Tarente

Tarente
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Tarente
Image illustrative de l'article Tarente
Tarente blason
Administration
Nom italien Taranto
Pays Drapeau d'Italie Italie
Région Flag of Apulia.png Pouilles 
Province Tarente 
Code ISTAT 073027
Code postal 74100
Préfixe tel. 099
Maire Ippazio Stefàno (2007-2012)
Site web www.comune.taranto.it/
Culture et démographie
Population 191 810 hab. (31-12-2010[1])
Densité 884 hab./km²
Gentilé tarentin (ou tarentino, pluriel tarentini)
Saint patron San Cataldo vescovo
Fête patronale 10 mai
Géographie
Coordonnées 40° 28′ 00″ N 17° 14′ 00″ E / 40.46667, 17.2333340° 28′ 00″ Nord
       17° 14′ 00″ Est
/ 40.46667, 17.23333
  
Altitude 15 m
Superficie 217 km²
Code cadastral L049
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Tarente
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Tarente

Tarente (Taranto en italien, Tarde en tarentin, Τάρας / Táras en grec, Tarentum en latin) est une ville italienne d'environ 200 000 habitants, chef-lieu de la province du même nom dans les Pouilles.

Sommaire

Géographie

Ponte Girevole

Tarente est un port du sud de l'Italie construit sur le golfe de Tarente. La vieille ville, la città Vecchia, ou encore Borgo Antico, héritière de la colonie spartiate qui fut dans l'Antiquité l’une des cités les plus riches de la Grande Grèce, a été établie sur une île rectangulaire qui commande le chenal d'accès à la rade, appelée Mare Piccolo.

Un pont tournant métallique à deux volées, appelé Ponte Girevole[2], inauguré en 1887, livre passage à la navigation entre le golfe de Tarente et la rade. Ce pont est très semblable à l'ancien pont tournant nommé pont National (1861)[3] de Brest, ville avec laquelle Tarente se trouve jumelée.

Histoire

Article détaillé : Histoire des Pouilles.
Nomos incus de Tarente : Phalanthos chevauchant le dauphin, inscription ΤΑΡΑΣ (Taras), env. 500 av. J.-C.
Tarente au XVIe siècle, gravure (1761)
Vue du port, 1906
Photo de Ernesto Burzagli

La ville fut fondée par les Parthénies, des exilés spartiates, en 706 av. J.-C. et se développa et devint ville souveraine de la Grande Grèce (dans les colonies grecques du sud de l'Italie). Des luttes incessantes l’opposèrent aux populations d’Apulie. Tarente atteignit son apogée au IVe siècle av. J.‑C. et exerça alors une véritable hégémonie sur la Grande Grèce, aussi bien sur le plan politique, qu'économique et culturel. C'était la seule cité à posséder une grande rade bien abritée. Aussi devint-elle un centre important de commerce maritime et de pêche. Au IVe siècle av. J.‑C., Tarente vit les plus grands pythagoriciens : Philolaos très probablement (vers -400), Lysis, Archytas, Eurytos.

En 212 av. J.-C., Tarente passe sous l’autorité d’Hannibal, ce qui lui vaudra, une fois reprise, d’être mise à sac par les troupes de Fabius Cunctator. Les Romains en firent la conquête définitive en 209 av. J.-C., mais la paix avec la ville ne fut faite qu'à partir de 123 av. J.-C.. Après la conquête romaine, elle vit son importance décroître, les Romains lui préférant Brindisi.

Suites aux guerres avec les Goths, l'Empire byzantin l'a reconquise en 540.

Elle fut successivement conquise en 661 par les Lombards, les Sarrasins, et enfin par le normand Robert Guiscard, en 1063. Plus tard, elle partagea le sort du royaume de Naples.

De 1806 à 1815, Tarente, dont les travaux de fortifications avaient été confiés au général Soult, fut une base navale française très importante dans la guerre contre les Anglais et les Russes. Le titre de duc de Tarente fut donné par Napoléon au maréchal Macdonald (1765-1840).

En 1940, lors de la Seconde Guerre mondiale, la flotte de la Regia Marina italienne, mouillée dans le port de Taranto, subit de grosses pertes suite à un bombardement massif de la flotte aérienne de la Royal Navy britannique (Bataille de Tarente (1940)).

Archéologie

Monuments grecs

Temple dorique

Les deux colonnes du temple dorique

Le « temple de Poséidon » ou temple dorique de Tarente est l'un des plus anciens temples de la Grande Grèce. Il est le seul lieu de culte grec encore visitable du quartier ancien (Borgo Antico). Les ruines du temple, situé sur la piazza Castello, se trouvent incluses à la fois dans l'église de la Sainte-Trinité, la cour de l'Oratorio dei Trinitari, la maison Mastronuzzi et le couvent des Célestins. En 1700, on pouvait encore voir les vestiges de dix colonnes, mais celles-ci furent enlevées, et finalement disparurent lors de la reconstruction du couvent, en 1729.

À la fin du XIXe siècle, l'archéologue Luigi Viola étudia les restes et attribua le temple au culte de Poséidon, mais on considère aujourd'hui comme plus probable de l'attribuer à une divinité féminine : Artémis, Perséphone ou encore Héra. D'autres éléments du temple ont été dispersés avec les démolitions du couvent en 1926 et de l'église en 1973.

Les deux colonnes doriques subsistantes ont 8,47 m de hauteur, avec un diamètre de 2,05 m et un empattement de 3,72 m : on peut supposer que le temple faisait face au chenal navigable, et qu'il présentait 6 colonnes en façade et 13 sur les côtés. Le profil de chapiteaux fait remonter la construction du temple au début du Ve siècle av. J.‑C.[4].

Moyen Âge

Castello Aragonese, Tarente

Castello Aragonese

Le Castello Aragonese, qui commande le chenal d'accès à la rade, a des fondations byzantines du Xe siècle, mais il doit son état actuel aux travaux menés à la fin du XVe siècle par le roi Ferdinand II d'Aragon[5].

Archéologie industrielle

Le pont tournant

Article détaillé : Ponte Girevole.

Époque moderne

Palazzo del Governo, Tarente

Palazzo del Governo

Ce beau palais d'allure médiévale, en front de mer près du chenal, côté Borgo Nuovo, est en réalité une création de l'architecture de l'époque fasciste, inaugurée en 1934[6].

Économie

Tarente possède une importante base navale militaire dotée d'un arsenal, des chantiers de constructions navales, des industries chimiques, un complexe sidérurgique et des industries alimentaires, ainsi qu'une cimenterie du groupe français Vicat.

Pollution

Tarente est la ville la plus polluée d'Europe[7] à cause des poisons des industries qui se répandent sur son territoire. La pollution de Tarente provient seulement à 7 % des citoyens, le reste, soit 93 %, est d'origine industrielle. À Tarente chacun des 200 000 habitants respire chaque année 2,7 tonnes de monoxyde de carbone et 57,7 tonnes de dioxyde de carbone.

L'industrie sidérurgique de Tarente a vu le jour vers 1965 et est aujourd'hui une des plus importantes d'Europe grâce au complexe sidérurgique ILVA et à la raffinerie de la société Shell. Toutefois, cette industrie est très polluante et très peu de mesures ont été prises par le gouvernement tant national que local pour combattre la pollution. Celle-ci a des conséquences très néfastes sur la population. Dès 1997, des cas de néoplasie ont été mis en évidence. En 1999, un parlementaire italien a demandé par une question écrite[8] à la Commission Européenne si elle était au courant de cette situation et si elle avait l'attention de prendre des mesures en la matière. Celle-ci a répondu qu'elle n'était pas au courant et que la directive 84/360/CEE du Conseil du 28 juin 1984 relative à la lutte contre la pollution atmosphérique en provenance des installations industrielles ne fixant aucune valeur limite d’émission pour les substances polluantes, il n’était pas possible de conclure qu’il y a eu infraction à la législation communautaire.

Dix ans plus tard, en octobre 2008, des résultats publiés par INES, l'Inventaire National des Emissions et de leur Augmentation (Inventario nazionale delle emissioni e loro sorgentioni) a estimé que Tarente est comparable à la chinoise Linfen, appelé «Toxic Linfen» et la roumaine Copşa Mică, les villes les plus polluées au monde pour les émissions industrielles.

La présence de dioxine est particulièrement problématique à Tarente. On y produit 92 % de la dioxine italienne et 8,8 % des émissions totales européennes. En dix ans leucémies, lymphomas et myelomas ont augmenté du 30-40 %. La dioxine va s'accumuler dans le temps et à Tarente on estime la quantité répandue à 9 kg, trois fois la quantité présente à la catastrophe de Seveso (la ville contaminée par une fuite de dioxine en 1976)

Le 21 octobre 2008, un article[9] paru dans le journal italien Corriere della Sera a dénoncé publiquement la situation catastrophique de Tarente et le manque de mesures prises pour combattre cette pollution. L'association italienne contre la leucémie a mis en ligne une pétition[10] pour protester contre le manque d'action.

Administration

Liste des maires (sindaci) successifs
Période Identité Parti Qualité
30 avril 2000 - 3 avril 2005 Rossana Di Bello FI  
3 avril 2005 - 25 février 2006 Rossana Di Bello FI  
25 février 2006 - 14 juin 2007 Tommaso Blonda   Commissaire extraordinaire
14 juin 2007 Ippazio Stefàno SEL  
Toutes les données ne nous sont pas encore connues.

La faillite financière

La commune de Tarente est en état de faillite financière à cause de l'accumulation de passif, au 31 décembre 2005, de 637 million d'euros, évalué par Francesco Boccia, chef de la commission de liquidation. Il s'agit d'une des plus lourde faillite financière jamais subie par une collectivité locale.

L'état de faillite a été déclaré le 18 octobre 2006 par le commissaire extraordinaire Tommaso Blonda élu après la démission du maire Rossana Di Bello, condamnée à 1 an et 4 mois[Quoi ?] pour abus de pouvoir et faux idéologique dans l'enquête sur la fiducie de la gestion de l'incinérateur municipal à la société Termomeccanica.

Hameaux

Talsano, Lido Azzurro, Lama, San Vito

Communes limitrophes

Carosino, Faggiano, Fragagnano, Grottaglie, Leporano, Lizzano, Massafra, Monteiasi, Montemesola, Monteparano, Pulsano, Roccaforzata, San Giorgio Ionico, San Marzano di San Giuseppe, Statte, Villa Castelli (BR)

Tourisme

Lieux, monuments

Boucle d'oreille en or, fin du -IVe s.

Musée national archéologique de Tarente

Objets et mobilier des sites et nécropoles de l'époque grecque (VIe - IVe siècles av. J.-C.).

Événements

Personnalités liées à la commune

Citations

Septimi, Gadis aditure mecum et
Cantabrum indoctum iuga ferre nostra et
Barbaras Syrtis, ubi Maura semper
Aestuat unda :

Tibur Argeo positum colono
Sit meae sedes utinam senectae,
Sit modus lasso maris et viarum
Militiaeque.

Unde si Parcae prohibent iniquae,
Dulce pellitis ovibus Galaesi
Flumen et regnata petam Laconi
Rura Phalantho.

Ille terrarum mihi praeter omnis
Angulus ridet, ubi non Hymetto
Mella decedunt viridique certat
Baca Venafro ;

Ver ubi longum tepidasque praebet
Iuppiter brumas, et amicus Aulon
Fertili Baccho minimum Falernis
Invidet uvis.

Ille te mecum locus et beatae
Postulant arces; ibi tu calentem
Debita sparges lacrima favillam
Vatis amici.

« [...] Rien n'égale pour moi cette aimable retraite:
Là des verts oliviers les tiens seraient jaloux,
Ô fertile Vénafre, et le miel de l’Hymette
Est moins pur et moins doux;
Là règne un long printemps que Baïa même envie;
Là jamais n’ont sévi les hivers rigoureux;
Là de Falerne Aulon, cher à Bacchus,
défie les raisins savoureux. [...] »

Horace, « À Septime » (Odes II, 6)

Sports

Jumelages

Tarente est jumelée avec

Notes et références

Voir aussi

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