Corda Fratres

Corda Fratres

La Corda Fratres - Fédération internationale des étudiants, appelée aussi Corda Fratres - F.I.D.E. ou simplement Corda Fratres, est une organisation internationale, ni politique, ni religieuse, festive et fraternelle d'étudiants fondée à Turin le 15 novembre 1898.

Son président-fondateur est Efisio Giglio-Tos (1870-1941) président de l'Associazione Universitaria Torinese (Association Universitaire Turinoise) appelée aussi AUT.

Corda Fratres signifie en latin « les Cœurs Frères ».

Sommaire

Historique

L'université de Bologne où est né en 1888 le mouvement qui conduira à la naissance de la Corda Fratres en 1898.

Première association internationale festive et fraternelle du monde, la Corda Fratres - Fédération internationale des étudiants, créée en 1898, prospère jusqu'aux années 1914-1915[1], comptant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'adhérents répartis sur les cinq continents. Ses quatre plus importantes sections sont la française, l'hongroise, l'italienne et la roumaine. La langue officielle de l'association, choisie à l'initiative des Italiens, est le français.

Après la Grande Guerre, la Fédération décline, victime de faiblesses internes et des conséquences de la dictature fasciste (la principale section de la Corda Fratres est sa section mère italienne). Après la chute du fascisme, une tentative est faite en Italie pour faire renaître la section italienne de la Corda Fratres. Elle bute sur des problèmes politiques et s'achève sur un échec en 1948.

La Corda Fratres - Fédération internationale des étudiants n'a pas ensuite de successeur et est oubliée jusqu'en 1999, date de la parution du premier livre consacré à sa riche histoire[2].

La Corda Fratres a démontré effectivement, en dépit de ses faiblesses, que créer un mouvement mondial festif et fraternel, ni politique, ni religieux est une entreprise réalisable. À condition de souhaiter s'y investir, comme l'a fait jadis Efisio Giglio-Tos.

Origines

Le Dottore Professore[3] Efisio Giglio-Tos âgé de 28 ans, en 1898 l'année où il fonde la Corda Fratres.
Première carte-postale édité par la Corda Fratres.

À l'origine de la Corda Fratres se trouvent deux évènements. Le premier est bolognais. Il s'agit du premier Congresso Nazionale ed Internazionale degli Studenti Universitari (Congrès National et International des Étudiants Universitaires), organisé sous l'égide du poète Giosuè Carducci : une grande fête internationale organisée en juin 1888 pour le huit centième anniversaire de l'Alma Mater Studiorum, l'université de Bologne, la plus ancienne d'Europe[4]. À cette occasion se rassemblent de nombreuses personnalités, au nombre desquelles le roi, la reine et le prince héritier d'Italie. L'évènement est relaté dans la presse[5].

À cette fête se remarquent surtout les nombreux étudiants italiens ou venus d'autres pays. Ces jeunes se distinguent par leurs tenues originales et pittoresques propres au folklore estudiantin traditionnel et à leurs associations festives et fraternelles. Les Italiens portent la tenue de la Goliardia[6], les Espagnols celle des Tunas[7], les Allemands et Suisses la tenue avec une casquette, celle-ci de modèles variés, etc. La délégation française, mandatée tout à la fois par l'Association générale des étudiants de Paris et le Président de la République Sadi Carnot est venue habillée en bourgeois, comme les étudiants parisiens de cette époque. Effarés de détonner et paraître misérable au milieu de cette foule bigarrée, les Français adoptent une nouvelle tenue distinctive : le port d'un béret en velours noir, la faluche[8]. La faluche sera propagée en France après leur retour de Bologne. Curieusement, les journaux parisiens de ces années-là parlent souvent de l'Association générale des étudiants de Paris-AGEP, appelée familièrement l'« A » comme d'autres Associations générales d'étudiants, mais ne disent rien à propos de la Faluche. Ils parlent de son béret comme d'un chapeau folklorique étudiant, jamais comme le signe d'appartenance à une organisation[9].

Le deuxième évènement à l'origine de la Corda Fratres est parisien. En 1889 un congrès universitaire se tient à Paris pour le centenaire de la Révolution française. À l'occasion de ce congrès, un étudiant italien publie une lettre dans le Réveil du Quartier Latin, où il lance le premier la proposition de créer une Fédération internationale des étudiants. Il est entendu et le 10 août 1889 se tient à Paris une conférence à laquelle participent des étudiants de nombreuses universités européennes, en particulier belges, françaises et italiennes. La conférence s'achève par la décision de « constituer une association internationale de la jeunesse universitaire sous le nom de Fédération des Étudiants ».

En 1891, est formulé à Gand le souhait qu'un comité international fasse naître une telle fédération « dans un but libéral et fraternel ». Ce souhait est par la suite formulé à Caen en 1894. La même année, Efisio Giglio-Tos président de l'Association Universitaire Turinoise commence à se passionner pour le projet de créer une fédération internationale. À Debrecen en 1895 est proposé qu'un congrès international donne vie à la Fédération et se tienne à Budapest dans le cadre de la commémoration du millième anniversaire de la capitale hongroise en 1896. Ce congrès finalement n'a pas lieu.

La colonne de Phocas à Rome, au pied de laquelle la Corda Fratres fut proclamée le 24 novembre 1898.

L'année d'après, le 9 avril 1897, Efisio Giglio-Tos qui a réfléchi à la structure et aux statuts de la Fédération internationale demande à l'étudiant turinois Gino Masi d'intervenir à ce propos au quatrième congrès national des étudiants italiens qui se tient à Pise. Le congrès charge Efisio, qui est absent, de constituer en 1898 la Fédération internationale[10]. La Corda Fratres va naître à l'occasion du cinquantième anniversaire du Statuto Albertino (Statut albertin) de 1848[11]. Efisio Giglio-Tos envoie 50 000 invitations adressées aux universités du monde entier et fait coïncider la fondation de l'association avec l'Esposizione Nazionale Italiana di Torino (Exposition Nationale Italienne de Turin), qui offre l'opportunité de disposer de locaux, réductions sur les prix des billets de chemins de fer et hébergements[12]. Il cherche à recolter le soutien des rares étudiants italiens encore en vie ayant participé aux évènements de 1848. Entre autres le rejoint immédiatement Costantino Nigra ancien de 1848 et ambassadeur d'Italie à Vienne[13]. Au nombre des étudiants anciens de 1848 qui soutiendront Efisio Giglio-Tos on trouve également le sénateur Bartolomeo Casalis, Vittorio Bersezio, le latiniste Battista Gandino, professeur à l'Université de Bologne et le général Alessandro Reyneri. Des ministres, des parlementaires, des personnalités culturelles de premier plan telles Arrigo Boito et Giuseppe Verdi soutiennent Efisio Giglio-Tos, ainsi que la Ligue des femmes pour le désarmement international dont le siège est à Paris[14]. Le roi d'Italie Umberto I accepte la présidence d'honneur du congrès de fondation de la Corda Fratres[14].

La Fédération internationale des étudiants, fraternité basée sur un ideal élevé, en dehors des logiques géopolitiques des empires, voit le jour le 15 novembre 1898. À cette occasion Efisio Giglio-Tos rassemble autour de lui à Turin trois mille étudiants du monde entier. La Fédération prend pour emblême l'effigie de Minerve qui a la science pour patrie et pour devise les mots Corda Fratres, les cœurs sont frères[15]. Le 21 novembre 1898 à Messine, le poète Giovanni Pascoli rédige son hymne. Après Turin, le congrès de fondation de la Corda Fratres se poursuit à Rome où la Fédération est proclamée le 24 novembre 1898, près de la colonne de Phocas, sur le forum romain[16].

Le premier Conseil Fédéral de Présidence de la Fédération Internationale des Étudiants, présidé par le Dottore Professore[3] Efisio Giglio-Tos, comprend les représentants de neuf pays européens : Angleterre, Belgique, Bulgarie, France, Hollande, Hongrie, Italie, Roumanie, Suisse et deux pays d'Amérique : l'Argentine et le Nicaragua. Le vice-président belge, Adolphe Foucart, pose fièrement sur la photo officielle, la faluche sur la tête[17].

La Fédération recevra le soutien du ministre italien de l'Instruction publique, du Président de la République française, du ministre français de l'Instruction publique et des Beaux-Arts Georges Leygues et l'adhésion de Gabriele D'Annunzio, Angelo Fortunato Formiggini[18], Guglielmo Marconi et Giovanni Pascoli.

À l'époque, l'Italie ne compte qu'un peu plus de 20 000 étudiants en tout. Le succès de la Corda Fratres est très grand auprès d'eux : un tiers des étudiants italiens adhère à la Fédération.

Développements

Le Conseil Fédéral de la Corda Fratres en 1900.
Insigne de la Corda Fratres.

Le deuxième congrès de la Corda Fratres a lieu à Paris, au moment de l'Exposition universelle, du 3 au 12 août 1900. Participent 109 délégations représentants 91 universités de 18 pays. Sur 888 délégués, 224 sont français et 664 viennent d'autres pays : Belgique, Danemark, Espagne, Grèce, Hongrie, Pays-Bas, Suède, Suisse. Interviennent également des étudiants de Russie et du Portugal. L'Allemagne est représentée par 25 délégués venus de 4 universités, l'Alsace par 9 délégués, l'Angleterre par 35 délégués de 5 universités, l'Italie par 45 délégués de 19 universités[19]. Il y a des représentants de l'Australie, du Brésil, de l'Égypte, de l'Indochine... Seule exception : l'Autriche, se défiant d'une initiative déclarant placer les nationalités au cœur de l'Histoire[19].

Sous l'impulsion de J.Reveillaud, président de l'Association générale des étudiants de Paris, quatre nouvelles sections sont intégrées à la Corda Fratres à l'occasion de ce congrès : Bohème, Finlande, Pologne et une section juive parisienne. Cette dernière, dirigée par Léon Fildermann n'a d'abord pas de nom. Elle sera par la suite appelée « Section spéciale », puis plus tard « Section sioniste »[20].

Dans les mois qui suivent Efisio Giglio-Tos se consacre à la création ou au développement de nouvelles sections nationales et la naissance de nouveaux consulats[21] de la Corda Fratres : sections polonaise, portugaise, suisse ; consulats à New York, au Danemark, en Australie, Finlande, Hongrie, Roumanie[22]...

Après Turin-Rome 1898 et Paris 1900, Budapest est la ville choisie pour le troisième congrès de la Fédération qui doit avoir lieu en 1902[23]. Il est interdit par le gouvernement qui voit à juste titre dans la Corda Fratres un mouvement prônant de fait l'éclatement de l'Autriche-Hongrie[24]. Du 1er au 5 octobre 1902 environ 300 délégués tiennent à Venise une rencontre internationale, congrès substitutif au congrès manqué à Budapest[23]. Le troisième congrès a finalement lieu en 1905 à Liège en Belgique.

En 1910, lors de leur quatrième convention, les Cosmopolitan Clubs des États-Unis décident de rejoindre la Corda Fratres[25].

En 1911, le septième congrès de la Corda Fratres a lieu à Rome du 1er au 6 septembre, en coïncidence avec la commémoration du cinquantième anniversaire de la naissance du Royaume d'Italie.

Carte-postale souvenir du premier congrès de la section italienne de la Corda Fratres tenu à Rome du 2 au 6 avril 1902.

Le sommet du développement de la Fédération est atteint à la veille de la Grande Guerre. Le huitième congrès de la Corda Fratres a lieu pour la première fois aux États-Unis. Il est organisé du 29 août au 20 septembre 1913 à l'université Cornell d'Ithaca, New York, où se trouve un Cosmopolitan Club prospère présidé par Hu Shih[26]. Le congrès est annoncé avec la photo du grand bâtiment de ce Cosmopolitan Club pages 50 et 51 du Cornell Alumni News (Les Nouvelles des Étudiants de Cornell, bulletin des étudiants de l'université Cornell) le 30 octobre 1912 [7] et un article du New York Times le dimanche 10 novembre 1912 [8]. Le même journal dans un article consacré au congrès, le vendredi 9 septembre 1913 [9] précise que les délégués venus de l'étranger aux États-Unis représentent 60 000 adhérents. Pour le milieu universitaire il s'agit d'un mouvement de masse, si l'on pense que le 29 mai 1898, dans un appel aux étudiants Efisio Giglio-Tos estime le nombre total des étudiants de la planête à un peu moins d'un demi-million[27]. Les responsables de l'organisation du huitième congrès sont George W. Nasmyth, nouveau président de la Fédération internationale, Louis P. Lochner, responsable de la publication « The Cosmopolitan Student » et secrétaire du Comité central de la Corda Fratres et Carlos L. Locsin, président du Cornell Congress Committee en 1913-1914. Les universités de trente nations sont représentées[28]. Efisio Giglio Tos représente la section italienne. Les « cordafratrini » (membres de la Corda Fratres)[29] participants sont accueillis le 11 septembre avec les plus grands encouragements par le Secrétaire d'État américain William Jennings Bryan, sont invités à un grand nombre de banquets donnés en hommage à l'amitié euro-américaine et reçoivent un message du président des États-Unis Woodrow Wilson[30].

Le neuvième et dernier congrès de la Corda Fratres se tient du 14 au 27 novembre 1924 en Italie, à Turin, Gênes, Rome et Naples, en présence d'Umberto de Savoie, prince héritier d'Italie, âgé alors de vingt ans.

Les profonds vices structurels

Carte-postale souvenir du troisième congrès de la section italienne de la Corda Fratres tenu à Sienne du 6 au 10 avril 1904.

La croissance rapide et impressionnante de la Corda Fratres jusqu'à la Grande Guerre s'accompagne cependant de profonds vices structurels qui, le moment venu, seront un des facteurs principaux de sa disparition.

Les sociétés festives et carnavalesques existent depuis des siècles. Au nombre des plus dynamiques de celles-ci sont les sociétés festives et fraternelles d'étudiants. Elles sont aussi anciennes que les universités elles-mêmes. La Goliardia italienne apparaît avec la première université d'Europe à Bologne en 1088. La participation organisée des echoliers et professeurs de l'Université de Paris à la fête de la Saint Nicolas est attestée dès 1276. Les sopistas, sociétés d'étudiants chantants et voyageurs qui prendront plus tard le nom de Tunas, surgissent pour la première fois à Salamanque au XIVe siècle avant même que l'université de la ville soit créée.

Sceau d'une société festive du XVe siècle[31].

La société festive et carnavalesque a entre autres caractéristiques de ne pas être structurée bureaucratiquement et respecter les opinions de ses membres. Elle n'est ni politique, ni religieuse, neutre dans ces domaines où se rencontre souvent intolérance et discordes, elle rassemble tous dans l'intérêt de la fête, sa préparation et sa réalisation. Elle vit par et pour la fête et la fraternité. Quand les étudiants s'organisent pour la fête, ils le font à l'échelle d'une école, une université, éventuellement une ville, si elle n'est pas grande. La structure qui lie la société festive est amicale et les anciens viennent y tenir leur rôle et sont les bienvenus. Au-delà de la ville, les étudiants festifs sauront se reconnaître comme appartenant à une branche d'études, carabins, par exemple, ou d'activité festive, fanfare des Beaux-Arts par exemple.

Marquant cette insularité qui fait de chaque ville universitaire une sorte d'état indépendant à l'image de l'Italie médiévale, les goliards italiens disent, quand ils vont dans une autre ville rencontrer d'autres goliards, qu'ils vont « a l'estero », à l'étranger. Les tunos[32] ayant comme activité fondamentale le chant choral accompagné d'instruments, essentiellement guitares et mandolines, rassemblent fréquemment des Tunas différentes pour des « certamenes », des concours. Il faut attendre 1988 pour qu'une congrès national de la Faluche soit organisé à l'occasion du centenaire de sa naissance à Bologne. Ce rassemblement a lieu depuis chaque année. Il s'agit d'une grande fête fraternelle, pas d'un congrès bureaucratique traditionnel, avec délégations mandatées avec relevés minutieux de cotisations prélevées à l'échelle nationale, motions, luttes de fractions, élections, etc.

En 1898, Efisio Giglio-Tos respecte cet esprit souple et ouvert pour lancer la Corda Fratres. Le billet d'adhésion à la Fédération, qui s'adresse à des recteurs d'universités, directeurs ou présidents d'associations étudiantes, porte l'indication : « N.B. L'adhésion est morale[33]. » Reproduisant la structure insulaire de la Goliardia, il donne pour structure de base à la Corda Fratres le « consolato », consulat de ville. Cette greffe goliarde prend partout où il l'exporte. Les étudiants adoptent ce mode de fonctionnement pour leurs sections de la Corda Fratres... Mais à l'échelon de la structure nationale et internationale dont il ressent la nécessité c'est tout autre chose. Efisio Giglio-Tos se démarque complètement de la tradition festive et fraternelle étudiante. Il dote la Corda Fratres d'une très pesante structure administrative, pyramidale et centralisée, régie par un règlement ne comptant pas moins de 154 articles répartis en 27 chapitres et deux dispositions temporaires[34]. S'y retrouvent, entre autres, congrès, direction élue, cotisations collectées à l'échelle du monde entier et jusqu'aux détails réglant la façon de porter les toasts durant les assemblées ! Cette extraordinaire complexité bureaucratique entraine déjà une énorme perte de temps rien que pour valider les délégués aux congrès. Elle amène également les dirigeants à se sentir responsables de phénomènes qu'ils sont incapables de contrôler. Car la Corda Fratres rassemble des groupes farouchement indépendants les uns des autres et qui le démontreront jusqu'à quitter la Corda Fratres quand ils ne la supporteront plus et en tous cas l'oublieront après sa disparition.

La Corda Fratres conserve contradictoirement une double identité goliarde (c'est-à-dire traditionnelle étudiante : festive et fraternelle) et administrative. Significatif est le fait qu'au congrès de Paris tenu en 1900, la priorité donnée aux fêtes et réceptions fait qu'on ne vote pas les statuts et réglement de la Fédération faute de temps à consacrer à cette activité[35].

Les tensions corporatistes

Un phénomène aggrave le caractère contraire aux traditions étudiantes dont souffre la Corda Fratres : le Conseil Fédéral Senior, Senatus Seniorum. Les anciens sont les bienvenus dans les sociétés festives et fraternelles étudiantes traditionnelles. Ils sont invités. Autre chose est d'instituer une instance supérieure des anciens à de jeunes étudiants aimant leur liberté de mouvement et décision. Le 4 mai 1907, à Lille, les Associations générales d'étudiants de Bordeaux, Dijon, Lille et Lyon rejettent cette tutelle et créent une organisation indépendante nationale : l'Union nationale des associations générales d'étudiants de France-UNAGEF[36]. Les cinq membres du Bureau national élu à cette occasion posent en faluche sur la photo officielle[37]. Du 1er au 8 septembre 1907 le quatrième Congrès de la Corda Fratres se tient à Bordeaux, ce qui laisse supposer que la rupture avec les étudiants de France, la Faluche n'est pas complète. En 1909, l'Association générale des étudiants de Paris-AGEP, qui a d'abord refusé, rejoint l'UNAGEF.

En 1913, le 8e congrès de la Corda Fratres a lieu à l'université Cornell, à Ithaca, New York (États-Unis).

Les tensions politiques

Une autre faiblesse fondamentale de la structure de la Corda Fratres est politique. La Fédération s'est déclarée neutre dans ce domaine. Simultanèment elle a prétendu à l'organisation de sections nationales, y intégrant les nations revendiquant leur indépendance contre les empires auxquelles elles étaient intégrées. Il existe par exemple une section tchèque. La « Section spéciale » parisienne, dirigée par Léon Fildermann, se réclame du futur état juif à créer en Palestine. Elle prendra par la suite le nom de « Section sioniste ». Résultat de cette volonté d'Efisio Giglio-Tos d'intégrer les revendications nationales dans la structure même d'une organisation apolitique, chassée par la porte la politique revient en force par la fenêtre. Faire ensemble la fête dans une école, une ville, est possible entre étudiants d'opinions contradictoires... Par contre, se rassembler pour la même fête à l'appel d'une organisation prenant position pour des revendications nationales qu'on ne partage pas, ce n'est plus du tout la même chose. De ce fait les étudiants autrichiens refuseront dès le début de la Corda Fratres d'adhérer à une fédération qui contradictoirement à son apolitisme proclamé prône l'éclatement de l'Autriche-Hongrie. L'erreur fondamentale politisant une structure qui se veut apolitique est aggravée par un but proclamé, apparemment rassembleur, évident et positif : la paix. Certes, qui se permet de se déclarer contre ? Même les plus belliqueux ont l'occasion de se déclarer en sa faveur. La Corda Fratres prétendra au schéma suivant : parmi les étudiants d'aujourd'hui se trouvent les futurs élites politiques de demain. Si nous sommes tous amis, nous proscriront définitivement la guerre. Cette affirmation qui résume la cause des conflits armés aux malentendus supposés entre individus gouvernants coutera également très cher à la Corda Fratres. Car ainsi la Grande Guerre devient aussi un échec, voire une faillite complête et absolue de la Corda Fratres[38].

L'influence maçonnique

Un élément indépendant de son fondateur contribue également indirectement le moment venu à la dislocation et disparition de la Corda Fratres : le large investissement de la Franc-maçonnerie italienne dans la Fédération. L'intervention maçonnique dans la Corda Fratres se fait dans le plus grand secret[39], peut-être pour éviter justement de faire du tort à son développement en lui donnant une réputation maçonnique injustifiée. Conséquence de cette participation, quand le régime fasciste interdit et pourchasse le Grand Orient d'Italie, il a dans le collimateur nombre de militants et responsables de la Corda Fratres dûment identifiés comme Francs-maçons par la police italienne.

Le secret de l'importante présence Franc-maçonne dans la Corda Fratres mis à jour publiquement au moment des persécutions fascistes antimaçonniques contribue à faire naître la fable de la nature Franc-maçonne de la Corda Fratres. Son nom-même devient alors certainement un élément de plus allant dans ce sens. Les « Cœurs Frères » évoquant les Francs-maçons qui se qualifient entre eux de « frères ». Efisio Giglio Tos qui n'est pas Franc-maçon n'a sûrement pas pensé à cela quand il a imaginé le nom de la Fédération.

Le chapeau de la Goliardia.

La persécution fasciste

Le régime fasciste qui détruit la Corda Fratres d'Italie cherche également à faire disparaître la Goliardia en s'emparant de son signe distinctif : la feluca [40], sorte de chapeau un peu genre Robin des Bois. Le Gruppo Universitario Fascista-GUF (Groupe Universitaire Fasciste-GUF), organisation étudiante fasciste officielle, prétend en faire son symbole et un élément de sa propagande. Sur les affiches et documents qu'il diffuse figurent des étudiants rassemblés par l'idéal fasciste et portant tous la feluca[41]. Par ailleurs, ce chapeau est systématiquement distribué à tous les étudiants italiens, ce qui revient à lui nier sa signification d'appartenance à la Goliardia. D'autres mesures contre l'indépendance étudiante sont prises. Par exemple l'accès aux ateliers des académies des Beaux-Arts n'est plus autorisé en dehors des heures de cours des enseignants, eux-mêmes astreints à adhérer au Partito Nazionale Fascista (Parti National Fasciste)[42]. Ainsi les étudiants ne risquent pas de pratiquer l'art et bavarder sans surveillance[43].

Vers la même époque, au début des années 1920, André Honnorat et Émile Deutsch de la Meurthe reprennent à leur façon à Paris le projet idéal de la Corda Fratres. Pour bannir la guerre : faire naitre l'amitié entre les étudiants futurs élites des nations. Pour concrétiser ce projet ils créent la Cité internationale universitaire de Paris qui a vocation de voir se côtoyer les étudiants du monde entier afin d'assurer la paix future par l'amitié[44].

Durant la période du pouvoir fasciste, parmi les anciens membres actifs de la Corda Fratres disparaissent : Angelo Fortunato Formiggini, ancien dirigeant de la section italienne, qui poussé à bout par les persécutions fascistes se suicide à Modène le 29 novembre 1938. Efisio Giglio-Tos, président-fondateur, mort à Turin à 71 ans le 6 janvier 1941. Giandomenico Manci, qui capturé par les nazis se suicide à Bolzano le 6 juillet 1944 pour éviter de parler sous la torture[45].

Après la chute du fascisme

En 1945, comme la Calotte et la Penne belges ou la Faluche française, la Goliardia italienne reprend normalement ses activités. La Corda Fratres cherche à se reorganiser en Italie[46]. Cependant elle n'y parvient pas. Diverses raisons expliquent cet échec, entre autres la durée du régime fasciste : 23 ans, depuis 1922 jusqu'à 1945. À cette date, cela fait plus de dix ans qu'il n'y a plus un seul étudiant ancien de la Corda Fratres inscrit dans les universités d'Italie. Au IIe Congrès national universitaire d'Italie tenu à Turin du 28 avril au 4 mai 1947, un grand nombre de représentants d'universités déclarent n'en avoir jamais entendu parler[47].

La Corda Fratres italienne déjà affaiblie par le fascisme, qui lui a notamment confisqué ses biens matériels, souffre aussi du vice politique structurel que représente sa construction en section nationale. D'où à nouveau importante perte de temps passée en formalités bureaucratiques et administratives. Par exemple à l'occasion du « Convegno nazionale dei consoli directori della Corda Fratres, sezione italiana (Congrès national des consuls directeurs de la Corda Fratres, section italienne) » du 25 juillet 1947[48]. De plus et surtout, la prétention à reconstruire une société festive et fraternelle étudiante dans un cadre national italien y introduit alors un gros problème centrifuge italo-italien : la vieille rivalité Nord-Sud. Car la Corda Fratres renaissante est plus forte au Sud, d'où hostilité du Nord. Giuseppe Ganino qui vient de passer la direction de la section italienne de la Corda Fratres au professeur Mario Covello écrit le 1er septembre 1947 qu'il faut faire comprendre à « la très noble Cité de Palerme que par sa position géographique elle ne peut être pratiquement le Siège Central de l'Association »[49]. Des polémiques naissent entre Catane et Turin, Naples et Rome et même Palerme et Messine[50]. L'Italie unifiée seulement depuis 1860 est propice à ce genre de rivalités.

Après l'échec de la tentative de renaissance en 1948, il y eut encore un rendez-vous organisé en France vers 1964, où des étudiants de France et d'Italie se retrouvèrent en camping ensemble en France en plaçant leur rassemblement dans le cadre de la poursuite de la Corda Fratres.

Disparition ou dislocation de la Corda Fratres ?

La défection française initiée en 1907 et la destruction de la Corda Fratres d'Italie seront les facteurs clés conduisant à la disparition de la Fédération. Cependant, les sociétés festives et fraternels auxquelles appartenaient ses membres existent toujours[51]. Fait significatif, la Faluche, née à Bologne en 1888 dix ans avant la Corda Fratres, en dépit de toutes les difficultés qu'elle a pu rencontrer dans son histoire, existe toujours.

Aux États-Unis, en 2006, en relations étroites ensemble fonctionnent encore trois Cosmopolitan Clubs, appelés également en abrégé Cosmo Clubs : ceux de l'université du Delaware, de l'université du Colorado à Boulder et de l'université d'Illinois à Urban Champaign. Constatée en 2008, l'inactivité du site Internet du premier laisse supposer qu'il ne fonctionne plus présentement[52].

Avec les moyens de communications de son époque, Efisio Giglio-Tos a rassemblé dans la Corda Fratres les éléments du puzzle mondial des associations festives et fraternelles étudiantes. Après la fin de la Corda Fratres les pièces du puzzle se sont retrouvées à nouveau éparpillées. Il existe par endroits des liens partiels. La Goliardia de Turin est par exemple en relations régulières avec une association étudiante belge. Les organisations goliardes d'Italie se rassemblent une fois par an. La Tuna de Porto-Rico rend visite tous les ans aux Repúblicas (Républiques) étudiantes[53] de Coïmbra. Le congrès annuel de la Faluche reçoit des invités belges, espagnols et italiens, ainsi que le banquet européen des traditions estudiantines de Strasbourg. Tous ces éléments témoignent que le besoin de se rassembler festivement et fraternellement par delà la division entre branches d'études, universités, villes, pays existe toujours.

La redécouverte de la Corda Fratres

Après sa disparition ou dislocation s'abat un oubli complet sur la Fédération. Cet oubli est favorisé par la forte politisation du mouvement étudiant organisé qui touche de nombreux pays en 1968 et au début des années 1970. Pour les étudiants fortement politisés de l'époque, la neutralité, l'apolitisme, le rassemblement général corporatif joyeux, insouciant et festif sont antinomiques à leurs conceptions. Ils récusent ces valeurs qui ont caractérisé et fait l'originalité et la force de la Corda Fratres. En particulier dans les milieux étudiants d'extrême gauche les étudiants qui se déclarent « apolitiques » sont considérés comme des étudiants de droite déguisés. Les organisations festives étudiantes traditionnelles comme la Faluche ou la Goliardia acceptant dans leurs rangs des étudiants de toutes opinions sont stigmatisées comme « fascistes » par les étudiants d'extrême gauche. Apparaît alors en France la pratique du vol des faluches considérées comme « trophées » par certains adversaires du mouvement faluchard. Depuis cette époque, les faluchards ont pris l'habitude de relier leur faluche à un solide cordon fonctionnel et décoratif.

En Italie, la fable attribuant un caractère fasciste à la Goliardia, société festive et fraternelle aux origines précédant de huit siècles la naissance de Benito Mussolini faillit avoir des conséquences tragiques. Au début des années 1970, menacées de mitraillages par les Brigate rosse (Brigades rouges), les fêtes goliardes se sont retrouvées obligées de solliciter et ont obtenu la protection de la présence de policiers en armes. Cette situation a été vécue comme un très grand traumatisme par les étudiants festifs italiens de l'époque.

Cependant, l'oubli complet de la Corda Fratres durant des dizaines d'années n'est pas une simple conséquence « mécanique » d'évènements et évolutions. Il est aussi organisé. Dans les années 1960, par exemple, la puissante Union internationale des étudiants-UIE fondée en 1946 se targue d'être la première organisation internationale étudiante née dans le monde, suite aux manifestations étudiantes antinazies de Prague durant l'occupation allemande en 1939 et à la mort tragique de l'étudiant tchèque Jan Opletal. Cette filiation politique prestigieuse faisant fi de l'existence de la Corda Fratres qui a précédé l'UIE.

Pour diverses raisons, le souvenir de la Fédération internationale fondée en 1898 dérange. Elle est rarement évoquée. Quelquefois pour la qualifier d'« organisation de jeunesse de la Franc-maçonnerie ». Ce qui est doublement absurde. La Franc-maçonnerie, organisation discrète mais pas secrète est suffisamment connue pour savoir qu'elle n'a jamais eu d'organisation de jeunesse et les buts de la Corda Fratres, s'ils ne sont pas contradictoires à ceux de la Franc-maçonnerie ne s'identifient pas à ceux-ci. Il y avait des adhérents Francs-maçons dans la Corda Fratres. Il y en a également dans d'autres organisations, le Rotary Club, par exemple, qu'on ne qualifie pas pour autant d'« organisation Franc-maçonne ». En fait, certains commentateurs hostiles à la Franc-maçonnerie traitent systématiquement de « Francs-maçonnes » toutes les organisations qu'ils critiquent et dont ils ont du mal à cerner les contours. Il s'agit d'une sorte d'anathème laïc qui sous-entend sans précisions particulières qu'on a à faire à quelque chose d'obscur, mystérieux, clandestin, inquiétant, malhonnête et dangereux. La Corda Fratres étant largement oubliée dans le reste du monde, l'abusive réputation franc-maçonne de la Fédération fondée en 1898 se rencontre aujourd'hui essentiellement en Italie. Elle est alimentée à l'occasion par des polémiques politiques concernant un cercle culturel de la ville de Barcellona Pozzo di Gotto, dans la province de Messine. Ce cercle, créé en 1944, porte le nom de Corda Fratres[54] et se réclame d'une filiation morale avec la Corda Fratres d'Efisio Giglio-Tos.

Une raison possible de l'oubli volontaire de la Corda Fratres est de la considérer, comme les autres sociétés festives et fraternelles comme peu importantes, indéfinissables, immatures[55]. En les opposant aux organisations politiques, syndicales, religieuses ou humanitaires « sérieuses », s'occupant d'« affaires sérieuses » et de ce fait dignes de considération. Le progrès et l'avenir des sociétés festives et fraternelles quand elles existent devant être leur disparition ou mutation en organisation politique, syndicale, religieuse ou humanitaire[56].

Une Tuna contemporaine : la Tuna de la faculté de droit d'Alicante (Espagne) en 2005[57].

L'UNAGEF créée en 1907 par des membres de la Faluche dissidents de la Corda Fratres porte la marque de cette dernière. Les membres de la Faluche qui rejoignent la Corda Fratres avant 1907 adhèrent à une « Fédération internationale des étudiants » alors que n'existe pas encore une organisation nationale des étudiants de France. La filiation entre la Corda Fratres de 1898 et l'UNAGEF de 1907 est évidente. L'UNAGEF connait une histoire remplie de mutations. L'UNEF syndicat étudiant né en 1946 qui se proclame en 2007 centenaire et héritière de l'UNAGEF n'est plus l'organisation d'origine.

Les mutations des organisations étudiantes, fruits d'évènements divers comme la guerre, l'Occupation et la Résistance, s'expliquent aussi par la volatilité du milieu étudiant. Au bout de dix ans, la totalité des étudiants est renouvelée. Il s'agit d'un milieu différent du précédent. On ne retrouve pas dans les organisations étudiantes le même phénomène que dans un parti politique, un syndicat, une église ou une organisation humanitaire où la carrière d'un leader peut durer quarante ans. Les anciens peuvent être invités dans les organisations étudiantes, ce ne sont pas eux les dirigeants.

L'existence des sociétés festives et carnavalesques ne s'oppose pas à celle d'églises, syndicats, partis politiques ou organisations humanitaires[58]. La prétention à les opposer et vouloir ignorer, condamner ou éliminer les premières au nom de l'existence des secondes rejoint un autre propos. Celui qui affirme qu'il est indécent et scandaleux d'organiser une fête quand au même moment des gens souffrent. En 1919 une campagne d'affiches anonymes était faite à Dunkerque dénonçant la renaissance du Carnaval de la ville au nom du respect de la souffrance des familles endeuillées par la Grande Guerre. Le Carnaval repris quand même. Renoncer à la fête n'a jamais empêché les guerres ou effacé les deuils. Dans les années 1990, un prêtre de Venise répondait aux adversaires de la fête que faire Carnaval lui donnait des forces pour s'occuper des malheureux.

Les organisations festives et fraternelles participantes de l'Histoire de la Corda Fratres subissent également un traitement particulier. Quantité de publications consacrées à la vie universitaire font comme si elles n'existaient pas. Certains dictionnaires espagnols contemporains donnent pour définition de la Tuna : « petit orchestre d'étudiants » et oublient complêtement le caractère organisé et très ancien des Tunas. Un monumental ouvrage italien actuel sur l'histoire de l'université de Bologne expédie en une ligne et demie les fêtes historiques étudiantes pour le 800e anniversaire en 1888 et ne mentionne nulle part la Goliardia, qui apparait incidemment sur deux photos où on distingue des étudiants portant le chapeau goliard, sans précisions pour expliquer ce que c'est. La Faluche n'est pratiquement jamais évoquée dans la presse française, si ce n'est quelquefois de façon caricaturale et péjorative en soulignant l'appartenance à celle-ci à un moment-donné d'une personnalité politique controversée[59]. Les sociétés festives et fraternelles étudiantes traditionnelles connaissent le sort général des sociétés festives et carnavalesques dont les médias ne parlent autant dire jamais. Combien connaissent les liesses gigantesques des Carnaval de Cologne ou Dunkerque et ont entendu parler des nombreuses sociétés festives et carnavalesques qui en assurent la réussite en les préparant toute l'année ?

Beaucoup de personnalités connues ont pourtant fait partie durant leur vie étudiante des Tunas, de la Faluche, la Goliardia, les Burschenschaften ou autres associations similaires. Mais rappeler quand on a un poste important, un rôle politique, que jadis on a passé plusieurs années à faire la fête, chanter des chansons paillardes et faire des farces en compagnie d'autres que leur chemin a conduit, par exemple, à l'autre bout de l'échiquier politique, ne serait pas forcément compris et approuvé par le public.

Les sociétés festives et fraternelles étudiantes se veulent aussi neutres politiquement que la Sécurité sociale, par exemple. Si un cotisant de droite ou de gauche est malade et remboursé de ses frais par la Sécurité sociale, il ne vient pas à l'idée de qualifier celle-ci d'organisme de droite ou de gauche. Admettre une telle réalité devient nettement plus difficile pour des personnes extérieures s'agissant d'organisations de jeunesse étudiante où l'on se retrouve, chante, boit, rit, fait la fête ensemble. Surtout quand on y relève la présence de personnes particulièrement controversées. Les organisations festives et fraternelles d'étudiants allemands en feront largement les frais, ayant conservés dans les rangs de leurs anciens des nazis avérés. De là à qualifier ces organisations de nazies, il n'y a qu'un pas. Un autre reproche fréquent fait aux organisations étudiantes allemandes concerne la tradition, qui n'est pas générale, du duel au sabre. Les participants recherchant des balafres au visage témoignants de leur « courage ». Cependant, résumer l'organisation traditionnelle étudiante allemande à cela ou encore aux dérives antisémites qu'ont connues ces associations est tout à fait réducteur. La réalité est souvent plus complexe. Ainsi par exemple, au début du XXe siècle, cohabitent au sein de la Corda Fratres une importante section roumaine antimagyare[60] et antisémite et une importante section hongroise ainsi qu'une section juive parisienne sioniste[61].

La redécouverte de la Corda Fratres s'est effectuée en deux étapes distinctes. Marco Albera, historien et collectionneur turinois, ancien de la Goliardia, s'est passionné durant des années pour l'histoire des fêtes et de la fraternité étudiantes. Ayant collecté une masse de documents notamment sur la Corda Fratres, il les a ensuite mis à la disposition d'un historien habitant la région de Turin, le professeur Aldo Alessandro Mola[62]. Sans l'énorme travail préliminaire de Marco Albera celui-ci n'aurait rien pu écrire[63]. Rédigé grâce à cette documentation, le premier ouvrage sur l'histoire de la Corda Fratres est paru en 1999, édité par le Musée des étudiants de l'université de Bologne et préfacé par Fabio Roversi-Monaco Recteur de l'université de Bologne[2].

Vers une renaissance de la Corda Fratres ?

La place laissée par la Corda Fratres première organisation mondiale festive et fraternelle étudiante, première société festive et carnavalesque universelle est restée vide après sa disparition et son oubli. En 1998, cherchant à renouer les liens anciens entre le Piémont et le Carnaval de Paris, Basile Pachkoff rencontre à Turin Pietro Crivellaro, directeur du Centre d'études du Theâtre Stabile. Par lui il fait la connaissance en 2003 de Marco Albera. Le projet de liens carnavalesques entre le Piémont et Paris va alors s'élargir à celui de la renaissance des liens entre sociétés festives et fraternelles étudiantes du monde dans le cadre du Carnaval de Paris. Des contacts sont pris avec la Goliardia de Turin. Ils aboutissent finalement et les Italiens viennent à Paris commémorer le centenaire de la participation italienne aux fêtes de la Mi-Carême 1905. Ils participent à la Promenade du Bœuf Gras 2005 avec des étudiants du Comité national des étudiants des Beaux-Arts d'Italie, dont le siège est à Bologne. À cette occasion un traité festif franco-italien est signé sur l'Hôtel de ville de Paris.

En 2006-2007, un appel de Basile Pachkoff à la renaissance de la Corda Fratres en lien avec la renaissance du Carnaval de Paris est entendu, en particulier par des Tunas. Plusieurs d'entre elles manifestent leur désir de soutenir le projet de renaissance de la Corda Fratres en participant au Carnaval de Paris 2007. Mais les difficultés matérielles empêchent les participations projetées espagnoles, portugaises, chilienne et colombienne (Tuna de la Fundación Juan Nepomuceno Corpas de Bogota).

Il existe aujourd'hui deux associations festives se réclamant d'une filiation morale avec la Corda Fratres : en Italie l'Ordo Clavis Universalis (Ordre Universel de la Clef), organisation de la Goliardia de Pavie[64] et en France l'association festive féminine parisienne Cœurs-Sœurs qui organise depuis 2008-2009 le Carnaval des Femmes, Fête des Blanchisseuses à la Mi-Carême.

Annexes

Articles fondamentaux de la Corda Fratres

Les articles fondamentaux, statuts et réglement de la Corda Fratres sont rédigés par Efisio Giglio-Tos et soumis à l'approbation du Congrès de fondation en novembre 1898 à Turin. Le 15 novembre les congressistes approuvent par acclamations les articles fondamentaux, rédigés en français, langue officielle de la Fédération, incluant l'article 5, proposé par Paul Tissier. Ils renvoient à une autre occasion l'examen des statuts et du réglement, ce qui témoigne de l'esprit qui anime l'assemblée. Importe d'abord pour elle l'amitié, les idéaux et sentiments communs et non le formalisme paperassier et juridique. La fidélité à cette conception organisationnelle a permis aux sociétés festives étudiantes traditionnelles comme la Goliardia italienne ou les Tunas ibériques et latino-américains de compter aujourd'hui parmi les plus anciennes structures privées existantes dans le monde.

Les articles fondamentaux de la Corda Fratres sont reproduits ici dans leur version officielle[65] :

1. – Le titre de la Fédération est : « Fédération Internationale des Étudiants », traduit dans la langue nationale de la section et précédé par « Corda Fratres » comme devise de la Fédération même.
2. – Le but principal de la « Fédération Internationale des Étudiants » est de protéger et favoriser l'idée de solidarité et de fraternité entre les étudiants.
3. – Tout étudiant a le droit de faire partie de la « Fédération » pourvu qu'il soit inscrit dans une Université ou dans une École ou Institut supérieur quelle que soit sa religion et l'idée politique qu'il professe.
4. – Chaque confédéré en entrant dans la « Fédération » s'engage sur son honneur à employer sans cesse les moyens que sa position sociale, son intelligence et son activité lui fournissent pour favoriser les rapports internationaux entre la jeunesse, et seconder toutes les manifestations qu'il croira utiles afin de dissiper, dans n'importe quelle classe de personnes, les préjugés, les rancunes, les haines qui rendent les États réciproquement hostiles et toujours sur pied de guerre.
5. – La « Fédération Internationale des Étudiants » se propose aussi de seconder par tous les moyens en son pouvoir l'œuvre de la paix et de l'arbitrage entre nations.
6. Le but de la « Fédération » est aussi de mettre en correspondance les étudiants entre eux et en particulier ceux qui se vouent à une même branche des sciences, afin de faciliter les moyens d'informations et les recherches scientifiques, dont on peut avoir besoin avant et après le doctorat.
7. – De s'assurer réciproquement des hôtes et des amis dans les grandes villes lointaines à l'occasion de voyages individuels et collectifs à l'étranger, voyages qui seront ainsi plus facilement entrepris et accomplis.
8. – Les principes fondamentaux admis à l'unanimité précédemment règlent la « Fédération ».
9. – Ils ne pourront être modifiés.¹
Nota
¹Toute délibération contraire aux précédents articles faussent les buts de la Fédération : en ce cas le Senatus est chargé d'y pourvoir.

Buts de la Corda Fratres

Article 1 des statuts de 1898[66] :

La fédération se propose :
a) de s'occuper des questions ayant un intérêt général pour les étudiants (exceptées toutes questions politiques ou religieuses).
b) de pourvoir ses membres de tous avantages intellectuels et matériels.
c) de faciliter les voyages d'instruction et séjours à l'étranger (Voir chapitre consulats).
d) de favoriser l'institution de chaires de langues et de littératures pour les étudiants pendant les vacances.
e) de favoriser les congrès, les réunions, les fêtes internationales parmi les étudiants[67].
f) de favoriser les excursions et tous genres de sports.

Congrès de la Corda Fratres

En rouge : emplacement de la colonne de Phocas, dans le forum romain.

9 congrès de la Corda Fratres furent organisés[68] :

1 – 12-25 novembre 1898 – Le premier congrès débute ses travaux à Turin (Italie) et se conclue à Rome, avec la proclamation de la fondation de la Fédération au forum romain, près de la colonne de Phocas.
2 – 3-12 août 1900 – Le deuxième congrès a lieu à Paris (France) au moment de l'Exposition universelle.
2 bis – 1902 – Prévu initialement à Budapest (Hongrie), le troisième congrès ne put avoir lieu cette année-là, ayant été interdit par le gouvernement. Du 1er au 5 octobre 1902 a lieu à Venise une rencontre internationale, congrès substitutif au congrès manqué à Budapest[23].
3 – 1-9 septembre 1905 – Liège (Belgique).
4 – 31 août-7 septembre 1906 – Marseille (France). La même année, à Milan, à l'occasion du Ve congrès de la section italienne de la Corda Fratres se tient également une réunion internationale d'étudiants[69].
5 – 1-8 septembre 1907 – Bordeaux (France).
6 – 24-27 août 1909 – L'Aja (Pays-Bas).
7 – 1-6 septembre 1911 – Rome (Italie).
8 – 29 août-20 septembre 1913 – Ithaca, New York (États-Unis).
9 – 14-27 novembre 1924 – Turin-Gênes-Rome-Naples (Italie).

Présidents du Conseil Fédéral

Il y eu 6 présidents en tout[69] :

1 - Efisio Giglio-Tos, Turin (Italie), fondateur, 1898-1900.
2 - Rudolph Ludwig, Budapest (Hongrie), 1900-1902.
3 - Camille Provansal, Marseille (France), étudiant en Droit, 1902-1905.
4 - Paolo Masci, Naples (Italie), 1905-1911[70].
5 - George Nasmyth, Ithaca (New York, États-Unis), 1911-1913[70].
6 - John Mez, originaire de Münich (Allemagne) et habitant à New York (États-Unis), 1914-1924[70].

Publications périodiques officielles

  • « Corda Fratres » – Revue internationale contenant la Feuille officielle de la Fédération internationale des étudiants – Directeur : doct. Efisio Giglio-Tos, 1898, 1900, 1901, 1905, 1924[71].

Allemagne

  • « Vaterland und Welt » – Organ des Verbandes der Internationalen Studenten Vereine an deutschen Hochschulen « Corda Fratres » – Göttingen, von Paul Baumgarten.

Amérique du Sud

  • « Anales de la Liga de Estudiantes Americanos » – Organo de la Oficina Internacional Universitaria Americana, Montevideo, Uruguay.
  • « Revista del Centro Estudiantes de Ingeniería » – Organo de la Federación universitaria adherida a la Corda Fratres F.I.D.E., directeur Mario Negri, Buenos Ayres, Argentine.

États-Unis

  • « The Cosmopolitan Student » – Official organ of Corda Fratres – Association of Cosmopolitan Clubs, Madison, Wisconsin, éditeur L. P. Lochner, 1913, 1914.
  • Id. id. – Hayward, Californie – I. Marshall Mc. Williams, rédacteur en chef, 1931.
  • « Corda Fratres » – Review of the « Corda Fratres » Association of Cosmopolitan Clubs in American Universities, Minneapolis, 1925.

Italie

  • « Corda Fratres » – Revue de la section italienne de la Corda Fratres – 1re serie : directeur ing. Rambaldo Jacchia, 1901, 1902, 1903 ; 2e série : directeur Gino Bandini, 1903, 1904.
  • « Corda Fratres » – Périodique bimensuel des étudiants – Directeur Giuseppe Venuti, Palerme 1903.
  • « Corda Fratres » – Revue mensuelle – Directeur Nino Marrone, Palerme 1903.
  • « Corda Fratres » – Bulletin officiel de la Fédération internationale des étudiants – Directeur P. Masci, Mosca, A. Landra, Naples 1906.
  • « Corda Fratres » – Journal universitaire – Organe du Consulat de Naples de la Corda Fratres, 1906-1908.
  • « Corda Fratres » – Revue internationale – Directeur R. Falci, M. Maietti, G. B. Raja, Palerme 1913.
  • « Il Goliardo » – Bimensuel régional de la Fédération universitaire italienne Corda Fratres – Fondateur : P. Colistro, Directeur A. De Paoli, 1923.
  • « L'Italia Universitaria » – Organe officielle de la section italienne de la Corda Fratres – Directeur A. De Paoli, Padoue 1924[72].

Organigramme de la Corda Fratres en 1900

Apparaît ici la complexité bureaucratique de la structure directrice de la Fédération, dotée de deux Conseils, le Conseil Fédéral Senior et le Conseil Fédéral. Certains dirigeants appartiennent aux deux Conseils simultanèment[73].

Conseil Fédéral Senior
SENATUS SENIORUM
PRÉSIDENT : Efisio Giglio-Tos (Turin)
VICE-PRÉSIDENTS :
EUROPE
Belgique - Adolphe Foucart (Bruxelles)
France - Victor Marcombes (Paris)
Italie - Cesare Piccoli (Trieste)
Giovanni Persico (Rome)
Hollande - H. E. Greve (Amsterdam)
Roumanie - Lucian Bolcas (Vienne Nagy-Varad)
Hongrie - Rudolph Ludwig (Budapest)
Suisse - Edouard Chapuisat (Genève)
VICE-PRÉSIDENTS POUR DÉLÉGATIONS :
EUROPE
Bulgarie - Trendafil K. Trendafiloff (Sofia)
Angleterre - Arthur Plumpton (Turin)
AMÉRIQUES
République Argentine Prof. Ricardo de la Acena Battilana (Paris-Liège)
République du Nicaragua - Juan Paulino Rodriguez Moreira (Berlin)
République du Salvador - Eduard Gramp
Venezuela - Costantino Funes Campos (Berlin)
REPRÉSENTANTS :
EUROPE
Section Czecke - Joseph Valenta (Moravska[74])
Danemark - C. D. Hegelmann Lindencrone (Copenhague)
Finlande - Rolf Thesleff (Helsingfors)
Section polonaise - Casimir Szezepanski (Lemberg[75])
Portugal - Raul François Malbouisson (Lille)
Russie - Victor Maleef (Moscou)
Section spéciale - Léon Fildermann (Paris)
AMÉRIQUES
Brésil - Victor Resse de Gouvea (Rio de Janeiro)
AUSTRALIE
Australie - Bertram Arthur Lewinson (Melbourne)
Conseil Fédéral
PRÉSIDENT : Rudolph Ludwig (Budapest)
VICE-PRÉSIDENTS :
EUROPE
Belgique - Louis Schmidt (Liège)
Danemark - C. D. Hegermann Lindencrone (Copenhague)
France - Camille Provansal (Aix-en-Provence)
Finlande - Rolf Tesleff (Helsingfors)
Angleterre - Bertram Arthur Lewinson (Melbourne)
Italie - Rambaldo Jacchia (Lugo)
Hollande - H. E; Greve
Portugal - Raul François Malbouisson (Lille)
Roumanie - Jean Scurtu (Clausenbourg[76])
Russie - Victor Maleef (Moscou)
Section Czecke - Joseph Valenta (Moravska)
Section polonaise - Casimir Szezepanski (Lemberg[75])
Suède - G. Akermann (Uppsalla)
Suisse - Charles Bernard (Genève)
Hongrie - Kornel Szemenyei[77] (Budapest)
AMÉRIQUES
États-Unis - E. G. Lorenzen (New York)
Brésil - Victor Resse de Gouvea (Rio de Janeiro)
AUSTRALIE
Australie - Bertram Arthur Lewinson (Melbourne)
SECTION SPÉCIALE[78] : Léon Fildermann (Paris)
VICE-PRÉSIDENTS POUR DÉLÉGATION :
EUROPE
Bulgarie - Trendafill K. Trendafiloff (Sofia)
AMÉRIQUES
République Argentine - Ricardo de la Acena Battilana (Paris)
République du Nicaragua - Juan Paulino Rodriguez Moreira (Berlin)
République du Salvador - Eduard Gramp
Venezuela - Costantino Funes Campo (Berlin)

Liste des Consulats de la Corda Fratres en 1906

Il s'agit de la liste officielle établie par la Fédération[79]. On relèvera ici l'importance des sections française, hongroise et italienne :

A) Consulats organisés :
  • Belgique :
  • 1 - Anvers - Avenue de l'Industrie 53 - M. Camille Héla.
  • 2 - Bruxelles - M. Carlo Meuris.
  • 3 - Gand - M. Daniel Rolin.
  • 4 - Gembloux - Institut Agricole de l'État, M. Julien Cornet.
  • 5 - Liège - M. Léopold Herry.
  • Danemark :
  • Copenhague - Docteur Cai Hegermann Lindencrone.
  • États-Unis :
  • New York - I. Constantine[80]
Consulat de la Corda Fratres - Consul Directeur : Lodovico Mancusi Ungaro - Secrétaire : David Geiringer - Charter members for the New York University : John A. Faiell, Joseph E. Costantin, John Villis, Joseph L. Ramirez, Philipp I. Catoggio, I. E. Agramont, Augustin Pietry, Fran. Basil, Emil A. Pascal, Joseph Zingarelli, Antony di Senise.
  • France :
  • 1 - Aix-en-Provence - Chez M. Moitissier, de l'Association Générale des Étudiants.
  • 2 - Bordeaux - Me André Touzet.
  • 3 - Dijon - André Gaveau, Secrétaire de l'Association Générale des Étudiants.
  • 4 - Grenoble - Dr Élie Genton, de l'Association Générale des Étudiants.
  • 5 - Paris - M. René Jounet.
  • 6 - Toulon - Me Paul Giraud.
  • 7 - Toulouse - Marius Maurel, Président de l'Association Générale des Étudiants.
  • Hongrie[81]:
  • 1 - Budapest - Me Etienne Zsembéry.
  • 2 - Debrecen - Chez l'Académie de droit et de théologie.
  • 3 - Eger - Chez l'Académie catholique de droit.
  • 4 - Kassa[82] - Chez l'Académie royale de droit.
  • 5 - Kecksemét - Chez l'Académie de droit.
  • 6 - Kolozsvár[76] - Chez l'Université des sciences.
  • 7 - Magyaróvár - Chez l'Académie d'agronomie.
  • 8 - Nagyvárad[83] - Chez l'Académie royale de droit.
  • 9 - Pécs - Chez l'Académie catholique de droit.
  • 10 - Pozsony[84] - Chez l'Académie royale de droit.
  • 11 - Sárospatak - Chez l'Académie protestante de droit et théologie.
  • 12 - Selmecbánya[85] - Chez l'Académie royale des mines et forêts[86].
  • Italie :
  • 1 - Aquila - M. le Professeur Demetrio, Carta-Recteur du « Convitto Nazionale ».
  • 2 - Bologne - M. Giovanni Ollino.
  • 3 - Cagliari - Dr Gavino Leo.
  • 4 - Camerino - M. Zeno Mataloni, élève du Cabinet de Clinique.
  • 5 - Catane - M. Giovanni De Gaetani Aloisio.
  • 6 - Ferrare - M. Ulderico Forza.
  • 7 - Florence - M. Mario Alberto Parenti.
  • 8 - Gênes - M. Attilio Calligaris.
  • 9 - Messine - Prof. Giuseppe Falzea.
  • 10 - Milan - M. Gustavo Possenti.
  • 11 - Modène - M. le docteur Mario Segrè.
  • 12 - Naples - Avvocato Michele Caccese.
  • 13 - Padoue - Chez le consul M. Domenico Meneghini.
  • 14 - Palerme - M. Ermanno Lo Faso.
  • 15 - Parme - Giovanni di Giorgi.
  • 16 - Pérouge - Avvocato Alessandro Montesperelli.
  • 17 - Pise - M. Erminio Calliada.
  • 18 - Portici - M. Antonio Cambria.
  • 19 - Rome - M. le docteur Arrigo Rizzini.
  • 20 - Sassari - Chez le consul secrétaire M. Luigi Camboni.
  • 21 - Turin - Chez le directeur M. Carlo Fiani.
  • 22 - Venise - M. Orazio Ercolino.
  • Malte :
  • La Vallette - M. A. Mercieca.
  • Pays-Bas :
  • La Haye - Chez le consul secrétaire M. Charles Maitland.
  • Pologne autrichienne :
  • 1 - Cracovie - M. Karimier Radwànski.
  • 2 - Lvov[75] - Chez le secrétaire M. Henryk Szpiganowicz.
  • Roumanie :
  • Bucarest - Spitalul de Copii[87] - Dr Nicolas Busila, de l'Association Générale des Étudiants Roumains, Calea Victoriei[88] 220.
  • Russie :
  • Odessa[89] - Prof. Gaetano Sperandeo, agrégé de l'Université impériale.
  • Suisse :
  • 1 - Genève - M. Marius Basadonna.
  • 2 - Zürich - M. Andrea Ricevuto.
  • Tchèque[90] :
  • Prague - Iesek Hoffman, Président du « Svaz Ceskjoslovanského Studentstva ».
B) Représentances pour la propagande :
  • Athènes (Grèce) - Chez M. Georges Charalambopoulos.
  • Helsingfors (Finlande) - Chez M. le docteur Rolff Tesleff.
  • Londres (Angleterre) - Chez M. Ami Belin, déjà directeur à Dijon.
  • Poitiers (France) - Me Étienne Goquet.
  • Saint-Petersbourg (Russie) - Chez M. Alexandre Komarowski, Académie de médecine.
  • Sofia (Bulgarie) - Chez M. le docteur Trendafil Trendafiloff, Professeur agrégé de l'Université.
  • Stockholm (Suède) - Chez M. Lage F. W. Staël.
C) Correspondants :
  • Aalborg (Danemark) - M. G. Zerlant, déjà consul à Copenhague.
  • Caserta (Italie) - Docteur Teodoro du Marteau.
  • Damas (Turquie)[91] - Ingénieur Victor Di Zazzo.
  • Ekaterinoslave (Russie) - M. le docteur A. Leibson.
  • Hobart, Tasmanie (Australie) - M. le Professeur Hermann Ritz de l'Université.
  • Kichinev (Russie)[92] - M. Moises Bukspan.
  • Oristano (Italie)

Filmographie

Sources

  • Efisio Giglio-Tos, Appello agli studenti (Appel aux étudiants), 29 mai 1898[93].
  • Efisio Giglio-Tos, Lettre ouverte à Monsieur le Docteur Rudolph Ludwig, Président de la Corda Fratres – 18 janvier 1902 (à propos du Statut et des Réglements, exposé des motifs, s.l., s.a., s.n.t.)
  • Efisio Giglio-Tos, Supplément particulier et non officiel à la Lettre ouverte à Mr le Dr Rudolph Ludwig - Turin 27 janvier 1902, s.n.t.
  • Efisio Giglio-Tos, Della nazionalità nella Corda Fratres (De la nationalité dans la Corda Fratres), opuscule, 15 mai 1902.
  • Efisio Giglio-Tos, « Corda Fratres ». Risposte, osservazioni, rettifiche, opuscolo n. 1, gennaio-febbraio 1903 (« Corda Fratres ». Réponses, observations, rectifications, opuscule n°1, janvier-février 1903), Turin, Tip. Baravalle e Falconieri.
  • Efisio Giglio-Tos, Rettificando alcune inesattezze della Rivista Sezionale Italiana della « Corda Fratres » n. 9-10, anno 1902 (Rectificatif de quelques inexactitudes de la Revue de la Section Italienne de la Corda Fratres, n° 9-10, année 1902), Turin, Baravalle e Falconieri, 1903.
  • Efisio Giglio-Tos, Articles fondamentaux. Statut. Réglements. Turin, Tipogr. Artigianelli, 1903.
  • Efisio Giglio-Tos, La genesi della Corda Fratres (alla Città di Siena in occasione del III Congresso della Sezione Italiana della « Corda Fratres »), (La genèse de la Corda Fratres, à Sienne à l'occasion du IIIe congrès de la Section Italienne de la « Corda Fratres »), Aoste, Tip. Allasia, 1904.
  • Efisio Giglio-Tos, La Corda Fratres dans les rapports franco-italiens, dédiée à la Jeunesse Française à l'occasion de la visite en Italie de Monsieur Loubet Président de la République Française. Turin-Gênes-Milan, Casa Editrice Renzo Streglio, 1906.
  • Efisio Giglio-Tos, Appel pour le Désarmement et pour la Paix. Les Pionniers de la Société des Nations et de la fraternité internationale (d'après les Archives de la « Corda Fratres »). I, Fédération internationale des Étudiants, 1898-1931, Turin, Tip. Akluk, 1931 – 258 pages, illustré[94].
  • Efisio Giglio-Tos, L'Europe universitaire et le désarmement moral, supplément de « Les Pionniers de la Société des Nations », (d'après les Archives de la « Corda Fratres » I. Fédération internationale des Étudiants)., Pax in jure gentium, Turin, Tip. Edit. La Salute, 1932.
  • Hu Shih, Forward to The Tenth Anniversary Cornell Cosmopolitan Club Calendar (Avant le dixième anniversaire du Calendrier du Cosmopolitan Club de l'université Cornell), 1915[95].
  • Rambaldo Jacchia, La Corda Fratres in Italia (La Corda Fratres en Italie), Padoue, Tip. Fratelli Salmin, 1902. Volume comprenant des écrits de Giovanni Pascoli, Guido Mazzoni, Ettore Lombardo Pellegrino, Pierleone Tommasoli, Giuseppe Albini, Luigi Marino, Cesare Mansueti, G. Lanzi, Francesco L. Pullè, Carlo Francesco Gabba, Guglielmo Romiti, Mario Rapisardi, Paolo Mantegazza, G. et L. Monleone, Nunzio Nasi, Costantino Oranescu, Prospero Colonna, Efisio Gilglio Tos, Kornel Szemeneyi[77], Remus Ilescu, I. Visola, Angelo De Gubernatis, Emilio Pinchia, Enrico Falaschi, Francesco Racioppi, Giovanni Persico, G. Martinozzi[96].
  • Aldo Alessandro Mola, Corda Fratres, Storia di una associazione internazionale studentesca nell'età dei grandi conflitti, 1898-1948 (Corda Fratres, Histoire d'une association étudiante à l'époque des grands conflits, 1898-1948), préfacé par Fabio Roversi-Monaco Recteur de l'université de Bologne, CLUEB - Cooperativa Libraria Universitaria Editrice Bologna, 1999 – 202 pages, illustré.
  • Marco Albera, Manlio Collino, Aldo Alessandra Mola, Saecularia Sexta Album. Studenti dell'Università a Torino, sei secoli di storia (Saecularia Sexta Album. Les étudiants de l'Université à Turin, six siècles d'histoire). Elede Editrice Srl, Turin 2005.
  • Microfilms de la presse quotidienne parisienne 1888-1914, BPI, Centre Pompidou, Paris.

Notes et références

  1. L'Italie entre en guerre seulement le 23 mai 1915. Avant cette date, l'importante section italienne de la Corda Fratres ne subit pas directement les conséquences de la Grande Guerre commencée en août 1914.
  2. a et b Publié par le Musée des étudiants de l'Université de Bologne : Aldo A. Mola, Corda Fratres, Storia di una associazione internazionale studentesca nell'età dei grandi conflitti, 1898-1948 (Corda Fratres, Histoire d'une association internationale étudiante à l'époque des grands conflits, 1898-1948), CLUEB, 1999, 202 pages, illustré. Ce livre, préfacé par Fabio Roversi-Monaco Recteur de l'université de Bologne, n'existe que dans sa version originale italienne et n'a jusqu'à présent pas été traduit en d'autres langues.
  3. a et b Dottore Professore : Docteur Professeur. Dottore (Docteur) est un titre honorifique qu'on donne en Italie aux personnes ayant obtenu au moins un diplôme universitaire.
  4. 1088 est une date conventionnelle. Il existe un document conservé qui date de cette année-là et parle de l'Université de Bologne comme une université déjà active. Sa fondation est donc en fait antérieure et remonte à une date présentement inconnue.
  5. Au nombre des journaux qui en parlent, dans la presse française : Le Figaro a envoyé à Bologne un journaliste couvrir l'évènement, Le Petit Journal en parle également et rapporte notamment la fête organisée à Paris pour le retour de la délégation étudiante parisienne.
  6. Cape et feluca, chapeau un peu genre Robin des Bois.
  7. Tenue d'étudiant du XIIIe siècle : cape, justaucorps, nombreux rubans et écussons cousus et une large écharpe de tissu appelé « beca », ce qui signifie « bourse » en espagnol. La couleur de la beca indique la faculté où étudie le membre de la Tuna : jaune pour la médecine, rouge pour le droit, violet pour la pharmacie, etc.
  8. Faluche est presque un homonyme de feluche, le pluriel de feluca, le chapeau des étudiants de la Goliardia italienne. En le lisant à la française. Sinon feluche à l'italienne se lit Félou'ké.
  9. C'est notamment le cas lors des participations massives des étudiants aux Carnavals de Paris 1893 et 1894 et aux Carnavals de Paris suivants.
  10. La chronologie des origines de la Corda Fratres depuis 1888 jusqu'à 1898 a été établie par Giovanni Persico, vice-président du Conseil Fédéral Senior (Senatus Seniorum) de la Corda Fratres en 1900. Cette chronologie est reprise par Aldo A. Mola, opus cité, page 189.
  11. Statuto fondamentale della Monarchia di Savoia 4 marzo 1848 (Statut fondamental de la Monarchie de Savoie 4 mars 1848), connu comme Statuto Albertino ou Statuto, adopté par le Royaume de Sardaigne en 1848 et devenu en 1861 la constitution du nouveau Royaume d'Italie.
  12. M. Albera, M. Collino, Aldo A. Mola, Saecularia Sexta Album. Studenti dell'Università a Torino, sei secoli di storia., Elede Editrice Srl, Turin 2005, page 52.
  13. Le prestige de ces témoins de 1848 est très important à l'époque dans les universités italiennes. L'hymne des étudiants italiens Di canti di gioia connu également comme l'Inno universitario et composé en 1891 par Giovanni Gizzi et G. Melilli parle des étudiants combattants de 1848.
  14. a et b M. Albera, M. Collino, Aldo A. Mola, Saecularia Sexta Album. Studenti dell'Università a Torino, sei secoli di storia., Elede Editrice Srl, Turin 2005, page 57.
  15. Les deux mots se retrouvaient fréquemment à la fin de nombre de discours universitaires, séparés par une virgule : « Sursum corda, fratres ! » (Haut les cœurs, frères !). Efisio Giglio Tos a choisi de supprimer la virgule.
  16. Datée du 24 novembre, cette proclamation eut en fait lieu le lendemain, un vendredi, à 17 heures. Le lieu fut choisie par Efisio Giglio Tos, car il rappelait la première pierre posée de la Ville Éternelle. Aldo A. Mola, opus cité, page 188.
  17. Aldo A. Mola, opus cité, planche hors texte après la page 48, avec l'ensemble des portraits photographiques des membres du Premier Conseil Fédéral.
  18. Angelo Fortunato Formiggini (Modène, 21 juin 1878 – Modène, 29 novembre 1938) est un philosophe et éditeur italien. Étudiant, il est membre très actif de la Goliardia. Le 28 juin 1897 à l'université de Bologne il passe une thèse sur La filosofia del ridere (La philosophie du rire). Plus tard il fonde et dirige la maison d'édition Formiggini qui publie de 1908 à 1938 plus de 700 titres, dont en particulier sa collection la plus célèbre : « I Classici del ridere » (« Les Classiques du rire », plus de 100 volumes de 1913 à 1938). Il porte un grand intérêt au développement des bibliothèques populaires et dirige et publie aussi depuis 1918 jusqu'à la fin de sa carrière un périodique culturo-bibliographique : « L'Italia che scrive » (L'Italie qui écrit) connu également par ses initiales « ICS ». Témoigne de son ouverture d'esprit d'avoir publié successivement : en 1923 une « Apologia dell’ebraismo » (Apologie du judaïsme) du rabbin Dante Lattes et en 1925 une « Apologia dell’Islamismo » (Apologie de l'Islam) de Laura Veccia Vaglieri. Juif et Franc-maçon Angelo Fortunato Formiggini fini tragiquement sa vie, poussé au suicide par les persécutions fascistes. En 1939, suivant sa volonté, ses archives, l'important fond Formiggini, ont été donnés par sa veuve à la Bibliothèque Estense de Modène. L'« Istituto di istruzione Superiore "A.F. Formiggini" » (Institut d'instruction Supérieure "A.F. Formiggini") de Sassuolo dans la province de Modène porte son nom depuis le 19 mai 1977. Sur son site Internet se trouve une biographie en italien [1].
  19. a et b Aldo A. Mola, opus cité, page 69.
  20. Léon Fildermann, président de la « Section spéciale » et future « Section sioniste » parisienne écrit en 1901 à Efisio Giglio-Tos : « Quant à la nation juive, ceux qui connaissent le Judaïsme savent qu'elle n'a jamais cessé d'exister. Il y a confusion dans l'esprit du peuple juif comme dans l'esprit de tous les peuples orientaux entre l'idée nationale et l'idée religieuse. Mais tandis que celle-ci a subi et subit aujourd'hui surtout des eclipses, celle-là n'a jamais cessé d'éclairer notre conscience collective. Le fait d'avoir accepté une nationalité étrangère peut certes être évoqué contre nous. Mais d'abord le nombre de Juifs qui se trouvent dans ce cas est infime par rapport au nombre de Juifs n'ayant aucune patrie – malgré les siècles de séparation – que celle de leurs ancêtres. Nous ne voulons d'ailleurs pas imposer aux Juifs assimilés et oublieux de leur origine la nationalité juive. » Texte cité par Aldo A. Mola, opus cité, page 22.
  21. La Corda Fratres est structurée en consulat dans chaque ville universitaire où elle est représentée de manière organisée.
  22. Aldo A. Mola, opus cité, page 71.
  23. a, b et c Aldo A. Mola, opus cité, page 80.
  24. Voir plus loin le chapitre « Les tensions politiques ».
  25. Aldo A. Mola, opus cité, page 129.
  26. Aldo A. Mola, opus cité, l'affiche du congrès est reproduite en page hors texte, face à la page 49. Les archives de Hu Shih (1891-1962) sont aujourd'hui conservées à l'université Cornell [2].
  27. Aldo A. Mola, opus cité, page 173. En quinze ans, de 1898 à 1913, le nombre total d'étudiants du monde a certes augmenté. Mais de toutes manières on est très loin des dizaines de millions d'étudiants des années 2000. Dans les années 1930, par exemple, la France ne compte en tout que 15 000 étudiants.
  28. ...« dalle adesioni delle Università di trenta Nazioni rappresentate nell'ottavo Congresso di Ithaca (Stati Uniti), 1913 (...avec les adhésions des Universités de trente Nations représentées au huitième Congrès d'Ithaca (États-Unis), 1913). », extrait du « Manifesto per il XXV anniversario della Corda Fratres (Manifeste pour le XXVe anniversaire de la Corda Fratres) » (1923), texte intégral reproduit par Aldo A. Mola, opus cité, pages 171, 173.
  29. « Cordafratrini » est le nom italien. Le nom que les Américains utilisent à l'époque est « Brothers of Heart » (Frères de Cœur).
  30. Aldo A. Mola, opus cité, page 129, 130.
  31. Source : extrait de la planche 34 de l'ouvrage du docteur Jean-Paul Rigollot « Les monnaies des évêques, des innocens et des fous », conservé au Cabinet des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France. Il est indiqué comme ayant été retrouvé dans les ruines du château de Pinon (Aisne).
  32. On appelle tuno un étudiant qui participe à une Tuna.
  33. Aldo A. Mola, opus cité, pages 63, 65.
  34. Aldo A. Mola, opus cité, page 180.
  35. Efisio Giglio Tos avait chargé Rambaldo Jacchia président de la section italienne de la tache de les présenter et faire approuver par le congrès. Aldo A. Mola, opus cité, page 179. Sur le site Internet italien de la ville de Bovolenta [3] la photo numéro 4, prise le 26 février 1910 montre Gabriele D'Annunzio en conversation devant un avion Blériot avec Leonino Da Zara et à droite l'« ingegnere (l'ingénieur) Rambaldo Jacchia ». Il s'agit très certainement du président de la section italienne de la Corda Fratres en 1900 (Rambaldo Jacchia figure en 1901-1903 avec le titre d'ingénieur dans « Corda Fratres », revue de la section italienne de la Corda Fratres).
  36. Beaucoup d'auteurs donnent pour sigle d'origine « UNAEF » pour « Union nationale des associations d'étudiants de France », qui est en fait son deuxième nom. Plus tard l'organisation prendra le troisième, et dernier nom à ce jour, d'« Union nationale des étudiants de France », « UNEF ».
  37. Visible sur Internet : [4].
  38. Les dirigeants italiens de la Corda Fratres, lors de l'entrée en guerre de l'Italie en 1915 oublient complêtement leurs professions de foi pacifiques et saluent la guerre avec enthousiasme (Aldo A. Mola, opus cité, pages 131, 132). Ils ne sont pas les seuls.
  39. Aldo A. Mola, opus cité, page 91.
  40. Également appelé goliardo, pileo ou berretto universitario (béret universitaire).
  41. La persistance de la conservation de tels documents par la suite ainsi que l'ignorance ou la mauvaise foi de certains commentateurs a valu à la Goliardia une réputation fasciste dans certains milieux en Italie.
  42. L'obligation pour avoir le droit de travailler et nourrir sa famille d'adhérer au PNF et porter son insigne fait que des professeurs le blagueront en disant que PNF signifie « Per Necessità Famigliare (Par Nécessité Familiale) ».
  43. Ce règlement des ateliers est toujours en vigueur en 1997 à l'Académie Albertine des Beaux-Arts de Turin. Il est possible qu'il le soit encore en 2008 et également dans d'autres Académies des Beaux-Arts d'Italie.
  44. Pas plus que la Corda Fratres, la Cité n'assurera la paix. Ses bâtiments seront réquisitionnés comme cantonnements par l'armée allemande durant l'Occupation. Avec ses trente hectares de superficie, la Cité Universitaire est aujourd'hui une institution universitaire renommée, combinant de grandes richesses architecturales avec un des plus importants jardins de Paris.
  45. Il était un des organisateurs de la résistance italienne dans le Trentin. Aldo A. Mola, opus cité, page 135.
  46. Cette tentative de renaissance est également conduite auprès d'étudiants italiens internés en Suisse. La Bibliothèque de Genève [5] conserve un document intitulé : « La crisi del 1848 in Francia / conferenza del Prof. Antony Babel tenuta in occasione dell'apertura dell'anno 1944-1945 della società di studenti italiani "Corda Fratres" di Ginevra ; liberamente ricostruita ed adattata ad opera del Dott. Giovanni Pini ; Campo Universitario d'internamento militare » (La crise de 1848 en France / Conférence du Professeur Antony Babel tenue à l'occasion de l'ouverture de l'année (universitaire) 1944-1945 de la société des étudiants italiens "Corda Fratres" de Genève ; librement reconstituée et adaptée d'après l'œuvre du Docteur Giovanni Pini ; Camp Universitaire d'internement militaire), édité vers 1944 à Genève par le « Fondo europeo di soccorso agli studenti » (Fonds européen de secours aux étudiants).
  47. Aldo Mola, opus cité, page 144.
  48. Aldo A. Mola, opus cité, page 146.
  49. « la nobilissima Città di Palermo per la sua posizione geografica, non può essere praticamente la Sede Centrale dell'Associazione. » propos reproduits par Aldo A. Mola, opus cité, page 149. Le 15 octobre 1947, le professeur Mario Covello appuie l'argument de Giuseppe Ganino comme quoi Palerme n'est pas adaptée pour les réunions du comité national de la Corda Fratres, parce que trop décentrée géographiquement.
  50. Aldo A. Mola, opus cité, page 149.
  51. Dans les pays devenus communistes après 1945 (notamment la Hongrie et la Roumanie où existaient jadis de grandes sections de la Corda Fratres), seules restèrent autorisées les organisations politiques étatiques officielles des étudiants. Certaines organisations traditionnelles étudiantes continuèrent à exister dans l'émigration, comme les korps estoniens qui sont aujourd'hui à nouveau présents en Estonie redevenue indépendante en 1991.
  52. Il ne faut pas confondre les Cosmopolitan Clubs festifs et fraternels avec les associations homonymes des États-Unis qui se consacrent à la lutte contre le diabète.
  53. Les Repúblicas sont de grands bâtiments sièges des Tunas de Coïmbra, un par faculté, avec bar, etc. Au Brésil, influence lusitanienne probable, les associations festives et fraternelles d'étudiants portent le nom de Repúblicas, par exemple dans la ville d'Ouro Preto.
  54. Son nom complet exact est en italien : « Associazione Culturale Corda Fratres » (Association Culturelle Corda Fratres).
  55. Bien que certains commentateurs favorables à la Corda Fratres l'accréditent aujourd'hui d'un certain sérieux et opposent ses idéaux « élevés » au « désordre » de la Goliardia, dont elle est issue et qui sans elle n'aurait pas pu exister.
  56. Dans les années 1960, le Groupe Révoltes des Auberges de la Jeunesse françaises qui se consacrait aux chansons et aux loisirs, suite à l'intervention en interne de militants trotskystes lambertistes se transforma en groupe politique. Cependant, excepté son nom, il ne s'agissait plus du tout du groupe d'origine.
  57. Les Tunas, traditionnellement ont une composition exclusivement masculine et voyagent beaucoup. À l'époque actuelle sont apparues également des Tunas mixtes, formées de filles et garçons et des Tunas femininas composées exclusivement de filles, comme par exemple la Tuna feminina de l'université de Lima au Pérou. Il existe également des Tunas d'anciens étudiants, appelées Quarantunas et des Tunas non universitaires.
  58. Les blanchisseuses en fête à Paris pour la Mi-Carême vont à la messe avant de défiler en 1864. Jadis le géant du Carnaval de Namur, en Belgique, porte une écharpe aux couleurs politiques du maire de la ville (et qui change quand la couleur du maire change). Dans les années 1990, l'évêque de Vercelli en Italie reçoit chaque année la représentation du Carnaval de l'année. Le plus fameux exemple actuel de l'absence d'opposition entre la fête vivante et la politique est le jet de harengs sous cellophane et d'un homard en plastique effectué à Dunkerque, au moment du Carnaval, par le maire de la ville depuis le balcon de l'Hôtel de ville.
  59. Au nombre des membres de la Faluche devenus par la suite des personnalités politiques françaises connues, on trouve Jean-Marie le Pen, Michel Rocard, Simone Veil... Seul le premier a été quelquefois mentionné ces dernières années dans la presse en sa qualité d'ancien membre de la Faluche, vision sélective permettant l'assimilation abusive de la Faluche à un mouvement politique lepeniste.
  60. Antimagyarisme : mépris et hostilité envers les Hongrois, appelés également en hongrois « Magyars ». Ce phénomène s'est manifesté à différentes reprises en Roumanie où vivent plus d'un million de Hongrois, en particulier dans la zone de Transylvanie baptisée par les Roumains « la limbă de bou (la langue de bœuf) » qui part de la frontière hongroise et s'enfonce en Roumanie en formant un territoire ressemblant à la langue de cet animal. S'y trouve notamment la capitale de la Transylvanie, Cluj appelée Kolozsvár en hongrois, où existent un opéra et une université roumaine et un opéra et une université hongroise. Exemple contemporain de l'antimagyarisme, cette dernière fut fermée durant les dernières années du régime de Nicolae Ceauşescu.
  61. Sur la Section sioniste parisienne et l'antimagyarisme et antisémitisme de la Section roumaine de la Corda Fratres en 1901-1902, voir Aldo A. Mola, opus cité, pages 83, 84. À l'époque les deux seuls pays d'Europe où existent une législation officielle antisémite sont l'Empire russe et le royaume de Roumanie.
  62. Aldo A. Mola est né à Cuneo en 1943. Il est chargé de l'enseignement de l'Histoire contemporaine à l'Université d'État de Milan et cotitulaire de la chaire Théodore Verhaegen à l'Université Libre de Bruxelles.
  63. Aldo A. Mola, opus cité, page 21.
  64. Cette précision est donnée dans l'article Goliardia de la Wikipédia italienne.
  65. Aldo A. Mola, opus cité, page 178.
  66. Texte original en français, Aldo A. Mola, opus cité, page 179. Les fautes de français ont été corrigées ici, en utilisant la version italienne du texte, reproduite sur la carte d'adhérent (voir page 154 du même ouvrage).
  67. Les étudiants parisiens membres de l'Association Générale des Étudiants de Paris adhérente à la Corda Fratres ne faisaient pas des fêtes qu'entre eux. Ils étaient également des participants actifs et remarqués du Carnaval de Paris. Des étudiants italiens de Milan et Pavie participèrent avec eux au Carnaval de Paris, à l'occasion de la Mi-Carême 1905.
  68. Aldo A. Mola, opus cité, page 156.
  69. a et b Aldo A. Mola, opus cité, page 157.
  70. a, b et c Mort durant son mandat.
  71. Dans L'Humanité intégrale, organe immortaliste, 1900, 5e année, numéro 2, page 48, cette revue qu'elle a reçu est présentée ainsi : « Corda fratres, Revue internationale (Fédération internationale des Étudiants) (Via Cernaia, 44, Torino). » La via Cernaia est une des plus importantes rues du centre historique de Turin.
  72. Cette liste des publications périodiques officielles de la Corda Fratres est donnée par Aldo A. Mola, opus cité, page 165.
  73. Aldo A. Mola, opus cité, organigramme reproduit pages 159, 160.
  74. Aujourd'hui Moravská Třebová, ville située en république tchèque.
  75. a, b et c Aujourd'hui Львів (Lviv), ville ukrainienne.
  76. a et b Capitale de la Transylvanie (appelée en allemand : Siebenbürgen, en hongrois : Erdély, en roumain : Ardeal), qui fait partie aujourd'hui de la Roumanie. Cette ville porte trois noms, allemand, hongrois et roumain : Klausenburg, Kolozsvár et Cluj, devenu aujourd'hui Cluj-Napoca.
  77. a et b Ce nom s'écrit « Szemenyei » ou bien « Szemeneyi ». L'organigramme de la Corda Fratres en 1900 indique la première orthographe, la seconde apparaît dans le sommaire de l'ouvrage de Rambaldo Jacchia « La Corda Fratres in Italia » (La Corda Fratres en Italie), paru en 1902.
  78. Plus tard : Section sioniste.
  79. Aldo A. Mola, opus cité, pages 169-170.
  80. Le consulat de New York est mentionné en deux endroits de la liste, une première fois avec précisé « I. Constantine » et une deuxième avec tous les autres noms et qualités reportés ici plus bas.
  81. La liste d'origine écorchait les noms hongrois : Kekemet pour Kecksemét, Salmeobayna pour Selmecbánya, Hassa pour Kassa, etc. Les noms ici ont été rétablis dans leur orthographe correcte. Trois villes indiquées ici sont aujourd'hui slovaques : Kassa, Pozsony et Selmecbánya et deux roumaines : Kolozsvár et Nagyvárad.
  82. Aujourd'hui ville de Slovaquie. Son nom en allemand est Kaschau, en slovaque Košice et en français traditionnellement Cassovie.
  83. Ville aujourd'hui roumaine, dans le judeţ de Bihor. Son nom roumain est Oradea et son nom allemand: Großwardein, orthographié depuis 1998 Grosswardein.
  84. À l'époque, la ville portait aussi en allemand le nom de Preßburg, en slovaque celui de Prešporok et en français celui de Presbourg. En 1919 elle a pris officiellement le nom slovaque de Bratislava. C'est la capitale de la Slovaquie. Les magyarophones l'appellent toujours Pozsony et les germanophones Preßburg, orthographié depuis 1998 Pressburg.
  85. Ville aujourd'hui slovaque et dont le nom slovaque est Banská Štiavnica et le nom allemand Schemnitz
  86. Après l'indépendance de la Tchécoslovaquie, cette école a été déménagée en 1919 à Sopron (nom allemand : Ödenburg), ville de l'actuelle Hongrie.
  87. « Spitalul de Copii » signifie en roumain Hôpital des enfants.
  88. Il s'agit d'une importante artère de Bucarest, la rue de la Victoire.
  89. Ville aujourd'hui ukrainienne.
  90. Dans la liste de 1906 aucun nom de pays n'est indiqué avec le consulat praguois. Tchèques et Slovaques officiellement sont à l'époque des citoyens de l'Empire Austro-Hongrois. La Tchécoslovaquie qui apparaît dans le nom de l'association étudiante n'existe pas alors et sera créée et indépendante seulement douze ans plus tard en 1918.
  91. Aujourd'hui capitale de la Syrie.
  92. Aujourd'hui Chişinău, capitale de la république de Moldavie.
  93. Aldo A. Mola, opus cité, texte en français, excepté le titre, reproduit intégralement pages 173-176.
  94. Une réédition récente avec ajout d'une introduction d'Aldo A. Mola a été faite aux éditions Arnaldo Forni, à Bologne, avec pour titre : « Les pionniers de la Société des Nations et de la Fraternité Internationale. La Fédération Internationale des Etudiants "Corda Fratres", 1898-1931 (Torino, 1931) ».
  95. Texte conservé dans les archives de Hu Shih, à l'université Cornell, Ithaca, New York [6].
  96. Il s'agit d'« une sorte de plébiscite en faveur de la Corda Fratres. » Aldo A. Mola, opus cité, page 77.

Articles connexes

Liens externes

  • Goliardia – Article de la Wikipédia italienne.
  • Burschenschaft – Article de la Wikipédia allemande.
  • Tuna – Article de la Wikipédia espagnole.

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