- Pacte de Bagdad
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Le Traité d'Organisation du Moyen-Orient, plus communément appelé Pacte de Bagdad, a été signé le 24 février 1955 par l'Irak, la Turquie, le Pakistan, l'Iran et le Royaume-Uni. Les États-Unis rejoignent le comité militaire de l'alliance en 1958. Le pacte sera rebaptisé Organisation du Traité central (Central Treaty Organisation) ou CenTO, après le retrait irakien le 24 mars 1959. L'organisation est dissoute en 1979.
Sommaire
Historique
Organisation
Construite sur le modèle de l'OTAN et conçue comme le prolongement de l'OTASE, cette alliance contraint les nations aussi bien à la coopération mutuelle et la protection qu'à la non-intervention dans les affaires des autres. Son but était de contenir l'Union soviétique en ayant une ligne d'États forts sur sa frontière sud. Cependant, sur le plan géopolitique, l'alliance sera considérée comme une des moins réussie de la Guerre froide[réf. nécessaire]. D'autre part, le CENTO se dirigea dès les années 1960 vers une coopération économique entre les membres.
Le rôle des États-Unis
Même si les pressions américaines, sous forme de promesses de largesses économiques et militaires, eurent un rôle clef dans les négociations, les États-Unis choisirent de ne pas participer à l'accord afin d'éviter de s'aliéner les États arabes avec lesquels ils tentaient toujours de cultiver des relations amicales. Ainsi, le pacte a souvent conduit les Américains à soutenir des régimes corrompus ou impopulaires en Irak, Iran et Pakistan.
Les États-Unis avaient, grâce à un état membre, le Pakistan, des facilités pour espionner l'Union soviétique. Basés à Peshawar, les avions espions Lockheed U-2 pratiquaient des vols de reconnaissance au-dessus de l'espace aérien soviétique. Après la crise des U-2 de 1960, le premier secrétaire du PCUS Nikita Khrouchtchev avertit le Pakistan qu'il était devenu une cible pour les forces nucléaires soviétiques.
L'incompétence du CENTO
Le Moyen-Orient et l'Asie du Sud devinrent des zones très sensibles durant les années 1960, avec l'aggravation du Conflit israélo-arabe et de la guerre indo-pakistanaise. Les États-Unis et le CENTO furent incapables d'intervenir dans ces problèmes. Le soutien américain à Israël dégrada également les relations entre les États-Unis et les membres musulmans du pacte. En 1965 et 1971, le Pakistan essaya sans succès d'obtenir de l'aide du CENTO dans sa guerre contre l'Inde.
L'alliance dura théoriquement jusqu'à la Révolution iranienne de 1979. En réalité, elle était bel et bien finie depuis 1974, quand la Turquie envahit Chypre, obligeant le Royaume-Uni à retirer ses forces d'un lieu pourtant prévu par l'alliance. Par ailleurs, les Anglais, après cette défaite, n'avaient plus les moyens de se poser comme maîtres de la Méditerranée ni du Moyen-Orient ; ce qui fait qu'en quelque sorte, le non-respect du pacte de Bagdad a sonné le glas final de l'impérialisme britannique en Méditerranée.
Bilan
Il semble finalement que l'alliance n'ait que peu joué sur la prévention de l'expansion de l'influence soviétique sur les États non-membres de la zone. D'autres États du Proche et Moyen-Orient refusèrent d'adhérer au CENTO et se tournèrent vers les Soviétiques, notamment l'Égypte et la Syrie, qui craignaient une déstabilisation des rapports de force entre les grandes "familles" arabes. L'Égypte va également craindre de perdre sa place de leader arabe, avec le rôle toujours plus important de Nasser et la peur d'un retour de l'influence britannique dans la région, notamment dans l'affaire du canal de Suez.
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