- Turin
-
Pour les articles homonymes, voir Turin (homonymie).
Turin
Vue du Monte dei CappucciniAdministration Nom italien Torino Nom piémontais Türìn Pays Italie Région Piémont Province Turin Code ISTAT 001272 Code postal 10100 Préfixe tel. 011 Maire Piero Fassino (2011-2016) Site web www.comune.torino.it/fr/ Culture et démographie Population 907 563 hab. (31-12-2010[1]) Densité 6 981 hab./km² Gentilé torinesi, en italien
turinois, en françaisSaint patron Jean le Baptiste Fête patronale 24 juin Géographie Coordonnées Altitude 240 m Superficie 130 km² Code cadastral L219 Turin (Türìn en piémontais – Torino en italien) est une ville, chef-lieu de la province de même nom et capitale du Piémont en Italie. Turin fut la capitale des Etats de Savoie de 1563 à 1720, du Royaume de Piémont-Sardaigne de 1720 à 1861 et du Royaume d'Italie de 1861 à 1865.
Géographie
Turin est traversée selon un axe nord-sud par le fleuve Pô, et selon un axe est-ouest par le 45e parallèle. La ville est bordée à l'est par la colline turinoise qui surplombe la ville, et à l'ouest par les Alpes.
L'agglomération de Turin compte près de 1 700 000 habitants, tandis que son aire urbaine compte 2 200 000 habitants, ce qui en fait la quatrième plus grande ville d'Italie.
Les activités économiques sont très nombreuses : automobiles et sous-traitance (Fiat), construction ferroviaire, assurances (Toro, Reale Mutua), banques (San Paolo, CRT), transports routiers, mode et textile (Borbonese, Carlo Pignatelli, Kristina Ti, Fisico, Brooksfield, Jaggy, Kappa, Superga) industrie agroalimentaire et dérivées (Lavazza, Martini) ; ce qui en fait un des poumons économiques de l'Italie. Turin a longtemps constitué le triangle industriel du pays, maintenant beaucoup plus diffus, avec Milan et Gênes. Le boom économique ("il miracolo") des années de l'après-guerre y a été particulièrement puissant (migration intérieure des gens du Sud et de la Vénétie vers le Nord-Ouest).
Climat
Le climat de Turin, comme dans le reste de l'Italie du Nord, est de type continental, caractérisé par ses forts écarts de température entre l'hiver et l'été, et par une pluviométrie abondante atteignant un maximum dans le printemps (et un maximum secondaire dans le mois d'octobre aussi). La ville en outre est soumise à la proximité climatique des Alpes et à des vents de foehn.
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. Température minimale moyenne (°C) -3 -1 2 6 10 14 16 16 13 7 2 -2 Température maximale moyenne (°C) 6 8 13 17 21 25 28 27 23 17 11 7 Ensoleillement (h) 4 4 5 6 6 7 8 7 6 5 4 4 Humidité relative (%) 75 75 67 72 75 74 72 73 75 79 80 80 Précipitations (mm) 41 53 77 104 120 98 67 80 70 89 76 42 Histoire
Au Ve siècle av. J.‑C. le Piémont est occupé par le peuple celte des Taurins. Au siècle suivant, des Gaulois transalpins s'implantent jusqu'à Senigallia.
Toute la Gaule cisalpine, dont la cité des Turins, est soumise peu à peu par Rome au cours des IIIe et IIe siècle avant J.-C.
Turin a été fondée à l'époque romaine par Auguste, sous le nom d'Augusta Taurinorum. Le blason municipal illustre cette origine avec son taureau doré. Après la chute de l'Empire romain, la ville fut conquise par les Lombards, puis par les Francs de Charlemagne (773). Le Contea di Torino (ou comté) a été fondée en 940, il était détenu par la dynastie d'Arduin d’Ivrée jusqu'en 1050. Après le mariage d'Adélaïde de Suse avec le fils d'Humbert Ier de Savoie, la famille des comtes de Savoie en a pris le contrôle. En 1419, la Savoie annexe l’ensemble du Piémont.
La ville prend son essor en 1563, lorsqu'elle devient la capitale des États de Savoie, à la place de Chambéry. En 1706, pendant la bataille de Turin, les Français assiégèrent la ville pendant 117 jours sans la conquérir. Après le traité d'Utrecht, Elle devient la capitale du royaume de Sardaigne quand cette île est attribuée au prince du Piémont par le traité de Londres en 1718. Devenue la capitale d'un royaume européen, Turin comptait environ 90 000 habitants à l'époque.
De 1802 à 1814, Turin devient le chef-lieu du département du Pô. Au XIXe siècle, après une brève occupation par Napoléon Ier, elle devient en peu de temps une imposante capitale, Turin va lancer le processus d'unification de l'Italie, grâce à Victor-Emmanuel, roi de la dynastie de Savoie, et Camillo Cavour, personnalité politique qui donne le nom de Risorgimento à ce processus d'unification. Grâce à Giuseppe Garibaldi, les trois hommes vont réussir à unifier l'Italie. Toutefois, on peut affirmer que Cavour est le véritable père de l'Italie, de par son rôle crucial à tous les moments du Risorgimento. Ainsi, en 1861, Turin est la première capitale du royaume d'Italie, avant de perdre ce rôle en 1865 au profit de Florence, qui le perd à son tour quand Rome devient capitale en 1870. En 1871, le tunnel du Fréjus est ouvert, ce qui transforme Turin en un nœud de communication important entre l'Italie et la France. La ville comptait alors 250 000 habitants. Quelques-uns des monuments les plus emblématiques de la ville, comme le musée égyptien ou le Mole Antonelliana ont été construits durant cette période.
Depuis 1899, Turin est le siège historique du constructeur automobile Fiat. L'Exposition universelle tenue à Turin en 1902 est souvent considérée comme le summum de l'Art nouveau et la ville a accueilli l'Exposition universelle en 1911. À l'époque, Turin était passé à 430 000 habitants.
Après la Première Guerre mondiale, les conflits entre les travailleurs et les industriels s'aggravent. Les premières grèves ont lieu ; en 1920, l'usine du Lingotto a été occupée. Turin est devenue un centre industriel important au cours de la première partie du XXe siècle, grâce principalement à l'industrie automobile, de sorte que la ville a gagné le surnom de la capitale de l'automobile.
Turin a été la cible de bombardement stratégique des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale et a été lourdement endommagé par les raids aériens. La ville était une cible en raison de sa production industrielle, dont Fiat, qui a produit des avions, des chars et des automobiles pour l'effort de guerre de l'Axe. Turin n'a pas été capturée par les Alliés jusqu'à l'offensive du printemps de 1945, et, après une insurrection générale, a été libérée par les partisans italiens le 25 avril 1945.
Après la Seconde Guerre mondiale, Turin a été rapidement reconstruite et sa base industrielle a connu un développement considérable durant les années 1950 et 1960, ce qui a attiré des centaines de milliers d'immigrants venus des régions du sud de l'Italie. La population a atteint 1 million d'habitants en 1960 et a culminé à près de 1,2 million en 1971. Dans les années 1970 et 1980, la crise de l'industrie automobile a frappé durement la ville, et sa population a commencé à décroître fortement, perdant plus d'un quart de son total en 30 ans.
En 1957, la ville partage avec Bordeaux le Prix de l'Europe[2].
En 2006, Turin accueillait les XXe Jeux olympiques d'hiver. Les investissements effectués à cette occasion dans la ville et les infrastructures – tel que le métro – ont contribué à la modernisation de Turin.
En 2012, Turin accueillera la dix-huitième édition du festival international de chant choral Europa Cantat.
Monuments et curiosités
Le complexe des Résidences de la Maison royale de Savoie à Turin et dans les villes voisines de Rivoli, Moncalieri, Venaria Reale, Agliè, Racconigi, Stupinigi, Pollenzo et Govone a été déclaré patrimoine mondial par l'UNESCO en 1997.
Tourisme culturel
- La place Vittorio Veneto, l'une des plus grandes d'Europe (31 000 m2), qui débouche sur l'église de la Gran Madre di Dio.
- Il Corso Francia, l'avenue la plus longue de Turin.
- Turin est la ville italienne par excellence des cafés historiques : cafés prestigieux, centenaires, bicentenaires, ceux-ci sont un foyer culturel et culinaire, tels que Mulassano, qui en 1925 fit importer le tramezzino de l'Amérique en Italie, où ce petit sandwich de mie de pain est devenu extrêmement apprécié par les Italiens. Des cafés tels que Fiorio, ont été fréquentés par d'importantes personnalités culturelles et politiques telles que Friedrich Nietzsche, Mark Twain et Cavour.
- Le palais royal, construit au XVIIe siècle pour la Maison de Savoie.
- Le Castello del Valentino, construction unique en son genre en Italie, puisqu'elle mélange un baroque resplendissant à une architecture inspirée des châteaux français.
- Le baroque piémontais, c'est-à-dire l'unique exemple (à part l'église Saint-Bruno des Chartreux, à Lyon) de baroque au monde où les constructions ne sont pas peintes, on peut donc voir les briques des constructions, donnant un aspect original aux constructions.
- Porta Palazzo (la porte palatine). De jour, cette gigantesque place, parmi les plus grandes d'Europe, se transforme pour devenir le plus grand marché à ciel ouvert d'Europe. Porta Palazzo est l'âme ethnique de la ville, où se mélangent aux produits piémontais des senteurs et des goûts venus de toute l'Afrique et de l'Asie.
- Le palais Madame et le palais Carignan sont également des chefs-d'œuvre de l'architecture baroque.
- Le Palais Benso di Cavour, autre palais baroque du centre-ville.
- Le bourg médiéval dans le parc du Pô. Une reconstitution de village médiéval avec la vision du romantisme du XIXe siècle.
- La Mole Antonelliana, haute de 167 mètres, domine la ville de sa silhouette caractéristique. Construite à l'origine pour servir de synagogue, c'est aujourd'hui un musée du cinéma, sans doute le plus important en Europe.
- La classique Piazza San Carlo avec la statue équestre d'Emmanuel Philibert, duc de Savoie, sculptée par Carlo Marochetti.
- Le Théâtre Regio, une des plus prestigieuses scènes d'opéra d'Italie
- Les rues avec arcades qui totalisent 24 kilomètres de promenades abritées et en font une caractéristique de cette ville au climat alpin.
- Le Lingotto est une ancienne usine Fiat, transformée en centre commercial et centre de congrès par Renzo Piano. Le Lingotto est célèbre pour sa piste d'essai automobile sur son toit.
-
Autoportrait de Léonard de Vinci, Bibliothèque Royale de Turin
-
Ritratto Trivulzio, Antonello de Messine, Museo civico d'arte antica
-
Portrait de Suaire de Turin, Giulio Clovio, Galerie Sabauda
-
La Mole Antonelliana éclairée pour le 150e anniversaire du Risorgimento
-
Reggia di Venaria Reale (Palais Royal de Venaria Reale)
Édifices religieux
- La basilique de Superga, œuvre baroque de Filippo Juvarra.
- La cathédrale Saint-Jean-Baptiste, qui abrite le Saint-Suaire.
- L'église du Santo Volto
- Le sanctuaire de Marie Auxiliatrice
- La Basilique du Corpus Domini
- L'église Saint-Laurent
- L'église de San Carlo, dédiée à saint Charles Borromée, fut construite à partir de 1619. Le projet de la façade par Ferdinando Caronesi remonte à 1834. San Carlo et Santa Cristina sont indiquées come les "églises jumelles" de la place San Carlo.
- L'église de Santa Cristina fut érigée à l'initiative de Christine de France en 1639. La façade (à double rangée de colonnes), dessinée par Filippo Juvarra, fut construite entre 1715 et 1718. On peut admirer à l'intérieur le maître-autel en marbre blanc de Ferdinando Bonsignore et de remarquables stucs.
- L'église de la Santissima Trinità fut construite sur en projet de Ascanio Vitozzi entre 1598 et 1606. La décoration en marbre et le mobilier sont attribués à Filippo Juvarra. Les fresques de la coupole sont de Francesco Gonin et Luigi Vacca.
- L'église de San Domenico fut construite dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, mais elle a subi beaucoup de transformations. De style gothique, l'église présente un cycle de fresques du XIVe siècle, dans la chapelle des Grâces avec l'Annonciation et les Douze Apôtres.
- L'église de Santa Teresa, dédiée à sainte Thérèse d'Avila, fut érigée par Christine de France entre 1642 et 1674 et ses cendres y sont conservées. Deux chapelles furent dessinées par Filippo Juvarra.
- L'église de la Madonna del Carmine fut édifiée sur un projet de Filippo Juvarra. Dans le presbyterium, on peut admirer un beau retable d'autel représentant Notre Dame du Mont-Carmel par Claudio Francesco Beaumont, peintre vénitien du XVIIe siècle.
Musées
- Le musée égyptologique de Turin, le second plus grand musée égyptien au monde, après celui du Caire.
- L'Armurerie royale.
- Le centre des sciences Experimenta.
- La Galerie civique d'art moderne et contemporain de Turin (GAM) : art du XVIIIe siècle à nos jours.
- La Galerie Sabauda : collections d'art pictural du Moyen Âge à l'époque moderne.
- Le musée du Risorgimento, consacré à l'unification italienne.
- Le musée national du cinéma, créé en 1941, installé sous l'immense dôme de la Mole Antonelliana.
- Le musée de l'automobile.
Parcs et jardins
Le parc le plus populaire de la ville est le Parc du Valentino. En 1961 pour les célébrations d'Italia 61 (cents ans de l'unité italienne), une exposition internationale bien renommée Flor 61 (Fleurs du monde entier à Turin) se tient dans le parc: 800 exposants de 19 nations participent à cette exposition. Pour l'occasion le projet d'éclairage du parc, de ses fontaines et de ses chemins, est accompli par Guido Chiarelli, ingénieur en chef à la Mairie.
Les autres parcs importants sont : le Parco della Pellerina, le Parco del Colletto et le parc Rignon récent Colonnetti. Autour de la ville, il existe plusieurs autres parcs, comme le parc de la Mandria et le Parco della Palazzina di Caccia di Stupinigi, et ceux situés sur les collines de Turin.
De nombreux parcs sont plus petits, ils se trouvent dans les différents quartiers: il y a aussi 240 terrains de jeux installés dans ces parcs. Le maire Amedeo Peyron a réalisé dans le début des années 1960 le premier jardin en Italie avec des jeux pour les enfants.Les jardins de Turin comprennent l'Orto Botanico dell'Università di Torino, un jardin botanique historique.
Culture
Littérature
Depuis de nombreux siècles, Turin a commencé à attirer les écrivains notamment après la création de la cour du duché de Savoie.
L'un des écrivains les plus célèbres du XVIIe siècle est Giambattista Marino, qui, en 1608, s'installe à la cour de Charles-Emmanuel Ier de Savoie, il y a pourtant subi une tentative d'assassinat par un rival, Gaspar Murtola, et a ensuite été emprisonné pendant un an pour ce qu'il avait dit et écrit contre le duc, et peut-être pour cela, en 1615, il quitta Turin et s'installa en France.
Les principales figures littéraires au cours de l'époque baroque à Turin ont été Emanuele Tesauro et Alessandro Tassoni, puis le poète Vittorio Alfieri qui y a séjourné pendant quelque temps. La situation était très différente dans le XIXe siècle, surtout après que la ville est devenue un point de référence pour l'unification italienne et, ultérieurement, la capitale du Royaume d'Italie. En effet, dans ces années de nombreux écrivains résidaient dans la ville : Tommaseo, Settembrini et John Meadows ou encore Olympia Savio, une femme majeure de la littérature et d e la culture de cette époque
À la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, Turin accueillait des écrivains comme Guido Gozzano, Edmondo De Amicis et Emilio Salgari et Dino Segre, connu sous le pseudonyme de Pitigrilli.
Turin a un rôle très important dans la littérature italienne après la Seconde Guerre mondiale: Elle agit comme un catalyseur avec la maison d'édition fondée par Giulio Einaudi pour lequel ont travaillé des écrivains renommés dont Cesare Pavese, Italo Calvino, Vitaliano Brancati, Primo Levi, Natalia Ginzburg, Fernanda Pivano, Beppe Fenoglio, Carlo Fruttero et Franco Lucentini.
Cinéma
Turin est la ville italienne où le cinéma a été introduit en Italie, en raison de la proximité historique, géographique et culturelle avec le cinéma français et les frères Lumière de Lyon. C'est à Turin, en mars 1896, que les inventeurs ont effectué le repérage du premier tournage d'un film jamais produit en Italie et, en novembre, dans la Via Po, la première représentation devant un public payant.
Certains des premiers films italiens ont d'abord été diffusés à Turin à partir de 1907. Ce fut le cas du film de Giovanni Pastrone, Cabiria, en 1914, l'un des premiers films à succès de l'histoire.
En 1956, le musée national du Cinéma a ouvert, d'abord hébergé dans le Palazzo Chiablese, puis, à partir de 2000, dans le bâtiment de la Mole Antonelliana. Dans les années 1980 un groupe d'universitaires et de critiques de Turin a donné naissance, avec le soutien des autorités locales, au festival du film, qui depuis 1997 a été rebaptisé le « Festival du film de Turin » pour obtenir un point de référence au niveau international, en particulier pour le cinéma expérimental et de la jeunesse, en second lieu après le Festival du film de Venise en Italie.
Se tiennent également dans la ville, le Festival du film gay et lesbien de Turin, le Festival international du cinéma féminin, le Festival du film Sottodiciotto lié aux thèmes de l'adolescence, CinemAmbiente et VIEW Conference, un événement dédié à la réalité virtuelle.
Aujourd'hui, Turin est une des centres principaux du cinéma et de la télévision en Italie.
Arts
Le duc Emmanuel-Philibert de Savoie a permis à Turin de devenir un important tribunal et les ducs avaient l'ambition de transformer la ville en une grande capitale artistique et culturelle. C'est pourquoi un grand nombre d'artistes de grande réputation, en particulier les architectes et les planificateurs, comme Carlo di Castellamonte et son fils Amedeo, Guarino Guarini et, au XVIIIe siècle, Filippo Juvarra et Vittorio Alfieri ont fait construire de beaux bâtiments.
Quant à la peinture et les arts visuels, Turin devient un point de référence, en particulier au XXe siècle. Dans les années 1920 grâce au peintre Felice Casorati, qui a inspiré un certain nombre d'étudiants, appelé le groupe des six de Turin, dont Carlo Levi, Henry Paolucci, Gigi Chessa, Francis Menzio, Nicola Galante et Jessie Boswell. Dans ce courant également, deux artistes importants: le sculpteur Umberto Mastroianni et de l'architecte Carlo Mollino.
Entre les années 1960 et 1970, Turin est devenue le centre international de l'Arte Povera, avec la présence dans la ville d'artistes tels que Alighiero Boetti, Mario Merz, Giuseppe Penone, Piero Gilardi et Michelangelo Pistoletto.
Ces années sont marquées par l'influence artistique forte d'un designer, Armando Testa, le fondateur de l'agence de publicité. Opèrent actuellement dans la ville des artistes établis, comme Ugo Nespolo et Carol Rama.
Un foyer d'idées politiques
Lors du Risorgimento, la ville de Turin devient le foyer de la lutte pour l'unification italienne. Au début, ce plan a été poursuivi, par un groupe de modérés du Piémont catholique et fidèle à la monarchie: parmi eux se trouvaient Vincenzo Gioberti, Cesare Balbo et Massimo d'Azeglio, convaincus que l'unification de l'Italie serait une fédération dirigée par le pape et par l'armée de Charles-Albert de Sardaigne. Tel était le plan du néo-guelfisme, une pensée politique basée sur l'unification derrière le pape.
Camillo Cavour a repris certaines de leurs idées, mais clairement dans le sens de libéral et progressiste. Il rejetait l'insurrection et la vision démocratique de Giuseppe Mazzini, il était un partisan d'un programme de réformes économiques et sociales qui devait conduire d'abord le Piémont et puis l'Italie, grâce à l'alliance des élites de la péninsule, au niveau des nations avancées. Devenu Premier ministre, Cavour s'oriente vers un système d'alliances avec Napoléon III et l’Angleterre qui conduisent des gouvernements libéraux. Cavour a encouragé la liberté d'association, les sociétés d'aide mutuelle et l'éducation populaire.
Un renouvellement de la pensée libérale est venu avec le nouveau siècle, en raison de la participation massive et accrue à la vie politique et la croissance du mouvement ouvrier, incarnées par Piero Gobetti.
Gobetti condamnait la classe dirigeante libérale qui a conduit au fascisme, tout en se considérant comme l'héritier de la pensée de Cavour. Toutefois, Gobetti incluait le prolétariat et la bourgeoisie dans le moteur du renouveau moral et politique de la nation.
Dans la même ville, immédiatement après la Première Guerre mondiale, Antonio Gramsci, Palmiro Togliatti, Angelo Tasca et Umberto Terracini avait donné naissance au magazine « Le nouvel ordre », qui constituait le noyau du Parti communiste italien en 1921. Ce magazine condamnait les socialistes réformistes, en prenant exemple sur les conseils d'usine soviétique et l'expérience de la ligne de la lutte politique.
Turin a été au centre de la culture politique italienne grâce à l'apport de nombreux intellectuels après la Seconde Guerre mondiale, entre autres, le groupe d'étudiants et de professeurs qui ont servi dans les rangs de la Justice et la Liberté et Parti de l'action, les héritiers de la pensée Gobetti (entre autres, Cesare Pavese, Massimo Mila, Natalia Ginzburg, Alessandro Galante Garrone, Vittorio Foa et Norberto Bobbio).
Éducation
Turin abrite l'une des plus anciennes universités d'Italie, de l'université de Turin, qui se classe toujours parmi les meilleures universités d'Italie. Une autre université établie dans la ville est l'École polytechnique de Turin, qui se classe parmi les 50 premières universités dans le monde et numéro 1 en Italie[3]. L'école de commerce ESCP Europe, classée parmi les 10 meilleures écoles de commerce en Europe, a également un campus à Turin. Ces dernières années, deux petits établissements de langue anglaise de l'enseignement supérieur ont été ouverts (St. John International University, International University College de Turin).
Économie
Turin est un centre industriel important où se trouve le siège de l'entreprise automobile FIAT. La ville a un PIB de 58 milliards de dollars et est 78e ville la plus riche en pouvoir d'achat. Bien que la ville ait été incapable de devenir une «ville monde», elle a été classée comme « économiquement efficace ».
Turin est le foyer du complexe industriel du Lingotto, qui fut à une époque la plus grande usine automobile du monde, et abrite aujourd'hui un centre des congrès, une salle de concert, un multiplexe, une galerie d'art, un centre commercial et un hôtel. Les autres grandes entreprises fondées à Turin sont Lancia, Pininfarina, Bertone, Sparco, Italdesign, Ghia, Fioravanti, Stola, Intesa Sanpaolo, Borbonese dans le cuir , Kristina Ti dans le prêt-à-porter, Carlo Pignatelli dans le vêtements de mariage, Kappa dans le sport , Superga, Invicta (1821), Laura Tonatto dans le parfums Lavazza et Vergnano dans le café , Martini & Rossi et les fabriques de chocolat Caffarel, Streglio, Guido Gobino, Domori.
La ville est également connue pour son industrie de l'aéronautique (Alenia). La station spatiale internationale modules Harmony, Columbus, tranquillité, ainsi que la coupole et tous les MPLM ont été produites à Turin. Les projets des futurs lanceurs européens au-delà d'Ariane 5 seront aussi gérés depuis Turin, par la nouvelle société NGL, une filiale d'EADS (70 %) et Finmeccanica (30 %).
Turin est aussi le berceau de quelques-unes des principales entreprises du pays, telles Telecom Italia (télécommunications), la RAI (la télévision), et le cinéma. La plupart de ces industries ont déménagé depuis leur siège dans d'autres parties de l'Italie, Turin conserve encore le musée national du Cinéma (dans le bâtiment du môle d'Antonelli).
Turin s'est aussi imposée comme une destination touristique de plus en plus populaire, soit la 203e dans le monde en 2008, avec environ 240 000 arrivées internationales chaque année. Elle est la 10e destination de l'Italie après Rome, Milan, Venise, Florence, Naples, Palerme, Rimini, Vérone et Gênes.
Diversité nationale
Voici un tableau des résidents étrangers à Turin en 2008[4].
Pays de naissance Population Roumanie 47.675 Maroc 17.532 Pérou 7.041 Albanie 5.371 Chine 4.441 Égypte 3.291 Moldavie 2.951 Philippines 2.713 Nigeria 2.645 Brésil 1.804 Tunisie 1.604 Équateur 1.345 Sénégal 1.312 France 1.171 Espagne 656 Ukraine 637 Bangladesh 592 Personnalités
Personnalités liées à la ville
XVIe et XVIIe siècles
- Giovanni Claudio Ciambellano dit Jean-Claude Duplessis (1699-1774), orfèvre et bronzier, directeur artistique de la Manufacture de Vincennes et de la Manufacture nationale de Sèvres
- Emanuele Tesauro (1592-1675), auteur dramatique, rhétoricien et poète
XVIIIe siècle
- Eugène Amoretti d'Envie (né le 14 août 1774 à Turin (Piémont)), militaire
- Amedeo Avogadro (1776-1856), chimiste et physicien
- Le chevalier Claudio Francesco Beaumont (1694-1766), artiste peintre
- Saint Giuseppe Benedetto Cottolengo, 1786-1842, fondateur de la Piccola Casa della Divina Providenza
- Christian Anton Gabaléon de Salmour (1755-1831), homme politique
- Joseph-Louis Lagrange (1736-1813), mathématicien
- Ignace Laugier (1768-1811), homme politique
- Gaétan Camille Thomas Paroletti (1769-1826), militaire
- Victor-Modeste Paroletti (1767[5]-1834), frère du précédent, juriste et homme politique
- Joseph Nicolas Pancrace Royer, (1705-1755), compositeur
- Marie Béatrice de Sardaigne, (1792-1840), princesse
XIXe siècle
- Saint Giovanni Bosco, dit Don Bosco (1815-1888), prêtre et fondateur de l'ordre salésien
- Camillo Benso, comte de Cavour (1810-1861), homme politique, artisan de l'unité italienne
- Efisio Giglio-Tos (1870-1941), fondateur de la Corda Fratres
- Humbert Ier d’Italie, (1844-1900), roi d'Italie
- Carlo Marochetti (1805-1867), sculpteur
- Saint Leonardo Murialdo (1828-1900), prêtre salésien, fondateur de multiples instituts pour la jeunesse.
- Camillo Olivetti (1868-1943), fondateur de la société Olivetti
- Francesco Rèpaci (1880-1955), homme politique et antifasciste
- Victor-Emmanuel II de Savoie (1820-1878), roi de Sardaigne et 1er roi d'Italie
XXe siècle
- Gianni Agnelli (1921-2003), industriel et entrepreneur, propriétaire et dirigeant de Fiat
- Giuliano Amato (né en 1938), président du conseil en 2000-2001
- Giovanni Arpino (1927-1987), écrivain
- Alessandro Barbero (né en 1959), écrivain et historien
- Alessandro Baricco (né en 1958), écrivain
- Carla Bruni Tedeschi (née en 1968), mannequin et auteur-compositeur-interprète, épouse de Nicolas Sarkozy, président de la République française
- Valeria Bruni Tedeschi (née en 1964), actrice et réalisatrice
- Ernesto Ferrero (né en 1938), écrivain
- Pier Giorgio Frassati (1901-1925), étudiant, déclaré bienheureux par Jean-Paul II
- Carlo Levi (1902-1975), écrivain
- Primo Levi (1919-1987), écrivain
- Aldo Maccione (né en 1935), acteur
- Antonino Rèpaci (1910-2005), homme politique et historien
- Umberto Tozzi (né en 1952), chanteur
- Citoyens d'honneur
- Daisaku Ikeda (né en 1928), philosophe japonais
- Nelson Mandela (né en 1918), ancien président de l'Afrique du Sud et prix Nobel de la Paix 1993
Résidents notables
- Alessandro Del Piero
- Gianluigi Buffon
- Antonio Gramsci
- Cesare Lombroso
- Cesare Pavese
- Edmondo de Amicis
- Elio Vittorini
- Emilio Salgari
- Érasme
- Friedrich Nietzsche
- Germain Sommeiller
- Italo Calvino
- Jean-Jacques Rousseau
- Joseph de Maistre
- Luigi Einaudi
- Natalia Ginzburg
- Renato Dulbecco
- Saint Jean Bosco
- Umberto Eco
- Vilfredo Pareto
- Camillo Cavour
- Primo Levi
- Rita Levi Montalcini
Transports
Sur le plan ferroviaire, la ville de Turin est desservie par trois gares principales : Torino Porta Susa, Torino Lingotto et Torino Porta Nuova qui est la gare principale disposée en terminus. Elle se trouve au débouché de la ligne du Mont-Cenis, qui par le tunnel ferroviaire du Fréjus, relie les réseaux ferroviaires français et italiens Trenitalia, la ville est ensuite reliée au reste du pays par le réseau InterCity (horaire cadencé) et les ETR 500 (trains à grande vitesse).
Turin dispose d'un réseau de tramways. Une ligne de chemin de fer à crémaillère relie le quartier de Sassi à la Basilique de Superga. Une ligne de métro automatique de type véhicule automatique léger (VAL), qui dessert notamment les deux gares Porta Susa et Porta Nuova avec l'Ouest de la ville, est en service depuis les Jeux olympiques de 2006.
Une ligne de train à grande vitesse (TGV) reliant Lyon à Turin via Chambéry, comprenant plusieurs tunnels sous les Alpes, et couplée à une ligne nouvelle de transports de marchandises, est en projet. Elle pourrait être mise en service vers 2020. Par ailleurs, la ligne à grande vitesse Turin-Milan a été mise en service le 13 décembre 2009. Le tronçon entre Turin et Novare a déjà été mis en service en 2005. Cette ligne permet de raccorder Turin au réseau à grande vitesse Milan-Rome. Une ligne est en construction entre Milan et Trieste, à l'est. Pour plus de détails, consultez Treno ad Alta Velocità.
L’aéroport Sandro-Pertini de Turin Caselle, est situé à 16 km au nord du centre ville. Il est relié à la ville par une autoroute (Raccordo Autostradale Torino-Caselle) et par un train.
Sports
Turin a accueilli les Jeux olympiques d'hiver du 10 au 26 février 2006.
La ville est également renommée pour ses équipes de football, la Juventus et le Torino FC. La Juventus est l'équipe la plus soutenue en Italie, même si dans la ville et dans le Piémont c'est le « Torino » qui totalise le plus grand nombre de supporters. Les deux équipes sont divisées aussi bien socialement que politiquement : le « Toro » est considéré comme l'équipe rebelle et ouvrière, alors que la « Juve » représente la famille Agnelli et la droite turinoise plus traditionnelle en général.
Le Stadio delle Alpi a été l'un des stades d'accueil pour la Coupe du monde de football de 1990 et il a été démoli en 2006 pour faire place au nouveau stade de la Juventus, la Juventus Arena.
La FISA (Fédération internationale d'aviron) a été fondée à Turin en 1892.
En 1949, dans la catastrophe aérienne de Superga, un avion transportant près de l'ensemble du FC Torino équipe (à cette époque, l'équipe la plus importante en Italie et connue comme la Grande Torino) s'est écrasé dans la basilique de Superga dans les collines de Turin. 31 personnes périrent dans le crash.
Gastronomie
Les entreprises de production de chocolat à Turin produisent un chocolat typique, appelée Gianduiotto, du nom de Gianduja, un masque de la Commedia dell'arte locales, ainsi que de nombreux autres types de chocolat. Chaque année, la ville organise CioccolaTò, un festival de deux semaines consacré au chocolat avec les principaux producteurs de chocolat piémontais, comme Caffarel, Streglio, Venchi et autres, ainsi que certaines grandes sociétés internationales, telles Lindt & Sprüngli.
Administration
Le maire de Turin est directement élu tous les cinq ans. Piero Fassino, le maire actuel, appartient à la coalition centre-gauche. Turin est divisée en 10 arrondissements, ceux-ci ne correspondent pas nécessairement aux quartiers historiques de la ville.
Liste des maires (sindaci) successifs Période Identité Parti Qualité 1945-1946 Giovanni Roveda PCI 1946-1948 Celeste Negarville PCI 1948-1951 Domenico Coggiola PCI 1951-1962 Amedeo Peyron DC 1962-1964 Giovanni Carlo Anselmetti DC 1964-1965 Luciano Jona PLI 1965-1968 Giuseppe Grosso DC 1968-1970 Andrea Guglielminetti DC 1970-1973 Giovanni Porcellana DC 1973-1973 Guido Secreto PSI 1973-1975 Giovanni Picco DC 1975-1985 Diego Novelli PCI 1985-1987 Giorgio Cardetti PSI 1987-1990 Maria Magnani Noya PSI 1990-1992 Valerio Zanone PLI 1992-1993 Giovanna Cattaneo Incisa PRI 1993-2001 Valentino Castellani DS 2001-2011 Sergio Chiamparino PD 2011-2016 Piero Fassino PD Toutes les données ne nous sont pas encore connues. Hameaux
Article détaillé : Hameau italien.- Villaretto ;
- Reaglie ;
- Cavoretto.
Communes limitrophes
Venaria Reale, Settimo Torinese, Borgaro Torinese, San Mauro Torinese, Collegno, Rivoli, Baldissero Torinese, Grugliasco, Pino Torinese, Orbassano, Pecetto Torinese, Beinasco, Moncalieri, Nichelino, None, Volvera, Piscina, Pinerolo, San Secondo di Pinerolo
Évolution démographique
Habitants recensés (en milliers)
Galerie de photos
-
Le Pô à Turin
Jumelages et accords de collaboration
La ville de Turin est jumelée avec[6] :
- Chambéry (France) depuis le 19 mai 1957
- Cologne (Allemagne) depuis le 3 juillet 1958
- Esch-sur-Alzette (Luxembourg) depuis le 3 juillet 1958
- Liège (Belgique) depuis le 3 juillet 1958
- Lille (France) depuis le 3 juillet 1958
- Rotterdam (Pays-Bas) depuis le 3 juillet 1958
- Volgograd (Russie) depuis 1961
- Córdoba (Argentine) depuis le 28 novembre 1986
- Quetzaltenango (Guatemala) depuis le 11 octobre 1997
- Détroit (États-Unis) depuis le 7 avril 1998
- Gaza (Palestine) depuis 1999
- Campo Grande (Brésil) depuis le 23 avril 2002
- Shenyang (Chine) depuis 2002
- Glasgow (Royaume-Uni) depuis 2003
- Nagoya (Japon) depuis le 11 mai 2005
- Salt Lake City (États-Unis) depuis le 8 août 2006
La ville entretient des accords de collaboration avec[7] :
- Iekaterinbourg (Russie) depuis le 27 novembre 1998 (accord de partenariat)
- Cannes (France) depuis 1999 (pacte d'amitié)
- Gwangju (Corée du Sud) depuis le 19 novembre 2002 (accord de collaboration)
- Harbin (Chine) depuis le 20 novembre 2003 (accord de coopération culturelle, sociale et économique)
- Vancouver (Canada) depuis le 30 mars 2004 (accord de partage de connaissances, notamment dans l'organisation de Jeux Olympique d'hiver)
- Zlín (République tchèque) depuis le 14 octobre 2004 (accord de collaboration)
- Barcelone (Espagne) depuis le 6 décembre 2004 (accord de coopération économique triangulaire avec Lyon)
- Lyon (France) depuis le 6 décembre 2004 (accord de coopération économique triangulaire avec Barcelone)
- Shenzhen (Chine) depuis le 12 janvier 2007 (accord de collaboration)
- Bacău (Roumanie) depuis le 20 octobre 2007
- Tirana (Albanie) depuis le 1er octobre 2009 (accord de collaboration)
- Rabat (Maroc) depuis le 23 novembre 2009 (accord de collaboration)
Notes et références
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- [1] Souce :
- Classement académique des universités mondiales", publié par l'Institute of Higher Education de Shanghai Jiao Tong University, dans l'ingénierie, la technologie et des sciences informatiques
- Statistiche demographique fiche ISTAT
- 1765. ou bien
- Città gemellate
- Accordi di collaborazione
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des villes italiennes de plus de 25 000 habitants
- Liste des grandes villes d'Italie classées par leur nombre d’habitants
- Traités de Turin
- ESCP Europe
Liens externes
- Site officiel de la ville de Turin
- Site officiel touristique Turin
- Jeux olympiques d'hiver Turin 2006
Précédé par Turin Suivi par Montréal Capitale mondiale du livre 2006 Bogota Catégories :- Commune de la région Piémont
- Commune de la province de Turin
- Ville italienne de plus de 100 000 habitants
- Chef-lieu d'une province italienne
- Province de Turin
- Ancienne préfecture
- Turin
Wikimedia Foundation. 2010.