Alexandrie

Alexandrie
Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne la ville égyptienne. Pour les homonymies, voir Alexandrie (homonymie). Pour le gouvernorat, voir Gouvernorat d'Alexandrie.

31° 12′ 00″ N 29° 55′ 00″ E / 31.2, 29.916667

Alexandrie
الإسكندرية
Blason de Alexandrie
Héraldique

PONTY-Collage Alexandria.png
Administration
Pays Drapeau d'Égypte Égypte
Gouvernorat Alexandrie
Gouverneur Adel Labeeb
Géographie
Coordonnées 31° 12′ 00″ Nord
       29° 55′ 00″ Est
/ 31.2, 29.916667
Superficie 267 900 ha = 2 679 km2
Démographie
Population 4 388 219 hab. (2010)
Densité 1 638 hab./km2
Localisation
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Alexandrie
Voir la carte administrative
Alexandrie

Alexandrie[1], ville d’Égypte comptant plus de quatre millions d'habitants[2], fut fondée en -331 par Alexandre le Grand. Elle devint dans l’Antiquité le premier port d’Égypte, la capitale du pays, un grand centre de commerce et d'éducation universitaire et un des plus grands foyers culturels de la mer Méditerranée, centré sur la fameuse Bibliothèque, qui fonda sa notoriété. C'est la deuxième ville du pays.

La ville d’Alexandrie est située à l'ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Elle est rattachée à cette île par l’Heptastade, qui est une sorte de digue servant aussi d’aqueduc, et qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

Sommaire

Histoire

Origine

Plutarque, dans sa Vie d’Alexandre, raconte comment, une nuit, en -331, alors qu'Alexandre le Grand projette de construire sa ville d'Égypte, il rêve d’Homère, qui lui parle de l’île de Pharos :

« Puis vers la mer houleuse, il existe un îlot. En avant de l'Égypte ; on l'appelle Pharos. »

— L'Odyssée, IV, v. 355

Au réveil, il part voir cette île et commence à tracer les contours de la cité sur la côte qui lui faisait face.

Les éléments merveilleux dont est fertile la légende d'Alexandre n'excluent pas des explications plus rationnelles tenant au site lui-même. Homère avait en effet indiqué un emplacement éminemment favorable :

« Une langue de terre semblable à un isthme suffisamment large qui s'étend entre une vaste lagune (le lac Mareotis) et la mer »

— Plutarque,Vie d'Alexandre IX, 7[3]

Repartant dans sa conquête de l'Empire perse, Alexandre confie à Cléomène de Naucratis (une colonie grecque d'Égypte, dans le delta) et à Dinocrate de Rhodes la construction de la ville[4], conçue sur un plan orthogonal, ou en damier, avec de larges avenues se coupant à angles droits.

Il existe plusieurs hypothèses la concernant. La ville d’Alexandrie aurait été construite sur l’ancienne cité de Rakhotis, mais on a peu de documents à son sujet. Il existe trois hypothèses au sujet de Rakhotis :

  1. Pour certains, Rakhotis était un simple village de pêcheurs ;
  2. Pour d'autres, le terme rakhotis pourrait être traduit par « le bâtiment », qui se rapporterait aux premiers édifices dignes de ce nom construits par les Grecs, près ou à la place de ce même village de pêcheurs ou d’un poste de garde ;
  3. D'autres pensent même que rakhotis signifierait « le chantier » et ne serait pas une ville mais le nom donné par les Égyptiens à la ville d’Alexandrie au moment de sa construction. En effet, une grande partie d’Alexandrie a été construite d’un bloc et a dû avoir longtemps l’apparence d’un chantier.

Ce qu’on sait sur cette zone avant Alexandrie est cité par quelques auteurs grecs et romains, qui font mention des populations établies sur les marécages entourant la région. Héliodore nous dit que les Égyptiens l’appelaient « le pays des bergers ». La région avait mauvaise réputation : « C’est là que tous les brigands d’Égypte ont leur cité ». La zone apparaît d’ailleurs dans de nombreuses légendes grecques.

Elle ne fut pas la seule ville Alexandrie construite par le Macédonien ; en effet, on en a dénombré trente-deux. Celle-ci était connue sous le nom d'Alexandria ad Aegyptum (« Alexandrie d'Égypte ») ou Alexandria apud Aegyptum (c'est-à-dire « en marge de l'Égypte »[5]) et est devenue désormais Iskanderia. Avant elle, une autre ville du delta avait été occupée par les Grecs mais elle leur avait été offerte par Amasis : il s'agit de Naucratis, un emporion ou « port de commerce ». Elle se situe à environ 70 km à l'intérieur des terres, et elle n’a eu que peu d’importance en dehors de son rôle commercial. Alexandre le Grand voulut construire Alexandrie sur la côte, malgré la mauvaise qualité du terrain (Lac Maréotis) dans cette zone et la côte particulièrement dangereuse à cet endroit du delta.

La ville ne commence à prendre de l’importance que lorsque Ptolémée, fils de Lagos, fondateur de la dynastie des Lagides, s’y installe et en fait la capitale de l’Égypte, qu’il avait reçue en partage après la mort d’Alexandre, en -323.

Dès la première moitié du IIIe siècle avant notre ère, sous les deux premiers Ptolémées, elle se couvre de magnifiques monuments et prend l’aspect qu’elle va conserver jusqu’à la fin de l’Antiquité, avec ses jardins et ses monuments de conception grecque : le palais royal Ras el Tin sur la mer, musée et bibliothèque, Sôma (ou Séma, tombeau d’Alexandre le Grand), Sérapéum (temple consacré au dieu gréco-égyptien Sérapis), temple d’Isis, marchés, théâtre et surtout le célèbre phare, tour élevée par Sostrate de Cnide sur l’île de Pharos, qui a donné son nom à ce type de monument.

Pendant près d’un millénaire, jusqu’à la conquête arabe en 641, Alexandrie demeure la capitale intellectuelle et spirituelle d’une partie du monde méditerranéen, après avoir été, pendant les trois derniers siècles avant notre ère, la capitale politique de l’Égypte hellénisée. L'école d'Alexandrie joua un rôle de première importance dans le domaine des sciences et des mathématiques. D'Euclide à Claude Ptolémée, on ne compte pas les scientifiques qui y vécurent ou y séjournèrent, amenant des avancées capitales, particulièrement dans l'histoire de l'astronomie.

À partir de la fondation d’Alexandrie et de l’occupation grecque, l’Égypte va devenir une province de l’hellénisme, et son administration, même si elle conserve certains aspects de l’ancienne administration pharaonique, est fortement influencée par les conceptions grecques. La langue officielle devient le grec, même si l’ancien égyptien, sous sa forme démotique, est encore parlé dans les milieux ruraux et si les prêtres conservent les antiques conceptions religieuses et couvrent toujours les temples de hiéroglyphes, de plus en plus chargés et enrichis de signes nouveaux. Même les temples, construits selon les modèles traditionnels, subissent des modifications de détail. C’est à cette époque qu’apparaissent les mammisi comme monuments indépendants, que les chapiteaux de colonnes se multiplient à l’infini dans leurs décors et s’alourdissent, que des murets sont construits dans les entre-colonnements.

Domination romaine

Article détaillé : Période romaine de l'Égypte.

En -47, les troupes de Jules César incendient la flotte d'Alexandrie ; le feu se propage aux entrepôts et selon différentes interprétations, celui-ci détruit une partie de la grande bibliothèque ou l'épargne. Octave Auguste met fin, après la bataille navale d'Actium en -30, non seulement aux guerres civiles romaines (liquidation de Marc Antoine), mais aussi à l'indépendance égyptienne (jusqu'au XIXe siècle). La province est gouvernée par un préfet. Après les premiers temps de l'annexion, la ville semble avoir regagné de la prospérité du fait de la domination directe par le pouvoir impérial car le blé d'Égypte est essentiel pour les distributions à la plèbe romaine. C'est un important port militaire. En 215, Caracalla visite la cité, et suite à des satires, commande à ses troupes de tuer tous les hommes en âge de porter une arme. Cet ordre ne sera pas exécuté ; il aurait été matériellement difficile pour sa garde, certainement moins de 5 000 hommes, d'éliminer environ 200 000 adultes physiquement capables de se défendre.

Se place alors une énigme : en 215, l'empereur romain Caracalla, comme beaucoup de gens, visite le tombeau d'Alexandre, l'un des principaux monuments de la cité ; il essaye même sa cuirasse ! Mais en l'an 300, un auteur déclare que plus personne ne sait où est le tombeau d'Alexandre ! Comment une ville de 500 000 habitants, grand centre culturel, a-t-elle pu ainsi oublier en deux générations où se trouvait son plus célèbre monument ? Il ne semble pourtant pas que de très grands événements aient eu lieu à Alexandrie dans cette période (mais le IIIe siècle est mal connu). Le mystère reste entier, archéologues et historiens cherchent encore.

En ce même IIIe siècle, l'ancienne écriture hiéroglyphique cesse d'être enseignée et comprise. L'usage de la momification disparaît également. Le christianisme semble donc avoir complètement effacé la mémoire égyptienne [réf. nécessaire].

À la division de l'Empire romain, la ville fait partie de l'Empire byzantin. Alexandrie reste le centre administratif de la province. Le blé d'Égypte va alors à Constantinople et Rome devra s'approvisionner en Afrique du Nord.

Avec la christianisation de l'Égypte, Alexandrie devient un centre culturel et religieux important. Arius, prêtre d'Alexandrie et formulateur de l'Arianisme, et Athanase d'Alexandrie, proche du pouvoir de Constantin Ier, s'opposent sur la nature du Christ. De plus en plus, au cours du IIIe siècle, la ville se rapproche du reste de l'Égypte et peu à peu, décline en population et en splendeur. Dans toute la province les impôts sont écrasants et bien des contribuables abandonnent leurs biens et se font ermites dans le désert ou entrent dans des monastères pour échapper au percepteur.

Au IVe siècle, les persécutions des païens atteignent un nouveau niveau d'intensité. Temples et statues sont détruits dans tout l'Empire, les rites païens sont interdits et punissables de mort, les bibliothèques sont fermées. En 391, Théodose Ier donne l'ordre de détruire tous les temples. Le patriarche Théophile d'Alexandrie s'attèle à cette tache dans la ville. Certains auteurs musulmans prétendent que la grande bibliothèque et le Sérapéum auraient été détruits à cette époque[réf. nécessaire] . Hypatie, brillante mathématicienne et philosophe néoplatonicienne est assassinée en 415 par des chrétiens jaloux de son succès. Ces évènements marquent le déclin de l'école d'Alexandrie, dont les savants et une partie des savoirs vont progressivement être recueillis par Constantinople qui devient à son tour le principal foyer des sciences et de la culture.

Les quartiers Brucheum et juif sont détruits au Ve siècle et leurs monuments centraux, le sépum et le Mouseîon, tombent en ruine. La vie s'organise alors autour du Sérapéum et du Césaréum transformés en église. Les quartiers du Pharos et de l'Heptastade regagnent de la population et restent intacts.

La conquête arabe

Alexandrie est conquise par les Perses en 616 par Khosro II, roi de Perse. La ville est récupérée par l'empire vers 630. En 640, le général arabe 'Amr ibn al-'As entreprend un siège d'une quarantaine de mois. La cité n'obtient aucune aide de Constantinople : l'empereur Héraclius meurt et le nouvel empereur Constantin III qui ne règne que quatre mois, laisse le pouvoir à son fils de onze ans. En novembre 641, Alexandrie, évacuée par les Grecs, est livrée par le patriarche Cyrus aux troupes de ‘Amr. C'est à cette époque que la bibliothèque d'Alexandrie a été détruite, soit qu'elle ait été incendiée parce que les connaissances qui s'y trouvaient étaient en contradiction avec le Coran, soit abandonnée et livrée au pillage. Malgré une vaine tentative de reconquête byzantine en 645, la ville restera désormais sous domination arabe. Les Grecs qui partent d’Égypte étant surtout des commerçants, le régime de la propriété du sol n’est pas modifié, et les Arabes reçoivent une solde surtout en nature. Ils assurent une garde par rotation à Alexandrie face à la mer et à Khirbeta face au désert. 'Amr écrit au Calife Omar ibn al-Khattab qu'il a pris une cité contenant :

  • 4 000 palais,
  • 4 000 bains publics,
  • 12 000 vendeurs d'huile fraîche,
  • 12 000 jardiniers,
  • 40 000 juifs qui paient tribut,
  • 400 théâtres ou lieu de divertissement.

Avec les Arabes disparaît pratiquement l'ancienne langue égyptienne, ainsi que le savoir antique amassé dans la cité, en particulier à la bibliothèque d'Alexandrie. Malgré les limites des sources, les historiens estiment en effet généralement qu'Alexandrie fut détruite lors des invasions arabes du VIIe siècle sur ordre du calife Omar, qui aurait écrit à son général Amr, incertain sur l'attitude à tenir envers la bibliothèque : « À propos des livres que tu mentionnes, si ce qui s'y trouve écrit est conforme au Livre de Dieu, ils ne sont pas nécessaires ; si ce n'est pas conforme, ils sont inutiles. Détruis-les donc ». « Amr ordonna donc de distribuer les livres aux bains d'Alexandrie et de les utiliser comme combustibles pour le chauffage ; il fallut six mois pour les brûler », raconte lbn Al-Qifti au XIIIe siècle dans son Histoire des sages[6]. Néanmoins, un historien contemporain, Mostafa El-Abbadie, impute la destruction de la culture et du savoir gréco-romain aux affrontements entre païens et chrétiens lors de la christianisation de la ville au IVe siècle sous le patriarchat de Cyrille[7].

La période médiévale

La période médiévale d'Alexandrie reste, jusqu'à ce jour, peu étudiée. La ville a été décrite par les auteurs contemporains arabes. Le grand Maïmonide y fit une apparition avant de se rendre au Caire et Saladin y fonda un waqf, une fondation de main morte, au XIIe siècle : le document de fondation, l'un des plus anciens de son genre, fut retrouvé il y a peu de temps[Quand ?] dans des archives de la ville, qui se trouvent désormais au Caire. Alexandrie fut investie par les forces de la cinquième croisade (1217–1221) et fut pillée lors de la Croisade d'Alexandrie (1365).

Histoire contemporaine

San Stefano, Alexandrie

À l'époque moderne, la ville d'Alexandrie connut une expansion importante. En effet, la ville médiévale se trouvait sur la terre ferme, fortifiée par une enceinte.

La ville moderne a été construite sur les ruines de la ville antique ce qui rend les fouilles difficiles.

En juillet 1882, la ville est bombardée par la Royal Navy britannique et occupée.

La vieille Alexandrie

La ville est dessinée par Dinocrate de Rhodes selon des plans hippodamiens (en damier).

Ses monuments les plus importants sont le gymnase, le discatérion (tribunal), le Sôma (ou Séma, tombeau d’Alexandre). Le palais couvre un quart de la ville : de construction légère, il forme Néapolis (Musée, Bibliothèque, théâtre). Le port est séparé en deux par une jetée (Heptastade) qui réunit la ville à l’île de Pharos où se dresse le Phare, construit par Sostrate de Cnide. L’eau du Nil est distribuée par un réseau serré de canalisations branchées sur un canal.

La colonne de Dioclétien (colonne de Pompée)

Colonne de Pompée

Après sa défaite par Jules César dans la guerre civile, Pompée s'est sauvé en Égypte où il a été assassiné en -48 ; les voyageurs médiévaux ont cru plus tard qu'il devait être enterré ici. En réalité, il s’agit d’une colonne en granit rouge d’Assouan de vingt-cinq mètres de haut, d’une circonférence de neuf mètres, construite en l'honneur de l'empereur Dioclétien à la fin du IVe siècle. Diocletius a capturé Alexandrie après l’avoir assiégée.

Les Arabes l'ont appelé 'Amoud el-Sawari', colonne des colonnes. Cette colonne est le monument antique le plus grand à Alexandrie, à l'origine dans le temple du Sarapis qui était par le passé une structure magnifique rivalisant le Sôma et le Caesareum.

Tout près, il y a des galeries souterraines où des taureaux sacrés Apis ont été enterrés, et trois sphinx.

Les nécropoles

Gabbari

Catacombes de Kom-el-Chouqafa

Les catacombes de Kom-el-Chouqafa constituent le plus grand site funéraire romain d'Égypte connu à ce jour. Leur découverte date du 28 septembre 1900 et en fait l’un des plus importants sites archéologiques d’Alexandrie. Ce complexe funéraire, construit à la fin du Ier siècle fut utilisé jusqu’au début du IVe.

Ces tombeaux furent creusés dans la roche pour une riche famille pratiquant toujours la religion antique. Ils représentent la dernière construction principale existante de l’ancienne religion égyptienne. Bien que les motifs funéraires soient égyptien antique pur, les architectes et les artistes ont été inspirés des modèles gréco-romain. Un escalier d'enroulement descend plusieurs niveaux profondément dans le sol, avec de petites chapelles s'ouvrant sur lui, meublées avec des bancs pour les visiteurs apportant des offrandes.

Au centre de la façade, le disque solaire familier surmonte une frise de serpents ; à gauche et à droite deux serpents portent les couronnes de la Basse-Égypte et de la Haute-Égypte. Ce ne sont pas comme les cobras de Saqqarah ou de Thèbes : ils semblent être conçus comme une bande dessinée moderne. Dans la chambre du tombeau, le décor comprend Horus, Thot, Anubis, le prêtre dans sa peau de panthère, et le roi faisant une offrande aux défunts sous forme d'Osiris. Ces figures sont rendues dans le modèle gréco-romain. Aux scènes traditionnelles s’ajoutent les groupes supplémentaires de raisins, de têtes de méduse, et d'une variété de décors grecs et romains.

Anfouchi

Article détaillé : Anfouchi.

Le fort Qaitbay

Dans les murs du Fort Qaitbay (Alexandrie, Égypte)

L'île de Pharos séparait deux ports énormes. Situé à l’entrée nord du port de l’Est, le fort a été construit dans les années 1480 par le sultan Al-Achraf Sayf al-Din Qa’it Bay, sur l’emplacement du phare d'Alexandrie. Une des sept merveilles du monde antique, le phare avait 135 mètres de haut avec approximativement trois cents salles. Par le centre était une double montée en spirale. La lanterne au-dessus du phare reste un mystère. Certains indiquent qu'il contenait un miroir en acier poli qui réfléchissait la lumière le jour, et le feu la nuit. D'autres indiquent qu'elle a été faite de verre transparent. Le phare a été détruit par un tremblement de terre autour de 1302/1303. À son emplacement, une mosquée a été construite, qui a été endommagée par un tremblement de terre au XIVe siècle. Construit dans un style médiéval, le fort a été entièrement restauré en 2001/2002 ; il abrite le musée de la Marine qui contient des objets des batailles navales romaines et de Napoléon.

L'entrée se fait par un passage en granit rouge d'Assouan. Près de la mosquée, il y a un réservoir qui a été utilisé pour stocker l'eau en cas de siège. Adjacent au fort, l’Institut hydro-biologique contient une grande variété de poissons rares. Plus à l’est du quartier d’Anfouchi, il y a une petite nécropole de cinq tombes datant de l’époque ptolémaïque.

L’amphithéâtre de Kom-el-Dick

L'amphithéâtre romain de Kom-el-Dick

C’est un petit amphithéâtre romain, unique dans le pays. Le site est toujours en fouilles depuis près de quarante ans avec la découverte de restes romains comprenant ce théâtre avec des galeries, des sections de plancher en mosaïque, et des sièges de marbre pour accueillir jusqu'à 800 spectateurs. Au temps des Ptolémées, ce secteur était un jardin de plaisirs. Le théâtre peut avoir été couvert pour servir d'Odéon aux œuvres musicales. Les inscriptions suggèrent qu'il a également été parfois employé pour des concours de lutte. Le théâtre comporte treize rangées semi-circulaires de marbre blanc qui a été importé d'Europe. Ses colonnes sont de marbre vert importé d'Asie Mineure, et de granit rouge importé d'Assouan. Chaque côté est décoré d’un pavage géométrique de mosaïque.

Hors du théâtre, on peut voir des voûtes et des murs en pierre, les bains romains en briques et les restes de maisons romaines.

C'est dans l'enceinte de ce site qu'est installé le tout nouveau musée sous-marin en plein air pour exposer les pièces antiques – des sphinx, des obélisques, des colonnes papyriformes et des fragments de statues colossales - sorties des eaux de la Méditerranée par l'équipe du Centre d'études alexandrines.

Près de ce site, vers la caserne des pompiers, un temple ptolémaïque dédié à Bastet vient d'être découvert par une équipe d'archéologues égyptiens[8] ; ce temple serait celui construit à la demande de la reine Bérénice, épouse de Ptolémée III Évergète. Environ six cents statues, dont plusieurs à l'image de Bastet, y ont également été découvertes.

Le musée gréco-romain

Musée gréco-romain

Créé en 1892, le musée gréco-romain d'Alexandrie a été construit la première fois dans un petit bâtiment situé sur la route de Horreya. En 1895, il a été transféré à l'emplacement actuel près de la route de Gamal Abdul Nasser. Il abrite des milliers de reliques datant du -IIIe siècle, notamment une magnifique sculpture en granit noir d'Apis, le taureau sacré des égyptiens, des momies, des sarcophages, des tapisseries, objets offrant un panorama aussi fidèle que varié de la civilisation gréco-romaine sous la forme qu’elle a revêtue au contact de l’Égypte.

Le musée, actuellement en réfection complète, est fermé au public ; ses collections sont entreposées dans diverses réserves.

Le musée des bijoux royaux

Musée des bijoux

Installé dans un ancien palais du roi Farouk, il regroupe l'ensemble des bijoux et objets précieux ayant appartenu à la famille royale depuis le début du XIXe siècle. Du jeu d'échecs de Méhémet Ali, serti de pierres précieuses aux 1506 diamants de la couronne de la reine Farida, on s’imagine être dans un conte de fées.

Le musée national d'Alexandrie

La façade du musée national

Installé dans l'ancien consulat américain, il permet d'observer de nombreux objets issus de différentes époques de l'Égypte, pharaonique, chrétienne, musulmane...

L'ancien blockaus du sous-sol est consacré à des antiquités de l'époque pharaonique.

Les jardins de Montaza

Ces jardins sont entourés par de grands murs au sud, à l’est et à l'ouest, et d’une plage au nord. Ce secteur appartenait à la famille de Méhémet Ali, famille régnante du milieu du XIXe siècle jusqu'en 1952. La construction a été commencée en 1892 par le roi Abbas II, qui a construit un grand palais appelé le Salamlek. En 1932, le roi Fouad Ier a construit un plus grand palais et l'a appelé le Haramlik. Son fils, le roi Farouk, a construit la jetée sur la mer. Le reste de l’espace est constitué de jardins.

La Bibliotheca Alexandrina

Bibliotheca Alexandrina

La célèbre bibliothèque d'Alexandrie fut construite à l'époque ptolémaïque et fut réputée pour la richesse et le grand nombre d'ouvrages qu'elle renfermait (estimé à 700 000 volumes). Les causes de sa destruction restent encore obscures et font débat. C'est à la suite d'un immense incendie que le feu avait ravagé les 700 000 volumes.

Dans le cadre d’un projet conduit conjointement entre l'Unesco et l'Égypte, la bibliothèque du monde méditerranéen (Bibliotheca Alexandrina) a été construite sur les ruines de l’ancien édifice antique. Elle devrait pouvoir accueillir environ 5 000 000 de volumes.

L'architecture de la Bibliothèque avait été minutieusement choisie suite à un concours qui avait été organisé par l'Unesco ; c'est la proposition d'un bureau d'architecture norvégien qui avait été retenue. Le plan a été réalisé par l'ingénieur égyptien Mamdouh Hamza.

À côté de la salle de lecture se trouve trois musées, cinq instituts de recherches ainsi que des salles d'expositions.

À l'intérieur de la Bibliothèque, les salles de lecture sont sur sept niveaux dont quatre sous le niveau de la mer. De hautes colonnes ornées de fleurs de lotus décorent l'intérieur des salles de lecture qui peuvent recevoir jusqu'à 2 000 personnes.

Un musée est réservé à des milliers d'anciens manuscrits, dont deux copies de la Bible offertes par le Vatican à la Bibliothèque ainsi qu'une copie du livre de la Description de l'Égypte. Il possède une copie identique de la pierre de Rosette et un livre du mémorandum de l'inauguration du canal de Suez comprenant des tableaux de la cérémonie du voyage des reines et des princes, dessinés par l'artiste du khédive Ismaïl.

Musée sous-marin

Un rêve digne de Jules Verne pourrait devenir réalité à Alexandrie : un musée sous-marin pour contempler in situ les vestiges de sa cité antique. L'architecte français Jacques Rougerie a participé en 2005 à un concours international en concevant une structure à moitié terrestre et à moitié sous-marine, ancrée dans la baie, face à la Bibliotheca Alexandrina. Un filtrage de l'eau de la baie, polluée et chargée en alluvions, garantirait une bonne visibilité. L'Unesco soutiendrait ce projet qui devrait servir de porte-étendard au patrimoine culturel sous-marin mondial.

Mosquée

La plus importante mosquée de la ville est la mosquée El-Mursi Abul Abbas, située à côté du fort Qaitbay.

Article détaillé : Mosquée Abu el-Abbas el-Mursi.

Le port antique

Les dimensions de la ville sont bien plus importantes que celles de la plupart des autres villes de l’Antiquité. Selon certains auteurs, l’enceinte entourant la ville était longue d’une quinzaine de kilomètres. Cette enceinte a été modifiée depuis sa construction ce qui pose problème pour les reconstitutions. En effet les remparts d’origine ont été agrandis à l’époque romaine et une autre enceinte aurait été construite au XIe siècle par le sultan Ahmad Ibn Touloun. D’ailleurs plusieurs blocs du mur d’origine ont été réutilisés pour la construction du mur arabe.

L’Heptastade (en grec : sept stades, de longueur) qui relie la côte à Pharos a été construit par Dinocratès, le même qui a fait le plan de la ville. Grâce à l’Heptastade, la côte a été agencée de façon à ce qu'elle ait deux ports, l’un à l’est et l’autre à l’ouest. Cela est souvent le cas dans la civilisation grecque, pour faciliter l’arrivée des bateaux à voile, qui sont soumis aux aléas du vent.

La côte d’Alexandrie est une zone dangereuse et les bateaux en ont beaucoup souffert. Le port occidental (Port d’Eunostos) est large mais entouré d’une barrière de récifs mentionnée par Strabon et qui suit l’axe de l’île de Pharos. Il enfermait un autre port artificiel, le Kibôtos (grec : boîte, forme rectangulaire). Le port oriental (Grand-Port ou Portus magnus) est protégé par une presque île et par la pointe de l’île de Pharos où se trouvait le phare mais son approche est dangereuse car son entrée est très étroite. De plus elle est soumise aux vents du Nord-Est et la mer y est complètement ouverte jusqu’à l’entrée du port. Franck Goddio a d’ailleurs découvert 25 bateaux grecs et romains datés du (IVe siècle av. J.‑C. au VIIe siècle) et échoués au large du port[9].

Géographie

Climat

Alexandrie bénéficie d'un climat aride, avec une pluviométrie annuelle de seulement 189 mm. Les précipitations n'ont lieu qu'en hiver, le mois le plus arrosé étant décembre avec 52 mm. Les températures ne connaissent pas de variations excessives et demeurent agréables quelle que soit la saison, grâce à l'effet modérateur de la mer Méditerranée.

Relevé météorologique d'Alexandrie-altitude: -2 m
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 8,7 9,0 10,8 13,5 16,3 20,0 22,5 22,9 21,0 17,4 13,8 10,2 15,1
Température moyenne (°C) 13,4 13,9 15,7 18,5 21,2 24,3 25,9 26,3 25,1 22,0 18,7 14,9 20,0
Température maximale moyenne (°C) 18,4 19,2 20,4 24,4 26,7 28,8 29,9 30,1 29,6 27,5 23,9 20,1 24,9
Précipitations (mm) 51 27 13 4 1 0 0 0 1 11 29 52 189
Source : Le climat à Alexandrie (en °C et mm, moyennes mensuelles) climate-charts.com


Économie & société

À l'origine

À son apogée, la ville antique est peuplée de plus d’un million d’habitants : Grecs, Égyptien, Syriens, plus tard Italiens. Les Juifs (cf. -319) forment les deux cinquièmes de la population. Leur rivalité avec les Grecs amène souvent des troubles graves.

La ville s’administre en apparence elle-même (boulè, ecclèsia organisées selon le modèle athénien). Le magistrat le plus important semble le gymnasiarque, qui apparaît comme le représentant des citoyens.

Elle est la seule véritable cité (polis) d’Égypte. Centre politique du royaume lagide, elle abrite l’énorme bureaucratie qui administre l’Égypte. Elle est aussi le centre d’une activité économique intense (vases de terre cuite ou de métal, étoffes, papyrus, parfums, articles de luxes). Seul vrai port de l’Égypte sur la Méditerranée, elle importe du bois, des métaux, du marbre, du vin, de l’huile d’olive et exporte du blé, du papyrus, des toiles et mousselines de lin, des parfums et d'autres produits de luxe. Elle réexpédie des marchandises d’Afrique noire (ivoire, or, plumes d’autruche, esclaves, animaux sauvages), d’Arabie et d’Inde (épices, aromates, parfums, soie).

Aujourd'hui

L'ouverture du canal de Suez, en 1869, a marqué une nouvelle ère pour Alexandrie : elle devient la principale place de commerce du pays et son port, le premier du pays. Une société brillante et cosmopolite s'installe : Grecs, Italiens, Français, « Levantins », mais aussi minorités égyptiennes, comme les coptes et les juifs forment cette riche société, qui disparait en grande partie sous Nasser. La ville se prolétarise alors, avec l'afflux d'immigrés provenant de Suez et de Port-Saïd, dès 1967.

Au début du XXIe siècle, l'économie de la ville est fondée sur son port, son industrie et, malgré une dégradation certaine, le tourisme.

Le port d'Alexandrie (20,6 millions de tonnes en 1991) a un « hinterland » vaste et large. Il a le quasi-monopole des exportations égyptiennes, notamment du coton et importe les trois-quarts des produits étrangers.

Alexandrie est aussi une ville industrielle : raffineries, cimenteries, constructions navales, textiles, cuir, papier, industries alimentaires, chimiques et mécaniques.

Enfin, malgré la rareté des vestiges des périodes antique et islamique, Alexandrie est une grande place touristique. Station balnéaire au climat plus agréable que dans l'arrière-pays, elle attire chaque été les classes moyennes et aisées du Caire.

Alexandrie possède un aéroport (El Nouzha, code AITA : ALY).

À noter enfin, une université égyptienne reconnue, ainsi que la présence de l'Université Senghor d'Alexandrie, université francophone internationale créée en 1990.

Sport

La ville possède une longue tradition sportive, ayant organisé les Jeux méditerranéens 1951 et les Jeux panarabes 1953. Elle possède de nombreux stades, comme le Stade d'Alexandrie, l'un des plus anciens du pays, avec 13 660 places, le Stade Borg Al Arab, l'un des plus grands du pays avec 86 000 places, ou encore le Stade El Max.

Il existe de nombreux clubs de football dans la ville, dont certains ont dominé pendant une époque le championnat égyptien :

Personnalités liées à Alexandrie

De l'Antiquité au XIXe siècle
Époque contemporaine

Jumelages

Galerie photos

Alexandrie - La ville

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Alexandrie - Religions

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Alexandrie - Musée national

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Notes et références

  1. en grec : Ἀλεξάνδρεια, en copte : Rakotə, en arabe : الإسكندرية, Al-ʼIskandariya.
  2. 2 917 327 habitants au recensement de 1986, 4 110 015 habitants au recensement de 2006, 4 388 219 habitants estimés en 2010.
  3. Mireille Hadas-Lebel, Philon d'Alexandrie, un penseur en diaspora, Paris, Fayard, 2003, p. 20.
  4. Pierre Cabanes, Le monde hellénistique, Paris, 1995.
  5. Mireille Hadas-Lebel, Philon d'Alexandrie, un penseur en diaspora, Paris, Fayard, 2003, p. 21.
  6. bbf.enssib.fr Martine Poulain, Compte-rendu, de Vie et destin de l'ancienne Bibliothèque d'Alexandrie, Paris, UNESCO, 1992, in Bibliothèque du bibliothècaire, BBF 1994, t. 39 no 1
  7. Vie et destin de l'ancienne Bibliothèque d'Alexandrie, Paris, UNESCO, 1992 bbf.enssib.fr Martine Poulain, Compte-rendu, de Vie et destin de l'ancienne Bibliothèque d'Alexandrie, Paris, UNESCO, 1992, in Bibliothèque du bibliothècaire, BBF 1994, t. 39 no 1
  8. Découverte d'un temple ptolémaïque
  9. Franck Goddio, Exposition Trésors engloutis d'Égypte, Grand Palais à Paris, 2007

Voir aussi

Bibliographie

  • André Bernand :
    • Alexandrie des Ptolémées, Paris, CNRS, 1995  ;
    • Alexandrie la Grande, Paris, Hachette, 1998  ;
  • Paul-André Claudel, Alexandrie. Histoire d'un mythe, Paris, Ellipses, 2011  ;
  • Jean-Yves Empereur, Alexandrie redécouverte, Paris, 1998 (ISBN 2-70-281161-2)  ;
  • P. M. Fraser, Ptolemaic Alexandria, Oxford, Clarendon Press, 1972  ;
  • Franck Goddio et al., Alexandrie, les quartiers royaux submergés, London, Periplus Publishing Ltd., 1998 (ISBN 1-902699-00-7)  ;
  • Arthur de Graauw, « Port engineering aspects of the Magnus Portus in Alexandria », dans PIANC Bulletin, Brussels, no 103, 2000, p. 31-41  ;
  • Isabelle Laborie, Rayonnement des sciences à Alexandrie, catalogue d’exposition « La Gloire d’Alexandrie », Agde, 1998
  • Valerio Manfredi, Anne Logeay, Claudine Le Tourneur d'Ison et al., « Alexandrie : au cœur d'une cité légendaire », dans Historia, no 767, novembre 2010, p. 17-48 .

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Lagynophoria (fêtes pratiquées dans la région d'Alexandrie à l'époque antique)

Liens externes


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