- Syracuse
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Cet article concerne la ville italienne. Pour les autres significations, voir Syracuse (homonymie).
Syracuse
Fontaine d'Aréthuse (plante de papyrus au centre)Administration Nom italien Siracusa Nom sicilien Sarausa Pays Italie Région Sicile Province Syracuse Code ISTAT 089017 Code postal 96100 Préfixe tel. 0931 Maire Roberto Visentin (2008-2013) Site web www.comune.siracusa.it/ Culture et démographie Population 123 850 hab. (31-12-2010[1]) Densité 607 hab./km² Gentilé siracusani aretusei Saint patron Santa Lucia Fête patronale 13 décembre Géographie Coordonnées Altitude 17 m Superficie 204 km² Code cadastral I754 Syracuse (Siracusa en Italien, Sarausa en sicilien) est une ville italienne d'environ 123 000 habitants située sur la côte, au sud-est de la Sicile.
Syracuse fut fondée au VIIIe siècle av. J.‑C. par des colons grecs venant de Corinthe. Elle est aujourd'hui la principale ville de la province de Syracuse. Cicéron la présenta comme la plus grande et la plus belle des villes grecques. Depuis 2005, son centre historique fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'humanité établie par l'Unesco.
Sommaire
Histoire
Antiquité
Article détaillé : Histoire de la Sicile grecque.Les colons grecs partis de Corinthe fondèrent cette ville en 734 avant l'ère chrétienne sur l'île d'Ortygie. Ils y trouvèrent une aiguade du nom d'Aréthuse, voisine de cette « Pierre aux mouettes » que les Phéniciens avaient nommée Sour-ha-Koussim, et dont ils tirèrent le nom de Syracuse[2]. La ville se développa rapidement grâce aux riches plaines de la région pour devenir l'une des colonies grecques les plus brillantes d'occident. Syracuse essaima en Sicile et fonda plusieurs cités : Akrai en -664, Kasmenai-Casmene en -643, Camarina en -589…
Gélon, le tyran de Gela se rendit maître de Syracuse en 485 av. J.-C. Il y transféra son pouvoir, laissant son frère Hiéron Ier commander Géla. Sous son règne, Syracuse devint la puissance hellénique dominante de l'époque ; les Grecs de la grande terre recherchèrent son aide contre la Perse, mais se désistèrent devant ses ambitions. Allié à Théron, tyran d'Acragas (Agrigente), il battit à Himère, en 480, une grande expédition carthaginoise, selon la tradition, le jour même où les Grecs battirent les Perses à Salamine.
Après la mort de Gélon, son frère Hiéron Ier lui succéda et commença une politique de mécénat et invita à sa cour les poètes grecs Simonide de Céos, Eschyle et Pindare. Ce dernier compose en son honneur la Première Pythique.
- En -474, Syracuse bat les Étrusques à la bataille de Cumes.
- En -466, il fut renversé et un régime démocratique fut installé pour soixante ans.
- En -453, Syracuse bat de nouveau les districts miniers étrusques en Corse et sur l'île d'Elbe.
L'expédition de Sicile
Au Ve siècle av. J.‑C., dans le contexte de la guerre du Péloponnèse, Athènes voulait contrer la puissance grandissante de Syracuse et prendre pied en Sicile pour s'assurer le contrôle total de la mer. L'expédition de Sicile prit la mer sous le commandement de Nicias, d'Alcibiade et de Lamachos en juin 415. Les Syracusains recherchèrent l'appui de Sparte, la cité ennemie d'Athènes. En 413 av. J.-C., Syracuse fut assiégée par les Athéniens qui sont défaits au cours d'une bataille navale dans la rade, grâce au génie tactique d'Hermocrate.
En 410, des négociations pour rétablir la paix entre Agrigente (alors Agrakas) et les Elymiens échouent déclenchant une longue série de conflits avec Carthage (qui ne se terminera qu'en 340 av. J-C).En 406, Carthage profite de ce contexte pour attaquer Agrigente, Gela et Syracuse, mais elle est arrêtée par une épidémie de peste. La paix est signée en 405. Les guerres reprendront ensuite de 398 à 393, de 383 à 376, de 367 à 366 et de 345 à 341. Dans l'ensemble, l'équilibre des forces sur l'île n'est pas remis en cause.
Sous le règne du tyran Denys l'Ancien (-405,-367), Syracuse envoie des mercenaires pour aider le perse Cyrus le Jeune dans sa révolte contre le souverain achéménide Artaxerxès II Mnèmon. Les anecdotes sur Denys l'Ancien sont innombrables et l'on peut encore voir dans les environs de la ville, la fameuse « Oreille de Denys », une anfractuosité par laquelle le tyran pouvait surprendre les conversations de ses prisonniers enfermés dans une grotte. Denys l'Ancien conquit une grande partie de la Sicile et leva des tributs qui lui permirent de renforcer son arsenal. En -384, Denys en profite pour piller le site de Pyrgi.
Platon
Le tyran Denys l'Ancien fait venir Platon à Syracuse. Le philosophe grec se noue d'amitié avec son neveu Dion. Dion est exilé par son oncle en 366, il part vivre en Grèce et prend la tête de l'opposition. Il s'empare du pouvoir en 357 puis meurt assassiné en 354.
Début du déclin
En 315 av. J-C, le tyran Agathocles déclenche une nouvelle guerre contre les Carthaginois. Il réussit en 309 à envahir l'Afrique du Nord mais ne peut vaincre les murs de Carthage. Il est vaincu en 307 laissant la cité punique devenir la principale puissance de l'île.
Première guerre punique (264-241 av. J.-C.)
En raison de sa position géographique entre la péninsule italienne aux mains des Romains et de l'Afrique du nord, contrôlée par Carthage, la Sicile fut un enjeu majeur entre les deux puissances. En 269 av. J.-C., Hiéron II, le tyran de Syracuse, attaque les anciens mercenaires d'Agathoclès qui occupent Messine. Ceux-ci appellent au secours Rome et Carthage. En 264 av. J.-C., les Carthaginois prennent la ville de Messine. Le général romain Appius Claudius Caudex traverse le détroit de Messine et prend par surprise la garnison punique de Messine. Casus belli de la première guerre punique. Hiéron II s'allie à Rome contre Carthage, ce qui permet à la cité de conserver son territoire et son indépendance.
Deuxième guerre punique,
Lors de la deuxième guerre punique, après que Syracuse s'est brièvement alliée à Hannibal, alors positionné à Capoue, les Romains, dirigés par le consul Marcus Claudius Marcellus, assiègent la ville en 213 avant l'ère chrétienne[3]. La ville de Syracuse résiste durant trois ans, grâce notamment aux machines conçues par son habitant le plus célèbre : Archimède.
Archimède
La légende veut qu'il ait mis au point des miroirs géants pour réfléchir et concentrer les rayons du soleil dans les voiles des navires romains et ainsi les enflammer. L'historien romain Tite-Live (XXIV-34) décrit le rôle important d'Archimède comme ingénieur dans la défense de sa ville (aménagement des remparts, construction de meurtrières, construction de petits scorpions et différentes machines de guerre), mais il ne dit pas un mot de ces fameux miroirs. De même, il raconte la prise de Syracuse, organisée pendant la nuit non par crainte du soleil, mais pour profiter du relâchement général lors de trois jours de festivités (généreusement arrosées) en l'honneur de la déesse Artémis. (XXV-23)
Domination romaine
Quoi qu'il en soit, en -212, les Romains s'emparent de la ville et la mettent à sac. À cette occasion, un soldat désobéit aux ordres et tue Archimède dans sa maison, tandis qu'il contemplait des figures géométriques.
Martyre de sainte Lucie
Au début du IVe siècle, martyre de la syracusaine sainte Lucie (ou sainte Luce) : les Romains la firent brûler vive. La légende raconte qu'elle ne mourut pas et qu'il fallut la transpercer avec un glaive. Elle est la patronne de Syracuse.
Fouilles archéologiques
Depuis les années 1950, beaucoup de fouilles sous-marines ont aussi été conduites en Sicile et notamment dans la région de Syracuse. Des fouilles dans le port de Syracuse ont révélé des vestiges de l’ancien petit port, ou lakkios, un môle, ainsi que des murs du port. Dans l’isthme, beaucoup d’objets de l’époque classique ont été trouvés. Des caniveaux en marbre grec de l’époque classique, et des colonnes en marbre ont aussi été trouvées. Thucydide mentionne le port dans ses Histoires (14.42). Ce port a été connu sous le nom ‘le port en marbre’ dans certains écrits. L’historien romain Florus nous le décrit dans son livre (Book II, Ch. 6, section 34) et Cicéron dans son cinquième discours contre Verrès nous décrit le port (Ch. 37, section 95)).
Moyen Âge
Devant le risque de voir les Sarrasins envahir la Sicile, l'empereur byzantin Constant II prend en 663 la décision historique de transférer sa capitale à Syracuse. Il meurt assassiné en 668 dans sa retraite occidentale et après un échec à Bénévent devant les Lombards du roi Grimoald Ier de Bénévent. Les musulmans conquirent la ville en 878. Les dynasties des Aghlabides et Kalbites règnent sur la Sicile jusque dans la seconde moitié du XIe siècle. En 1085 les Normands de Roger de Hauteville les remplacent et en 1194 Henri le Cruel occupe Syracuse. Sous le roi Frédéric de Hohenstaufen la ville ainsi que l'ensemble de l'île retrouvent sa prospérité. Au XIIIe siècle, les Syracusains reçoivent des privilèges de la part des princes aragonais en récompense de leur soutien contre les Angevins.
Époque moderne
La ville fut plusieurs fois détruite par les tremblements de terre de 1542 et 1693. L'épidémie de 1729 n'épargna pas les Syracusains.
Époque contemporaine
- Destructions au cours des bombardements de 1943.
Monuments et Patrimoine
On peut observer dans le centre de la ville comme en périphérie de nombreuses ruines antiques, dont un théâtre.
Monuments grecs
Article détaillé : Temples grecs de Syracuse.Article détaillé : Parc archéologique de Néapolis (Syracuse).- Temple d'Apollon : construit vers -565, c'est le temple dorique le plus ancien de Sicile. Aujourd'hui, il n'en reste que des ruines.
- Temple d'Athéna (intégré à la cathédrale aujourd'hui) : construit par Gélon en -480.
- grand autel de Hiéron II construit vers -230, où l'on sacrifiait des bœufs. Près de 200 mètres de longueur.
- Théâtre grec : 15 000 spectateurs, c'est le plus vaste de l'île ; il est plus grand que le théâtre d'Épidaure en Grèce. Son plan est attribué à Democopos au Ve siècle av. J.‑C. Diamètre : 138 mètres. Platon, Pindare et Euripide le fréquentèrent.
- Citadelle de Denys le Jeune
- Fontaine mythologique d'Aréthuse : la légende raconte qu'Alphée, dieu fleuve, poursuivit la nymphe Aréthuse (qui s'était baignée dans ses eaux) sous l'apparence d'un chasseur. Effrayée, elle s'enfuit jusqu'en Sicile, où elle se réfugia sur l'île d'Ortygie, près de Syracuse. Artémis la changea en source. Mais Alphée, déterminé, répandit ses eaux sous la mer jusqu'en Sicile, et émergea à Ortygie afin de fusionner avec Aréthuse.
Monuments romains
Article détaillé : Amphithéâtre de Syracuse.- Amphithéâtre de Syracuse taillé dans le roc (Ier siècle / IIIe siècle) : capacité de 20 000 spectateurs ; ellipse de 140 mètres * 119 mètres. Combats de fauves et de gladiateurs.
- Catacombes de Saint-Jean, IVe siècle
Autres monuments
- Église de la larme (Madonna delle lacrime)
- Église normande San Nicolò dei Cordari (XIe siècle) : elle se trouve un peu avant l'entrée du parc archéologique. Construite au XIe siècle sur une piscine romaine qui servait de réservoir d'eau à l'amphithéâtre tout proche, elle est divisée en trois nefs de 14 piliers et a gardé de sa structure originale le portail latéral et l'abside avec trois étroites fenêtres à meurtrières. Son nom est dû aux cordiers de chanvre qui non loin, dans la grotte des cordiers, selon une vieille tradition et ce jusqu'à la moitié du siècle dernier, nouaient les cordes de chanvre que l'humidité faisait se tortiller et se nouer immédiatement.
- Palais Montalto (XIVe siècle)
- Palais Vermexio (XVIIe siècle) : est le siège de l'hôtel de ville. Il naît au début du XVIIe siècle comme siège du Sénat et c'est l'architecte d'origine espagnole G.Vermexio qui le réalisa. Sous les fondations se trouvent les vestiges d'un temple ionique. A l'intérieur, une voiture du Sénat datant du XVIIe siècle qui aujourd'hui encore, tirée par six chevaux, précède l'idole de la sainte patronne Sainte Lucie lors de sa procession, le 13 décembre.
- Palais Lanza (XVe siècle)
- Palais Beneventano del Bosco
- Palais Bellomo (XIIIe - XVe siècles) : abrite aujourd'hui la Galerie Régionale
- Cathédrale (Duomo) : construite sur les ruines de plusieurs lieux de culte, selon les plans d'Andrea Palma, à partir de 1693
- Église Sainte-Lucie (Santa Lucia)
Liste des souverains de Syracuse
- -485/-478 : -478/-466 : Hiéron Ier, tyran
- -466/-465 : Thrasybule, tyran
- -465/-405 : Démocratie : voir liste de personnalités démocrates de Syracuse
- -405/-367 : Dionysios Ier ou Denys l'Ancien, tyran
- -367/-356 : Denys le Jeune ou Dionysios II, tyran
- -356/-347 : Dion, tyran
- -347/-344 : Denys le Jeune, tyran
- -354/-352 : Callipe, tyran
- -352/-350 : Hipparinos et Aretaeos, tyrans
- -350/-346 : Nysaeos, tyran
- -344/-337 : Timoléon, tyran
- -337/-317 : Oligarchie
- -317/-289 : Agathocle, tyran puis roi en 304 av. J.-C.
- -289/-280 : Icetas, roi
- -280/-280 : Toimon, roi
- -280/-277 : Sosistratos, roi
- -277/-275 : Pyrrhus Ier d'Épire, roi
- -275/-240 : Hiéron II, seul roi
- -240/-216 : Hiéron II et Gélon II, rois
- -216/-215 : Hiéron II, seul roi
- -215/-214 : Hieronymos, roi
- -214/-213 : Andranodoros, seul roi
- -213/-212 : Andranodoros, Hippocratès et Epicydès, rois
Liste de personnalités démocrates de Syracuse
Administration
Liste des maires (sindaci) successifs Période Identité Parti Qualité 14 juin 2004 Giambattista Bufardeci FI 16 juin 2008 Roberto Visentin PDL Toutes les données ne nous sont pas encore connues. Hameaux
Belvedere, Cassibile Fontane Bianche, Isola, Santa Teresa Longarini Scalo, Targia
Communes limitrophes
Avola, Canicattini Bagni, Floridia, Melilli, Noto, Palazzolo Acréide, Priolo Gargallo, Solarino
Évolution démographique
Habitants recensés
Voir aussi
Bibliographie
- Victor Bérard, La colonisation grecque de l'Italie méridionale et de la Sicile dans l'Antiquité. L'histoire et la légende, Paris, Presses Universitaires de France, 1957.
- John Boardman, Les Grecs outre-mer. Colonisation et commerce, traduit en français par Michel Bats, Études II, Naples, Centre Jean Bérard, 1995.
- (en) Robert Leighton, Sicily before History. An archeological survey from the Paleolithic to the Iron Age, London, Duckworth, 1999.
Articles connexes
Liens externes
- (en) Greek Merchant Ships BC (blogue sur les navires marchands de la Grèce antique)
Notes et références
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- Victor Bérard, La colonisation grecque de l'Italie méridionale et de la Sicile dans l'Antiquité. L'histoire et la légende, Paris, P.U.F.
- F. W. WALBANK, A Historical Commentary on Polybius, II, Oxford, 1970, p.62
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