Mascarenne

Mascarenne

La Réunion

Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne la région française d'outre-mer. Pour les autres significations, voir La Réunion (homonymie).

21° 09′ S 55° 30′ E / -21.15, 55.5

Réunion (974) :
région française d’outre-mer
Drapeau de la France
(Détaillé)
Blason
Localisation de La Réunion
Langue officielle : Français
Langue(s) régionale(s) Créole réunionnais
Préfecture Saint-Denis
Sous-préfecture(s) Saint-Benoît
Saint-Paul
Saint-Pierre
Arrondissements 4
Cantons 49
Communes 24
Président du
conseil régional
Paul Vergès (PCR)
Président du
conseil général
Nassimah Dindar (UMP)
Superficie 2 512 km² (0,4 % d'eau)
Population
 - Total (2009)
 - Densité

802 000[1] hab.
313 hab./km²
Monnaie Euro
Fuseau horaire UTC +4
Domaine Internet .re
Indicatif téléphonique +262

La Réunion est une île française du sud-ouest de l'océan Indien située dans l'archipel des Mascareignes à environ 700 kilomètres à l'est de Madagascar et à un peu plus de 200 kilomètres au sud-ouest de l'île Maurice, terre la plus proche.

Soumise à un climat tropical, et située sur la route des cyclones, elle présente un relief escarpé travaillé par une érosion très marquée. Elle culmine à 3 071 mètres d'altitude au sommet du piton des Neiges et abrite par ailleurs l'un des volcans les plus actifs du monde, le piton de la Fournaise. Celui-ci augmente régulièrement la superficie totale de ce territoire d'environ 200 kilomètres de circonférence, et qui jouit sur ses quelques 2 512 kilomètres carrés actuels d'un endémisme naturel exceptionnel.

Repérée par les Arabes dès le Moyen Âge, La Réunion n'a été habitée qu'à compter du milieu du XVIIe siècle, soit environ 150 ans après son apparition sur les portulans des navigateurs portugais. Jusqu'alors connue sous le nom de Mascareigne, elle devient sous celui de Bourbon une escale de la Compagnie française des Indes orientales sur la route des Indes puis, à partir des années 1710, une véritable colonie pratiquant la culture du café. Désormais une société de plantation, elle passe ensuite sous le contrôle direct du roi de France dans les années 1760 avant d'être réaffectée à l'industrie de la canne à sucre au terme des Guerres napoléoniennes, puis d'être définitivement rebaptisée de son nom actuel et privée du recours à l'esclavage en 1848. Malgré l'engagisme, qui se pratique jusque dans les années 1930, il s'en suit une crise économique rampante à laquelle un terme ne sera mis que suite à sa transformation en département français en 1946.

La Réunion est depuis lors un département d'outre-mer désigné par le numéro 974, et elle bénéficie de ce fait d'un développement rapide auquel participe son statut plus récent de région ultrapériphérique de l'Union européenne. Néanmoins, et en dépit de son appartenance à la zone euro, son tissu productif reste structurellement fragile et fortement dépendant de la France métropolitaine. On y relève un taux de chômage particulièrement élevé, de l'ordre de 25%, résultat de la croissance encore soutenue de la population, qui est en 2008 d'environ 800 000 habitants. Les Réunionnais se concentrent sur les côtes, où l'espace et le logement viennent à manquer, et où se trouve Saint-Denis, le chef-lieu.

La démographie locale se caractérise par la jeunesse des habitants et leurs origines variées, à la fois européennes, ouest-africaines, est-africaines, malgaches, indiennes, annamites, malaises et chinoises. La cohabitation dans un espace restreint a donné lieu à des mélanges inédits, leurs langues formant le créole réunionnais, leurs religions se rencontrant autour d'un syncrétisme original, leurs gastronomies nourrissant ensemble la cuisine réunionnaise et leurs musiques fusionnant pour donner le séga et le maloya. Ce métissage original est considéré comme un atout essentiel pour le premier secteur économique de l'île, l'industrie touristique locale, à qui elle doit son surnom d'Île intense.

Sommaire

Nom

Pour rompre avec le nom d'île (de) Bourbon, trop attaché à l'ancien pouvoir royal, la Convention nationale décide, par décret du 23 mars 1793[2], de renommer le territoire : « île de la Réunion ». Ce choix pourrait avoir été fait en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens qui a précédé l'insurrection du 10 août 1792 et la marche sur le palais des Tuileries, mais aucun document ne le justifie et le sens du mot « réunion » pourrait avoir été purement symbolique[3].

Avec le premier Empire, puis la Restauration, l'île change à nouveau de nom, en « île Bonaparte » puis à nouveau en « île Bourbon ». Elle ne redevient l'« île de la Réunion », cette fois définitivement, que par arrêté du gouvernement provisoire du 7 mars 1848[4].

Conformément à la graphie originelle et aux règles orthographiques et typographiques classiques[5], toujours en vigueur, « la Réunion » s'écrit avec une minuscule à l'article. Cependant au cours de la fin du XXe siècle, la graphie « La Réunion » avec une majuscule s'est développée dans de nombreux écrits pour souligner l'intégration de l'article dans le nom. Cette graphie correspond aux préconisations de la Commission nationale de toponymie[6] et figure notamment ainsi dans l'actuelle Constitution de la République française aux articles 72-3 et 73[7].

Géographie

Article détaillé : Géographie de La Réunion.

Localisation

D'un point de vue géographique, La Réunion est une île de l'hémisphère austral située dans le sud-ouest de l'océan Indien par 21 degrés de latitude sud et 55 degrés de longitude est. Cette localisation la place au large de la côte sud-est du continent africain, à qui on la rattache traditionnellement en l'englobant tantôt dans l'Afrique australe, tantôt dans l'Afrique de l'Est ou plus souvent dans l'ensemble géopolitique flou appelé Sud-ouest de l'océan Indien. De fait, elle se trouve plus précisément à environ 700 kilomètres à l'est de la façade orientale de l'île de Madagascar, qui relève elle aussi de ces régions.

La Réunion est l'île la plus occidentale d'un groupe d'îles que l'on appelle Mascareignes, et que l'on assimile à un archipel. Elle est située à approximativement 200 kilomètres de l'île la plus proche, qui est l'île Maurice, soit l'île principale d'un État souverain appelé République de Maurice et qui a pour possession la troisième plus grande île de ce groupe, Rodrigues, située plus à l'est.

Climat

Article détaillé : Climat de La Réunion.

La Réunion est caractérisée par un climat général de type tropical humide sous l'influence des vents alizés qui soufflent d'est en ouest. La présence de hautes montagnes induit de fortes différences microclimatiques, d'une part au niveau des précipitations entre une côte orientale pluvieuse exposée au vent et une côte occidentale assez sèche car protégée par le relief, d'autre part au niveau des températures entre un bord de mer chaud et des zones d'altitude relativement fraiches.

Au niveau de la mer, les températures moyennes mensuelles varient en général de 21 °C (août) à 32 °C (janvier) ; Le Port est la ville la plus sèche avec une hauteur annuelle normale de précipitations de 636 mm tandis que Saint-Benoît est la ville côtière la plus arrosée avec 3 464 mm. Dans les bourgs de montagne, comme à Cilaos ou à La Plaine-des-Palmistes, les températures moyennes oscillent plutôt entre 12° C et 22 °C ; les précipitations y sont aussi plus marquées (3 939 mm/an à Cilaos et 4 634 mm/an à La Plaine-des-Palmistes). Les zones d'habitat les plus élevées et les espaces naturels d'altitude peuvent connaître quelques gelées hivernales.

La situation très océanique de La Réunion tempère les températures estivales, qui ne sont jamais caniculaires (les températures maximum dépassent rarement 35 °C), mais place l'île entre janvier et mars dans une bande de passage des cyclones. Ceux-ci peuvent être dévastateurs avec des vents dépassant les 200 km/h et apportent des précipitations diluviennes qui constituent les records mondiaux de pluviométrie enregistrés sur les durées de 12 heures à une semaine.

Côtes et relief

Photo satellite de l’île de La Réunion.

Géologie

Article détaillé : Histoire naturelle de La Réunion.

La Réunion est une île volcanique de l’océan Indien.

Elle est née, il y a quelque 2 millions d’années, avec l’émergence d’un massif montagneux culminant au piton des Neiges qui est, avec une altitude de 3 070,50 m, le sommet le plus élevé des Mascareignes et de l’océan Indien (mesure GPS effectuée en mai 2003 par l’Ordre des géomètres experts de La Réunion).

Ce massif forme la partie ouest de l’île, alors que l’est est constitué d’un volcan bien plus récent, à peine vieux de 500 000 ans, l’un des plus actifs de la planète : le piton de la Fournaise.

Le piton des Neiges, volcan bouclier et point culminant de l’île de La Réunion et de l’archipel des Mascareignes. Inactif depuis plus de 12 000 ans, il est à l’origine de la formation de l’île.

Le massif ancien, dont les volcans sont actuellement inactifs, abrite trois vastes cirques : les cirques de Salazie, Mafate et Cilaos, creusés par l’érosion. Le massif ancien est séparé du massif de la Fournaise par une trouée formée de la plaine des Palmistes et de la plaine des Cafres, voie de passage entre le nord et le sud de l’île. L’érosion a donné à ces formations volcaniques des reliefs abrupts, des a-pics vertigineux, des canyons, de multiples cascades, qui donnent à l’île une grande beauté et l’a faite surnommer « l’île à grand spectacle ».

La magnificence des paysages est accrue par la diversité des végétations qui prospèrent dans ces sites.

La partie émergée de l’île ne représente qu’un faible pourcentage (environ 3%) de la montagne sous-marine qui la forme.

Environnement à La Réunion

Article détaillé : Environnement à La Réunion.

L’île de La Réunion possède une faune et une flore variées, bien que localement menacée par des espèces introduites devenues invasives. Contrairement à la Guyane, on n’y trouve aucun grand mammifère sauvage (jaguar ou autres fauves par exemple). En revanche, de nombreuses espèces endémiques y sont répertoriées. Souvent menacées, comme leur habitat par la périurbanisation[8], elles font l’objet de plans de sauvegarde.

Net-Biome est un projet coordonné par la région Réunion et aidé par la Commission européenne pour mettre en réseau (à partir de 2008) les politiques publiques de recherche dans le domaine de la restauration et gestion durable de la biodiversité tropicale et subtropicale dans les 7 régions ultrapériphériques et la quasi-totalité des Pays et Territoires d’Outre-Mer de l’UE. Il s'appuiera notamment sur :

Flore

L’île de La Réunion a la particularité de présenter une flore très variée. En effet on recense plus de 1 000 espèces de plantes sur l’île de La Réunion. Les différentes migrations y ont largement contribué au fil des siècles.

Faune

La réserve naturelle de Saint-Philippe Mare-Longue est l’une des dernières forêts primaires mégathermes hygrophiles de basse altitude de l’archipel des Mascareignes[9].

Histoire

Article détaillé : Histoire de La Réunion.

Découverte et les premiers habitants

La Réunion est une des seules îles de la région dont les premiers habitants aient été des Européens. En effet, l’île était totalement inhabitée avant d’être découverte par des navires européens en route vers les Indes. Si l’on date sa découverte à 1500, des explorateurs arabes semblent l’avoir déjà repérée avant.

Un navigateur portugais, Diogo Dias, y aurait débarqué en juillet 1500. Un autre navigateur portugais, Pedro de Mascarenhas y débarque le 9 février 1512[10] ou 1513[11], jour de la Sainte-Apolline, alors qu’il est sur la route de Goa. L’île apparaît ensuite sur des cartes portugaises sous le nom de Santa Apolonia. Vers 1520, La Réunion, l'île Maurice et Rodrigues sont appelées archipel des Mascareignes, du nom de Mascarenhas. Aujourd’hui, ces trois îles sont couramment appelées les Mascareignes.

Au début du XVIIe siècle, l’île est une escale sur la route des Indes pour les bateaux anglais et néerlandais. Le 23 mars 1613, l’amiral néerlandais Pieter Willemsz Verhoeff (Pierre-Guillaume Veruff), de retour de Java, fait escale à La Réunion et baptise l’île encore inhabitée England's forest.

Les Français y ont ensuite débarqué pour en prendre possession au nom du roi en 1642 et l’ont baptisée île Bourbon, du nom de la famille royale. En 1646, douze mutins chassés de Madagascar sont abandonnés à La Réunion.

C'est en 1665 qu'arrivent les vingt premiers colons de l'île de Bourbon. Cinq navires composaient l’escadre commandée par M. Véron : « l’Aigle blanc », « la Vierge », le « Bon port », « le Saint-Paul » et « le Taureau ». Le navire amiral battait pavillon de la Compagnie des Indes Orientales. La Loire charriait encore des glaçons quand la flotte quitta le quai de la Fosse à Nantes dans les premiers jours de février 1665. Prenant la direction des ports et des établissements de la côte de Malabar et du golfe de Bengale, elle est arrivée à l’île de Bourbon le 9 juillet 1665. La traversée fut marquée par une tragédie, qui fit douze victimes, lors de l’escale au Cap Vert le jeudi Saint 4 mars 1665 . Le 11 avril suivant, ayant rendu à ses morts un dernier hommage, la flotte remit à la voile. « Elle continua son voyage sans accident », note le chroniqueur Rennefort.

Parmi les vingt colons venus de France, on note la présence d'Hervé Dannemont (devenu Dennemont), né le 17 décembre 1635 à Brix (Manche), fils de Jacques Dannemont, maître verrier et de Marie Lecarpentier. Il a épousé vers 1668 à Saint-Paul, Léonarde Pillé, originaire de Granville. Hervé Dennemont serait décédé le 16 novembre 1678. Les Dannemont de Normandie sont représentés, aujourd'hui, par une trentaine de familles sur l'île de la Réunion. On les trouve également à l'île Maurice mais aussi à Madagascar... En Normandie, la famille s'est éteinte au XVIIIe siècle, le nom ayant muté en Dalmont. (Sa descendance est bien connue grâce à Camille Ricquebourg, auteur du dictionnaire généalogique des familles de Bourbon).

Françoise Chatelain de Cressy est arrivée pendant cette période et est à l’origine de plusieurs familles connues de Bourbon.

À partir de 1715, l’île connaît un important essor économique avec le développement de la culture et de l’exportation du café. Cette culture, malheureusement, a été à l’origine du développement considérable de l’esclavage dans la colonie. Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, gouverneur de l’île de 1735 à 1745, a apporté une dimension stratégique au développement de l’île, devenue pourvoyeuse en vivres de l’île de France (aujourd’hui île Maurice) et de la flotte française engagée dans la guerre franco-anglaise des Indes. Citons également le rôle de l’intendant Pierre Poivre, qui a considérablement enrichi la flore locale et diversifié les ressources agricoles par l'introduction de très nombreuses espèces tropicales, et notamment le girofle et la noix de muscade dont le commerce fut florissant au XVIIIe et début du XIXe siècle.

Bouleversements révolutionnaires

Le 19 mars 1793, pendant la Révolution, son nom devient « île de La Réunion » en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens, lors de la marche sur le palais des Tuileries, la journée du 10 août 1792, et pour effacer le nom de la dynastie des Bourbons[12]. Le 26 septembre 1806, l’île prend le nom de Bonaparte et se retrouve en première ligne dans le conflit franco-anglais pour le contrôle de l’océan Indien.

L'abolition de l'esclavage votée par la Convention nationale le 4 février 1794 se heurte au refus de son application par La Réunion, comme par l'Île de France. Une délégation accompagnée de forces militaires, chargée d'imposer la libération des esclaves, arrive à l'Île de France le 18 juin 1796 pour se voir aussitôt expulsée sans ménagements. Il s'ensuit une période de troubles et de contestations du pouvoir de la métropole qui n'a plus aucune autorité sur les deux îles. Tout rentre dans l'ordre avec le rétablissement de l'esclavage colonial par Napoléon Ier en 1802.

Pendant les guerres napoléoniennes, en 1810 l’île passe sous domination britannique, puis est rétrocédée aux Français lors du traité de Paris en 1814.

Après les catastrophes climatiques de 1806-1807 (cyclones, inondations), la culture du café décline rapidement pour se voir substituer la culture de la canne à sucre, dont la demande métropolitaine augmente, du fait de la perte, par la France, de Saint-Domingue, et bientôt de l’île de France (île Maurice). Du fait de son cycle de croissance, la canne à sucre est en effet insensible à l’effet des cyclones. Survenue en 1841, la découverte d’Edmond Albius sur la pollinisation manuelle des fleurs de la vanille permet bientôt à l’île de devenir le premier producteur mondial de vanille. Essor également de la culture du géranium dont l’essence est très utilisée en parfumerie.

De 1838 à 1841, le contre-amiral Anne Chrétien Louis de Hell est gouverneur de l’île. Un changement profond de la société et des mentalités liés aux événements des dix dernières années conduisent le gouverneur à saisir le Conseil colonial de trois projets d’émancipation.

Le 20 décembre 1848, l’abolition de l'esclavage est finalement proclamée par Sarda Garriga (le 20 décembre est un jour férié à La Réunion). Louis Henri Hubert Delisle devient son premier gouverneur créole le 8 août 1852 et reste à ce poste jusqu’au 8 janvier 1858. L’Europe a de plus en plus recours à la betterave pour remplir ses besoins en sucre. Malgré sa politique d’aménagement et le recours à l’engagisme, la crise économique couve et devient patente à compter des années 1870. Par la suite, le percement du canal de Suez conduit le trafic marchand à s’éloigner de l’île. Cette dépression économique n’empêche toutefois pas la modernisation de l’île, avec le développement du réseau routier, la création du chemin de fer, la réalisation du port artificiel de la Pointe des Galets. Ces grands chantiers offrent une alternative bienvenue aux travailleurs agricoles.

Crises et guerres

La seconde moitié du XIXe siècle voit la population réunionnaise évoluer, par l’arrivée massive d’engagés indiens dont une partie s’installe définitivement dans l’île, et par la libération de l’immigration en 1862. De nombreux Chinois et musulmans indiens s’installent alors, et forment deux importantes communautés qui participent à la diversification ethnique et culturelle. À partir de la fin du XIXe siècle, les sources d’engagements se tarissent peu à peu. Nombre de propriétaires terriens louent alors leurs terres (pratique du colonage), d’où l’émergence d’une population de travailleurs agricoles indépendants.

La participation de La Réunion à la Première Guerre mondiale se traduit par l’envoi de nombreux Réunionnais aux combats dans la métropole et sur le front grec. L’aviateur Roland Garros se couvre de gloire et meurt en plein ciel en 1918. L’amiral Lucien Lacaze est nommé ministre de la Marine puis ministre de la Guerre de 1915 à 1917. La guerre a des conséquences économiques favorables pour La Réunion : la production de sucre augmente fortement et les cours grimpent, la métropole étant privée de ses terres betteravières, théâtre des combats.

Pendant l’entre-deux-guerres, la modernisation se poursuit : l’électricité apparaît dans les foyers aisés, et assure l’éclairage public de Saint-Denis. Le télégraphe (1923) et la radio (1926) mettent les Réunionnais en contact avec le monde. En 1939, 1 500 foyers privilégiés sont abonnés au téléphone. On voit apparaître automobiles et avions. L’industrie sucrière se concentre et les sociétés anonymes se substituent aux exploitants individuels de sucreries. Ces progrès profitent essentiellement aux foyers de propriétaires terriens, d’industriels, de cadres, de gros commerçants, et la masse de la population demeure pauvre. Autre évolution importante de l’entre-deux-guerres : la mortalité baisse et la natalité, très forte, augmente, d’où une croissance exponentielle de la population, croissance qui se poursuit de nos jours.

La Seconde Guerre mondiale [13] est une épreuve très dure : bien que La Réunion soit épargnée par les combats, elle souffre terriblement de l’arrêt quasi total de ses approvisionnements. Le 28 novembre 1942, un débarquement des Forces françaises libres a lieu sur l'île : l'administration locale fidèle au gouvernement de Vichy est renversée, le territoire passant sous contrôle de la France libre[14].

Départementalisation et occidentalisation

Le 19 mars 1946, La Réunion devient un département d’outre-mer français puis, en 1997, l’une des sept régions ultrapériphériques de l’Union européenne.

À la départementalisation, La Réunion est en ruines. Mais la métropole est amenée à consentir de gros efforts pour la reconstruction de l’économie et le progrès social. L’instruction obligatoire constitue un progrès décisif. La mise en place, avec un léger décalage, du système de sécurité sociale hexagonal apporte un mieux être considérable. Au début des années cinquante, le paludisme, fléau sanitaire majeur depuis un siècle, est éradiqué. Le nombre de lits d’hôpital triple en dix ans. Il s’ensuit une amélioration importante de la santé publique, une chute considérable de la mortalité… et une augmentation galopante de la population, la natalité culminant à un niveau record proche de 50 pour mille. Dès la fin de la guerre, des liaisons aériennes régulières mettent La Réunion à trois journées seulement de la métropole. Autre conséquence de la départementalisation : une augmentation considérable du nombre de fonctionnaires, bien rémunérés, qui génèrent un flux commercial nouveau provoquant l’émergence d’une classe moyenne vivant du commerce, d’activités libérales et de fonctions d’encadrement. L’élection de Michel Debré à la députation, en 1962, apporte un atout considérable au développement, du fait de la dimension du personnage et de son poids politique en métropole.

Dans les années 1970 et 80, La Réunion accède vraiment à la modernité. Une université apparaît et se développe, ainsi que l’enseignement technique. La télévision supplante la radio. Les commerçants abandonnent leurs « boutiques chinois » et « bazar zarabs » pour créer supérettes et supermarchés. Le tourisme commence à se développer. Le réseau routier se densifie et se modernise, mais le parc automobile évolue plus rapidement encore ! L’habitat s’améliore, et la construction de logements, dopée par des avantages fiscaux spécifiques aux DOM, est très active. L’économie change. Dans l’agriculture, les cultures maraîchères et fruitières, l’élevage se développent pour satisfaire les besoins d’une population qui augmente et consomme. La canne à sucre, toutefois, maintient son rang de première production agricole. Le BTP se porte bien. Mais c’est désormais le secteur tertiaire qui tire l’économie : commerce, services, et, de plus en plus, tourisme. Aujourd’hui, le tourisme est la première activité de l’île, avec la construction.

En mai 2004, la Commission de l'Union africaine émet un Plan stratégique dans lequel le continent africain désigne l'occupation étrangère de La Réunion considérée comme africaine[15].

Administration

Statut juridique

Article détaillé : Communes de La Réunion.

La Réunion est une région administrative française composée, à l’image des autres régions d’outre-mer, d’un département unique. Le conseil général, le conseil régional et le préfet siègent au chef-lieu Saint-Denis de La Réunion. Il a été question plus pour des raisons de tactique électorale que d’efficacité dans l’organisation administrative de scinder l’île en deux départements : voir Bidépartementalisation.

Symboles

Blason de La Réunion

Alors que la période féodale a installé de nombreux drapeaux et blasons en France métropolitaine, La Réunion n’a jamais possédé de drapeau officiel autre que celui de la nation.

Cependant un blason a été créé pour l’île par l’ancien gouverneur, Merwart, à l’occasion de l’exposition coloniale de 1925, organisée à Petite-île. Merwart, membre de la Société des Sciences et Arts de La Réunion, a voulu rassembler toute l’histoire de l’île sur ce blason. Sa devise « Florebo quocumque ferar » est celle de la Compagnie des Indes Orientales et signifie « Je fleurirai partout où je serai portée ». La frise en lianes de vanille honore une culture alors florissante. En haut à gauche : l’île vierge. « M M M » est un chiffre romain qui rappelle l’altitude des plus hauts sommets. En haut à droite : le navire le Saint-Alexis qui assura la première prise de possession de l’île. En bas à gauche : les fleurs de lis de l’époque royale. En bas à droite : les abeilles impériales. Au centre le drapeau républicain français.

Géopolitique

Comme Mayotte, l’île est membre de la Commission de l'océan Indien.

La Réunion est une base accueillant les infrastructures du Frenchelon et de l’ensemble mobile écoute et recherche automatique des émissions.

Vie politique

Article détaillé : Politique de La Réunion.

Les partis politiques réunionnais sont à peu de choses près les filiales ou les homologues de ceux de métropole, Le Parti communiste réunionnais a néanmoins quelques revendications autonomistes ; on trouve le même reflet pour les organisations syndicales. La vie politique, comme les mouvements revendicatifs, est étroitement déterminée par les échéances, les mesures gouvernementales et les mobilisations de la métropole.

Société

Démographie

Article détaillé : Démographie de La Réunion.

Constitution de la population réunionnaise

La population de La Réunion est composée de populations issues de Madagascar, de l’est de l’Afrique continentale (les Cafres), de l'ouest et du sud-est de l’Inde, le Gujarat (les Zarabes) et le Tamil Nadu (les Malbars) ainsi que du sud de la Chine notamment de Guangzhou (Canton) et bien sûr d’Europe, toutes arrivées dans l’île au cours des différentes phases de la colonisation et du développement de l’île. Aujourd'hui, la population de l'île est particulièrement métissée.

Les premiers colons, au XVIIe siècle, sont des Européens, essentiellement des Français, accompagnés parfois d’épouses malgaches et de serviteurs du même pays (on ne peut pas encore les désigner comme esclaves). À partir de l’essor de la culture du café (1718), le recours à l’esclavage s’intensifie et draine vers l’île Bourbon des flux considérables d’asservis venus essentiellement de Madagascar et d’Afrique orientale, mais également d’Inde, de Malaisie… Les esclaves constituent les trois quarts de la population à la fin du XVIIIe siècle (37 000 esclaves en 1789[16]. Au début du XIXe siècle, l’esclavage est contesté, tant du point de vue moral que du point de vue de l’efficacité économique, et il apparaît un faible courant d’immigration d’engagés (travailleurs « libres » qui s’engagent à travailler un certain nombre d’années chez un maître).

Après l’abolition de l'esclavage, en décembre 1848, les exploitants se tournent vers l’engagement, qui apporte un flux important de travailleurs venus d’Inde (essentiellement de la côte de Coromandel, précisément du Tamil Nadu, au sud-est du sous-continent, et non de la côte de Malabar, au sud-ouest d’où l’on a tiré par erreur l’appellation locale « malbars » désignant ce groupe ethnique), de Madagascar, d’Asie du Sud-Est, de Chine… En outre, la fin du XIXe siècle voit arriver de la province de Guangdong des paysans cantonais qui, fuyant la pauvreté et plus tard les bombardements japonais, œuvrent d’abord dans l’agriculture avant de s’installer dans le commerce de détail. Toutes ces communautés ont tendance à se fondre dans un creuset, dont résulte un métissage qui fait émerger un type « créole », et également une culture créole…

La période esclavagiste a constitué une époque de racisme exacerbé, et d’antagonisme fort entre les communautés. Les préjugés raciaux sont restés vivaces jusqu’après la deuxième guerre mondiale. La population réunionnaise s’est alors rapidement transformée, avec la généralisation de l’éducation, la démocratisation résultant de la départementalisation, le progrès économique qui a profité aux membres des diverses communautés en faisant émerger de nouveaux secteurs d’activité profitables aux diverses communautés, ce qui a complètement changé l’échelle sociale. Un métissage accru fait que l’on distingue de moins en moins les ethnies. Les préjugés raciaux auraient ainsi pratiquement disparu. Si La Réunion constitue un modèle pour l’harmonie ethnique, les disparités demeurent fortes au plan des revenus, de la formation, des patrimoines. Si les travailleurs indépendants et les salariés disposent de revenus corrects, voire confortables, la masse des chômeurs (30%, et 50 % chez les jeunes), des RMIstes (plus de 67 000, 8,5% de la population) constitue le problème majeur auquel est confronté l’île. L’émigration, bien qu’active, ne peut à elle seule résoudre le problème. La croissance économique forte n’a qu’un effet limité en termes de baisse du chômage.

Daniel Vaxelaire, journaliste, historien, écrivain, auteur de différents ouvrages sur La Réunion, explique dans son Histoire de La Réunion des origines à 1848, que le métissage est l’un des traits caractéristiques de l’île, dès l’arrivée des premiers colons. Ceux-ci ont en effet épousé peu après leur installation dans l’île, des femmes venues de Madagascar et des métisses indo-portugaises, avec lesquelles ils ont conçu les premiers enfants nés à La Réunion. Ainsi donc, les premiers enfants nés sur cette île verte et non habitée étaient déjà métis.

Ce métissage précoce a probablement permis d’atténuer plus rapidement les douleurs de la période esclavagiste, qui s’est achevée le 20 décembre 1848 à La Réunion, une date fériée depuis 1981, commémorée localement sous l’appellation Fête Caf' (« Fête des Cafres »).

Langues et religions

Langues

La langue officielle est le français, même si la langue vernaculaire est le créole réunionnais langue structurée sur le français dominant et née des concessions langagières des divers peuples migrants pour se comprendre.

Le passage du créole au français s'est fait au cours des siècles. Bénéficiant aujourd'hui de plus de reconnaissance, le créole réunionnais est enseigné[citation nécessaire]. Bien plus qu'un système de communication, elle est une manière de penser, d'être, de vivre ensemble. La langue réunionnaise aura été le premier vecteur de l’unité de cette population multiculturelle.

Religions

Article détaillé : Religion à La Réunion.

Du fait des différentes origines de la population réunionnaise, les principales religions pratiquées dans l’île sont le christianisme (essentiellement catholique romain, mais aussi protestant), les bahá'is (Foi Bahá'ie) sont présent depuis 1953, l’hindouisme (tamouls), l’islam majoritairement sunnite et le judaïsme. La communauté chinoise vénérant pour sa part le héros guerrier devenu dieu, Guan Di.

Diverses manifestations spirituelles jalonnent aujourd’hui l’année civile, Dipavali, Noël, Ramadan, Pandialé, Carême, commémorations sacrificielles du mouton et du cabri.

Infrastructures

Santé

Article détaillé : Santé à La Réunion.

Science et éducation

Éducation

Article détaillé : Éducation à La Réunion.

Science et recherche à La Réunion

Article détaillé : Science et recherche à La Réunion.

Énergie et gestion de l'environnement

Article détaillé : Énergie à La Réunion.

Transport

Article détaillé : Transport à La Réunion.

Transports maritimes

Article détaillé : Transport maritime à La Réunion.

L’île de La Réunion comptait en 2004 près de 300 000 véhicules particuliers, soit environ une voiture pour deux habitants. Malgré l’importance du parc automobile, l’équipement des ménages reste sensiblement inférieur à celui de la France métropolitaine. On estime qu’à l’horizon 2020, le parc automobile à La Réunion pourrait atteindre environ 500 000 véhicules, pour un niveau d’équipement des ménages proche de celui de la France métropolitaine en 1999.

La topographie montagneuse, le développement urbain, la concentration des activités humaines sur le littoral font du réseau routier un sujet de préoccupation constant pour le développement économique de l’ensemble de l’île. À l’initiative du conseil régional et avec le concours de l’État et de l’Union européenne deux projets d’envergure ont été lancés en 2003 pour un montant estimé à plus de deux milliards d’euros, la route des Tamarins, axe autoroutier transversal reliant à mi-hauteur le nord au sud, et le Tram-Train pour définitivement sécuriser et désengorger la liaison nord-ouest du chef-lieu.

Transport aérien

Article détaillé : Transport aérien à La Réunion.

L’île de La Réunion dispose de deux aéroports internationaux :

Économie

Article détaillé : Économie de La Réunion.

Le Produit intérieur brut (PIB) de La Réunion s'établit en 2008 à 14,7 milliards d'euros[17] contre 13,74 milliards d'euros en 2007[18], soit une progression annuelle exprimée en monnaie constante d'environ 3,1 %.

Secteur primaire

Article détaillé : Agriculture à La Réunion.
Pièce de cinq francs de 1955 en circulation à l'époque à La Réunion ; les symboles de la production agricole locale d'exportation sont promus : canne à sucre, vanille, tabac.

Culture de la canne à sucre et autres

Champs de canne à sucre dans l’est de l’île

Pêche

Article détaillé : Pêche à La Réunion.

Élevage

Article détaillé : Élevage à La Réunion.

La Réunion connaît un fort développement économique depuis une dizaine d’années, avec un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 5% par an, double de celui de la métropole, ce qui la met en tête des régions françaises, outremer compris (source : INSEE Réunion). La croissance est principalement due à l’importance des investissements et des créations d’entreprises.

Secteur secondaire

Article détaillé : Industrie à La Réunion.

Secteur tertiaire

Commerce

Articles détaillés : Commerce à La Réunion et Consommation à La Réunion.

Tourisme

Article détaillé : Tourisme à La Réunion.

Les revenus du tourisme constituent la première ressource économique de La Réunion, devant ceux tirés de la production et de la transformation de la canne à sucre, à l’origine du développement de grands groupes réunionnais comme Quartier Français, Groupe Bourbon ex-Sucreries Bourbon, grande compagnie aujourd'hui internationale cotée en bourse mais basée depuis hors de l’île et ayant abandonné le secteur sucrier pour l'off-shore maritime. Avec la diminution des subventions, cette culture est menacée. Aussi, le développement de la pêche dans les Terres australes et antarctiques françaises apparaît comme la bienvenue.

Le secteur tertiaire, notamment commercial, est de loin le plus développé, l’import-distribution ayant pris un essor notable au milieu des années 1980 au fil de contrats d’affiliation et de franchise avec des groupes métropolitains. L’arrivée de la distribution franchisée a transformé l’appareil commercial historiquement caractérisé par une dissémination géographique de petites unités de type épiceries ; les rares « boutiques chinois » encore en activité sont confinées dans les villages à mi-hauteur et, comme vestiges d’une époque révolue, ils ont plutôt un attrait touristique et pédagogique même s’ils gardent un rôle de dépannage.

Malgré un dynamisme économique certain, l’île ne parvient pas à résorber son important chômage, qui s’explique notamment par une croissance démographique très forte. De nombreux Réunionnais sont obligés d’émigrer en métropole pour leurs études et/ou pour trouver du travail.

Emploi et chômage

Article détaillé : Chômage à La Réunion.

Culture, personnalités

Article détaillé : Culture de La Réunion.

L’île a vu naître de nombreux poètes, parmi lesquels Léon Dierx, Leconte de Lisle, Auguste Lacaussade, Évariste de Parny et Antoine Bertin. A-t-elle inspiré Charles Baudelaire, « À une Dame Créole », « À une Malbaraise », ou est-ce l’île Maurice que le poète a plus longuement visitée lors de son séjour dans l’archipel. Ce qui est sûr c’est que La Réunion compte un prix Goncourt en la personne ou plutôt en les personnes de Georges Athénas et d’Aimé Merlo, deux cousins critiques d’art et diplômés de la Sorbonne qui écrivaient à quatre mains sous le pseudonyme Marius et Ary Leblond: ils reçurent le célèbre prix en 1909 pour leur roman En France. À propos de littérature, rappelons anecdotiquement que l’un des romanciers les plus en vue en ce début de XXIe siècle, Michel Houellebecq, est né dans l’île en février 1958.

L'aviateur Roland Garros est né à La Réunion, auteur de nombreux records et de la première traversée de la Méditerranée en 1913, héros de la Première Guerre mondiale mort au champ d'honneur et par ailleurs cycliste émérite; l’aéroport international de l’île porte aujourd’hui son nom. L’île compte un autre héros de guerre en la personne de Juliette Dodu, qui, fait rare, reçut à la fois la légion d’honneur et la médaille militaire pour ses actes de courage en tant que télégraphiste ingénieuse pendant la guerre de 1870. La Réunion est également la terre natale de Raymond Barre professeur d’économie politique et Premier ministre de la France de 1976 à 1981, mort le 25 août 2007 à Paris. Il fut aussi le maire de Lyon de 1995 à 2001.

Ajoutons à cette liste de célébrités les noms d’Ambroise Vollard (1866-1939), célèbre collectionneur et marchand de tableaux qui a fait beaucoup pour le succès des peintres impressionnistes et fauvistes, Jean d'Esme (1893-1966), journaliste, romancier et metteur en scène réalisateur de six grands films de 1925 à 1939, initiateur de la loi française sur la propriété littéraire et de la couverture sociale pour les écrivains, Blanche Pierson (1842-1919), une des plus grandes comédiennes de son temps... et encore Joseph Bédier (1864-1938) médiéviste à qui l’on doit l’écriture moderne du Roman de Tristan et Yseult, l’amiral Lacaze (1860-1955), ministre de la Guerre pendant la Première Guerre mondiale, François-Gédéon Bailly de Monthyon (1776-1850), général d’Empire, chef d’état-major de la Grande Armée de Napoléon…

Parmi les personnalités contemporaines, Mémona Hintermann née Affejee, journaliste reporter à France 3, Manu Payet, comédien et humoriste, Valérie Bègue, Miss France 2008, viennent de La Réunion.

Vie quotidienne

Architecture

Article détaillé : Architecture à La Réunion.

Cuisine

Article détaillé : Cuisine réunionnaise.

Sports et loisirs

Article détaillé : Sport à La Réunion.

Médias

Article détaillé : Médias à La Réunion.

Trois titres composent la presse quotidienne régionale : le Journal de l'île, Le Quotidien de La Réunion et Témoignages, édition du Parti communiste réunionnais. L'essentiel de la presse magazine est constitué d'hebdomadaires spécialisés dans les programmes de télévision et de quelques périodiques consacrés à la vie des entreprises commerciales et industrielles.

Le PAR, paysage audiovisuel réunionnais longtemps monopolisé par feu l'ORTF et ses avatars régionaux modernes (FR3, RFO), connaît aujourd'hui une évolution explosive. L'île dispose en effet de 5 chaînes de télévision hertziennes :

  • Télé Réunion (chaîne publique)
  • Tempo Réunion (chaîne publique)
  • Canal+ (chaîne privée cryptée)
  • Antenne Réunion (chaîne privée, qui prit la place de Télé Freedom en 1991). Antenne Réunion rediffuse, en plus des quelques programmes locaux (journal, émissions, divertissements ...) les grands programmes des chaînes nationales TF1 et M6.
  • Télé kreol (associative dans l'ouest de l'île)

Et de deux bouquets satellites, proposés par

  • Parabole Réunion
  • Canalsatellite Réunion

Le paysage radiophonique a vécu aussi une grande transformation suite à la libération des ondes initiée par le président socialiste François Mitterrand dès son élection en 1981 ; l'île compte plus de 45 radios privées qui émettent pour certaines d’entre elles sur l’ensemble de l’île et conquièrent leur auditoire en usant de l'interactivité.

En effet, Radio Freedom est une radio basée sur ses auditeurs. Le programme est constitué de l'intervention, en direct, de ses auditeurs, et ce, de 05h00 à 23h00 - 00h00 (plus en cas d'événements, cyclones...), en plus des journaux. En 1991, lors de la suppression de Télé Freedom (créée par la même personne que Radio Freedom (Camille SUDRE)) par recours du CSA au préfet (Télé Freedom émettait clandestinement), des émeutes éclatèrent car c'était, à l'époque le seul média, et moyen d'expression libre, qui diffusait des films d'arts martiaux, des films pornographiques et le maloya .

Arts

Poésie et littérature

Auteurs 
Auteurs contemporains

Bande dessinées

Théâtre, danse et cinéma

  • Pascal Montrouge (1966) : chorégraphe, directeur artistique du festival Saint-Denis danses 2007
  • Le théâtre Vollard est une compagnie dirigée par Emmanuel Genvrin qui a fortement marqué le renouveau culturel réunionnais depuis plus de 30 ans.

Musique et danse

Médias

Tradition

Deux formes d'expression musicale composent historiquement la tradition folklorique de La Réunion. Si l'une, le séga, est une variante créole du quadrille, l'autre, le maloya, à l'image du blues américain, vient d'Afrique, porté par la nostalgie et la douleur des esclaves déracinés et déportés de leur terre natale.

Le séga, danse de salon costumée et rythmée par des instruments occidentaux traditionnels (accordéon, harmonica, guitare..), témoigne du divertissement policé en cours dans la société coloniale de l'époque. Il reste aujourd'hui la danse de salon typique de La Réunion et de l'archipel des Mascareignes en général avec le séga mauricien et le séga rodriguais.

Le maloya des esclaves, danse d'allure rituelle tout en mélopées et en gestuelles, se faisait casi-clandestinement la nuit autour d'un feu ; les quelques instruments d'accompagnement étaient de confection végétale (bambous, calebasses, etc.)

Les troupes de maloya, au-delà de leur goût pour cette forme d'art musical, veulent perpétuer la mémoire des esclaves, leur souffrance et leur déracinement. Au travers de textes parfois contestataires ils rappellent à la France son passé esclavagiste et soulignent les méfaits de cette époque coloniale sur l'homme; au cours de l'histoire de l'île, il est arrivé aux artistes de maloya et aux kabars (des rassemblements) d'être interdits par le pouvoir en place.

Avec l'institution d'un jour férié de célébration de l'Abolition de l'esclavage (Fête Caf', le 20 décembre), le maloya jouit d'une reconnaissance officielle ; on l'entend régulièrement sur les ondes publiques et nombre de night-clubs et de soirées dansantes le programment de manière systématique; il connaît même un regain, des groupes se sont mis à lui concocter des versions, des styles et des arrangements modernes, comme le maloggae et autre maloya électrique.

Parmi les groupes musicaux emblématiques de La Réunion, on peut citer : Groupe folklorique de La Réunion, Kalou Pilé, Baster, Ousanousava, Ziskakan, Pat'Jaune, Danyèl Waro, Tisours, François Dal's etc. On peut citer également, l’un des plus grands chanteurs de maloya : Lo Rwa Kaf. Né à Sainte-Suzanne, il est l’un des premiers à avoir chanté le maloya. À sa mort en 2004, il y eut énormément de personnes présentes pour ses obsèques.

En 2008, le chanteur Brice Guilbert réalise un clip intitulé La Réunion. On voit le chanteur marcher dans tous les paysages de l'île.

En danse contemporaine, on peut citer le chorégraphe Pascal Montrouge, qui dirige la seule compagnie en France qui vive une double implantation à Saint-Denis de La Réunion et à Hyères, confortant ainsi le sens de son regard sur l'identité. En 2007, la ville de Saint-Denis de La Réunion lui a confié la direction artistique de son festival Saint-Denis Danses.

La culture urbaine a également fait son apparition, selon les modes influencées de métropole et des USA. Ainsi la culture hip hop se développe, mais également le dancehall. KM David ou Kaf Malbar étant la figure de proue de cette nouvelle mouvance, influençant partout dans l'île la jeune génération, avec ses chansons diffusées par mp3 ou internet. Nombre de jeunes artistes tentent alors de « percer » dans cette musique, dont l'industrie se développe raisonnablement, localement, mais aussi internationalement, sans ne rien à voir à envier aux précurseurs du dancehall francophone, les toasters gwadeloupéens.

Sport

Codifications

La Réunion a pour codes :

Notes et références

  1. Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) : Population au 1er janvier (résultats provisoires arrêtés fin 2008)
  2. Jean Baptiste Duvergier, Collection complète des lois [...], éd. A. Guyot et Scribe, Paris, 1834 , « Décret du 23 mars 1793 », p. 205 [lire en ligne sur books.google.fr]
  3. Daniel Vaxellaire, Le grand livre de l'histoire de La Réunion, vol. 1 : Des origines à 1848, éd. Orphie, 2000, 701 p. (ISBN 2-87763-101-X et ISBN 978-2877631013), p. 228 (avec fac-similé du décret)
  4. Nouveau recueil général de traités, conventions et autres transactions remarquables – Année 1848, éd. Librairie de Dieterich, 1854 , « Arrêté du gouvernement provisoire portant changement du nom de l'Ile Boubon, Paris, 7 mars », p. 76 [lire en ligne]
  5. Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, 1990 (ISBN 2-11-081075-0) ; réédition 2002 (ISBN 2-7433-0482-0) ; réimpressions octobre 2007 et novembre 2008 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 90 et 93
  6. « Commission nationale de toponymie – Collectivités territoriales françaises », sur le site cnig.gouv.fr, consulté le 16 avril 2009
  7. Constitution de la République française, « Article 72-3 – Article 73 », sur le site de l'Assemblée nationale, assemblee-nationale.fr, consulté le 16 avril 2009, p. 34-35
  8. Joël Ninon, La Périurbanisation sur l'espace réunionnais, Thèse de doctorat, université de Nice, 1995, 549 p.
  9. Site Internet Faunuscule mascarine
  10. (en) The voyage of François Leguat, of Bresse, to Rodriguez, Mauritius, Java, and the Cape of Good Hope, Pasfield Oliver éditeur, volume 2, page 311
  11. (en) The Historians' History of the World, Henry Smith Williams éditeur, New York, 1904, Volume X, page 486.
  12. « Histoire de l'Assemblée nationale : création des départements d’Outre-mer », site Internet de l’Assemblée nationale.
  13. M. Jauzelon et J-E Monnier De la réunion à l'Allemagne 1939-1945 : Le périple d'une ambulancière et d'un résistant,Surya ed. 2009, 120 pp. ISBN : 97829531989-8-0 J
  14. « CAPAGORRY ET LE RALLIEMENT DE LA RÉUNION À LA FRANCE LIBRE »
  15. voir l'annexe 3 Site de l'Union africaine
  16. Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p. 250
  17. Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), revue Économie de La Réunion n°6 hors série - juillet 2009 : Synthèse - Fléchissement de la croissance
  18. Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), Tableau économique de La Réunion 2008 (TER 2008) : 8.1.1 - Résultats économiques
  19. Franck Tenaille, « Granmoun Lélé », 2003, Label Bleu. Consulté le 11/08/09

Voir aussi

Articles connexes

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