan de Qom"Ainsi, son père, Moayyad quitta Qom pour Gandja.
Tous les membres de la famille de Nizami étaient savants. Dès son jeune âge, il commença à étudier toutes les branches scientifiques, philosophiques, théologiques,... de son époque. A ce propos, il dit :
"Tout ce qu'il y a en astronomie,
ou les détails dans toutes les sciences
Je les ai appris, et j'ai cherché dans toutes leurs pages, leurs mystères,"Nous disposons de très peu d’informations concernant sa vie. Néanmoins, nous savons qu’il devint tôt orphelin et a été élevé par son oncle maternel, Khadjeh Omar, particulièrement cultivé. C’est lui, d’ailleurs, qui transmet tout son savoir à Nizami. Sa mère, Raïssa, a été d’origine iranienne de tribu kurde, et son père, Yousouf, d’origine iranienne.
Il s’est marié trois fois. Le prince de Darband, Fakhr-é din Bahramshah lui offre une jeune et jolie esclave Kiptchak. Elle s’appelait Afagh. Il se marie avec elle. C’était sa première femme, et sa bien aimée, avec qui il a eu un seul et unique enfant, qui l’appela Mohammad Afagh. Sa femme décéda juste après l’achèvement de Khosrow et Chirine. Étrangement, les deux autres épouses de Nizami décèdent peu après l’achèvement d’une de ses épopées. C’est la raison pour laquelle il se plaigne amèrement auprès de Dieu avec ce verset : « Oh Dieu, pourquoi est-ce que pour chaque Masnavi je dois sacrifier une femme ? »
De poésies lyriques aux poèmes didactiques de contenu moral et mystique, ses œuvres sont illustrées d'anecdotes, et très riches en puzzles. Son art est la construction de quatre romans en poésie :
("Khosrow et Chirine", conte la vie et les amours du roi sassanides, Khosrow II, et de la princesse arménienne, Chirine. "Leili et Madjnoun", inspiré d'une vieille légende arabe, est l'histoire d'une passion amoureuse mutuelle qui ne s'accomplit que dans la mort. "Les Sept Idoles",a pour héros le roi sassanide, Bahram Gour, célèbre pour ses exploits et ses amours ; ses sept épouses, filles des rois des Sept Climats, lui content chacune une histoire merveilleuse[2].) Et finalement, "Le Livre d'Alexandre" exalte la sagesse surhumaine du conquérant, "figure divinisée, comme un composant de messages prophétiques[3]" dans la tradition musulman.
Il est par ailleurs très difficile d'accès, puisqu'il a un langage codé et très complexe. Seyyed Mohammad Ali Oraizi (1882-1954), savant iranien, a consacré, une grande partie de sa vie, aux œuvres de Nizami, et a pu facilement les interpréter.
Influences
Son influence dans le domaine littéraire est gigantesque. Il a non seulement enrichi la poésie persane dans sa totalité mais surtout a ouvert plusieurs voies.
Son œuvre
L’ensemble de ses œuvres est notamment caractérisé par six points essentiels[4] :
- Universalité. C’est-à-dire, il réunit toutes les figures.
- Force infinie.
- Inondé des métaphores, allégories,…
- Imagées et innovatrices.
- Eloquences.
- Primauté.
"Son œuvre harmonique, est remplie de synecdoques. il emplois sans cesse ses savoirs minutieux et infinis en astronomie, chimie, histoire, mythologie, religion, mysticisme, médecine,… Finalement, son œuvre est un tableau parfait, une topographie des mots et des choses, un mélange de conglobations et d’antanaclases[5]."
Comparaisons entre Firdawsi et Nizami
Comparaisons entre Nizami et Saadi
Quelques vers de Nizami
- On me pousse à me séparer de l'amour
- On me dit "débarrasse toi de l’amour"
- Seigneur! Je te jure devant ta Divinité,
- Et encore devant ta Déité
- Relève-moi jusqu’au bout de l'amour,
- Que ne finisse pas ce grand amour,
- Abreuve mon âme à la source de l’amour
- Ne me prive pas du kohol de l’amour
- Je suis aviné par le vin de l’amour
- Assoiffe-moi pour du vin de l’amour
- (De Leily o Majnoun)
- Traduit par Mahshid Moshiri
Notes et Références
- Oeuvres complètes de Hakim Nizami Gandjavi, Préface et biographie par Pr. Shabli Naamani, avec efforts de M. Darvish, Téhéran, Djavidan, 1995, p. 17.
- Z. Safâ, Anthologie de la poésie persane (xi-xxe s.), Paris, Gallimard/Unesco, 1964, p. 154.
- M. A. Oraizi, L'Iran : Un puzzle ? Paris, L'Harmattan, 2010, p. 31.
- Seyyed Mohammad Ali Oraizi, Essai sur Nizami de Gandja,
- Seyyed Mohammad Ali Oraizi, Essai sur Nizami de Gandja
Annexes
Sources
- (fr) Dictionnaire des poètes renommés persans: A partir de l'apparition du persan dari jusqu'à nos jours. Téhéran, Aryan-Tarjoman, 2007.
Lien externe
- (en) Julie S. Meisami Nizami Ganjavi
Articles connexes
Catégories :- Poète de langue persane
- Naissance en 1141
- Décès en 1209
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