Histoire de l’Iran

Histoire de lIran

Histoire de l'Iran

Les frontières actuelles de l'Iran.
Le Roi des Rois Darius Ier représenté à Persépolis.
Le trône de marbre du palais du Golestan, ancien siège du gouvernement qajar à Téhéran.

Lhistoire de lIran couvre des milliers dannées, depuis les civilisations antiques du plateau iranien, la civilisation des Mannéens en Azerbaïdjan, de Shahr-i Sokhteh (« Ville brûlée ») dans le Sistan, et lancienne civilisation de Jiroft, suivie du royaume dÉlam, de lempire Achéménide, des Parthes, des Sassanides jusquà l'actuelle République islamique dIran.

Sommaire

Préhistoire

Paléolithique

Le territoire actuel de lIran a livré des vestiges doccupation humaine et des vestiges culturels datant du Paléolithique. Des instruments de pierre du Paléolithique inférieur ont été retrouvés dans le Balouchistan iranien. Cest dans cette région dIran qua été mise au jour une grande quantité doutils en pierre qui sont parmi les plus anciens découverts en Iran, ayant un âge estimé à 800 000 ans. Près de Tabriz ont aussi été découverts les vestiges dun campement de chasseurs qui daterait de cette période.

Cependant, peu de vestiges de cette époque ont été retrouvés du fait du faible nombre de prospections et de fouilles archéologiques réalisées dans la région. Dans de nombreuses régions montagneuses de lAsie centrale, le dépôt d'importantes couches sédimentaires survenu lors des glaciations du Pléistocène supérieur (fin du Paléolithique) a également contribué à faire disparaître de nombreux sites.

Des grottes occupées pendant le Paléolithique moyen, ainsi que des vestiges moustériens ont aussi été découverts[1]. Des preuves dune occupation moustérienne ont en effet été retrouvées dans le bassin occidental de la rivière Helmand, et les archéologues espèrent en découvrir dautres dans cette région qui sétend jusquen Afghanistan. Ces vestiges font partie dun continuum doccupation du Moustérien ainsi que des vestiges physiques néandertaloïdes sétendant depuis la chaîne des Tian Shan à travers lAsie centrale et le Proche-Orient, le sud de la Russie, lEurope orientale et occidentale ainsi que le nord de lAfrique jusquà l'Atlantique.

Pendant le Paléolithique supérieur, on constate un développement des arts et lutilisation de nouvelles méthodes du travail de la pierre.

Néolithique

Article détaillé : Néolithique du Proche-Orient.
« Maquette » de bâtiment, découverte à Tepe Sang, Ve millénaire av. J.-C.
conservé au Musée National dIran.

Au cours du Néolithique débute le processus de sédentarisation, de production stable daliments à travers le développement de lagriculture et de lélevage, ainsi que la mise en place de routes commerciales (sur de courtes distances) entre des communautés relativement proches. La société et les arts se développent de façon de plus en plus complexe. Lévolution vers une économie néolithique peut être observée en Iran occidental et au nord de lIrak, par exemple dans les sites de Jarmo, ou Ganj-i Dareh.

Au nord-ouest de lIran, la transition vers une économie de production de biens commence durant le Mésolithique (10 000 ans avant J.-C.), puisquil existe un site en ayant les caractéristiques dans la région de la mer Caspienne. À Ghar-e Karmarband ont été découverts des vestiges qui prouveraient lélevage de porcs sauvages. Parallèlement ont été découverts des restes de gazelles perses, de taureaux sauvages et de rennes[1]. Une sépulture de petite fille a aussi été retrouvée, son corps était peint à locre rouge, et elle portait des pendentifs de pierre polie, dos et de coquillages, ainsi que des cônes dargile qui pourraient être parmi les premiers essais dexploitation de ce matériau, ce qui amènerait plus tard à la poterie. Pendant cette période commencent les premières tentatives de domestication des ovins. Ce processus, commencé pendant le Mésolithique, se serait terminé au début du Néolithique.

Lentrée dans le Néolithique est datée en Iran entre le VIIe et le VIe millénaire av. J.-C.. Tureng Tepe et Yarim Tepe fournissent les preuves que la vallée de Gorgan possédait des centres dagriculture au VIe millénaire av. J.-C., ainsi que des habitations faites en brique de deux types différents : certaines avec un foyer en hauteur et des murs recouverts de fumée, dautres sans espaces pour le feu, plus petites avec un sol péniblement rendu lisse. Des figurines dargile très stylisées ont été découvertes dans ce dernier type dhabitations, ainsi que des ornements dos et dobsidienne[2]. Ces cultures auraient eu des contacts étroits avec leurs voisines de Yarim Tepe, Jeitun (sud du Turkménistan) et Tepe Sialk II (près de Kashan au centre de lIran), situées à lextérieur de la vallée de Gorgan.

Protohistoire

LÂge du cuivre, caractérisé par lapparition déléments de cuivre et de céramiques peintes en Susiane (Sud-ouest de lIran, sur le territoire de lactuel Khuzestan) et à Sialk (centre de lIran), sétend en Iran tout au long du IVe millénaire av. J.-C., comme le montrent des restes archéologiques parmi lesquels on trouve des céramiques ayant des formes animales ou abstraites de grande qualité ; certaines de ces pièces avaient apparemment un usage rituel. Les routes commerciales sétendent à cette époque et des installations urbaines commencent à surgir, dans un processus régional qui se déroule entre lAnatolie, la Mésopotamie, le Complexe archéologique bactro-margien et la civilisation de la vallée de lIndus.

Les archéologues commencent à peine à connaître les origines des civilisations installées sur cette terre comme la civilisation de Jiroft datant dil y a 5 000 ans. Elle est voisine de la civilisation proto-élamite, centrée sur Anshan (Tell-e Malyan), actuellement dans le Fars, dont lécriture particulière (peut-être attribuable en fait à la civilisation de Jiroft) est attestée à Tepe Yahya dans le Fars[3], Tepe Sialk, Tepe Ozbaki (près de Téhéran), et même à Shahr-e Sokhteh dans le Séistan.

Les Sumériens sont aussi opposés au royaume dAratta, qui apparaît dans plusieurs légendes mettant en scène les rois dUruk, préfigurant les conflits des périodes historiques entre lÉlam et les royaumes mésopotamiens.

Antiquité

Sceaux découverts à Suse datant du IIIe millénaire av. J.-C. Conservés au Musée National dIran.

LIran entre dans lhistoire avec le royaume élamite, successeur de la période proto-élamite (dont lécriture nest toujours pas comprise), qui atteste dune incroyable longévité, puisque cest une puissance notable de le fin du IIIe millénaire, jusquau milieu du Ier millénaire, quand son héritage est repris par lEmpire perse naissant. Le royaume élamite est centré sur les villes dAnshan (Tell-e Malyan) dans le Fars, en pays proprement élamite, et Suse, qui est à la jonction entre les zones élamite et mésopotamienne, et sert de lien entre les deux. Ses souverains ont laissé des inscriptions dans les langues mésopotamiennes (sumérien et akkadien, écrits cunéiformes), mais ils ont aussi adapté lécriture cunéiforme à leur langue dès le XXIVe siècle av. J.-C. au moins. Lapogée de ce royaume est le IIe millénaire av. J.-C., notamment aux XVIIIe et XIIe siècles av. J.-C., quand certains de ses rois réussissent à dominer temporairement la Mésopotamie (nominalement ou effectivement)[4]. Dautres royaumes iraniens sont connus par les sources mésopotamiennes, en plus dAratta mentionnée plus haut : Awan, Simashki, et Zabshali[5], liés à lÉlam, Hamazi dans le Zagros occidental et Marhashi, situé plus à lest.

Cest au cours du IIe millénaire av. J.-C. (la date précise est encore débattue) quarrivent sur le plateau iranien divers peuples, provenant dAsie centrale. Ces peuples iraniens parlaient une variété de dialectes du vieux-persan, une des langues iraniennes appartenant à la famille des langues indo-européennes, apparentées à lavestique et au sanscrit védique.

Au milieu du VIIe siècle av. J.-C., un groupe de tribus iraniennes identifiées comme les Mèdes, établis au nord et au nord-ouest de lIran, se libère du joug assyrien et établit son pouvoir sur la région. À la fin de ce même siècle, les Mèdes, alliés aux Babyloniens, se libèrent définitivement du pouvoir assyrien en prenant Ninive en 612 avJ.-C.[6]. Cest à la même période quapparaissent les premières sources mentionnant le Perse Cyrus Ier, roi dAnshan, petit-fils dAchéménès, fondateur de la dynastie des Achéménides.

Cest donc un autre peuple iranien, les Perses, installé à la fin du IIe millénaire av. J.-C. dans le territoire du Pars (autour de lactuelle Shiraz), qui donne naissance au premier vrai empire iranien en 559 avJ.-C., celui des Achéménides.

Empire achéménide

Article détaillé : Achéménides.
Les ruines des palais des Achéménides, Persépolis.

Lempire achéménide (vieux-persan: Hakhamanishiya) est le premier grand empire perse. La légende dit que la dynastie fut fondée par Achéménès, auquel succéda son fils Teispès qui prend le titre de Roi dAnshan après avoir pris la ville aux élamites. Ses deux fils, Cyrus Ier Roi dAnshan et Ariaramnès, roi du Pars. Cest Cyrus II qui, le premier réunit les deux royaumes et créa alors lempire perse. Au sommet de sa puissance, sous le règne de Darius Ier dit le Grand, au Ve siècle av. J.-C., les souverains achéménides de la Perse régnaient sur les territoires actuels de lIran, lIrak, lArménie, lAfghanistan, la Turquie, la Bulgarie, les parties orientales de la Grèce, lÉgypte et la Syrie et la plupart de ce qui est maintenant le Pakistan, la Jordanie, Israël, la Palestine, le Liban, le Caucase, lAsie centrale, la Libye et le nord de la péninsule arabique[7]. Cet empire fut certainement le plus grand empire de lAntiquité.

Empire achéménide lors de son extension maximale, vers 500 avJ.-C.

Les Achéménides étaient des despotes éclairés qui purent construire un empire de cette taille en laissant une certaine autonomie aux satrapies toutes reliées entre elles par un immense réseau routier. Les historiens attribuent la première déclaration des droits de lHomme à Cyrus II, qui linscrivit sur le cylindre de Cyrus[8].

Cet empire était en guerre contre les Grecs, et cest à partir du règne de Xerxès Ier que commença son déclin. Lempire fut finalement conquis par Alexandre le Grand en 330 avJ.-C.

Les Séleucides

Article détaillé : Séleucides.
Les Royaumes des Diadoques et l'empire Séleucide vers 301 avJ.-C..

Au décès dAlexandre le Grand, le 23 juin 323 avJ.-C., mort sans laisser dhéritier valable (un enfant encore à naître et un demi-frère psychologiquement fragile), son empire est partagé entre ses quatre plus proches généraux. Ils prennent le titre de diadoques, ce qui signifie les « héritiers ».

Lun deux, Séleucos Ier Nicator sempare de la partie asiatique de lempire dAlexandre. Il fonde ses futures capitales, Séleucie du Tigre en Mésopotamie et Séleucie de Piérie (ce fut ensuite Antioche, même si la chronologie reste controversée), située sur la Méditerranée. Sous Séleucos Ier Nicator, lempire commence déjà à diminuer, après la perte de territoires indiens face à Chandragupta Maurya[9].

Pendant cette période, lEmpire devient réellement multi-culturel, mettant en présence des Perses, des Grecs, des Juifs, des Mèdes... La Perse subit alors une hellénisation plus ou moins poussée, puisque les souverains et satrapes régnant sur lancien empire achéménide sont tous dorigine grecque ; mais ils ont surtout comme objectif de mettre en œuvre une politique dunité culturelle afin de maintenir lunité de lEmpire.

Lempire séleucide connaît un déclin constant, commençant par lindépendance des Parthes et du Royaume gréco-bactrien vers 250 avJ.-C.. Par la suite, Antiochos III, encouragé par Hannibal, essaie de reconquérir la Grèce en intégrant la Ligue étolienne, ce qui causa sa perte puisque les Romains le battirent aux Thermopyles en 191 avJ.-C., puis à la bataille de Magnésie du Sipyle en 190 avJ.-C.. Le royaume devient par la suite de plus en plus instable et des guerres civiles ont lieu, causant un rétrecissement continuel de lEmpire, qui perd des provinces au profit de ses voisins ou vassaux devenant plus puissants.

La dynastie séteint en 64 avJ.-C., avec Antiochos XIII Asiaticus, détrôné par Pompée qui réduit la Syrie, dernier reliquat du royaume séleucide, en province romaine[9].

Empire parthe

Articles détaillés : Parthie et Arsacides.
Empire parthe à son apogée, en 60 avJ.-C.

L'histoire de l'empire Parthe est étroitement liée à celle de l'empire Séleucide. Au cours du déclin que connait l'empire Séleucide, un rôle très important est joué par les Parni, une tribu iranienne qui, d'après les écrivains antiques[10], vivait entre l'Oxus et l'Iaxartes à l'époque d'Alexandre le Grand. Vers la fin du IVe siècle ou au moins vers le milieu du IIIe siècle, les Parni se sont avancés jusqu'aux frontières de l'empire Séleucide. Les mouvements des Parni sont assez difficiles à reconstituer et sont un sujet de dissension parmi les historiens[11]. C'est en s'installant dans la satrapie appelée Parthie que les Parni prirent le nom de Parthes.

Lempire parthe ou dynastie arsacide (en persan : اشکانیان, Ashkāniān) est fondé par deux frères, Arsace et Tiridate. Cest seulement à partir de la seconde moitié du IIe siècle av. J.-C. que les Parthes, descendants des Scythes, profitent de la faiblesse croissante des Séleucides pour contrôler progressivement tous les territoires à lest de la Syrie[12]. Ayant grignoté lempire Séleucide (Anatolie) et ses autres voisins, il devient le « concurrent » de Rome dans lest de la Méditerranée. La civilisation et la culture des Parthes semblent reprendre celles des Achéménides, particulièrement dans leur système religieux. Lempire Parthe, organisé de manière peu autoritaire, a pris fin en 224 ap. J.-C., quand son roi Artaban IV est défait par un de ses vassaux, le Perse Ardachîr Ier, fondateur de la dynastie des Sassanides.

Cette dynastie conserva longtemps encore le trône d'Arménie, elle était montée en 218 : Ardachès IV, dernier Arsacide d'Arménie, fut déposé en 428 par les Sassanides.

Empire sassanide

Article détaillé : Sassanides.
Carte de lempire sassanide vers 500.
Histoire de l'Iran
Persepolis iran.jpg

Lempire sassanide est le second empire persan et le nom de la quatrième dynastie iranienne (226-651). Les Sassanides furent les premiers à appeler leur empire Eranshahr ou Iranshahr (en persan : ايرانشهر), signifiant « Terre des Aryens ».

Sassan, fondateur plus ou moins légendaire de la dynastie sassanide, était prêtre du temple dAnahita à Istakhr et se proclamait descendant de Darius III, lun des derniers souverains perses achéménides. Toutefois, cest en 224, avec la victoire de son successeur, Ardashir, sur le dernier roi parthe Artaban, que débute réellement la période sassanide. Ayant rapidement conquis le territoire Parthe, Ardashir se fait couronner en 226 et fonde la dynastie sassanide.

De nombreux problèmes se rencontrent sur les frontières occidentales et orientales. À lest, lexpansion progressive des sassanides provoque des soulèvements chez les nomades Kouchans, qui refusent de céder leur territoire, et engagent de nombreuses batailles avec les Sassanides. Un peu plus tard, à la fin du IVe siècle, ce furent les Huns, Chionites puis Kidarites, qui défèrlent sur lIran, et se fixent finalement en Transoxiane et au Gandhara. Le monde romain lui aussi saccommode mal de larrivée au pouvoir dune dynastie qui ne cherche quà s'étendre, et des conflits incessants ont lieu entre ces deux puissances.

À partir du règne de Khosro Ier Anushirvan (« à lâme immortelle »), le Chosroès des Grecs, des réformes mettent en place un nouveau système dimpôts, qui fut plus tard repris par les Arabes[13]. Le pouvoir est désormais confié à une petite noblesse, plutôt quà de grands propriétaires[14]. Lempire sétend sur lArabie méridionale, permettant le contrôle du commerce entre Byzance et lExtrême-Orient (Inde, Chine). Lexpansion territoriale se poursuit sous Khosro II Parviz (« le triomphant »), avec lannexion de la Syrie, de lÉgypte et de la Palestine.

Le règne de Kavad II, marqué par un traité de paix avec Byzance suite à la bataille de Ninive, qui induit un repli sur le territoire de Khosro, marque la fin de lapogée des Sassanides, et le début dune anarchie qui ne sachève quavec la conquête arabe. En 637 la prise de Ctésiphon puis en 642 la défaite de Nehavend marquent la fin de lempire. Yazdgard III senfuie à Merv puis Balkh, et finit par être assassiné. La dynastie survécut cependant quelque temps, réfugiée à la cour de Chine[15].

Lépoque sassanide, englobant toute lAntiquité tardive, est considérée comme une des périodes les plus importantes et les plus marquantes de lhistoire de lIran. Dans de nombreux domaines, la période sassanide a connu les plus grands accomplissements de la civilisation perse, et a constitué le dernier grand empire iranien avant la conquête musulmane et ladoption de lIslam.

Sous les Sassanides, la civilisation perse a considérablement influencé Rome, puis Byzance (ces empires étaient continuellement en guerre à cette époque) ; linfluence culturelle sest étendue bien au-delà des frontières de lempire, atteignant lEurope occidentale[16], lAfrique[17], la Chine et lInde[18], jouant aussi un rôle prépondérant dans la formation de lart européen et asiatique[19]. Cette influence se prolongea pendant la période islamique. En effet, tout ce qui fut connu plus tard comme culture, architecture, écriture et autres arts islamiques furent principalement inspirés des Perses sassanides et diffusés plus largement dans le monde musulman[20].

Période islamique

Conquête arabo-musulmane

Article détaillé : Conquête islamique de la Perse.

Les Emigrés Arabes, nombreux à rallier les terres des pseudo Ghassân et pseudo- Lakhm contribuent largement à la victoire Romaine sur l'empire Sassanide et Khosrow III, dont la capitulation est signée en 628 sur l'Euphrate, les tribus arabes continuent cependant, comme en témoignent les sources sassanides à pénétrer au coeur du Sawâd (basse-mésopotamie) et à soumettre les satrapies locales à leur coalition.

En 634, les Emigrés/Muhajirîn se retournent contre l'empire Romain, et de puissantes familles Hijazites, du peuple de Quraysh, notamment les Omeyyades, réquisitionnent les terres désertées par l'aristocratie romaine en Syrie.

L'empire Romain réagit et est finalement vaincut militairement en 636, peu après, apparemment unifiés derrière un leader Qurayshite du nom de Umar ibn al-Khattab, les arabes poursuivent l'offensive en Irak et conquièrent la mésopotamie centrale, et la capitale sassanide, puis les cols du Zagros après 642, et la bataille de Nahavand,

Les tribus iraniennes se détachent progressivement de l'influence de la famille Sassanide, mais restent totalement indépendante du régime proto-arabe, qui se spécifie, en Mésopotamie, par le remplacement des recettes impériales par le Rizq, répartit entre les émigrés, par régime tribal, et parfois par allocation non-nominale d'un terrain par 3 Emigrés.

L'émigration se poursuit de plus belle, les tension mènent des groupes arabes à rejoindre la haute mésopotamie, la Jazîra, qui devient alors une principauté hétérogène et autonome, pour 70 ans.

L'administration sassanide se met donc, dans la vallée mésopotamienne et Khuzistani, au complet service des camps émigrés de Kûfa près de Hîra et de Basra, à quelques milles du golfe persique.

Les émissions de drakhmes sassanides se poursuivent à un rythme certain, preuve de la transition tranquille entre la famille sassanide et les tribus arabes de l'administration.

Les cols du Zagros sont peu à peu investis par les tribus iraniennes vassales des Emigrés Arabes, en particulier sous Othmân, et surtout sous Mouawya, son cousin, après la victoire omeyyade contre la famille alide.

Le bassin irakien est pourtant marqué par un fort soutien des émigrés à la famille hashémite, puis à partir des années 670-80, au clan Zubayride, qui se réclament du privilège des émigrés et de la répartition du Rizq entre tribus privilégiés, en opposition au régime latifundiaire et à l'aide aux tribus récemment installés, ou refusant la règle de l'Emigration, soutenus par la dynastie omeyyade en Syrie.

Entre 684 et 691, les Zubayrides et leurs alliés sont massacrés en Irak, peu après, les cités jaziriennes, les tribus arméniennes et iraniennes sont peu à peu soumises à une imposition différentielle qui privilégie l'ensemble des arabes, qu'ils aient ou non le statut (devenu filial) d'Emigrés, l'ensemble de la région est placée sous le contrôle de Muhammad, frère du roi de Damas Abd Al-Malik, et de leur fidèle Al-Hajjâj Ibn Youssuf, les drakhmes sassanides sont frappées avec des devises tirées du corpus coranique, devenu le livre sacré de tous les arabes, et la face de Khosrow disparait peu à peu.

Les provinces de Fars et du Khurassân se soumettent à cette puissante dynastie omeyyade, et la résistance s'estompe finalement, avec l'arabisation de l'administration, oeuvre des administrateurs sassanides eux même, qui commence, ainsi que les tribus alliés et les population syro-iraniennes ponctuellement au service des arabes, à revendiquer un statut "arabisé".

La propagande omeyyade va ainsi développer l'Islam, et confondre soumission à son joug et adhésion à la religion coranique, celle du prophète hashémite qui connaît un véritable essor de vénération à l'aube du VIIIe siècle.

La cause Hashémite va véritablement souder les population iranienne et turques du Khorassan et de Sogdiane, qui s'unissent et acquièrent des noms arabes, et se ruent, au nom du prophète et du Coran, contre l'empire Han des Tang.

Néanmoins, une grande partie de la population iranienne agro-pastorale, celle des Dihkan, reste attaché au zoroastrisme traditionnel et soumise à cette taxation différentielle, la sunonè ou jizya (de Jazâ', récompense, même sens que Rizq) en argent sonnant et un kharàj proportionnel à la terre ou aux rendements selon les régions, collecté par les fonctionnaires sassanides clientélisés, arabisés... islamisés.

Empire "Perso"-Abbasside

Néanmoins, l'Irak et le plateau iranien restent attaché à leur prédominance, or la dynastie omeyyade de Damas est syro-arabe, influencée par Rome, et ce sera au nom de la famille Hashémite, que le Khorassan, immédiatement suivi des syro-iraniens et d'une partie des tribus arabes va se soulever et porter au pouvoir le petit fils du mythique Ibn Abbas, cousin du prophète, et père d'une grande partie de ces sentences théoriquement prophétiques qui constituent la sunna.

Les abbassides s'emparent de l'Irak dans les années 740 et prennent Damas et massacrent les Omeyyades, désormais, les sources greco-syriaques et arméniennes parlent d'un retour de l'empire des perse, car c'est une administration sassanide arabisée et monothéiste qui va rendre à un empire abbasside, la soumission sassanide traditionnelle.

Immédiatement, le monde occidental (omeyyade d'Espagne, Idrissides en Tingitane, dynasties zénètes en Afrique, tend à s'éloigner du moyen-orient sous contrôle perso-abbasside.

De nombreuses pratiques administratives sassanides, dont la fonction de vizir et le diwan, un bureau denregistrement servant à contrôler les revenus et dépenses de lÉtat sont devenues une caractéristiques des terres musulmanes. Plus tard, les califes adoptèrent certaines des pratiques cérémoniales de la monarchie sassanide.

Les hommes dorigine iranienne servent comme administrateurs après la conquête, et les Iraniens ont significativement contribué à toutes les branches de léducation islamique, comme la philosophie, la littérature, lhistoire, la géographie, la jurisprudence, la médecine et les sciences.

Larmée abbasside était à cette époque composée majoritairement de Khorasaniens ainsi que déléments arabes et était menée par un général iranien, Abû Muslim[21].

Les Abbassides établirent par la suite leur capitale à Bagdad, comme une nouvelle Ctésiphon, une nouvelle Babylone, et Al-Mamun, qui détrôna son frère Amin et se proclama calife en 813, avait une mère iranienne et possédait donc un soutien important au Khorassan.

Les Abbassides continuèrent les politiques centralisatrices de leurs prédécesseurs. Sous leur règne, le monde islamique connaît une effervescence culturelle et lexpansion du commerce et de la prospérité qui ont été partagées par lIran.

Vers 760-780, l'ensemble des partisans de la famille Alide, proclamant que seuls ses enfants sont des lieutenants de Dieu et de son prophète (khalifa), amir al-mûminin et des Imam, sont massacrés par cette centralisation abbasside, dès lors, la shi'a, le parti alide, cherchant l'héritage des luttes inter-claniques du premier siècle de l'Hégire, devient une mystique très puissante, largement implantée sur le plateau iranien, chez les Samanides et les Bouyides notamment.

Au IXe siècle, l'ensemble de la population iranienne intègre la communauté musulmane, et l'islamisation des tribus turks s'accélère, c'est alors que certaines satrapies (wilayat) abbassides, tenus par des iraniens ou des turcs, vont développer une certaine autonomie, avant de renier le tuteur de Baghdad (Samanides), et finalement, dans le cas des Bouyides, de le soumettre en 945 à un protectorat humiliant, construisant l'idée sunnite traditionnelle, d'un sultanat temporellement indépendant de son khalifat.

Les dynasties persanes musulmanes

LIran vers lan 1000.

Les dynasties régnantes suivant les Abbassides descendent de tribus guerrières nomades turcophones qui se sont déplacées depuis lAsie centrale vers la Transoxiane depuis plus dun millénaire. Les califes abbassides avaient commencé à intégrer ces populations dans leurs armées depuis le IXe siècle. Peu après, le pouvoir des califes abbassides diminua, pour ne devenir que religieux alors que le vrai pouvoir tombait aux mains des guerriers. Au fur et à mesure que linfluence des califes diminuait, toute une série de dynasties indépendantes et locales ont fait leur apparition dans diverses parties de lIran, dont certaines avaient une influence et un pouvoir considérable. On peut citer parmi celles-ci les Tahirides du Khorasan (820 - 872), les Saffarides au Sistan (867 - 903) et les Samanides (875 - 1005), originaires de Boukhara. Les Samanides commencèrent à reconquérir lest de lIran (Khorasan, Afghanistan, jusquen Inde) et ont fait de Samarcande, de Boukhara et de Harat leur capitales. Lindépendance du pouvoir arabe entraîne un renouveau de la langue persanne parmi les élites : lIran devient ainsi une des rares régions islamisées à conserver sa langue. Les émirs samanides mirent à profit leur force économique et militaire pour faire de leur cour de Boukhara et de leurs capitales régionales (Samarkand, Balkh, Merv, Nichapour) des foyers de vie intellectuelle, rivaux de Bagdad. Outre la culture arabe classique, ils favorisent léclosion de la littérature en persan moderne (par opposition au vieux-persan des Achéménides et au moyen-persan des Sassanides et, bien que sunnites, accordent leur protection à des penseurs dont les idées ne relevaient pas toujours de lorthodoxie. Parmi les plus grands lettrés protégés par les Samanides on trouve les poètes Roudaki et Daghighi, lhistorien Balami, les docteurs philosophes Razi (Rhazès) et Ebn-é Sina (Avicenne). En se posant comme une nation avec sa propre langue, et surtout en installant leur capitale à Shiraz, les peuples iraniens marquent très vite leur différence à légard des autres nations soumises à la domination arabe. Domination qui se trouve remise en question quand la dynastie chiite iranienne des Bouyides (ou Buwayhides) sempare de Bagdad en 945.

La période seldjoukide et mongole

Shah-Namé de Ferdowsi, la bataille des Iraniens et les Touraniens. Miniature dépoque mongole - XIVe siècle, Tabriz-Iran

En 962, un gouverneur samanide dorigine turque, Alptegîn, conquiert Ghazna (actuellement en Afghanistan) et établit une dynastie, les Ghaznévides qui régnèrent sur le Khorasan, Ghazna et le Panjâb. Cest sous le patronage de Mahmûd de Ghaznî, troisième roi ghaznévide, que Ferdowsi transcrivit par écrit et en persan les histoires orales de la mythologie perse (Shâh Nâmâ, signifiant « Le livre des Rois »)[22]. Grâce à cette résistance culturelle à lest de la Perse, dès 913, lIran devint la nation qui brisa lunité du monde musulman, la seule parmi les nations musulmanes à se détacher de la domination arabe dans tous les domaines.

Plusieurs villes samanides sont perdues au profit dun nouveau groupe turc arrivant dans la région, les Seldjoukides, qui sont un clan dOghouzes vivant auparavant au nord de lOxus (lactuel Amou Darya). Leur chef, Toghrul-Beg a dabord dirigé ses guerriers contre les Ghaznévides du Khorasan. Il sest déplacé vers le sud puis vers louest, conquérant, mais ne détruisant pas les villes sur son passage. En 1055, le calife de Bagdad donne à Toghrul-Beg des robes, des cadeaux et le titre de Roi de lOrient. Sous le règne dun des successeurs de Toghrul-Beg, Malik Shah (1072 - 1092), lIran connaît une renaissance culturelle et scientifique, largement attribuée à son brillant vizir iranien, Nizam al-Mulk[23]. Cest à cette époque quest créé lobservatoire dIspahan Omar Khayyam a fait la plupart de ses expériences pour créer un nouveau calendrier, introduisant une année bissextile et mesurant la longueur de lannée comme étant de 365,24219858156 jours. Des écoles religieuses sont ouvertes dans toutes les plus grandes villes. Les dirigeants seljoukides ont aussi fait venir Al-Ghazali, un des plus grands théologiens de lIslam, et dautres intellectuels dans leur capitale Bagdad, et ont encouragé et soutenu leur travail. Lart des Seljoukides dIran est une production artistique très riche à cette époque.

Une des menaces internes les plus sérieuses aux Seldjoukides fut celle posée par une secte secrète Ismaélienne ayant son siège à Alamut, entre Rasht et Téhéran. Ils ont contrôlé la région voisine pendant plus de 150 ans et envoyaient périodiquement des sectateurs renforcer leur puissance en perpétrant des assassinats politiques ; le vizir Nizam al-Malk fut une de leurs premières victimes. On les a appelés les Hashishiyya (qui sest transformé en « Hashâchines » en Europe).

Extension de lempire Mongol      Empire mongol En 1294 l'empire a été scindé en :      Horde d'Or      Khanat de Djaghataï      Houlagides      Empire du Grand Khan (Dynastie Yuan)

Après la mort de Malik Shah en 1092, lIran est encore dirigé par des petites dynasties locales. Pendant ce temps, Gengis Khan rassemble des tribus mongoles et les amène à travers des raids dévastateurs à travers la Chine. Puis, en 1219, il tourne ses forces de 700 000 hommes vers louest et dévaste rapidement Boukhara, Samarcande, Balkh, Merv et Nichapur. Avant sa mort en 1227, il a atteint lAzerbaïdjan occidental, pillant et brûlant les villes sur sa route.

Linvasion mongole de lIran est désatreuse pour les populations. La destruction de nombreux qanats (un système dirrigation traditionnel) détruit un réseau dhabitat relativement continu, créant de nombreuses villes-oasis isolées sur une terre elles étaient peu nombreuses auparavant. De nombreux habitants, en particulier les hommes, sont tués, en 1220 et 1258 ; la population de lIran diminue de manière brutale[24].

Les souverains mongols ayant suivi Gengis Khan ont fait peu pour améliorer la situation de lIran. Le petit fils de Gengis, Houlagou Khan, sest tourné vers la conquête étrangère, prenant Bagdad en 1258 et tuant le dernier calife abbasside. Il est arrêté par les forces des Mamelouks dÉgypte à Ain Jalut en Palestine. Il revient ensuite sinstaller en Iran, il fonde la dynastie des Ilkhanides (sa capitale est dans lAzerbaïdjan iranien) pour y finir sa vie[25].

Un « répit » relatif est apporté à lIran avec un autre souverain mongol, Ghazan Khan (1295 - 1304) et son célèbre vizir iranien, Rashid al-Din, qui amène une renaissance économique brève et partielle. Les Mongols baissent les taxes pour les artisans, encouragent lagriculture, reconstruisent les routes et les réseaux dirrigation, et améliorent la sécurité des routes commerciales, ce qui entraîne une augmentation notable du commerce et des échanges[26]. Des objets dInde, de Chine et dIran passent facilement à travers les steppes asiatiques et ces contacts enrichissent fortement la culture de lIran. Cest à ce moment que lIran développe un nouveau style de peinture possédant à la fois des caractéristiques de la peinture mésopotamienne sans perspective mais aussi des caractéristiques inspirées de la peinture chinoise : la miniature persane. Après la mort du neveu de Ghazan, Abu Saïd en 1335, lIran tombe encore sous le pouvoir de plusieurs petites dynasties locales et indépendantes, dont les Muzaffarides et les Jalayirides.

Les Timourides et les Safavides

Place du Shah, Ispahan

Le conquérant suivant à prendre le titre dempereur fut Tamerlan, dorigine turque ou mongole selon les sources. Il conquiert dabord la Transoxiane, fait de Samarcande sa capitale en 1369 et devient finalement empereur de tout lIran en 1381. Ses conquêtes ont été moins rapides que ses prédecesseurs mongols, mais tout aussi sauvages : Shiraz et Ispahan furent quasiment rasées à son passage. Le régne de Tamerlan puis de sa dynastie des Timourides se caractérise par lincorporation dIraniens à des postes administratifs et par le mécénat de ces souverains dans larchitecture et les arts ; la période est si riche du point de vue culturel quon lappelle la renaissance timouride. Les Timourides, minés pas des luttes intérieures, voient leur empire se désintégrer en 1507, quand les Ouzbeks de la dynastie Chaybanides prennent Samarcande. Au même moment, les Safavides, originaires dArdabil, (dans lAzerbaïdjan iranien) prennent le pouvoir dans louest de lIran et reconquièrent une bonne partie du territoire iranien tel quil était au temps des Sassanides.

Carte de lÉtat Safavide.

Les Safavides sont la première dynastie indépendante iranienne (dorigine turkmène toutefois) à régner sur lIran depuis près de 1000 ans. Les Safavides sont membres dun ordre religieux soufi militant, les Qizilbash. Ils prennent Tabriz en 1501 et en font leur capitale.

Cest sous limpulsion dIsmail Ier, premier souverain safavide, quest décidée la conversion de lIran au chiisme. Cette conversion résulte dune volonté de saffirmer face à la domination des Ottomans sunnites et de créer une identité iranienne spécifique.

Le problème majeur des Safavides a été de créer un État unifié, une tâche qui était difficile compte tenu de la diversité ethnique du pays. En effet, ils ont faire cohabiter leurs partisans turcophones avec les Iraniens, leurs traditions de combat avec la bureaucratie iranienne et leur idéologie messianique avec les exigences administratives dun État territorial.

Les Safavides ont aussi faire face à des menaces extérieures, notamment celles des Ouzbeks, qui les attaquaient sur la frontière nord-est et faisaient des raids sur le Khorasan ; et des Ottomans, avec qui ils se battaient dans le Caucase et en Anatolie.

La défaite des Iraniens contre les Ottomans à Chaldoran en 1524 puis loccupation de la capitale Safavide, Tabriz[27], marque un tournant dans lhistoire de la dynastie : le Shah ne peut plus être considéré comme une figure semi-divine, et son influence décroît sur un certain nombre des chefs Qizilbash. Les batailles continuent dans le Caucase et en Irak jusquen 1639, année durant laquelle fut signé le traité de Qasr-e Chirin, qui établissait des frontières entre les deux puissances qui sont restées quasiment inchangées jusquau début du XXe siècle.

Fresque du Chehel Sotoun : Shah Abbas Ier recevant Vali Nadr Muhammad Khan.

Lapogée des Safavides est atteinte sous Shah Abbas Ier le Grand (1587-1629: il réussit à se défaire des menaces extérieures en signant des traités, équilibre le pouvoir des troupes armées qizilbash en créant un corps dArméniens et de Géorgiens qui lui sont loyaux, étend le territoire administré par son État et centralise encore plus ladministration. Il a aussi soutenu les institutions religieuses en construisant des mosquées et des madresehs (écoles religieuses) ; cependant, on constate sous son règne une séparation graduelle des institutions religieuses et de lÉtat, dans un mouvement vers une hiérarchie religieuse indépendante.

Son règne est aussi un âge dor pour le commerce et les arts. Il accueille les commerçants étrangers (britanniques, hollandais, français et autres) après avoir chassé les Portugais qui occupaient le détroit dOrmuz.

Le niveau des arts patronnés par le Shah est visible à Ispahan, sa nouvelle capitale, il construit des palais et mosquées de toute beauté : Place Naghsh-e Jahan, et Ali Qapu, mosquée du Shah, mosquée du Sheikh Lutfallah, Palais de Chehel Sotoun, etc., et donne une grande importance aux miniatures et aux beaux-arts. Ce mécénat donne naissance à une période artistique appelée art safavide.

Le déclin des Safavides commence véritablement après la mort de Shah Abbas. Ce déclin résulte de plusieurs facteurs : souverains faibles, interférence de la politique du harem avec la politique dÉtat, mauvaise administration des terres de lÉtat et taxes excessives ainsi que faiblesse croissante des armées (à la fois larmée Qizilbash et larmée du Shah). Cest ce déclin qui permet à des tribus afghanes de gagner une série de victoires sur la frontière occidentale en 1722, les menant rapidement jusquà la capitale et mettant un terme à la dynastie des Safavides.

La fin de la période médiévale et le début de lère moderne en Iran

De Nâdir Shâh à Karim Khan Zand

La suprématie afghane fut assez brève. Tahmasp Quli, un chef de tribu Afshar, se met à la tête dune armée au nom des descendants des Safavides, chasse les Afghans du territoire iranien, puis en 1736 prend le pouvoir sous le nom de Nâdir Shâh. Il reconquiert tout le territoire iranien depuis la Géorgie et lArménie jusquà l'Afghanistan et organise des campagnes militaires qui le mènent jusquà Delhi en 1739, quil met à sac et dont il ramène des trésors fabuleux, tel le trône du Paon[28]. Même sil réussit à réunifier politiquement lIran, ses campagnes militaires incessantes et les taxes importantes quelles nécessitent le rendent fortement impopulaire. Il est assassiné en 1747 par des chefs de sa propre tribu Afshar, qui donne son nom à la dynastie des Afsharides qui lui succéde.

Une période danarchie suit la mort de Nadîr Shâh et le pays est la proie de luttes entre tribus qui cherchent à prendre le pouvoir : les Afshar, les Afghans, les Qajars et les Zands. Cest finalement Karim Khan Zand qui prend le pouvoir en 1750 ; il réussit à réunifier presque tout le pays, sauf le Khorasan, qui reste plus indépendant du pouvoir central. Karim Khan Zand refuse de prendre le titre de Shah et préfère se nommer Vakil ar-Raaayaa, « Régent des paysans ». Il est resté connu en Iran pour un règne modéré et bénéfique pour le pays.

À sa mort en 1779, une autre lutte pour le pouvoir a lieu entre les Zands, les Qajars et dautres groupes tribaux qui plonge encore le pays dans lanarchie. Cest finalement Mohammad Shah Qajar qui prend le pouvoir en battant le dernier Shah de la dynastie Zand, Lotf Ali Khan à Kerman en 1794 et se rend ainsi maître du pays, établissant la dynastie des Qajars en 1795 qui dure jusquen 1925.

Les Qajars

La Perse vers 1900.
Article détaillé : Dynastie kadjar.

Sous les règnes de Fath Ali Shah (1797 - 1834), Mohammad Shah (1835 - 1848) et Nasseredin Shah (1848 - 1896), le pays retrouve lordre, la stabilité et lunité. Les Qajars ont alors fait revivre le concept du Shah en tant quombre de Dieu sur la terre et ont exercé un pouvoir absolu sur le pays. Ils ont nommé des princes de sang aux postes de gouverneur provinciaux, et ont augmenté leur pouvoir par rapport à celui des chefs tribaux, qui fournissaient leurs troupes à larmée nationale, tout au long du XIXe siècle ; cependant, malgré leurs efforts, ils ne réussirent pas à transformer cette armée basée sur des troupes dorigine tribale en armée organisée et entrainée de style européen. Sous les Qajars, les marchands (bazaris) et les Oulémas (chefs religieux) sont restés des membres importants de la communauté.

À partir du début du XIXe siècle, les Qajars et lIran tout entier ont commencé à subir des pressions de la part de deux grandes puissances mondiales : la Russie et la Grande Bretagne s'opposent alors dans le Grand Jeu. Lintérêt des Britanniques pour lIran était à une nécessité de protéger les routes commerciales vers lInde alors que lintérêt des Russes était lexpansion à partir du nord du territoire iranien. Après les guerres russo-iraniennes (1804-1813) et deux traités (Golestan (1812) et Turkmanchai (1828)) très défavorables pour les Perses, lIran perd tous ses territoires du Caucase au nord de lAraks ; puis lors de la seconde moitié du XIXe siècle, lIran est obligé dabandonner ses territoires en Asie centrale. Pendant ce temps, la Grande Bretagne a envoyé des troupes en Iran pour les empêcher de récupérer Herat et les autres territoires dAfghanistan qui avaient été perdus depuis les Safavides ; la perte dHerat est entérinée par le Traité de Paris en 1857.

Les deux grandes puissances ont par la suite dominé le commerce de lIran et interféré dans les affaires internes du pays. En effet, lautorité centrale était plutôt faible, la classe dirigeante relativement corrompue, le peuple exploité par ses dirigeants et les puissances coloniales ont pu tirer parti de cette situation grâce à leur supériorité militaire et technologique.

Les premières tentatives iraniennes de modernisation du pays ont commencé sous le règne de Nasseredin Shah, grâce à son premier ministre Amir Kabir, qui a réformé le système fiscal, renforcé le contrôle central sur ladministration, encouragé le commerce et lindustrie et réduit linfluence du clergé chiite et des puissances étrangères. Cest lui qui fonde Dar-ol Fonoun, premier établissement denseignement supérieur en Iran. Il fut assassiné sur ordre de certains membres de la cour qui craignaient pour leurs privilèges. En 1871, sous linfluence de Mirza Hosein Khan Moshir od-Dowleh, nouveau premier ministre du Shah, se met en place un gouvernement de style européen, marquant ainsi le début du mouvement de réforme en Iran.

La Révolution constitutionnelle et la Première guerre mondiale

Groupe de révolutionnaires à Tabriz. Au centre: Sattar Khan et Bagher Khan.
Article détaillé : Révolution constitutionnaliste.

Les souverains qajars suivants vont encore plus faire augmenter la colère populaire et la demande de réformes. Ils sont des souverains plutôt faibles, enclins à écouter les demandes des puissances étrangères (attribution de concessions et monopoles, ce qui suscite notamment la rébellion du Tabac de 1892 (en) déclenchée par une fatwa de Mirza Hassan Shirazi (en)), et extravagants, vidant les caisses de lÉtat qui sont alors remplies par ces mêmes puissances étrangères et ne payant que la cour et les officiels. En 1901, le Shah accorde une concession de 60 ans pour toutes les réserves pétrolières à l'Anglo-Persian Oil Company. La situation se détériore et le peuple demande à disposer dune assemblée. En janvier 1906, 10 000 personnes se réfugient à lambassade britannique et le Shah est forcé de signer en août un décret promettant létablissement dune constitution. En octobre 1906 est fondée la Majles, « Parlement ». La Révolution constitutionnelle marque la fin de la période médiévale en Iran[29].

L'exécution, en juillet 1909, du Sheikh Fazlollâh Nuri (en), qui s'est retourné contre les révolutionnaires constitutionnalistes après avoir un temps soutenu leur cause.

Bien que tournée vers la modernisation et la laïcisation du pays, la Révolution est paradoxalement soutenue par les oulémas chiites, qui ne sont pourtant pas en position de force [30]. La contradiction éclate en 1907, le Sheikh Fazlollâh Nuri (en), qui soutenait au début les Constitutionnalistes, se retournant contre eux [30], et les désignant en tant qu'« apostats ». Le sheikh Nuri s'allie alors au shah, avant d'être arrêté et exécuté par les révolutionnaires en 1909. Il sera célébré en tant que martyr par la fraction la plus conservatrice du clergé chiite après la Révolution de 1979.

La Révolution constitutionnelle a des difficultés à atteindre ses buts à cause de la convention anglo-russe de 1907 qui partage le pays en deux sphères dinfluence, le nord aux Russes et le sud aux Britanniques.

La monarchie constitutionnelle reste encore fragile : Mohammad Ali Shah fait bombarder la Majles en juin 1908 par la brigade cosaque persane dirigée par des officiers russes, puis fait fermer lassemblée. Cela ravive la résistance au Shah dans des villes comme Tabriz, Rasht, Ispahan et ailleurs. Les forces constitutionnelles marchent depuis Rasht et Ispahan sur Téhéran, déposent le Shah, exilé en Russie, qui est remplacé par son fils Ahmad Shah Qajar, et remettent en place la constitution Sepahsalar Tonekaboni (en) devient alors Premier ministre (octobre 1909-juillet 1910). Cette victoire des forces constitutionnelles est cependant de courte durée puisque le Shah reprend son trône en 1910 grâce au soutien russe.

La Première Guerre mondiale est une période voyant grandir linfluence des Britanniques qui sont de plus en plus intéressés par le pays après la découverte de pétrole dans le Khuzestan en 1908. Ils essaient dimposer laccord anglo-persan en 1919, qui est refusé par le Parlement. Peu de temps après, lofficier de la brigade des cosaques Reza Khan prend le pouvoir à Téhéran et devient quatre ans plus tard Reza Shah Pahlavi, faisant entrer lIran dans une nouvelle phase de son histoire. Il écrase la rébellion du Gilan, mouvement nationaliste se situant dans le prolongement de la Révolution constitutionnaliste, qui créé l'éphémère République socialiste du Gilan (1920-1921) avec l'aide de l'Armée rouge. Cependant, le chef du mouvement, Mirza Kuchak Khan, se brouille avec le Parti communiste iranien, tandis que l'URSS signe un traité avec Londres en 1921, acceptant de se retirer de l'Iran, ce qui affaiblit la République du Gilan.

Parallèlement, un groupe d'intellectuels en exil à Berlin, bénéficiant d'une large audience parmi l'élite iranienne, fonde le nationalisme iranien moderne, prônant l'occidentalisation du pays et sa laïcisation [30]. Il inclut des anciens leaders de la Révolution constitutionnaliste, tels que Hasan Taquizâda (1878-1970) ou Mahmud Afshâr (père de l'iranologue éminent Iraj Afshar (en)), qui inaugure en 1925 la revue Âyanda à Téhéran [30].

Période contemporaine

Article détaillé : Dynastie Pahlavi.

Lépoque de Reza Shah

Reza Khan Mir Panj, devenu Reza Shah Pahlavi

En 1921, un jeune officier de lunité des cosaques, le général Reza Khan Mir Panj, effectue un coup dÉtat militaire avec laide de Seyyed Ziaeddin Tabatabai, devient chef de larmée et prend le nom de Reza Khan Sardar Sepah, renversant ainsi la dynastie kadjar. Il prend ensuite le poste de premier ministre jusquen 1925. Il a dabord envisagé de faire de lIran une république, suivant en cela le modèle dAtatürk en Turquie mais y renonce face à lopposition du clergé[31]. Le 12 décembre 1925, le Majles, réuni en tant quAssemblée constituante, nomme Reza Khan Sardar Sepah nouveau Shah dIran. Il est couronné le 25 avril 1926 sous le nom de Reza Shah Pahlavi.

Reza Shah avait des plans ambitieux pour moderniser lIran, mis en œuvre par le ministre de la Cour Abdolhossein Teymourtash (1925-1933), qui tente de renégocier un accord plus favorable à l'Iran avec l'Anglo-Persian Oil Company. Ces plans incluaient le développement dindustries lourdes, de projets dinfrastructures majeurs, la construction dun chemin de fer national, le Trans-iranien, la création dun système déducation public national, la réforme de la justice jusque- contrôlée par le clergé chiite par la promulgation d'un Code civil, et lamélioration de lhygiène et du système de santé. Il avait pour cela besoin dun gouvernement centralisé et fort, ainsi que de plus dindépendance par rapport à la Grande-Bretagne et à la Russie, ce quil obtient en annulant les droits spéciaux accordés aux étrangers pendant lépoque qajar.

Le 21 mars 1935, il demande officiellement à la communauté internationale de ne plus utiliser le terme Perse pour se servir du nom Iran pour désigner son pays (qui est le nom en langue locale depuis toujours) et ordonne la même année linterdiction du port du voile pour les femmes et lobligation de porter un habit « à loccidentale » pour les hommes.

Malgré les avancées quil fait faire au pays, son style de gouvernement dictatorial et son combat pour la modernisation de lIran en dépit des positions du clergé lui valent de grands ressentiments parmi la population.

Seconde Guerre mondiale

Convoi de munitions américaines à destination de lURSS au cours de son passage en Iran en 1943.

Les rapprochements de Reza Shah avec lAllemagne qui contribuait beaucoup à lindustrie du pays inquiètent les Britanniques. Reza Shah, ayant déclaré la neutralité de lIran, refuse de se soumettre aux demandes daide ou dassistance des alliés, ce qui pousse la Grande-Bretagne et lURSS à envahir lIran le 25 août 1941. Reza Shah est forcé dabdiquer en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi et il est envoyé en exil jusquà sa mort en 1944. Mohammad Reza Pahlavi devient Shah dIran.

Loccupation de lIran a été dune importance vitale pour les alliés et a permis de rapprocher lIran des puissances occidentales. LIran signe un traité tripartite avec la Grande-Bretagne et lUnion Soviétique par lequel le pays accepte dapporter une aide non-militaire à leffort de guerre tandis que les deux autres alliés garantissent de respecter lintégrité territoriale de lIran et de retirer leurs troupes au maximum six mois après la fin de la guerre. En septembre 1943, lIran déclare la guerre à lAllemagne, ce qui lui permet de devenir membre des Nations-Unies. En novembre de la même année se tient la conférence de Téhéran pendant laquelle Churchill, Roosevelt et Staline réaffirment leur engagement à propos de lindépendance de lIran.

Les effets de la guerre ont été déstabilisants pour lIran : pénurie de nourriture et dautres produits de base, forte inflation, détérioration des conditions de vie pour les classes moyennes et basses alors que certains ont fait fortune en spéculant sur les produits difficiles à trouver, montée de sentiments nationalistes à cause de la présence des troupes étrangères, et augmentation de lexode rural. Le pays sétant libéré depuis la fin du règne de Reza Shah, lactivité politique et de la presse a fleuri ; particulièrement lactivité du parti communiste Tudeh qui a organisé les ouvriers.

Cette activité du parti Tudeh ajoutée à la présence de lUnion soviétique dans le pays a encore plus déstabilisé le pays. En septembre 1944, les Américains et les Soviétiques tentent de négocier des concessions pétrolières en Iran ; ce qui amène une forte propagande soviétique dans les provinces à majorité azérie.

L'immédiate après guerre : la crise irano-soviétique et le gouvernement Mossadegh

Article détaillé : Crise irano-soviétique.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le principal problème concerne l'évacuation des troupes étrangères : un traité tripartite entre les États Unis, la Grande Bretagne et l'URSS prévoyait que leur départ s'effectuerait maximum six mois après la fin de la guerre, soit le 2 mars 1946. Une évacuation anticipée, exigée le 19 mai 1945 par le gouvernement iranien fut acceptée partiellement par les Britanniques : ceux-ci quittèrent Téhéran et mirent fin à certains pouvoirs (contrôles sur la radio ou sur la censure), mais restèrent dans la zone pétrolière du sud. A l'inverse, les soviétiques gardèrent leurs forces en substituant des milliers de civils aux militaires à Téhéran. En août 1945, le parti procommuniste Tudeh (devenu le Parti démocratique dAzerbaïdjanen décembre 1945), mené par Jafar Pishevari, membre chevronné du Kommintern, déclencha une révolte et fit occuper des batiments publics afin de réclamer la constitution d'un État Nation Azerbaïdjanais. Les forces russes empêchèrent alors toute intervention de la part de la gendarmerie iranienne. Ernest Bevin, chef du Foreign Office, reconnut la présence conjointe des troupes russes en Azerbaidjan et des troupes anglaises dans le sud par une lettre du 19 septembre 1945. Les soviétiques gardèrent en fait le contrôle sur toutes les zones qu'ils occupaient depuis 1941, et y envoyèrent même des renforts. En novembre, le Parti démocrate Azerbaidjanais réclama une autonomie totale et organisa des élections : une Assemblée nationale finit par proclamer le 12 décembre la création dune République autonome d'Azerbaidjan portant le nom de Gouvernement du peuple dAzerbaïdjan et soutenue par lURSS. Au même moment, le Parti démocrate Kurde, mouvement autonomiste, crée la République de Mahabad au Kurdistan iranien, détachée de l'Azerbaidjan. Qazi Mohammed en fut élu Président de la République le 23 avril 1946. Ces deux républiques autonomes bénéficient du soutien de lURSS, signant entre elles un traité d'alliance militaire et d'amitié, le 23 avril 1946. Les troupes soviétiques occupent des parties du Khorasan, du Gorgan, du Mazandaran et du Gilan[32].

Les Soviétiques refusant d'évacuer, arguant des droits que leur conférait un traité du 26 février 1921, l'Iran porta alors le problème devant le Conseil de sécurité des Nations unies de l'ONU qui se débarrassa de la question en suggérant des relations directes entre l'Iran et l'Union Soviétique. Cet échec provoqua la démission trois jours plus tard du premier ministre iranien, Hakim, qui fut suivie de la nomination de son successeur, Ghavam os-Saltaneh, considéré comme partisan du Tudeh. Le nouveau Premier ministre, malgré un voyage à Moscou de février à mars, ne parvint pas à trouver d'accord. A la date d'évacuation prévue, le 2 mars 1946, seules les troupes anglaises et américaines évacuèrent, et pas les troupes soviétiques. Irrités par ce geste, l'Iran, la Grande Bretagne et les États-Unis portèrent à nouveau la question au Conseil de sécurité de l'ONU. Le 26 mars, l'URSS proposa d'évacuer les 6 semaines suivantes à condition de la fin de la discussion du problème au Conseil de Sécurité. Le 4 avril 1946 eut lieu la conclusion d'un accord russo-iranien stipulant le départ des troupes soviétiques et la création d'une compagnie pétrolière irano-soviétique. Le statut de cette compagnie pétrolière prévoyait 51 % du capital pour l'URSS et 49 % pour l'Iran les 25 premières années, 50/50 pour les 25 années suivantes. Ce statut devait ensuite être ratifié par le Majlis (parlement iranien)[33].

La crise irano-soviétique, première de la guerre froide se termine en décembre 1946 ; en vue des élections législatives du Majles, Ghavam os-Saltaneh, premier ministre, envoie larmée iranienne en Azerbaïdjan et au Kurdistan et les gouvernements républicains, qui ne sont plus soutenus par lURSS, seffondrent[34]. La nouvelle législature, dominée par le Front National de Mossadegh fait passer une loi imposant au gouvernement dexploiter lui-même ses ressources pétrolières.

Linfluence soviétique diminue encore plus en 1947, quand lIran et les États-Unis signent un accord portant sur de laide et du conseil militaire afin dentraîner larmée iranienne. En février 1949, le Tudeh est accusé dune tentative dassassinat sur le Shah et est banni dIran. Cest à partir de cette époque que commence linfluence américaine en Iran. Le Parti pan-iraniste d'Iran, parti nationaliste fondé dans les années 1940, se divise en 1951 entre les partisans du shah (Mohsen Pezeshkpour (en)) et ceux qui s'y opposent et soutiennent Mossadegh, Premier ministre depuis avril 1951. Ces derniers, dirigés par Dariush Forouhar (en) (éphémère ministre en 1979), fondent alors le Parti de la Nation d'Iran, libéral et nationaliste.

Mossadegh reçoit alors le soutien du clergé chiite (les ayatollahs Kachani, Taleghani, Zanjani (en), etc. [30]) qui s'oppose à l'impérialisme et défend la nationalisation du pétrole. L'ayatollah Kachani est ainsi l'un de ses partisans les plus importants [30], avant qu'il ne se retourne contre Mossadegh, s'alliant avec le Shah, lorsque celui- met en œuvre des réformes laïques.

Lépoque de Mohammad Reza Shah et linfluence américaine

Soldats entourant le bâtiment de la Majles à Téhéran le 19 août 1953.

En 1953, le Premier ministre iranien Mohammad Mossadegh, qui entreprend la nationalisation du pétrole, est éloigné du pouvoir à la suite dun complot orchestré par les services secrets britanniques et américains, lopération Ajax[35], qui sera officiellement reconnue par les Etats-Unis en 2009, par Barack Obama [36]. Après la chute de Mossadegh, Mohammad Reza Shah Pahlavi met progressivement en place un régime autocratique et dictatorial fondé sur lappui américain. De nombreux soldats, accusés d'être membres du Tudeh, le Parti communiste iranien, sont exécutés en 1955. L'Iran appartient alors au pacte de Bagdad et se trouve donc dans le camp américain pendant la guerre froide[37].

Le Shah essaie dans les années 1960 de créer un climat politique plus actif pour accélérer la modernisation de lIran. Il lève la loi martiale, en vigueur depuis le renversement de Mossadegh, en 1957, et autorise le bipartisme. Toutefois, les partis officiels ne parviennent pas à représenter efficacement la population, et le shah est contraint d'annuler les élections législatives de 1960, entâchées de fraudes électorales. Il nomme alors l'éphémère Jafar Sharif-Emami, loyaliste, en tant que Premier ministre. A sa chute, il accepte de nommer Ali Amini, proche du président John F. Kennedy. Celui-ci desserre l'étau sur la société, et autorise à nouveau le Front national, parti fondé par Mossadegh.

LOPEP est créé le 14 septembre 1960, lors de la Conférence de Bagdad, principalement à linitiative du Shah dIran et du Venezuela pour pallier la baisse du prix du baril (moins de 5 dollars à lépoque). À lorigine, seuls cinq pays en étaient membres : lArabie saoudite, lIran, lIrak, le Koweït et le Venezuela. Cette action sur le marché du pétrole permet au Shah de maîtriser au mieux les revenus du pétrole pour son pays.

Le shah crée un nouveau parti politique, Iran Novin, « Nouvel Iran », loyal à la couronne, sattirant le soutien de lélite technocratique et des masses éduquées, afin de renforcer ladministration et léconomie du pays. Il nomme en 1962 un proche, Asadollah Alam, en tant que Premier ministre, et lance avec lui un programme de réformes, qu'il nomme Révolution blanche, et qu'il soumet à référendum en janvier 1963. Ce parti remporte les élections parlementaires du 21e Majles en septembre 1963.

Au Majles, le gouvernement jouit dune majorité confortable et lopposition vote généralement dans le même sens que le gouvernement, à une exception près. Cest cette exception qui cause un fort ressentiment dans la population iranienne : la loi sur le statut des Forces, une mesure promulguée par le Premier ministre Hassan Ali Mansour, qui accordait limmunité à tout le personnel militaire américain et à leurs familles sur le territoire et donc autorisant les Américains à être jugés par les États-Unis plutôt que par des tribunaux iraniens. Les parlementaires et le pays désavouent cette loi (émeutes de juin 1963). Khomeini, chef de file de lopposition religieuse, libéré de son assignation à domicile depuis avril, dénonce cette loi devant une très grande assemblée à Qom, et expulsé en octobre 1964 [30].

Bien que les conditions économiques saméliorent, le pays na pas encore récupéré de la récession de 1959-1963, qui avait imposé des restrictions très fortes aux classes pauvres. Mansour propose des mesures déconomies, mais elles sont refusées et ce sont les entrées de devises provenant du secteur pétrolier qui permettent de faire tenir le pays.

Avec lassistance étrangère, Mohammad Reza Shah a été capable de maintenir la stabilité financière malgré lassassinat de Mansour et une tentative dassassinat sur sa personne le 21 janvier 1965 par un membre dun groupe islamique lié à Khomeini[38],[39]. Le shah est fragilisé, en 1966, par le mouvement de protestation en faveur des membres du Tudeh, dont de nombreuses personnalités importantes ont été arrêtées et condamnées à mort. Le Tudeh devint alors l'un des piliers de la résistance clandestine au régime.

En octobre 1967, le Shah se couronne lui-même, ainsi que la Shahbanou Farah. En 1971, lIran invite des dignitaires étrangers à Persépolis pour une célébration extrêmement fastueuse de 2500 ans de continuité monarchique en Iran (bien quil y ait tout de même eu quelques coupures)[40]. Ladulation excessive rendue à la personne du Shah provoque des sentiments adverses dans la population iranienne, sentiments qui sont exacerbés par un discours de Khomeini à ce sujet. Par la suite, en 1975, le Shah fait même voter une loi afin que le début du calendrier persan coïncide avec le début du règne de Cyrus plutôt quavec le début de lère islamique, ce qui est ressenti par certains comme une insulte aux sensibilités religieuses.

Sur le plan des relations internationales, le Shah utilise la baisse de la tension entre Est et Ouest pour améliorer ses relations avec lURSS et prendre un rôle plus important dans le golfe Persique.

LIran soutient les royalistes pendant la guerre civile du Yémen (1962 - 1970). Il assiste le sultanat dOman en 1971 pour mater la rebellion au Dhofar[41] et arrive à un accord avec la Grande-Bretagne à propos de lindépendance de Bahreïn, qui était iranienne jusqu'en 1820 (Protectorat britannique). LIran garde tout de même la souveraineté sur les îles Tunb et Abu Moussa en les prenant de force sans que la Grande-Bretagne réagisse (toujours sujettes à désaccord)[42].

Lincident des îles du golfe Persique pose un problème à lIrak, qui rompt les relations diplomatiques avec Téhéran jusquà l'accord dAlger en 1975, accord qui règle les questions de navigation sur le Chatt-el Arab et de soutien de lIran à la rebellion kurde dans le nord de lIrak[43].

Afin daugmenter le rôle de lIran dans la région, Nixon autorise le Shah, à partir de 1972, à acheter nimporte quelle arme conventionnelle aux États-Unis[44] ; inversement, les Iraniens autorisent les États-Unis à installer deux centres militaires pour surveiller les activités soviétiques[45].

Mohammad Reza Shah modernise lindustrie iranienne et, grâce aux revenus très importants du pétrole, lIran entre dans une période de prospérité fulgurante et de modernisation accélérée. La société iranienne, bouleversée dans ses racines, souffre du manque de moyens dexpression. Son règne autocratique, labsence de liberté dopinion et la répression violente des opposants conjugués à une occidentalisation rapide créent des mécontentements profonds, pour des raisons différentes, à la fois chez le clergé et parmi les mouvements intellectuels de gauche, et préparent le terrain à la Révolution.

La révolution iranienne

Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre le régime du Shah, Mohammad Reza Pahlavi quitte lIran le 16 janvier 1979. Le 1er février 1979, Rouhollah Khomeini revient en Iran après un exil de quinze ans en Turquie, en Irak puis enfin en France. Il renverse le gouvernement du Shah le 11 février. Bien que la destitution du Shah provoque de grandes manifestations de joie en Iran, de nombreux désaccords existent concernant le futur du pays. Alors que Khomeini est la figure politique la plus populaire, des dizaines de groupes révolutionnaires cherchent à simposer, chacun ayant sa propre vue concernant le futur de lIran. Il y avait des factions libérales, marxistes, anarchistes et laïques, ainsi quun large panorama de groupes religieux cherchant à modeler le futur de la société iranienne.

Les premières années voient le développement dun gouvernement avec deux centres du pouvoir. Mehdi Bazargan devient premier ministre du gouvernement provisoire, et le mouvement pour la liberté travaille afin détablir un gouvernement libéral laïc[46]. Les religieux menés par Khomeini forment un centre séparé du pouvoir, le parti républicain islamique, qui est majoritaire dans le Conseil révolutionnaire, un organe du pouvoir pendant la révolution, en labsence de gouvernement intérimaire. Ces groupes essaient de coopérer, mais les tensions grandissent entre les deux factions.

Ce sont les théologiens qui sont les premiers à rétablir lordre dans le pays, les cellules révolutionnaires devenant des comités locaux (komiteh en persan). Connus sous le nom de Gardiens de la Révolution à partir de mai 1979, ces groupes ont vite pris le pouvoir dans les gouvernements locaux dans tout lIran.

Finalement, un référendum est organisé qui met en place la république islamique telle que Khomeini la conçoit, dirigée par un guide suprême.

Le nouveau gouvernement est extrêmement conservateur. Il nationalise lindustrie, en particulier pétrolière, et rétablit les traditions islamiques dans la culture et la loi. Linfluence occidentale est bannie et lélite pro-occidentale est contrainte de suivre le Shah en exil. De nombreuses frictions entre les différentes factions religieuses ont lieu et la répression brutale permet déliminer tous les opposants à la république islamique[47].


La République islamique

Khomeini a chargé le gouvernement provisoire de faire un brouillon de constitution. La première étape est la tenue dun référendum les 30 et 31 mars 1979, qui a pour but de déterminer le nouveau système politique à établir. Khomeini rejette les demandes des divers groupes politiques doffrir un large choix aux votants : la seule forme à apparaître sur le bulletin est la république islamique, et le vote ne se fait pas à bulletin secret. Le gouvernement rapporte une majorité écrasante de 98 % en faveur de la république islamique, qui est proclamée le 1er avril 1979[48].

Le régime de Khomeini présente une constitution le 18 juin 1979. À part létablissement dun régime présidentiel fort sur le modèle gaulliste, la constitution ne différe pas de manière marquée de la constitution de 1906 et naccorde pas au clergé un rôle important dans la nouvelle structure. Khomeini était prêt à soumettre ce projet de constitution au référendum du peuple ou à un conseil de 40 représentants qui pourraient donner des conseils mais pas modifier le document. Ironiquement, ce sont les partis de gauche qui lont rejeté. Une Assemblée des experts est créée le 18 août 1979 afin dexaminer la nouvelle constitution ; le clergé et les membres du Parti islamique républicain dominent cette assemblée, et ce sont eux qui modifient la constitution afin détablir un État dominé par le clergé chiite.

En octobre 1979, quand il devient clair que la nouvelle constitution institutionnaliserait la domination du clergé sur lÉtat, le premier ministre Bazargan et les membres de son gouvernement essayent de persuader Khomeini de dissoudre lAssemblée des experts, mais Khomeini refuse. Se sentant sans pouvoir et en désaccord avec la direction que prenait le pays, Mehdi Bazargan démissionne en novembre[49].

Le Conseil révolutionnaire prend les fonctions de premier ministre, en attendant les élections présidentielles et législatives. Les élections présidentielles se tiennent en janvier 1980, trois candidats sont en lice : Jalal od Din Farsi (Parti républicain islamique), Abolhassan Bani Sadr, associé à Khomeini, et lamiral Ahmad Madani, commandant alors la marine iranienne. Bani Sadr est élu avec 76 % des votes en janvier 1980[50].

Supportés par les Mujaheddin-e-Khalq, des étudiants iraniens militants prennent dassaut lambassade des États-Unis à Téhéran le 4 novembre 1979 et loccupent jusquau 20 janvier 1981 (voir Crise iranienne des otages). Ladministration Carter gèle les relations diplomatiques avec lIran, impose des sanctions économiques le 7 avril 1980 et tente sans succès une opération de secours un peu plus tard dans le mois[51]. Le 24 mai, la Cour internationale de justice appelle à la libération des otages. Finalement, Ronald Reagan met fin à la crise le jour de son entrée en fonction, acceptant pratiquement tous les termes iraniens.

En 1981, les Mujaheddin-e-Khalq font exploser des bombes dans le bureau principal du parti de la république islamique et au bureau du premier ministre, tuant 70 officiels de haut rang, dont layatollah Mohammad Beheshti (ministre de la justice), Mohammad Ali Rajai (président), et Mohammad Javad Bahonar (Premier ministre)[52].

La guerre Iran-Irak

Cimetière dAzéris tués pendant la guerre Iran-Iraq

Le 22 septembre 1980, lIrak envahit lIran. La politique officielle des États-Unis cherche à isoler lIran. Les puissances occidentales, inquiètes de lapparition de la république islamique iranienne, voyaient en lIrak un pays qui pourrait évoluer vers la laïcité et le modernisme, en contrepoids à lIran. Cest pourquoi elles ne sopposent pas dans un premier temps à la guerre Iran-Irak, allant jusquà la soutenir ensuite. Cest en particulier le cas de lURSS, de la France et des États-Unis. Ironiquement, des membres de ladministration Reagan vendent secrètement des armes et des pièces détachées à lIran dans ce qui est connu sous le nom daffaire Iran-Contra. Cependant, en dépit de la puissance militaire de lIrak, le conflit senlise rapidement. Début 1981, les Iraniens contre-attaquent et parviennent à libérer lessentiel du territoire iranien début 1982. En juin de cette même année, lIrak décrète un cessez-le-feu, mais voit son territoire envahi le mois suivant.

La proclamation originelle de guerre de lIran se radicalise : il sagit désormais de réduire la puissance de lIrak, de destituer Saddam Hussein et de le remplacer par un régime islamique.

Avant la guerre, lIran et lIrak comptaient sur leurs revenus pétroliers pour subvenir à leurs besoins militaires : 3,5 millions de barils/jour exportés pour lIrak et 1,6 million pour lIran. Au début de 1980, les deux pays nexportaient plus que 600 000 barils. En raison de cette diminution considérable, lIrak dut recourir à laide de lArabie saoudite, entre autres[53].

En 1984 commencèrent les attaques systématiques dinstallations pétrolières et de pétroliers par les deux camps[54].

En janvier 1987, lIran lance deux grandes offensives : Kerbala 5, à lest de Bassorah, Téhéran voulait établir un gouvernement provisoire de la République islamique irakienne, constitué des chefs des opposants chiites irakiens réfugiés en Iran ; Kerbala 6, à 150 kilomètres au nord de Bagdad en direction des grands barrages de lEuphrate. Les pertes sont énormes de part et dautre mais les forces iraniennes sont finalement bloquées[55].

En juillet 1987, lIran entreprend de contrôler la navigation maritime dans le golfe. Les navires koweïtiens sont alors placés sous pavillon des États-Unis.

La ligne de front se stabilise à la frontière commune, et malgré de nombreuses offensives de part et dautre, il ny a pas de percée majeure. Finalement, en 1988, larmée irakienne reprend le dessus. LIran accepte finalement de respecter le cessez-le-feu exigé par la résolution 598 du conseil de sécurité de lONU (20 juillet 1987)[56].

Des combats sévères ont lieu de 1979 au début des années 1990, et se poursuivent même parfois maintenant, à une échelle bien moindre[57], entre les nationalistes Kurdes et les forces communistes dune part et larmée iranienne dautre part, jusquà faire perdre le contrôle de larges parties du Kurdistan iranien par le gouvernement iranien[58].

Depuis la mort de Khomeini

Après la mort de Khomeini le 3 juin 1989, lAssemblée des experts, un corps élu de religieux expérimentés, choisit le président sortant, layatollah Ali Khamenei, comme Guide Suprême.

Pendant la Guerre du Golfe en 1991, le pays reste neutre, limitant son action à la condamnation des États-Unis et permettant à laviation irakienne de se poser en Iran et aux réfugiés irakiens de pénétrer son territoire.

Le président Hachemi Rafsandjani est réélu en 1993 avec une majorité plus faible ; certains observateurs occidentaux attribuèrent ce score réduit au désenchantement à une économie mal en point[59]. Mohammad Khatami, religieux modéré, succède à Rafsandjani en 1997. Celui-ci doit mener le pays entre les exigences dun gouvernement cherchant les réformes et une libéralisation modérée, et un clergé très conservateur[60]. Cette faille atteint son paroxysme en juillet 1999, des protestations massives contre le gouvernement ont lieu dans les rues de Téhéran. Les manifestations durent plus dune semaine avant que la police et les forces gouvernementales ne dispersent la foule.

Khatami est réélu en juin 2001 et, après cela, les éléments conservateurs du gouvernement iranien œuvrent pour déstabiliser le mouvement réformateur, bannissant les journaux libéraux et disqualifiant les candidats aux élections parlementaires[61]. Cette main mise sur lopposition, combinée avec léchec de Khatami à réformer le gouvernement, cause une apathie grandissante parmi la jeunesse.

Le maire ultra-conservateur de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad est élu président en 2005 dans une élection qui vit la disqualification de plus de 1000 candidats par le Conseil des Gardiens[62].

Frise chronologique


Annexes

Références

Cet article comprend des extraits des Country studies de la Bibliothèque du Congrès américain, qui sont dans le domaine public. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées et sil ne contient pas de propos qui vont à lencontre des règles de neutralité de Wikipédia.


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Pour aller plus loin

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Articles connexes

Voir larticle annexe : 1951 en Iran.
Histoire
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