Relations entre l'Iran et Israel

Relations entre l'Iran et Israel

Relations entre l'Iran et Israël

Les relations Iran-Israël sont passées de l'alliance politique étroite entre les deux pays durant l'ère de la dynastie Pahlavi, à l'hostilité après la montée au pouvoir de l'ayatollah Rouhollah Khomeini.

L'histoire des Juifs persans est continue et s'étend sur 2500 ans. Il existe une communauté de Juifs mizrahim sur le territoire de l'Iran actuel, le cœur historique de l'ancien Empire perse, depuis le XVIIIe siècle av. J.-C., lors de la captivité des Israélites antiques dans la région de Khorassan.

En 2005, l'Iran a la plus grande population juive du Moyen-Orient en dehors d'Israël. Une majeure partie de la population juive iranienne réside en Israël. Les plus connus sont le président d'Israël Moshe Katsav, le ministre de la Défense et ancien chef d'état-major Shaul Mofaz, et le rappeur israélien Subliminal, du groupe TACT.

Sommaire

Les relations avant la Révolution

Proclamation de l'État d'Israël en 1948

Depuis sa création en 1948 et jusqu'à la Révolution iranienne en 1979, Israël a connu des relations cordiales avec l'Iran, alors dirigé par la Dynastie Pahlavi. L'Iran fut l'une des premières nations à reconnaître l'État d'Israël et fut considéré comme son meilleur allié musulman. Malgré cela, l'Iran vota en 1975 avec 72 autres pays en faveur de la Résolution 3379 de l'Assemblée des Nations Unies, qui assimilait le sionisme à du racisme. Cependant, l'Iran et Israël développèrent des liens étroits en matière militaire durant cette période. Un exemple en est le développement de projets militaires en entreprise commune tel le Projet Flower, la tentative irano-israélienne de créer un nouveau missile.

Le journal israelien Haaretz révélait en 2006 qu'une société bi-nationale, "Trans Asiatic Oil", livrait alors à l'État hébreu du pétrole iranien.

La Révolution islamique

Le premier à déclarer Israël « ennemi de l'Islam » fut l'ayatollah Khomeiny durant la seconde période Pahlavi, dans sa campagne contre le Chah Mohammad Reza Pahlavi qui soutenait Israël.

Après la seconde phase de la Révolution iranienne de 1979 qui signa l'instauration de la République islamique, l'Iran rejeta sa reconnaissance de l'État d'Israël et cessa toute relation officielle avec lui et proclama en autre la Journée mondiale d'Al-Quds.

Cependant, l'Iran est suspecté d'avoir acheté à l'État d'Israël des armes pour plus de 2,5 milliards de dollars, par l'intermédiaire d'un tiers (en l'occurrence les États-Unis), au cours de la guerre Iran-Irak dans les années 1980 et années 1990. Ces ventes d'armes ont été citées dans le scandale de l'Irangate.

En 1998, l'homme d'affaires israélien Nahum Manbar a été condamné à 16 ans de prison en Israël pour avoir commercé avec Téhéran. Au cours de l'enquête, « des centaines de sociétés » ont été accusées d'avoir effectué des transactions illégales avec l'Iran.

Khatami

Certains pensèrent que l'élection du Président réformiste iranien Mohammad Khatami en 1997 contribuerait à améliorer les relations entre l'Iran et Israël. Au début, cette élection ne sembla pas changer grand chose (il traita Israël d’« État parasite » et d’« illégal ») mais de légers signes d'amélioration se firent jour. Par exemple, Khatami déclara que « les Juifs seraient en sécurité » en Iran et que toutes les minorités religieuses seraient protégées. En janvier 2004, il s'adressa à un journaliste israélien qui lui demanda sur quelles bases il reconnaîtrait l'État d'Israël. On pense que ce fut alors la première fois qu'il parlait avec un israélien.

À l'enterrement du pape Jean-Paul II en avril 2005, Khatami était assis à côté du président Katsav. Ce dernier affirme lui avoir serré la main et avoir échangé quelques mots sur l'Iran(le président Katsav est aussi iranien) ; mais Khatami a infirmé ces propos.

Ahmadinejad

En 2006, les relations entre les deux pays se tendirent beaucoup d'abord en raison de l'élection surprise d'un inconnu, Mahmoud Ahmadinejad, à la tête du pays. Il exprima à plusieurs reprises son souhait que, selon les traductions publiées par les médias en Occident, l'État d'Israël, « ce régime occupant Al-Qods (Jérusalem) qui doit être rayé de la carte », cesse d'exister. Néanmoins ne furent prononcés, à la lettre, ni le mot "carte", ni le mot "rayé" ; en effet, la citation originale traduite du persan avec plus de précision signifierait plutôt « ce régime occupant Al-Qods (Jérusalem) qui doit disparaître de la page du temps. »

Quoi qu'il en soit, le 8 décembre 2005, pendant un sommet entre pays islamiques à La Mecque, ville sainte de l'islam, Mahmoud Ahmadinejad accordait un entretien à la chaîne arabe iranienne "Al Alam" où il affirmait sa position négationniste à l'égard de l'Holocauste et précisait :

« Certains pays européens persistent à dire que durant la Seconde Guerre mondiale, Hitler brûla des millions de Juifs et les mis dans des camps de concentration. […] Bien que n'étant pas d'accord avec cette vision-là, à supposer que cela soit vrai, si les Européens étaient honnêtes, ils devraient céder quelques-unes de leurs provinces (comme en Allemagne, en Autriche, ou dans d'autres pays) aux sionistes qui pourraient alors créer leur État en Europe. Proposez un endroit en Europe et nous soutiendrons cette proposition ! »[réf. nécessaire]

L'actuel président iranien a réaffirmé ces propos à de multiples reprises dans les médias, y compris lors d'un entretien à la télévision avec un journaliste français[réf. nécessaire].

Les relations militaires Iran-Israël

D'après le rapport des Commissions d'enquête du Congrès américain sur l'affaire Iran-Contra publié en novembre 1987, « la vente d'armes américaines à l'Iran par Israël interposé commença à l'été 1985 après accord du président Reagan ». Ces ventes comprenaient 2008 missiles TOW et 235 pièces détachées-kits pour missiles Hawk furent expédiées en Iran via Israël. Des livraisons ultérieures d'armes américaines d'Israël vers l'Iran pour un montant de plus de 2 milliards de dollars (18 chasseurs-bombardiers F-4 Phantom, 46 Douglas A-4 Skyhawk, et près de 4 000 missiles) furent répertoriées par le Département de la Justice des États-Unis et « des rapports non vérifiés prétendirent qu'Israël accepta de vendre à l'Iran des missiles air-air Sidewinder, des équipements radar, des munitions pour mortiers et mitrailleuses, des téléphones de campagne, des chars M60, des obus et des pièces détachées pour avion de transport C-130 ».

Le journal The Observer a estimé que les ventes d'armes d'Israël à l'Iran durant sa guerre contre l'Irak totalisèrent 500 millions de dollars par an, et le Time Magazine a déclaré que « tout au long des années 1981 et 1982, les Israéliens ouvrirent des comptes bancaires suisses pour traiter la partie financière de ces accords ».

Israël fut aussi impliqué dans l'armement de l'Iran avant la guerre Iran-Irak :

  • Le projet "Fleur" Tzur, collaboration croisée entre l'Iran et Israël, visait à développer « un missile mer-mer très performant, version améliorée du missile américain Harpoon, avec une portée de 200 km ». (voir : Ronen Bergman, "5 milliards de raisons pour parler avec l'Iran" Haaretz (Tel Aviv), 19 mars 1999 ; in Examen de la dette colossale d'Israël envers l'Iran, Document FBIS, FTS 19990319001273, 19 mars 1999)
  • Le ministre de la Défense israélien, le général Ezer Weizman, et le vice-ministre iranien de la Guerre, le Général Hasan Toufanian, ont parlé de la co-production du missile balistique israélien Jéricho 2, nom de code Project Flower (voir : "Minutes de la rencontre à Tel Aviv entre son excellence, le général Moshe Dayan, ministre des Affaires étrangères israélien et Son Excellence le général H. Toufanian, vice-ministre de la Guerre, Gouvernement impérial de l'Iran" in Minutes Top Secret du ministère israélien des Affaires étrangères, 18 juillet 1977, in Archives Numérisées de la Sécurité Nationale).

Les ventes d'armes continuèrent après la guerre, quoique non officiellement et de manière sporadique.

Comment sont perçues les menaces israéliennes d'attaquer l'Iran en 2003-2006

F-15 Eagle de l'aviation israélienne

Un journal écossais déclara en novembre 2003 qu'Israël avertissait qu'il était prêt à entreprendre une action militaire unilatérale contre l'Iran si la communauté internationale ne faisait rien pour mettre fin au développement d'armes nucléaires dans les installations d'énergie atomique de ce pays..[1] Il cita le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, qui déclara « qu'en aucune circonstance Israël ne tolèrerait que l'Iran possède l'arme nucléaire ». En décembre 2005, un journal britannique déclara que le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, avait ordonné à l'armée d'Israël de préparer des plans d'attaque contre les sites d'enrichissement d'uranium en Iran en mars 2006, sur la base d'estimations du renseignement israélien prévoyant que l'Iran serait capable d'obtenir l'arme nucléaire d'ici 2 à 4 ans. On a prétendu que le commandement des forces spéciales était en état de préparation maximum à une attaque (stade G) en décembre. On rapporte qu'Ariel Sharon déclara « Israël - et pas seulement Israël - ne peut accepter un Iran possédant l'arme nucléaire. Nous sommes en mesure de traiter cette affaire et nous nous préparons activement à être prêts pour une telle situation »[2].

Dan Haloutz, le chef d'état-major militaire israélien répondit « 2000 km » lorsqu'on lui demanda jusqu'où Israël était prêt à aller pour arrêter le programme d'énergie nucléaire iranien[3].

Seymour Hersh affirma également que des civils du Département de la Défense américain, dirigés par Douglas Feith, ont travaillé en collaboration avec des planificateurs et consultants israéliens pour développer et affiner le potentiel d'armes nucléaires et chimiques et le choix de cibles à atteindre par des missiles en territoire iranien[4].

On estime qu'Israël possède de 100 à 200 armes nucléaires ,mais il n'existe aucune confirmation ni infirmation ni aucune autre information quant à la décision de les utiliser dans les opérations prétendument en préparation.

Le 8 mai 2006, le vice-Premier ministre, Shimon Peres, déclara dans un entretien accordé à Reuters que « le président iranien doit savoir que l'Iran peut aussi être rayé de la carte » (rapporté par la Radio des Forces armées). Peres, lauréat du prix Nobel de la Paix, se vit sévèrement et inhabituellement critiqué par un analyste de la télévision israélienne, Yoav Limor, pour avoir parlé de détruire un pays[5],[6].

Le 26 mai 2006, le ministre russe de la Défense, Sergei Ivanov, réitéra l'engagement de la Russie à fournir à l'Iran des missiles anti-aériens sophistiqués.

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Iran-Israel relations ».
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